Le rêve d'une vie

Posté Ven 2 Déc 2022 - 11:11 par Rio

Drum, 1625

Ça fait déjà plusieurs années que je suis sur Drum pour ma formation de médecin. On touche bientôt à la fin. Ayant fait preuve d'un intérêt pour l'herboristerie, grâce au docteur Tim Dalma, la toubib 20 n°7, c'est dans son service que j'ai été affecté. Ce qui m'arrange énormément, je ne vais pas mentir. C'est elle qui m'a donné le goût d'utiliser les plantes pour les soins. Le coût de revient pour l’hôpital est réduit, puisqu'il n'y a ni besoin de transformer les ingrédients à la chaîne ni grosses quantités. Cela se traduit par de l'argent économisé qu'on peut utiliser ailleurs, des patients qu'on traitent certes un peu plus lentement qu'avec des médicaments, mais il y a moins de complications, et surtout, ça leur revient beaucoup moins cher à eux aussi. Quand j'ai compris ça, j'ai voulu devenir herboriste. Un médecin est au service du peuple. Or tout le monde ne peut pas se permettre de prendre huit crédits pour payer des médicaments à vie. Les plantes sont souvent facilement trouvables ou expédiables, les gens peuvent aller les chercher d'eux même, et ne coûtent presque rien. Si la facture pour un médicament classique est de 1000 berries, se procurer une plante coûte entre 0 et 100 berries. Donc pour moi qui souhaite aider le plus de personnes possible, ce n'est pas un choix mais une évidence.

Je me trimballe dans le secteur qu'on m'a alloué après avoir finit les consultations du jour. Il est 21h. Je me fais un bon chocolat chaud, puis je sors dehors juste vêtu de ma tunique et ma blouse. Le vent glacial me frappe le visage et les oreilles. La neige glisse sur mon corps. Ah, ça fait du bien un petit air frais. Ça rafraichit et vous rappelle que vous êtes en vie. Étant un triton qui a vécu sur l'île d hommes poissons, puis dans les fonds de la mer pendant des années, le froid ne me fait pas peur, bien au contraire. Mais connaissant les dangers, je décide de ne pas rester trop longtemps non plus. Juste un petit quart d'heure, le temps de finir mon chocolat qui n'est pas vraiment chaud au bout de quelques secondes seulement après être sorti. Je frappe mes vêtements pour aire tomber autant de neige que possible. Puis je rentre en essayant de me faire discret.

" Encore dehors à se rafraîchir ? Vous aller tomber malade un jour.
Possible Doris. On verra le jour où ça arrivera.
Hep hep hep. Ne vous sauvez pas si vite. Une consultation vous attend. N°28.
... Je suis censé avoir trente minutes de repos. Il m'en reste encore quinze.
Et moi je devais classer des dossiers. Maintenant je dois essuyer le sol pour que personne glisse dessus parce que quelqu'un est sorti dehors et a mis de la neige partout. On a tous nos problèmes. "

Je décide de me taire et me faire tout petit et m'excuse rapidement. Quoi qu'il arrive, on ne peut gagner un duel contre une infirmière. C'est impossible. Et si par malheur on réussit à gagner, elles nous le font payer. Si les médecins sont les rois, les infirmières sont les petites mains en coulisse, derrière le rideau. Ce sont elles qui gèrent qui appeler en cas d'ulcère perforé, de verrues ... Aucun nouveau médecin ne le comprend tout de suite. Chaque ouvre sa gueule. Mais après un weekend à purger des abcès puants, on comprend très vite qu'il vaut mieux se mettre les infirmières dans la poche plutôt qu'à dos. J'arrive dans la salle pour voir mon vingt huitième patient de la journée. Sachant qu'on travaille huit heures par jour, officiellement, qu'on prend quinze minutes par patients, on doit voir en moyenne trente deux patients par jour. Aujourd'hui n'a pas été bon, si on parle en terme de chiffre pur. En même temps, j'ai perdu un patient auquel je m'étais attaché, et il m'a fallut du temps pour revenir à moi. Cette saloperie de cancer ...

" N°28 s'il vous plait. "

Machinalement, je l'invite dans la salle juste à côté d'un geste de la main. Une salle classique de médecin. Sauf que sur un mur, tout un tas de bocaux remplis d'herbes, de poudres, de plantes, de feuilles, de partie d'animaux ... Je suis un peu fatigué, alors je suis en mode robot. Je le fais s'asseoir sur la chaise.

" Alors, dîtes moi ce qui vous amène ici monsieur ... "

Toutes mes plantes et effets sont réels, sauf précisions contraire. Alors lis, et instruits toi, petit brin d'herbe.

