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Vol au-dessus d'un nid de Blublu



Vol au-dessus d’un Nid de Blublu


Présent
✘ Solo





Une lueur, intense et déchirant mon inconscience pour me tirer vers le réveil, traversant mes paupières pour les baigner d’une couleur orangée tendant sur le rouge. Je ne savais ni où ni quand j’étais, et que s’était-il passé déjà ? Mes paupières s’ouvrirent finalement, vision floue tout d’abord avant que mes yeux ne fassent le point et la faire revenir à une vue normale. Tournant la tête de tous côtés, je me rendis compte que j’étais dans une cabane, pas bien grande et assez sommaire. Les planches mouillées qui habillaient les murs étaient recouvertes de coquillages et de mousses, s’effritant par endroits. Quelques trous et espaces entre les planches des murs laissaient passer la lumière, celle qui m’obligeait à placer ma main devant mes yeux.

Quelques douleurs me tirèrent une grimace alors que je me relevais en position assise. Je me mis à examiner mon corps sous toutes les coutures visibles. Mes vêtements m’avaient été retirés, posés dans un coin de la pièce même si je ne voyais ni mon sweat-shirt ni ma très chère casquette. Le reste semblait être en lambeaux, déchirés en de multiples endroits et teint de rouge à tel point qu’on ne discernait plus les couleurs originales. Mon corps était couvert de bandages sanglants et, en soulevant l’un d’entre eux, j’aperçus même des points de suture quelques peu grossiers qui refermaient mes plaies les plus sérieuses.

« Bordel, c’est pas passé loin. » grommelais-je en me tournant sur le bord du lit de fortune, consistant plus en un matelas sale posé sur des vieilles palettes moisies.

Le mobilier dans la cabane était réduit et vieux, et une forte odeur de poisson régnait en maître. Il ne semblait y avoir personne d’autres dans la pièce. Je me servis d’une carafe d’eau pour me servir un verre qui rafraîchit ma gorge sèche, me levant en marchant lentement tant je sentais les sutures se tendre à chaque pas, menaçant de rouvrir mes plaies. L’affrontement de la veille avait été violent, et je ne savais pas comment cela avait pu finir. Mon équipage s’en était-il sortit sain et sauf ? Et quel avait été le destin du quartier suite à ma chute. De nombreuses personnes étaient mortes et j’espérais qu’il n’y en avait pas eut plus. En y repensant, la femme-serpent n’avait pas paru encline à continuer le carnage, ce qui me rassurait quelques peu à présent.

À l’extérieur, j’entendais les vagues s’écraser non loin de la cabane, pourtant Karantane n’avait pas de plage. Je sortais alors de la cabane en repoussant l’épaisse fourrure qui en barrait l’entrée. Tout d’abord assaillis par une lumière trop vive, je plaçais ma main en visière en faisant le point. La petite bicoque se tenait sur une large plateforme issue d’un bout brisé du pont, datant probablement du jour où Karantane avait été séparé en deux parties de pont distinctes. Le trou en question se trouvant à plusieurs dizaines de mètres au-dessus de ma tête.

« Alors comme ça t’es réveillé. » fit alors une voix féminine qui m’interrompit dans mon repérage des lieux.

Une femme-poisson venait d’apparaître au bout de la plateforme, sortant de l’eau en essorant ses cheveux noirs aux teintes bleutées. Elle était plutôt jolie, une peau gris claire, des iris d’un bleu très clair sur fond noir surplombant trois paires de branchies, ses vêtements mouillés épousaient son corps svelte et musclé.

« Euh..salut belle habitante des mers. » la saluais-je dans un sourire un peu gêné. « J’imagine que c’est à toi que je dois ma survie ? »

« C’est ça, t’imagines bien. Et ça a pas été facile, les monstres marins et les bulgoris étaient en plein festin quand t’es tombé dans l’eau couvert de sang, autant dire que pour eux t’étais le dessert. » ricana-t-elle légèrement avant d’afficher un air de fierté.

« Merci beaucoup, sans toi je me serais fais déchiqueter sans aucune pitié. » la remerciais-je en m’approchant, tendant une main faible pour une ‘présentation formelle’. « Enchanté, moi c’est Ren. »

« Nina. » répondit-elle en me serrant la main. « Retournons à l’intérieur, j’ai pêché quelques poissons ça t’aidera à reprendre des forces. » déclara-t-elle en exhibant un filet dans lequel cinq gros poissons se débattaient.

Je la suivis à l’intérieur, reposant mes jambes fatiguées en m’asseyant sur une chaise qui grinça sous mon poids. Nina se mit à préparer les poissons, les évidant et retirant les écailles et arrêtes avec minutie avant d’allumer un feu et les planter sur des bâtons pour les faire cuire. Les flammes vinrent pourlécher la viande humide qui se mit à frétiller et crépiter en emplissant l’habitat d’une douce odeur de poisson grillé. Sans que je m’en rende compte tout de suite, un filet de bave se mit à couler de ma bouche tant l’odeur était alléchante, rapidement rejoint par mon ventre qui se mit à grogner.

Une fois cuits, la femme-poisson me tendit un des poissons que j’entrepris de dévorer à pleines dents. La chair était tendre et fondait dans ma bouche, sentant quelques forces revenir alors que je finissais le premier, attaquant aussitôt un second puis un troisième.

« Eh bien, t’avais la dalle dis-moi ! s’exclama l’amphibienne, visiblement contente que sa cuisine somme toute basique plaise.

« Avec ça, je vais être requinqué en un instant. »

Et, en effet, mes forces ne tardèrent pas à revenir, me sentant comme renaître. La douleur était toujours présente bien entendu, mais au moins je pouvais de nouveau bouger un peu plus librement. Nina me servit un pichet de bière et nous passâmes une bonne heure à discuter. Malheureusement, la femme-poisson ne s’était pas enquit de la situation en haut du pont, dans le quartier attaqué quelques heures plus tôt. Toutefois, il n’y avait plus de cris, ni de fumées noires en provenant, et nous en avions déduits que la situation là-bas s’était calmée, pour le moment en tout cas.
 
Alors que je me requinquais allègrement à la bière, l’amphibienne me raconta un peu sa vie et je fis de même. Elle avait été navigatrice pendant de longues années, avide de découvertes et d’aventures. Toutefois, une fois sur Karantane, quelques entourloupes et arnaques avaient eues raisons de son bateau et ses richesses. Pour ne pas tomber dans la haine caricaturale envers les humains, elle préféra s’isoler dans son habitat naturel, y rencontrant quelques adversaires contre lesquels elle parvint à se faire respecter. Et, à mon tour, je lui décrivis mon parcours, du petit orphelin sans envergure de Saint-Uréa à second d’un corsaire sur Grand-Line.

Le courant passait bien entre Nina et moi et, pour une fois avec une jolie fille que je venais de rencontrer, je n’essayais pas de la draguer lourdement. En l’espace de quelques minutes, j’eus l’impression de parler à une amie d’enfance à qui je pouvais tout raconter de manière honnête. Et ainsi, nous passions une bonne partie de la journée à parler en picolant ces vieux alcools en bocaux que la femme-poisson possédait dans sa cabane.

« Et tu t’ennuies jamais ici ? »

« Parfois...enfin, souvent, mais il y a beaucoup de trucs à faire dans les parages quand on respire sous l’eau. » soupira-t-elle en observant son reflet dans son verre.

« Vraiment ? Tu m’dira, pour ce qui est des fonds marins, je peux me gratter pour les explorer. » soufflais-je en observant ma main, la serrant puis desserrant pour tester mon état, songeant à ma condition de maudit. « J’ai mangé un de ces fruits du démon qui m’empêchent de nager à vie, enfin j’ai pas à me plaindre je peux faire des trucs sympas. »

Un doigt pointé vers un coin de la pièce, il s’éclaira d’une lueur violette alors qu’un fauteuil et une commode s’élevaient doucement. Nina poussa un cri de surprise avant de faire rapidement le lien entre mon doigt enveloppé de son aura et les meubles en lévitation. J’abaissais alors le doigt et les objets se reposèrent au sol.

« Ah ouais quand même, impressionnant. » souffla-t-elle d’admiration. « J’ai déjà eus l’occasion de voir des maudits en action lors de mes voyages, mais le tien sort clairement du lot, ça fonctionne comment ? »

« On l’appelle le Zushi Zushi no mi, ou fruit de la gravité. En gros, je peux contrôler la gravité dans une zone prédéfinie. »

« Ça c’est balèze mec. Ça m’aurait bien aidé quand je me suis installée ici. »

« Des soucis avec le voisinage ? »

« Tu verrais leurs gueules, je sais pas si on peut appeler ça des voisins. »

« On parle de quel genre de... »



BOOOOMM




La cabane trembla tandis qu’un bruit tonitruant m’interrompait dans ma question, venant de l’extérieur.

« Quand on parle du bulgoris, il pointe le bout de sa trogne. » souffla Nina, visiblement agacée d’être de nouveau dérangée par ces ‘voisins problématiques’.



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Vol au-dessus d’un Nid de Blublu


Présent
✘ Solo




Sur nos gardes, nous sortions de la cabane en repoussant la porte de fourrure. À l’extérieur, personne ne se trouvait sur la plateforme, jusqu’aux eaux alentours qui elles, bouillonnaient et semblaient fourmiller de vie. Une roche d’un mètre cube fut projetée en sortant d’un coup de la surface pour prendre notre direction. Je tendis une main et le réceptionnais sans mal, bien que j’affichais une grimace, irrité d’être dérangé dans ce moment paisible. De plus, j’avais d’autres choses à faire et devais rejoindre mon équipage maintenant que j’étais plus ou moins remis de mes blessures.

