Le Serpent est dans les Rues



Le Serpent est dans les Rues


Présent
✘ Solo




Dans les rues de Karantane



Au cœur de la nuit, des ombres se déplaçaient silencieusement dans les rues, longeant les murs et s’éparpillant dans le quartier. Vêtus d’habits noirs des pieds à la tête, ils se fondaient dans le décor nocturne, seules les armes à leurs ceintures brillaient sous les éclats de la lune. Un boulanger sortait les poubelles devant sa boutique, s’apercevant des ombres mouvantes qui évoluaient dans sa rue.

« Eh oh ! C’est quoi c’bord... » grommela-t-il, encore sacrément endormit. Toutefois, il fut interrompu par un des hommes en noir, lui tranchant la gorge d’un geste avant qu’un autre mot ne quitte ses lèvres. Le malheureux commerçant s’écroula au sol dans une mare de son propre sang.

Un peu plus loin dans la rue, les premiers cris résonnaient alors que les hommes en noir passaient à l’attaque, pénétrant les maisons en faisant jouer leurs sabres et couteaux devant toute résistance. Ceux qui se montraient assez dociles étaient suffisamment frappés pour tomber inconscients, évacués en étant portés par les assaillants. Au milieu de la rue, une ombre plus imposante que les autres se tenait les bras croisés, ses contours rappelaient la silhouette d’un animal plus que d’un humain, mais la bête se tenait debout en observant ses hommes faire le boulot.



« Réveilles-toi Capitaine ! C’est la merde, réveilles-toi saloperie ! » rugit la voix de Norbert en me mettant de petites claques frénétiques.

Encore dans le brouillard, la tête dans du coton suite à la cuite qu’on s’était collé quelques heures plus tôt avec Hao et Jin au Hell’s Kitchen. J’émergeais finalement, voyant le tontatta posé sur mon torse tomber en roulade quand je me releva en position assise.

« Putain, c’quoi ce bordel, pourquoi tu me réveilles, il fait jour ? » m’éveillais-je en me frottant les yeux, tentant de faire le point malgré la pièce plongée dans la pénombre, seulement éclairée d’une lampe à huile posée sur un meuble un peu plus loin.

« Le quartier au-dessus de nos têtes, j’sais pas trop ce qu’il s’y passe exactement mais ça pue du cul ! Les cris et les explosions résonnent et j’ai même vu des types tomber du pont dans la mer. » s’exclama le tontatta, agité et ne sachant visiblement pas comment réagir.

Je sortais de mon lit, la nouvelle me réveillant d’un coup, et me précipitais à la fenêtre, l’ouvrant à la volée pour observer ce qu’il se passait au-dessus de nos têtes. Les bruits d’une bataille retentissaient en effet, et je vis même quelques formes tomber des hauteurs du pont. Des lueurs orangées et rougeoyantes dansaient dans la nuit, recrachant des volutes de fumées noire. Quelques langues de flamme dépassaient du bord du pont, déclarant haut et fort que quelque chose se passait dans ce quartier. Soudain, je fus pris d’un grand sentiment d’inquiétude, en l’espace d’une soirée je m’étais pris d’affection pour les deux rouquins et ne souhaitais pas qu’il leur arrive un malheur. Enfilant des vêtements à la hâte et m’équipant de quelques objets utiles que je fourrais dans mes poches, je m’élançais à l’extérieur, casquette vissée sur la tête, entièrement vêtu de noir, de mon sweat-shirt à mon pantacourt en passant par mes baskets.

« Réveilles les hommes et rejoignez moi là-bas, ne prenez pas de risques inconsidérés mais s’il y a moyen de sauver des vies, n’hésitez pas. » ordonnais-je à Norbert qui me répondit d’un bref salut militaire, disparaissant par une fissure dans le plancher.

Pressé de me rendre en haut du pont, j’abandonnais l’idée d’y parvenir par l’escalier en colimaçon qui enserrait le pied du pont, cela aurait prit trop de temps. J’attrapais alors un grand bouclier qui, au poids qu’il pesait, ne devait avoir qu’une fonction décoratrice. Toutefois, l’objet était assez grand et assez lourd pour me permettre de me déplacer à l’aide de mes pouvoirs et, son poids n’était pas vraiment un problème pour moi. Je sortis sur le balcon du second étage de la maison, observant le pont à une centaine de mètres plus haut. Je plaçais le bouclier à plat au sol pour me poser dessus, levant ma main paume vers le haut, mes doigts crépitèrent d’une lueur violette.


Rise



La zone créée n’entourait que le bouclier, le soulevant doucement dans un couloir légèrement de biais pour rejoindre le bord de l’immense pont. L’objet-passerelle prit de la vitesse, me faisant m’agenouiller sous la poussée soudaine qui me fit grimper les mètres à toute vitesse, atteignant en une minute la hauteur du pont, continuant de m’élever. Je me stoppais en suspension à une dizaine de mètres au-dessus des toits, m’offrant un panorama unique sur la scène qui se déroulait sous mes yeux.

Le quartier entier était en proie aux flammes et aux affrontements. Des centaines d’hommes en noir parcouraient les rues en jouant du sabre, repoussant les habitants qui se retranchaient dans leurs maisons. Toutefois, ça n’arrêtait pas les assaillants qui défonçaient les portes et balançaient des torches et des cocktails molotovs par les fenêtres. Un véritable spectacle cauchemardesque où le sang coulait à flots dans les rues biscornues de ce quartier pauvre aux allures de bidonville. Balayant le paysage du regard, je tombais finalement sur Hell’s Kitchen, l’auberge des deux rouquins Hao et Jin. Réorientant mes pouvoirs, je créais un nouveau couloir gravitationnel pour me descendre jusqu’aux toits adjacents. Je sautais au sol, dans la ruelle où je les avais rencontrés, rattrapant le bouclier qui se mit à chuter lorsque j’eus annulé mon pouvoir.

Derrière moi, des bruits de pas, nombreux. J’étendis ma perception grâce au haki, les sentant approcher et devinant leurs intentions. D’un pas de côté, j’évitais un premier coup de sabre, leur tournant toujours le dos. Plusieurs coups suivirent que j’esquivais de la même manière, de petits pas qui ne demandaient aucune énergie superflue. Moi qui m’étais toujours défoulé en fonçant dans le tas, je devais à présent mesurer mes actions maintenant que le capitaine Aze était devenu un corsaire. Dans le doute, je ne souhaitais pas lui attirer des problèmes ou l’obliger à me traquer sous ordres du gouvernement. Toutefois, si j’agissais dans ce chaos monstrueux, personne ne m’en tiendrait rigueur, bien au contraire.

