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One Piece Requiem RPG :: Les Blues :: South Blue :: Rokade

La nuit pourpre

Posté Mer 8 Mar 2023 - 19:04 par Clotho

* Vendredi matin *

Un nouveau jour se lève sur Rokade. La première partie de mon plan s'est déroulée sans aucun accroc. Et fort heureusement puisque je suis juste allé clarifier les termes d'un accord. J'ai officialisé la présence des Autres sur l'île, un groupe de mercenaires ayant des liens sur Grand Line. Et en échange, ils me donnent des informations. Sachant que selon l'importance de l'information, je les paierai, c'est un gagnant pour tout le monde. Je suis assis dans mon bureau, chez moi, et je récapitule les forces présentes. Je dispose des 120 membres de L'indomptable, des 400 Masqués, des 400 Cuirassés, soit 920 âmes qui ont navigués avec moi et m'ont juré fidélité. Fidélité que j'ai pu tester par plusieurs fois, donc je n'ai aucune raison de douter d'eux. J'ai également la presque intégralité de l'île derrière moi. Pourquoi ? J'ai rouverte le Chantier Naval de Rokade, j'ai investi pour dynamiser l'économie avec mes boutiques, j'ai améliorer le système de défense de l'île, améliorer l'armement de l'île et légèrement augmenter la qualité de vie des résidents. Pour tout cela, même si on me voit rarement ici, les gens sont d'avis que je suis quelqu'un de bénéfique pour l'île. Les manipuler ne devrait pas être trop ardu. Maintenant, passons aux personnalités importantes de l'événement. Je les ai classés en trois groupes. Mes six gars sûrs, ceux qui naviguent avec moi, ont été sur Grand Line et dans le Nouveau Monde à mes côtés. Mes quatre alliés, ceux que j'ai placé sur l'île pour garder un œil dessus. Et mes cibles, au nombre de trois.


Jim "L'boiteux" Ben	Ning "Tricorne" Gan	Éjador "Le Magicien" Tor	Ochon "Polochon" Paul	Runo "l'indien" Bob	Tomé "l'guerrier" Odin
Paroles	Paroles	Paroles	Paroles	Paroles	Paroles
40% Clotho 120 pirates à 153 dorikis	30% Clotho 400 pirates à 46 dorikis	30% Clotho 400 pirates à 46 dorikis	3000 dorikis	3000 dorikis	3000 dorikis
Homme de main	Brute	Brute	Gardien	Gérant des vivres	Gérant des forces


"Sait-tout" Tao	Pietro "Trois-quart" Boul	Shino "Collecteur"	Chad "Maquilleur"
Paroles	Paroles	Paroles	Paroles
10 dorikis	1750 dorikis	1750 dorikis	50 dorikis
Espion	Barman	Collecteur	Maquilleur


Pika "Jeunot" Tomi	Doti "L'amiral" Pat	Bert "Toubib" Kath
Paroles	Paroles	Paroles
2000 dorikis	2500 dorikis	1000 dorikis
Gérant des finances	Gérant du port	Gérant médical

Dernière édition par Clotho le Lun 19 Juin 2023 - 17:34, édité 5 fois

Posté Jeu 9 Mar 2023 - 13:11 par Clotho

Rokade. Je suis ici chez moi. La loi, c'est moi. Mes mots sont sacrés. Nous sommes dans la ''mairie'' de l'île, là où se passent les conseils mensuels visant à débriefer les informations de l'île. Là où se réunissent les têtes de l'île. Pour l'instant, nous sommes cinq dans cette pièce. Paul, Ben, Tor, Gan et moi-même. Je leur ai déjà expliqué le plan hier. Mais cette fois, je leur confirme. Ils font toujours la même tête, même en ayant eu la nuit pour digérer l'information. Une partie de nos hommes vient de cette île. Alors forcément, ils ne vont pas apprécier. Mais avec une bonne manipulation de l'opinion publique, ça va passer comme une sacoche de journaux autour du cou d'une mouette.

Pendant que nous discutions, j'ai fait chercher Bob et Odin, qui gèrent respectivement les vivres et les forces terrestres de l'île. Les deux seuls qui se sont volontairement soumis à moi lors de ma prise de l'île. Les deux seuls ayant eu l'intelligence de reconnaître la situation pour en tirer avantage. Et je les ai remercié en leur confiant plus de pouvoir qu'aux autres. On frappe à la porte. Je leur dit d'entrer. Les deux chefs franchissent la double porte et la referme derrière eux. Avec mon empathie, je sonde les tréfonds de leurs âmes, vérifie qu'ils n'ont pas de mauvaises intentions envers moi, mes hommes ou mes projets, et j'en profite même pour surveiller les alentours. Un périmètre de sécurité a été établi autour du bâtiment, et aucun intrus n'est toléré sans mon accord explicite. Les deux criminels sentent la pression autour d'eux. Je pose l'insigne de l'île, que j'ai fait créé quand j'ai conquis Rokade, sur la grande table devant moi. Avec sa forme pentagonale, elle a été créé spécialement pour cet endroit. Je brise enfin le silence après quelques longues secondes.

« Vous reconnaissez ceci, je suppose ? »

« Tu l'as fait créer après avoir conquis l'île. »

« Le symbole du club des cinq, tu l'as appelé. »

« Bien. Chaque couleur représente une face de l'île. Le rouge est pour la famille Pika, qui gère les finances puisque l'argent fait couler le sang. Le bleu est pour la couleur de la mer, pour la Doti qui s'occupe de la partie maritime. Le jaune est pour la famille Bert qui gère la partie médicale, avec leur sang doré. La verte est pour toi, Bob, et la famille Runo qui gère les vivres de l'île. Le noir central est pour toi, Odin, et ta famille Tomé qui s'occupe des forces terrestres. Le contour me représente, moi qui unit les familles. Moi qui fais le lien.

Vous vous êtes toujours demandé pourquoi il y avait du blanc comme ça dans le symbole. Pourquoi avoir laissé cette mocheté ? La réponse est simple. Le blanc est pour la face invisible de l'île. Tout le côté qui n'est géré par aucune famille. Le côté informations. Il est tout petit sur le symbole, personne n'y prête attention, il est moche. Et pourtant, c'est la couleur la plus utile. C'est grâce à elle et tous ceux travaillant pour elle que je suis au courant de choses. Je sais que vous faites du très bon travail tous les deux, avec vos familles. L'île mange à sa faim, les stocks sont toujours prêts pour le pire. Les rues sont un peu plus sûres, les malfrats sont vite appréhendés. C'est aussi de cette manière que je sais que les trois autres familles fomentent contre moi. Elles se sont unies dans l'ombre pour faire sombrer mon pouvoir et remettre l'île sous leur contrôle. »

« Quoi ?! C'est impossible !

Ils n'auraient jamais les couilles pour le faire.

Vous sous-estimez beaucoup trop l'avidité des gens. Je sais qu'ils le font. Et j'en ai les preuves. »

Je fais apporter plusieurs feuilles sur la table, sous la forme de deux piles. Certaines sont des livres de compte. D'autres des relevés de stocks médicaux. D'autres encore concerne les chiffres du port et du chantier naval. La pile de droite correspond aux nombres inscrit officiellement dans les registres. La pile de gauche regroupe les véritables nombres. En comparant les deux, on constate que très peu de valeurs sont identiques. La famille Pika gère les finances de l'île et se sert dedans sans vergogne. La famille Doti escroque les gens qui arrivent sur l'île en augmentant les prix et en pratiquant des fouilles abusives qui n'ont pas lieu d'être. Quant aux Bert, eux aussi gonflent les coûts des médicaments, des chirurgies … Paul est censé superviser cela, mais il a été pas mal occupé avec le travail que je lui ai demandé durant les derniers mois.

« Chacun sait ce que je pense des gens qui abusent de ma confiance et ma bonté. Aussi, ce qui va suivre ne devrait pas vous étonner. Une refonte de l'île va avoir lieu très prochainement. Des familles disparaîtront, et d'autres les remplaceront.

Tu ne peux pas faire ça ?! Ça va bouleverser l'intégralité de l'île !

Si tu parles bien de massacrer des familles, tu ne peux pas.

Je ne … peux pas ? »

Un violent coup de haki royal vient les percuter tous les deux. Pas assez pour les assommer, je me retiens. Mais juste assez pour les faire tomber à genoux et leur donner une migraine. Je reste assis sur mon siège, les jambes croisées.Je suis calme. Mes hommes ne bougent pas.

« Rokade n'a jamais été une démocratie, et jamais elle ne le sera. Vous semblez l'avoir oublié. Tout comme l'île. Mais ne vous inquiétez pas, je suis là pour vous le rappeler une dernière fois. Je dirige Rokade. Je choisis ce qui est le mieux pour elle. Et ma décision a été prise il y a longtemps. Je devais simplement trouver le temps de venir ici moi même pour acter la chose. Au départ, je voulais exterminer l'intégralité des familles Pika, Doti et Bert. Ne laisser aucun survivant. Pas même les nouveaux-nés. Une purge intégrale et sans aucune limite. Mais mes hommes ont su faire preuve de raison et ont réussit à me faire modifier mes projets. Après-demain soir, nous nous répartirons sur l'île, dans les divers endroits des familles. Et nous tuerons les personnes inscrites dans le registre. Un torrent de sang sera versé dans la nuit. Et au matin, un nouvel ordre sera établit. Je pensais vous confier une partie des rennes du pouvoir qui va naître. Mais si vous ne pensez pas être à la hauteur, je peux toujours rajouter des noms dans le registre.

Si si, on peut. Nos familles suivront.

Oui, évidemment qu'on est avec toi. »

Ils déglutissent difficilement en se tenant la tête. Décidément, avoir découvert ce haki en venant sur l'île, c'était vraiment la meilleure chose qui pouvait m'arriver. Ça va tellement m'aider dans mes projets futurs, que je les connaisse ou non. Je fais signe aux deux chefs de leur famille de se relever. Je claque de mes mains, et quatre personnes, qui attendaient jusqu'à présent dans le vestibule, rentre dans la pièce.

Dernière édition par Clotho le Lun 20 Mar 2023 - 9:44, édité 3 fois

Posté Jeu 9 Mar 2023 - 13:14 par Clotho

« Je vous ai parlé de la partie blanche du symbole. En voici une partie. Tao, qui provient de Lynbrook et fait partie de la guide des voleurs, qui a un sacré don pour récolter des informations.

Ce n'est pas de ma faute si les gens discutent à voix haute ou ne surveille pas leurs documents correctement.

Piétro, humble barman à qui les gens viennent se confier après quelques verres en trop.

L'alcool a toujours délié les langues. Je ne fais qu'offrir des goûts exquis contre des rumeurs.

Shino, qui s'occupe de collecter les dettes au port. Il surveille également la famille Doti.

Et cette dernière prolifère un peu trop en empiétant sur d'autres territoires.

Et enfin Chad, le maquilleur de l'île. Quand quelqu'un veut vous échapper, c'est vers lui qu'il se tourne afin de le relooker assez pour que personne ne le reconnaisse et qu'il puisse partir sans se faire attraper.

Je suis tellement doué dans mon métier, que voulez-vous. C'est pour ça que je garde une copie de chaque client passant chez moi. Au cas où.