Posté Sam 17 Déc 2022 - 1:09 par Hitoshi

Le rêve d'une vie

Maintenant que le docteur Ying avait accepté de le suivre sur Skypiéa pour intégrer Asclépios, Hitoshi se demandait comment il allait bien pouvoir passer le temps. Il avait déjà fait le tour des machines à café (deux fois), et la jeune lui avait fait clairement comprendre qu’elle souhaitait être seule pour préparer son départ. Le prochain Dalton Express ne partait pas tout de suite, laissant à Hitoshi de longues heures devant lui. Tandis que la machine à café délivrait son précieux nectar, l’ange se perdit dans ses pensées. Voir ainsi un médecin de Drum sauver un patient aussi proche de la mort le faisait relativiser sur sa situation personnelle. Peut-être que finalement il n’était pas condamné à vivre avec cette addiction aux champignons ? Peut-être que l’un des médecins du Chopper Hospital University serait en mesure de le soigner ? Le jeune homme porta l’ignoble café à ses lèvres tout en réfléchissant. De toute façon, il ne reviendrait probablement jamais ici. Donc qu’avait-il a perdre ? Ses parents ne seraient jamais au courant et le médecin, s’il osait émettre un jugement sur sa personne, ne sera jamais revu. Petit à petit Hitoshi réalisa qu’il n’avait rien à perdre.

L’ange se rendit directement aux admissions, convaincu qu’au final, malgré son apparente bonne volonté, il n’aurait pas le temps d’être reçu avant que le train ne parte. Quelle ne fut pas sa surprise quand la secrétaire lui indiqua l’un des étages supérieurs où un patient venait d’annuler son rendez-vous au dernier moment. Hitoshi hésita. Devait-il partir ? Allait-il réellement parler de son addiction à un médecin ? Et si ce n’était pas le bon moment ? Et si. Le médecin n’avait pas mieux à faire ? Après tout dans un hôpital une addiction paraît souvent bien futile, non ? La secrétaire sentit son hésitation et le poussa directement dans l’ascenseur. Sans le savoir, elle venait d’empêcher le jeune homme de prendre la fuite. Pendant que l’ascenseur gravissait les étages, l’ange en profita pour regarder le ticket qu’elle lui avait donné : n°28.

Hitoshi arriva dans la salle d’attente mais n’eut pas le temps de s’asseoir avant que la porte d’un box de consultation ne s’ouvre et qu’un médecin ne l’appelle.

« - N°28 s'il vous plait. »

Le jeune homme inspira profondément et entra dans la pièce comme un apnéiste plonge dans l’océan. Étrangement, cela sentait bon les plantes dans la pièce. Cette odeur avait un côté rassurant qui contrastait avec l’environnement aseptisé des couloirs blancs de l’hôpital. Hitoshi se sentit un peu plus à l’aise en s’asseyant.

« - Alors, dîtes moi ce qui vous amène ici monsieur ...
- Monsieur Kino…lo ?»

Il n’allait tout de même donner son vrai nom juste avant d’avouer consommer régulièrement (et faire pousser d’ailleurs) de la drogue ? Si ?

L’ange transpirait à grosses gouttes et regrettait déjà d’être venu. Et s’il finissait en prison ? Il fallait trouver quelque chose, et vite.

« - J’ai un problème aux yeux. Mais vous avez sûrement plus urgent que de vous occuper de moi... »

C’était d’ailleurs étonnant que ce médecin ne s’en soit pas encore aperçu. À sa décharge, l’homme paraissait avoir passé une rude journée qui ne semblait pas vouloir s’arrêter. Hitoshi attendit donc sagement, en se disant que moins il en dirait et moins il aurait de chance de terminer sa jeunesse derrière les barreaux. Qu’est-ce qui avait bien pu lui passer par la tête…

KoalaVolant

Posté Lun 19 Déc 2022 - 21:44 par Rio

" Monsieur Kinolo donc. Laissez mo**/ Oh grand dieu ! " criai-je en voyant ses ailes. Voici quelle fut ma réaction la première fois que j'ai vu un humain avec des ailes. Le patient tourne la tête pour chercher ce qui ne va pas. Ça m'a fait un électrochoc qui m'a réveillé d'un seul coup. Plus besoin de choclat avant quelques heures.

