Une lame brisée ça reste une lame

Dans l’aile que je me suis attribué sur le bon versant du château en ruine, je réfléchis.
Sur la table devant moi est posé une lame que j’au trimballée quelques mois. A une époque où je n’avais qu’un bras et où me battre avec une lame brisée dont il ne reste que suffisamment de tranchant pour faire un poignard pouvait etre une plaisanterie de mauvais goût. Un cadeau foireux.

Ou bien plus que ça.

Cette lame c’est celle d’un de mes héros de jeunesse. Un homme mort depuis un siècle et dont je connaissais par coeur les exploits à une époque où l’on univers se résumait aux bas fonds de l’amerzone et aux fascicules d’aventure d’occasions à deux berrrys que j’achetais en masse dès que je trouvais de la monnaie.

C’est la lame de Dragon. Le plus grand révolutionnaire de tous les temps. Dragon, créateur historique de l’armée révolutionnaire. Ennemi numéro un du gouvernement mondial, et vainqueur à titre posthume de l’amiral en chef le plus brutal de tous les temps.

La lame de Dragon…

Malgré sa cassure nette à trente centimètres de la garde son fil reste aussi tranchant que si elle sortait d’aiguisage. Aussi belle, dangereuse et mortelle que si elle venait de sortir de la poitrine sanglante de l’amiral après lui avoir transpercé le cœur, tombant de la main de Dragon abattu lui aussi par la dernière attaque de son adversaire.

On aurait pu finir comme ça avec Tahar. On peut probablement encore…

J’empoigne la lame. Savourant son poids confortable, la solidité de sa prise, usé par les combats et le maniement d’un autre…

Quand j’étais gamin je voulais être Dragon, et a la place je suis devenu tout ce qu’il combattait. Et pourtant… Je me souviens du tour de passe passe d’Hubert, quand il s’est amusé à me confronter à des avatars des différentes époques de ma vie. Je me souviens du môme qui me disait que les seules limites étaient celles qu’on s’impose, et qui me voyait assez fort pour faire tout ce que je voudrais. Je me souviens aussi de l’agent Red, chien du GM froid et rigide comme une lame, cynique, vicieux, plus machine qu’humain. Je ne peux pas dire avoir apprécié cette charogne. Et je me souviens du mort qui n’avait plus que des regrets…

Qu’est ce que voulais Hubert en me donnant cette arme ? Se débarrasser d’elle ? De moi ? Ou me pousser vers un avenir plus radieux que celui de pirate ? M’offrir une nouvelle chance ou me faire croire qu’il y en a une ?

J’exécute quelques mouvement. Fendant lentement l’air. Imaginant Dragon faisant les mêmes mouvements quelque part dans une base révolutionnaire. Dragon. Toujours du bon côté du début jusqu’à la fin. Sans taches , sans fautes de parcours. Droit, juste, parfait… Je me demande quelle part de la vie qui nous est parvenu est vraie et quelle part est romancée pour en faire une icône, un martyr, l’incarnation d’une cause.

Après tout il serait stupide de croire que la révolution n’a pas son CP1.

Il faut que je cause à Ragnar.


Dernière édition par Red le Lun 19 Sep 2022 - 14:28, édité 1 fois
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    On l’avait appelé pour rejoindre Red. Un type mûre, peu commande d’apparence et manifestement peu bavard. Ragnar haussa les épaules et acquiesça. Il était accompagné, dans ses quartiers, de Suelto Visconti avec lequel il préparait les prochaines campagnes. Il n’aura pas le luxe de pouvoir traîner davantage sur Winter Island. Partir à la conquête politique de celle-ci, honorer sa promesse envers les pirates et faire le boulot des marines, récupérer sa récompense, bâtir un monde à l’image de la révolution… Rien que ça. Mais d’autres missions importantes demeuraient et l’Atout devait stratégiquement répartir son armée dans les quatre coins du monde.