Depuis des mois, chacun d'eux collecte des données pour moi. Nous avons le nom de chaque membre des familles Pika, Doti et Bert. Nous savons où ils vivent, où ils travaillent, où ils vont, ce qu'ils font. Leur routine est devenue notre routine. Leur peine de cœur, leurs divorces, les meurtres qu'ils effectuent. Nous savons tout. Vous avez un exemplaire chacun. Ce sont vos cibles pour demain soir. Retenez-les, partagez-les à vos hommes de confiance uniquement. Éliminez ceux qui doivent l'être. Capturez ceux devant l'être. Quiconque vous barre la route est un obstacle se devant d'être retiré. Paul a déjà fait la répartition générale des forces dont je dispose. Vous avez vos cibles, nous avons les nôtres. Potassez les livres. Soyez à la page. Demain, vous reconnaîtrez le signal. Sur ce, nous avons encore des choses à discuter ici. Laissez-nous. »

Ils s'exécutent sans demander leur reste. Chacun prend le livre qui les concerne et ils sortent rapidement de la demeure, la queue entre les jambes. Je leur ai laissé de la liberté jusqu'à présent. Un peu trop peut-être. Il est temps de rappeler à tous que même si je ne viens pas souvent, cette île reste à moi. Et à moi seul. Quiconque croit le contraire va le payer. Mes pulsions se sont nettement calmées depuis quelques mois. Mais je reste un pirate capable d'écorcher des nouveaux nés et de forcer leurs mères à les manger vivants si l'envie m'en prend. Je ne suis pas un enfant de cœur. Demain, toute l'île s'en souviendra jusqu'à la fin des temps. Je reste seul avec Paul dans le bureau.

« Demain soir, j'organise une réunion concernant le futur de l'île, mes projets pour cette dernière, ce que je compte faire au gouvernement mondial ... Ce genre de choses. Ça sera aussi un moment où les gens pourront partager. Les dirigeants sont forcés de participer. Leur entourage proche est fortement incité à venir. Je ne veux pas qu'on me reproche de ne pas les écouter. Les autres pourront rentrer s'il reste de la place.

Demain soir ? Pourquoi orga*/ Ok, je vois.

Tu comprends donc et sais quoi faire ?

Évidemment, ne me prends pas pour un débile.

Alors lance les invitations. »

Paul s'exécute et tandis que je le laisse seul dans le bureau, il se met à écrire.

Dernière édition par Clotho le Lun 20 Mar 2023 - 9:50, édité 1 fois

Posté Sam 18 Mar 2023 - 20:48 par Clotho

Estimés membres de Rokade,

Demain soir, ce samedi soir, aura lieu un grand banquet organisé par Clotho. Y sont conviés tous les dirigeants des familles, les personnalités de l'île et leur entourage proches. Les membres restants des familles peuvent également participer s'ils le souhaitent. Le reste des places sera alloué aux premiers arrivés.

Le but de ce banquet est de discuter de la stratégie de l'île, d'aborder les points sensibles que l'avenir nous réserve et des projets que nous pouvons avoir. Des discussions auront lieu où chacun pourra émettre ses avis, ses souhaits, parler de ce qu'il voudrait voir changer sur l'île. Tous les sujets seront abordés.

Cet événement important pour notre île marquera un tournant dans son histoire. Aussi, la présence des cinq familles est requise. Quiconque ne viendra pas sera considéré comme un traître à Rokade et en subira les conséquences.

Paul Ochon, gardien de l'île.

Je finis de rédiger les invitations comme Clotho me l'a demandé. Ce n'est pas évident pour moi. Je suis né ici. J'ai vécu ici presque toute ma vie. J'ai vu l'île évoluer, empirer, s'améliorer, se dégrader, s'élever. J'ai vécu l'avant et pendant Clotho. Évidemment, il a des choses à apporter à Rokade. Il a construit plein de trucs, relancer des secteurs qu'on pensait disparut, redonner un second souffle à notre île. Mais ce qu'il projette de faire … Détruire une partie de la population, ça me fait mal au cœur. Je sais qu'il pense bien faire, mais il y a de meilleures solutions possibles. Je suis sûr qu'on pourrait en trouver avec du temps. Mais voilà le souci, nous n'avons pas de temps. Il est pressé, il n'aime pas attendre, il veut les choses tout de suite, quitte à prendre des raccourcis. Est-ce que son acte va renforcer Rokade ? Je ne pense pas. Mais j'espère. Je tiens vraiment à cette île, et la voire tomber à cause d'une mauvaise décision, ça me fendrait le cœur. Et ça me forcerait à me battre contre lui. Même si je n'ai aucune chance, je tenterai. Parce qu'ici, c'est chez moi.

Je ne suis plus un aventurier, je suis quelqu'un de casanier. J'ai beau cherché, je ne vois pas de moyen de régler ça par une autre méthode dans le temps imparti. Je cherche, mais rien ne me vient. Je pourrais avertir les familles, bien sûr. Mais s'ils trouvent le moyen de s'enfuir ou se cacher, je suis convaincu que ça nuira à Rokade d'une manière ou d'une autre. Clotho pourrait étendre son séjour parmi nous, il pourrait chercher des traîtres d'une manière plus approfondie. Quant à eux, ils voudraient se venger pour tous les membres de leur famille qu'ils n'auront pas pu sauver, ce qui engendrera probablement une guerre civile sur l'île, fera couler beaucoup trop de sang et handicapera l'île pour les années à venir. Alors … peut-être … que sa solution est la moins pire de toute ? De toute façon, je n'ai pas le choix, et puisqu'il est impossible de voir l'avenir, je dois prendre le pari. Avec énormément de chance et une bonne dose de foi, Rokade en sortira meilleure.

Je mets les invitations dans des enveloppes que je fais livrer aux différentes familles et personnalités de l'île. Après une trentaine de minutes, elles ont dû toutes arriver. C'est le moment de commencer à prier pour que tout se passe aussi bien qu'il est possible de l'espérer. Puisqu'il est désormais trop tard pour l'en empêcher. Clotho a pris sa décision, et il ne flanchera pas. Ses hommes ont déjà réussi à le convaincre de ne pas exterminer l'intégralité des trois familles, on ne peut pas espérer un second miracle de sitôt.

Dernière édition par Clotho le Lun 20 Mar 2023 - 9:53, édité 1 fois

Posté Sam 18 Mar 2023 - 20:49 par Clotho

* Maison Pika, vendredi après-midi *

« Traître ? Non mais il nous prend pour qui lui ?

Du calme Tomi, ce n'est pas bon pour ta santé.

Laisse-moi maman ! Il nous oblige à venir sans quoi nous sommes des traîtres ! Nous qui passons notre vie sur l'île, qui trimons pour en tirer parti. Lui n'a qu'à se pointer, dire deux trois mots, et on le considère comme un héros. Il a tout pouvoir sur nous.
Il veut discuter. N'est-ce pas un bon point ?

Tu ne le connais pas. Tu n'as jamais eu à faire avec lui. Il ne discute pas, maman. C'est une brute, il frappe jusqu'à ce qu'il obtienne ce qu'il désire. Et une fois qu'il s'en est lassé, il le jette, juste à côté de la poubelle, parce qu'il sait que quelqu'un viendra le ramasser pour lui. Ça … je suis sûr que c'est une excuse de plus pour nous montrer sa supériorité. Parce que monsieur vit sur Grand Line, monsieur est ami avec un empereur pirate, monsieur a une prime de presque cinq cent millions de berry. Alors nous, petits habitants de Rokade ne sommes rien à ses yeux.
Voyons Tomi, ne dit pas ça.

« LA FERME ! … Je n'ai pas le choix, je dois y aller. J'ai travaillé trop dur pour être catégorisé comme un traître maintenant. Encore un peu de temps, et l'île sera débarrassée de lui. »

* Maison Doti, vendredi après-midi *

« Non mais il croit qu'on a que ça à faire peut-être ? Qu'on va réorganiser tout notre agenda pour son petit plaisir, juste pour lui montrer qu'il a la plus grosse ?
Allons mon chou, tu sais bien que personne n'en a une plus grosse que toi. Tu diriges le port et la flotte de l'île. Tu décides qui rentre et qui sort. Sans ton autorisation, l'île est bloquée.

N'empêche, je n'ai pas que ça à faire d'obéir à ses caprices de diva. On a une vie ici nous, on ne fait pas que passer en vacances pour se ressourcer et montrer qu'on en a une grosse comparé aux locaux. Il pouvait pas rester sur son Armada à la con avec les autres ? Pourquoi il vient refoutre les pieds ici ?! Non mais sérieux !
Le mal du pays peut-être ?

Le mal d*/ Tu te fou de moi connasse ?! Il n'a jamais vécu ici. Au total, il a dû passer un mois sur l'île depuis qu'il l'a déclarée son territoire. Alors non, il n'en a rien à foutre de l'île. »
Peut-être que ça a changé, et qu'il veut s'installer ici ?

« Mais qu'il retourne sur son Grand Line au lieu de venir nous les briser ici. On étaient très bien sans lui, chacun savait quoi faire. Il va nous les briser avec une réunion qui va durer deux heures, et à la fin on ne sera pas plus avancé qu'avant. Voilà à quoi ça va servir sa merde ! »

* Maison Bert, vendredi après-midi *

« Comment ça convoqué ?

Ce n'est pas vraiment une convocation. C'est plus … une … enfin un …

Un ultimatum. Ce connard me pose un ultimatum. Venir, plier le genou encore une fois, le rassurer en le suçant un peu lors de la soirée pour booster son ego, ou bien finir la tête au bout d'une lance. Tu parles d'une invitation. Et il demande à l'autre trou du cul en plus d'écrire. Il n'est même pas foutu de le faire lui-même. Je parie qu'il est illettré ce con !
Dans tous les cas, tu dois y participer. Tu n'auras plus d'utilité à la famille si tu es mort.

Je sais. Je vais y aller. Les intérêts de la famille passe avant les intérêts personnels.

Au moins, tu as compris. C'est quelque chose que lui ne pourra jamais accepter, faire passer les besoins d'un autre avant les siens.

Bon. Va me décaler les opérations prévues demain soir, et dis aux patients de ne pas mourir pendant ce laps de temps, parce que monsieur Clotho veut faire un banquet pour discuter. Comme s'il savait aligner plus de deux mots. »

Dernière édition par Clotho le Lun 20 Mar 2023 - 9:58, édité 2 fois

Posté Dim 19 Mar 2023 - 10:26 par Clotho

« Les accueillir chez moi ? Vous n'y pensez pas. Pourquoi devrais inviter de la vermine dans ma demeure ?

Pour donner le change, monsieur.

Ils devraient déjà me manger dans la main pour les laisser exister et leur avoir donné autant de pouvoir. Ils continuent à vivre simplement parce que je le veux. Cette soirée sert justement à ça, leur rappeler un détail important.
Que monsieur a un mauvais caractère ?