" Désolé de réagir comme ça, mais c'est la première fois que je vois quelqu'un avec votre condition " Je ne peux pas dire de votre race race, c'est offensant. Je n'ai jamais rencontré de personne comme lui. Je m'en serais souvenu sinon. J'ai envie de lui poser des questions, mais je ne suis pas là pour ça. Il est le patient, je suis le médecin. " C'est surprenant. Mais bon, repren*/ ... Vos yeux ... Ils sont d'un bleu ... et d'une forme ... "
Je le regarde droit dans les yeux en m'approchant, avec plein d'étoiles dans les yeux. Ce qui est étrange vu que ma pupille et mon iris sont fusionnés et entièrement violet très clair. " Je n'ai jamais rencontré quelqu'un avec des ailes dans le dos qui ne se les ai pas fait implanté, ou ce que ce soit un costume. Et j'ai encore moins croisé de personne avec des yeux comme les vôtres. Ils sont uniques en leur genre. Je serais curieux de savoir ce qui les a rendu ainsi. Votre physique est assez atypique comme ça, il attire forcément le regard. Les gens qui jugent, ça va un moment. Je ne pense pas que ce soit volontaire. Donc il dit s'agir d'un changement involontaire. Une condition génétique semble peu probable, cela impliquerai une modification de plusieurs centaines de gênes sur plusieurs générations, ça n'apparaît pas du jour au lendemain.

Cette forme spécifique me fait suppose que si le résultat n'est voulu de votre part, elle est souhaitée de quelqu'un. Je doute qu'il s'agisse d'une chirurgie, même pour les toubibs 20 cela serait compliqué. Et surtout, elle aurait fait la une dans les journaux. Non, on dirait plus ... un accident. Si ma mémoire est bonne, le docteur ... Yang. Non, Ding. Non ... heu ... Rah, je suis mauvais pour retenir les noms. Le docteur ...
Ying ?
Oui, voilà, merci. Le docteur Ying a fait mention d'un homme avec des ailes dans le dos, des yeux et une langue bleue aux motifs spécifiques. Je croyais qu'elle plaisantait tout ce temps, mais il s'agissait de vous, n'est-ce pas ? " Je peux sentir la peur dans ses yeux et qu'il est prêt à décamper. " Ne vous inquiétez pas, votre dossier est confidentiel, elle ne nous a rien dit dessus. Elle est venu nous voir une fois pour un avis externe. Le docteur Dalma l'avait aidé comme elle avait pu en lui donnant des conseils. Nous n'avons jamais eu le reste de l'histoire. J'imagine que ça n'a pas fonctionné. Mais bref, vous êtes là pour vos yeux. Dîtes m'en plus. Qu'est-ce qui ne va pas ? Ils sont fatigués ? Ils fonctionnent mal ? Vous avez des troubles visuels ? Des hallucinations ?

Plus je me rapproche de lui et plus ces pupilles bizarres me semblent anormales. Je sais qu'elles sont différentes des habituelles, et je suis bien placé pour connaître cette situation, mais je sens qu'elles ne sont pas dans leur état habituel.

" Vous avez les pupilles dilatées monsieur Kinolo. Avez-vous consommé des substances illégales dans les minutes ou heures qui ont précédé cet entretien ? Je demande pour savoir si je dois tenir compte de ce facteur pour vous diagnostiquer ou non. Ce que vous faîtes et prenez ne me regarde pas. Chacun est libre de ses addictions. J'ai bien des collègues qui sont accroc au café ... Alors qu'en vrai, un bon morceau de sucre ... "

Pourquoi est-ce que je diverge autant ? Reste concentré bon sang, tu as un patient à t'occuper. Il est tard, tu veux dormir, mais on fait notre métier, celui qu'on aime. Alors CONCENTRATION ! Je réfléchis à son cas, savoir ce qui aurait pu transformer ses yeux et sa langue à ce point.

Toutes mes plantes et effets sont réels, sauf précisions contraire. Alors lis, et instruits toi, petit brin d'herbe.

Posté Jeu 16 Fév 2023 - 20:16 par Hitoshi

Hitoshi ne savait pas comment réagir face à ce médecin. Était-il excité ? Fatigué ? Joyeux ? C’était très dérangeant mais le jeune devait bien avouer qu’il ne parvenait pas à le cerner. Quant au fait que le docteur Ying ait parlé de lui, cela l’agaçait même s’il n’y pouvait rien.

« - Ma condition ? »

Venait-il d’insinuer qu’il était malade de posséder des ailes ? Hitoshi se raisonna, c’était sans doute une maladresse liée au fait que le médecin rencontrait pour la première fois un ange. En y regardant de plus près lui aussi possédait d’étranges pupilles. Consommait-il également de la drogue ? Finalement il pouvait peut-être lui faire confiance.

« - Si je peux me permettre, vous aussi vous possédez d’étranges pupilles. Comment est-ce possible ? Avez-vous subi une opération ? »

Lorsque Rio l’interrogea sur sa consommation de stupéfiants, le jeune homme blêmit. Il n’avait pas imaginé un seul instant que la question serait posée aussi franchement et de façon aussi rapide au cours de la consultation.