    Souvent, Ragnar se demandait comment faisait Mandrake pour gérer toutes ces affaires et regrettait le traitement qu’il lui avait réservé à sa libération. Plus jeune, moins sage, sans doute plus fougueux, l’Atout s’était montré particulièrement insolent, insensible et irrespectueux envers l’ancien occupant du siège de la Guerre. Cela parût même surprendre Rafaelo à l’époque. Jonas, lui, n’avait pas surréagi et sembla, à l’époque, comprendre son successeur. Ragnar idolâtrait Jonas Mandrake depuis ses débuts dans la Révolution. Quand tout le monde parlait de Dragon, lui ne voyait que l’ancien général. C’était d’ailleurs lui qui s’était engagé à le libérer de ses bourreaux en se constituant sa propre armée pour le libérer. D’où cette alliance avec les pirates.

    Véritable fan de Mandrake, Ragnar voulait le libérer et lui obéir, devenir son second, lui faire honneur, à lui uniquement, ce héros de la révolution. Alors quand il le trouva à moitié mort, dans cette salle expérimentale de Jotunheim, ce fut le premier choc. Il l’exprima dans la colère, la violence envers ses bourreaux, puis en malmenant un peu son idole, dans l’espoir de se prendre une raclée de sa part. Mais rien ne vint. Deuxième choc. Jonas n’était plus capable de se défendre, de diriger une armée, de mener des batailles… Alors le jeune révolutionnaire insista dans sa stratégie pour éveiller un second souffle. Toujours rien. Pire encore, celui qu’il désirait servir lui proposa sa place. Troisième choc. Ragnar dut faire son deuil.

    Mais savoir cet homme aux cheveux de feu, à l’abri en train de profiter d’une retraite méritée, le rassurait. Par ailleurs, ce dernier avait retrouvé fière allure et pouvait sans doute reprendre le boulot, mais il semblait satisfait de la tournure que prenait les choses. L’Atout s’en satisfaisait. Il lui arrivait régulièrement de lui donner visite et de prendre des conseils. Mandrake demeurait être une source d’informations, activement recherchée, mais aussi un conseiller d’exception. L’avoir à son bord serait vraiment un très grand honneur pour Ragnar qui n’osait lui proposer. Bref. Le monde parlait sans cesse de Dragon, icône de l’Armée Révolutionnaire, mais la véritable icône qui a ensuite longtemps porté cette institution, n’était autre que Jonas aux yeux de nouveau siégeant de la Guerre.

    En arrivant enfin dans les quartiers du capitaine, Ragnar se remettait de ses émotions qui étaient revenues en ressassant ces souvenirs. Il aperçut le pirate tournoyer une lame à moitié brisée. Il la reconnut car ce fut celle qui l’aida à repousser Apache. Il ne savait pas d’où elle venait ni vraiment à quoi elle servait. Mais l’empathie de Ragnar, étonnamment et remarquablement sensible aux émotions l’environnant, remarqua une certaine forme de nostalgie chez son détenteur actuel. Il y avait une histoire et il était assez curieux de la savoir. Que cachait cette entrevue et que signifiait cette lame brisée pour cet homme ?

    Il voulait savoir.

    « Le capitaine Red, à peine revenu des morts, repousse une flotte de son tueur – qui ne l’est finalement pas, dit l’Atout avec ironie. Que me vaut cette invitation ? J’ai ramené à boire. »

    Il s’installe, posa les deux verres et la bouteille. Il débouchonna cette dernière, huma l’odeur de son contenu avec un certain plaisir, puis remplit les verres vides.

    Il voulait savoir.
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-C'est comme ça dans toutes les histoires de fantômes non? Une tache à faire avant de disparaitre définitivement et jamais assez de temps pour la mener à bien avant de se dissoudre dans le néant ou tout ce qu'on imaginer de l'autre coté de la barrière. Probablement une façon de souligner que la course contre la mort est un probléme de vivants, et que personne ne la gagne jamais.

Je plante la lame brisée dans la table entre nous avant de m'asseoir en face du chef de guerre, prenant le verre qu'il pousse vers moi avant de le porter vers mon nez pour le humer à mon tour.

Mouais, je n'ai jamais été grand connaisseurs d'alcool.

