Bliss de nice

Posté Lun 19 Déc 2022 - 19:48 par Rio

Bliss. Ah, quelle joie de revenir ici. Surtout sachant ce que je prépare. Je traverse le port jusqu'à arriver au quai qui m'est réservé, celui dans lequel mouille mon navire. Je montre mon laisser-passer aux employés montant la garde. Comme convenu avec le type auquel j'ai eu à faire pour la construction de ma Pharmacie, une paire de garde est postée devant et empêche les intrus de venir squatter mon bâtiment, en plus d'entretenir les fonctions importantes du navire. On me laisse passer sans soucis, mais on me regarde bizarrement. Peut-être parce que je trimballe une charrette remplis de sacs. Pour qu'on me laisse passer, j'ai mis un peu de colorant rouge coulant des sacs sous forme liquide. Et quand on me demande ce que je trimballe, je réponds 'plusieurs morceaux de personnes. Puis-je avoir un bout de vous ?'

Les gens s'enfuient en criant. Étrange, non ? Bon, ça m'a valut quelques explications avec les autorités, mais ça m'a amusé. Je monte mes sacs un par un à bord du navire. Ils ne sont pas lourd, il ne s'agit que de feuilles pour la grande majorité. Mais leur volume est embêtant. Je les emmène jusque dans le laboratoire, sur le pont supérieur. Et là, je commence à disposer le matériel. Je lance les bec benzène, j'ajoute de l'eau là où il en faut. Je sépare chaque sac de feuilles évidemment. Je ne vais quand même pas faire une erreur de débutant avec mon passif … Pas encore une fois, non. Perdre mes sourcils pendant deux mois m'a servi de leçon. Ils sont rangés par fonction et utilité. Je ne suis pas con, je ne vais pas les classer par couleur ou par ordre alphabétique …

Si je récapitule ce que j'ai à faire, ça donne de la crème anti acné, crème pour le cuir chevelu, huile essentielle de menthe poivrée, poudre dodo, potion d'hallucination, des cataplasmes, des bandages, des sérum de vérité, et enfin étudier, reproduire les ver crouigou et répliquer leur effet urticant extrême. Depuis des semaines que je les trimballes, les feuilles sont sèches pour faire ma poudre dodo, alors je décide de commencer par là. Je prends mes trois gros sac de Valériane, de Passiflora Incarnata et de Ballota nigra. Je les pose sur le plan de travail. Un à droite, un au milieu, un à gauche. Devant chacun, je mets un mortier et un pilon, ainsi qu'un saladier dans lequel on pourrait faire de la cuisine. Je vais ensuite chercher un cul de poule, mais grand format. Un de ceux qu'on prend lorsqu'on veut faire une omelette avec un œuf d'autruche. Ou de kangourpoule. Je m'équipe de gant en latex typique des chirurgiens, je me mets un masque sur le visage. Hors de question que je manipule les trois herbes, dans un espace fermé, sans ventilation, et sans masque. Je risquerai de tomber de sommeil avant de m'en rendre compte.

Je commence par écraser des feuilles de Valériane dans le mortier, à l'aide du pilon. Je les écrase bien comme il faut. Je passe le résultat dans un tamis, et la poudre tombe dans un des saladiers. Quant à ce qu'il reste sur le tamis, je le mets dans un bol. Je le repasserai tout à l'heure avec les autres restes. Je répète ce procédé jusqu'à ce que les deux cent feuilles soient broyées et mises dans le saladier. Je vais ensuite écraser à nouveau les restes des feuilles qui ont voulu me résister. Cette fois, j'y met plus de hargne. Je les écrase aussi fort que possible. Malgré toute ma force, il reste des petits morceaux. Tant pis. Je les envoie dans la poubelle, puis je ferme le sac. Je répète le procédé avec les deux cent feuilles de Passiflora Incarnata et deux cent de Ballota Nigra. J'en garde quatre vingt de Ballota Nigra, sait-on jamais, ça peut servir comme ça. Une fois chaque plante réduite en poussière dans leur saladier respectif, je les verse doucement dans le cul de poule. Un petit peu du premier, puis du deuxième, puis du troisième, et on recommence. Une fois les trois récipients moyens vides, toute la poudre se trouve dans le grand. Alors je remue avec une grand spatule, lentement, délicatement, en essayant d'en faire voler le moins possible.