« Fais gaffe à toi, c’est des vicieux les blugoris. » souffla Nina pour me mettre en garde, s’approchant du bord de la plateforme.

Au même moment, une créature jaillit hors de l’eau en trombe, comme une torpille qui file sous l’eau avant de sortir hors de la surface. L’animal si c’en était bien un, fondit en direction de la femme-poisson qui l’attendait de poings ferme. Elle frappa la créature à forme humanoïde et le renvoya violemment dans l’eau, se baissant pour tremper ses poings d’eau de mer.

« Alors comme ça tu maîtrises le karaté des hommes-poissons ? »

« Maîtriser c’est un grand mot, mais ouais j’me débrouille pas trop mal en milieu aquatique. »

Grand intéressé dès que ça touchait les arts martiaux, je ne connaissais que peu ce karaté, selon ce que j’avais vu d’un de ses congénères à l’époque où je n’étais qu’un enfant. Profitant de notre échange, deux nouvelles bestioles jaillirent de l’eau pour foncer sur Nina de chaque côté et la prendre en tenaille. Elle se tourna vers l’un d’eux, mais ne remarqua pas celui qui se rapprochait dans son dos.

La roche rattrapée plus tôt toujours tenue par ma main, cette dernière luisit d’une lueur violette avant que la roche devienne un projectile projeté puissamment sur le blugoris. Une nouvelle fois, l’animal humanoïde fut propulsé dans l’eau après plusieurs ricochets à sa surface. De son côté, l’amphibienne s’était occupée du second attaquant. Toutefois, c’était loin d’être finit. Tout autour de la plateforme, l’eau bullait pour signifier l’approche des créatures. Nina les vit venir et me rejoignit devant la cabane de quelques bonds arrières.

L’instant d’après, les grosses formes rondes sortaient de l’eau par dizaines pour nous encercler. Ces animaux étaient fascinants, des corps tout ronds dont la peau ressemblait à un vêtement, en différentes teintes de bleu. Leurs têtes ressemblaient à s’y méprendre à des cagoules bleues claires sur lesquelles quelqu’un aurait peint des crânes noirs aux yeux et bouches jaunes. Et, plus intriguant encore, ces créatures que Nina avait appelé blugoris portaient des armes, rouillées pour beaucoup à force d’être dans l’eau. Pour la plupart, ils portaient des grandes haches et marteaux, mais d’autres étaient armés d’épées tout aussi imposantes et beaucoup d’armes différentes.

« Bordel, t’as fais quoi pour les foutre en rogne comme ça ? » m’exclamais-je, c’était curieux que je ne me sois pas posé la question plus tôt.

« Eh bien...euh...disons qu’ils protègent un corail bleu comme leur trésor et qu’ils m’est arrivé d’en piquer un peu pour le revendre sur Karantane. » répondit-elle un peu gênée.

« Ah ouais, pas si ermite que ça à c’que j’vois. » ricanais-je en lui jetant un regard amusé.

« Oh ça va hein ! C’est pas toi qui vas me dire que l’argent ça facilite pas la vie, pirate ! »

« Eh ! J’suis dans le légal maintenant, prime gelée et tout. » m’insurgeais-je devant ses insinuations, bien que j’avais du mal à croire à mes propres mots.

Une hache vola en sifflant droit sur moi, l’esquivant en me tournant simplement de côté, laissant l’arme se planter violemment dans l’encadrure de la porte de la cabane. Celle-ci trembla sous le choc, grinçant légèrement avant de se calmer. J’arrachais alors l’arme du mur, l’observant avant de tourner mon regard en direction du lanceur. Soupesant la hache, je la renvoyais à la seule force de mon bras, le blugori la réceptionnant bon gré mal gré en étant renvoyé dans les flots derrière lui. Depuis que Aze était devenu corsaire, j’essayais d’être moins létal dans mes combats, une retenue qui me démangeait bien souvent.

Et ça ne manqua pas, sans nous laisser le temps de parlementer, ils s’élancèrent sur nous en grognant dans un langage incompréhensible. Un regard entendu échangé avec ma nouvelle pote poisson du jour, nous nous lancions dans la mêlée en jouant de nos poings. Nina était redoutable, renvoyant valser ses adversaires en faisant voler les gouttelettes sur son corps pour renforcer ses coups. De mon côté, j’avais recouvert mes poings et pieds de haki pour marteler les hommes-gorilles-bourreaux ou gorilles-humanoïdes. Cependant, j’avais beau les renvoyer dans leur habitat naturel les uns après les autres, ils revenaient inlassablement pour en sortir en s’en projetant telles des torpilles.

Finalement, je ne pus réagir autrement qu’en croisant mes bras armurés d’ébène devant moi, plusieurs haches s’écrasèrent contre eux en me projetant violemment dans la cabane. Le bois craqua et fut soufflé sur mon passage, mon corps roulant sur le plancher, tentant vainement d’éviter les débris qui s’écroulaient tout autour de moi. Des planches de bois pourries, des plaques de tôles, des meubles et d’épaisses fourrures vinrent me recouvrir de la tête aux pieds. Rien de trop violent, seulement encombrant et m’empêchant de bouger le petit doigt. Ainsi bloqué, j’étendis mon mantra pour suivre les déplacements des gorilles bleus des mers. Ceux-ci s’approchaient de ma position en envoyant voler les débris à grands coups de haches. Mais, penser me buter ainsi, c’était mal me connaître.


Rise



Une main luisante, la lueur traversa la couche de gravats qui me recouvraient, attirant soudainement les blugoris sur ma position exacte, bondissant dans les airs en levant leurs lourdes armes. Mon pouvoir entra alors en action, créant une zone d’une dizaine de mètres de diamètre qui engloba rapidement la cabane en ruines et ses alentours. Les planches, la tôle et tous les objets en fatras furent soulevés en se mettant à léviter de plus en plus haut. Les créatures massives furent bloquées dans leur bond par les gravats s’envolant, pris à leur tour dans la zone qui les souleva dans les airs de plus en plus haut. Une quinzaine d’entre eux furent pris par le pouvoir, coincés dans ce plafond de gravats. Les monstres tentaient de s’en défaire, déblayant les gravats pour passer en-dessous, mais étaient sans cesse ramenés vers le haut, s’élevant constamment jusqu’à quinze mètres au-dessus de nous.

Ainsi dégagé, je pus me relever pour observer le plafond grouillant, estimant que ceux-là n’étaient plus un danger dans l’immédiat. Nina un peu plus loin était aux prises avec une dizaine d’entre eux, malmenée et obligée de reculer de plus en plus, dos à la mer. Derrière elle, de grosses bulles m’indiquèrent l’arrivée imminente de quelques renforts. Sans perdre un instant, je fonçais dans le tas, fauchant trois d’entre eux d’un coup de pied renforcé au haki, évitant plusieurs coups de hache avec des réflexes et une agilité surhumaine. En terme de puissance individuelle, je les surpassais largement, les envoyant valser par grappes sans pour autant les tuer, leurs corps tout ronds encaissants particulièrement bien les chocs contondants.

J’arrivais enfin proche de l’amphibienne alors que cinq nouveaux adversaires surgissaient des eaux en levant leurs armes lourdes. Je me mis entre elle et eux pour intercepter le coup à sa place, les bras croisés renforcés au fluide offensif me permirent de ne pas être blessé, mais je sentis mes pieds être soulevés du sol. Mais, la femme-poisson me retint en collant son dos contre le mien, lui permettant de se défendre contre les adversaires qui lui faisaient face tout en m’empêchant de m’envoler. Mes pieds retrouvèrent le sol, les avants-bras toujours en contact avec les armes. Je poussais de toutes mes forces, désarmant deux d’entre eux et repoussant les autres qui retombèrent dans l’eau. Pour les deux sans armes, j’écrasais un poing sur leur deux visages pour les renvoyer en ricochet sur la surface des flots.

Cependant, cette parade m’avait suffisamment déconcentré pour annuler ma zone précédente, relâchant ma prise sur les débris et la quinzaine de gorilles bleus qui se mirent à chuter. Me retournant, j’assistais Nina pour repousser la dizaine de grosse boules carnivores, les coups pleuvant de toutes part. Dans le fond, les gravats et débris rencontrèrent le sol, volant en tous sens en projetant des bouts de bois et de tôle qui percutèrent plus d’un blugori. Ceux qui venaient de s’écraser se relevaient déjà, sacrées créatures qu’ils étaient bien que le choc les avait rendus chancelants. Mais, cela ne fit que les ralentir, les gros bourrins revenant déjà à la charge derrière leurs congénères, bavant abondamment comme pour souligner à quel point ils étaient enragés.

« Mets-toi derrière-moi Nina, poses pas de question. » lui dis-je en ramenant mon poing serré en arrière.


Fly Me to the Moon



Nouvelle aura violette, concentré dans ce coup de poing devenu fétiche à force de m’en servir, comme ma technique signature. Je décochais mon poing, filant dans l’air en percutant le premier bulgori venu, le pliant sur lui-même sous la violence de l’impact avant que mes pouvoirs de maudit ne s’activent. Une large zone qui repoussa l’attroupement de gorilles des mers, les emportant dans la direction que prit mon poing. Ils furent soulevés tous en même temps, comme soufflés par l’onde de choc d’une énorme explosion. Chaque objet ou arme qui traînait sur le sol furent emportés dans leur course, les frappant par la même occasion. Le vol plané qu’ils effectuèrent fut long avant de sortir de la zone d’effet de gravité augmentée, les projetant sur une centaine de mètres avant qu’ils ne rencontrent la surface de l’eau à toute vitesse dans des explosions aqueuses.