-Je me suis aperçu que je ne te connaissais pas assez et ça m'ennuie. Je sais que tu as remplacé Mandrake au sein du Dragon, je sais ce que tu as fais à Parisse, et a Jotunheim. Mais ce ne sont que des choses que tout le monde sait.

Et c'est peu. Comme beaucoup de jeunes pointures, Ragnar fait partie des caids qui sont montés en grade dans mes angles morts. Des types qui n'étaient pas en place quand j'avais en main les dossiers du Cipher Pol, et qui n'étaient pas pirates quand je commençais à parcourir les mers pour Armada. Ou quand je croupissais quelque part dans un frigo. Des types dont je ne sais pas grand chose, et avec qui je me retrouve pourtant à me battre.

Et si les devises de Manshon sur les ennemis des ennemis faisant de parfait amis a un fond de bon sens, l'expérience m'a appris qu'au dela d’alliances de circonstances c'est le genre de situations qui montre rapidement ses limites.

-Qu'est ce qui t'a fait rejoindre la révolution Ragnar. Qu'est ce qui te fait avancer au sein de l'armée ? Qu'est ce que tu cherches ?
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      « Ou du moins, nous ne connaissons personne ayant remporté ce combat. », rétorqua finalement l’Atout en focalisant son regard sur la lame que Red venait de planter au centre de la table.

      Pour une raison qu’il ignorait encore, cette lame avait toujours attiré le révolutionnaire. Depuis sa prise en main jusqu’à maintenant. Pourtant, en l’état, elle ne possédait pas une grande puissance. Mais quelque chose l’attirait. Peut-être le fait d’être brisée, comme lui, pendant un long moment. Non. C’était certainement autre chose. Il but une gorgée de l’eau-de-vie pour se retrouver ses esprits. Corsée. Agressive. À Winter Island, ils savaient réchauffer les cœurs. Ragnar n’appréciait pas vraiment la finesse mais prenait plaisir à ressentir les épices, l’amertume, l’aigreur, la chaleur. Cette boisson remplissait toutes les conditions.

      « Je m’aperçois finalement que je ne te connais pas spécialement. Au-delà de ce que disent les journaux, j’entends. Tout lecteur qui soit connaît au moins une aventure du Rossignol. », fit-il avant de boire une seconde gorgée. Parisse, Jotunheim, que de regrets en repensant à ces évènements. La détresse de Jonas dans la prison de glace. Aurait-il dû l’achever une bonne fois pour toute ? Et Parisse. Une amer victoire. Le Gouvernement Mondial devait certainement tapir dans l’ombre de ce brave Hubert. Au moins, le Président ne se laissera pas faire. Si Parisse retrouvait de ses couleurs, la Révolution pourrait s’en satisfaire.

      Ce qui m’a fait rejoindre la Révolution, songea l’Atout. « Je l’ignore encore. J’ai été aveugle et esclave un temps. Ouais, accumulé autant de malheurs en si peu de temps, c’est un record personnel. Je me suis accroché à la vie, je me suis battu pour me libérer, avec quelques types, puis rapidement, j’ai été contacté par des types pour diverses activités. J’ai appris à me fier à mon flair, parfois à tort, mais chaque expérience m’a fait grandir. »

      Troisième gorgée. Ragnar s’habitua à ce feu ardent qui lui brûlait la gorge. Il appréciait maintenant le goût légèrement fruité des agrumes.

      « Une mission en entraînant une autre, je suis aperçu que j’entrais peu à peu dans une organisation secrète, puissante, avec beaucoup de moyens. Après avoir fait mes preuves, on me donna un rang, des moyens, des hommes, jusqu’à me retrouver devant toi. J’ai toujours lutté pour les libertés, Red. Vos histoires d’empereurs, en toute honnêteté, je m’en moque un peu. L’équilibre du monde ne changera pas. Mais le monde se portera mieux sans cette pourriture. Sa mort libérera bon nombre d’innocents des chaînes d’un véritable fléau. »

      Quatrième gorgée. L’apaisement. Toutes les saveurs étaient maintenant perceptibles et le plaisir ne pouvait en être que plus intense.