... Peu importe. Que tout soit prêt pour les accueillir. La grande salle suffira pour eux. »

* Samedi soir, 17h *

Tout est prêt pour recevoir les dirigeants des familles. La grande salle commune, voilà où nous nous réunissons. Je l'ai faite construire après avoir pris de le contrôle de l'île. J'ai trouvé qu'un endroit comme celui-ci serait un ajout, on peut venir y fêter des choses. Plus de deux cents personnes peuvent tenir dans cet endroit sans être à l'étroit. Taillé dans la roche de l'île, il est sobre, pas de décoration à la con, pas de fioriture qui viennent gâcher la vue sur les murs. Un sol imitation parquet a quand même été posé, histoire que le nettoyage soit plus facile. Plusieurs grandes tables ont été installées, chacune pouvant contenir dix personnes de chaque côté. Une table par famille a été prévu, les unes à côté des autres, dans la longueur de la salle. Au bout, se situe ma table, dans le sens de la largeur, contre le mur, permet d'avoir une vue globale sur l'endroit. Derrière les tables réservées aux familles, se trouvent d'autres tables, pour les gens moins importants, mais voulant quand même participer. Les cuisines sont en train de se préparer, les serveurs révisent leurs classiques, et mes hommes anticipent ce qui va se passer. Tout doit être parfait, rien ne doit transparaître. Cette soirée montrera à l'île qui je suis, et ce que je peux faire. Qui s'attendrait à me voir exécuter un complot, dans un complot, lui même dans un complot ? Exactement, personne.

Les heures passent, et vers 19h, les premiers invités commencent à arriver devant la salle. Mes hommes font la sécurité pour cet événement. Ils doivent subir une fouille et laisser leurs armes à l'entrée, et ceux refusant sont interdit d'entrer, seront étiquetés comme ne voulant pas participer au banquet, donc considérés comme traîtres, telle est ma consigne. Tout le monde est pris au dépourvu par cette surprise. Les pirates travaillant avec moi leur disent que tout leur sera expliqué au cours de la soirée, et qu'ils comprendront pourquoi ces mesures ont dû être prises. La première famille à arriver est celle d'Odin Tomé, ce dernier en-tête. Il se dirige avec sa famille vers ma table. Sauf que la place d'honneur est vide, je ne suis pas là. Polochon est assis sur le siège à gauche du mien. Il se lève en voyant Odin, et fait le tour de la table pour le saluer.

« Il n'est pas là ?

Une urgence lui est tombée dessus à la dernière minute. Une qui nécessite sa présence.

Hum. Je vois.

Non, pas cette urgence là. Une autre. La raison qui l'a poussé à faire tout ceci.

Tu veux dire que …

Oui. Il semblerait.

Alors il disait vrai.

Tu en as douté ?

... J'espérais qu'il se trompe. Faire ce qu'il veut faire … ça me fait mal au cœur.

Un mal nécessaire pour le plus grand bien. Vois les choses comme ça, mon ami.

On peut le voir comme on le veut, ça ne change pas la situation.

Tout est en place de ton côté pour demain ?

Mes hommes sont prêts, si telle est ta question. Ils ne sont pas spécialement enchantés, mais ils comprennent la nécessité d'une telle nuit. Le travail sera fait. »

Dernière édition par Clotho le Lun 20 Mar 2023 - 10:02, édité 2 fois

Posté Dim 19 Mar 2023 - 10:28 par Clotho

La famille Runo arrive à son tour après quelques minutes. Le même scénario se produit, la surprise de la fouille, la marche à travers les tables, les salutations, les questionnements. Pendant que les trois dirigeants discutent entre eux, les familles se mêlent l'une à l'autre. Je ne suis toujours pas là. Les familles Bert, Pika et Doti arrivent ensemble, sûrement pour une démonstration de force, révéler au monde leur alliance. Ils pensent sûrement faire égalité avec nos trois maisons. S'ils savaient à quel point ils se trompaient. Dès leur arrivée, ils pestent contre la fouille, certains refusant de se laisser palper. Mais devant le rappel des règles, ils ferment vite leur bouche. Ils rentrent dans la salle en même temps, et l'ambiance change. Plus une conversation, seul le bruit des pas et des manteaux au gré des enjambées se font entendre. Ils arrivent devant ma table, devant mon siège vide.

« Il n'est pas là ?

Il nous impose de venir, de modifier nos projets sous peine de mourir, et il est en retard ?

Combien de temps va-t-on devoir attendre monsieur ?

Clotho s'excuse pour so*/

Il s'excuse ? Ouah, se doit être une première dans l'Histoire.

Au lieu de s'excuser, il pourrait peut-être venir directement, non ?

Un problème urgent lui est tombé dessus un peu avant 19h. Un problème dont il doit se charger en personne. La raison de ce banquet, en fait. Il vous en parlera lui-même au cours du dîner.

Donc il compte venir quand même ? Sa majesté n'oublie pas ses humbles sujets.

SILENCE ! Tu sembles oublier de qui tu parles Tomi. Ta jeunesse te joue des tours.

Ses mots sont peut-être dus à sa jeunesse, mais l'intention reste la même. Il nous ordonne de venir pour discuter, et il n'est même pas présent.

Kath, quand un patient se présente dans ton établissement alors que tu allais finir ton service pour rentrer chez toi, est-ce que tu le regardes dans les yeux en lui disant 'désolé, je viens de finir, revenez demain' ? Pat, quand un bateau est coincé dans les rochers parce qu'il n'a pas suivi les instructions, est-ce que tu le laisse là des mois ou est-ce que tu le prends en charge le plus tôt possible afin de garder un trafic fluide ? Et toi, Tomi, si d'un seul coup l'île a besoin de fonds pour soudoyer un marin, est-ce que tu vas faire traîner la chose ou bien est-ce que tu vas t'arranger pour que la somme soit disponible dans l'heure ? Vous gérez chacun un point de la ville. Lui doit tous les surveiller, à travers moi. Quand je vous dit qu'un problème vient d'apparaître et qu'il ne peut être ignoré, c'est la vérité. S'il laisse ce problème, il va empirer pour prendre des proportions capables de détruire l'île de l'intérieur. Voilà pourquoi il doit s'absenter. Non pas qu'il ait de compte à vous rendre. Vous travaillez pour lui, pas avec lui. »

Dernière édition par Clotho le Lun 20 Mar 2023 - 10:04, édité 1 fois

Posté Dim 19 Mar 2023 - 14:18 par Clotho

La situation devient tendue rapidement, la tension est palpable. Si j'étais là, rien de tout cela n'arriverait. Chacun rentrait dans la case que je lui ai attribué sans trouver quoi que ce soit à redire. Les gens se défient du regard. Paul n'est pas moi, il n'a ni ma force, ni mon charisme, ni ma réputation. Il est respecté des habitants, mais pas forcément des chefs de famille. Ces derniers ne se privent pas de lui montrer ce soir. On dirait que c'est la soirée des révélations des alliances. Peut-être pensent-ils avoir assez de poids pour me défier ? On le saura bien assez tôt. Assis sur le siège situé à droite du mien, Ben prend la parole. Sa voix rauque emplit la salle d'une nouvelle ambiance. Le ton est sec, grave, et sans ambiguïté.

« Douteriez-vous de son attachement pour Rokade ? De sa volonté d'en faire une meilleure île ? Auriez-vous déjà oublié tout ce qu'il a fait pour elle ?! Pour vous ?! Vos mémoires sont-elles à ce point défaillantes ou bien préférez-vous ne garder que les parties qui vous arrange afin de reformer la vérité selon vos désirs ?

Qui es-tu pour nous parler ainsi ?

Tu vois où ma place se trouve, et malgré tout, tu poses la question. Tu es encore plus con que tu en as l'air, avec tes habits censé imiter ceux de la marine, que tu as revêtus seulement pour te donner un semblant d'autorité. Tu as besoin de t'affirmer, ça en dit long sur ta personnalité. Les types comme toi pensent être des caïds sur les Blues, quand en réalité, vous ne valez rien. Vous peinez à diriger une île, alors que vous êtes cinq. Six en comptant Polochon pour vous superviser. Clotho supervise Rokade, une partie d'Armada, et bientôt d'autres îles. La portée de ses projets ne peut être suivie ou comprise par vos esprits lents et limités. Je ne suis pas Polochon, je n'ai pas à vous respecter, et vous n'avez pas à m'apprécier. Je ne fais pas dans l'hypocrisie et les faux-semblant, je suis authentique. Autant que peut l'être mon capitaine, votre dirigeant. Je dis la vérité, si elle ne vous convient pas, libre à vous de prendre la porte et d'en subir les conséquences. » Il pointe la porte de sa pince qui remplace son bras gauche. Plus aucun bruit dans la salle. Les trois dirigeants ont le regard figé, ils ne savent pas où regarder. « C'est bien ce que je pensais. Si les présentations sont terminées, peut-être pourrions nous commencer à manger. Je ne sais pas pour combien de temps il en a, mais je ne compte pas rester le ventre vide. »

Ben dispose du même tact que moi et son honnêteté est une chose que j'apprécie chez lui. Il ne ment que rarement et dit ce qu'il ressent, contrairement à cette personne qui joue au passif-agressif et sont incapable d'exprimer leurs émotions. Les trois leaders partent s'asseoir à leur table. Même s'ils ont l'éloquence de leur côté, Ben et Paul ont mon autorité pour contre-balancer leur pouvoir. Ils ne font pas le poids. Ils sont venu en pensant pouvoir gagner, ils ne s'attendaient pas à ce que je laisse des hommes de confiance ici, pour soutenir Polochon. Mais ils savaient très bien que je ne serai pas là, leurs espions leur ont donné l'information. Ils pensaient tirer parti de mon absence pour gagner en pouvoir. Quelle pensée bien simpliste. Rapidement, les cuisines fournissent les amuses bouches que les serveurs apportent pour détendre l'atmosphère. Ben a été un poil sec, mais peut-il se permettre qu'on m'insulte de la sorte ? Bien sûr que non, c'est son travail de me soutenir. Le reste de la soirée se passe sans trop d'accrocs, chacun manga à sa faim. Mais tous sont curieux de me voir apparaître pour que je révèle enfin la raison de ce rassemblement. Le plat principal va bientôt arriver. La cloche sonne 22h.

Dernière édition par Clotho le Lun 20 Mar 2023 - 10:07, édité 1 fois

Posté Dim 19 Mar 2023 - 14:19 par Clotho

* Pendant ce temps, 22h, dans une prison de l'île *

« Fais chier. Il n'a vraiment rien dit ?

Non. Il a avalé le poison avant.

Bon. Au moins, ça règle une question. Mais ça en soulève quatre nouvelles. Combien d'autres ? Qui ? Quand ? Quoi ? Maintenant, réfléchissons. » Je prends ma tête dans mes mains. Du pain bénit vient littéralement de tomber devant moi, et je dois trouver le meilleur moyen pour en faire usage. Et je crois que j'en ai un. Je me tourne vers le garde. « Je prendrais soin de ta famille. Désolé. »

Sans lui laisser le temps de réagir, j'enfonce un doigt dans son torse et transperce son corps. Il meurt avant d'avoir touché le sol. Et c'est parti pour le show.

NON ! »

Je crie après m'avoir essuyé le doigt dans l'intérieur des vêtements du garde que je viens de tuer et avoir libéré les mains du prisonnier de ses menottes. Trois autres gardes se précipitent dans la cellule et constatent la scène. Un des leurs, allongés sur le sol, mort, un trou dans le torse, moi à son chevet, et le prisonnier, couché le sol, de la bave aux lèvres. Je regarde les trois surveillants avec un air triste. Ce n'est pas bien compliqué pour moi vu ma maladie. Sans oublier que je n'ai qu'à penser à mon mari mort pour en rajouter une couche.

