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[RP Équipage] Nuit rouge

Rappel du premier message :



INFORMATIONS HORS RPS


Rappel des couleurs des dialogues

Côté journalistes:
Tintin, le reporter. Goldenrod
Carole, la camerawoman. Lightcoral

Côté chasseurs de primes:
Kuro Tekana, le responsable sécurité de la B.N.A. Black
Johnny, chasseur de primes 01. Darkolivegreen
Willy, chasseur de primes 02. Olive
Michelle-Angela Di Buonarroti, chasseur de primes 03. Darkseagreen
Maria "Sœur Carnage", des Black Templars. Olive
Klife "Jet", des Black Templars. Cyan
Julia Himlong "L’ensorceleuse", des Black Templars. Navy
Sbire de Kuro 01. Indigo
Personnes lambda. Rien

Côté Ombres du Chaos:
Aoi D. Nakajima, Capitaine. Darkred
Natacha O. Boréas, navigatrice. Palevioletred
Marianne D. Méria, cuisinière. Deeppink
Kusanagi, sabreur. Red
Shiro, compagnon de Kusanagi. Crimson
Porco, Maître-charpentier. Brown
Ulcky Yuan, charpentier. Blue
Léténa D. Vilkas, naturaliste. Royalblue
Léténa D. Vilkas possédée par la Malédiction Kitetsu. Royalblue
Zarechi Ozuka, médecin. Darkgreen

Côté civils:
Musashi, Maître sabreur. Orange

Côté pirates solitaires:
Galowyr Dyrian, loup solitaire. Red

Côté Écumeurs des Mers:
Marshall John, Capitaine. Saddlebrown
Ariel, seconde. Chocolate

Carte de Whiskey Peak


Dernière édition par Aoi D. Nakajima le Sam 22 Fév 2014 - 12:57, édité 35 fois
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Remous fugaces, poisson effrayé
Souvenirs de l'enfer
Sous la surface, une île à l'horizon
    Kuro … Galowyr n’était pas spécialiste des langues étrangères, mais il pariait sans hésiter un billet que ce nom stupide devait signifier ordure dans un infâme et lointain patois. On avait dit pas les prénoms ? Au temps pour moi on continue.

    Bref, cette ordure de Kuro avait encore un atout dans sa manche. Qui tenait plus du vingt et un que du deux si vous voyez ce que je veux dire. Du genre à vous inventer des nouvelles pièces pour reprendre le contrôle du plateau. Ah oui on m’avait dit de plus filer la métaphore du jeu d’échec. Enfin si tu préfères suite à une superbe combinaison de jeu les chasseurs de prime reviennent dans la partie. Le problème champion c’est qu’ils reviennent même un peu trop forts. Ouai on était passé de l’équipe de défense à l’équipe d’attaque et on sentait la différence. Et à moins d’un super bol, les pirates allaient dérouiller.

    Les canons à eau crachaient l’horrible liquide sur lui et Aoi. Le borgne n’avait jamais aimé l’eau. Déjà ça lave, ça ne soule pas et c’est le plus souvent gratuit. Toujours se méfier des trucs gratuit ça cache un truc malsain. Mais depuis qu’il était devenu un homme-sable, l’eau était pire qu’un truc immonde et quasi inutile. C’était son pire ennemi. L’antagonisme ultime. Mais pire que ça, la chaleur du corps d’Aoi (un grand salut à tous les esprits mal placés), faisait évaporer l’eau plongeant la place sous la vapeur.

    Avec un œil, on ne voit déjà pas forcément super bien. Bah imaginez avec un seul œil plongé dans le brouillard. Ouai niveau champs de vision, on est presqu’au niveau d’une taupe avec les yeux bandés. Et pourtant le borgne se sentait étrangement bien. Il aspira sur sa cigarette attendant l’assaut. Qu’ils viennent.

    Bah ils ne se firent pas prier nos amis les rasoirs. Sans même que Galo ne le sente venir, un ennemi jailli de la brume. En même temps il sentit trois piqures dans son dos qui provoquèrent une profonde douleur dans tout son corps. Suffisamment pour lui faire perdre son attention, un coup de pied au visage vint lui rappeler la règle numéro une des combattants. Tous en cœur : ne jamais perdre son adversaire des yeux. A peine remis sur ses pieds, un nouveau type surgissait du brouillard. Bien plus rapide que le précèdent. En plus bestial surtout. Le type bondit pour le mordre à la gorge. Se protégeant de son bras non crocheté, les dents ou plutôt les crocs du rasoir vinrent se planter dedans. Son adversaire lui jeta un regard satisfait avant de disparaitre de nouveau dans la brume. Ces types ne plaisantaient pas.

    Pourtant le borgne souriait toujours. Malgré les aiguilles plantées dans son dos, malgré la plaie sur son bras, malgré le sang qui commençait à couler de ses blessures, malgré ces foutus jets d’eau il ne pouvait s’empêcher de sourire. Comme cet idiot du QG de South Blue. Mais si Smile avait sans doute ses raisons de sourire. Le borgne avait les siennes.

    La douleur. Ce liquide chaud et gluant qui coulait le long de son bras, le gout ferreux dans sa bouche. Tout cela lui semblait soudainement si agréable. Non pas par plaisir. Non la souffrance de son corps, était la preuve indubitable qu’il était encore en vie. Il n’avait pas vécu depuis son départ d’Union John. Il n’avait été qu’une carcasse mouvante, un pauvre type sans volonté. Une machine sans âme tournant à l’alcool et au tabac. Son cœur meurtri s’était fourvoyé dans un simulacre de passion avec Nausicaa. Et il avait atterri ici. Il s’était lancé dans un ultime baroud d’honneur pour sauver les ruines de son ancienne vie.  

    Voilà maintenant qu’il revivait par là où il était mort. Oui vivre s’était combattre. Vivre s’était souffrir. Vivre s’était lutté quotidiennement contre la mort. Chacun trouve un moyen de mené cette bataille. En construisant une famille, en luttant pour la justice, en emmagasinant de l’or, en se perdant dans la recherche effrénée de la gloire. Lui avait choisi sa propre voie. Une danse endiablée avec la plus mortelle des cavalières. Quand il y repensait, il n’avait fait que ça. Depuis Goa et le Grey Terminal jusqu’à aujourd’hui’hui, il n’avait fait que frôler la mort jour après jour. Son aventure avec les Bloody Sorrow avait été la plus joyeuse des parenthèses à cette vie d’éternel rescapé. Mais chasser le naturel, il revient au Galo dit-on.  

    Voilà pourquoi il était encore là alors que dans les prisonniers qu’avait fièrement affichés Kuro, aucune trace de Drogo. Si son capitaine n’était plus là, il n’avait plus de raison de vivre. Il retombait dans l’étreinte du néant. Et bien il allait se perdre dans ses bras. Il était sans but, sans famille et sans équipage, que lui restait-il ? Cette douleur lancinante et l’adrénaline qui commençait à parcourir son corps. C’était pour cette sensation qu’il devait continuer à vivre.

    Tu dois être terrifié non ?

    Maintenant que l’on peut te toucher tu ne peux plus rien faire contre nous. Combien ça fait de temps que tu n’as pas pris un coup logia ?

    Tu ne peux rien face à nous. Nous sommes l’élite des rasoirs de Whiskey Peak, nous sommes la garde de personnel de Kuro-sama, et maintenant que nous pouvons te toucher notre victoire est assurée. Prépare-toi à mourir.


    Des menaces de mort de la part de types planqués dans la brume. Pour qui ces types se prenaient ils ? La peur tu dis ? Pauvre imbécile qu’est-ce qu’un type comme toi connait de la peur ? T’as vécu seul dans l’endroit le plus sordide au monde ? Ton père a-t-il été tué sous tes yeux ? T’as déjà affronté en duel Mizukawa ? Non. La seule chose dont Galowyr avait peur s’est d’avoir vécu toutes ses épreuves pour rien. Mais ça non plus tu ne peux pas le comprendre.

    L’autre taré qui ressortit de la brume. Crocs en avant. Il dégusta de nouveau, mais pas de la même façon. Le borgne lui décocha un coup de pied circulaire en pleine tête, l’obligeant à la retraite.

    Le désert c’est la solitude et la mort. Il ne brûle pas, ne crie pas, n’explose pas. Il est d’un silence quasi religieux. Cependant il avance. Grain de sable par grain de sable. Il recouvre des contrées autrefois verdoyante. Peu importe les jets d’eau, les crocs, les aiguilles, la douleur ou même la mort, on ne l’arrête pas. Les hommes, les bâtiments, il prend tout. C’est une force aussi discrète qu’implacable. Et le désert c’est moi. Alors gesticulez autant que vous voudrez. Frappez-moi autant que vous le pourrez.

    Cette nuit le désert vous emportera tous.

    La brume était moins épaisse, une silhouette dodue sorti de l’ombre. Le gros pris son inspiration, puis soudain des flammes jaillirent de sa bouche. Un cracheur de feu. Le borgne croisa les bras devant son visage pour se protéger des flammes. Humide et arrosé comme il était les flammes n’étaient pas les plus dangereuses. C’était l’heure de la contrattaque. Cependant des mains sortirent du sol et s’agrippèrent fermement à ses pieds. C’est alors que le troisième lascar, l’homme aux crocs acérés jailli à son tour du sol, pour planter sa patte dans son abdomen. Sombre idiot. Les chiens de ton genre ont besoin d’une bonne laisse. La chaîne de son crochet jaillit fendant le brouillard ambiant. Avant de s’enrouler autour de la taille du chasseur de prime. D’un mouvement rageur du bras, le borgne l’envoya valser dans le décor. Puis de sa main, il attrapa l’un des poignets qui l’immobilisait.

    Caricia del desierto.

    Toi mon garçon, tu ne vas pas tarder à vouloir boire l’eau qui se trouve à la surface.