D’un coup de pied rotatif retourné, tournant sur mon autre pied, je frappais les cinq types qui s’étaient élancés sur moi. Trois autres se tenaient derrière, parvenant à éviter leurs camarades. Sans être impressionnés outre mesure, ils me braquèrent de leurs fusils, pressant la détente. Je levais le bouclier, le maintenant dans les airs à l’aide de mon pouvoir le temps de parer les balles avant de projeter l’objet droit sur les guerriers vêtus de noir. Fauchés avec facilité, je repris mon chemin pour grimper les escaliers menant à la passerelle qui entourait l’auberge.

Je poussais les portes pour pénétrer dans l’établissement plongé dans l’obscurité. Aucune lampe, aucune torche, seule la lumière des flammes à l’extérieur permettait d’entrapercevoir les éléments composants l’intérieur. À peine eus-je fais un pas que je butais contre quelque chose, un corps à mes pieds étalé dans une flaque de sang. Le retournant du bout du pied, je pus m’assurer que ce n’était pas un des deux tenanciers, seulement un de ces gars aux allures de ninjas ou d’assassins qui avait un couteau planté en plein cœur. Je perçus alors un mouvement, levant par réflexe ma main pour attraper un nouveau petit couteau, lancé à la volée droit sur moi. Je devinais alors deux silhouettes derrière le comptoir dans le fond.

« Hao, Jin, c’est vous ? »

« Ren ? Oh putain tu nous as fait peur enfoiré. » s’exclama Jin, rassuré en sortant de derrière le bar.

« Ce serait plutôt à moi de dire ça, vérifie qui passe la porte avant de balancer des couteaux ! »

« Désolé, c’est ma faute, j’ai crus que c’était encore un de ces bâtards de la Confrérie du Serpent à Plumes. » s’excusa Hao en sortant à son tour, attrapant une bouteille qu’il déboucha d’un coup de dents avant d’y boire au goulot goulûment.

« Tu veux dire que c’est eux ces baltringues de ninjas ? Putain, il leur arrive quoi ? »

« Ça fait un moment qu’ils veulent étendre leur territoire et j’imagine qu’ils se sont impatientés. » répondit Jin en s’avançant, tirant sur un fil d’acier qui apparut soudainement en brillant sous la lueur des flammes, invisible jusque là. Le câble se desserra et révéla tout un entremêlement dans la pièce, piège mortel à qui n’était pas attentif. Il rangea le fil d’acier dans une bobine qui l’enroula rapidement, un gadget ingénieux pour qui sait correctement s’en servir.

« Mais pourquoi ici en particulier ? » demandais-je en observant l’extérieur par une fenêtre.

« Leur territoire est juste à côté du nôtre et de l’autre côté de notre quartier il y a un gros trou dans le pont qui le sépare en deux à cause d’une bataille datant d’il y a près de deux ans. On a voulu résister à leur rachat, et voilà qu’ils ont décidés de le prendre par la force. » souffla-t-il, il semblait peiné de voir son quartier ainsi partir en fumée.

« Et il y a personne pour vous protéger ? Une milice, ou une garnison de la marine.. » dis-je, butant sur les derniers mots qui sonnaient faux dans ma bouche, n’ayant jamais pu piffrer ces saletés de mouettes.

« Y avait bien une garnison avant, mais elle a été détruite, et les quelques soldats qui subsistent ont abandonnés la protection de ce quartier, on est seuls sur ce coup là. »

« Bien, mes hommes ne devraient pas tarder à entrer en action pour tenter de juguler cette merde. Vous savez vous battre, ça vous dit de m’aider à faire le ménage ? » proposais-je alors en leur adressant un sourire amusé, un regard de prédateur prêt à faire ripaille.





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Dernière édition par Ren Aoncan le Lun 24 Oct 2022 - 16:28, édité 2 fois
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Présent
✘ Solo




Le chaos régnait dans les rues, les citoyens courraient en tous sens, tentant d’échapper aux griffes de la secte. Toutefois, l’une des extrémités du quartier était effondrée, leur barrant le chemin. Le seul passage était un ensemble d’escaliers étroits qui descendaient jusqu’à des plateformes flottantes au niveau de la mer, probablement les vestiges de la partie du pont explosé. La population était trop nombreuse pour emprunter les sorties simultanément et s’entassaient à l’extrémité du quartier en espérant échapper à leurs assaillants. Ceux qui n’avaient pas la chance de s’être échappés à temps ou souhaitaient protéger leur foyer étaient aux prises avec les guerriers. Barbares, les assaillants ne faisaient pas dans la dentelle, tranchants sans ménagement les habitants.

En compagnie de Jin et Hao, nous nous tenions sur la petite place surélevée qui se trouvait devant l’auberge. D’ici, nous pouvions observer les combats faire rage, le plus gros des troupes de la secte s’approchant dangereusement. L’équipage ne tarderait pas à arriver et, en attendant, il faudrait leur dégager le passage. Une main posée sur la rambarde, je passais par-dessus en affichant un sourire carnassier.

« Et c’est parti ! » m’exclamais-je, suivis par mes deux nouveaux compères.

J’atterris sur un fanatique, l’écrasant au sol en le frappant en plein visage d’un coup de pied pour m’assurer qu’il ne se relève pas. M’avançant, j’attrapais le poignet d’un type en noir, prêt à frapper sur un civil qui était roulé en boule dans un coin. Je projetais le guerrier contre un mur, l’encastrant un bref instant dedans avant qu’il ne retombe. Derrière moi, les deux rouquins étaient aux prises avec d’autres assaillants, les découpant finement pour l’un tant au sabre qu’avec des fins câbles d’acier, et à coups de grandes mandales d’un bras étrangement gros pour l’autre. Une chose était sûre, ces deux là savaient se battre. Ainsi, sans m’encombrer l’esprit de leur état de santé, je m’avançais dans la rue en frappant chaque adversaire qui se trouvait sur mon passage. J’attrapais les types de la secte pour les enfoncer dans les murs et le sol, les envoyant traverser des fenêtres. D’un coup de poing magistral, je soufflais deux types qui emportèrent plusieurs de leurs camarades en étant projetés plus loin.

Pas de sentiment, pas de pitié, écrasant chaque adversaire ressemblant à la description des atours que la secte avait choisie en cette sanglante nuit. C’était plutôt pratique pour le coup, permettant de différencier en un coup d’œil qui il fallait frapper et qui épargner. Je n’adressa pas la parole aux habitants que je pouvais sauver, me contentant de leur faire un signe de tête pour leur intimer de se barrer. Et ainsi, en deux minutes, nous avions nettoyé toute la rue des importuns, nous permettant de passer à la suivante.