« Il a voulu me tuer. J'ai contré, et son doigt est est rentré dans votre collègue. En voyant que j'allais le forcer à parler, il a préféré avalé du poison en profitant de ma surprise. Il est mort avant que je ne puisse lui tirer la moindre information du nez … »

Les soldats sont surpris, mais n'ont aucune raison de douter de ma version des faits. Je dirige l'île après tout, pourquoi mentirais-je là-dessus ? La meilleure partie du plan reste à venir. Je prends un cadavre sur chaque épaule, après les avoir essuyé pour ne pas me mettre de sang partout, puis je marche à travers l'île.

* En même temps, devant un bâtiment de la famille Bert *

« 3. 2. 1. Go ! »

Gang fracasse la porte d'entrée d'un violent coup, puis ses hommes et lui s'engagent dans le bâtiment, ouvrant le feu sur quiconque se trouve dans l'enceinte et ne fait pas partie des hommes de mes hommes. Les corps tombent, et les premiers ennemis commencent à riposter. Certains essayent de sortir mais se font cueillir par les hommes placés aux autres sorties du bâtiment. C'est un massacre unilatéral. Mes hommes étaient censés être au banquet, personne ne s'attendait à ce qu'ils fassent un raid sur un des endroits dirigés par une des cinq familles de Rokade. Logique que les ennemis aient été pris de court. S'ils pouvaient éventuellement s'attendre à une visite, ils ne pouvaient pas prévoir les armes et la volonté de ne pas leur laisser le temps de réagir. La rapidité d'exécution est la clef de tout. Certains ont été laissés en vie.

« Le premier entrepôt a été nettoyé. Espérons que tout se passe bien pour les autres. »

Une fois chaque menace neutralisée, les hommes de Gang vont chercher ce pourquoi ils sont venu, les survivants et deux caisses. Ils leur passent les menottes aux poignets et aux pieds.

« Vous allez bien gentiment nous suivre, et rien ne vous arrivera. Clotho souhaite simplement avoir des explications. » Personne ne bronche. De toute façon, ils ne sont que cinq, enchaînés et désarmés, face à une cinquantaine d'hommes armés. Les chances ne sont pas de leur côté, alors ils obéissent tandis que la troupe se met en route vers le banquet.

* En même temps, au manoir Pika *

Tor attend l'heure convenue, caché dans un bar avec ses hommes. Pour ne pas lever de soupçons, ils ont pris des consommations. Mais pour ne pas subir les effets de l'alcool, ils ont mangé auparavant, et surtout, ils boivent très lentement. Quand l'heure sonne, ils prennent leurs armes et vident le bar pour aller fracasser des portes et pénétrer dans un bâtiment précis. Il s'agit de la demeure Pika, celle de la famille gérant les finances de l'île. Si très peu de personnes sont tuées ou se font tirer dessus, l'équipe se précipite récupérer des livres et les mettre en sécurité.

« Vous n'avez pas le droit ! Vous ne savez pas qui nous sommes.

Par ordre de Clotho, nous confisquons ces livres. Vous avez interdiction de sortir de chez vous. Si vous tentez de sortir, ou de communiquer avec quelqu'un de l'extérieur, des hommes situés dehors ont pour ordre d'ouvrir le feu sans sommation. Alors pour votre sécurité, restez à l'intérieur. »

Dès qu'il a prononcé mon nom, la matriarche arrête de vociférer comme une folle. Elle a compris. Elle sait pourquoi mes hommes sont ici, et pourquoi ils sont venu spécifiquement pour certains livres. Entre le réseau d'informations Des Autres, qui travaillent désormais pour moi, celui de la Guilde des Espions dont Tao et moi faisons parti, celui des bars dont est responsable Piétro, il m'est facile de savoir où se trouve ce que je cherche. Et encore, c'est sans compter les enfants des rues qui veulent rendre service en travaillant pour Paul. Une fois le butin en poche, les hommes de Tor quittent la villa tandis que certains se postent aux sorties, les autres remontent l'île pour aller au banquet.

Dernière édition par Clotho le Lun 27 Mar 2023 - 9:42, édité 2 fois

Posté Dim 19 Mar 2023 - 14:20 par Clotho

* En même temps, devant un bâtiment de la famille Doti au CNR*

Mes hommes attendent le signal, l'heure précise de l'attaque. Ils sont devant un grand bâtiment, un vieil entrepôt dans le port, tout en métal. Une centaine de personnes travaillent ici durant la journée, mais seule une vingtaine reste là durant la nuit. Il s'agit principalement de gardes chargés de surveiller la zone et d'éviter les voleurs ou saboteurs de navires. Ils possèdent chacun un fusil et un sabre. Rien d'extraordinaire me direz-vous, les gardes ont besoin de se défendre en cas d'attaque. Là où Polochon et moi avons tiqué, c'est justement la présence de ces gardes. Pourquoi ne pas utiliser des escargophones, c'est beaucoup moins cher qu'un salaire mensuel, plus discret, impossible à corrompre, ça réagit plus vite, et ça transmet les informations très rapidement. Ça, combiné au fait que les hommes qui sont chargés de surveiller les navires en création du Chantier Naval de Rokade ne surveillent pas du tout les navires, uniquement ce bâtiment, ça fait de cet endroit une zone louche qu'il faut examiner. La frappe coordonnée est essentielle pour prendre par surprise tous les traîtres et leurs sbires. Mes hommes de confiance étant déjà tous occupés, cette fois il s'agit uniquement de pirates naviguant avec moi sur les mers du monde. Sur les mille neuf cent dont je dispose personnellement, Paul en a ajouté quelques centaines de confiance provenant de Rokade, ce qui monte le total à un nombre impressionnant. 22h sonne. Mes hommes arrêtent leur pause de leur ronde dans le quartier et se précipitent vers le bâtiment. Ils surprennent les travailleurs.

« Par ordre de Clotho, vous êtes en état d'arrestation. Levez les mains en l'air et ne bougez p*/ »

Il n'a pas le temps de finir qu'une balle vient traverser son torse. Aussitôt, mes minions se mettent à couvert derrière des tonneaux, des planches, des tôles, des navires et ouvrent eux aussi le feu. Certains essayent de repérer d'où proviennent les salves, d'autres les couvrent avec des tirs de couverture. La vingtaine d'agents commencent à diminuer l'intensité des tirs. Mes pirates, eux, augmentent pour prendre l'avantage. Ils ne le voient pas tout de suite, ni ne le sentent, mais ça ne va pas tarder. Rapidement, une fumée noire envahit l'endroit. Les enfoirés bossant pour la famille Doti ont mis le feu pour effacer les preuves du trafic que fabrique cet endroit. On suppose que c'est du trafic d'esclaves, ce qui expliquerait la présence d'hommes à la place d'escargots. Mais les esclaves seraient bien traités mine de rien, puisqu'ils sont armés et logés, même si dans des endroits insalubres et minuscules. Par contre, le salaire ne doit pas exister pour eux. Voilà ce que mes hommes venaient chercher. Le feu prenant de l'ampleur, il faut reculer. Les preuves sont perdues, les ennemis en fuite et parti se cacher. Ils vont être très durs voire impossible à retrouver. Mes troupes sortent bredouille de l'entrepôt dont l'intérieur s'est embrasé et ressemble désormais à un véritable feu de joie. Second échec de la soirée pour mes forces.

* En même temps, devant un logement de la famille Doti au CNR*

La porte se fait fracasser d'un coup de pied et une trentaine de pirates rentrent en trombe dans l'établissement. Il s'agit d'une maison appartenant à Pat et sa famille, reconverti en zone d'accueil pour personnes en difficulté. En échange de travailler pour la famille Doti, ils reçoivent un logement et de la nourriture. C'est très bien, ça aide les pauvres de l'île me direz-vous. Certes, c'est une très bonne façade pour l'emploi de travailleurs illégaux dans des conditions inhumaines. L'hôte est mis en joug. Mes hommes traversent l'établissement de fond en comble, mais ne trouvent personne. En regardant un peu les lieux, dans ce logement faisant une trentaine de mètre carrés, ils voient une cinquantaine de lits, les uns entassés sur les autres, tenant on ne sait comment. Une personne ordinaire a besoin d'un mètre carré environ pour dormir convenablement. Ici, ils n'ont même pas ça, il n'y a pas de matelas, juste un drap sur le sol, pas de fenêtre, pas de toilettes, pas de douche. S'ils veulent de l'eau, ils doivent sortir pour aller au puits, ou payer la personne qui les loge. Mes sbires reviennent bredouille vers l'entrée et questionnent l'homme bien vêtu derrière son comptoir.

« Où sont les personnes vivant ici ?
Parti travailler.
Les cinquante ?
Oui.
Pourquoi il y a autant de personnes ici ?
Vous savez, on ne choisit pas combien de personnes sont dans le besoin, combien ont besoin d'un toit sur la tête et d'un travail pour survivre. On ne fait qu'aider ceux le nécessitant. J'aimerais savoir pourquoi pénétrer aussi violemment dans mon établissement et ce que vous cherchez.
Vous savez très bien ce qu'on vient faire ici.
Je n'en ai aucune idée, désolé.
Vous faîtes vivre des gens dans un taudis, des conditions inadmissibles, vous les forcer à travailler pour vous et la famille Doti, vous vous enrichissez sur le dos en leur promettant monts et merveille en arrivant. Mais jamais ils n'obtiennent ce qu'ils veulent. Ils vont au travail forcé.
Je peux vous assurer que ce n'est pas le cas. Chaque personne ici est bien traitée. Et quand bien même vous auriez raison, ce n'est pas un crime sur cette île. Nous sommes sur une île de criminels, de vermines, de pirates, pas un royaume du gouvernement mondial.
Et les cinquante lits alors ?!
Dernièrement, il y plus de personne dans une situation précaire. Et que voulez-vous, je ne suis pas un monstre pour les refuser. Alors oui, il y a plus de personne que cet endroit ne peut en contenir, mais c'est temporaire, jusqu'à ce que je trouve autre chose.
Ça dure depuis plus d'un mois cette situation ! Jamais vous n'allez régler ça. »

Justement, des gens commencent à s'approcher. Il s'agit des personnes 'vivant' dans l'établissement. Mes hommes leur posent des question, mais à chaque fois, leur réponse est la même. Ils sont très bien traités ici, il n'y a aucun soucis, la personne qui les loge est très gentille. Mot pour mot, ils ont tous la même version, et le même regard effrayé en croisant celui du bailleur. Ils sont soumis, ça se voit, mais ils n'ont pas le choix. S'ils disent la vérité, ils perdent leur logement, leur travail, et leur vie. Alors ils mentent éhontément à mes hommes. Sans preuve, sans témoignage, ils doivent quitter l'établissement sans rien. Il s'agit majoritairement de personnes ayant fuit leur île à cause des conditions terribles de la guerre qui y règne. Ce salop de gérant a réussit à trouver un moyen pour appeler ses locataires et les faire venir témoigner avant de se faire embarquer. Il sait que nous n'avons rien contre lui à part des éléments indirects. Il est couvert par la famille Doti, il ne risque rien. Hélas pour lui, mes ordres sont clairs, aucun supérieur en vie, sauf s'il parle. Il finit avec cinq balles dans le corps et s'effondre, sans vie. Les habitants sont choqués, les hommes s'en vont comme si de rien n'était.