« Eh bien, c’était pas de la petite bière ces bestioles. J’suis pas sûr d’en être venu à bout, restes sur tes gardes. » soufflais-je, soulagé de nous offrir un peu de répit.

« Tu l’as dis mec, bordel ils ont complètement bousillés ma cabane ces saloperies de boules des mers ! » se plaignit la femme-poisson en s’approchant de ce qu’il restait de sa maison, autant dire pas grand-chose.

« Ouais, désolé techniquement c’est moi qui par projection ai tout pété. » m’excusais-je en posant une main sur son épaule.

« T’inquiètes donc pas, c’est pas de ta faute mon pote. Heureusement qu’ils sont pas venus avec leur chef. »

« Eh merde. »

« Bah quoi ? »

« Maintenant que t’en as parlé, à tous les coups il va... » commençais-je en m’exclamant avant d’être interrompu par une explosion de gerbes d’eau de l’autre côté de la plateforme.

Je me retournais pour admirer l’immense créature qui faisait son entrée, atterrissant lourdement à une dizaine de mètres. Une épaisse fourrure bleu, des crocs aiguisés et aussi longs qu’une main. De nombreux bijoux l’ornaient jusqu’à ses grandes cornes pointues et ses pattes avant étaient couvertes de grosses bandes de cuir munies de pics.

« Et voilà ! Qu’est-ce que j’disais ! »






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Présent
✘ Solo




Voilà un adversaire qui était à ma taille, enfin pas véritablement étant donné que la créature face à moi mesurait un bon quatre mètres bien tassés au bas mot face à mon mètre quatre-vingt. Plus taillé, des muscles saillants sur de larges bras protubérants, respirant une force brute à chacun de ses souffles rauques. Puis, ce fut le rugissement tonitruant.


Rrroooaaaaarrrr



La créature semblait hors d’elle, martelant le sol de ses pattes avant avec tant de force qu’il fissura la plateforme. Et ce fut la charge, l’énorme masse velue aux allures d’un mélange entre l’ours et le gorille s’élançant dans notre direction. Je jetais un regard à Nina pour lui intimer de battre en retraite d’un signe de tête. Je sentis alors la frappe arriver, me baissant pour éviter en m’accrochant un instant au sol alors que son poing emportait une bourrasque tant la force était dense.

Je me relevais en repoussant son bras de côté, voyant aussitôt sa grande gueule s’ouvrir au-dessus de moi comme un gouffre béant carnassier. Un bras relevé, je sentis ses crocs se refermer sur l’armure brillante ébène sans parvenir à la percer. Toutefois, la pression exercée par sa mâchoire m’écrasait le bras peu à peu. Elles se serrèrent davantage lorsque je me mis à lui marteler son thorax velu de coups de poings rageurs. Face à ma résistance, il fit un violent mouvement de tête vers le haut en me lâchant, m’envoyant voler à une dizaine de mètres dans les airs.

« Saloperie de gros singe bleu à corne, j’te fume dès que je redescend ! » m’écriais-je en continuant mon ascension.

De nouveau, la bête massive rugit, il plia ses larges pattes arrières, craquelant le sol lorsqu’il les déplia pour bondir dans ma direction. Je m’étais stabilisé dans ma projection, à l’horizontal face vers le bas, le voyant approcher dangereusement. Dans une position précaire, j’optais pour la défense en encaissant sa charge aérienne, me percutant d’un coup d’épaule contre mes bras croisés. Mon ascension prit du rab, me projetant plus encore dans les airs.

M’éloigner de la mer tumultueuse m’arrangeait pour être honnête, me sentant toujours mal à l’aise lorsque j’en étais trop proche, le comble pour un pirate. Le roi des blugoris avait stoppé son ascension pour commencer sa descente, mais je ne comptais pas le laisser atterrir, ce qui mettrait indubitablement Nina en danger. La main tendue vers lui, elle se recouvrit d’une aura violette , signe visuel de l’utilisation de mes pouvoirs de maudit.

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Pull Punch



Alors qu’une zone, telle une grande colonne invisible, se créait entre moi et l’énorme bestiole à fourrure bleue, je fermais ma main en un poing. Comme si je l’agrippais à distance, je ramenais mon poing en arrière alors que le corps du roi des animaux marins de Karantane se soulevait avant même qu’il ait pu toucher le sol. La plateforme se retrouvait aux prises avec les blugoris qui revenaient de leur balade en mer, s’acharnant sur la femme-poisson qui se défendait vaillamment.

De mon côté, j’avais terminé mon ascension, commençant à chuter droit vers le blugori sous testostérone qui remontait vers moi en rugissant. L’attraction brutale l’empêchait de bouger son corps aussi bien qu’il l’aurait voulu, le condamnant à mon poing. Ce dernier recouvert de haki s’écrasa contre sa joue, brisant plusieurs crocs. La zone s’annula et la bête fut propulsée comme un boulet de canon. Cependant, il était parvenu à refermer une de ses pattes velues autour de mon poignet, me tirant avec lui dans une chute inexorable.

« Lâche-moi enfoiré ! » grognais-je à mon tour, plaçant un pied pour tenir sa mâchoire claquante à distance.

Son autre patte luttait contre la gravité pour se soulever, sortant ses grandes griffes en s’approchant de moi. Le repoussant légèrement du bout du pied, j’eus suffisamment de temps pour tourner sur moi-même avant d’asséner un coup de pied dans sa patte, la ramenant derrière-lui. Je me servis alors de l’énergie cinétique de l’attaque précédente pour continuer de tourner, prenant en vitesse pour rattraper le mâle alpha des blugoris, le King Blu. Je terminais ma rotation par un coup de poing qui s’abattit sur les larges pattes de la bête croisées devant elle.

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Fly Me to the Moon



Mon poing violet s’écrasa en créant une nouvelle zone de projection à l’impact de mon coup, le pliant avant de le propulser droit sur la plateforme qui grouillait de ses congénères. Son corps massif siffla dans l’air, puis ce fut l’impact violent avec la plateforme. Entre pluie de pierres, d’eau, de débris et de blugoris, le choc fut tonitruant. La plateforme explosa à l’impact, séparée en des milliers de morceaux qui volèrent en tous sens. Et, dans ma chute, il m’était impossible d’y retrouver la jeune femme-poisson avec qui je m’étais lié d’amitié. Tout ce dont j’étais sûr, c’est qu’il n’y avait plus de plateforme pour atterrir et, sans ça, j’allais vite me retrouver de nouveau dans l’eau. J’eus seulement le temps de placer mon masque de réserve d’air sur mon visage avant que les flots ne se referment sur moi.

Sempiternelle faiblesse inhérente à ma condition de maudit, l’eau comme pire ennemie. Je m’y enfonçais de plus en plus dans une tempête de bulles. Les yeux plissés, leur blanc se pigmentait de rouge comme pour s’ajuster à mes iris à mesure que je les gardais ouverts. Le masque qui couvrait ma bouche et mon nez me permettaient de respirer, mais c’était limité en temps. Je ne pouvais qu’être témoin de ma propre impuissance, toute force avait quitté mon corps. Paralysé de la tête aux pieds, je tentais de me débattre en ordonnant à mon cerveau ce que mon corps refusait de faire. Bouger, ne serait-ce qu’un doigt, sans que rien ne se passe.

Dans ces eaux agitées, je sombrais impuissant à observer les fonds-marins où régnait l’obscurité. De tous côtés, débris et blugoris s’enfonçaient à mes côtes dans les flots, ces derniers se réceptionnant rapidement dans leur habitat naturel. Et, sans grande surprise, ils se mirent à nager dans ma direction, m’encerclant en m’annonçant leur intention. Leurs armes brillaient sous les flots baignés de soleil, des haches à deux mains et épées du même acabit. Leur cercle se referma alors sur moi, me laissant témoin de ma propre fin.




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Présent
✘ Solo





Une puissante poussée me percuta le dos, comme frappé par une torpille envoyée à toute vitesse, la femme-poisson venait de me sauver la vie une fois de plus. En-dessous de nous le cercle des gorilles s’était refermé avec brutalité, les bêtes un peu stupides se frappant quelques peu les uns les autres avant de se rendre compte de mon absence. Mais, aussitôt qu’ils l’eurent remarqués ils s’élancèrent à notre poursuite, filant dans les flots de tous côtés. Les bras ballants, dénué de toute force, je ne pouvais absolument rien faire mis à part être spectateur. Nina dû jouer de coups de poings et de nageoires pour se rapprocher de la surface. Je ne voyais aucun signe du Blu King, incapable de savoir si mon attaque précédente l’avait mit hors d’état de nuire ou non. Mon attaque avait été d’une violence inouïe, mais la bête des bas-fonds avait retrouvée son habitat naturel suite à l’impact, amortissant le choc et lui permettant de fuir ou se cacher.

Enfin, Nina parvint à regagner la surface, me soulevant sur son épaule pour me sortir de l’eau et par la même occasion me débarrasser de cette paralysie maudite.

« Bordel, tu pèses ton poids ! » s’exclama-t-elle en me posant sur une plaque de tôle flottante.

« Merci, ça fait la deuxième fois que tu me sauves la vie aujourd’hui. »

« J’te le fais pas dire, t’as intérêt à me payer à boire après tout ça. »

La plaque sur laquelle je me tenais se souleva d’un côté sous un choc venant d’en dessous, manquant de peu de me faire chavirer. Un autre choc dangereux pour mon équilibre me convainquit d’agir au plus vite. J’invitais la femme-poisson à me rejoindre sur mon frêle esquif, puis levais ma main paume vers le haut, luisant d’une aura violine.