Après quinze minute de tambouille, mes bras abdiquent. C'est épuisant de faire ça mine de rien. Et si vous ne me croyez pas, essayer de remuer de la purée pendant quinze minutes, sans s'arrêter. On verra si vous réussissez. Parce que même si la poudre est plus facile à bouger en petite quantité, quand il s'agit de grosses quantités comme celle-ci, la tâche est bien plus difficile. En faisant ça, je me rends compte du poids des années qui pèse sur mes épaules. Je ne suis pas assez fort pour être résistant et endurant. On n'arrête pas de me dire que mes meilleures années sont derrière moi. Je réponds que mes meilleures années sont celles que je décide, pas celle que la société m'impose. On ne peut me classer dans un moule, je refuse. Je commence à peine ma vie de chasseur de primes. Je vais devenir plus résistant avec le temps, récupéré l'endurance que j'ai perdu au fil du temps. Et oui, évidemment qu'arrivera un moment où mon corps ne pourra plus suivre. Mais j'en suis encore loin.

Je prends une louche, qui, comme tous les instruments que j'utilise, avait été mise à côté auparavant, histoire que je n'ai pas besoin de parcourir le navire pour aller chercher quelque chose et que je répande ma poudre partout. Ce n'est pas toxique, mais ça provoque le sommeil. Donc en répandre partout n'est pas une bonne idée. Avec cette louche, je viens remplir des sacs. Des petits sacs, pas forcément très grands. Puis je ferme les sacs précautionneusement avec des pinces qu'on utilise sur les sachets alimentaires. Oui, je n'ai pas mieux pour l'instant. Une fois le dernier sac rempli et fermé, je vais ouvrir les fenêtres pour aérer. Puis je fais la vaisselle. Je nettoie chaque chose qui a été utilisée, chaque plan de travail sur lequel j'ai fais des choses. Dix minutes plus tard, tout est prêt. La pièce a été bien aérée, il n'y a plus d'odeur, plus de risque de succomber à ma propre poudre. Je peux enfin retirer ce masque qui me tient chaud. Je ferme les fenêtres et passe à la préparation suivante.

Toutes mes plantes et effets sont réels, sauf précisions contraire. Alors lis, et instruits toi, petit brin d'herbe.

Dernière édition par Rio le Mar 3 Jan 2023 - 11:49, édité 1 fois

Posté Mar 3 Jan 2023 - 10:37 par Rio

Deux alambiques fonctionnent en même temps, puisque le procédé est le même. Dans l'un j'ai mis les cent feuilles de menthe poivrée, et dans l'autre les cent feuilles de Solanaceae. Une chance que j'ai choisis les alambiques modèle très large. Ils prennent de la place, mais au moins on peut facilement faire des moyennes quantités. Parce que oui, cent feuilles, c'est moyen. En terme de chiffre, un gros alambiques peut contenir un millier de feuilles, plus ou moins selon la taille des feuilles évidemment. Pour la menthe, je veux la distiller pour obtenir son essence et en faire des huiles essentielles. Pour la Solanaceae, c'est son effet psychotrope qui m'intéresse. Combiné à d'autres herbes, obtenir un sérum de vérité est un jeu d'enfant. De part mon expérience en tant que médecin, je connais l'utilité des produits et la réaction qu'ils ont sur le corps humain. Je sais que la scopolamine issue de la Solanaceae permet d'empêcher les neurotransmetteurs de faire leur travail.