Dans d'autres endroits, le schéma se répète. Soit les criminels sont parti, soient un combat s'engage, soit mes hommes ne trouvent aucune preuve, ou alors très peu. Mais au moins, le ménage est fait dans les forces de la famille Doti, et bon nombre de leur lieutenants sont morts.

Dernière édition par Clotho le Lun 27 Mar 2023 - 10:29, édité 2 fois

Posté Dim 19 Mar 2023 - 14:22 par Clotho

* En même temps, au port *

Tao, l'un des chefs des renseignements, met également la main à la patte ce soir. Cela fait plusieurs heures qu'avec ses hommes, ils ont pris mon navire pour soit disant aller simuler quelque chose en mer. 21H45, mon navire retourne à sa place dans le quai. On l'accueille comme il se doit, même si je ne suis pas là. Personne ne s'étonne de voir cinquante hommes armés sortir de mon embarcation. Mes hommes se dispersent à travers le port et les quais. 22h sonne, le mécanisme se met en place. Chaque personne travaillant pour la famille Doti et avec un peu de pouvoir est arrêté par un groupe de cinq hommes armés puis mis à l'écart. Une fois tous réunit, Tao prend la parole.

« N'ayez crainte messieurs, Clotho souhaite simplement avoir vos avis concernant un projet. Veuillez éviter de vous débattre, mes hommes n'ont pas envie d'avoir de sang sur leurs tenues. »

La situation est claire pour chacun. Ils n'ont pas le choix. De toute façon, ce ne sont pas des combattants mais des hommes de lettres, comme ils aiment s'appeler. Des soit disant érudits qui savent lire, écrire, mais surtout compter les pièces et rajouter des lois. Ils se laissent mettre les menottes comme de vulgaires prisonniers. Les fusils aident ceux qui hésitaient à faire leur choix. Mais ils protestent quand même. Un coup de crosse dans le dos fait taire celui l'ayant ouvert. Les autres rentrent dans le rang, perdant leur volonté de se sortir de cette situation. Mes hommes ne sont pas là pour enfiler des perles, les consignes sont strictes.

* En même temps, dans l'hôpital*

Des hommes armés entrent dans l'établissement les uns après les autres, en formation presque militaire. Ils montent les étages pour rentrer dans deux pièces bien précises. Malheureusement pour eux, non seulement ils ne trouvent personne, mais en plus les papiers qu'ils venaient chercher ont été déchirés en centaines de petits bouts, et des escargophones bavent dessus. Ils ont détruit les preuves et se sont enfuis.

« Bouclez l'hôpital ! »

Les hommes obéissent. Cinq gardes à chaque entrée empêchent quiconque de rentrer ou de sortir tant qu'il ne donnera pas son feu vert. Sur les cent hommes envoyés, il en reste donc la moitié qui parcourt les étages, fouillant les pièces une par une, vérifiant l'identité de chaque personne dans l'enceinte du bâtiment. Certaines sont interrogées pour obtenir des informations sur les personnes ayant désertées leurs postes et détruit des documents juste avant que mes hommes arrivent. Comme de par hasard, personne ne sait rien, personne n'a rien vu. Le temps passe, et malgré une fouille minutieuse, rien n'est trouvé. Ils se sont enfuit, supprimant les preuves que Piétro et ses hommes ont été envoyés saisir. Ce n'est pas bon pour ses affaires ça. Il sait de quelle façon je gère les erreurs et il voit déjà sa tête rouler sur le sol, pendant que ses viscères me servent de collier, et que son corps nourrit mes invités, forcés à le manger. Il ne reste que deux endroits à fouiller, la morgue et le crématorium. Dans le premier, on ne trouve que des morts depuis plusieurs jours. Dans le second, on trouve des morts récents se prenant pour des pains en train de lever dans le four. Impossible d'ouvrir, il faut attendre que le feu s'arrête et que la température redevienne normale. Sachant qu'il ne pourra rien en tirer dans les délais impartis, il quitte les lieux, non sans laisser une dizaine d'hommes qui devront ramener les éléments qu'ils trouveront plus tard. Puis Piétro se met en route vers le banquet, les mains pas si bredouilles que ça mine de rien.

* En même temps, ailleurs sur l'île *

Avec la cinquantaine d'hommes que je lui ai confiée, Shino va remplir sa mission. A 21h50, il frappe à la porte de la maison Doti, et trouve un prétexte pour rentrer. A 22h, ses hommes fracassent la porte et se précipitent dans la maison, vers le bureau de Pat. Le patriarche s'insurge malgré la paire de fusils braqués sur lui. Quand les pirates ouvrent la porte du bureau, ils se font accueillir par une épaisse fumée noire et des flammes. La pièce est en train de brûler. Shino ne comprend pas. Il a servi de diversion pour occuper le couple âgé de la maison qui dirigeait les affaires familiales avant leur fils. Il ne les a pas quitté, donc ils n'ont pas pu mettre me feu. Alors qui ? Quand ? Personne ne parle. Et quand l'information du feu arrive à leurs oreilles, ils s'insurgent, disant que mes hommes ont mis le feu volontairement. La mère percute et appelle sa fille qui est quelque part dans la maison. Mes hommes partent à sa recherche pendant que les parents sont escortés dehors sous bonne garde.

La jeune femme, âgée de trente ans, est trouvée dans son lit, en train de dormir. Elle est également conduite dehors rapidement tandis que les flammes progressent dans la maison et ravagent tout ce qu'elles trouvent sur leur chemin. L'équipe anti-incendie est appelée, mais elle arrivera trop tard pour sauver l'édifice. La famille se lamente pendant que la mère serre sa fille dans ses bras. Shino a également échoué dans sa mission. Il ramène le trio jusqu'au banquet, au cas où, sous la menace des armes. Le père ne se démonte pas, et malgré l'utilisation de mon nom, il refuse. Un coup de crosse dans la nuque plus tard, il s'effondre sur le sol. Deux de mes hommes le prennent par les épaules, le soulèvent et le traîne jusqu'à l'événement principal de l'île.

Dernière édition par Clotho le Lun 20 Mar 2023 - 10:16, édité 1 fois

Posté Dim 19 Mar 2023 - 14:22 par Clotho

Le plat principal a été terminé et est en train d'être débarrassé. D'un seul coup, les flammes des bougies vacillent, la lumière se fait plus rare. Les serveurs se pressent pour remédier à cela, en vain. La température baisse de quelques degrés tandis qu'un petit vent frais s'engouffre dans la pièce. Un sifflement vient briser les bruits classiques. Les conversations s'arrêtent, chacun regarde son voisin et cherche d'où provient le son. Les grandes portes en métal s'ouvrent et laissent apparaître une silhouette, la mienne, avec un corps sur chaque épaule. Plus un bruit. Un silence absolu s'installe tandis que les gens me dévisagent. Je reprends ma marche en sifflotant, allant jusqu'à ma table. Je lâche le cadavre du prisonnier comme un sac à patates, tandis que je prends soin de déposer l'autre respectueusement. Tous les regards sont posés sur moi et les deux corps.

« Vous vouliez savoir pourquoi j'organise ce banquet maintenant et pourquoi votre présence est obligatoire. Voici la raison. Il y a des mois, j'ai reçu l'information que le Cipher Pol s'intéressait à Rokade.

« Impossible. On ne leur a rien fait.

Depuis quand les chiens du gouvernement ont besoin valable d'une raison pour agir ? Cette île est un repaire de pirates, de vermines. Ils n'ont pas besoin de plus. Le directeur du Cipher Pol 5 a lui-même émis une mission, celle d'infiltrer l'île, de saboter les réserves de nourriture pour que le peuple se retourne contre nous.

Contre-toi, tu veux dire.

Depuis le temps, vous n'avez toujours pas compris. Il n'y a pas de moi qui tienne, pas de toi qui tienne, pas de vous qui tienne, pas de nous qui tienne. Il n'y a que Rokade et ses habitants qui comptent. Si je tombe, combien de temps penses-tu que Rokade survivra au gouvernement mondial ?

On a survécu durant des siècles.

Et durant ces siècles, aviez-vous une supernova qui vous dirigeait ? Aviez-vous un pirate ayant trahi le gouvernement mondial, qui a affronté la marine, infiltré des QG de la marine, combattu des vices-amiraux ? Un pirate qui a créé des liens avec des supernovas qui font trembler le monde, et dont l'une d'elles est devenue empereur ? Aviez-vous un leader faisant parti d'une génération que rien ne semble pouvoir arrêter ? Le sort de Rokade, le sort de ses habitants, ainsi que le vôtre, est lié au mien. Que vous le vouliez ou non, et ce, depuis que j'ai posé le pied ici la première fois. Si tu ne me crois pas, Pat, libre à toi tenter ta chance.

Pour en revenir au sujet principal, plus tôt dans la soirée, on m'a informé d'un phénomène étrange, alors je suis allé vérifier moi-même. Quelqu'un était en train de saboter les réserves de nourriture de l'île. Cette personne a été appréhendée et conduite en prison. En me sentant arriver, cette personne a voulu s'enfuir, a tué le garde ici présent, mais voyant qu'il ne pourrait pas m'échapper, il a préféré avalé du poison pour ne révéler aucun secret. Ce traître, qui gît à mes pieds, est un membre du Cipher Pol. Les hommes du gouvernement mondial sont déjà ici. Quelles preuves ai-je ? Examinez le corps du garde, et vous comprendrez. Il a été tué par une balle. Mais aucune balle n'a été trouvée sur place, ou dans son corps. C'est comme si elle avait été retirée … ou n'avait jamais existée. Comment est-ce possible ? Le gouvernement mondial dispose de techniques secrètes et spéciales, l'une d'elles permet d'imiter les effets d'une balles. En propulsant son doigt assez vite, on simule l'effet d'une balle, et il est aisé de traverser un corps humain avec. Comment est-ce que je le sais ? Je l'ai subi plusieurs fois quand j'étais marin. Et je l'ai apprise.

Je me retourne, et devant tout le monde, je troue la table avec mon doigt, à la manière du Cipher Pol. Voilà pourquoi j'ai tué le garde et modifié légèrement l'histoire. Pour accuser le Cipher Pol et rendre plus crédible mon histoire. Les chefs de famille se lèvent et viennent vérifier si les blessures concordent. Pour les convaincre, je perce également le cadavre avec mon doigt. Les trous sont identiques. Ils n'en reviennent pas. Jamais ils n'auraient pensé que le gouvernement disposait de telles techniques. On a pu intercepter l'agent uniquement par chance. Ou peut-être bien que j'ai manigancé tout ceci, payer quelqu'un pour qu'il sabote les réserves de nourriture, se fasse prendre, et se suicide avec du poison en promettant de prendre soin de sa famille. Si tel était le cas, alors je serais un digne membre du Cipher Pol, n'est-il pas ? Les chats ne font pas des chiens et ma visite sur Drum puis le massacre qu'a fait l'agent du Cipher Pol m'ont appris que le gouvernement mondial ne recule devant rien pour faire pencher l'opinion publique. Alors ne devrais-je pas faire de même ? Plus c'est gros, plus ça passe.