Avait-il fait le bon choix ? Hitoshi s’imaginait déjà croupir au fond d’une garnison de la Marine. Quant au secret médical difficile d’y croire quand quelques secondes auparavant il apprenait que Christina avait ouvertement parlé de lui et de ses spécificités à d’autres médecins. Même si cela était pour demander un deuxième avis, le fait est qu’il n’avait jamais été prévenu.

« - Le Docteur Christina Yiong a parlé de moi ? Dis donc tout se sait dans cet hôpital. »

C’était définitivement trop tôt pour faire confiance à cet homme. Toutefois, il pouvait lui lâcher quelques brides d’informations. Puisqu’il était condamné à subir cette consultation autant en tirer le maximum.

« - Effectivement j’ai consommé de la drogue récemment. C’est pour ça que je suis venu vous voir. J’ai besoin d’aide pour arrêter. Je ne souhaite pas m’étendre sur le type de drogue car c’est assez compliqué pour moi d’en parler. Quant à mes pupilles elles sont comme ça depuis des années. »

Hitoshi respira profondément.

« - Pouvez-vous m’aider à sortir de cette addiction ? »

Posté Ven 17 Fév 2023 - 18:30 par Rio

" Oui, quelqu'un avec des ailes. J'en avais entendu parler, mais seulement dans des rumeurs d'anciens. " Et viens la réciproque. Oui, évidemment, avec mes pupilles, on me remarque aussi. " Mes pupilles sont liées à ma condition d'humanoïde non humain. "

Tu ne veux pas tout révéler, moi non plus. Chacun a le droit de garder son jardin secret. Et ma réponse est assez vague et intrigante pour voir si ta curiosité va te pousser à faire quelque chose de stupide.

" Tout ne se sait pas, non rassurez-vous. La clause de confidentialité protège les patients. Même ceux consommant de la drogue" dis-je pour le rassurer. Étape 1, gagner la confiance du patient. " Du moins, tant que vous n'êtes un danger ni pour vous ni pour la société. " Retour brutal à terre, étape numéro 2. Suivit de l'étape 3, la mise en place d'une relation par l'humour.

" Quand on parle de drogue, les gens pensent tout de suite aux substances classiques répréhensibles par la loi, telles les méthamphétamines, la cocaïne, la beuh ... Mais ce sont loin d'être les seuls. Il en existe des légales et qui sont consommés en bien plus grandes quantité et par bien plus de personnes. Parmi elles on trouve le café, l'alcool, le tabac. Mais on oublie qu'une activité peut également devenir un drogue, comme le sport. Pourtant, ces derniers sont non seulement légales, mais également encouragées. De nos jours, trouver quelqu'un qui ne fume pas, ne boit pas ou ne se drogue pas relève du miracle. On a tous nos petites drogues. Personnellement, donnez moi du sucre, mais vous avez intérêt à retirer votre main très rapidement. J'adore le sucre. Je raffole du sucre. On a l'impression de planer après en avoir consommé. Et vous voyez, si j'en parle ainsi, remplacez sucre par héroïne, les gens vous diront que je suis un drogué. Tout est question de perspectives. "

Il existe 6 types de drogues différentes dans le monde, pour l'instant. La "naturelle" qui est extraite d’une plante ou d’un champignon, à l’état quasi brut ou retraitée chimiquement. La "synthétique", totalement fabriquée en laboratoire à partir de produits chimiques. Les drogues a effet "dépresseur", elles agissent sur le cerveau en ralentissant certaines fonctions ou sensations. Un ralentissement de la fonction respiratoire et l’endormissement sont souvent des effets secondaires de ces drogues. Les "stimulant" qui accroissent les sensations et certaines fonctions organiques comme le rythme cardiaque ou encore la sensation d’éveil... Leur action "stimulante" est souvent suivie d’un contrecoup avec par exemple des sensations inverses de fatigue et d’irritabilité. Les plus connues, les "hallucinogènes" qui modifient les perceptions visuelles, auditives et corporelles. Ces modifications sont très dépendantes du contexte et de la personne qui utilise de telles drogues. Viennent ensuite les "stimulants-hallucinogènes" qui stimulent les sensations et certaines fonctions organiques tout en produisant des distorsions des perceptions, mais de manière moins marquée qu’avec un hallucinogène. Le sucre entre dans la catégorie naturelle, comme le café et le tabac. La cocaïne en fait également partie, puisqu'elle provient des feuilles de Coca. L'héroïne est synthétique quant à elle.