En fonction des effets que je désire, je tri les plantes contenant la substance. Puis il ne me reste qu'à trouver sur quelle île peut pousser cette plante, ainsi que la saison. Et ça, c'est le plus dur. Le reste, c'est de l'exploration, de la marche, puis de la préparation. Rien de bien sorcier. N'importe qui avec ces connaissances peut faire la même chose. J'ai simplement des facilités comparé à eux puisque je connais déjà les plantes. Mais surtout, je connais le dosage. Parce que oui, si le dosage est mauvais, les conséquences peuvent conduire à la mort. Et un mort ne peut plus parler physiquement. Même si on sait tous qu'un mort peut parler malgré sa condition. Grâce aux empreintes et traces retrouvées sur lui, on peut déterminer qui était là, l'arme qui a servit à le tuer, les circonstances, la direction de l'arme … Mais obtenir la vérité d'un mort ayant une information qu'on veut connaître se révèle bien plus ardu. Tandis qu'avec un dosage parfait, ou proche de la perfection, les seules inconnues sont le temps que va prendre le sérum à agir et la durée de son efficacité. S'il agit tout de suite mais qu'il ne dure qu'une seconde, ou s'il agit dans trois jours, ça peut tout changer. Je suis réputé pour mes herbes, je suis connu pour être l'élève de Tia Dalma. Je ne peux pas faire les choses approximativement. Je dois être parfait, irréprochable, et bien plus encore. Voilà la pression qui pèse sur mes épaules.

L'hydrodistillation, distillation d’un mélange d’eau et d’un liquide organique, des deux produits va prendre du temps. Environ trois heures. Au cours d'un entraînement à la vapeur, un flux de vapeur d'eau est injecté au contact d'un liquide organique, à savoir la menthe poivrée pour cet alambique. Ce liquide est chauffé par la vapeur d’eau puis distillé avec elle. Le but est d'emporter avec la vapeur d'eau les constituants volatils des produits bruts, ici la menthe poivrée. La vapeur détruit la structure des cellules végétales, libère les molécules contenues et entraîne les plus volatiles en les séparant du substrat cellulosique. La vapeur, chargée de l'essence de la matière première distillée, se condense dans le serpentin de l'alambic avant d'être récupérée dans un essencier, vase de décantation pour les huiles essentielles. Les parties insolubles dans l'eau de condensation sont décantées pour donner l'huile essentielle.

La partie contenant les composés hydrosolubles est appelée eau de distillation (ou hydrolat). On recueille alors un mélange de composition défini de ces deux produits. Voilà comment fonctionne, globalement, une hydrodistillation dans un alambique. Il existe plusieurs types d'alambiques, les deux principaux étant par bain-marie avec injection de vapeur, la méthode que j'utilise car elle prend moins de place. La seconde est à chaudière séparée et vapeur intégrée. La différence entre les deux est la présence d'une chaudière dans le second cas, tandis que pour le premier le feu est sous le récipient contenant l'eau. Il y en a pour plusieurs heures. Alors autant que je les occupe à faire autre chose.

Je m’attelle la conception de cataplasmes. Dans un mortier, je viens écraser les feuilles de Plantago Major et de Scutellaria Lateriflora. Je les écrase bien comme il faut. Elles ne sont pas sèches, donc elle ne se transforment pas en poudre. Le résultat sont des feuilles écrasées, réduites en charpie, avec un peu de jus dans le fond. Je transfère le tout dans un récipient plus grand, et recommence l'opération jusqu'à avoir transformer toutes les feuilles. Dans une casserole, je mets de la farine de lin, indispensable à la création de cataplasme. Je délaye un peu d'eau froide dedans, puis je fais cuire doucement en remuant constamment pour obtenir la consistance voulue. À savoir celle d'une pâte. Faire tout cela ne me prend guère longtemps, une demie heure environ. La partie la plus difficile est de surveiller la chauffe et de remuer sans m'arrêter. Je retire la casserole du feu. Je verse le contenu délicatement sur le plan de travail. J'attends un peu qu'il refroidisse. Je l'étale ensuite avec un rouleau à pâtisserie. La pâte fait un centimètre d'épaisseur. Je la coupe ensuite avec un couteau en morceaux plus ou moins grands afin d'être paré pour plusieurs endroits. Parce que si je les fais tous de la même taille, le soucis sera que qu'ils seront soit trop grands pour les bras, soit trop petits pour les cuisses et le torse. En préparant différentes tailles, je pourrais couvrir plus de zones. Un petit détail auquel ne pense pas forcément les herboristes débutants. Une erreur classique qu'on apprend vite à corriger. Je laisse les pâtes refroidir tranquillement pendant que je lave les instruments utilisés. Je regarde ensuite l'évier.

« Tu vas être celui qui va le plus travailler de tout le navire. Alors merci d'avance pour ta coopération. »

Toutes mes plantes et effets sont réels, sauf précisions contraire. Alors lis, et instruits toi, petit brin d'herbe.

