Rappel du premier message :
Plus le temps passait, plus je trouvais que c’était un mauvais plan. Que j’avais fait le mauvais choix en suivant Ragnar. Je savais que cette pensée provenait du cœur et non de la raison, mais elle ne cessait de battre de plus en plus fort dans ma poitrine. Alors qu’Izya avait rejoint Little Garden pour se faire capturer par la marine, j’étais à Armada pour préparer nos troupes. Cette armée n’avait aucunement la taille de celle qui s’était déferlée contre l’Empereur. Je savais que nous n’avions pas encore regagné la confiance de nos concitoyens, et cet assaut n’était donc pas un ordre mais une proposition pour les volontaires. Ainsi, nous n’aurions que les valeureux guerriers, fiers d’être présents à nos côtés, et ils ne pourront s’en prendre qu’à eux-mêmes en cas d’échec. Les mauvaises langues, elles, attendront sagement notre retour à Armada. Triomphant, espérons.
Un plan qui nous permettra de trouver de nouveaux alliés, de renforcer Armada et de récupérer l’estime que nous avions perdue au sein des nôtres. Malgré tout, ce projet ne m’enchantait plus. Parce que je savais qu’il était trop tard pour faire marche arrière à présent. Qu’Izya était déjà en chemin pour la prison de glace et que je ne pouvais rien y faire. Pour le moment.
Alors nous voilà, fiers pirates sur plusieurs bâtiments à suivre la trace d’Izya jusqu’à Jotunheim. Tous les capitaines de navires étaient réunis sur le mien pour que l’on répète le plan une ultime fois avant d’atteindre le fameux iceberg flottant.
« Notre but est d’attirer l’attention du gouvernement ailleurs qu’à l’intérieur. Au signal de Ragnar, nous agirons en attaquant à la surface. Combien de pirates de grandes renommées sommes-nous ? Avec un nom suffisamment célèbre pour leur faire songer être en danger j’entends. Ceux-là seront les commandants de nos différents bataillons. Nous attaquerons sur des fronts et à un temps différent pour accaparer encore davantage leur attention. Mais laissons toujours une voie maritime de libre. Ne les encerclons jamais complètement : un ennemi qui se sait sans issue combattra plus dangereusement encore. Peut-être que certains d’entre eux tenteront de prendre la fuite. Tant mieux. Et de toute façon, ils hésiteront en se demandant s’il ne s’agit pas d’un piège. Car évidemment, ils seront moins à l’abri que dans leur gros glaçon flottant.
Si un gros benêt venait à s’en prendre à vous, signalez-le en tirant quelque chose haut dans le ciel. Et une seconde fois si vous êtes en difficulté à cause de cela, les bataillons adjacents viendront alors vous soutenir.
Autre point très important : prenez garde au comportement des troupes en face. S’ils retournent à l’intérieur ou que leur expression change subitement, c’est soit qu’Izya s’est libérée, soit que nos amis révos ont été découverts à l’intérieur. Il nous faudra alors redoubler d’effort dans l’attaque.
Des questions ?
Rejoignez vos navires et suivez mon bataillon en retrait. Je serais le premier assaut frontal – quoi de plus légitime pour eux que de me voir les attaquer étant donné la prisonnière – et vous vous mettrez en place pendant ce temps.
Montrons au monde qu’Armada n’a pas perdu de sa force ! »