« Voilà pourquoi j'ai du retard. Voilà pourquoi j'ai du sang sur mes mains. Maintenant, dîtes moi, vous qui êtes si forts, si intelligents et si nobles, est-ce que Rokade vaut le coup que j'arrive en retard ? Si cela avait été vous, aurez-vous pu comprendre et déduire les mêmes choses que moi ? Bien sûr que non. Vous restez enfermés sur votre île sans payer attention à ce qui se passe en dehors, sans voir que le monde continue de tourner et qu'il évolue sans vous. Vous restez ancrés dans vos systèmes archaïques, refusant toute évolution. Pire que cela, vous sabotez les projets d'évolutions. Vous piquez dans les ressources de l'île simplement pour accroître votre pouvoir. Si je le comprends, je pourrais éventuellement le tolérer. Mais que l'un de vous s'allie avec le gouvernement mondial, ça ne passe pas. Et jamais ça ne passera.

Qui oserait ? Nous sommes des criminels, pourquoi quelqu'un s'allierait avec le gouvernement mondial ?

Parce qu'il s'agit d'une tentative désespérée pour me voir quitter l'île définitivement, je suppose. Mais même en cela, le conspirateur a échoué. Pat', peux-tu éclairer nos lanternes, je te prie. Pour quelles raisons as-tu trahis l'île et vendu tes alliés au gouvernement ?

Quoi ? Moi ? De quel droit insinues-tu de telles accusations sans preuve ?! Ma famille travaille sur l'île depuis des générations, il n'y a pas plus fidèle que nous.

Donc un traître peut-être fidèle. Intéressant. Faîtes les entrer. »

Dis-je aux gardes à l'extérieur en sentant la présence de mes hommes de confiance. Ils avancent jusqu'à moi, les bras remplis de ce dont je les ai chargé de ramener. Ceux n'ayant rien baissent les yeux. On pose les livres sur la table, les caisses à ma droite, les prisonniers à ma gauche. Personne ne comprend ce qui se passe, excepté moi. Je n'ai pas parlé des détails de mon plan à mes hommes, j'ai tout gardé secret. Et j'ai bien fait, puisque j'ai changé le plan pour rajouter de la consistance à mon récit. Je veux les emmener à un endroit précis, à une conclusion, et aucune autre. Pour cela, il faut installer le terrain en prenant son temps, c'est ce que je fais depuis des jours.

Posté Lun 20 Mar 2023 - 10:31 par Clotho

Les prisonniers regardent Pat avec un air de supplication. L'ambiance redevient normale, les bougies reprennent leur activité, le vent a cessé et la chaleur est revenue.

« Donc tu dis ne pas être un traître, ne pas avoir vendu l'île au gouvernement pour me faire partir et pouvoir dominer l'île ? Tu t'en tiens à cette version ?

Je m'en tiens à la vérité, évidemment.

La vérité … Voilà un concept bien erroné qui change selon la personne qui raconte l'histoire. Je vais vous raconter une histoire, et les témoins ici présent rapporteront la vérité. Leur vérité. Reconnais-tu ces hommes, Pat ?

Je crois qu'ils travaillent au port.

Exact, ils travaillent pour toi dans le port. Ils sont chargés de gérer le flux des navires, de vérifier les cales, les marchandises déclarées … Figure-toi, que mon réseau d'information m'a également confié un petit secret. Sur tes ordres, ils sont chargés de prélever la dîme directement au capitaine. Est-ce vrai ?
Oui. »

Le pauvre homme enchaîné que je prends à parti n'en mène pas large. Il comprend que son patron est accusé de traîtrise, et que le sort des traîtres une fois révélés au grand jour n'est pas enviable. Surtout avec moi. Je demande aux autres, et chacun répond par la positive.

« Une bande de menteurs. Jamais je n'ai demandé une telle chose.

Donc, ce que tu dis, c'est que huit personnes se mettent à mentir et à t'accuser. C'est bien ça ?

Je ne sais pas ce que tu leur a fait, mais ils sont clairement contraints de mentir. Tu les as menacés. Je ne sais comm*/ »

Un violent coup de haki royal s'échappe de moi et vient frapper la salle. Les lambda sombrent dans l'inconscience, la bave aux lèvres. Mes hommes, les Tomé ainsi que les Runo sont épargnés. Ceux des Doti, Pika et Bert sont frappés et se retrouvent avec un mal de tête incroyablement carabiné.

« Je n'ai pas besoin de menacer les gens pour obtenir la vérité. Penses-tu qu'il y ai quelqu'un sur cette île capable de me mentir sans que je ne m'en aperçoive ? Tu ne peux pas me comparer aux gens auxquels tu es habitué. Mon niveau est tout autre. Rien que ma prime devrait te le rappeler. » Je regarde les prisonniers. « Vous ai-je, ou quelqu'un travaillant pour moi, menacer de quoi que ce soit avant d'arriver au banquet ? »
Non, non, jamais !

Donc, quand Pat dit que vous mentez en soutenant ma version, il ment. Est-ce que je comprends bien la chose ?

Oui.

Est-ce un crime de vouloir gagner un peu plus d'argent ?

Bien sûr que non. Je serais le premier coupable sinon. Mais défier mes ordres, taxer les navires et créer des impôts que Paul ou moi n'avons pas validés sont des crimes. Shino, peux-tu nous parler de ton travail un peu, je te prie.

Je travaille au port comme collecteur de la dîme pour les navires voulant accoster à Rokade. Il y a quelques mois, monsieur Doti est venu me voir pour me donner de nouvelles directives. Je devais lever plus de fonds, quitter à augmenter les prix et créer de nouvelles taxes, en oubliant la taille du navire et le nombre de passagers. Il m'a dit que j'aurais une commission sur chaque taxe. Il est revenu me voir un mois plus tard en me félicitant pour mon travail, mais en disant que je pouvais faire mieux. Il … Il m'a forcé à augmenter les prix jusqu'à des niveaux complètement stupides. »

Et tu l'as fait malgré tout.

Je ne suis personne sur cette île, lui est à la tête d'une des familles qui contrôle l'île. Il est mon patron. Si je le défie, je perds mon travail et ma maison. Si j'en avais parlé, qui m'aurait crut ?

Est-ce comme ça qu'un membre respectable de la piraterie doit se comporter ? Est-ce que quelqu'un t'a donné l'ordre d'agir de la sorte, Pat ? As-tu reçu des consignes te disant d'agir ainsi ? Parce que c'est la seule raison que je vois qui pourrait expliquer cette avidité. Mais non, personne ne t'a dit de le faire. Tu as agis de ton propre chef. Tu as volé les habitants de l'île, les passants et les navires. Tu as abusé de l'autorité que je t'ai donné pour augmenter tes profits.

Tu veux quoi ? Que je rende l'argent ? Espèce ou or ?

Je crois que tu n'as pas totalement compris la position dans laquelle tu es. Si tu l'avais fait pour reverser l'argent dans la création de navires, dans la défense de l'île, j'aurais pu comprendre. Mais tu l'as fait pas pure avidité. Mes hommes ont trouvé des cahiers, portant ton écriture, avec les chiffres. Ce qui est étrange, c'est que les chiffres ne correspondent pas avec ceux déclarés. A chaque fois, il y a de légères différences sur les pages. Peux-tu l'expliquer ?

Quelqu'un a changé les chiffres pour me faire porter le chapeau puis les a cachés chez moi.

Hum. Il ne me semble pas avoir dit où les cahiers ont été trouvés. Alors si tu ne les a pas écrit ou rangés toi même, comment peux-tu savoir où ils étaient ? As-tu une autre manière d'expliquer la différence qu'on trouve entre les deux versions ?

Tu mens ! Tu veux me faire porter le chapeau !

Qu'est-ce que ça m'apporterait de mentir pour t'évincer ? Tu ne penses pas que je pourrais simplement te tuer durant ton sommeil si je voulais me débarrasser de toi ? Penses-tu que je ne saurais pas calmer les mécontents de ta mort et mater une rébellion ? On reviendra sur le côté traîtrise tout à l'heure. Parce qu'évidemment, tu n'as pas pu agir seul. Une augmentation des gains du port est visible sur les registres. Pour que ça ne se voie pas trop, tu as payé des gens pour détourner le regard. Et comme chacun le sait, les finances de l'île passent par la famille Pika. N'est-ce pas Tomi ? »

Posté Lun 20 Mar 2023 - 10:40 par Clotho

Le temps que je parle, les gens se réveillent de mon haki pendant que je finis de parler. Les regards se portent sur le plus jeune membre du conseil des cinq. Ceux venant d'émerger ne comprennent pas pourquoi.

« Trafiquer un livre de compte est facile, n'importe quel abruti peut le faire. Trafiquer un livre de compte correctement pour que personne ne le remarque, par contre, c'est une autre paire de manche. Pour réussir, il faut quelqu'un expert en finances, qui maîtrise les chiffres comme personne, quelqu'un de la famille Pika en somme. Tomi, Pat et toi êtes amis, il me semble. Il est venu te voir pour un coup de main à trafiquer les nombres, et en échange vous vous partagez la somme.

C'est faux. Tu inventes tout.

Certes. Donc, les livres de comptes de 1629 et 1628 trouvés chez toi plus tôt dans la soirée ne vont pas montrer des différences par rapport à ceux des archives que tient Polochon ? Les nombres seront les mêmes à chaque fois ? Aucune erreur, aucun changement, aucun chiffre mal écrit volontairement, aucune rature, aucun effacement, rien ? Tout sera identique ?

Évidemment.

Étrange. Quand j'ai appris que le Cipher Pol voulait venir mettre la merde, j'ai demandé à Paul d'être plus prudent, et de traquer les données. Au fil du temps, il a réussi à se procurer un exemplaire de tes livres. Quand un comptable est venu comparer tes registres aux nôtres, il a remarqué de subtiles différences. Une fois ou deux, c'est une erreur. Mais tous les mois, depuis plus d'un an, c'est volontaire, un détournement de fonds. Ce qui est étrange, c'est que tes chiffres, que tu jures être vrai, correspondent avec ceux de Pat. Or, ce dernier a admis trafiquer les livres pour se faire plus d'argent. S'il a modifié les siens, et que les tiens correspondent, en déduire que tu as édité les tiens est logique. Maintenant, regarde-moi dans les yeux, et dis-moi que tu ne me voles pas. Regarde chaque personne ici présente, et dis-leur que tu ne détournes pas leur argent simplement pour ton avidité personnelle. Dis-leur que les berry sont entre de bonnes mains expertes, sages, incorruptibles. Mens-nous dans les yeux Tomi.

...

Tu ne sais pas quoi répondre. C'est normal, je serais pareil à ta place. Mais ce n'est que le début, car vois-tu, ce ne sont pas les seuls livres que tu as modifiés pour quelqu'un. Kath est également venu te voir pour la même chose. En regardant la liste des stocks depuis des mois, mes hommes se sont aperçu que chaque mois, des choses disparaissaient.

Laisses moi deviner, je les ai vendues au marché noir pour me faire de l'argent.

Je vois que tu as eu le temps de réfléchir.

Est-ce qu'il manque des provisions ? Oui. Est-ce que de temps en temps, j'en prends, oui. Mais pour soigner ceux qui ne peuvent se le permettre.