    Spoiler:
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    Un sabreur sait quand vient la fin. Il sait ce genre de chose. C'est son sabre qui lui dit. Alors, Musashi, qui écoute sa lame, sait que le moment est venu. Le moment de rejoindre celui qu'on lui a arraché, des années plus tôt. Il est temps de mettre tout de côté, tout ce qui l'entravait. Il n'est plus que lui et il rejoindra son frère pour marcher à ses côtés, sous les cerisiers en fleurs.

    Il tombe en arrière, le regard vide, les bras écartés. Écartés pour embrasser son frère disparu. Mais celui-ci le questionne du regard. Pourquoi ? Pourquoi est-ce lui ? Pourquoi ce n'est pas l'autre ? Pourquoi n'est-il pas là ? Il est désolé. Il a tout fait. Mais son frère secoue la tête. Il n'a pas tout fait. Il reste encore une chose à faire. Car un sabreur n'a perdu que dans la mort. Et que tant que cette mort n'est pas venue, il reste un maitre du sabre dans le monde des vivants.

    Oui, il lui reste à faire ce qu'il n'a jamais fait. Ses sabres se plantent dans le sol, comme pour arrêter sa chute. Et c'est ce qui arrive. Le meitou glisse entre ses gencives pour que la pointe soit dirigée vers Kusanagi. Et alors, il se propulse en avant, tournoyant sur lui même, dans le seul but d'embrocher son adversaire. Aucune tentative de fuite, aucune volonté de se préserver. Juste celle de tuer. Et alors qu'il se trouve dans les airs, tournoyant. Alors que l'on ne peut savoir s'il parviendra à transpercer le pirate, Musashi est déjà dans les bras de son frère. Heureux, en quelque sorte. Tandis que ses yeux ont été voilés par Dame la Mort.

    ***

    La fin de Musashi ne passe pas inaperçue, non loin. Dos à dos, Maria et Klife échangent un regard qui en dit long. L'absence de Julia fait clairement défaut. C'est elle qui doit harceler les adversaires par sa rapidité et le tranchant de son épée. Sans son armure, Klife a perdu son avantage. Sa force brute reste grande, mais que peut-elle valoir quand, avec son armure, il n'est pas parvenu à vaincre.

    Non. C'est inutile. Et il est une règle que les Black Templars savent suivre, car c'est la règle qui permet de rester en vie. Quand la situation est à leur désavantage, il ne vaut pas mieux y rester trop longtemps.

    Solution B. Le repli stratégique vers le QG. Une fois cela fait, ils aviseront. Ils pourraient même être amenés à évacuer l'ile si Kuro n'a pas su vaincre les logias. Du coup, Maria fait sauter des grenades fumigènes à ses pieds, leur permettant de prendre la fuite par les toits avec rapidité, leur donnant une bonne avance. Délester de son armure, Klife est plus rapide. Et Maria n'est pas à la traine non plus, faisant attention à fragiliser les toits sur son passage pour empêcher toute tentative de les suivre de trop prêts.

    Non loin, leurs yeux finissent par s'apercevoir que l'enfer a élu domicile dans le monde des vivants.

    ***

    Julia n'est pas loin de l'enfer, mais compte bien rafraichir ses flammes. Si seulement les loups n'étaient pas de sortie. Il lui en en faut beaucoup pour la surprendre et le bluff de Léténa ne touche pas. En même temps, est-ce crédible qu'une pirate aussi inconnu puisse faire des lames d'airs ? Surement pas. La cible est très claire pour l'assassine des Blacks Templars qui dévorent la distance qui la sépare des dits tuyaux en un instant. Les lames se rencontrent dans un crissement aigu. Les tuyaux sont saufs. Pour l'instant.

    Car Julia fatigue. Et même s'il est plus efficace en situation de fatigue, il y a des limites à ne pas franchir. La salle trempée d'eau en devient glissante et ce qui arrive pour l'assassine plus habituer au déplacement silencieux qu'au patinage. Elle plante son sabre pour se rééquilibrer. Directement dans un tuyau. Le trou détourne un filet d'eau puissant qui vient cracher sur Léténa, l'envoyant bouler plus loin.

    Pas loin, ça gueule qu'il faudrait arrêter avec les trous dans les tuyaux. Déjà qu'ils ont perdu la moitié du débit, un peu plus et c'est mort. Presque heureusement, Hathor est parti trop loin pour le jet. Et de l'autre, dans le brouillard, les rasoirs semblent maitriser leur sujet avec le bac à sable. Du coup, les servants aux canons à eau ne savent plus sur qui tirer.

    Sauf en bas. Il y a un type qui commence à devenir chiant avec son ancre. Du coup, c'est pour lui et sa sirène que l'eau est balancée. Les deux pirates sont dans une situation compliquée pour se défendre. Mais en même temps, il est difficile de les tuer. Il y a encore quelques tireurs qui s'y essayent. Les autres, ils montent dans le bâtiment histoire de couper en morceau le chien errant qui fait des nœuds dans les tuyaux.

    ***

    Une peintre est dans la mouise. Mais une peintre reste une peintre. Et un moment, il faut oeuvrer directement sur sa toile. Puisque deux adversaires semblent vouloir s'unir pour la trucider, il est intéressant de retourner ces convictions. Michelle-Angela, faisant mine de fuir, attaque soudainement au corps à corps. Ses deux adversaires savent se défendre et ne manquent pas de lui faire gouter l'amertume de son sang. Avec un peu de joie, tout de même, puisque deux marques arborent maintenant les fronts des deux comparses. Le noir de la trahison. Allez-y, mes chères. Trahissez-vous. Pendant ce temps, Michelle-Angela se traine vers Kuro, ses blessures l'handicapant gravement. Peut-être qu'elle pourra être encore utile.

    ***

    Kuro aurait bien besoin d'aide. Et depuis tout ce temps, il n'espérait qu'une seule chose : que la marine lui envoie des résultats. Et si la vigie ne lui a toujours rien communiqué, c'est que l'horizon est vide de toute voile bienvenue. La cavalerie arrive toujours en retard, c'est bien connu. Un adage qui reste en travers de la gorge de Kuro qui, elle, a l'avantage de ne pas être brulée.

    Sans réel soutien et face aux vagues de magma, Kuro se sent seul. Une certitude le maintient dans un relatif optimiste : Hathor a décidé de s'amuser avec lui. Il aura probablement l'occasion de profiter de ses lubies. Derrière lui, c'est bientôt le bras de mer qui traverse l'ile qui finit par arriver. Océan d'un côté. Mer de lave de l'autre. Kuro se sent en trop dans cette rencontre volcanique. Hathor aussi. Ça fait trop artificiel à cause d'elle.

    Encore des pas en arrière. Et c'est Kuro qui se retrouve les genoux dans l'eau ; son allié. Quelques lames d'airs pour appâter son adversaire, la conduire à se confronter à l'océan lui même. C'est bon pour l'égo. Et en profiter pour attaquer. Profiter de la lutte des éléments pour porter un coup à l'aide de son granit marin et de sa lame.

      Rappel des techniques du Color Trap:
      Rappel des techniques du Karaté Aquatique:
      Sur la rive droite, du côté des Écumeurs des Mers

      John et Ariel font tout pour se protéger des canons à eau et des chasseurs encore vivants qui tentent de les découper en morceaux. Planqués derrière un mur, le capitaine des Écumeurs explique à sa seconde pourquoi les Ombres du Chaos sont là. Il lui fait un résumé de la situation. Il lui avoue même qu'il projette après leur délivrance de finir leur jour à Armada. Cette nuit rouge va changer des vies...

      Je vais te donner une mission, Ariel. Tu vas faire le tour de l'île en commençant par le bras de mer au centre. Tu vas ainsi couler tous les navires, sauf celui des pirates. Il ne faut qu'aucun chasseur de prime quitte Whiskey Peak. Et surtout, avertis-moi par Den Den Mushi si tu vois une voile à l'horizon. On ne sait jamais si du renfort est prévu ou non. Et il vaut mieux être prudent.

      John lui donne un escargophone. La sirène commence alors à partir. Elle ne fait pas cinq pas que son capitaine la rappelle.

      Ariel?

      Elle se retourne immédiatement, comme si elle voulait l'entendre une dernière fois.

      Oui?
      Sois prudente, tu veux? On a déjà perdu beaucoup d'hommes comme ça. Je ne supporterais pas ton absence une fois de plus.

      Elle lui sourit et fait un mouvement de tête. Et rapidement, elle disparaît dans la brune. Quant au capitaine des Écumeurs, il demande à ses nakamas encore vivants de lutter contre le reste des chasseurs de prime et de sauver les blessés, ainsi que Shiro. Après avoir ramassé des armes des défunts CdPs, les pirates peuvent enfin se défendre plus facilement. John se dirige ensuite vers Natacha et Marianne qui cherchent depuis un moment maintenant à s'entre-tuer. Il crie pour détourner d'abord leur attention vers lui.

      Hé! Vous deux. Arrêtez ça. Tout de suite!
      De quoi tu te mêles, toi? Je ne peux m'empêcher de trahir mes amis!!
      Ouais, Natacha va payer!
      Je sais qu'on est à peine amis tous les trois, mais vous ne pouvez pas trahir votre capitaine! Pas maintenant.

      Constatent la marque sur leur front, John comprend. Si elles veulent se tuer l'une l'autre, il sait qu'il faut leur dire le contraire pour conjurer le sort. Il est resté sur l'île déjà bien avant les Ombres et il connait Michelle-Angela.

      Votre capitaine vous ordonne de vous tuer.
      Je ne peux pas. Il est hors de question que je lui obéisse, une fois de plus.
      Jamais. Aoi n'est pas ma capitaine.

      Ça semble marcher. Les femmes se regardent, maintenant. Alors, John continue.

      Et elle vous somme une dernière chose. Ne vous grattez pas la tête.