Les combats faisaient rage un peu partout, quelques habitants munis d’outils de tous les jours comme des marteaux, des haches ou des harpons, se défendaient avec toute leur hargne. Toutefois, le nombre d’assaillants aurait été trop grand s’ils avaient été seuls. Jin trancha quelques têtes de son sabre d’une main tandis qu’il maniait sa bobine de fil d’acier de l’autre, les enroulant autour de plusieurs adversaires sur son passage, tirant un coup sec pour les découper en petits morceaux. Hao avait un style un peu plus épuré, quoique intéressant, son corps avait grandit de quelques dizaines de centimètres et ses muscles avaient comme gonflés, jurant avec le reste de sa silhouette, et il frappait à grands coups de poing pour se tailler un chemin.

De mon côté, je faisais de même, frappant si fort dans un visage que sa tête tourna à cent quatre vingt degrés sans que le reste du corps ne suive. J’attrapais les poignets de deux épéistes, réorientant leurs armes contre eux en leur tranchant leurs bras. Il y avait peu de personnes pour nous tenir tête, mais certains d’entre eux se démarquaient. Un type plus loin, qui devait bien mesurer près de trois mètres, s’élança dans notre direction en enfonçant sa lourde masse dans le mur à côté de lui, continuant d’avancer en arrachant des pans de mur. Puis, il frappa horizontalement, l’arme assez grande pour nous atteindre. Toutefois, j’avais levé ma paume face à lui, celle-ci se recouvrant d’une aura violette avant que la masse ne reparte dans le sens inverse. Le grand gaillard fut prit dans un couloir de gravité qui l’envoya traverser les murs d’une maison qui s’écroula sur son passage.

Au détour d’un carrefour, nous tombions sur une des artères principales où le sang remplissait les caniveaux de rivières pourpres. Plus aucun habitant ne résistait ici, les corps étalés ci et là sur les pavés, d’autres étaient emmenés par les hommes en noir. Aidés par quelques courageux que nous avions aidés en chemin, nous avancions dans l’avenue en fracassant chaque crâne hostile, sans plus de pitié qu’ils n’en faisaient preuve. Une lame m’effleura la joue, y laissant une fine estafilade avant que Hao ne le charge d’un coup d’épaule, m’adressant un sourire au passage alors qu’il passait au suivant.

Me servant d’un des assaillants comme tremplin, je bondissais dans les airs à cinq mètres de haut, entamant une rotation sur la redescente. J’atterris en plein milieu d’un groupe d’ennemis, frappant d’un puissant coup de pied rotatif dont l’impact projeta tout le monde alentours dans les airs, enfonçant le sol d’un cratère.


Crash



Formant une zone m’entourant pour englober tous ceux encore en l’air, la pesanteur les ramena si violemment au sol qu’ils s’y encastrèrent grotesquement. Eux qui vénéraient ce pont comme un dieu, ils pouvaient à présent en faire partie intégrante. Affichant un sourire face à la foule devant moi, mes alliés gagnant du terrain derrière, je recouvris mes bras de haki jusqu’aux coudes, étendant mon domaine empathique avant de foncer dans le tas.

Rapidement rejoint par mes camarades de bataille, nous parvenions à les repousser jusque dans une place, celle qui donnait sur les escaliers descendant jusqu’aux quais. D’une frappe de gravité, je dégageais la voie qui y menait, projetant une vingtaine de types par-dessus le pont dans la mer. C’est alors que les tontattas débarquèrent, menés par Eve, Roy et Norbert. Et, le chaos déjà bien présent jusque là, passa un nouveau cap.

Eve, la femme des bois, projetait des graines mousseuses à tout va, paralysant les assaillants les uns après les autres. Les malheureuses victimes se voyaient être recouvert d’un lichen épais et vivace qui les paralysait complètement, s’infiltrant même dans les interstices pour les plus malheureux. Roy, le minks charpentier, avait sortit ses deux marteaux et en jouait habilement en fracassant allègrement chaque mâchoire qui se présentait à sa portée, s’aidant de ses réflexes et mouvements canins pour se montrer rapide et imprévisible. Quant à Norbert, il se faufilait entre les jambes des guerriers adverses, maniant leurs lames aussi grandes qu’un rasoir et aussi effilées, pour découper les vêtements. D’autres tontattas possédaient une technique tout aussi incroyable, grimpant derrière leurs adversaires pour tirer leurs slips jusqu’à leurs têtes, recouvrant leurs visages en les déséquilibrant avant de frapper. En gros, un joyeux bordel régnait à présent sur la place.

Le lieu, plutôt grand, semblait déverser un flot constant de fanatiques, certains en venant même à me mordre alors que je les affrontais. Je ne connaissais pas leurs coutumes dans les détails, mais je pouvais aisément affirmer que ce n’était pas très ragoutant et que ces types étaient une sacrée bande de tarés. Seul, un tel nombre d’opposant aurait été compliqué mais, aux côtés de mon équipage, aidé par les habitants de Karantane, je me sentais capable de tout.

« Alors, vous êtes prêts à défourailler du fanatique de serpent à plumes ? » m’exclamais-je, aussitôt répondu par mes troupes autour de moi et les courageux habitants qui nous avaient rejoints.

«DÉPLUMONS CE SERPENT !!!»




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Le Serpent est dans les Rues


Présent
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La bataille faisait rage, les coups et les projectiles volaient de toutes part. Mieux entraînés que les fanatiques du culte du serpent à plumes, mon équipage faisait un carnage. Tant les tontattas qui se faufilaient sournoisement grâce à leur petite taille, que les autres qui dévoilaient toute une panoplie d’armes et attaques en tout genre. Toutefois, le culte du serpent à plumes en avait à revendre, tant par leur nombre impressionnant que par leur sauvagerie. Ils n’hésitaient pas à trancher dans le vif à grands coups de sabre, poussés par leur fanatisme à combattre jusqu’à la mort.

Je me frayais un chemin parmi mes opposants, écrasant les têtes à coups de poings et fauchant les fanatiques à coups de pieds. L’un d’eux s’approcha en faisant siffler son sabre, enchaînant les coups horizontaux, verticaux et diagonaux à toute vitesse. Mon empathie déployée, j’évitais la lame au poil de cul, laissant la rage gagner mon adversaire, lisible sur son visage crispé. Finalement, il frappa de haut en bas, ma main couverte de haki attrapa directement la lame, la brisant avant d’asséner un puissant coup dans le ventre du manieur, l’envoyant valdinguer dans ses camarades qui volèrent de tous côtés comme des quilles.