Donc tu admets voler l'hôpital. Mais tu clames que c'est dans un noble but, et non pour t'enrichir. Dans ce cas, pourquoi les registres que mes hommes ont trouvé à l'hôpital montrent que les chiffres ont été modifiés par rapport à la réalité ? Et oui, si tes complices sur place ont réussi à nous échapper, les archives, elles, n'ont pas bougé.

Est-ce que tu vérifies personnellement le travail des gens travaillant pour toi ? Est-ce que tu prends le temps d'aller voir les registres et les regarder page après page ? Bien sûr que non. Nous avons des postes à responsabilités, nous avons des gens pour nous aider, alors on délègue le travail. Je ne suis pas au courant du moindre de leurs gestes. S'ils trafiquent les registres, je ne suis pas au courant.

La technique de l'ignorance. Soit. Tu as raison en disant que je ne peux pas te relier à ça, puisqu'en effet, n'importe qui aurait pu modifier les registres d'entrées et de sorties. Mais est-ce que n'importe qui à accès à Tomi, Kath ? C'est Tomi en personne qui a validé les livres de compte de l'hôpital, c'est son écriture qu'on retrouve partout. Et du haut de sa personne, il ne travaille pas avec n'importe qui. Il n'y a que peu de personnes qui peuvent l'approcher sur Rokade. Tu l'as trouvé, tu lui as demandé de l'aide pour trafiquer les livres.

Tu n'as aucune preuve de ce que tu avances. Je n'ai rien fait de tout cela. »

Je ne peux pas le prouver, oui. Mais penses-tu que Tomi va prendre la faute sur lui, qu'il va assumer ta trahison et accepter les conséquences que ça implique ? Ou ne crois-tu pas qu'il va vouloir alléger sa sentence en me disant exactement ce que je veux savoir ? Lui n'a fait que modifier des chiffres, vous pouvez l'avoir fait chanter. Mais vous deux, Kath et Pat, vous avez volontairement trahi l'île et détourné une partie de ses revenus. Si tu avoues, Tomi, ta peine sera plus légère. Alors réfléchis bien. Cette offre expire dans soixante secondes. Passé ce délai, je considère que tu reconnais tes crimes et plaide coupable, avec les conséquences qui en découlent. »

Tous les regards de la salle se posent sur lui. Pat et Kath le regardent avec un qui le supplie de prendre des fautes sur lui. On peut voir son cerveau fumer d'où je suis. Accepter les erreurs, cela signifie accepter mon courroux, donc soit finir en prison jusqu'à la fin de ses jours, soit mourir, soit se faire mutiler. Alléger son crime en rejetant la faute sur ses camarades signifie avoir une sentence plus clémente, avoir une chance de ne pas finir en prison toute sa vie, de ne pas perdre de membre ou de rester en vie. Les différentes familles qui ont été amenées ici sont restées dans le fond jusqu'à présent. Quand je fais un signe, on les avance jusqu'au-devant de la scène, entre les chefs de famille et moi. Regarde bien Tomi. Regarde les otages à ma disposition. Et mens moi, vas-y. Plonge tes yeux dans les miens, et fais le choix le plus judicieux pour toi, ne sois pas stupide, ne les laisse pas t'entraîner dans un cercle vicieux. Tu es jeune, tu as la vie devant toi.

Posté Lun 20 Mar 2023 - 13:27 par Clotho

Spoiler, je sais déjà ce qui va se passer grâce à mon haki. Comme je l'avais deviné, puis vu avec ma vision du futur, Tomi lâche les informations dont j'avais besoin. Ces trois abrutis sont avides, cupides, lâches et n'ont aucune solidarité, c'est chacun pour sa gueule. Il avoue que Pat et Kath l'ont menacé lui et sa famille s'il ne trafiquait pas les comptes pour eux. Il avait peur pour sa famille. C'est qu'il se mettrait presque à chialer le morveux. Je dis morveux, mais on a presque le même âge, à dix ans près, quoi. Une fois qu'il a ouvert son clapet, impossible de lui faire fermer. Et voilà les deux autres qui se mettent à brailler en l'insultant, le traitant de menteur … Je pose mes fesses sur la table derrière moi.

« Assez. » Mon ton est froid et sans équivoque. Le premier qui parle avant avoir reçu l'autorisation meurt, voici les règles du jeu. « J'ai des témoins, des preuves, directes et indirectes contre vos manigances, tous les trois. Mais ce détournement de fonds n'est qu'un des problèmes de l'île. Il n'est ni le plus gros, ni le plus urgent. Ne pensez-vous pas que l'invasion d'un agent du gouvernement a la priorité par rapport à quelques berries ? J'ai beau me creuser les méninges, je ne vois pas dans quel monde un agent parvient à pénétrer sur l'île sans que tes hommes ou toi ne soyez au courant, Pat. Vous gérez les navires, vous les examinez, vous contrôlez les cargaisons, les arrivants. Vous avez la main mise sur le port et les quais. Comment quelqu'un pourrait-il passer outre tes hommes ?

Alors, oui, tu pourrais me sortir l'excuse que les agents du Cipher Pol sont entraînés, savent se camoufler et se déguiser, s'inventer une vie. Mais est-ce vraiment la seule raison ? Vois-tu, des trois qui posent soucis, tu es celui qui a le plus à gagner de mon départ de l'île. Tu récupérerais une partie des terres qui serait divisées entre vous trois. Connaissant ton appétit et ton caractère, cela ne te prendrait pas longtemps pour forcer les Tomi et Kath a te céder leurs territoires, ou leur prendre. Avec vos trois forces, supplanter les Tomé et Rune ne devrait pas être trop difficile. Ce qui te laisserait en maître de l'île. Avec cette idée en tête, j'ai mieux compris pourquoi un agent du Cipher Pol, venu sur l'île pour la saboter, avait un écusson de ta famille dans sa poche. »

Je lance l'insigne de la famille Doti sur le sol, devant eux. Ai-je une preuve qu'il était bien sur le cadavre de l'agent ? Non. Est-ce possible que je l'ai planté là moi-même ? Oui. L'ai-je ? Vous aimeriez bien cette réponse. Hélas, vous ne l'aurez pas, alors lancez les paris, et peut-être qu'un jour, vous aurez la réponse. Les bouches s'ouvrent, les regards sont choqués, horrifiés. Mon histoire est crédible, tout ce que j'ai dit est vrai. Sauf les parties que j'ai inventées ou sur lesquelles j'ai menti. Mais shhhhhh, ils n'ont pas besoin de le savoir. Chacune des personnes présentes est en train d'analyser les pièces du puzzle que je lui présente, de vivre l'histoire que je lui raconte. Je guide chacun de leur pas, comme un adulte apprenant à un bébé à marcher, et je les emmène dans la direction que je souhaite. J'oriente leurs pensées vers un homme, je leur explique un problème. Je pense qu'ils sont prêts. Il ne reste plus qu'à conclure. Pat tente de parler, mais il commence à se faire insulter de traître, de vendu et j'en passe. D'un geste de la main, je fais taire le vacarme avant de reprendre la parole.

« Pat Doti. Tu as détourné des fonds de l'île, taxé des personnes innocentes, magouillé pour accroître ton emprise sur l'île, fais chanter des gens pour ta simple cupidité, forcé des gens à t'obéir sous la contrainte, menacé des familles. Pire encore, tu as invité le gouvernement mondial sur cette île ! Sur notre île ! Tes crimes sont sans précédent. Mais je suis quelqu'un de magnanime, aussi, je ne vais pas te tuer, ni même te condamner. Ta sentence sera décidé ici et maintenant par les personnes présentes ! »

Mes paroles tombent comme une guillotine. S'il avait de l'espoir en entendant que je ne le tuerai pas, il a vite été balayé quand j'ai parlé de sentence. Puis il est redevenu content en entendant que les invités du banquet allaient décider de son sort. Après tout, jamais sa famille ne voterait contre lui. Et il dispose de deux alliés, et donc par extension de leurs familles. Trois voix pour sa mort, trois voix contre, rien ne se passerait. La vie reprendrait son cours.

« Vous qui êtes présents, vous avez entendu les accusations. Souhaitez-vous garder un voleur, un menteur et un traître parmi vos rangs ? Voulez-vous avoir comme dirigeant quelqu'un qui vous vend au gouvernement mondial pour accroître ses profits ? Quelqu'un capable de vendre sa famille, ses amis, son île natale mérite-t-il votre clémence ?! »

Un énorme non se fait entendre. Très peu de personnes dans la salle sont restées silencieuses. Même sa famille se retrouve dans une salle position. Ils ont envie de le soutenir, c'est normal, il est leur sang. Mais vendre l'île à la marine, c'est un crime impardonnable. Vouloir la détruire de l'intérieur, la saboter volontairement … ça ne passe pas, pour beaucoup. Il s'agit d'un crime au-delà du pardon. Pat gesticule, il parle, il supplie, il proteste. Mais en signe d'humiliation extrême, les gens se retournent quand il les apostrophe. Ils lui tournent le dos, ils l'abandonnent un par un. Seule sa famille le regarde, les yeux emplis de tristesse, de colère, de dégoût, de haine et de rage. Je m'approche de lui.

« Le peuple a parlé. La sentence est irrévocable. Tu es le maillon faible. »

D'un geste rapide, ma lame vient trancher sa tête pour le décapiter. Le sang gicle et arrose le sol tandis que les parties du corps tombent au sol. Je fais un signe à deux hommes qui viennent récupérer le corps. Je leur donne des consignes strictes. Les deux parties de son corps se retrouvent empalées sur un pic chacune, sa tête se trouvant à hauteur de ses fesses, le nez dedans. Un symbole classique de trahison et d'humiliation jusqu'après la mort. Son cadavre va rester exposé ainsi, des jours durant. Je me tourne à présent vers sa famille.

Posté Lun 20 Mar 2023 - 13:33 par Clotho

« Je sais faire preuve de miséricorde quand il le faut. Je sais que vous n'avez pas trahi l'île, vous n'avez probablement rien à avoir avec le Cipher Pol. Mais je ne peux pas prendre le risque de me tromper, les conséquences seraient trop grandes. »

D'un geste, une centaine d'hommes armés entre dans la salle et font feu sur la famille Doti. Les membres de cette famille essaient de se cacher sous les tables, derrière d'autres personnes. Trempant ses mains dans les carafes, Ben utilise son karaté aquatique pour les transpercer avec des balles faites d'eau, les prenant à revers. En moins d'une minute, les corps sont inertes, gisant dans une mare de sang. Hommes, femmes, enfants, aucune personne de la famille n'a été épargnée. Les quatre autres familles sont sous le choc, personne ne s'y attendait. Quant à moi, je garde le même air, impassible, comme si les tuer ne me faisait ni chaud, ni froid. C'est une tâche, et elle doit être accomplie, voilà tout.