      Légèrement perplexes, les deux femmes agirent exactement à l'inverse de la demande de John. Et hop, elles effacent le symbole sur leur front. Elles réalisent tout d'un coup qu'elles ont été enchantées, tout comme Aoi, ce qui alimente alors encore plus leur désir de vengeance. Maintenant, elles veulent à tout prix tuer cette peste de Michelle-Angela. À part sa capitaine qui est en tête de liste, la navigatrice elle est la suivante parmi les personnes qui haïssent profondément cette peintre. Elle prend la parole.

      Marianne. Va aider notre louve. Elle est sûrement en difficulté. Quant à moi, je vais poursuivre cette maudite artiste et l’empêcher d'utiliser ses sorts contre notre capitaine. Et je la tuerai de mes propres mains.

      Marianne fait signe de tête qu'elle a compris et accepte. Elle part ensuite sans un mot en direction du duel entre Julia et Léténa. Un peu plus tard, la cuisinière rencontre une petite troupe de chasseurs. Sa progression est alors ralentie. Finalement, elle parvient à atteindre Léténa après un combat. Quant à Natacha, elle ramasse un mini-canon et court en direction du bras de mer. Elle emprunte un autre chemin en espérant couper celui de la Miss Couleur. Elle débouche alors d'une rue, et la voyant, elle tire avec son gros calibre comme une traître dans son dos, sans la moindre sommation et hésitation.

      Sur la rive droite, du côté des Ombres du Chaos

      Il est possible que nos attaques à distance ne servent à rien, mais il n'est pas plus avantagé en venant vers moi. S'il privilégie le contact, il est mort. Pourtant, il fait l'erreur de m'attaquer une fois de plus. Il tente un assaut avec ses deux engins. Je bloque sa tige avec ma lame et je laisse volontairement son coup de sabre me traverser. Son arme blanche fond alors dans mon corps. Instantanément. Il ne lui reste plus que le Granit Marin pour me tuer. D'un petit bond en arrière, il recule d'un demi-mètre. Il est prêt à trouver autre chose pour m'avoir.

      Est-ce que c'est prudent de continuer ce petit jeu?
      Je suis obligée de rentrer dans son terrain de jeu. Un piège certain. Ayant de l'eau jusqu'aux chevilles, je me retrouve légèrement affaiblie. Mes techniques se retrouvent affectées. Je tente de faire un Red Hell pour empêcher mon adversaire de venir à moi, mais c'est inutile. Le magma se solidifie quasiment instantanément. Même si je ne peux pas fondre son Granit Marin ou être à mon maximum dans l'eau, je reste une menace sûre. De plus, Kuro n'a plus qu'une arme à la main. Désormais, il est dans une très mauvaise posture. Il va droit à sa perte! On poursuit notre lutte malgré tout avec acharnement. Et c'est lui qui survit, il est sur la défensif depuis qu'il a perdu son arme.

      Les attaques de Kuro sont faibles. Ses mouvements sont rapides, mais insuffisants. Ses enchaînements sont fourbes, mais inefficaces. J'ai l'impression qu'il ignore à qui il a affaire. Depuis tout à l'heure, il devrait le savoir. Depuis sa vilaine brûlure au visage, il devrait comprendre. Mais cet imbécile est têtu. Il s'en prend à un volcan en furie. Il se mesure contre l'impossible. Je suis l'indomptable, le chaos. Qui peut se vanter d'avoir contrôlé un jour Dame Nature en colère? Je suis la tempête inarrêtable et insaisissable. Je déferle sur lui tout mon courroux comme un terrible tsunami.

      Qu'espères-tu pour ne pas prendre la fuite, Kuro Tekana? Un secours extérieur? La gloire, peut-être? Qu'importe ce qu'il te retient, tu vas mourir!

      Kuro est insensible. Il ignore mes propos. Il se donne à fond. Il se concentre sur son objectif. Il retrouve son énergie et sa volonté. D'un coup, il me touche assurément avec sa tige, ce qui m'envoie en arrière. Le chevalier noir ne perd pas de temps, il saute vers moi. Du bout de son engin, il vient l'enfoncer sur ma gorge. Aussitôt, mes pouvoirs sont complètement annulés. Je tombe le dos sur le sable de la plage. L'eau entour mon corps affaibli. Je me rends compte que je suis dans une très mauvaise passe. Ce retournement de situation m'horrifie. À défaut de me saigner en me coupant la peau, Kuro appuie fortement sur sa tige. Il veut que son Granit Marin sur ma gorge me transperce le cou. Suffoquant, je tente de me débarrasser de son arme. Je pose mes mains sur l'un de ses avant-bras pour l'empêcher de continuer. Je vois son visage entièrement balafré par la brûlure que je lui ai faite tout à l'heure. Je me demande comment il a fait pour survivre à ça. Pourquoi maintenant c'est à mon tour de subir? Le chevalier noir se souviendra de moi à l'avenir si je ne parviens pas à le tuer cette nuit. Cette blessure l'empreindre à vie comme on marque au fer rouge un pirate sur son bras d'une lettre "P".

      Soudain, Ariel sort de la mer derrière mon adversaire. Elle balance aussitôt son attaque sur lui.

      Yabusame!!

      La femme-poisson tire des flèches d'eau mortelles dans le dos de Kuro et replonge aussitôt faire sa mission. Le chevalier noir courbe alors son dos en arrière à cause de la douleur inattendue. Retrouvant alors les capacités de mon Fruit du Démon, mes mains qui tiennent encore l'avant-bras de Kuro se transforment aussitôt en magma. Le membre supérieur commence à cramer, sans fondre. Immédiatement, à cause de la souffrance cruelle et insupportable, mon adversaire recule de plusieurs pas. Il fait des bonds en arrière pour joindre la mer pendant que je reprends mon souffle de mon côté. Lentement. Mon cœur palpite encore. J'ai bien cru que j'allais mourir comme une sotte. Je me redresse et je ris.

      Retour à la case départ.
      Kuro s'enfonce le plus loin possible dans la mer, tenant encore son bras sur le membre endommagé. Je profite de sa situation pathétique. Depuis la plage, je l'attaque grâce à mes boules de magma. Toutefois, mes Éruptions viennent manquer leur cible, plongeant alors dans l'océan comme des boulets. Kuro ne pourra pas être protégé par la mer éternellement. Et il doit se faire soigner. Sa plaie peut s'infecter.

      Sous l'eau, la sirène est "invisible". On dit que ces créatures sont les plus rapides lorsqu'elles sont dans les profondeurs abyssales. Ariel tente de repousser Kuro sur la plage. Il faut dire qu'il n'est pas dans son élément. Et il est mal au point. Il peine à nager. Une fois assurée de voir mon adversaire à nouveau sur terre, la seconde des Écumeurs repart plus loin vers l'autre rive. Quant à moi, je cherche à finir ce duel qui commence à devenir de plus en plus long.

      Échec au roi par la reine.
      Kuro est de nouveau face à moi. On est sur la plage. J'ai enfin retrouvé toute ma puissance. La ruine de la ville baignant dans mon magma est d'un côté et le bras de mer de l'autre. Le chevalier noir n'a pas aimé ce qu'on lui a fait, Ariel et moi. Surtout moi, d'ailleurs.

      D'un coup, fuyant quelqu'un, Michelle-Angela sort d'une maison à moitié détruire. On dirait qu'elle a échappé à la mort de peu. Elle est blessée. Elle souffre. Oubliant volontairement son adversaire qui la pourchasse, la peintre vient en direction de son supérieur. Je m'attends à une combinaison de techniques pour me surprendre. Mais rien. La femme tente une dernière fois de m'avoir dans une attaque solo. De la peinture fuse vers moi, mais j'esquive. Je fais ma technique Sufure netsuretsuna dans sa direction, mais elle évite grâce à une roulade en direction de son chef. Je profite de la pause pour humilier encore plus mes adversaires.

      Vous ne pouvez pas me battre! Je suis plus forte que vous. Vous avez toujours échoués dans chacune de vos tentatives. Maintenant, rejoignez les chiens de ce monde en Enfer!

      Pendant que je parle, je réalise déjà mon attaque, mais cela ne se voit absolument pas. Je fais une technique assez compliquée qui consiste à envoyer du magma dans le sol et le propager dans la direction de mes deux cibles. Et lorsque j'estime avoir atteint la distance qu'il faut, je fais jaillir le flux continue hors de la terre à la manière d'un puissant geyser. Ne m'écoutant pas, l'artiste-peintre envoie un symbole bleu dans ma direction. Et comme dans un parfait duel, on s'exprime simultanément.

      Kanashimi no Ao!!
      Infernal Geyser!!

      Sentant le coup venir, d'instinct, Kuro recule de plusieurs pas, laissant sa subordonnée devant lui. Il pense faire d'elle un bouclier humain. Ma colonne de magma sort du sable à cet instant dans une terrible explosion. Le liquide gicle de partout dans l'air. Michelle-Angela est engloutie littéralement par l'attaque. Elle ne survivra pas. Son corps fond déjà.

      Une tour est tombée sur l'échiquier.
      Malheureusement, je suis affectée par le symbole bleu. J'ai envie de mourir. Je suis complètement déprimée. Et Kuro en profite. Il s'est vite rapproché de moi, prêt à faire un coup d'estoc avec sa tige. Il compte planter plus profondément son Granit Marin dans mon corps. Et plus précisément, mon cœur. Mais ma seconde vient juste de débarquer. Elle tire avec son mini canon sur Kuro au dernier moment. Celui-ci est obligé de s'écarter pour ne pas mourir déchiqueté. Le boulet explose à mes pieds. La marque sur mon front est aussitôt effacé par les éclats de sable.