      « Mon ennemi n’est pas que le Gouvernement Mondial, mais tous ceux qui tenteront de réduire les libertés de l’humanité. Je n’aurais pas la moindre pitié pour ces personnes. »

      Il remplit une nouvelle fois les deux verres quasiment vides.

      « Et toi, Red, qui es-tu ? »
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-Un esclave aveugle hein ? C'est une belle histoire pour promouvoir une légende de chef révolutionnaire, peut être un peu trop tiré par les cheveux pour le CP1 peut être. Et c'est vrai ?

En tout cas c'est un lancement de parcours sans taches qui vaut bien celui de Dragon. On part de rien, opprimé et avec un malus, et on monte un a un les nombreux échelons de l'armée révolutionnaire, passant de petite main besogneuse à héros du peuple avant de finir chef de guerre des ennemis numéro un du GM. C'est beau comme un conte de Noel.

Je me demande si j'aurais pu finir comme ça si je n'avais pas attiré l'attention du CIpher Pol un peu trop tot. Et combien de types avec le profil de Ragnar sont morts sur la route menant à sa place.

Dommage qu'il finisse quand même par s'allier avec d'affreux pirates comme moi. Ça pour le coup c'est une tache sur la tunique immaculée du héros.

-Moi je suis le grand méchant. Le traitre. Le pirate. Mais je n'aime pas le Gouvernement Mondial non plus.

Pendant que Ragnar savoure son grand cru je vide mon verre d'un trait. L'alcool n'a toujours été pour moi que le moyen d'atteindre un but, que ce soit l'oubli ou une convention sociale. Alors a quoi bon jouer les esthètes et faire durer ?

D'un signe de téte je désigne la garde saillant entre nous à Ragnar. Cette garde que j'ai reconnu au premier regard, tant elle était omniprésente dans les bouquins qui hantait mes réves de momes. Alors que Ragnar semble complétement ignorer ce qu'elle est. Ou ce qu'elle était.

-Tu n'as jamais vu cette lame ? Avant de me croiser ? J'aurais cru que n'importe quel révolutionnaire la reconnaitrait immédiatement. Mais peut étre qu'un révolutionnaire aveugle est une exception acceptable.
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      J’aurais pu lui servir de la piquette, ça aurait eu le même effet, pensa le révolutionnaire en voyant le pirate avaler le contenu de son verre d’une traite. Un pirate tel que lui, passé par plusieurs services, par l’état de mort, puis vivant, avait-il le temps d’apprécier ces petites choses de la vie ? De grands mystères, sous forme de montagnes, pesaient sur les épaules de cet homme épuisé par les batailles. Si Ragnar devait rester objectif, il ne dirait pas que Red aspirait la joie de vivre. Un objectif le tenait encore debout. S’il parvenait au bout de celui-ci, alors peut-être prendra-t-il du repos. Revenu des morts, le revoilà parti pour s’en prendre à celui qui l’avait tué par le passé.

      C’est probablement ce que j’aurais fait, songea l’Atout en observant l’homme usé en face de lui. Un roublard, un redoutable pirate, un dangereux, un tueur, mais homme qui aimerait éviter toutes ces atrocités. Malheureusement, à l’instar du révolutionnaire, il était de ceux que les batailles appelaient sans qu’il y puisse quoi que ce soit. Une malédiction. Ragnar s’imagina dans de nombreuses années, à la place de Red, les cheveux grisonnant et usé par les combats. Jonas Mandrake lui-même ne put résister à cet épuisement, finalement capturé par son pire ennemi.

      « Je fais en effet une bien belle mascotte pour la Cause. », fit l’Atout d’un ton amusé. « J’aurais cependant aimé ne pas avoir vécu certaines choses. », enchaîna-t-il d’un ton moins réjouissant, songeur, avant de redresser la tête. « Il est vrai que ton CV ne te peint pas un beau portrait. Et réciproquement, le Gouvernement ne doit pas beaucoup t’apprécier. Les ennemis de mes ennemis sont mes amis, non ? » Non. Teach n’était pas son ami. Mais Red était un partisan de la cause, sans en être, et cela était une certitude. Il apprendrait davantage plus tard.