Dernière édition par Rio le Mar 3 Jan 2023 - 11:54, édité 1 fois

Posté Mar 3 Jan 2023 - 10:38 par Rio

Je passe ensuite à l'écorce de chêne obtenu sur Shimotsuki. Le chêne est particulièrement riche en tanins, une substance active aux propriétés astringentes, calmantes et antiseptiques. Grâce à ces vertus, il permet de lutter efficacement contre les affections cutanées telles que l’eczéma, les irritations de la peau et la transpiration excessive des pieds ou des mains. En hiver, c’est un remède naturel très pratique pour soulager les peaux sujettes aux engelures. L’écorce de chêne est une alternative naturelle recommandée en cas de saignement interne ou externe. Elle soulage également les lésions cutanées telles les plaies, les brûlures et les blessures. Je rappe délicatement l'intérieur. Filament après filament, j'en obtiens une bonne portion qui me fait plusieurs montagnes sur le plan de travail. Je divise les piles en les étalant. Plusieurs coups de couteaux plus tard, je les ai coupé en petites portions. Puis je les mets dans plusieurs faitouts que je mets dans d'autres faitouts remplis d'eau, puis je les mets sur des feux pour faire des bains-marie. Le processus va se faire à son rythme, je ne m'inquiète pas. Évidemment, je n'ai pas assez de feux. J'avais oublié de prévoir cette éventualité. Alors je laisse un certain nombre de récipients sur le sol. Je les couvre avec des tissus. Une nouvelle fois, je nettoie le plan de travail.

Avec mes ingrédients, je peux faire trois types de baumes différents. L'écorce de chêne me permet de créer quelque chose contre les engelures, les irritations de la peau et les lésions cutanées. La levure de bière servira à faire des masques de beauté pour le visage et les cheveux. Le troisième sera un baume respiration et détente avec de l'huile essentielle de menthe poivrée. Je révise ce dont j'ai besoin pour créer trois cent grammes de baume.

300 grammes de cire d’abeille
200 grammes de beurre de karité
40 cuillères à soupe d’huile de jojoba
50 cuillères à soupe d’huile d’amande douce
300 gouttes d’huiles essentielles de votre choix, simples ou mélangées

Je vais devoir aller faire des achats on dirait, étant donné que je n'ai pas tout le matériel. Et il me vient une idée farfelue, mais qui me plaît. Je sors de mes affaires une tenue du festival de Kiyori. Il paraît que pour devenir noble, il suffit d'agir comme tel. Les gens ne me connaissent pas trop par ici. Autant en profiter. Je fais la liste de courses, puis je quitte le navire, laissant les alambiques travailler pour moi. Je laisse aussi le petit tontatta qui en avait marre de travailler dans le même domaine depuis longtemps et qui a décidé de me suivre. Je lui aie expliqué et montré ce qu'il devait faire. Il va s'occuper des faitouts pendant mon absence.

Tontatta récomp noël 25/12/22:

Tenue du festival, récomp noël 23/12/22:

Les agents de sécurité sont surpris en me voyant sortir vêtu de la sorte. Je prends des airs dignes et sûr de moi. Je fais comme si le monde entier m'appartenait. Je me tiens droit, et j'avance d'un pas décidé. C'est parti pour les achats. Je m'arrête à la première boutique. Et croyez moi que je vais profiter un maximum du pouvoir de persuasion. J'ai vu des nobles agir quand ils venaient au CHU sur Drum. J'ai étudié leur comportement. Plus encore, je l'ai subit. Ces gens qui se croient au dessus des autres parce qu'ils sont nés dans un endroit différents. Pourtant, ils sont malades comme tout le monde, et ils meurent également comme tout un chacun. Personne n'y échappe éternellement. Les gens sont surpris de me voir rentrer dans la boutique. Je claque des doigts. Ils se regardent, puis un employé avance vers moi.

« Bonjour monsi*/
Amenez moi de la cire d'abeille. La meilleure que vous ayez. Presto. »

Il me regarde avec des yeux grands ouverts. Deux secondes plus tard, son cerveau percute et il obéit. Je tapote des doigts sur mon autre main, signe de mon impatience. Il revient rapidement avec une petite boite. Je l'examine rapidement.