Rise



La gravité souleva alors la plaque de tôle, la faisant léviter de plus en plus haut en partant lentement en diagonale. Toutefois, deux blugoris entrèrent dans la zone de gravité inversée par inadvertance, soulevés à leur tour hors de la mer tumultueuse. Rapidement, les créatures plus intelligentes que je n’aurais crus entrèrent les unes après les autres dans la zone d’élévation et s’envolèrent à notre suite. En me penchant sur le bord de la plateforme flottante, je pus ainsi admirer cette scène loufoque. Un nombre constamment grandissant de grosses boules bleues carnivores et sacrément remontées s’élevaient en faisant de vives brasses qui accéléraient leur remontée dans notre direction.

« Bordel, ils sont pas cons. » ricanais-je en les voyant s’approcher de plus en plus.

Ma main était posée sur l’épaule de Nina pour l’empêcher de flotter et la maintenir sur notre frêle esquif volant. Depuis ces hauteurs, je pouvais chercher des yeux le ponton auquel Borat s’était amarré la veille, au pied d’un des piliers maintenant l’immense pont. Je ne savais pas exactement où ce ponton se trouvait par rapport à feu la cabane de la femme-poisson, mais cette dernière m’indiquait la direction à suivre pour rejoindre l’endroit où elle m’avait repêché.

« Tu m’en veux pas trop Nina ? »

« T’en vouloir ? Pourquoi ? »

« J’ai quand même éclaté la plateforme sur laquelle était ta cabane. »

« Ah ça ? T’inquiètes paupiette, c’est la deuxième baraque que ces bâtards me démolissent, c’était qu’une question de temps. » ricana-t-elle en me tapant dans le dos, manquant de perdre l’équilibre sous la gravité inversée, m’obligeant à refermer ma prise sur son épaule. « Quoi qu’il en soit, tu ferais mieux de t’inquiéter de ces blugoris qui s’approchent. »

Elle pointait du doigt quelques grosses créatures toutes rondes qui flottaient comme des ballons, bien que des ballons ça ne fait pas la brasse dans les airs. Ils se trouvaient à moins de cinq mètres et commençaient déjà à fouetter l’air de leurs armes. Nous nous trouvions à présent à une vingtaine de mètres au-dessus de la mer, à mi-chemin avec le pont de Karantane. Mais, ce n’était pas là que je comptais me rendre en premier lieu.

« Accroches-toi à la tôle meuf ! » dis-je à ma compagnonne amphibienne en m’accroupissant pour montrer l’exemple en agrippant la plateforme improvisée à deux mains.

J’annulais alors l’effet de mon pouvoir, laissant la terre reprendre son attraction dans la zone. Soudain, nous nous arrêtions dans les airs dans un instant de suspend, avant que le mouvement ne parte dans le sens inverse. Accroché fermement à la tôle qui grinçait sous ma poigne, je pus observer les gorilles des mers chuter en grognant, continuant de fouetter l’air de leurs lourdes armes. Plus nous tombions, plus nous prenions de la vitesse mais, à présent ce devait être bon. Je levais une main en avant, brillante de cette lueur violine maudite. Dans un couloir horizontal, la gravité se renversa pour changer l’orientation de notre chute sur cette plaque de tôle. Moins conséquente que la gravité naturelle, la vitesse de projection ralentie petit à petit jusqu’à nous faire flotter à l’horizontale, nous éloignant des blugoris qui étaient retombés dans leur habitat naturel.

« Vachement pratique ce pouvoir quand même, mais ça m’étonnerait qu’ils lâchent l’affaire si facilement. » déclara Nina en observant les piliers du pont et leurs pontons pour s’orienter. « On devrait plus être très loin maintenant. »

La plaque de tôle survolait les flots à une dizaine de mètres, nous offrant un peu de répit dans cet affrontement brutal contre ces créatures des mers. Les blugoris avaient beau ne pas être si forts individuellement, en groupes ils étaient redoutables et d’une résistance à toute épreuve, revenant continuellement à la charge. Ou bien était-ce moi qui m’étais ramollis ? Le passage de Aze au poste de Corsaire m’avait peut-être rendu plus tendre vis à vis des lois, marchant sur des œufs pour ne pas lui porter préjudice par une de mes décisions hâtives.

Quand est-ce que j’avais changé à ce point-là. Autrefois, je les aurais écrasé inlassablement jusqu’à ce que leurs cervelles quittent leurs boîtes crâniennes. Et pourtant, aujourd’hui je me contentais de projeter mes adversaires à l’aide de mes pouvoirs issus de mon fruit du démon, quitte à risquer leur retour constant à la charge. Enfin, à moins qu’ils le méritent vraiment.

« Tout va bien Ren ? » me demanda alors l’amphibienne en me coupant dans mes pensées.

« Ouais, utiliser ce pouvoir demande un certain degré de concentration et mon esprit a tendance à divaguer dans ses pensées. » répondis-je toujours un peu pensif, réitérant une nouvelle zone après avoir annulé la précédente pour prolonger notre lévitation.

Nous nous approchions d’un des pontons, d’apparence inconnue de ce que je me rappelais de la veille. Seuls des navires y étaient amarrés, de tailles différentes, des équipages conséquents sur certains. Notre apparition en flottaison sur une plaque de tôle ondulée attira l’attention de bon nombre d’entre eux, un albinos torse-nu couvert de bandages et blessures, ainsi qu’une femme-poisson dans un état assez proche, ce n’est pas ordinaire. Et, pour une raison étrange, ils faisaient tous de grands gestes des bras. Un peu gêné, je levais la main pour les saluer alors que, à mesure que nous approchions je pus enfin lire sur leurs visages, effrayés ou inquiets pour la plupart.

« Euuuh mon pote, tu ferais mieux de regarder derrière-toi. »

Un regard en arrière et je remarquais les formes arrondies déchirer la surface à toute vitesse, bondissant hors de l’eau avant d’y replonger à la manière de dauphins, mais en bien moins élégant. Leurs rondes masses écrasaient les flots en de grosses gerbes semblables à un plat dans une piscine. Un blugori bondit sur les épaules d’un de ses congénères pour se propulser jusqu’à nous, levant sa lourde hache avant que je n’y oppose mon pied couvert de haki, renvoyant le contrevenant sur un autre de ses camarades. Ces bestioles étaient futées et apprenaient vite, les carnivores des mers réitérant l’action de leur congénère. Je nous défendais bec et ongle, ou poings et pieds pour être plus précis, aidé par ma nouvelle amie du jour. Ma jambe faucha trois d’entre eux en les renvoyant éclabousser la surface de l’eau à leur chute.

Puis, ce fut la masse plus imposante, de celles qui vous couvre dans leur propre ombre, menaçante et signature d’une bête plus grande et puissante que ses congénères. Ses cornes déchirèrent la tôle, m’obligeant à tituber en arrière sur ce qu’il en restait. Il s’éleva d’une projection aquatique jusqu’à notre hauteur, prit dans la zone gravitationnelle qui joua en notre défaveur. La vitesse avec laquelle il nous avait rejoint à cette hauteur fut réorientée droit sur nous, l’envoyant comme un boulet de canon. Les bras croisés recouverts de fluide offensif, je reçu son coup de patte de plein fouet, annulant mon pouvoir et étant projeté à toute vitesse vers le pilier. Nina fut emportée à ma suite, m’obligeant à la ramener vers moi et à l’envelopper de mes bras qui se recouvrirent de l’armure ébène de ma combativité. La noirceur défensive s’étendit au reste de mon corps juste avant l’impact, mon dos rencontrant le pilier en réverbérant le choc dans tout mon corps. Encastré là un instant, nous retombions sur un ponton assez solide pour accuser notre chute.

« Bordel à cul, cet ours-gorille des mers lâche pas facilement l’affaire. » grommelais-je en essuyant le filet de sang qui coulait de ma bouche, relâchant la femme-poisson de mon embrassade protectrice.

« King Blu, c’est comme ça qu’ils l’appellent à Karantane. Un putain d’enfoiré des mers si tu veux mon avis, t’es prêt à c’que ça chie ? »

« Toujours putain de prêt ! » ricanais-je le regard braqué vers les terreurs des mers fendant les flots à notre rencontre.

L’imposante masse du mâle alpha atterrit sur l’un des navires, me laissant voir quelques dizaines de matelots voler de ci de là.

« On est pas sortis du sable. » me plaignis-je en faisant craquer ma tête d’un côté.



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Vol au-dessus d’un Nid de Blublu


Présent
✘ Solo




Le King Blu ne faisait pas dans la dentelle, il frappait tout marin ayant le malheur de se trouver sur son chemin. Sur le ponton fréquenté par marins, marchands et badauds, les blugoris débarquaient ici et là en sortant de l’eau en trombe. Les bêtes passablement énervées attaquaient à vue, faisant rapidement passer l’ambiance générale paisiblee à un chaos sans nom. Les marins lâchaient leurs caisses de cargaison pour mettre leurs sabres à nu, une aide bien maigre face aux armes lourdes des boules de muscle marines qui se frayaient brutalement un passage. En l’espace de quelques secondes, le ponton fut prit d’assaut, les blugoris continuant d’apparaître de tous côtés, de plus en plus nombreux.

« Je vois qu’ils ont appelés les renforts, on fait quoi ? » demandais-je à la jeune femme-poisson à mes côtés.

« Il faudrait gagner Karantane, là-haut ils n’auront plus l’avantage du terrain et j’aurai pas à te sauver les miches toutes les cinq minutes. » ricana-t-elle avant de pointer du doigt l’escalier à l’autre bout du ponton qui remontait jusqu’au pont en s’enroulant autour du pilier. « Passons par là...dans le tas ? » finit-elle par dire en arquant un sourcil, un léger sourire en coin.