La bataille semblait gagnée d’avance, je m’occupais des contrevenants les plus balèzes pour permettre aux plus faibles de mon équipage ou aux habitants combattants à nos côtés de ne pas risquer leur vie et d’avancer rapidement. Enfin, ce fut jusqu’à son arrivée. Alors que les troupes des cultistes s’ouvraient en deux pour laisser un passage entre eux, et laisser le Guerrier Jaguar faire son entrée en scène. Pour le coup, il portait bien son nom, haut de près de trois mètres, son corps entier couvert d’une fourrure épaisse jaune et tachetée de noir. Ses doigts se terminaient de longues griffes effilées, trempées de sang frais encore gouttant, laissant une trace sanglante sur son passage.

« Grarg Qui ose interférer avec la volonté du Serpent à Plumes ? » rugit-il puissamment, arrachant quelque chose qui ressemblait à la chair du bras qu’il tenait dans une de ses larges pattes, ainsi les rumeurs de cannibalisme s’avéraient vraies.

« C’est moi qui interfère, face de pine ! » m’exclamais-je en faisant des signes de main pour attirer son attention, ses yeux jaunes brillants grâce aux flammes qui dansaient un peu partout dans le quartier.

« Un pauvre humain espère être à la hauteur d’un dieu ?! »

« Faudrait-il encore qu’il y en ait un, de dieu. Mais oui, je vais lui faire se mordre la queue à ton serpent à plumes, alors t’attends quoi le gros chat ? » raillais-je en lui faisant signe d’approcher, ce qu’il ne manqua pas de faire.

Bondissant en avant, il s’aida de ses pattes avant pour se projeter à toute vitesse en avant, avalant en un instant les quelques dizaines de mètres qui nous séparaient. Sa masse considérable me recouvrit de son ombre alors qu’il levait ses griffes luisant à la lueur de la lune. Les deux avants-bras couverts d’une carapace ébène, je contrais les coups tranchants les uns après les autres malgré leur vitesse, tous mes sens en alerte. Toutefois, cet homme-léopard était puissant, chacune de ses frappes manquant de peu de traverser mes défenses. Mais je ne me laissais pas faire pour autant, m’habituant peu à peu à son rythme, analysant ses mouvements félins et répliquant peu à peu pour imposer mon propre tempo. Le dos de mes mains vinrent pénétrer sa garde pour doucement repousser ses coups, venant chercher l’intérieur de ses avants-bras ou au niveau de ses poignets pour amener ses attaques vers l’extérieur et le faire frapper à côté. Après quelques secondes de cette démonstration de force où aucun de nous n’acceptait de devoir reculer, je préparais un coup juste après avoir repoussé une nouvelle de ses attaques. Fermant ma main tendue jusque là en un poing à la couleur du charbon, je frappais droit vers son plexus solaire. Proche du but, je dus cependant déchanter en le voyant poser une de ses pattes postérieures sur mon ventre pour se pousser en arrière et me frapper par la même occasion. Projeté sur quelques mètres en arrière, je me réceptionnais au milieu de la mêlée, profitant de l’instant pour faire de la place autour de moi d’un coup de pied circulaire. L’homme-bête exhibait ses crocs dans un sourire malsain, se pourléchant les lèvres ne laissant que peu de doutes aux pensées qui traversaient son esprit.

« Laissez-moi celui-là, c’est ma proie ! » rugit-il à ses hommes qui se précipitaient sur moi pour lui prêter main forte avant de s’arrêter dans leur mouvement et retourner se battre contre les autres défenseurs. « T’es qui gamin albinos ? » demanda-t-il alors en s’approchant, roulant des mécaniques comme une démonstration de force.

« Moi ? C’est Ren, Second des Sandstorm Pirates, l’équipage du nouveau Capitaine Corsaire Azerios le Sablonneux, et je suis venu botter le cul à ta petite confrérie à la con pour avoir emmerdé mes potes et dérangé mon putain de sommeil ! » m’exclamais-je en avançant à mon tour dans sa direction, accélérant peu à peu le pas. « Alors viens te battre, gros chaton ! »

L’impact fut brutal, mon poing contre le sien, si brutal qu’il souffla quelques cultistes restés trop près de notre affrontement. Mais, ils avaient bien assez à faire avec tous les habitants et membres de mon équipage qui étaient regonflés à bloc, peut-être même inspirés par ma bravoure. Les coups s’échangeaient avec violence, et plus de mobilité cette fois-ci. S’aidant de ses puissantes pattes arrières félines et sa queue qui tantôt frappait ou lui servait d’appui, il me tournait autour. Pas effrayé ou impressionné pour un sou, je gardais confiance et continuais de parer les assauts, sentant ses griffes me frôler dangereusement à plusieurs reprises tandis qu’aucun coup vraiment efficient ne parvenait à passer non plus de mon côté. Pourtant, je prévoyais ses intentions à l’aide du fluide perceptif mais, à sa réactivité et ses réflexes surhumains je pouvais aisément supposer qu’il faisait de même.

À mesure que nous nous déplacions en continuant ce combat d’attrition, nous débouchions dans une ruelle plus étroite que l’artère dans laquelle nous avions commencés, laissant la grande place au profit de nos soldats respectifs. J’évitais un nouveau coup de griffe qui vint lacérer la roche du mur derrière moi, réagissant en me baissant avant de remonter d’un uppercut que le guerrier jaguar évita d’un bond en arrière. Toutefois, il se retrouvait à présent acculé dos au mur, limitant ses mouvements et tout échappatoire. Ramenant mon poing en arrière accompagné de mon épaule, je déroulais ma posture pour envoyer un puissant coup de poing qui se mit à luire d’une teinte violine qui, dans la nuit, attira aussitôt le regard du félin humanoïde.


Fly Me to the Moon!



Une patate surpuissante qui, au contact du mur, l’explosa dans un fracas tandis que les pouvoirs gravitationnels de mon fruit du démon entraient en action. Le guerrier jaguar avait beau avoir évité, il ne vit pas venir la zone qui se forma sur plusieurs mètres de diamètre autour de lui, le plaquant si violemment contre le mur fragilisé derrière lui qu’il le traversa comme si ça avait été du papier. Dans son sillage, chaque objet et débris était emporté à sa suite, le faisant traverser plusieurs maisons, percées d’un grand trou parfaitement circulaire. Une douleur vive me prit alors, remarquant les trois longues estafilades sanglantes qui se dessinaient sur mon torse. Il avait probablement profité que j’envoie mon attaque pour contre-attaquer en esquivant. Toutefois, la gravité avait fait son œuvre au bon moment ou ses griffes auraient eues le temps de s’enfoncer plus profondément et me causer une blessure qui m’aurait mis en danger. Essuyant le sang qui en perlait à l’aide de ma veste, je défis le vêtement pour le nouer à ma taille, encore un sweat-shirt de foutu. Torse-nu et attentif au moindre mouvement, je m’avançais par le trou que je venais de former, tel un couloir où l’obscurité était pesante, épargné des flammes mais n’offrant que peu de visibilité. J’avais beau fouiller du regard, je ne voyais plus aucun signe du léopard.