" Le docteur Ying n'a jamais utilisé votre nom, votre prénom ou votre identifiant. Elle ne nous a jamais dit d'où vous veniez ou pourquoi vous veniez ici. Elle voulait simplement savoir s'il existait si le docteur Dalma avait connaissance d'une plante aux effets de drogues, avec comme effet secondaire une coloration et création d'un motif typique sur la langue et des iris. Mais malgré ses connaissances, le docteur Dalma ne connait pas une telle plante. Et moi non plus. J'ai passé près d'une semaine à éplucher tous les livres dont dispose l’hôpital, appelé des confrères aux quatre coins du monde pour savoir s'ils connaissaient des rumeurs. Nous n'avons rien trouvé. Le monde est sacrément vaste et l'homme n'a pas exploré grand chose jusqu'à présent. Tous les jours on découvre de nouvelles îles, de nouvelles plantes, herbes, civilisation, créatures. Alors à la fin, nous aurons la réponse à toutes les maladies. Mais ce n'est pas pour demain. "

Et pourtant, j'en rêve. Même si ça me mettrait au chômage, ça voudrait dire que tout le monde pourra vivre normalement. Personne de plus ne mourra d'un cancer. Plus personne ne mourra à cause d'un virus à la con. C'est mon rêve, aussi utopique soit-il.

" Si vous ne voulez pas parler de la drogue, ça va être bien plus long et compliqué. En ayant l'objet qui a induit votre état, il n'y a qu'à extraire ses propriétés, voire et comprendre comment elles agissent, puis décomposer ce procédé et l'inverser. Sans cette drogue ... Il va nous falloir procéder à des examens. Notamment des prises de sang à plusieurs échéances pour vérifier que rien ne change et éliminer les probabilités. Je peux commencer de suite si vous voulez. Mais si trouver la source de cette drogue peut-être longue, contrecarrer ses effets, ou supprimer l'accoutumance, risque d'être encore plus long. Parce que d'après vos propos, vous ne souhaitez pas arrêter de prendre cette drogue, mais simplement ne plus avoir besoin d'en prendre. Est-ce que je trompe ? "

Je le regarde avec un air désapprobateur, mais ce dernier disparait bien vite. Je ne suis pas là pour juger les gens. Chacun vit avec ses démons et les combat comme il peut. Je le regarde dans les yeux, iris bizarre contre iris étrange.

" Reconnaître qu'on a un problème est déjà le début de la solution. Ça demande du courage, et tout le monde n'en a pas. Donc oui, je souhaite vous aider dans ce processus de soins. Même si ma spécialité n'est ni les drogues, ni l'accoutumance, ni la détection sanguine, mais les plantes et herbes du monde. Je ferais mon possible. Et peut-être plus encore. " Je souris naïvement. Si l'on croit en l'impossible, alors on a une chance de le faire. Donc j'y crois !

Toutes mes plantes et effets sont réels, sauf précisions contraire. Alors lis, et instruits toi, petit brin d'herbe.

Posté Ven 24 Fév 2023 - 16:38 par Hitoshi

« - Mes pupilles sont liées à ma condition d'humanoïde non-humain.
- Votre condition d’humanoïde non-humain ? Comment ça ? »

Hitoshi était perplexe. Se pouvait-il que l’homme en face de lui ne soit pas humain ? L’homme poursuivit son discours, visiblement passionné par tout ce qui pouvait avoir trait à la médecine. Le jeune homme ne savait plus quoi penser. Le médecin qui se trouvait en face de lui était complètement différent de ce qu’il c’était imaginé. À un moment il l’agaçait, puis quelques minutes plus tard il se surprenait à l’apprécier.

« - Tout ne se sait pas, non rassurez-vous. La clause de confidentialité protège les patients. Même ceux consommant de la drogue. Du moins, tant que vous n'êtes un danger ni pour vous ni pour la société.
- Le fait de facto de consommer un produit stupéfiant c’est déjà me mettre en danger, non ? »

Hitoshi avançait lentement à découvert. Il lâchait parfois quelques informations mais il avait le sentiment qu’il pouvait PEUT-ÊTRE se fier à cet homme.

« - Parce que d'après vos propos, vous ne souhaitez pas arrêter de prendre cette drogue, mais simplement ne plus avoir besoin d'en prendre. Est-ce que je trompe ? »

Il s’agissait là d’une excellente question.

« - À vrai dire… Je ne sais pas moi-même ce que je veux. »

Il était désormais temps de jouer franc jeu.

« - Je consomme effectivement de la drogue, ou du moins un produit stupéfiant. Je ne l’ai trouvé que sur mon île céleste natale donc je suppose que c’est un produit endémique des îles célestes (au moins la mienne). Je n’ai fait de mal à personne pour l’obtenir et je suis le seul à la consommer. Croyez-moi je ne la revends pas et ne cherche absolument pas à mettre la santé des autres en jeu. »

Il devait absolument le croire sur ce dernier point, c’était primordial. Jamais le jeune homme n’aurait forcé qui que ce soit à vivre les mêmes souffrances que celles qu’il supportait lui-même en tant que consommateur.