« Dans le tas ! » m’exclamais-je en souriant à mon tour, carnassier, de ceux qui s’affichent quand je me déchaîne, à mon plus grand plaisir.

Nous nous élancions de concert, frappant violemment les créatures amphibiennes que l’on envoyait rouler et rebondir sur le ponton. Une hache fusa droit vers mon visage, l’esquivant de justesse en pliant mon dos vers l’arrière, me relevant en écrasant mon front sur celui de la bête qui fut projetée contre le pilier qui accusa la réception d’un cratères entouré de fissures. Mon empathie me permettait à la fois d’esquiver les attaques qui fusaient de tous côtés et à couvrir ma nouvelle amie des attaques qu’elle n’aurait pas vu venir. D’un salto, j’enfonçais un blugori dans le ponton, brisant les planches et les poutres en créant un trou en plein milieu du ponton que nous enjambions pour continuer notre course.

Prévenu par mon mantra, je freinais en tirant sur le col de la femme-poisson alors qu’un gorille des mers se projetait hors de l’eau en passant juste devant nous. Un coup de pied l’envoya rejoindre son confrère dans le pilier en s’y écrasant brutalement. À notre gauche, les navires étaient pris d’assaut, faisant passer l’équipage par-dessus bord, certains s’écrasant sur le ponton autour de nous, m’obligeant à repousser un corps qui tomba dans l’eau. Les cris emplissaient l’air des environs, des feux s’étaient déclarés sur plusieurs ponts des navires, soulevant des fumées noires épaisses qui s’abattirent sur le ponton en une purée de poix aveuglante et étouffante.

Profitant du chaos, nous gagnions finalement les premières marches de l’escalier. Nous grimpions les marches quatre à quatre, je m’autorisais à m’arrêter un instant pour observer le tumulte en contrebas. Un rugissement traversa la cacophonie, attirant l’attention des blugoris qui cessèrent le combat l’espace d’un instant. La masse imposante de King Blu apparaissait de derrière la fumée, avançant de son pas lourd sur le ponton qui grinçait sous son poids. Aucun marin ne pu l’arrêter, il les fauchait de ses lourdes pattes en humant l’air de tous côtés avant que son regard ne rencontre le mien. Ses petits yeux noirs luisaient à la lueur des flammes, ses babines se retroussant en bavant avant de s’élancer en direction de l’escalier.

« Okay, il est temps de courir. » déclarais-je en pressant Nina devant moi.

Le mâle alpha des blugoris, suivi par sa petite armée toute ronde, fonçait à toute vitesse, chargeant les pauvres humains qui se mettaient sur son passage, bon nombre d’entre eux préférèrent sauter à l’eau. Dans sa course, il attrapa un tonneau d’une patte avant de le lancer dans ma direction, le projectile s’écrasant sur quelques marches en-dessous, fragilisant la structure en emportant les marches suivantes les unes après les autres. Je continuais de grimper aussi vite que je le pouvais, soudainement déstabilisé par la marche qui s’affaissa sous mon pied, me rattrapant in-extremis à la suivante avant que celle-ci ne se brise à son tour. Je me mis à chuter sur quelques mètres, plaçant la paume de ma main vers le bas, luisante d’intentions démoniaques.  

Les débris d’escaliers influencés par mes pouvoirs cessèrent leur chute pour s’élever, me laissant y poser les pieds avant d’être ramené à hauteur de la partie intacte. Je la rejoignais, osant de nouveau un regard au détriment du danger.

« Je crois qu’il est temps de couper les ponts mon cher King Blu ! » m’exclamais-je hilare avant de voir la bête tenter d’escalader le pilier en y plantant ses gros doigts griffus. « Eh merde, c’est qu’il s’accroche le salopard. Sérieux, je suis si beau que ça ? »

« Non. » répondit simplement Nina en apparaissant derrière moi. « Bon, tu continues de te soupeser les boules ou on y va ? »

« On y va. »

Tournant le dos au roi des bêtes marines et son armée, je repris ma course dans les marches en colimaçon autour du pilier, gagnant finalement Karantane.




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Vol au-dessus d’un Nid de Blublu


Présent
✘ Solo





« Barrez-vous de là, King Blu et ses blugoris débarquent pour vous niquer vos gueules !! » s’écria Nina à pleins poumons à peine après être monté sur le pont.

Les badauds qui en furent témoins se figèrent, lâchant leurs paniers et autres poids morts avant de filer dans les rues en criant l’information. Une telle facilité dans la communication du danger donnait du baume au cœur et permettrait d’éviter plus de victimes inutiles. En quelques secondes, les rues se vidèrent, les habitants regagnèrent leurs maisons en barricadant portes et fenêtres avec une efficacité admirable. Nous devions nous trouver à une extrémité du quartier attaqué la veille par la Confrérie du Serpent, une partie qui avait été épargnée grâce à notre intervention à les repousser vers leur territoire. Un peu plus loin sur notre gauche se trouvait l’immense trou dans le pont qui séparait Karantane en deux, alors qu’à notre droite à l’autre extrémité du quartier avait été le lieu principal de l’affrontement contre les fanatiques cannibales. C’était là notre direction, où j’espérais retrouver les membres de mon équipage et mes nouveaux amis que je m’étais fais la veille.  

« Allons-y, y a pas de temps à perdre, ces bâtards de gorilles vont pas tarder. » fis-je à Nina qui acquiesça avant d’ouvrir la voie, connaissant mieux le quartier.

Les rues continuaient de se vider, les laissant recouvertes d’objets abandonnés dans la précipitation, d’étals de fruits et légumes renversés au sol. Et, au bout de la rue, un ensemble de boîtes et étuis de tailles différentes, de la petite housse discrète au grand coffre solide sur roulettes. Un sourire aux lèvres, je m’élançais à leur découverte. Je m’agenouillais à côté d’un étui posé contre une grande malle noire, faisant coulisser la fermeture sous les yeux ébahis de la jeune femme-poisson.

« Bordel, mais tu fais quoi ? » s’exclama-t-elle, visiblement pressée de se barrer le plus loin possible des blugoris.

Toutefois, nous n’avions pas réfléchis à toutes les options. Les créatures amphibiennes arriveraient jusqu’ici tôt ou tard, et sans nous trouver ils se déchaîneraient certainement sur tout ce qu’ils trouveraient, y compris les civils.

« Désolé Nina, mais si on les attire pas jusqu’à nous, ils s’en prendront aux habitants du quartier. Je suis pas un justicier, mais je peux pas non plus leur imposer mes adversaires. » déclarais-je très solennellement en observant l’entrée de la rue par laquelle nous étions arrivés.

L’instant d’après, un grondement retentit, se réverbérant dans les ruelles du quartier aux allures de bidonville. Un imbroglio de briques et de brocs, de bois, de pierres et de tôles. Derrière les habitations, tout au bout de la ruelle à une bonne centaine de mètres, des cris et grognements gutturaux s’élevaient ainsi que des tintements de lames.

« Et c’est quoi ton plan pour les attirer ? »

« Préviens les habitants de se boucher les oreilles. » lui dis-je en sortant l’instrument de son étui, un magnifique saxophone. « On va jouer du jazz ! » m’exclamais-je tout sourire.

Nina parut décontenancée face à ma déclaration alors que j’enfilais la sangle de l’instrument autour de mon épaule. Je lui fis un signe de tête pour l’encourager et elle se résigna.

« BOUCHEZ-VOUUS LEES OREEILLES LES PEIGNES-CULS !!! » hurla-t-elle alors à pleins poumons, sa voix résonnant dans les rues, avec ce je-ne-sais-quoi d’insulte pour ponctuer idéalement l’ordre prononcé.

Quelques volets se refermèrent, signe que le message était passé pour certains, advienne que pourra. Alors que les raclements de lames et bruits de pas lourds s’élevaient à l’autre extrémité de la grande rue, je mis l’anche en bouche, pinçant légèrement mes lèvres et inspirant longuement pour emplir mes poumons d’air. L’alliage cuivré du saxophone brillait de milles feux sous le soleil qui atteindrait bientôt son zénith. Parfait pour attirer l’attention des bêtes massives qui débarquaient de l’autre côté de la rue, rugissant puissamment en nous apercevant. Les doigts sur les clés, je jouais du souffle et de mes doigts actionnant les pistons avec un talent indéniable.


Hamelin



Les notes chaudes et cuivrées s’élevèrent dans le quartier, profondes et prenantes. L’amphibienne s’était légèrement reculée, ayant rapidement compris que mon action aurait un rapport au son. Les blugoris, mêlés dans toute la largeur du passage, continuaient d’avancer rapidement menés par leur mâle alpha, King Blu. Ils ne faisaient pas dans le détail, détruisant chaque obstacle sur leur route sans que rien ne leur résiste. Leurs armes ridiculement grosses s’enfonçaient dans les murs et les portes, attirés par l’odeur des humains qui s’y réfugiaient en priant pour que la tempête passe. Alors que les armes s’élevaient avec l’intention de s’abattre sur de pauvres innocents, les notes semblèrent soudainement captiver les grosses bestioles toutes rondes.

Elles sortirent des maisons, s’agglutinant dans la rue en se bondissant dessus les uns les autres pour pouvoir passer le premier, ralentissant plus leur avancée qu’autre chose. Enfin, mis à part pour King Blu, lui avançait devant la masse emmêlée.

« Il est temps de partir ! » s’exclama Nina en m’attrapant par le col, me portant à moitié pour m’emmener avec elle.