« Vous n'avez rien de mieux ? A croire que je ferais mieux de dépenser mon argent ailleurs. Mais bon, ça ira je suppose. Mon chien aime bien le goût. » Là encore, il me regarde ahurit. À dix mille berry le pot, donner ça à mon chien revient à jeter l'argent par les fenêtres. « Des pots de trois cent grammes. J'en prendrais dix. Beurre de karité, 10 pots de 200 grammes. Huile de jojoba, un grand pot. Huile d’amande douce, la même chose. Huiles essentielles de tilleul, camomille, orange, amande douce, aneth, basilic, anis, bois de rose, cannelle, carotte, citron, céleri, cumin, citronnelle, lavande, romarin, arbre à thé et vanille. Vous me préparez tout ça et l'amenez au quai 24 sans délai. » Je tourne les talons et vais sortir de la boutique quand je le gérant m'interpelle.

« Comment comptez-vous payer tout ça monsieur ?
Comment je compte payer ? Comment osez-vous me parler de la sorte ?! Vous mériteriez d'avoir la langue arrachée pour m'avoir insulté de la sorte ! Pourquoi ne pas me demander qui je suis, pendant que vous y êtes. Ajoutez une insulte de plus à votre cas ! Nous venons ici acheter des produits pour passer le temps, et voilà comment nous sommes remercié. Traitez-vous tous vos clients de la sorte ? Soyez reconnaissant que ce magasin fût le premier sur lequel mes yeux se sont posés. Lui ou un autre est la même chose pour nous. Votre insulte mériterai que j'achète ce boui-boui pour vous mettre à la porte. Estimez vous heureux que mon temps soit précieux. Je ne souhaite pas en perdre plus avec des êtres tels que vous ! »

Je pars du magasin en claquant la porte, toujours avec mon air digne. Magasin suivant. Une boutique d'alchimie. Il n'y a aucun client. Et pour cause, cet endroit est spécialisé, donc pas pour tout le monde.

« Mes scientifiques ont besoin de matériel. Trouvez moi cette liste, et amenez là au quai 24 dans les plus brefs délais. » Je lui tend la liste du bout des mois. Fioles, erlenmeyers, becbensens, pipettes, boites, flacons, gélules vides, inhalateurs, presse à teinture, filtres à eau, moulin professionnel, déshumidificateur, tout ce qu'il peut me manquer, je l'ai mis sur la liste. Il regarde dans ses registres rapidement. Tout le matériel est disponible. Une fois que je suis sorti, il contacte les gérants du ports pour s'assurer de mes fonds. Heureusement pour moi, une erreur de la banque en ma faveur s'est produite. Ou plutôt, un gestionnaire s'est trompé de ligne et échangé ma ligne avec celui de quelqu'un d'autre. Alors je me dépêche d'en profiter.

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Dernière édition par Rio le Mar 3 Jan 2023 - 11:58, édité 1 fois

Posté Mar 3 Jan 2023 - 10:39 par Rio

Le prochain magasin est celui d'un laboratoire scientifique. Là encore, je donne une liste toute faite. Centrifugeuses portables et fixes, table d'opération, la rénovation de tout le stock de mon matériel médical, y compris différentes combinaisons … Le tout, évidemment, livré et sur la note du quai 24. Je dois marcher un peu pour trouver le magasin suivant. Ils semblent vendre de tout. J'achète des faitouts, des réchauds portables, des casseroles de différentes tailles et formes. Et comme précédemment, la livraison se fait sur mon navire. Je vais avoir deux trois choses à ranger en rentrant. Mais au moins, j'aurais du matériel dernier cri. J'achète également des provisions non périssables, telles des boites de converses, des sachets … Au cas où nous serions coincés en mer sans pouvoir pêcher.