« Ben alors mon chaton, tu croyais être le seul maudit dans le coin ? Pas trop déçu ? Allez, minou minou, viens prendre ta pâtée ! » ricanais-je en m’avançant, cherchant à le faire sortir de ses gonds et révéler sa position pour éviter toute attaque surprise intempestive.




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De plus en plus aveugle, je m’enfonçais dans la pénombre, ne misant que sur mes sens et, par extension, sur mon fluide perceptif. Des petits points clignotaient de ci de là, plus ou moins brillants selon la luminosité que je percevais de leurs personnes. Ou plus ou moins puissantes, tant l’éclat de certains pouvait en être aveuglant. Pourtant, là, aucune présence significative, quelques loupiotes tout au plus mais rien qui ne semblait déceler l’emplacement du guerrier-jaguar. S’était-il enfuit ? Ce n’était pourtant pas son genre.

En traversant une nouvelle maison, je croisais une femme et ses deux enfants recroquevillés dans un coin de leur salon. La mère tenait ses gamins tout contre elle, affichant un air effrayé lorsqu’elle me vit.

« Vous inquiétez pas, je ne vous veux pas de mal. Empruntez le couloir qui traverse les maisons derrière moi et évitez la grande place pour rejoindre les escaliers jusqu’aux plateformes. » déclarais-je pour les rassurer, mais la femme ne semblait pas me croire, tenant encore plus fort ses enfants contre elle en faisant non de la tête. « Si vous restez là, le Guerrier Jaguar risque de s’en prendre à vous et.. » commençais-je avant d’être interrompu.

Le mur derrière la petite famille explosa en projetant ses briques en tous sens, laissant passer cinq lames d’air parfaitement parallèles et peu écartées les unes des autres. Incapable de réagir à temps pour les sauver, je ne pus qu’assister impuissant à la scène sanglante qui se déroula sous mes yeux. La mère et ses deux gamins finirent en charpie, découpés si violemment qu’ils éclatèrent en un flot de sang dans toute la pièce. Mes bras croisés devant moi, noircis de haki, j’encaissais les lames d’air en étant projeté en arrière, traversant plusieurs murs de la maison qui trembla avant de s’écrouler.

Un bout du plafond me tomba droit dessus, mais en y opposant les pouvoirs de mon fruit du démon, je parvins à les maintenir en l’air à un mètre au-dessus de ma tête. Je pus ainsi grimper sur les débris de la maison, un grand nombre de briques étaient teintées du sang de la malchanceuse famille qui avait périt aux griffes du guerrier jaguar. Ce dernier se trouvait de l’autre côté des ruines de la maison, s’avançant à ma rencontre. Il tenait une jambe humaine dans laquelle il croquait à coups de grandes bouchées sanglantes, teintant ses babines félines de rouge.

« Je suis pas le plus droit des hommes, mais toi t’es une sacrée enflure. » crachais-je en le dévisageant avec dégoût.

« Que veux-tu que j’te dise ? Ils ont un si bon goût.. » ronronna-t-il en se pourléchant ses babines ensanglantées, me fixant de ce regard qui en disait long sur mon destin si je m’écroulais face à ses griffes. « Et puis, quelle différence avec toi qui bute mes hommes sans aucune pitié Rrruu? » susurra-t-il dans une dernière intonation remontante à placer entre le roucoulement d’un pigeon et un miaulement de satisfaction félin.

« Ben...moi je les bouffe pas, elle est là la différence mon gros chat ! » ricanais-je en lui faisant un doigt.

« J’ai jamais mangé d’albinos, j’espère que tu es goûtu. » railla-t-il en se pourléchant les babines, celles-ci s’entrouvrant pour révéler ses crocs longs comme des doigts.

Animé par la rage, je ne pus me contenir plus longtemps et m’élançais dans sa direction, ce dernier réagissant de la même manière. J’évitais un coup de griffe d’un pas de côté avant de frapper son flanc d’un violent coup de poing qui le fit reculer en glissant sur le sol. Le poursuivant, je bondis pour frapper d’un coup de pied rotatif de haut en bas, visant la tête du gros félin humanoïde. Il leva ses larges pattes en croix au-dessus de lui pour parer mon attaque, les décroisant violemment en griffant l’armure ébène qui recouvrait ma jambe, déchirant le tissu de mon pantacourt en lambeaux, me dénudant jusqu’au genou. Je profitais de son attaque pour me jeter en arrière de quelques vrilles, atterrissant alors que le guerrier jaguar contre-attaquait, frappant de ses griffes tendues et sanglantes. Elles sifflaient dans l’air, rebondissant contre les couches du fluide combatif qui me recouvraient, parvenant à y creuser de légers sillons en fragilisant mes défenses. Mon haki perceptif était pleinement déployé, tentant de réagir à temps en voyant venir ses coups, toutefois sa vitesse d’exécution rendait la chose compliquée. De plus, il semblait également capable d’utiliser le mantra, ce qui n’arrangeait rien car il s’adaptait à mes esquives et réorientais ses coups de griffes.

Pendant plusieurs minutes, le combat sembla être à un point mort, excellant tous deux autant défensivement qu’offensivement. Nous frappions fort et rapidement, mais chacun de nos coups étaient parés par l’autre, repoussés ou s’opposaient à une puissance similaire. Finalement, au court d’un échange de coups particulièrement brutal, je parvins à repousser une de ses pattes de l’intérieur vers l’extérieur à l’aide de la paume souple, ouvrant une brèche dans sa défense. Un premier coup de poing l’atteignit en plein plexus, enchaînant aussitôt d’une pluie d’attaques qui le percutèrent en de multiples endroits du corps. Une dernière droite chargée en plein ventre et le félin fut projeté en arrière sur des dizaines de mètres. Son corps imposant traversa plusieurs maisons qui s’écroulèrent sur son passage et l’ensevelirent sous des tas de gravas.

Juste derrière son point de chute, s’élevait un château d’eau imposant, monté sur un ensemble de vieilles poutres métalliques, rouillée par endroits. Ma main tendue dans sa direction, elle se mit à briller d’une aura violine alors que je créais une zone de pesanteur en diagonale, tombant droit vers l’emplacement du guerrier jaguar. Je l’avais détecté avec précisions sous les débris à l’aide de mon fluide perceptif et je ne comptais pas lésiner sur les moyens pour me débarrasser du félin.


Crash!