« - Jamais je n’ai partagé ce… cette chose avec qui que ce soit. »

L’ange passa outre le regard désapprobateur du médecin et continua.

« - C’est ce produit qui a transformé mes pupilles en ce que vous voyez actuellement et je pense que c’est également cette drogue qui a fait apparaître ce symbole sur ma langue. »

L’ange étira sa langue au maximum pour que le médecin puisse clairement distinguer ce dont il parlait.

Un souvenir frappa brutalement Hitoshi. Les paroles du médecin lui revinrent en mémoire.

Ma spécialité n'est ni les drogues, ni l'accoutumance, ni la détection sanguine, mais les plantes et herbes du monde.

Si ça ce n’était pas un signe du Destin…

« - Euh… Docteur… Quand disiez être spécialisé dans les plantes et les herbes… Pourriez-vous m’en dire plus ? »

Hitoshi lui lança alors le sourire le plus innocent qui soit, espérant secrètement que cela incluait également les champignons.

Posté Lun 6 Mar 2023 - 18:03 par Rio

Je ne répond volontairement pas à sa première question et enchaîne pour ne pas lui laisser le temps.

« Demandez à un marine, et il vous répondra qu'un sabre ou une balle sont un danger. Posez la même question à un presse papier et il vous répondra que le mauvais formulaire, la mauvaise couleur d'encre ou la rupture de stock sont des dangers. Interrogez une star de cinéma et elle vous dira qu'un bouton est un danger. Le danger revêt bien des formes, y compris celui pour autrui. »

On dirait que mon numéro du bon copain fonctionne une fois de plus. Je remercie tellement l'interne qui m'a appris ce tour. L'ange en face de moi lâche ses informations. Je les compile mentalement. Dès que j'en aurais assez, j'appelle la marine pour qu'elle vienne capturer ce consommateur de drogues qui se détruit la santé volontairement. Pas de pitié avec les junkies ici, ce n'est pas Mère Thérèse ! Au fil de son récit, les îles célestes viennent hanter mon imagination. Ça existe donc, comme les anges, ces humains avec des ailes dans le dos. Alors comme ça, sa langue aussi possède cet étrange motif. Intéressant. Par contre, je bloque sur un détail. Andhémic. Qu'est-ce que ça veut dire au juste ? Je connais les pandémies, les antalgiques, l'anhédonie, mais pas son mot bizarre. Et plutôt mourir que de l'avouer à un patient. J'ai vécu sous l'océan plusieurs années, tout seul. Je ne suis devenu médecin que récemment. Il est donc logique que je n'ai pas un vocabulaire aussi classique que les humains. Il refuse toujours de me dire sous quel type est sa drogue.

Sa dernière question me surprend. 'Nous ne sommes pas là pour discuter de moi, mais de vous', est la réponse typique que je devrais répondre. Celle qu'on nous apprend à dire pour retourner la situation. Mais il a commencé à s'ouvrir à moi, à partager des choses. Et sans le vouloir, il vient de me donner un détail intéressant. Parmi tous les détails que je lui ai donné, c'est le seul qui a retenu son attention. Ça doit être important pour lui. S'il s'intéresse au détail des plantes et herbes, c'est qu'il y a des chances que son addiction soit de source naturelle. Ce qui implique que sans le produit de base, trouver une solution est presque impossible.

« C'est un thème assez vaste dont je pourrais parler des heures durant. Pour résumer, je suis médecin, oui. Mais je suis également un herboriste. Je préfère utiliser les plantes et herbes que je trouve au lieu de prescrire des médicaments. Les effets sont très souvent identiques, seul le coût est modifié, les herbes étant nettement moins chères. De cette manière, je peux aider plus de personnes, y compris celles dans le besoin mais qui n'ont pas assez d'argent pour s'acheter des pilules. Après tout, les médicaments proviennent de sources naturelles. Alors pourquoi s'encombrer d'intermédiaires inutiles ? Je les supprime et peut ainsi diminuer le coût final du traitement. Et les patient préfèrent avaler une tisane que des comprimés chimiques. Ça a meilleur goût.

Je parcours le monde parfois, mais c'est rare. Ce travail me prend tout mon temps. Alors je lis des dizaines de livres. Une fois mon diplôme obtenu, j'irai parcourir le monde pour découvrir des herbes, de nouvelles plantes, créer des remèdes, soigner de nouvelles et anciennes maladies. Recueillir les herbes soit même est dangereux, mais ça fait parti de l'aventure. Je peux aussi envoyer des gens le faire, mais où est le plaisir de chercher, de trouver et dénicher le spécimen précis dont on a besoin ? Où est l'excitation de se demander en combien d'heures on va le trouver ? Ou même si l'on va le trouver. »

Je déballe comme ça pendant plusieurs minutes. Plusieurs dizaines de minutes même possiblement, puisque je ne me stop que lorsqu'il me fait signe que ça fait trop d'informations pour lui.