      ~~ Page 7 ~~
      Techniques:
      D'après les testaments de la Reine des Masques, dit Hathor.
      ©odage by Hathor



      Dernière édition par Aoi D. Nakajima le Sam 8 Fév 2014 - 0:26, édité 20 fois
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        Encore mouillée. J'étais encore mouillée. Le jet surpuissant issu du tuyau percé par la ninja avait fait merveille. Propulsée à toute vitesse à travers l'étage, je m'étais fracassée contre le mur opposé, tout près de la porte d'entrée. Secouant vigoureusement la tête pour recouvrer mes esprits, je maudissais l'invention des lances à eau, des tuyaux, des épées et même de l'eau. La nature n'avait pas bien fait les choses de ce côté-là. Pourquoi l'eau mouillait d'abord ? Ramassant mon meitou, je me relevais pour faire face à mon adversaire. J'étais quelque peu désappointée après cette nouvelle douche. Mon Sandai frémissait et pour une fois, j'étais enclin à le laisser faire. Fixant d'un regard noir la ninja, je me préparais à entrer en transe.

        La ninja croisa mon regard et senti que quelque-chose avait changé. Elle s'élança vers moi et je pus suivre son mouvement cette fois. Visiblement, elle privilégiait la stabilité à la vitesse. C'était peut-être là ma dernière chance. Prête à me laisser corrompre par ma lame, je relevai mon bras. C'est alors que la porte qui se trouvait à ma gauche s'ouvrit brusquement. Le bois dur me percuta et me propulsa une nouvelle fois à travers la pièce. Cinq gus firent leur apparition à l'étage et durent faire face à la ninja qui s'arrêta juste en face d'eux. Les bougres ne réalisèrent pas tout de suite ce qu'ils venaient de faire. Glissant toujours sur le sol, je décidais de me servir de la patinoire qu'était devenu le sol avec toute cette eau qui s'y trouvait. Me réceptionnant contre le mur que j'allais percuter, je décidais de tenter le tout pour le tout en fonçant vers les lances à eau. Courant avant de me mettre à glisser volontairement, je prenais pour cible les tuyaux. La ninja ne me laissa pas le temps de parvenir à mes fins. Elle s'élança sur moi à pleine vitesse, oubliant ce que dame sagesse qui lui avait précédemment conseillé : la vigilance.

        Un éclair de génie me traversa l'esprit. Je ne pourrais sans doute pas atteindre ma cible, mais mon sandai le pourrait peut-être. Lançant ce dernier en direction d'un gros chasseur de prime qui maniait une des lances, je suivis son parcours du regard. La lame tournoya à plusieurs reprises avant de s'enfoncer dans le dos du fat. Ce dernier lâcha sa lance et émis un beuglement. Il s'écroula une seconde plus tard sur le sol. La ninja quant à elle, me percuta de plein fouet et me crucifia contre le mur, ses deux épées plantées dans mes bras. La ninja plaça son visage face au mien, faisant fi de mes cris de douleur qui s'évanouirent peu à peu. J'étais à bout de force. :

        - C'est terminé, maintenant tu vas mourir bien gentiment.

        - Hey, qui a coupé l'eau ?

        Julia tourna la tête et remarqua que le défunt chasseur de prime - souffrant sans aucun doute d'un problème glandulaire - s'était effondré sur deux des tuyaux alimentant les lances en eau. Avec la pression ces derniers grossissaient très rapidement, formant deux sphères grossières. Un grondement se fit entendre depuis l'étage inférieur. C'était sans aucun doute la machinerie fournissant la pression à l'eau circulant dans les tuyaux. Ce grondement se fit encore plus fort. Puis le silence se fit, comme pour annoncer le début d'un cataclysme.

        Un filet de sang coulait lentement hors de ma bouche. Je fixais la ninja avec un demi-sourire avant de perdre connaissance :

        - Échec et mat...

        La ninja fit mine de se précipiter vers les tuyaux pour éviter la catastrophe. Le temps se figea une seconde. Un silence traversa toute l'île et l'on put l'espace d'un instant entendre le souffle de la brise. Puis ce fut le chaos. La machinerie à l'étage inférieur explosa et envoya de l'eau à une pression phénoménale dans les tuyaux. La pression remonta et arriva aux deux tuyaux bouchés. Ces derniers éclatèrent et diffusèrent le liquide bloqué à travers tout le 1ier étage. Au même moment, la machinerie explosa pour de bon et c'est le bâtiment tout entier qui explosa comme une gigantesque bombe à eau, expulsant bois, lances à eau, morceaux de tuyaux, morceaux de murs et êtres humains à l'extérieur. Le toit retomba après s'être envolé, sur ce qui restait du QG de Kuro. Le combat était terminé : tout le monde avait perdu.

        ----------------------------------------------

        Caché derrière une ruine juste à côté de la place, Tintin n'en croyait pas ses yeux. Le plan de Kuro avait tout d'abord fonctionné, démontrant ainsi le stratège qu'il était. Mais ensuite, tout s'était inversé. Lorsque le brouillard s'était dissipé, il n'y avait plus aucune traces de Kuro et de la femme magma. L'homme de sable avait retourné la situation et malmenait ses assaillants. Les prisonniers avaient pour la plupart été libérés et engageaient le combat contre les chasseurs de primes restant. Pire encore, le bâtiment d'où jaillissaient les jets d'eau venait tout juste d'exploser. Le chaos régnait en maître sur Whiskey Peak. Carole filmait toujours et attendait un mot, n'importe quoi venant de Tintin :

        - Qu'est ce qu'on fait ? Dit quelque-chose.

        - Je... J'en sais rien. On attend la fin et on avisera.

        - Mais on va y rester. Que va-t-il se passer quand tout sera fini et qu'il ne restera plus que ces maudits pirates ?

        - La capitaine des Ombres, elle... elle a sûrement besoin de nous pour annoncer son retour.

        Carole se contenta de cette dernière réponse. Après tout, peut-être allait-elle être épargnée finalement. La presse survivrait à ce cataclysme...

        ----------------------------------------------

        Léténa marchait lentement au milieu des ténèbres. Chacun de ses pas faisait écho au précédent et résonnait, comme si la Louve se trouvait dans une caverne. Une lueur émanait de son corps et lui permettait de se voir. Une autre lueur apparut tout près d'elle. La Louve se retourna pour faire face à son alter-égo. Une Léténa se tenait juste devant-elle, au détail près que ses yeux étaient rouge sang et que son attitude semblait beaucoup plus désinvolte.

        - Et bien, ne soit pas timide. Approche.

        La Louve s'exécuta, non sans une once d'appréhension.

        - Qui es-tu ?

        - Allons, tu le sais très bien. Je suis toi. Toi quand tu perd le contrôle. Toi quand tu pète un câble. Toi quand ta faiblesse te rattrape et que je réclame ce qui m'est dû.

        - Tu es la possédée ?

        - Tssss. Ce n'est pas très correcte envers quelqu'un qui t'a déjà sauvé la vie plusieurs fois.

        - Sauver la vie ? Tu hantes mes nuits, tu m'as fait tuer des innocentes, tu m'as fait quitter mon village, tu...

        - Pour chaque chose il y a un prix à payer. Tu ne pensais tout même pas t'en sortir sans rien. Nous sommes liées toi et moi. Tu me donne mon sang et je te garde en vie. Si tu ne me résistais pas à chaque fois, tout serait plus simple.

        - C'est toi qui me pousse à bout à chaque fois ???

        - Oh je t'en prie. Épargne-moi ce petit air étonné. Je suis cruelle, mais lucide. Je compte bien conserver mon fournisseur de sang. Je ne suis pas prête à m'arrêter et je suis prête à tout pour survivre. Je repousse tes limites, je te rend plus forte, j'exploite tout ton potentiel. Sans moi tu n'es rien.

        - Dans ce cas, pourquoi je ne me souviens jamais de rien ?

        - Te laisser tes souvenirs ? Tu plaisantes j'espère ? Vu ta faiblesse d'esprit, tu irais te jeter à la mer immédiatement dans l'espoir de te noyer. Non, non, croit-moi, il vaut mieux que tu restes dans l'ignorance.

        - Et si... on essayait de cohabiter ? Juste une fois. Nous deux en même temps lorsque la situation l'exige. Je suis plus forte maintenant.

        - Plus forte, mais toujours aussi faible. Allons bon, si ça peut avoir raison de ta résistance à mon égard, pourquoi pas. Mais je te préviens une nouvelle fois, ma soif de sang est infinie...

        Ces derniers mots résonnèrent, alors que la lueur de la possédée s'estompa avant de disparaître entièrement. Une lumière blanche vint remplacer progressivement les ténèbres et le rêve prit fin.

        ----------------------------------------------

        Je me réveillais difficilement. Une voix sourde me parvint et j'ouvris les yeux. Ma vue était brouillée. Au bout de quelques secondes, je recouvris mes esprits. Je pus alors ressentir la douleur qui tiraillait mon corps. La chute avait été rude. J'étais encore en vie, mais pas forcément en un seul morceau. En face de mon visage se trouvait celui de Marianne. C'était sa voix que j'entendais.

        - Léténa ! Léténa! Réveille-toi ! T'es vivante ?


        Musashi savait que son heure était proche, une fin qu’il semblait d’ailleurs accepté sans grand problème. Cependant, dès l’instant où ses deux sabres furent plantés dans le sol afin d’arrêter sa chute et que la pointe du Wado ichomonji entre ses dents était dirigé vers moi, je compris l’intention du maitre… Le bougre souhaitait m’amener avec lui dans l’au-delà.

        Je me relevai puis je me mis en position d’attaque en essayant tant bien que mal d’ignorer ma blessure au niveau de la cuisse avec le même sourire pervers sur mon visage. Certes, je ne l’aimais pas du tout, mais je respectai le fait qu’il refusait à ce point de passer l’arme à gauche devant ma personne, même quand tout semblait être en sa défaveur. Il voulait une mort honorable ? J’allais lui en donner volontiers.

        « Ziiip ! » Le maitre effectua sa dernière attaque. Il se propulsa vers l’avant en tournoyant sur lui-même, meïtou dans la gueule, prêt à m’embrocher. Le katana tenu pointe en bas, la poignée au niveau du bassin, je prononçais les mots suivants :

        -Adieu… Musashi. INCEPTION : SNAKE KIIIIING !!!!!!!!!