Le château d’eau grinça, crachant ses boulons qui se brisèrent dans de petits déclics métalliques avant que la structure ne se mette à pencher, rapidement attiré dans la zone à partir du moment où il se décrocha du sol. Il s’écrasa dans un fracas, déversant une trombe d’eau qui s’étala en vagues à travers les rues d’un côté, une partie gagnant les bords du pont pour partir plonger dans la mer. J’avais grimpé sur un monticule de débris pour éviter le courant qui avait menacé de me faire passer par-dessus le pont, droit dans la mer. Par chance, les vagues qui partaient vers le reste du quartier furent d’une grande aide pour éteindre les flammes, ne laissant que quelques poches de résistance enflammées dans les hauteurs.

Je scannais alors les lieux à l’aide du haki perceptif, à l’endroit où le guerrier jaguar s’était fait écrasé. Toutefois, aucune présence, pas de loupiote à silhouette humaine dans mon esprit ainsi déployé. Dans cette direction là en tout cas, alors que je couvrais mes alentours de ma perception, je perçu finalement une présence dans mon dos, rapide et discrète. Je fis volte-face, mais trop tard hélas, les cinq griffes de sa pattes traversant ma carapace noire pour me lacérer le torse profondément. Déstabilisé par l’attaque soudaine, il me décocha un coup de poing en plein ventre qui me projeta en arrière. Je volais sur une vingtaine de mètres avant de m’écraser dans un autre monticule, faisant voler les pierres et débris dans tous les sens à l’impact. Du sang coulait abondamment des cinq plaies profondes qui maculaient mon torse d’une teinte carmine.

Une douleur vive me prit, cinglante et difficile à ravaler car, dans cette situation je n’avais pas le temps de m’en soucier. Les combats semblaient toujours faire rage dans la grande place un peu plus loin. Elzar s’avançait lentement, ses pas mesurés faisaient peu de bruit, comme un prédateur prêt à fondre sur sa proie. Sa queue fouettait l’air derrière-lui, le léopard semblait impatient de me dévorer. Il saignait en de multiples endroits à cause de mes attaques précédentes, teintant sa fourrure de rouge de manière menaçante. Toutefois, il était intact, continuant d’avancer sans rature et en se pourléchant ses babines, faisant cliqueter ses griffes contre les gravats pour faire monter la pression.

« Ton sang est délicieux, j’ai hâte de goûter au plat principal. » ronronnait-il sordidement en léchant les perles sanglantes qui coulaient le long de ses griffes.

Je me relevais en grommelant, nouant mon sweat-shirt autour de mes plaies ouvertes, assez fort pour limiter la perte de sang. La blessure était sérieuse, mais il en fallait plus pour venir à bout de moi. Un sourire narquois au visage, j’avançais également à sa rencontre, bien décidé à lui faire bouffer ses crocs.

« Viens le chercher bâtard de chat de gouttière. Là, tu m’as énervé, et j’aime pas être énervé. »




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Le Serpent est dans les Rues


Présent
✘ Solo




Poings contre griffes, détruisant plus encore les environs si c’était possible. Nous nous opposions depuis un bon moment déjà, prenant le dessus avant de le perdre sans jamais parvenir à asséner un coup mortel. J’avais concentré mon haki combatif dans mes bras et jambes, recourbant mes doigts pour imiter ses griffes et m’adapter au style de combat de mon adversaire. La défense que m’octroyait cette carapace ébène me permit de prendre l’ascendant alors que lui en était visiblement incapable, mes coups de griffes improvisés parvinrent ainsi à plusieurs reprises à lui taillader les pattes et ses avants-bras. Et, alors que l’affrontement s’éternisait, le guerrier jaguar fut rapidement bariolé de plaies sanglantes.

Il frappa alors de sa queue de côté, mon empathie le percevant et m’aidant à bloquer en levant mon bras de côté, moment dont profita le félin pour bondir d’un salto arrière en me frappant dans le mouvement d’une de ses pattes arrières. Cela lui permit de prendre ses distances et de me projeter un peu plus loin. Son regard était furieux, ses babines retroussées sur ses crocs, il ne rêvait que d’une chose : me déchiqueter.

Sans se décourager, il revint à la charge en tournoyant suite à un bond, s’aidant de sa queue féline et de ses griffes pour frapper à toute vitesse. Les bras levés, solidement ancré sur mes appuis, j’accusais le coup, quelques entailles se dessinant sur mes joues et mon torse, vestiges de coups étant parvenus à passer mes défenses. J’étais repoussé à mesure qu’il tournait, attendant le moment fatidique où il devrait atterrir. Et cela vint, tendant soudainement mes mains pour les décroiser de leur position défensive d’un coup en croix tranchant.


Cross Impact



Sa queue revint me frapper vivement comme un coup d’estoc, me touchant à l’épaule en me repoussant légèrement. Juste assez pour que mon attaque ne fasse que le frôler, le marquant tout de même d’une courte croix sanglante peu profonde au milieu de son torse. Il profita que je sois repoussé pour me suivre, évitant un coup de poing en se baissant, y prenant appui d’une main-patte pour se soulever à l’horizontale et me frapper d’un coup de pied. Il ne lâcha pas le morceau et continua de me suivre ainsi, à me faire glisser en arrière sur le sol à mesure qu’il me frappait. Malgré ses griffes effilées, il optait pour une autre approche, se servant de son empathie pour anticiper mes coups et se déplacer rapidement pour frapper à son tour, quitte à rebondir sur sa queue de façon ridicule pour se projeter de manière imprévisible.

Et c’est ce qu’il fit après avoir évité un coup de pied horizontal, reculant d’un bond et se servant de sa queue comme un ressort pour se projeter dans les airs au-dessus de moi, tourner sur lui-même une seconde avant de frapper d’un coup de talon tombant. C’était violent, et même ses pattes postérieures étaient dotées de griffes, De nouvelles estafilades vinrent agrémenter ma peau, ne manquant pas de faire jaillir mon sang qui aspergea de nouveau le sol. Mais je n’avais pas dis mon dernier mot moi non plus.


Rise



Bloquant un nouveau coup de griffe d’une main, l’autre se mit à briller d’une aura violine alors que toute la zone s’élevait sur quelques mètres. Ce furent tout d’abord les plus petites pierres parmi les débris, suivies par de plus en plus grosses jusqu’à ce que ce soient les pattes postérieures de l’humain hybride qui quittent le sol. Il frappa dans le vide, l’emportant dans une rotation induite par ses mouvements de pattes furieux, son équilibre perdu il continua de grimper de plus en plus haut au milieu des pierres et roches de taille variable. Je bondissais sur un débris assez large pour y accueillir un de mes pieds, réitérant en me servant des objets flottants comme si c’était des marches d’un escalier. Je pus ainsi grimper de plus en plus haut jusqu’à rattraper la lévitation du zoan, le dépassant même de quelques mètres avant de me placer juste au-dessus et me laisser tomber. Le poing serré, je retombais tête en bas en me servant des pierres flottantes comme appuis pour accélérer ma chute. Le guerrier jaguar parvint à se retourner à temps, mais ne réussit à bloquer qu’une partie du coup maladroitement. Mon poing repoussa sa patte et termina sa course droit sur son nez, je sentis le cartilage craquer sous mes phalanges, son visage se déformant alors qu’il était projeté un peu plus bas. Cependant, il ne toucha pas le sol et se remit à monter alors que je continuais de chuter, les deux genoux pliés en avant. Lorsque l’impact eut lieu, je désactivais mon pouvoir de maudit en faisant chuter l’homme-léopard en même temps que toutes les pierres et débris.