Puis je retourne au quai où m'attend mon navire. Le tontatta a finit de faire fondre les morceaux de chêne qui ont eut le temps de refroidir un peu. Je vais voir les alambiques. Parfait, les huiles sont prêtes également. J'attends d'avoir le reste avant de pouvoir procéder plus loi avec elles. Je m'attelle donc à la reproduction des vers crouigou. Un magnifique terrarium que j'avais fait poser lors de la conception du navire, est prêt pour accueillir ses pensionnaires. De la terre, des herbes, des sels minéraux, de la pastèque, de la citrouille et des avocats pour stimuler leur libido. Ainsi que des draps, vu qu'ils aiment bien se cacher dans la literie. Je pose les quelques spécimen dont je dispose précautionneusement dans la boite que je referme après. Je vais les laisser quelques jours se reproduire. Ensuite … Disons simplement que la spa n'aimerait pas trop la suite. Je m'occupe des Psilocybe, ces champignons psychotropes qui doivent subir une double extraction afin de garder un maximum de leur propriétés.

Les poudres de champignons délicatement séchées sont d’abord soumises à une extraction à l’eau chaude. Au cours de ce processus, les cellules du champignon sont brisées par la chaleur et la pression et les ingrédients hydrosolubles sont dissous dans l’eau. L’eau avec l’extrait d’eau chaude est ensuite soumise à un séchage par pulvérisation. L’eau s’évapore et on obtient l’extrait d’eau chaude. Le reste du champignon est soumis à une extraction alcoolique : On utilise de l’éthanol à 70 %. Cette extraction se fait sans chauffage. Ce processus permet d’extraire les ingrédients liposolubles du champignon. Lorsque l’extrait alcoolique est “récolté”, il est également séché par pulvérisation. Les extraits précédemment obtenus sont ensuite mélangés, ce qui donne un extrait double. Cette partie terminée, je la met en bouteille et la mélange avec l'extrait de Solanaceae obtenu plus tôt. Évidemment, je porte un masque et j'aère la pièce avant. Vu la puissance des effets, hors de question que je les subisse. Quelques instants plus tard, je place le liquide dans plusieurs fioles. Une étiquette indique 'potion hallucinogène'.

Quelques minutes après avoir terminé les potions et avoir nettoyé la pièce, une voix se fait entendre à l'extérieur. Les livraisons commencent. Une succession de personnes et de cartons s'opère. Je leur dit où ranger et poser les objets. Quand tout est finit, je me retrouve seul. Seul, mais accompagné de mes plantes et préparations. Je vais tout de suite m'atteler à la création des baumes. Au bain-marie, j'ai fait chauffer en même temps la cire d’abeille, le beurre de karité, l’huile de jojoba et l’huile d’amande douce. J'ai laissé l’ensemble sur un feu doux jusqu’à ce que le tout ait complètement fondu. Une fois le mélange suffisamment fondu, je l'ai versé dans les petits récipients prévus à cet effet, patienté jusqu’à ce que la température descende autour de 40°C. Quand le mélange avoisinait les 40°C, j'ai ajouté l'huile essentielle de menthe poivrée dans le premier pot, les filaments fondus de chêne dans le second, et la levure de bière dans la troisième. Ensuite, j'ai laissé les préparations refroidir, puis j'ai fermé et étiqueté les pots.

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Dernière édition par Rio le Mar 3 Jan 2023 - 12:01, édité 1 fois

Posté Mar 3 Jan 2023 - 11:39 par Rio

Le temps passe vite, et la nuit va bientôt tomber. Mais je n'ai pas finit pour autant. Un herboriste ne connaît pas les heures, il reste jusqu'à ce que le travail soit, dusse-t-il y passer plusieurs jours. Les 30 feuilles de Scutellaria lateriflora broyées, les 50 Fleurs de l'arbre à soie, les 50 feuilles de Brugmansia, les 50 fruits de Datura et les 50 feuilles de thé vert ont été mises dans des alambiques les unes après les autres. J'obtiens ainsi, après plusieurs heures, de bien précieux liquides. Heures durant lesquelles j'ai dormi.

Le matin s'est levé depuis quelques temps déjà. Les feux sous les alambiques se sont éteint. Ils ont refroidit. Je récupère les différentes fioles très précautionneusement. Vêtu d'un masque, de gants et de lunettes, je mélange les différentes liquides en respectant certaines doses. Doses que bien évidemment je connais de par ma nature de médecin. Trop fort, et je risque de tuer le patient. Trop faible et le sérum n'aura aucun effet. Tous les composants me permettent d'avoir au final 5 sérum de vérité. Le dosage se fait à la goutte près. Ce sérum, 100% naturel, provoque des hallucinations, un état de transe, une facilité de suggestion, une baisse de l'activité cérébrale empêchant la victime de trop se débattre. D'après les calculs que j'ai fait, ça doit durer cinq minutes. Au maximum, et la durée variant selon le gabarit des gens, bien évidemment. Il me suffit de leur faire ingérer, que ce soit par voie buccale ou sanguine.