      Il était maintenant temps de s’intéresser à cette chose. « Je n’ai pas eu accès à la lecture avant un bon moment. », rétorqua Guerre en restant focalisé sur ce bout de lame. « Le pire, c’est qu’il s’agit certainement d’une des légendes que Suelto m’avait forcé à lire, mais j’admets ne m’intéresser à rien d’autre qu’aux champs de bataille. » Et à la musique, étonnamment. « Mais ce que j’en sais, c’est ce que cette lame m’appelle, Red. Depuis le jour où tu me l’as confié pour attaquer Apache, jusqu’à ce jour, j’ai l’esprit complètement absorbé par elle. Tu dis que tout révolutionnaire la connaît... » Une idée lui traverse subitement l’esprit. La seule épée que tout révolutionnaire connaît, connue pour ses exploits exceptionnels. « L’épée de Dragon », reprit finalement l’Empereur, obnubilé par ce trésor.

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-Cette histoire d'ennemis communs c'est bon quand tu es une crapule mafieuse Ragnar, pas quand tu es un révolutionnaire qui défend une cause juste. C'est une excuse à toutes les compromissions, juste avant de se dire que la fin justifie les moyens. Et avant d'avoir eu le temps de réfléchir tu te retrouves a faire exactement ce que tu reproches à tes ennemis.

Je retiens un ricanement en goutant les pensées de Ragnar en train de se poser des questions sur l'épave qui siffle son alcool de prix. Place aux jeunes hein ? Je me demande ce qu'en pense Mandrake. Ou son vieil ennemi Toji..

-J'ai connu une vraie révolutionnaire autrefois. Elle disait, œil pour œil, et le monde entier sera aveugle. C'était à l'époque ou je bossais pour le Cipher Pol. Je l'ai aidé a monter son mouvement, sa révolte. Et ensuite je les ai tous enterrés. Mais elle avait raison. Si tu combats avec les méthodes de l'ennemi tu ne peux pas prétendre que tu vaux mieux que lui. Et si la révolution ne vaut pas mieux que le GM alors elle ne vaut rien.

Je désigne l'épée entre nous. Hochant la tête à la réponse de Ragnar.

-Ouais, l'épée de Dragon. Fondateur de l'Armée Révolutionnaire, premier ennemi public numéro un du Gouvernement, l'incarnation de la figure de l'opposant en personne. Quand j'étais petit, en Amerzone, les seuls bouquins qui nous arrivaient de l'extérieur étaient des fascicules illustrés parlant de son sauvetage de Goa. J'ai jamais trouvé qui éditait toutes ses histoire, mais je les adorait... Mais je digresse.

Prends la.

Celui qui me l'a donné se prenait pour la réincarnation de Bouddha. Ou peut être qu'il jouait a se faire passer pour quelqu'un se prenant pour la réincarnation de Bouddha, Hubert est un môme plein de facettes. Je ne sais pas comment elle a fini par se retrouver sur Inari, et je ne peux que me demander pourquoi il me l'a donné...

Un moment j'ai pensé que c'était pour m'offrir une chance de redevenir révo, une carte pour prendre le contrôle de l'AR, devenir le nouveau Freeman, mais ça ressemblait un peu trop à mes habitudes d'agent... Puis je me suis dit qu'Hubert plaçait ses billes pour essayer d'influencer un futur empereur pirate, jouant sur de vieux souvenirs pour s'offrir un type parmi les quatre qui serait plus proche de ses aspirations, mais ce ne serait pas sympa pour Hubert...


Au bilan l’explication la plus probable est surement la dernière, Hubert voulait vraiment récupérer la table dans laquelle quelqu'un lui avait planté la lame, et n'avait pas le droit de la sortir de la lui même...