        « VrrOOum ! » J’effectuai de façon brute un coup de lame dans le vide en direction de Musashi qui fonçait vers moi. Un grand tourbillon de lame d’air en forme d’un gigantesque serpent, fonça vers le maitre, la gueule grandement ouverte comme s’il s’apprêtait à l’avaler. Et évidemment fut inévitable entre le SNAKE KING et Musashi. Et ainsi le maitre fut déchiqueté de toute part par le tourbillon de lame d’air avant de s’affaler violemment sous mes pieds.

        L’école à trois sabre de Shimotsuki venait à l’instant d’être orphelin. Le maitre… était mort.

        -La mort te va si bien. Puisses-tu reposer en paix, jeune fou… Cette précieuse lame est entre de bonnes mains désormais.

        Dis-je à l’égard du jeune maitre en me baissant pour ramasser le Wado ichimonji, l’un des 21 grands sabres qui à présent m’appartenait.

        Les nuages vinrent soudainement envahir le ciel au-dessus de nous. Je levai lentement les yeux vers le ciel quand trois gouttes d’eau s’abattirent sur mon front avant qu’il se mit à pleuvoir subitement. Les cieux semblaient apparemment pleurer en plus de la mort de Musashi,  la mort de toutes les personnes tués sur cette île. Une nuit qui restera à jamais gravé dans l’histoire de cette île.

        Je me laissai tomber en arrière avant de rejoindre le sol, exténué, les yeux braqués vers le ciel à la recherche de tout et rien.
        [RP Équipage] Nuit rouge - Page 3 Th10

        Spoiler:


        Dernière édition par Kusanagi le Dim 9 Fév 2014 - 12:25, édité 1 fois
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        Aux abords de l’île, directement au niveau de l’ouverture du bras de mer vers l’océan, un remous considérable crève la surface et agite les eaux. La houle se soulève d’un coup et cette élévation aqueuse suit une large masse sombre qui s’engage à toute vitesse vers l’intérieur de la baie avec la vitesse d’une torpille. L’eau se gonfle lorsque la masse sombre émerge peu à peu de la surface, créant des sillons d’écume considérables dans son sillage. La chose dévore la distance la séparant de la berge, berge sur laquelle on aperçoit Kuro et son incandescente adversaire.

        Ariel nageant vers le large, est percuté de plein fouet par une coque d’acier lancée à pleine vitesse. Surprise, elle ne peut esquiver malgré la rapidité que lui confère sa condition de sirène. Son corps se brise contre le corps d’acier de l’énorme humanoïde qui gronde en fonçant à toute allure vers la berge sans prendre conscience du dommage collatéral qu’a occasionné sa charge.  

        Plus tôt,
        QG de la BNA, bureau de Kuro,

        Pulupulupulu

        -QG de la Marine de la Première Voie de Grand Line. Ceci est une ligne sécurisée, j’imagine que c’est urgent.
        -Tout à fait! Ici le Responsable de la sécurité de la BNA, Tekana Kuro! On est attaqué sur Whiskey Peak, on demande de l’aide urgente!
        -Tsss…. Foutus chasseurs… On peut bien vous envoyer un régiment sur un cuirassé…
        -M…m…mais il y a un logia parmi eux!
        -…Bon… disons deux cuirassés…
        -Vos hommes vont se faire manger tout rond C’est ridicule! Il nous faut un support de poids! Un officier de haut-rang ou au moins un membre de la sous-amirauté!
        -Vous avez déjà des hommes à vous non? Ce sera deux cuirassés! La Marine n’est pas responsable des emmerdes des chasseurs de primes! Tenez-vous le pour dit!
        -M…m…m...
        -Coupure de la communication, envoie de support.
        -M…MAIS IL Y A LE CAPITAINE RED QUI MÈNE LES PIRATES!
        -…
        -…
        -Le capitaine Red?
        -O..o..ouais…
        -LE CAPITAINE RED? COMME DANS ROSSIGNOL ÉDOUARD DÉSIRÉ? COMME DANS « LE DEUXIÈME HOMME LE PLUS RECHERCHÉ DE GRAND LINE » ? COMME DANS « LE TRAÎTRE DE LA MARINE » ?! COMME DANS « LE CAPITAINE D’ARMADA » ?!
        -O…oui! Celui là!
        -MAIS MON DIEU VOUS AURIEZ PU LE DIRE PLUS TÔT! TENEZ LE COUP! ON A UN CHASSEUR DANS LES ENVIRONS QUI EST À SA RECHERCHE!
        -…Dieu merci…

        Clac.

        -Tsss… qu’est-ce qu’ils sont crédules, ces marines, des fois…

        Présent,

        Sur la plage, on panse ses plaies. Aoi de son côté qui se remet du color trap en compagnie de sa seconde, tandis que Kuro, lui, halète et souffre en silence. Mais ce temps mort est de courte durée quand, d’un coup, les flots tout près d’eux explosent dans une trombe d’eau formidable!

        Des torrents vertigineux s’écrasent sur la plage à gros bouillons comme une monstrueuse colonne d’eau retombe en pluie diluvienne sur les combattants de la plage. À travers toute cette eau et cette bruine qui recouvre les lieux suite à cette déferlante inopinée, on aperçoit à l’orée de l’eau un seul et énorme œil projetant une lumière effrayante s’approcher. La démarche lourde et pesante du colossal humanoïde qui se dresse sur la plage oblige pratiquement tous les combats autour à cesser. Tous sont atterrés par la présence monstrueuse de l’être de métal qui grince et gronde à chaque pas et auquel Kuro arrive à peine au genou.

        L’énorme monstre cuirassé retire d’une main nonchalante la sirène fracassée qui gît sur son épaule tout en s’avançant au niveau de la capitaine des Ombres et du chasseur de prime.


        Le vice-amiral Meuler Tazzer. Plus grand. Plus puissant. Plus effrayant. Plus solide.

        Ressuscité d’entre les morts par le docteur Vegapunk, depuis les tréfonds des décombres de la prison d’Impel Down. Il est là, fait trembler le sol à chaque pas et affiche toujours sa terrifiante perceuse. Titan devenu cyborg dans le seul objectif d’accomplir la vengeance qu’il n’aura jamais pu avoir de son vivant.

        -REEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEDDDD!!!!
          Exténués et blessés, ce fut comme un soulagement lorsque nos deux adversaires s'enfuirent. À vrai dire, je redoutais les capacités de Maria ! Heureusement pour nous, nous n'avions pas eu l'occasion de les tester ! Ulcky était mal. Son visage commença à prendre une teinte pâle et il ne s'était toujours pas relevé et n'avais toujours pas repris son souffle. Sa blessure à la cuisse était profonde, il fallait que je m'en occupe avant tout !

          -Allonge-toi, j'vais regarder ta cuisse, je dois avoir de quoi recoudre sur moi.

          Il s'allongea, je déchirais son pantalon au niveau de la blessure et commença à regarder. Elle n'était pas si profonde qu'elle le paraissait : 7 ou 8 mm à tout casser ! Son muscle avait été brièvement touché, mais il n'y avait rien de grave. Le plus grave était qu'il avait perdu beaucoup de sang, il allait falloir se dépêcher à recoudre tout ça ! La blessure était longue d'environ 10 cm. Je commençais donc par sortir un flacon d'alcool avant de constater que celui-ci avait été brisé lors du combat. Cela dit, il en restait juste un fond. Je n'avais rien sur moi pour imbiber, je pris donc un morceau de pantalon déchiré d'Ulcky, versa le reste d'alcool dessus et commença à désinfecter la plaie sous une grimace de patient. Suite à cela, je sortis une aiguille que je m'empressais d'aller faire flamber dans une flamme d'une maison, avant d'y mettre le fil.

          -Serre les dents, j'ai pas de quoi t'anesthésier.

          Six points. Il me fallut Six points de suture pour recoudre la plaie. Suite à cela, je lui bandais la cuisse sur toute la blessure. Elle n'allait pas laisser de marque, mais elle allait l'handicaper à se déplacer durant quelques jours. Suite à cela, je lui donnais un médicament que j'avais concocté à l'aide de Léténa. Pratique d'avoir une herboriste avec un chirurgien ! Ce médicament était un concentré d'une molécule nommée paracétamol, enveloppée par un morceau de feuille de Nauclea Latifolia, qui est une plante antidouleur. Un médicament plus qu'efficace pour ignorer la douleur. Les combats n'étaient certainement pas finis. Il nous fallait rejoindre la capitaine et on allait surement croiser d'autres chasseurs de prime en chemin. Je ne voulais pas handicaper Ulcky d'avantage. Je lui donnais le comprimé, qu'il avala, avant d'aller voir Kusanagi. Le pauvre, était encore plus amoché qu'Ulcky. Il était au sol, les bras écartés et regardais le ciel avec une respiration lente.

          -Dans quel état tu t'es mis encore ... J'aurais pas été médecin et j'aurais pas été de ton équipage, je t'aurais laissé crever en me fendant la poire ! Mais là, il s'avère que la situation est l'inverse ! Donc je vais devoir me briser les parties à devoir te recoudre de partout ! T'es vraiment qu'un boulet ! Ça coute cher, le matos médical, merde !

          Je me suis donc assis en tailleur à côté de lui, j'ai ouvert sa veste afin d'observer ses plaies et ...

          -Bordel de merde, t'es encore vivant avec tout ça ? La vache, tu m'étonnes que j'ai pas réussi à te buter !

          Son corps était intégralement déchiqueté ! Des lambeaux de chairs ressortaient de partout, des plaies plus grandes les unes que les autres se présentaient à moi, son sang se mélangeait à celui de Musashi.