« Tomi, Kath, vous avez comploté contre moi. Vous avez volé l'île à de nombreuses reprises, vous avez supprimé des biens, pris des choses qui ne vous appartenaient pas. » Ils se jettent à mes pieds et m'implorent. Leurs familles prennent peur et tentent de partir, seulement pour se retrouver bloquer par mes hommes. Sur les deux mille neuf cent pirates naviguant avec moi, près d'un quart se trouve à l'extérieur, bloquant les sorties et entrées. Je ne leur laisse aucune échappatoire. « Vos crimes ne sont pas aussi graves que celui de Pat, vous n'avez jamais vendu l'île. Vous n'avez fait que subir, d'après vos dires. Pourtant, les preuves recueillies dans la soirée et dans les mois précédents abondent dans l'autre sens. Vous avez été les instigateurs, les cerveaux. Tomi, tu as dis être innocent, mais ta sœur a mis le feu aux documents que mes hommes venaient chercher, et tes hommes se sont enfuit avant que les miens arrivent. Un vrai comportement d'innocent, n'est-il pas ? Et puisqu'il est impossible de savoir jusqu'où s'étend la corruption, il est temps de raser le passé et se concentrer sur l'avenir. »

Plusieurs autres salves partent quand j'ai fini de parler. Plus d'une cinquantaine de corps tombent au sol. Odin et Bob me regardent avec des yeux écarquillés. Oui, je vous ai menti. La purge était censée avoir lieu demain. Je vous ai induit en erreur volontairement, en plus de vous donner différentes heures. Ainsi, au cas où une information aurait fuitée, j'aurais ainsi su qui en était à l'origine. Je me suis fait avoir trop de fois pour ne pas avoir retenu la leçon. On dit merci le Cipher Pol. Parmi les familles exécutées, il reste les otages que mes hommes ont ramenés. Ils tremblent comme des feuilles et s'urinent dessus. Je viens de tuer la majeur partie de leur famille devant leur yeux, après tout. Et eux n'ont aucune idée du sort que je leur réserve. Je me tourne à présent vers eux.

« Du calme mes petits. Il ne vous arrivera rien. On va vous libérer, et vous pourrez retourner vivre normalement. Cependant, vous allez raconter ce qui s'est passé ici ce soir, et pourquoi j'ai agi ainsi. Quiconque trahit l'île, quiconque me trahit subira ce sort. Et encore, qu'ils s'estiment heureux, j'aurais pu être plus vindicatif, mais je suis resté gentil. Vous travaillez pour moi à présent. Maintenant, libérez-les, et qu'ils dégagent de ma vue. Ils me gâchent le repas. »

Mes hommes viennent retirer les menottes des prisonniers qui s'enfuient à toute jambe, ne croyant pas une seule seconde que je vais les laisser en vie. Les serveurs qui attendaient dehors ont tout entendu, et comme tout un chacun, ils sont choqués, ce qui est normal. Je leur dis d'amener le dessert pendant que mon armée retire les cadavres pour laisser les serveurs passer.

« Ne me dis pas que tu les a tués avant le dessert simplement pour en avoir plus pour toi ? »

« Je ne vois pas de quoi tu veux parler. »

On éclate de rire tous les deux, comme si le carnage qui venait d'avoir lieu ne nous touchait pas. Et c'est le cas. Est-ce qu'un lion demande à la gazelle comment elle va quand il plante ses griffes et ses crocs dans son cou pour la manger ? Est-ce que la tapette s'inquiète de l'état de santé de la mouche avant de l'aplatir sur la vitre ? Pourquoi devrais-je me soucier de la vie de quelques insectes que j'ai écrasés de mon pied ? Ils ne sont rien pour moi. Ils étaient des épines, je les ai retirées, fin de l'histoire. Un peu tremblant, les serveurs apportent enfin le sucré. Évidemment, une dizaine d'assiettes est apportée devant moi. Étrangement, il y a un peu de surplus. Je regarde cette magnifique part de bavarois aux fraises. La fine couche de confiture/gelée sur le dessus, d'un rouge vif, la mousse rose à souhait dont le parfum remplit nos navires, les fraises fraîches faisant le tour du gâteau, le biscuit sablé en dessous qui maintient le tout. Je plonge ma cuillère dans la première part et porte le tout à mes lèvres. L'odeur s'intensifie. Et la première bouchée donne le ton. Ça fond en bouche, c'est sucré, fruité, délicat, mousseux et granuleux à la fois. J'a-do-re.

Le reste du repas est étrangement calme, plus personne ne parle, à part à ma table. On a de bons vivants parmi nous, et voir un tas de cadavres ne nous gêne pas, on a vu et fait pire. Les familles Tomé et Runo discutent à voix basse, inaudibles d'où je suis. Ils doivent se demander s'ils sont les prochains. Qu'ils se rassurent, si je voulais plus de dessert, je les aurais fait tuer avant que le bavarois soit servi. De là à dire que j'ai tué des hommes pour un dessert, il n'y a qu'un pas. Mais est-ce que la vérité est si loin de ça ? Est-ce une étrange coïncidence ou bien est-ce que tout a été prévu par mes soins ? Je ne suis pas un mafieux, certes, je vous l'accorde. Mais j'ai côtoyé l'agence gouvernementale assez longtemps pour apprendre deux rois petits tours. Je sais que s'il n'y a pas de preuves allant dans mon sens, je n'ai qu'à en placer ici et là, et faire disparaître celle qui me gênent.

Oui, j'ai payé un homme pour qu'il sabote nos réserves de nourriture, se fasse prendre et se suicide, se faisant passer pour un agent du Cipher Pol. Oui, j'ai tué un garde innocent pour ajouter du poids à cette histoire. Oui, mes hommes ont planté des preuves dans les endroits qu'ils ont fouillés. Oui, ils ont également trafiqué quelques livres de compte pour corroborer mon histoire. Oui, j'ai placé l'insigne de la famille Doti sur 'l'agent du CP'. Oui, je suis un monstre. Qu'est-ce que vous allez faire ? Rien. Parce qu'il n'y a rien à faire. Le repas se termine rapidement, et chacun retourne à ses occupations nocturnes. Pour ma part, je dors comme un bébé cette nuit-là. Avoir éliminé des soucis, c'est fou comme ça soulage l'esprit.

Dernière édition par Clotho le Mar 21 Mar 2023 - 9:08, édité 1 fois

Posté Lun 20 Mar 2023 - 13:38 par Clotho

Dimanche matin, des cris résonnent à travers l'île. Il y a du sang partout, et une ligne de cadavres faisant plus d'une centaine de mètres de long. Ces cris me tirent de mon sommeil, malheureusement. Mes hommes ont aligné les cadavres des membres des trois familles tués, qu'il s'agisse de femmes, d'homme, d'enfant, de vieillards, il n'y a eu aucune discrimination de faite. Je me lève, m'habille et me prépare pour aller au travail, puis je sors de chez moi. Je me dirige dans la salle de réunion, là où j'ai fait livrer les gâteaux restants hier soir. Je prends un petit-déjeuner plein de calories. Beaucoup trop de calories, mais je m'en fou, c'est trop bon. Une heure plus tard et quelques dizaines de parts avalées, je suis repu. Je m'accorde quelques instants, puis je prends un den den, active le communicateur pour diffuser ma voix à travers toute l'île. Il est temps de finir le plan, le complot, dans le complot qui est lui-même dans un complot.

« Chers Habitants de Rokade, bonjour. J'espère que vous avez passé une bonne nuit, parce que malheureusement, je vais gâcher votre matinée. Hier soir, j'ai tenu un banquet pour discuter de l'avenir de l'île avec le conseil des cinq. Malheureusement, peu avant que je n'y rende, un agent du cipher pol, une agence d'espion gouvernementale, a été surpris. Il a été appréhendé par nos forces, mais a réussi à tuer un de ses gardes pour essayer de s'enfuir. Me sentant arriver, il a préféré se donner la mort plutôt que de parler. Certaines techniques qu'il a utilisées ne laissent aucun doute quant à son appartenance au gm. Après l'avoir fouillé, j'ai trouvé un badge sur lui, celui de la famille Doti. Oui, vous avez bien entendu. Je me suis donc rendu au banquet pour confronter Pat.

Il a effectivement donné des informations au gouvernement mondial et l'a fait rentrer sur l'île. J'ai trouvé des éléments compromettants pour lui, je les ai exposé aux personnes qui étaient présentes. Et ces dernières ont décidé du sort de Pat, la mort. Malheureusement, la corruption ne s'étendait pas qu'à lui seul, sa famille proche était touché. Il a donc fallut arrêter la gangrène en coupant les parties touchées. Mais ce n'est pas tout. Cette soirée était censée marquer le début d'une nouvelle vie pour l'île, un renouveau qui allait insuffler de l'inspiration à chaque habitant. On allait discuter de sujets sérieux, chacun allait pouvoir donner son avis.

Mais il y a des mois, mes hommes ont découvert l'existence d'un complot visant à me faire quitter l'île et l'abandonner pour qu'ils puissent régner dessus. Les familles Doti, Pika et Bert ont colludées ensemble, détournant de l'argent, imposant des taxes qui n'avaient pas lieu d'être, volant du matériel pour le revendre au marché noir, changeant les chiffres des registres. Ils ont volé l'île. Ils vous ont volé. Ils nous ont volés. Tout ça dans le but de diminuer mon pouvoir, pour inviter le gouvernement mondial sur l'île, et me faire partir. Ils ont vendu Rokade aux forces gouvernementales ! C'est inadmissible ! Impardonnable ! Alors ils ont été punit en conséquences.

Ils ont menti, volé, trahit, brisé la confiance qu'on leur accordait. Ils ne méritaient rien d'autre que la mort. Les corps que vous pouvez trouver sur le sol à travers l'île sont ceux de traîtres à Rokade. N'ayez aucune pitié envers eux, aucune compassion. C'est le sort réservé à toute personne ayant des idées similaires. La trahison n'est pas tolérée et le ne sera jamais. Si vous avez des souhaits, vous pouvez les formuler sans problème. Et si je consulte les familles, ce n'est rien de plus, une consultation amicale. Rien ne m'obligeait à les écouter, mais je le faisais, dans le bien de Rokade, de notre île. Il semblerait que ma confiance ait été mal placée. Alors désormais, je vous le rappelle. Rokade n'est pas une démocratie. Les choix concernant l'île n'appartiennent qu'à moi. Ceux n'étant pas d'accord sont libre de partir. Mais ceux luttant pour affaiblir l'île seront traqués et mis à mort sans merci. Tenez-vous le pour dit. Je reste un pirate, et Rokade est une île de pirates. Que le GM aille se brosser ailleurs ! Ici, c'est chez nous. Et on le défendra contre les envahisseurs ! »

Je termine le discours en y mettant les forces, et en rappelant à tous que je fais partie de l'île. J'espère les avoirs remontés un peu, et qu'ils ont compris qu'aller contre moi, ce n'est vraiment pas bon pour leur santé. Je doute que quiconque soit assez con à présent pour s'opposer à moi. Et dans le cas où ils oublieraient, ma prime le leur rappellera. Je glisse un message à Paul en lui disant de payer discrètement le type que j'ai fait passer pour un agent du Cipher Pol, et publiquement le garde que j'ai tué, en le faisant passer pour un héros qui a voulut arrêté un agent du gouvernement. Bon, maintenant, il reste la réorganisation de l'île à faire, la redistribution des pouvoirs, la répartition des biens confisqués/volés ... Je vais laisser Paul s'en charger, moi la bureaucratie, ça me gonfle. Les familles Tomé et Runo vont récupérer une partie des places vacantes, mais la majorité ira à Polochon, évidemment. Il me représente, je ne vais pas diminuer son autorité, ça reviendrait à me saper moi même.

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