Quelques jours plus tard, je vérifie le terrarium et trouve avoir assez de vers. Alors j'en sélectionne quelques uns, avec des gants. Une trentaine de vers plus tard, je les plonge das l'eau bouillante. Quelques instants plus tard, plus aucun ne bouge. Je les fais sécher sur un des déshumidificateurs reçu plus tôt. Puis je les pose sur la table et les ouvre un par un avec un scalpel. J'examine leur intérieur jusqu'à trouver une glande. Je suppose que les propriétés urticantes de l'animal viennent de là. Alors je les sectionne, les pose dans un bol, puis je les ouvre. L'odeur me donne la nausée, mais je continue, j'ai connu pire avec les entraînements sur les cadavres à la morgue. Le liquide coule dans le récipient. Une fois vide, j'envoie les coquilles dans la poubelle. Le bol part au séchage jusqu'à ce qu'il soit déshydraté entièrement. J'obtiens alors une poudre aux propriétés urticantes de l'animal, bien plus facile à utiliser qu'un liquide. J'ai de quoi faire cinq fioles, puisque la quantité nécessaire est infime pour être efficace. Parfait. On range tout ça bien soigneusement, on n'oublie surtout pas de fermer.

Avec les huiles essentielles achetées, j'ai pu parfumer mes différentes créations selon mon humeur. J'ai également versé quelques gouttes par-ci sur le navire pour le rendre plus accueillant. Durant ces quelques jours, j'en ai profité pour aller essayer de faire connaître mes produits et ma personne. Mais les gens ici sont snob. Ils ne font pas spécialement attention à moi. Alors je concocte un plan pour les forcer à me prêter attention. Je vais voir les deux gardes devant le quai.

« Bonjour messieurs.
Bonjour.
Je vous remercie d'honorer le contrat passé avec le chantier naval. Je me sens tellement plus serein grâce à votre présence. Ça m'enlève un poids. Quand je ne suis pas là, je n'ai pas besoin de m'inquiéter, de savoir si quelqu'un va venir abîmer mon navire, voler mes affaires, saccager l'endroit … Même si votre salaire est compris dans le contrat, j'aimerais vous offrir quelque chose. Il s'agit de crèmes que j'ai créé depuis quelques jours avec les produits que j'ai récolté durant mes voyages. Le pot jaune est une crème pour les cheveux, qui les rend lisses et soyeux tout en aidant à les démêler. La verte est une crème pour la peau, l'hydratant et absorbant le trop plein de sébum, parfait pour réduire l'acné. Le pot bleu contient une pommade réduisant les allergies et aux capacités de détente.

On peut l'appliquer sur les parties touchées par les allergies, s'en mettre un peu sous le nez pour éviter d'avoir le nez qui coule, les yeux qui pleurent. Et on peut également le sentir pour les mêmes effets, mais qui durent moins longtemps ceci dit. Tout cela est pour vous. Ils sont 100% naturels. N'hésitez pas à les partager avec vos partenaires et votre entourage. Et si jamais les produits vous plaisent, en parler autour de vous m'aiderait énormément. Je ne suis pas encore connu, mais le bouche à oreille est la meilleure façon d'y remédier. Je reste ici encore quelques jours pour finir mes préparations. Si des gens sont intéressés, qu'ils n'hésitent pas à venir. »

On discute encore un peu, puis je les laisse tranquille. Ils semblent suspicieux au départ. Un homme inconnu leur propose des choses, logique qu'ils soient sur leur gardes. Même s'ils protègent mon navire depuis des semaines, ils ne me connaissent pas.

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Dernière édition par Rio le Mar 3 Jan 2023 - 12:04, édité 1 fois

Posté Mar 3 Jan 2023 - 11:40 par Rio

Le lendemain matin, en allant sur le pont supérieur de mon navire, je vois plusieurs femmes sur le quai à regarder mon bâtiment. Je m'approche du bastingage.