          -Pas de bol pour toi, j'ai fini mon flacon d'alcool sur la jambe d'Ulcky. M'enfin, un grand garçon comme toi pourra endurer la cautérisation ! Après le combat, tu reviendras me voir sur le bateau. Si je te laisse cicatriser comme ça, tu risques de réduire ton espérance de vie.

          Je pris donc le morceau de pantalon d'Ulcky, plus imbibé de sang que d'alcool, afin de nettoyer tout le sang présent sur son tronc. Je me levais ensuite, pris une braise de maison à l'aide d'une pince et la déposa coup par coup, le plus rapidement possible tout au long des plaies de mon Nakama, qui faisait tout son possible pour ne pas lâcher un grand cri ! La cautérisation était particulièrement douloureuse, mais il fallait mieux ça que de mourir d'une hémorragie ! Suite à cela, je ressortis quelques feuilles de Nauclea Latifolia données par Léténa et commença à les broyer avec de les étaler sur les bandages que je mis tout le long du torse de Kusanagi. Je lui donnais ensuite le même comprimé que j'avais donné à Ulcky, avant de l'aider à se relever. Nous rejoignîmes ensuite Ulcky.

          -Bon, les gars ! Votre douleur vous restera encore durant 10 minutes, à peu près ! Ce médicament est assez rapide, à agir. En revanche, après, vous n'aurez qu'environ trois quarts d'heure avant que la douleur ne revienne ! En tant que médecin, je vous autorise à combatte UNIQUEMENT durant le laps de temps que vous offre le comprimé, compris ?

          Pour ma part, je ne m'étais pris que quelques décharges, donc uniquement des douleurs momentanée, je n'avais pas besoin de soins. J'étais juste un peu fatigué et je n'avais pas eu le temps de préparer de flacon d'adrénaline ou de testostérone, pour pouvoir me booster. Durant notre chemin en direction de la capitaine, se fut moi et Tsukogami qui nous occupâmes des petites frappes présentes sur le chemin, Ulcky et Kusa n'étant pas encore apte à reprendre le combat. Cela dit, une fois arrivé à la rive, nous aperçûmes quelque chose d'horrible : Un géant mécanique ! Mais pour moi, quelque chose d'autre attira mon attention dans le combat qu'avais commencé contre cette horreur. Quelque chose qui ressortait d'un épais nuage de brume.

          -Du ... Du sable ?
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          J’étais déjà au sol quand Zerchi me demanda de le faire pour me soigner. J’étais déjà exténué quand j’ai donné ce coup de poing qui me fracassa la main, mais aussi son bouclier de merde… Sacrés enflures ces Templarts… La boite de conserve ne restera pas inconnue dans ma mémoire…

          Lors de mes soins, j’ai d’abords voulu tuer notre médecin… Certes, le travail était bien fait, mais la délicatesse… Puis je me suis moqué de Kusa qui lui dérouillait bien plus que moi. Je crois que c’est à ce moment que j’ai compris que nous étions vainqueurs… Kusa avait tué son espèce de boucher bis, moi j’avais réussi à détruire la défense de ce Kliff avec l’aide de Porco et Tsuko et Zarechi… Enfin, j’avais fait le plus gros du travail et la douleur ne m’empêchait pas de faire le fanfaron devant lui. Et après avoir percé mes deux compagnons… J’ai dû essuyer quelques bons coups de représailles ! Comme une vraie équipe !

          N’empêche… Je ne comprenais toujours pas pourquoi nos ennemis étaient partit… Malgré les apparences, ils nous auraient sans doute mangés d’un coup vu notre état… La chance peut-être ?

          La route jusqu’à la plage n’était pas de tout repos et malgré l’aide précieuse de notre médecin, nous devions faire preuve de dissuasion auprès de nos assaillants. J’avais pour but de détruire quelques bateaux en remontant la berge qui nous était apparu… Mais pas seulement…

          Je vais pour refaire l’explication… Sable, homme marin… un grand brulé… Bref, l’idée était que du côté de la chef, rien n’avait eu l’aire de s’être passé comme prévu, ni de tout repos. A première vu, pas de Nakano ou de Tao… Ni même des enfants… Je n’ai pas regardé longtemps la chef pour comprendre les choses. Elle n’avait pas l’aire de trop y penser surtout devant la situation.

          Nous n’étions pas encore repérés par ce mastodonte de métal… Encore un… Mais notre groupe de cinq n’allait pas passer inaperçu.

          Ulcky : Bon les gars, on risque de s’en prendre une belle encore, il faut préparer notre départ… Je vais avec Porco au bateau, si je trouve du monde je les calmes… autre choses, je vais tenter de noyer les navires encore présent pour être tranquille.

          Mon regard se posa sur la sirène…

          Ulcky : Oh Tsuko regarde un gros poisson !

          Et quelle erreur n’avais-je pas commise… Vu la taille du poiscaille, le gros chat s’en alla courir vers elle et la masse de fer… Ce qui entraina Zarechi aussi… Bref, deux de moins qui s’en allait vers la plage et Aoi…

          Kusa semblait réfléchir…

          Ulcky : Bon pendant que tu cherches à réfléchir j’y vais ! A toi de voir si tu me suis ou pas l’ami !

          Sans prendre le temps d’écouter mon Nakama, j’ai pris le chemin du fleuve qui remontait vers le navire que nous avions volé.  La douleur n’était plus présente, mais je faisais attention à ne pas forcer sur ma jambe et de garder la suture intact. Avec Porco nous arrivâmes assez facilement vers la ville détruite… Lui est partit en direction de notre navire afin de le préparer.

          La force que j’avais acquise durant mon combat, je voulais la réutiliser. J’ai sauté sur le premier navire essuyant quelques coupures et beaucoup d’esquive de balle. Utilisant leurs propres armes tranchantes, je m’occupais de rendre mes ennemis borgne, manchot ou estropié… Lorsque je descendis au niveau de la calle, j’utilisais ma force brute pour percer la coque et laisser l’eau s’y engouffrer…

          Ulcky : Et de un !

          Il restait néanmoins quelques bateaux et je ne pouvais pas trop forcer… Seule pour le moment, Porco était mon seule soutient. Mais il devait prendre le temps de préparer le navire et les canons…
          Il fallait tenir…

          Non loin de là, un groupe de journaliste filmait mes attaques… Vite repéré comme étant le charpentier des ombres, les blas blas sur mes actions déferlaient…
          Devant revenir sur une des rives, j’ai pu les apercevoir et voyant leurs caméra et autres appareils, j’ai vite compris que me chance de dominer par la peur allait pouvoir commencer !

          Arrivé à leurs pieds, il s emblaient pétrifiés. J’ai levé mon bandeau pour laisser apparaitre mes yeux de couleurs différentes et j’ai porté un regard sadique. Des gravats d’or jonchaient le sol à présent, c’était les témoins de ma victoire contre Klife que je clamais haut et fort en emportant avec moi la victoire sur les deux Templarts.

          Ulcky : Voyez la terreur que les ombres apportent sur ce monde…

          Derrière moi, les cris de quelques CDP que j’avais brisé. Puis je suis repartis vers notre navire afin d'aider Porco a manœuvrer le navire vers l'équipage et me reposer... Avoir forcé comme ça juste après le combat contre les Templarts, m'avait affaiblit grandement...
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          L’explosion du quartier général balaya la brume. Révélant la place dans sa somptueuse désolation. Cependant cinq hommes s’y dressaient toujours. Le borgne et ses nouveaux amis se faisaient face. Et il apercevait enfin leur visage.

          Le troglodyte avait enfin décidé à sortir sa tronche du sol. Quatre contre un. Quatre types en garde personnel. Aucun sens du prestige ce Kuro. Le borgne les regarda les uns après les autres. C’était vraiment le musée des horreurs ces mecs là, pas le moindre type au physique banal. A croire que pour être sous-fifres on ne vous demande que d’avoir une tronche atypique voir si possible dégueulasse. Enfin un poste pour lequel il aurait été parfaitement qualifié.

          C’est ça votre coup spécial les gars, vous montrez vos sales trognes et l’ennemi s’écroulent ?

          Les types ne répondirent même pas à sa provocation. On avait presque passé le stade parlotte maintenant. Mais avant ça, les types le gratifièrent de tout ce qu’une bonne escouade doit maitriser. La présentation de ses membres.

          Je suis Akano Mochi, et je te mordrais jusqu’au sang …

          Je suis Regalec, et je t’emmènerais avec moi dans les profondeurs …

          Je suis Gurdo Bunara, et je te transpercerais de mille aiguilles …

          Je suis Karl, et mes flammes te bruleront …

          Et nous sommes l’élite des rasoirs de Whiskey Peak, nous sommes …

          Fallait les voir les types. Ils ne faisaient pas ça par politesse, on sentait que le numéro était travaillé. Des roulades, et des sauts en arrière. Et les voilà qui tapaient la pose, des bras d’un côté, des jambes de l’autre ça partait dans tous les sens. Mais il y avait une certaine esthétique là-dedans, voir même au-delà du côté foncièrement ridicule, une forme de classe sous-jacente.

          The Razors Edge !

          Le borgne profita de tout leur cinéma pour allumer une cigarette. Le gout du tabac se mêla à celui du sang, avant de l’effacer complétement. Il aurait presque pu lancer l’attaque pendant que les chasseurs faisaient leurs acrobaties. Mais bon, ça serait quand même hyper cruel de les priver de ça. Puis il avait une règle bien précise, ne jamais laisser passer l’occasion d’une pose clope. Pause clope pardon.

          Mais comme toutes les bonnes manières ont une fin, l’heure de la baston allait commencer. Plus de jets d’eau mais trempé comme était le borgne, l’effet serait le même. Les rasoirs pouvaient toujours le toucher. Bah au moins il pouvait de nouveau allumer ses clopes, tranquille. Soudain, sans crier gare les loustiques se mirent en mouvement, tous sauf le gros Karl qui se frappa le bide. Il dégurgita deux objets métallique et sphérique qu’il balança en direction du borgne. Des fumigènes. Régalec lui en profita pour s’enfoncer sous terre. Guro bondit sur les épaules d’Akano et s’ envola dans les airs. Déclenchant une véritable pluie d’aiguilles sur Galowyr.

