Suite des événements joués ici.
***
Même avec un équipage entraîné convenablement, traverser Grand Line n'était pas une sinécure. En un rien de temps, des nuages d'une noirceur inquiétante avaient recouvert les cieux. Bien sûr, quelques secondes plus tard, des trombes d'eau se mirent à s'abattre sur l'embarcation sans nom des Blattards. Et que serait une pluie diluvienne sans son accompagnement de vents violents ? Tout l'équipage était sur le qui-vive.
Un matelot hardi s'essaya à l'escalade des cordages pour replier les voiles. Son courage ne fut pas récompensé puisqu'une puissante bourrasque le fît vaciller. Après avoir essuyé une chute de près de dix mètres où il atterrit sur le dos, le pauvre homme avait perdu connaissance.
Hélas pour lui, personne n'eut le temps de faire attention à son sort malheureux. La tempête demeurait la priorité des Blattards. Déjà, les vagues se faisaient bien plus menaçantes et le bruit du vent empêchait d'entendre quoi que ce soit à bord. Grite, le tigre qui accompagnait Joe depuis l'île maléfique avait eu le bon sens de se planquer dans la cabine du capitaine afin de poursuivre sa sieste.
Le capitaine lui, était sur le pont avec ses hommes. Dans ces conditions on ne pouvait épargner une paire de mains supplémentaire.
- Capitaiiine !
On lui hurla dans les oreilles, et pourtant, ce qui se disait était à peine audible malgré tout. La situation avait des allures de cataclysme et la météo ne semblait pas disposée à se calmer.
- Il faut à tout prix défaire les voiles !
Grinçant des dents, fronçant les sourcils, le visage hargneux, Joe pestait en son for intérieur. L'embarcation tanguait tellement qu'il ne pouvait se résoudre à tenter d'escalader des cordages de toute manières humides et glissants, pareille entreprise aurait relevé du suicide le plus absurde.
- Est-ce qu'il y a quelqu'un en vigie ?!
Gueulant à s'en déchirer les cordes vocales lui aussi pour se faire entendre, le matelot qui était venu l'apostropher acquiesça. Là haut, recroquevillé dans son petit poste de vigie, Antal priait pour que le mât ne se brise pas sous la puissance des vents. Cela risquait d'arriver si la voile restait dépliée.
Ayant une idée, le cafard rageait de ne pouvoir la faire partager à la vigie dont le rôle était crucial pour ce plan.
- Trouve-moi une corde et quelque chose de lourd pour la lester !
Message reçu par le matelot qui s'engouffra dans la cale du navire afin d'obéir à son capitaine.
Une main accrochée à la visière de sa casquette pour ne pas qu'elle s'envole, le capitaine chercha son second du regard. Ce dernier était à la barre et tentait de manoeuvrer tant bien que mal contre les intempéries qui s'acharnaient sur eux.
Penché en avant, faisant face au vent, il fallut un certain temps pour que le cafard ne parvienne à l'atteindre.
- Zujo ! Délègue ton poste à un homme d'équipage, je vais avoir besoin de toi !
Après que les deux compères aient discuté des dangers de laisser la barre entre les mains d'un novice, Joe lui fit comprendre qu'ils n'avaient pas le choix. Tous deux retournèrent au centre du pont à attendre que l'homme d'équipage de tout à l'heure ne revienne avec le matériel demandé.
Pendant ce temps, le forban fit un tour dans sa cabine, bouscula le tigre qui s'était affalé au milieu de la pièce et rédigea une note qu'il plia dans le creux de sa main. De retour sur le pont où la pluie était aussi forte que jamais, l'homme qu'il avait dépêché était de retour avec une corde et un petit boulet de canon.