Il fut projeté dans le sol, s’y enfonçant de près d’un mètre dans un cratère formé à sa rencontre tandis que je retombais un peu plus loin après avoir bondis sur plusieurs pierres tombantes qui s’écrasèrent en pluie sur le sol. Le corps du guerrier jaguar fut rapidement ensevelit, le cachant à ma vue pour le moment. Voilà que je pouvais enfin souffler, observant en direction de la grande place comment les choses évoluaient. Les lueurs des flammes s’étaient amoindries, et peu d’entre elles étaient encore visibles. De même pour les tintements du combat, les cris et hurlements. J’en pris alors la direction, avançant lentement en grognant sous les quelques blessures causées par le félin. Déployant mon empathie, je m’assurais qu’il ne bougeait plus sous ce tas de gravats avant de m’éloigner.

Les combats avaient laissés un quartier en ruines, partiellement calcinées et bariolées de coups de sabres et d’armes contondantes. La plupart des corps avaient été enlevés, mis à part certains coincés sous les décombres. De ce que m’en avaient racontés Jin et Hao, la Confrérie du Serpent à Plumes pratiquait les sacrifices rituels et s’adonnaient au cannibalisme. Ainsi, il n’était pas très difficile d’imaginer pourquoi ils avaient enlevés tous les habitants qui leur tombaient sous la main, morts comme vivants. Cependant, ceux qui les avaient emportés avaient disparus et, même à l’aide du haki de l’observation, je ne pouvais pas les retrouver. Mais, mon empathie s’étendit jusqu’à la grande place alors que je m’en approchais, évaluant les forces qui s’y trouvaient encore, moins nombreuses qu’auparavant. Le côté que nous avions défendus était plus dense en ‘lumières vives’ que l’autre côté, plus éparse, aux faibles lueurs tremblotantes qui commençaient à se séparer pour prendre la fuite, dans ma direction.

Toujours attentif à leurs mouvements, les sentant approcher en nombre, je me préparais à les accueillir. Une main luisante d’une couleur violette, levée parallèle au sol, se retournant pour placer la paume vers le haut avant de la soulever doucement. Devant moi, tous les gravats, débris de roches, de tôles et de bois s’élevèrent de concert sur une zone circulaire large d’une quinzaine de mètres. Déjà, à une trentaine de mètres plus loin, les premiers fuyards firent leur apparition, se bousculant dans leur hâte en quittant les quelques rues encore plus ou moins intactes. Ils étaient encore nombreux, mais déjà blessés ou amoindris pour la plupart et ils n’étaient clairement pas prêts pour ce qui leur fonçait dessus.

Les gravats en lévitation se mirent en mouvement projetés en avant en prenant de la vitesse alors que je tournais ma paume dans leur direction. Les roches lourdes furent les premières à frapper, traversant les bâtiments et les murs des rues, faisant s’écrouler encore plus de pierres sur les fanatiques en liesse. Les projectiles les traversaient comme si ça n’avait été que du papier, écrasant et broyant pour les plus imposants. La pluie fut meurtrière, fauchant les membres de la confrérie par dizaines, ne leur laissant aucune chance. Et, alors que les retardataires assistaient au carnage en reculant, mon équipage et les habitants lui tombèrent dessus, refermant la tenaille.

Le sang coulait abondamment dans les rues alors qu’une pluie soudaine tombait sur Karantane. Les gouttes se mêlèrent aux flaques ensanglantées pour former de petits ruisseaux entre les pavés, se dirigeant inlassablement jusqu’aux extrémités du pont où elles chutaient en cascade en direction de la mer. Et, sans ménagement ni pitié, les habitants entreprirent d’y jeter les corps des membres de la confrérie du serpent à plumes, estimant qu’ils ne méritaient pas de sépulture décente. Nous servions un véritable festin aux monstres marins alors que l’aurore pointait le bout de son nez, chassant lentement la nuit.

Et, tandis que je m’apprêtais à rejoindre mes compagnons, leur faisant un signe de loin, une force inconnue me cueillie aux côtes et me projeta de côté avec tellement de violence que je rebondis sur une vingtaine de mètres avant de m’écraser dans une maison au bord du pont. Celle-ci explosa sous l’impact, projetant la tôle, la pierre et les planches de bois en tous sens, la majorité finissant sa course folle dans l’océan. Je me relevais péniblement, remarquant la marque violacée qui tâchait mes côtes. Le pas lourd du zoan sous forme hybride résonnait dans les ruines, il s’approchait avec une assurance renouvelée malgré son état de santé discutable. Du sang maculait sa fourrure un peu partout sur son corps et pourtant, il continuait de sourire de façon inquiétante, un léger rire les traversant.

« Tu croyais quand même pas te débarrasser de moi si facilement, hein ? » ricana-t-il en s’approchant. « Sylvia ! Ligotes-moi ce bâtard ! »

Aussitôt, j’entendis un bruit de frottement alors que, du coin de l’œil, je vis quelque chose bouger au ras du sol, rapide et dangereux. Toujours affaiblis par l’attaque précédente du guerrier jaguar, je ne pus me défendre lorsqu’un corps tout en longueur s’enroula autour de mon corps en serrant de plus en plus jusqu’à ce qu’une lame se pose sous ma gorge. Le corps de serpent s’était enroulé de mes pieds à mes épaules, surplombant ma tête de la partie supérieure humanoïde de son corps. Encore un autre zoan, et clairement pas dans mon camp.

« Sss Alors c’est toi qui a donné tant de fil à retordre à mon camarade ici présent ? Estimes-toi heureux, ta mort ssservira de ssacrifice pour le grand Serpent à Plumes et ton sang nourrira son corps afin qu’il puisse renaître ! » siffla-t-elle pernicieusement.