          Ul …

          Le borgne les repoussa comme il pouvait à l’aide de sa chaine, c’est ce moment que choisis Regalec pour ressortir de son trou dans le dos du borgne. Enfonçant son poing dans le dos du pirate. Le projetant en direction d’Akano.

          Ti …

          Le même Akano qui se mit à tourbillonner à pleine vitesse. Ses griffes aussi acérés que ses crocs tranchèrent le flanc du borgne qui ne put esquiver que de justesse.

          Mate …

          Les quatre emmerdeurs refirent ce qu’ils savaient faire de mieux, des saloperies de pirouette avant de se retrouver le doigt pointé vers le ciel à hurler en cœur !

          Razors Blade !

          Le borgne était mal au point. Il mit un genou à terre. Ces types, ils ne plaisantaient pas. Ils maitrisaient leur partition de combat à la perfection. Un quatuor de cordes jouant un requiem sans la moindre fausse note. Des cordes qui n’attendaient qu’une chose, s’enroulaient autour de son cou. Pas de bol, pour vous les amis le concert est terminé. Et je peux vous assurer que le public ne demandera pas un rappel. Mais pour cela, il devait réussir à percer leur combinaison d’attaque. Un grain de sables dans les rouages de leur travail d’équipe et il démonterait la machine pièce par pièce. Le sang coulait de son flanc blessé. Ces types l’avaient suffisamment amoché, encore trois quatre pirouettes et il allait commencer à être vraiment mal. Il n’avait plus le choix, il devait lire les mouvements adverses et trouver une faille dans ces maudites attaques combinés. Mais comment ? Comment pouvait-il comprendre des gens comme cela ?

          Il laissa la douleur l’envahir, parcourir son corps. Mais oui c’était cela. Voilà ce qu’il avait en commun avec ces types. Qu’il avait en commun avec la planète entière. Il souffrait. Le voilà le sentiment le plus universel et le plus égoïste. Souffrir, la voilà la condition humaine. Ces types, ils ne les connaissaient pas, mais ils avaient eu leurs souffrances et leurs joies, comme tout ce qui vit et ce qui marche sur terre. Alors comment lui le plus misérable des êtres humains ne pouvait-il pas les comprendre ? Cette sensation de tout à l’heure, cette sensation fugace de ne plus être une âme esseulée mais une partie intégrante de cette étrange machine qu’est le monde. De comprendre comment chaque rouage de cette machine infernale interagie avec l’autre. De partager, l’espace d’un instant, les émotions de tous ceux qui étaient là. Il devait la ressentir de nouveau. Qu’au milieu de ce tintamarre de douleur, l’âme des rasoirs résonne avec la sienne.

          Les rasoirs se mirent de nouveau en formation. L’entracte était fini, place à l’ultime passe d’arme. Regalec le premier plongea sous terre. Les autres le suivirent à leur tour dans les galeries qui entouraient le borgne. Il se retrouvait seul sur la place avec sa cigarette pour seule compagnie. Il ferma les yeux laissant la fumée de sa cigarette s’engouffrait dans ses poumons. Puis il l’expira. Et alors que le sang coulait de son flanc et que la douleur engourdissait son corps, il s’en rendit compte. Il n’était pas seul. La louve au loin et sa camarade, les chasseurs de primes agonissant sur la place, les charognards dans le ciel qui n’attendaient que de pouvoir s’adonner à leur sinistre repas. Les fourmis rampaient sur le sol s’activant toujours à leur travail sans fin. Oui le monde était toujours là, malgré le sable, malgré le magma, le monde tournait toujours. Il sentit soudainement la présence des rasoirs sous terre, elle se rapprochait, de plus en plus vite.

          Les quatre rasoirs jaillirent du sol. Un mouvement cinglant, rapide et mortel. Une attaque depuis quatre directions différentes. Les flammes de Karl l’obligèrent de nouveau à se protéger le visage. Tandis que dans trois directions différentes, les rasoirs restants attaquèrent au corps à corps. Gurdo des aiguilles entre les doigts arrivait de droite, Regalec se chargeait de l’autre flanc, et Akano tous crocs devant chargeait par l’arrière. Et une lame de rasoir dans le derrière ça fait mal. Le borgne relâcha une nouvelle fois la chaine de son crochet.

          Galowyr Tornado.

          Galowyr avait anticipé l’attaque de l’homme-chien. Non il l’avait ressenti, un sentiment indescriptible qui lui disait qu’un coup viendrait de l’arrière.  Mais il l’avait senti trop tard, ou plutôt pas assez bien. Alors que le crochet repoussait Gurdo et Regalec, Akano lui perché sur ses appuis bondit en dessous. Mordant Galowyr à la jambe. Le borgne grimaça de douleur. C’était digne de la morsure du pire des molosses. Mais la voilà l’ouverture qu’il attendait.

          Il attrapa la tête d’Akano. Lorsque celui-ci sentit l’eau quittait son corps il relâcha prise. Il allait directement s’occuper du plus chiant du groupe. Ce foutu creuseur de gallérie. La chaîne du crochet toujours déployé vola en direction du ver des sables. Elle s’enroula autour de sa cheville. Fini de jouer à Worms, place à Street Fighter. Et là le borgne était bien meilleur. D’un geste du bras, il attira l’enchaîné vers lui. Dans le même temps, le sable se mit à tourbillonner autour de sa main, mouillé ou pas, blessé ou non, il restait un homme sable et il pouvait créer autant de sable qu’il en voulait.

          Desertio Spada !

          Comble de l’ironie, le ver des sables battu par son élément. Gurdo et Akano ne se laissèrent pas démonter pour autant. Ils restaient des chasseurs. Et un chasseur saisit toutes les opportunités d’abattre sa proie, dut elle être la blessure d’un compagnon d’arme. Le borgne évita les attaques de Gurdo, mais ne put esquiver les griffes d’Akano qui l’atteignit à l’épaule. La douleur fit instinctivement reculer le borgne de quelques pas. L'enchaînement se poursuivi un moment, jusqu’à ce qu’un coup de pied du pirate fasse reculer le mâtin. Ses trois adversaires encore debout s’éloignèrent à leur tour, avant de reprendre la pose.

          A trois nos poses de combats seront beaucoup moins classe.

          Ouais le physique de Regalec apportait une certaine harmonie à l’ensemble.

          Bah on a déjà eu à se battre à trois, et si Regalec a été battu c’est qu’il était indigne de faire partie de la garde de Kuro-sama. Prépare toi le manchot, t’as aucune chance.


          Si seulement la chance avait quelque chose à voir avec ça. Dyrian ne serait peut-être pas mort, Drogo n’aurait peut-être pas été blessé, Galowyr n’aurait peut-être pas été battu par Mizukawa. Si tout n’avait été qu’une question de chance, les gars ce soir vous ne seriez pas sur le point de perdre face au désert. Le hasard n’existe pas ! Diogène de Goa l’a amplement démontré, le simple fait que le borgne lève son bras n’est pas le fruit du hasard mais la cause d’un enchaînement de causes et d’effets qui se rallie à des milliers de causes et d’effets et ainsi jusqu’à l’infini... Pas de hasard, juste une logique implacable. Logique qui veut que ce soir, le rasoir cède devant le désert.
          Aucune raison que votre tactique ne change n’est-ce pas ? Toujours le gros pour créer une ouverture et les autres qui attaquent sur les côtés. Et bien si tout change. Les trois s’alignent, Gurdo, puis Karl et enfin Akano, du plus grand au plus petit.

          La nabot fidèle à lui-même, balança ses aiguilles mais combien pouvait-il bien en transporter. Le petit gros fit ce qu’il savait faire de mieux, reprenant une gorgée d’un liquide étrange qui s’embrasa en ressortant de sa bouche, les flammes enflammèrent les aiguilles. Le borgne d’une lame de sables repoussa les senbons. Entre temps, Akano prenant appui sur les grasses épaules de son partenaire avait bondit dans les cieux. Un chien de chasse se jetant sur proie.

          Flying Hound.

          Ses crocs claquèrent à quelques centimètres du visage du borgne. Le poing de ce dernier s’était enfoncé dans le ventre de son adversaire. A la niche le cabot. Le crochet vint trancher le torse du chasseur de prime. Dans ce combat de cave, le chien errant avait battu le chien de chasse. Pourtant le porc-épic et l’autre porcidé souriaient. Ils souriaient franchement. Le borgne lui se sentit soudainement engourdie.

          Tu commences à avoir du mal à bouger non ?

          Mes aiguilles, et les crocs d’Akano sont recouverts d’un poison paralysant. Les rasoirs attrapent leur proie d’une manière ou d’une autre. D’ici quelques minutes, tu seras totalement incapable de bouger.

          Le borgne était bien tenté de le croire. Cette sensation c’était étrange, comme être bourré mais sans l’euphorie qui va avec. Il sentait ses mouvements devenir brusques et maladroit. Il devait en finir vite.

          Desertio Uroboros !

          Le sable se mit à tournoyer dans la paume de sa main. La première attaque qu’il avait maitrisée avec le fruit du sable. A l’époque, il était un pirate plein d’ambition. Admirez l’attaque du vagabond désabusé. Le disque de sable fila en rase-motte. Les deux chasseurs de prime esquivèrent l’attaque sans trop de problèmes. C’est là que Karl, s’aperçu qu’il avait une chaine attachée au bras. Le borgne rembobina la chaine, se projetant à pleine vitesse vers le rasoir ventripotent.

          Galowyr Canon !