-Alors je me suis dit que ce n'était peut être pas à moi qu'il l'avait donné.
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      « Aux grands maux les grands moyens, Red. J’estime pour l’instant que cette alliance est un bon compromis pour rendre le monde un peu meilleur. Si je me trompe, ce sera à moi de réparer mes erreurs et j’en assumerai les conséquences. Sur le papier, t’es peut-être un sale type, mais les recherches effectués par nos services ont démontré le contraire. »

      Il remplit une énième fois les verres vides. La bouteille ne tiendra plus très longtemps. Il écouta attentivement le cours récit du pirate. De qui parlait-il ? Lilou ? Shaïness ? De brefs noms qui lui revenaient petit à petit. La deuxième n’a jamais été retrouvée. Quant à la première, elle refaisait surface. L’Atout l’observait mais la laissait faire.

      « Ignorant. », fit-il en buvant son verre. « C’est évidemment le Gouvernement qui copie les méthodes de la Révolution. Cela fait bien des années qu’ils sont dépassés. »

      Bon, l’alcool commençait peut-être à monter. D’apparence, bien que ses idées commençaient à s’éparpiller, il semblait relativement serein. Mais cette lame l’envoûta de nouveau, le força à se concentrer et il s’en saisit aussitôt que Red lui en donna la permission, tel un chien attendant son os. Elle l’appelait. Jour et nuit, elle martelait son esprit. Viens. Viens. Viens, lui disait-elle. C’était différent de la première fois où il l’utilisa contre Apache. Il était dans le jus, dans la survie, pas vraiment le temps de ressentir les choses. Là, c’était autre chose. Un frisson lui parcourut aussitôt. Il n’écouta que brièvement le récit du pirate à propos de cet Hubert. On n’aurait dit qu’il se parlait à lui-même plus qu’au révolutionnaire.

      « Je sens une puissance éparpillée. Cette lame est incomplète, n’est-ce pas ? Une légende dit que la partie manquante se terre dans le cœur même du dernier adversaire de Dragon. Dis-moi que ce n’est qu’une légende. »
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-Incomplète oui, c'est le moins qu'on puisse dire. Je dirais qu'il en manque quasiment les deux tiers. De quoi transformer une superbe épée en a peine mieux qu'un poignard d'abordage..Quand a savoir ou est l'autre bout, l’histoire est facile et tu dois la connaitre aussi bien que moi. La lame s'est brisée quand Dragon a traversé le cœur de lave du grand amiral Akainu, et qu'en mourant celui à a également tué Dragon.

A partir de la. Si Akainu est mort c'est que la lave n'a pas fondu la lame, et que la partie manquante, selon toute vraisemblance a du être enterré avec le corps de celui qu'elle a tué. Ce qui est plutôt amusant comme situation au vu de ce que représente la lame pour la révolution, ça fait du corps de l'amiral l'équivalent de la roche tenant l'épée légendaire attendant l'élu qui saura la retirer.

Et niveau profanation de symboles c'est plutôt amusant aussi.

Tu sais ou est enterré Akainu ?


Encore un truc que tout le monde doit savoir mais on ne sait jamais. Aprés tout ça commence à dater et j'ai l'impression que Ragnar est plutôt du genre a se foutre complétement des vieilles leçons d'histoire. Probable que ni la révo ni le GM ne s’embêtent a faire traduire leurs bouquins de propagandes en braille.
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      Les légendes disaient donc vraies, songea le révolutionnaire en observant le fond de son verre. La lame aurait ainsi été brisée par le corps magmatique du défunt amiral en chef, mais pas suffisamment pour l’empêcher d’atteindre son cœur. Double-mort. « Quelle horreur. Aucun pour fêter la victoire. », fit Ragnar en imaginant la situation. Pour lui, d’instinct, il devait toujours y avoir un gagnant et un perdant. Deux perdants, c’était la honte, dénué de sens. L’esprit simplet d’un guerrier qui aimait guerroyer.

      « Niveau profanation, on est pas mal. », murmura l’Atout dans sa barbe. Il semblait en pleine réflexion depuis quelques temps. Il écoutait attentivement ce que lui disait Red et semblait vaguer vers d’autres lieux par la même occasion. « J’imagine que cet enfoiré ne peut être ailleurs que dans la base du G-5, surprotégé par d’autres enfoirés, qui attendent certainement l’arrivée d’enfoirés comme nous. » Il releva la tête et croisa le regard du pirate. « Néanmoins, je pense que c’est précisément l’endroit où nous devons nous rendre, toi et moi.