« Bonjour mesdames. Puis-je vous aider ?
Bonjour. En effet. Une amie nous a dit que son mari lui avait ramené une crème de votre confection il semblerait.
Ah, oui.
Ses cheveux n'ont jamais eu autant de volume. On les croirait sorti tout droit d'un film à grand budget.
C'est un des effets, oui. Je sens une question venir …
En auriez-vous d'autre ?
J'en ai quelques unes disponibles à la vente, en effet.
Et à quel montant les proposez-vous ?
Celles que vous trouvez dans le commerce sont aux alentours de cent cinquante mille berry. Surtout sur une île comme celle-ci où les dames sont friandes de ce genre de produit. Les miens sont a cent mille berry. Elles ne contiennent que des plantes que j'ai cueillit moi même, et des composants n'ayant pas nécessité la souffrance ou la maltraitance animale. Je propose une crème aux propriétés antiallergique. Il vous suffit d'en appliquer un peu pour diminuer drastiquement les effets indésirables. Cela fonctionne également sur l'odeur de monsieur qui rentre du travail le soir. » Je leur arrache un petit rire. « Une crème pour cheveux dont vous avez déjà pu voir les effets, qui les rend doux, soyeux, lisses et avec un effet démêlant s'il est appliqué régulièrement. Un baume qui hydrate le visage, le rend plus jeune et régule le taux de sébum. Les odeurs sont personnalisables, évidemment. Et pour ces dames dont le mari pourrait être plus avenant durant la nuit, je propose une crème spéciale. Cette dernière à un effet aidant à la circulation sanguine. La crème n'augmente pas les performances, sinon vous pensez bien que je la garderai pour moi. » Deuxième session de rire. Ça me semble être dans la poche. « Mais elle permet de réveiller le désir de votre partenaire et d'augmenter la durée du câlin. Attention, un sprinter ne deviendra pas un marathonien. Et quelqu'un n'ayant que peu de désir ne deviendra pas un assoiffé d'un seul coup. Mes produits ne font qu'augmenter les effets, ils ne les créent pas. »

Elles semblent dubitatives. Mais ayant vu les cheveux de leur amie, elles se laissent convaincre et achètent mes produits. A cet instant, mes iris se transforment et prennent la forme d'un symbole, ฿. Le lendemain, plus de femmes sont présentes. Je recommence mon numéro, mais certaines savent déjà ce qu'elles veulent. Alors je sors mon matériel d'herboriste, celui qui ne se vide jamais et se rempli chaque mois comme par magie, sans que je n'y fasse attention. Et je leurs vends les produits. J'ai bien envie d'aller m'installer temporairement en ville, faire un magasin éphémère, mais où me mettre ? Va-t-on seulement me laisser faire ? Vu comment l'ordre règne en ville, j'en doute. Non, la meilleure solution pour moi est de rester ici et de continuer mes ventes. Le même scénario se répète plusieurs jours de suite. Et j'ai de plus en plus de clientes. Chacune prend au moins un produit.

Durant le dernier jour, après avoir annoncé hier que ce serait la dernière vente, ce n'est pas moins d'une cinquantaine de femmes qui se pressent à mon navire. Je suis surpris de ce nombre. Et en même temps, ça ne me surprend pas. Je propose des produits de meilleure qualité que ceux dans le commerce classique, à des prix moindres, et dont tous les ingrédients sont naturels. Il est donc logique que les dames viennent me voir en priorité. Et l'annonce de mon départ a secoué des branches. Beaucoup se sont précipitées avec un esclave, un majordome ou des employés pour porter des sacs. Et elles font leur stocks, vidant entièrement le mien. Je n'étais pas préparé pour cette quantité. Je dois même refuser des clientes tellement mes étagères sont vides. Par contre, mon porte monnaie s'en est très bien tiré, lui. Je fais rapidement les comptes. Oui, une bonne semaine. Je range mon navire comme il faut. Je nettoie ce qui doit l'être. Puis je descends et lui dit au revoir. La prochaine fois que je viendrais, j'espère avoir mon équipage et pouvoir naviguer sur les flots avec. Je quitte l'île dans la foulée pour aller rejoindre mon destin.

Toutes mes plantes et effets sont réels, sauf précisions contraire. Alors lis, et instruits toi, petit brin d'herbe.

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