          Gurdo se retrouvait soudainement seul. Plus de poses de combat, plus de fanfaronnades. La dure réalité de ce monde s’offrait à lui dans un bien terrifiant atour. Il fit tout ce qu’un fier combattant aurait fait. Continuer à se battre. Mais c’était fini, il ne pouvait pas gagner. Le borgne repoussa une grande partie des aiguilles, quelques une atteignirent malgré tout leur cible. Mais aucune n’empêcha le borgne de saisir l’acupuncteur à la gorge.

          L’élite des chasseurs de prime vaincue par un pauvre vagabond à la prime ridiculement basse. Quelle camouflet, messieurs les Rasoirs.

          Le visage enfantin de Gurdo commença à se friper, puis à se dessécher. Le borgne relâcha sa prise. Il ralluma une cigarette. La sienne était tombée durant le combat. Expirant la fumée, il conclue.

          Mais ne vous en voulez pas trop. Si vous avez perdu, c’est parce que je suis bien moins honorable que vous. Si j’avais eu votre fierté, je me serais tué depuis longtemps. Si un jour nos chemins se recroisent, ça sera un honneur de périr de vos mains. Le désert vous salue.

          ****

          Tazzer balança négligemment Ariel par terre. La sirène était dans un sale état et s’écrasa sur le sable. Cependant les grains autour d’elle se mirent à bouger. Déplaçant, discrètement, dans le même temps la sirène jusqu’à bonne distance de Tazzer. Elle avait eu la bonne idée de se faire défoncer sur la plage. La foreuse sur pattes était étrangement en colère et pourtant immobile. Raide qu’il hurlait. Qu’est-ce que ça voulait dire ça ? Qu’il trouvait le dénivelé de la plage trop élevé ? Qu’il manquait véritablement de souplesse dans son scaphandre ? Tout ça n’avait aucun sens, il y avait fort à parier qu’on avait affaire à une machine totalement détracté. Elle avait au moins la gentillesse de ne prêter strictement aucune attention à la sirène et à ce qui se passait autour.

          A bonne distance du foreur, c’est le moment où la masse de sables en mouvement, change de forme, d’abord humanoïde puis à un borgne que nous connaissons bien. Enfin la version dans un sale état. Le poison des rasoirs La jambe mordue par Akano ne pouvait plus bouger, de même que son bras crocheté qui restait ballant, comme le bras d’une marionnette aux fils coupés. Puis il était sacrément pâle. Il avait usé de son propre pouvoir asséchant sur lui pour pouvoir de nouveau se changer en sable. Pourquoi sauver la sirène ? Parce que 70 millions ça ne se laisse pas traîner par terre. Puis bon une demoiselle en détresse, quand on est un beau brun ténébreux ça se sauve. C'est comme ça c'est presque de l'ordre du réflexe.

          Spoiler:
          • https://www.onepiece-requiem.net/t3000-fiche-galowyr
          • https://www.onepiece-requiem.net/t2897-galowyr-le-balafre-en-attente-de-validation

          Sur la rive droite, du côté des Ombres du Chaos

          La place où se tenaient le Q.G. et la maison personnelle de Kuro est complètement ravagée. Le magma d'Aoi apporte une ambiance funèbre et le sable de Galowyr confirme la sensation de solitude, telle un désert sans horizon. C'est l'endroit le plus dévasté parmi le reste de l'île. Telle une terrible tempête, les Ombres du Chaos et le chien errant ont dévasté l'agglomération en l'espace de quelques heures. La ville se retrouve entièrement désolée. Les survivants se sont cachés sur les collines et les extrémités de l'île. Ils se souviendront de cette nuit rouge atroce. Rouge pour le sang, rouge pour le magma, rouge pour la passion et l'amour pour ses idéologies. Les morts et les dégâts matériels ne se comptent plus. La vie est morte. L'Enfer Rouge s'est installé de force, chassant le Paradis des chasseurs de primes. Le chaos et la souffrance règnent en maître dans les différents quartiers. On laisse place aux vautours et aux chacals faire leur repère.

          Les Ombres du Chaos ont gagné. Les Écumeurs sont à nouveau libres. John et ses nakamas s'empressent de rejoindre le bras de mer pour voler un navire et quitter ce lieu maudit une bonne fois pour toute, avec ou sans l'aide d'Aoi. Mais il arrive sur la plage et voit sa sirène dans un sale état. Il se dit que sa voie de sortie est avec la femme-magma. En ce qui concerne Marianne, elle reste encore un moment avec Léténa. Cette dernière a prouvé sa valeur auprès de ses camarades et la cuisinière peut en témoigner. Ça été rude et dur pour tout le monde, mais chacun s'en est sorti. En revanche, pour les autres pirates, c'est plus délicat. Il y a beaucoup de blessés dont Ariel gravement. Mais surtout, on compte quelques morts.

          ***
          Ce Vice-Amiral ne me fait pas peur. C'est donc lui le renfort qu'attendait mon adversaire depuis tout ce temps? Visiblement, il part chercher le capitaine Red droit devant lui sans faire réellement attention à nous. Je tourne la tête vers Kuro pour y lire dans son regard une quelconque explication, mais ce dernier se met à courir à l'intérieur des ruines, sautant de décombres en mur pour éviter un bain de lave et le feu qui fait rage. Sans perdre un instant, je commence à le courser en tirant un bon nombre de boule de magma. Seulement, ma cible arrive trop bien à esquiver. Je me mets alors en colère. Même s'il ne m'entend pas, je lui gueule dessus.

          Kuuuuuuuuuuuuuroooooo!!!
          Tu ne perds rien pour attendre!

          Je me courbe sous la fatigue. Je souffle pour reprendre ma respiration. Notre duel m'a bien épuisé.

          La prochaine fois, tu goutteras à mon terrible courroux! Je te ferais souffrir lentement et avec toutes les tortures inimaginables, jusqu'à ce que la Mort vienne te chercher!!

          Tout le monde me regarde, même Galowyr qui s'occupe d'Ariel. Natacha me rejoint et tente de me calmer. Elle passe sa main sur mon épaule pour me réconforter.

          Capitaine. Ça ne sert à rien. Laisse-le. On finira bien par le retrouver un jour sur Grand Line. Pense plutôt à ta vengeance et à tes objectifs. Pense à tout l'or qu'on pourra dérober sur cette mer indomptable.

          Je ne réponds pas. Je suis en colère. Je ne bouge pas tellement que je suis à bout de nerf. J'ai le regard absent. Mon rythme cardiaque n'arrive pas à baisser. Comment me calmer? Nous sommes venus pour rien sur Whiskey Peak. Mes enfants ne sont pas là. Je commence à croire qu'ils sont définitivement morts. Marianne et Létana reviennent du Q.G. Tous mes nakamas sont près de moi sauf Ulcky et Proco qui sont sur le navire. Natacha s'empresse de me suggérer ce que je dois faire.

          Tous nos hommes sont là, capitaine. On ferait mieux de partir, maintenant. Il n'y a plus rien à faire. Et on ferait mieux de soigner nos blessés. Toi aussi tu as besoin de repos. Tu as de la chance que cette balle en Granit Marin n'est pas restée dans ton épaule, tu aurais pu y passer...
          ...

          Je suis exténuée. Même en étant accompagnée de tous mes amis, je me sens seule. J'ai l'impression d'avoir raté quelque chose, que je ne devrais pas être là. Je ne suis pas apte à coordonner les pirates pour le moment, mais voyant que tout le monde attend mes instructions, j'ordonne entre deux souffles ce qu'ils doivent faire. Je laisse ma seconde faire son devoir pendant que je retrouve mes esprits.

          Que tout le monde monte à bord de l'Avernus! Et dépêchez-vous!

          Même les Écumeurs et à Galowyr se ramènent sur mon navire. Je repense à tout ce qu'on a fait ici et à notre avenir. Je repense à ce Vice-Amiral et à Red. Je repense à Alabasta, à Vulcania. Mais avant tout, je repense à tous les chasseurs de primes dans le monde, qu'ils soient de la Team Rock comme ce maudit Sören Hurlevent, indépendants comme ces imbéciles que j'ai croisé sur Tanaki et cet enfoiré de Julius Ledger ou de la B.N.A. comme cet infâme de Kuro Tekana. J'espère que mon message est assez clair pour eux. Oui, la destruction de Whiskey Peak s'adresse tout particulièrement aux chasseurs plus qu'au Gouvernement Mondial. Nous sommes maintenant une menace sûre. On ne rigole pas avec les Ombres du Chaos. Alors que le monde prenne garde! L'île des cactus n'est qu'une mise en bouche, un moyen de voir ce que je peux vraiment faire avec mon Fruit.

          Il ne reste plus que moi et Natacha sur la plage. On prend la dernière barque pour rejoindre mon bâtiment déjà plein d'activités. Les hommes de John mettent les voiles sans perdre un instant et les équipes  de médecin (ceux de John) avec Zarechi soignent les blessés dans l'infirmerie. Je vois quelques Ombres qui sont mal au point. Kusanagi ça ne m'étonne pas. Mais pour Léténa, je reste surprise. Marianne me résume le duel de notre naturaliste contre Julia. Elle mérite sa place autant que notre sabreur. Natacha a déjà repris la barre. On peut partir, maintenant.

          L'Avernus quitte le bras de mer. Courbée sur la rembarre arrière, j'observe longuement l’île disparaître peu à peu de l'horizon. L'ambiance flou s'éloigne dans la nuit rouge. Le ciel au-dessus de Whiskey Peak est d'un pourpre encore plus embrassant qu'en l'observant depuis les décombres. Les survivants se souviendront encore de notre étendard, ils auront peur des Ombres du Chaos. Et pas qu'eux, tous les chasseurs de primes se méfieront de nous, désormais. On est peut-être mal parti lors de notre entrée sur la mer de tous les périls, mais ce haut-fait, annonce un retour certain parmi les puissances qui dominent ce monde. Nous entrons enfin dans la cour des grands!

          Adieu Whiskey Peak.
          FIN
          ~~ Page 8 ~~
          D'après les testaments de la Reine des Masques, dit Hathor.
          ©odage by Hathor

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