Et de justesse, King Blu s’écrasant violemment dans la pile de caisses, malles et étuis d’instruments qui volèrent en éclat en même temps que le mur contre lequel ils étaient posés. Toujours aux prises avec mes notes cuivrées, je repris constance en me mettant à courir à l’envers, m’aidant de ma camarade amphibienne pour les virages dans les ruelles. Toutefois, je ne cessais pas la musique pour autant, la laissant vibrer en attirant chaque malchanceux ayant le malheur de l’entendre. Le voisinage avait été prévenu dans l’ensemble, et pourtant quelques têtes sortaient par leurs fenêtres avant que Nina ne les renvoi chez eux sur notre passage, à coups de bourre-pif, une scène qui dans l'ensemble ressemblait à un chasse-taupe géant..

À présent, nous avions toute l’attention des gorilles des mers qui déferlaient à notre suite, grimpant les uns sur les autres dans leur course, rebondissant contre les maisons en ratant leurs virages. D’autres étaient montés sur les toits pour tenter de nous couper la route en nous bondissant dessus. Je continuais d’actionner les clés et de souffler dans l’anche pour faire vibrer les notes et guider les blugoris jusqu’à une zone plus propice à un affrontement contre de telles forces de la nature. Toutefois, courir à l’envers n’est pas aussi rapide qu’à l’endroit et King Blu fut bientôt juste derrière nous. Il leva une grosse patte velue qu’il abattit dans ma direction. L’instrument cuivré se recouvrit complètement du haki de l’armement, encaissant le choc en le soulevant alors que je soufflais à pleins poumons dans le bec. Le pavillon placé juste sous la gueule ouverte de la bête, la note soudaine fut assez forte pour le déstabiliser. Profitant de sa confusion, je bondis en arrière d’un saut acrobatique, frappant sa face d’un coup de pied dans le mouvement avant de faire un salto arrière et retomber plus loin dans la ruelle.

« Il serait peut-être temps d’arrêter de leur jouer la sérénade, non ? » s’exclama Nina, visiblement peu rassurée par ma stratégie étrange.

« Vraiment ? On s’amuse si bien pourtant ! » répondis-je hilare en lui faisant un clin d’oeil.

« Parles pour toi ! Plus je te suis et plus je me dis que t’es un grand malade ! »

« C’est que t’apprends à me connaître. » ricanais-je en tirant la langue.

Des deux côtés de la rue, sur les toits, plusieurs blugoris couraient à toute vitesse avant de bondir dans la rue devant nous, cinq gorilles humanoïdes bleus et tout ronds comme des ballons qui levèrent leurs armes pour nous intercepter.

« Dans le tas ? »

« Dans le tas ! »

Considérant que le pouvoir de ma musique avait eut son effet qui durerait encore quelques minutes, je lâchais l’instrument en le lançant en arrière en pleine gueule du King Blu. J’entendis ses crocs tordre le métal en soufflant une longue note grave qui se termina en un sifflement strident. L’amphibienne ramena son épaule en arrière, se préparant à frapper d’un puissant coup de poing comme je m’apprêtais à le faire de mon côté.


Poing des 4000 Tuiles  /font]



Patate de Forain



Nos attaques percutèrent de plein fouet les cinq blugoris qui nous barraient la route, les envoyant voler par-dessus les toits en couinant. Nous ne nous arrêtions pas pour autant, sentant la présence du mâle alpha de plus en plus proche dans notre dos. J’aurais pu me retourner et leur coller une patate couplée à mon fruit du démon qui les aurait projetés plus loin. Mais je risquais par la même occasion de les envoyer valser dans les maisons alentours habitées par des citoyens tremblant de peur, et ce serait réduire mes efforts de les attirer à peau de chagrin. Ainsi, nous redoublions de force pour garder notre avance et courir aussi vite que nous le pouvions. Finalement, après un énième virage un peu sec où les blugoris s’écrasèrent contre le mur, nous débouchions sur une large place avec suffisamment d’espace pour se déchaîner sans trop de crainte.

« Parfait ! Place à la baston ! »

« C’est pas déjà ce qu’on fait depuis tout à l’heure ? »

« Ah non, c’était l’échauffement ça. Maintenant débutent les choses sérieuses ! » déclarais-je tout sourire, excité comme une puce.

King Blu débarqua dans la place, suivi de près par ses blugoris. Une cinquantaine d’individus au ventre aussi rond qu’un ballon de dirigeable, surmonté par de petites têtes aux airs de cagoules de bourreaux. Ils s’avançaient sur les toits, se dispersant pour commencer à nous encercler alors que leur chef s’avançait en roulant des mécaniques. Il frappa sa poitrine de ses larges pattes dans un rythme de percussion qui manquait de finesse à mon goût. King Blu poussa un long rugissement qui lui fut répondu en écho par tous ses congénères. À mon tour, je m’avançais vers lui en faisant signe à Nina de rester en retrait. Si mon plan fonctionnait, nous aurions un échappatoire.

« Toi là ! » m’exclamais-je théâtralement en pointant le mâle alpha du doigt. « King Blu ! Je te défie en combat singulier devant tous tes guerriers ! Qu’est-ce que t’en dis ? »

Le silence retomba sur la place avant que l’impensable ne se produise. Les crocs carnassiers de la bête s’étendirent alors que ses babines se retroussaient en un ersatz de sourire inquiétant. Puis, venu des tréfonds de sa gorge, s’éleva ce qui ressemblait à s’y méprendre à un rire, gras, rauque et puissant, me glaçant les os. Enfin, un rugissement impérieux, ordonnant quelque chose aux autres blugoris qui reculèrent pour agrandir le cercle qu’ils formaient. Ils levèrent alors leurs lourdes armes à la verticale devant eux, frappant le sol de leur pommeau dans un rythme tout d’abord chaotique avant qu’ils ne s’accordent et se suivent sur le même tempo. Comme des tambours de guerre, le rythme indiquait la couleur.

« Ça va saigner ! » soufflais-je en roulant à mon tour des mécaniques, affichant mes nombreuses cicatrices à l’image de celles qui bariolaient le corps de King Blu.

GRAAAOOOOOAAAR






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Vol au-dessus d’un Nid de Blublu


Présent
✘ Solo





Les yeux dans les yeux, nous nous guettions sans oser tourner le regard. Mon défi semblait avoir été accepté par King Blu, la bête massive me toisant en se déplaçant latéralement. Nous nous tournions autour, poings serrés, à guetter la moindre ouverture chez notre adversaire. Nina s’était reculée jusqu’à la seule ruelle qui n’était pas bloquée par les blugoris, s’assurant une voie de secours si les choses tournaient mal. Mais, pour le moment, les autres gorilles bleus se tenaient tranquille, se contentant de marteler le sol en rythme.

Me préparant au combat, je déployais mon empathie aux alentours, englobant la place et ses environs directs sans aller trop loin pour ne pas me déconcentrer. Le tapage avait attiré quelques curieux, lorgnant entre leurs volets ou s’aventurant sur les toits tout en gardant leurs distances avec les terreurs amphibies. Mon morceau de saxophone ainsi que les battements des blugoris les faisaient sortir de chez eux les uns après les autres, s’ajoutant au nombre de spectateurs.

La place était grande, tous les individus présents hormis moi et Blu l’avaient quittés au profit des toits, transformant le lieu circulaire en véritable arène. Chaque ruelle était bloquée par un ou plusieurs blugoris, mis à part la femme-poisson qui fermait l’artère principale qui continuait dans le reste du quartier. Enfin, les marteleurs cessèrent leur rythme de guerre, laissant reposer le silence. Les respirations se retinrent, un instant de flottement où je ne voyais plus que la masse velue face à moi. L’heure du combat était venue.

Sans cloche de départ ni signal, nous nous élancions de concert l’un vers l’autre, parcourant la dizaine de mètres qui nous séparaient en un instant. Nos poing s’entrechoquèrent dans une bourrasque, nous repoussant avant de revenir au corps à corps. Mon mantra aux aguets, j’évitais sa lourde patte d’un cheveu, longeant son bras afin de lui asséner un coup en plein ventre. Toutefois, malgré son apparence lourde et pataude, le bougre avait de bons réflexes. Il ramena son autre patte dans ma direction, m’obligeant à me baisser avant d’envoyer un coup de pied. Je lui opposais mon propre pied, me servant de la poussée pour bondir en un salto arrière aérien. Au même moment, Blu écrasait ses deux pattes jointes à l’endroit où je m’étais trouvé un moment plus tôt. J’atterrissais à quelques mètres, toisant mon adversaire en lui adressant un sourire narquois.

« Eh bien, il s’énerve le gros singe à cornes ? »

Une de ses pattes racla le sol alors qu’il s’élançait sur moi, arrachant des gravats de roches qu’il me lança dessus. Les bras armés de haki jusqu’aux coudes, j’interceptais ceux que je ne parvenais pas à éviter à l’aide de l’empathie. Son large poing vint alors de côté pour percuter mes côtes. Je ramenais mon coude en arrière pour le repousser, sentant ses phalanges contre mon dos alors que je tournais de côté pour asséner un coup de pied levé jusqu’à sa tête, le frappant en pleine mâchoire. La bête ne broncha pas, mis à part son grognement vrombissant et grandissant. Ses doigts se refermèrent sur ma cheville, me tirant avec lui en tournant à cent quatre vingt degrés avant de lâcher et m’envoyer en plein sur un mur. La roche se brisa sous l’impact, me laissant choir au sol sur le dos dans la salle d’une taverne un peu crasseuse, de vieux relents d’alcool s’élevant dans la pièce en me chatouillant les narines. Je me relevais sans trop de difficulté, grommelant tout de même sous les ecchymoses. Jusque-là, j’avais pris cet affrontement à la rigolade, persuadé de ma supériorité.