« Bref. Dois-je en déduire que votre drogue existe sous forme naturelle ? Qu'il s'agit donc d'une herbe, plante, arbre ou champignon ? » Je le regarde droit dans les yeux pour voir s'il ment.

Toutes mes plantes et effets sont réels, sauf précisions contraire. Alors lis, et instruits toi, petit brin d'herbe.

Posté Mar 14 Mar 2023 - 13:10 par Hitoshi

« - Je parcours le monde parfois, mais c'est rare. Ce travail me prend tout mon temps. Alors je lis des dizaines de livres. Une fois mon diplôme obtenu, j'irai parcourir le monde pour découvrir des herbes, de nouvelles plantes, créer des remèdes, soigner de nouvelles et anciennes maladies. Recueillir les herbes soit même est dangereux, mais ça fait parti de l'aventure. Je peux aussi envoyer des gens le faire, mais où est le plaisir de chercher, de trouver et dénicher le spécimen précis dont on a besoin ? Où est l'excitation de se demander en combien d'heures on va le trouver ? Ou même si l'on va le trouver. »

Hitoshi se massa lentement les tempes devenues douloureuses sous l’afflux d’autant d’informations. Le jeune homme ne savait plus où donner de la tête. Que devait-il faire à présent ? Un plan commençait à se dessiner dans son esprit embrumé.

« - Bref. Dois-je en déduire que votre drogue existe sous forme naturelle ? Qu'il s'agit donc d'une herbe, plante, arbre ou champignon ?
- C’est ça. »

Pourquoi Hitoshi avait-il la désagréable impression que le médecin s’intéressait davantage à la drogue qu’à sa santé ?

« - Excusez-moi mais vous ne m’avez toujours pas ausculté sérieusement, est-ce normal ? »

Peut-être était-ce la façon de procédé habituelle des médecins ici.

« - Je ne sais pas comment vous procédez sur le Mer Bleue mais sur Skypiéa les médecins mènent l’enquête après avoir une vue d’ensemble de la santé de leurs patients. »

Mener l’enquête était un terme parfaitement adapté à la situation qu’il vivait. L’homme en face de lui serait-il plus qu’un médecin ? Un marine ? Un chasseur de prime ? À travers ses questions, le vieil homme semblait essayer de déceler le moindre indice quant à la drogue en prise par Hitoshi. C’était une situation devenue incommodante pour ce dernier.

« - Si ça vous convient, ce que nous pouvons faire est qu’une fois votre diplôme en poche je vous montrerait où la drogue pousse sur Skypiéa. De cette façon vous verrez la plante dans son état naturel. »

Cette solution lui permettait de gagner du temps et de s’assurer des bonnes grâces du médecin en face de lui. De cette manière, étant le seul à connaître son emplacement, il ne pourrait rien lui arriver.

Hitoshi avait l’impression d’être paranoïaque mais mieux valait être prudent. Peut-être était-ce le manque qui le faisait agir ainsi ?

« - Car si je ne m’abuse, vous venez de me dire que vous ne pouvez rien pour moi pour l’instant ? Que tant que vous n’avez pas la plante vous ne pourrez pas fabriquer de remède ? Dans ce cas vous y emmener plus tard me semble être la meilleure solution. »

Le jeune homme tenta de se montrer rassurant.

« - De toute façon ne vous inquiétez pas, il n’y a pas d’urgence à ma guérison. Si j’ai réussi à tenir jusqu’à maintenant je peux bien continuer encore un peu. »

Était-ce la fin de leur rendez-vous ? La balle était dans le camp du médecin.

Posté Ven 17 Mar 2023 - 14:58 par Rio

Est-ce que je lui demande comment il vole avec ses ailes ? Non. Alors pourquoi me dit-il que je ne l'ai pas ausculté sérieusement ? Je pousse un soupir, puis je vais chercher un gant en latex que je fais claquer un peu. Je souffle dedans, le gonflant pour le rendre plus facile à enfiler. Puis je le regarde droit dans les yeux.

« Je peux vous ausculter en profondeur si vous voulez. Ou bien vous faire des tests tous plus inutiles et chers les uns que les autres. »

L'un dans l'autre, généralement les gens choisissent de me laisser procéder comme je l'entends. Certes, je peux l'ausculter d'une manière classique, lui faire passer une batterie de tests qui ne serviront à rien à part nous faire perdre du temps qui est bien trop précieux. Avant de faire les tests, il faut savoir où se situe le problème, parce que faire une analyse des genoux quand je problème se situe aux yeux, c'est stupide. Il lâche le nom de son île, Skypiéa. Aucune idée d'où ça se trouve. Mais une île céleste avec ce nom, il ne doit en exister qu'une. La trouver devrait être facile.