Alors qu’elle tentait de m’enserrer davantage, je gonflais mes muscles autant que possible, faisant appel au fluide offensif pour protéger les endroits en contact avec le bas de son corps de serpent. Poussant autant que possible, je la forçais à desserrer légèrement sa prise, petit à petit. Toutefois, elle parvint à me maintenir suffisamment longtemps pour que le guerrier jaguar s’approche et me décoche à nouveau un coup de poing en plein ventre pour calmer mes ardeurs.

« Du calme l’albinos, sinon ... » il marqua une pause en étendant son sourire carnassier, tournant son regard en direction de mes hommes et des habitants qui s’approchaient en courant, de nouveau prêts à l’affrontement. « ..je m’emploierai à tous les dévorer uns par uns sous tes yeux Kékéké. » ricana-t-il une fois de plus en se pourléchant les lèvres.

« Sss Elzzaar, je crois que tu en as déjà assez fais aujourd’hui, tu m’as même obligée à quitter notre territoire. » s’exclama la femme-serpent, coupant net aux protestations de son camarade félin.

« Bande d’enfoirés ! » grognais-je entre mes dents, forçant de nouveau pour me défaire de la prise de la femme-serpent.

Ce coup-ci, j’y parvins, poussant de toutes mes forces jusqu’à ce qu’elle abandonne et se déroule de mon corps, glissant sur le sol avant de remonter dans ma direction en levant son sabre. À côté d’elle, Elzar faisait tinter ses griffes, et ils frappèrent de concert, ne m’offrant qu’une option défensive en levant mes bras croisés couverts de haki. L’impact fut puissant, et ma défense ne fut pas suffisante, mon ventre se faisant profondément entailler en faisant de nouveau couler le sang. Déstabilisé en arrière, je fis quelques pas jusqu’à ce que la balustrade qui encerclait Karantane m’arrête. J’osais un coup d’œil par-dessus mon épaule pour admirer la mer furieuse aux grandes vagues déferlantes. Une grande partie était teintée de pourpre et on pouvait deviner les bêtes des mers carnivores qui se déchaînaient sous la surface pour faire ripaille des corps jetés par-dessus bord. Reportant mon attention face à moi, vidé de toute force à mesure que je perdais du sang, pressé de ressentir le regain d’énergie qui me prenait généralement dans ce genre de cas. Et, déjà, je sentais la douleur se dissiper, la rage monter et la promesse d’un combat sans aucune pitié.

Toutefois, cela ne se passa pas comme prévu et, suivant une puissante charge, la patte postérieure d’Elzar s’écrasa sur la plaie de mon ventre. Puissant coup, rapide, et la balustrade céda dans mon dos, me projetant soudainement dans les airs à une centaine de mètres au-dessus des flots.

« Vas crever maudit albinos ! » s’écria-t-il en étirant encore plus son sourire carnassier, éclatant de rire en me voyant chuter, une main tendue vers le pont. Avant qu’il ne disparaisse à ma vue, je le vis être attiré par sa camarade, tout ce que j’espérais c’est qu’ils laissent mes camarades tranquilles après une telle bataille.

Les mètres s’enchaînèrent sans que je ne puisse rien faire, une main tendue vers le pont luisit d’une couleur violette, soulevant des larges pans de murs pour les envoyer dans ma direction. Je parvins après quelques efforts à les amener sous moi pour freiner ma chute. Cependant, à force de chuter, j’avais pris en vitesse et les premiers bouts de mur ne furent pas suffisants, les traversant en me valant quelques nouvelles contusions. Toutefois, cela me permit de ralentir légèrement et le cinquième pan de mur résista à l’impact, se lézardant toutefois d’une multitude de petites fissures. J’y tombais en roulant de côté, passant par-dessus le bord de l’objet en flottaison, me rattrapant d’une main au bord de justesse, le reste du corps dans le vide. Cependant, sous mon poids, une fissure s’agrandit pour en rejoindre d’autres et le tragique frappa en séparant la partie à laquelle j’étais accroché. Le morceau de roche n’était pas plus gros que le poing, continuant de flotter comme le reste. Mais, bien que flottant, l’objet était trop petit pour m’offrir une prise parfaite et, peu à peu, je sentis mes doigts glisser. De plus, cette position tirait sur mes plaies sanglantes, faisant couler un long flot jusque dans la mer. Pris de faiblesse, je lâchais finalement la roche pour chuter, ne trouvant aucun autre objet ou structure à portée pour me sauver la peau.

Tourné en direction de la mer en proie à la tempête, je pus apercevoir de plus en plus près les créatures qui m’attendaient avec impatience, y devinant une dizaine de mâchoires aux dents effilées brillantes au levé du jour. Dans un dernier effort de survie, je levais mon poing qui se mit à luire, frappant de toutes mes forces juste avant le contact fatidique avec l’eau.


Head Like a Hole !!



La surface de l’eau fut brusquement repoussée par une gravité surpuissante, broyant au passage toutes les créatures qui me faisaient face sous la surface. Un énorme trou se forma alors dans la mer, me laissant chuter plus longuement en réfléchissant au moyen de me sortir d’un tel guêpier. Mais, alors que j’avais chuté d’une dizaine de mètres en-dessous du niveau de la mer, l’eau revint à la charge, rognant les limites de la zone de gravité en s’approchant de plus en plus de chaque côté. Par réflexe, je fouillais dans une poche pour sortir un petit masque que j’attachais derrière ma tête et plaçais sur ma bouche et mon nez. Et finalement, le cercle se referma et je fus engloutis.

La faiblesse déjà bien présente n’était rien face à l’assaut des flots. L’eau salée s’écrasa tout autour de mon corps, la paralysie venant aussitôt en me privant de tout espoir de bouger ne serait-ce qu’un doigt. Et je fus emporté, alors que le monde se refermait sur moi, tendant inutilement les doigts avant qu’ils ne perdent toute force. Enfoncé dans les profondeurs sous-marines, je ne pouvais qu’être spectateur, le masque sur ma bouche me permettant de respirer. Je ne m’étais jamais sentis aussi faible, ponctionné de tous côtés par l’eau de mer et mon incapacité manifeste à nager. Et je continuais de couler, laissant une large traînée de sang sur mon passage qui attirait les monstres des parages, et n’améliorait en rien mon état de faiblesse.

Les yeux agressés par l’eau salée et la fatigue, je les clignais frénétiquement en essayant vainement d’y voir clair. Ou de rester éveillé, me sentant sombrer dans ma conscience alors que je faisais de même au fond de la mer de Karantane. De larges formes se dirigeaient à ma rencontre, trop rapides et carnassières pour être le sauvetage inespéré que je souhaitais. Et pourtant, en ces derniers instants de conscience, sons et vue se brouillant, j’aperçus une autre silhouette, plus humanoïde, les percuter violemment en les faisant fuir. Elle s’élança alors soudainement dans ma direction, puis ce fut le le trou noir.



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