« Bien, bien, bien. » commençais-je en m’extirpant de la taverne, regagnant l’arène. « Finit l’échauffement, on passe aux choses sérieuses. »

L’armure ébène se propagea le long de mes bras, couvrant mes épaules puis mon cou avant de s’étendre à l’ensemble de mon corps, dénotant grandement avec mes cheveux blancs et yeux rouges. Ces derniers me donnaient un air animal, fendus comme un chat et rougeoyant de rage. Trop zélé et confiant, j’en étais revenu aux vieilles méthodes pour le combattre, mais il était temps de mettre le paquet et de montrer à cette grosse bête poilue qui était Ren Aoncan.

Blu se mit à rugir, frappant son torse puis le sol comme la tentative d’intimidation d’un gorille avant de charger. Son poids faisait trembler la place à chaque fois que ses pattes rencontraient le sol, menaçant et respirant la puissance et la confiance en soi. Ses muscles saillants roulaient sous sa peau parsemée de multiples cicatrices, des traces qu’ils arborait probablement avec fierté. De mon côté, je m’étais également mis à courir, ravi de pouvoir me déchaîner, sortir la bête de sa cage pour exorciser la rage.

Une nouvelle fois, nos poings s’entrechoquèrent, réverbérant des ondes de chocs qui soufflaient feuilles et graviers au sol à chaque impact. Cependant, King Blu commençait à changer d’attitude, sa fierté repoussée à mesure que je prenais l’avantage en termes de force brute. Renforcé tant défensivement qu’offensivement grâce au fluide combatif, la différence était notable avec la bête aux muscles pourtant protubérants. Peu à peu, l’échange devint à sens unique, moi martelant rageusement de plus en plus fort à mesure que le temps passait, et lui qui plaçait à présent ses pattes croisées devant lui pour encaisser tant bien que mal. Il avait voulu se confronter à moi, il allait connaître la puissance de l’albinos.


Fly Me to the Moon



Mon poing se mit à luire d’un violet vif qui entoura l’ébène du haki jusqu’à mon coude, décochant un coup droit dans la garde croisée de mon adversaire velu. Je vis les poils et la peau se tordre sous l’impact avant que la gravité ne le prenne dans un couloir qui le projeta à toute vitesse à l’autre bout de la place sans toucher le sol. Tout comme il me l’avait fait subir, je l’avais envoyé à travers un mur qui s’était écroulé sur lui. Toutefois, je savais qu’il en fallait plus pour venir à bout d’une créature pareille. Déjà, les débris se soulevaient et s’écroulaient pour laisser ressortir Blu, rugissant hors de lui.

« Retour à l’envoyeur, enfoiré ! » ricanais-je en lui faisant un doigt.

Il souffla si fort par ses naseaux que deux petites fumerolles furent évacuées comme une cocotte minute. Enfonçant ses pattes avant dans le sol, il se projeta en avant à quatre pattes en épousant pleinement son côté animal. De la bave coulait abondamment de sa gueule ouverte sur ses longs crocs pointus. Une chose était sûre, je l’avais mis en rogne. De plus, il semblait clairement vouloir me bouffer.

D’un bond, il me tomba dessus, mains reliées pour frapper avec toute la force dont il était capable. Adoptant la même posture défensive qu’il avait prit précédemment, je bloquais de mes bras croisés en sentant mes pieds s’enfoncer dans le sol sous la pression. Les pavés enfoncés sous moi se craquelèrent en formant un cratère sur plusieurs mètres, se lézardant de fissures qui évoluèrent en formant comme une toile d’araignée.

Tout autour de nous, la foule s’était prise au jeu, tant humains que blugoris qui, pour une fois, se tenaient tranquilles et aucun ne semblait avoir boulotté son voisin. Les habitants du quartier s’étaient même rapprochés pour profiter au mieux du spectacle que nous leur offrions. Humains et blugoris se retrouvèrent alors côtes à côtes à défendre leur champion. Chaque coup était suivi par une ovation ou une ronde de grognements mécontents ou enthousiastes.

Une frappe lourde du poing, que j’esquivais grâce au mantra, rappelant les arcanes des hommes-poissons, détruisit le mur derrière-moi en faisant tomber quelques spectateurs. Repoussé par un coup de pied en plein ventre, le mâle alpha des créatures marines de Karantane ne démordait pas, s’acharnant en revenant sans cesse à la charge. Redoublant d’effort et de hargne, je le repoussais à chaque impact, sentant parfois ses griffes tenter une incursion dans mon armure de haki qu’elles éraflaient en tintant comme si elles s’opposaient à du métal.

Décryptant ses intentions, j’esquivais un nouveau coup de patte en la laissant me frôler, tournant sur moi-même avant de placer mon épaule un peu au-dessus de son coude que j’attrapais à deux mains. Poussant à la fois sur mes jambes, mon épaule et mes bras, je sentis les pattes de la bête quitter le sol alors que je le soulevais. Il passa par-dessus ma tête, tentant une frappe dans cette position précaire qui ne parvint pas à entamer mon armure ébène. Finalement, je le ramenais sur le sol pour l’y encastrer avec violence, éclatant le sol sur plusieurs mètres. Le sentant encore vivace, mon poing s’écrasa sur son visage, ouvrant la main pour l’attraper, gardant toujours une prise sur son bras de mon autre main. Je me mis alors à courir tout en le maintenant fermement enfoncé dans le sol pavé de la place. Il se débattait, frappant rageusement de ses pattes avant et arrière, de fines estafilades marquant ma peau en traversant ma carapace à chaque attaque. Et voilà que nous atteignions l’autre extrémité de la place, le soulevant de nouveau en lâchant prise pour le projeter dans un mur. Pour agrémenter l’impact, je créais une zone de gravité augmentée afin de l’envoyer plus loin, traversant le maximum d’obstacles sur son passage.

Après avoir attendu quelques secondes, à observer les gravats se détacher des bâtiments touchés pour s’amonceler au sol, ensevelissant également King Blu, je me retournais. M’avançant jusqu’au centre de l’arène improvisée, je ricanais. En réalité j’exultais, les cris et les applaudissements vinrent rompre le silence en vagues, emportées par les uns et les autres en gonflant au fur et à mesure. Avoir des spectateurs avait quelque chose d’excitant lorsqu’on risquait sa vie en combat. Je relevais la tête, balayant la foule du regard, m’attardant particulièrement sur les blugoris à qui je comptais bien m’adresser.

« Alors Blugoris, c’était ça votre chef ? » raillais-je en ouvrant grand les bras pour les provoquer. « Laissez-moi rire, rien de plus qu’un gorille des mers sous stéroïde. »

Dans mon dos, le rugissement caractéristique du mâle alpha retentit dans un grondement. Sa masse repoussait le tas de débris qui avait recouvert son corps, grognant et rugissant à tout va avant de s’avancer dans ma direction. Sa fourrure bleue était teintée de rouge en de nombreux endroits et sa démarche s’était faite plus lente, mais également plus lourde. Des yeux injectés de sang, des babines retroussées sur des dents baignées de liquides pourpre. Son souffle rauque était audible même à dix mètres, formant une vapeur épaisse à chacune de ses respirations. Je n’osais imaginer l’odeur que pouvait bien avoir l’haleine d’une bestiole pareille.

« T’en as pas eus assez Blublu ? Ouais, je vais t’appeler comme ça maintenant mon con ! » ricanais-je en m’avançant vers lui.

Il accéléra, rugissant en envoyant voler de longs filets de bave à chaque mouvement de tête, contractant ses muscles autant qu’il le pouvait pour paraître encore plus imposant qu’il ne l’était déjà. Et il fut là, écrasant sa lourde patte dans ma direction de haut en bas en me recouvrant de son ombre. Je fis un pas de côté, venant chercher l’intérieur de sa patte pour la repousser du dos de la main, celle-ci s’écrasant lourdement sur les pavés en déstabilisant le reste de son corps. Mes épaules vrillèrent de côté en frappant son coude pour le pousser encore plus vers le bas, emporté par le poids de son propre corps. Je tournais sur moi tel une toupie, décochant un coup de pied à l’arrière de son genou et le posa à terre. La bête rugissait, mugissait comme le prédateur acculé qui se retrouve face à trop fort pour lui. Blessé, affaiblit, il se débattait à grands coups de pattes maladroits et prévisibles. Les genoux pliés, ses griffes frôlèrent ma casquette en entaillant la visière alors que je passais dans son dos. Je frappais sans discontinuer, me servant de chaque membre ou articulation qui pouvait faire mal, du poing au pied en passant par les coudes, les talons et les genoux. Une énième frappe le poussa quatre pattes à terre, soufflant bruyamment.

« Et voilà comment on achève un enfoiré de... » commençais-je sur son flanc, prêt à lui asséner de quoi le coucher pour de bon. Toutefois, la bête blessée en avait décidé autrement, sortant sa patte enfoncée dans le sol pour fouetter tout son côté et me cueillir à l’épaule. Une nouvelle fois, j’avais baissé ma garde l’espace d’un instant, persuadé par ma victoire. Je glissais sur le sol sur plusieurs mètres, freinant le mouvement de mon autre pied en me ressaisissant. « Décidément, tu lâches pas l’affaire. Parfait, on va pouvoir se marrer. » ricanais-je alors que la créature amphibienne se relevait sous les ovations des spectateurs, tant humains que blugoris, pris dans la ferveur de l’affrontement qui nous opposait.