« Comme je vous l'ai dit, on peut essayer de trouver un remède sans la drogue. Mais cela est beaucoup plus long, coûteux et risqué. Je peux en extraire une partie de votre sang. Mais il me faudrait des échantillons frais régulièrement. Or, je doute que vous vouliez revenir une fois par semaine dans l'établissement. Me conduire là bas plus tard signifie ne pas vouloir avoir de remède avant. D'ici là, vous pouvez développer d'autres symptômes, visibles ou non, qui pourront vous faire oublier des choses, perdre la tête, voire vous tuer. Et d'ici là, d'autres personnes peuvent être amenés à en consommer par accident.

Ne rien faire ou ne rien dire, c'est être complice. Vous ne semblez pas être quelqu'un de méchant qui souhaite le malheur des autres. Voulez-vous prendre le risque que d'autres personnes, d'autres anges subissent la même chose que vous ? Que des enfants développent une accoutumance à la même drogue que vous ? Je ne peux pas vous forcer, et je ne le ferais pas. Ce choix est entre vous et votre conscience. »

Et bim. Après la pression sociale et le chantage affectif, voilà le dilemme moral. Pauvre de lui. J'aimerais beaucoup aller étudier sa plante étrange. Je devrais d'abord aller me renseigner sur Skypiéa.

Toutes mes plantes et effets sont réels, sauf précisions contraire. Alors lis, et instruits toi, petit brin d'herbe.

Posté Mar 21 Mar 2023 - 13:34 par Hitoshi

« - Me conduire là bas plus tard signifie ne pas vouloir avoir de remède avant. »

C’était peut-être le cas. Plus le rendez-vous avançait et plus l’ange s’enfonçait dans des contradictions grossières. Comment le médecin faisait-il pour garder son calme face à un patient autant indécis ? D’une minute à l’autre l’ange pouvait avoir soit envie de se soigner soit s’enfuir en courant et s’enfermer dans les toilettes pour manger ce qui le démangeait dans ses poches trop larges (à savoir les champignons).

« - D'ici là, vous pouvez développer d'autres symptômes, visibles ou non, qui pourront vous faire oublier des choses, perdre la tête, voire vous tuer. Et d'ici là, d'autres personnes peuvent être amenés à en consommer par accident. Ne rien faire ou ne rien dire, c'est être complice. Vous ne semblez pas être quelqu'un de méchant qui souhaite le malheur des autres. Voulez-vous prendre le risque que d'autres personnes, d'autres anges subissent la même chose que vous ? Que des enfants développent une accoutumance à la même drogue que vous ? Je ne peux pas vous forcer, et je ne le ferais pas. Ce choix est entre vous et votre conscience. »

Sans le savoir, le médecin venait de marquer des points. Hitoshi était un jeune homme bien trop gentil (ingénu diraient certains) pour ne pas se laisser convaincre par des arguments aussi sentimentaux. L’ange savait pertinemment que l’homme en face de lui tentait de le culpabiliser, mais il était conscient de sa faiblesse.

« - Ça serait horrible… »

Le jeune homme repensa rapidement aux moqueries et brimades qu’il avait subi durant son adolescence. Cependant, Hitoshi restait convaincu que vu la tête des champignons la personne qui accepterait de les manger n’était pas encore née. Peut-être était-ce une façon de se voiler la face, car factuellement lui en avait dévorés. Il n’était donc pas à l’abris qu’un autre hurluberlu fasse de même. Certes il les cultivait à l’abris des regards, et n’en avait jamais retrouvé à l’étage sauvage, toutefois rien ne garantissait que cette situation allait perdurer.

Alors que l’ange se torturait l’esprit, une infirmière frappa à la porte et l’ouvrit avec délicatesse.

« - Docteur ? Excusez-moi mais votre patient suivant est arrivé. »

N’était-ce pas la meilleure porte de sortie dont aurait pu rêver Hitoshi ? C’était presque trop beau pour être vrai. L’ange se releva et se précipita vers la porte encore entrouverte.

« - Je ne vais pas vous déranger plus longtemps, j’ai bien compris que pour l’instant vous ne pouviez rien pour moi. Merci d’avoir pris le temps de m’écouter ! Désolé du dérangement ! »

L’ange courut dans le couloir avant de revenir rapidement passer sa tête dans l’encadrement de la porte.

« - Et bonne journée ! »

De son côté Rio ne l’écoutait plus, ses yeux était posés sur quelque chose tombé de la poche de l’ange dans sa précipitation : un étrange champignon.

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