      Au départ, j’étais tenté de réécrire l’histoire avec une l’autre lame, à ma façon. Moins de risque. Page neuve. On recommence différemment. Mais pour une raison que j’ignore, cette maudite lame m’appelle sans arrêt. Et ça m’embête de savoir cette relique aux mains du Gouvernement. L’âme de Dragon se trouve dans cette lame et elle a résisté à la lave d’Akainu. Nous devons le sortir de là.

      Aussitôt Teach vaincu, nous devrons partir, Red. Ils ne nous attendront pas aussi vite. Juste toi et moi. Les ténèbres et l’encre. Il n’y a pas plus discret en ce bas monde et tu le sais. »

      Ils avaient beau se déplacer discrètement, un bon utilisateur de haki les détectera de toutes manières. Ragnar le savait. Red également. Mais ils devaient quand même récupérer cette lame.
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Quelle horreur ? Je ne sais pas. Survivre à son plus grand ennemi ne doit pas être si agréable que ça. Au moins Dragon a eu la satisfaction de partir en sachant qu'il terminait son boulot et qu'il ne laisserait à personne d'autre une tache dont il s'était chargé. Mais peut être que Ragnar est encore trop jeune pour s’être aperçu qu'a force de perdre des gens, on fini par chérir ses vieux ennemis autant que ses proches.

Ça viendra.

-Je suppose que c'est la chose à faire, et que simplement te transmettre la garde ne suffit pas. Et puis, j'avoue qu'aller ouvrir la tombe d'Aikanu m'amuse assez, et j'adore le train des mers.

Mais que les choses soient bien claires entre nous Ragnar. Je suis trop vieux et j'ai les mains trop sales pour brandir cette épée en me revendiquant de Dragon. mais j'ai une idée assez précise de ce que j'estime être la voie juste pour celui qui le fera. Et je serais vraiment très mécontent si celui a qui je confierais cette lame l’utilisait a des fins que je juge indigne de son premier porteur.

J’espère que je suis clair.

Ce n'est pas juste une épée, c'est un fardeau.

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      Ragnar écouta attentivement la réponse de Red. Il acceptait de l’accompagner et c’était une bonne chose. Au-delà de leur objectif, une belle aventure se présageait à infiltrer l’une des plus grandes de la marine que ce monde ait créé. Infiltrée par deux des hommes les plus recherchés, ça donnait un fantastique récit. Cependant, l’Atout tiquait sur le reste du discours. Était-ce l’alcool ou Red lui dictait la manière à suivre. Le regard de son interlocuteur était des plus sérieux. Ce n’était ni une blague ni l’alcool qui lui jouait des tours.

      « Loin de moi l’idée de te paraître insultant, cher Red, mais les choses sont loin d’être claires. Ce que tu estimes être juste n’est pas forcément ce que la cause estime être juste. Tu n’es ni Dragon, ni un membre des DRAGONS, ni même Freeman, pour tenter de m’imposer une marche à suivre. Qu’ils essayent eux-mêmes et ils verront le résultat. C’est contraire à notre idéologie, contraire à la liberté.

      Alors non, pour moi, ce n’est pas clair. Je ferai de mon mieux pour servir la cause, peut-être pas selon tes souhaits, mais j’agirai pour ce que j’estime être bénéfique à ce monde. Nous partageons beaucoup en commun, Red. Inutile de me sortir de grandes phrases, je sais pertinemment ce que j’ai à faire.

      Maintenant, nous sommes clairs. »

      Aucune animosité entre les deux hommes. Une simple discussion entre deux dirigeants. L’un, un futur empereur pirate ; l’autre, le général de l’armée révolutionnaire. Ragnar saisit la moitié d’épée, la tournoya habilement avant de la ranger dans un fourreau – pour l’instant – trop grand. Pour une raison qu’il ignorait encore, il avait préparé ce fourreau sans épée.
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