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Vol au-dessus d’un Nid de Blublu


Présent
✘ Solo




La bête était en sang, prête à être chassée une bonne fois pour toutes. La présence de ses congénères devait lui donner ce second souffle qui lui permettait de se relever. Difficilement, tanguant à droite à gauche avant de reprendre contenance et grogner de plus belle. Ses cornes brillaient sous les rayons du soleil qui parvenaient à passer par-dessus la place. Ses pattes arrières raclèrent le sol comme un taureau prêt à la charge, il descendit sa tête vers l’avant et s’élança vers moi en bondissant pour se servir de ses pattes avant afin d’accélérer. Une trace de sang suivait sa course, se mêlant à la salive qui écumait entre ses lèvres.

Et il fut sur moi, s’élevant dans un bond, les deux pattes avant velues prêtes à me taillader de leurs griffes tandis que sa grande gueule était ouverte sur ses crocs baignés de sang. Du haki jusqu’aux coudes, j’attrapais les cornes de la bête à sa chute, son poids m’enfonçant légèrement dans le sol qui se mit à se briser. Ses griffes raclèrent l’armure ébène sur mes côtes, mais face à la résistance l’ursidé marin préféra y refermer ses pattes pour serrer de toutes ses forces. Ses pattes arrières regagnèrent lourdement le sol en le faisant trembler. Il poussait, alors que je résistais fermement ancré dans le sol à le tenir par les cornes. Les mâchoires de Blu claquaient entre nous, m’envoyant des bouffées de son haleine fétide et chaude. Une lutte de force brute, aucun de nous deux ne parvenant à prendre l’ascendant sur l’autre. Porté par l’énergie du désespoir, King Blu y mettait tout ce qu’il avait. Toutefois, peu à peu, ses forces s’amenuisaient et je prenais le dessus.

Des voix s’élevèrent de la grande rue que barrait Nina, celle-ci se retournant pour voir arriver une quinzaine de personnes. Un groupe hétéroclite qui, même de loin, était facile à reconnaître. Des tontattas armés de sabres et de lances-pierres, un minks chien à casquette, une rousse dont la chevelure rougeoyait sous le soleil aux côtés d’un autre rouquin, à cornes celui-ci. Mon équipage était arrivé en renfort, ou en spectateurs pour le coup.

« Ren ! Où t’étais passé ? » s’écria Norbert que je reconnus aussitôt, le tontatta au chapeau à bords longs bloqué par Nina qui se plaça au milieu de la rue. « Bordel, t’es qui toi ? »

« Moi c’est Nina, et Ren est actuellement occupé. » répondit la femme-poisson en me pointant du doigt, toujours aux prises avec le mâle alpha des blugoris.

« Je vois que le capitaine s’est encore mit dans la merde, ça lui ressemble bien. » railla Eve en se plaçant à côté de l’amphibienne.

« N’intervenez pas, j’en ai bientôt finis. » dis-je alors en leur jetant un regard avant de revenir à mon combat.

La soudaine apparition de mes membres d’équipage avait calmé la foule quelques secondes, mais déjà la ferveur reprenait. Les cris, les acclamations, une ambiance à laquelle mes camarades se joignirent sans mal, m’envoyant piques et encouragements.

Tout comme King Blu refusait de céder sous le regard de ses guerriers et congénères, je ne comptais pas être le perdant de ce duel. Tirant sur ses cornes vers le sol, il finit par mettre un genou en terre, ne lâchant pas sa prise sur mes côtés qu’il tentait de briser à la seule force de sa poigne. Le fluide offensif me protégeait et pourtant la pression devenait de plus en plus difficile à encaisser, sentant mon souffle prit de soubresauts alors que l’air peinait à gagner mes poumons. Les dents serrées, faisant appel à toute ma rage, je me mis à crier en tirant de plus belle, le second genou céda pour le mettre à ma hauteur. Son regard débordait de colère et de violence, à présent face au mien animé de la même flamme. Tirant toujours vers le bas, je relevais soudainement mon genou renforcé qui vint le cueillir sous le menton en envoyant sa tête à l’envers. Je sentis une de ses cornes se craqueler sous ma main.  

« Aujourd’hui, le roi perd sa couronne et laisse son trône. » soufflais-je en affichant un sourire.

La jambe toujours relevée, je plaçais le plat de mon pied en plein milieu de son visage en refermant ma prise sur ses cornes. Puis ce fut le choc, mon pied se mettant soudainement à luire d’une aura violette avant que Blu ne soit frappé par une gravité qui l’emporta en arrière, sa prise se déliant de mes côtes. Projeté à une dizaine de mètres, le corps massif de la bête s’écrasa au sol, sa fourrure habituellement bleue était couverte de rouge sang. Je m’approchais en silence, une main refermée sur la moitié de la corne que je venais de lui arracher, l’autre n’ayant pas cédée. Blu grognait, sa poitrine velue se soulevant à intervalles irréguliers alors qu’un peu de sang s’échappait entre ses babines. Grièvement blessé, le mâle alpha des blugoris continuait pourtant de me fixer avec la même hargne dont il avait fait preuve dans cet affrontement. Toutefois, il parvenait à peine à bouger ses doigts griffus, tâtonnant le sol pour tenter de m’attraper avec si peu de force qu’il me suffit d’un léger mouvement de pied pour le repousser. À présent m’appartenait le choix, l’achever ou épargner sa vie. Cependant, j’avais une troisième option en tête. Je levais une main au-dessus de son corps, levant mon visage vers les toits pour balayer du regard la foule, tant humains que blugoris.

« Voilà ce qu’il se passe pour ceux qui souhaitent s’en prendre à Ren Aoncan ! Vous êtes à présent prévenus. » déclarais-je en appuyant mon regard, fronçant les sourcils pour leur montrer que la rigolade était terminée, reportant mon attention sur Blu le sans-couronne. « Tu n’es plus roi, je te rebaptise Crownless Blu. Puisses-tu survivre pour prendre ta revanche. » dis-je dans un souffle en soutenant son regard qui avait perdu de sa vivacité.


Head Like a Hole



Ma main brilla d’une lumière si vive et brève qu’elle fut aveuglante l’espace d’un instant, y mettant autant de puissance dont j’étais capable. Dans une zone encerclant parfaitement le corps massif de Blu, la gravité poussa la matière avec tant de force que le sol s’affaissa en un trou parfaitement rond. L’ancien mâle alpha fut projeté à toutes vitesse à travers la roche du pont de Karantane, la traversant comme s’il avait été une taupe qui creuse un trou. Après une dizaine de mètres de ce calvaire pour le blugori sous stéroïde, le trou finit de traverser l’épaisseur du pont, relâchant l’animal qui sortit de la zone et se mit à chuter comme un boulet de canon droit vers la mer à plusieurs dizaines de mètres plus bas. Son corps disparut dans une explosion d’écume et il ne ressortit pas à la surface. Au bord du trou creusé dans le pont, j’observais quelques secondes pour m’assurer qu’il ne reviendrait pas à la charge. Je ne savais pas s’il avait survécu mais, même si c’était le cas, il était dans un tel état que je ne le reverrais pas de si tôt.

Je m’en détournais finalement, levant les bras sous les acclamations et ovations des spectateurs, la moitié de corne toujours dans la main, trophée de ma victoire. Tous les blugoris ne semblaient pas enchantés, bien qu’il était difficile de comprendre ou ne serait-ce que percevoir leurs expressions faciale. Toutefois, certains d’entre eux frappaient les toits sur lesquels ils étaient perchés à l’aide du pommeau de leurs armes, comme ils l’avaient fait au début du duel, rejoints petit à petit par tous leurs congénères présents.

« Voyez Blugoris ! Vous n’avez plus de roi, lâchez vos armes ou subissez mon courroux ! » m’exclamais-je de façon très théâtrale, manquant d’éclater de rire à plusieurs reprises.

Trois blugoris sautèrent des toits pour gagner la place, leurs lourdes haches dans leurs pattes potelées. Ils s’arrêtèrent à trois mètres, leurs congénères les imitant partout dans la place. Les habitants qui s’étaient rassemblés sur les toits se turent, s’attendant à du rab de combat. Du côté de Nina et des autres, ils étaient sur le point de bondir à la moindre incartade. Et un premier blugori lâcha le manche de son arme, celle-ci tombant au sol en tintant, suivie d’une seconde puis d’une autre jusqu’à ce que chaque blugori soit désarmé. Je m’attendais à ce qu’ils tournent les talons et regagnent la mer mais, contre toute attente, il commencèrent à s’agenouiller devant moi, baissant la tête en signe de soumission.

« Bordel, il s’passe quoi là ? »

« T’as vaincus leur mâle alpha en combat singulier, ils doivent te prendre pour leur nouveau chef. » déclara Nina qui passait entre les gros gorilles bleus et ronds pour me rejoindre au milieu de la place, accompagnée par le reste des membres d’équipage dépêchés sur place.

« Merde, c’est vachement gênant. » ricanais-je en m’accroupissant près d’un blugori pour l’examiner, celui-ci ne bronchant pas.

« Tu nous as fais peur enfoiré. On te croyait cané après ta chute du pont. » dit Roy, le minks chien charpentier

« Merci, la confiance règne à ce que je vois. Enfin, c’est vrai que sans Nina ici présente, je serais probablement devenu de la bouffe pour monstres marins. »

« Y a pas de quoi. » répondit la concernée d’un clin d’œil.

Nous détournant des blugoris agenouillés, comme s’ils n’existaient pas, nous quittions la place en empruntant la grande rue. Je n’étais pas le seul à avoir vécu des aventures et les membres de l’équipage avaient tous été bien occupés pendant mon absence. Toutefois, quelqu’un manquait à l’appel, malgré la présence de Jin.

« Où est Hao ? »

« À propos de ça, il faut qu’on parle. » répondit Jin sur un ton grave, n’osant pas croiser mon regard.




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