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L'histoire du Fun Club | Ft. Peeter & Robina


“ Attrapez-la ! Mais où est-elle passée ? “ 

“ Elle servira bien à quelque chose ! C’est la navigatrice du corsaire ! Moyen’ qu’on en retire de l’argent ! –Tu sais le sableux, Azar Azou Az-”

“ Azeglio crétin ! ”

Et la tête aux cheveux rose se cachait derrière un tronc d’arbre découpé, toute tremblotante et à l’écoute de la conversation de deux pirates sanguinaires prêts à en découdre. Nouvelle arme en main qu’elle ne savait pas encore utiliser correctement, Megumi ne souhaitait pas se confronter aux hommes puisque vraisemblablement : elle était terrifiée de se retrouver ici. Maintenant en tant que navigatrice qui se respecte, vous vous demandez très certainement ce qu’elle peut bien foutre ici sur Dead End.

Après avoir quitté le navire d’Izumi avec une simple petite barque à son compte ( et beaucoup d’espoir ) Megumi pensait pouvoir naviguer tranquillement jusqu’à destination mais une bande de pirates sans noms en décida autrement. La tête de la jeune navigatrice grimaça aux sons de leurs rires gras et déplaisants.

“ C’est pas possible ! … ” Murmurait-elle sur sa misérable barque au voile dressé. Il n’avançait pas assez rapidement avec le courant et il fallait apparemment se mettre au boulot ! Sans attendre une seconde de plus, Megumi attrapa les rames avant de commencer à accélérer le rythme. Mais ce n’était clairement pas suffisant. 

“ Eh regardez ! Une femme en mer ! ” S'écria l’un d’entre eux. “ Notre jour de chance, carrément ! ”  

Et malgré toute la vitesse cartoonesque qu’elle procurait, rien ne pouvait battre un vrai gros navire. 

“ J’suis pas intéressée, vous pouvez passer votre chemin ! ”

“ C’est pourtant dangereux de rester seule en mer, c’est Grand Line j’te rappelle ! Pas East Blue ! ” Megumi ne pouvait pas s’empêcher de soupirer. ” Allez, monte. On mord pas les gens t’sais, s’ils sont obéissants ! ”

“ Plutôt crever, espèce de porcs sans manières ! ”

Apparemment, ce n’était pas une insulte très populaire. Leurs expressions changèrent des plus belles, l’un d’entre eux dégaina même un revolver. Et un tir retentit, rendant la barque des plus instable. Megumi presque en boule releva son menton pour remarquer l’énorme trou devant elle, causant une inondation soudaine dans son moyen de transport. La navigatrice poussa un cri d’horreur.

" Faut croire que ton vœu va se réaliser maintenant ! ” 

“ Mais–! ” Par premier réflexe, elle poussa son petit sac contre le trou mais rien n’y fit, à tout moment elle allait se noyer.  “ J’veux pas mourir ici … ” déclara-t-elle absolument défaitiste les larmes aux yeux.

“ Dernière chance, tu grimpes ou quoi ? ” Les chances de survie ne s’annonçaient que peu glorieuses et honnêtement elle n’avait pas grand choix. Megumi rassembla le peu d'affaires qu’elle avait et attrapa à contre-coeur la corde lancée et grimpa à bord du navire, regardant avec dépit la barque disparaître peu à peu. Une fois sur le navire -qui ressemblait plus à un todi qu’autre chose-, la femme resta contre le bord, aussi loin qu’elle pouvait de ces hommes aux regards malveillants.

“ Sois pas timide, rapproche toi un peu ma chérie-... ” Disait-il, brandissant fièrement son revolver tout en s’avançant vers elle.  

Megumi agrippait alors son petit bâton fermement. Cela ne pouvait pas se voir sans le toucher mais sur le côté se trouvait un bouton sur lequel elle pouvait appuyer pour le développer et en faire son arme climatique. Mais ne sachant pas encore comment l’utiliser correctement, Megumi avait plus peur de le faire tomber accidentellement.

“ J’suis juste montée pour gagner du temps, croyez pas que j’vais rester avec vous, trou de fion ! ” Elle tira la langue. Mauvaise idée de dire à haute voix ce que tu penses à un mec armé. Quand soudainement, elle plissa son œil gauche, sensible à un courant d’air trop peu agréable. Megumi leva la tête vers les cieux qui semblaient avoir changé radicalement de couleurs. 

“ Ok, j’vais te tirer dans la jambe, on va voir si tu vas continuer toutes tes blagues ! ” Mais la navigatrice n’écoutait plus les menaces de l’homme. À vrai dire, quelque chose clochait. 

“ Qui est votre navigateur ? ” Aucune réponse.  “ Qui dirige ce navire ? ” Son ton monta, plus inquiète qu'effrayée.

“ Wow, doucement ! T’vas baisser d’un ton– ”

“ On a pas le temps– Un énorme …“ Et là, elle se figea, les yeux noyés dans la terreur. Derrière les hommes qui la fixaient durement, se trouvait une fine ligne grise qui commençait à s’épaissir de seconde en seconde. 

“ Qu’est-ce que tu racontes, qu’on l’enferme, on décidera plus tard de son sort ! ” Megumi secoua la tête. 

“ MAIS REGARDEZ DERRIÈRE VOUS ! Si on ne change pas de direction, on risque de partir en miettes ! ”

Et le cauchemar ne venait que de commencer, la femme avait beau dire quoi que ce soit, le cyclone n’était pas assez grand pour qu’ils la prennent au sérieux. Après avoir fait de son mieux pour se débattre, la navigatrice termina dans une cabine où l’un d’entre eux décida de l’assommer pour faire taire ses cris. Quelques heures plus tard, Megumi se réveilla avec un énorme mal de crâne. Elle se mit à gémir, une main derrière le crâne où se trouvera demain un bleu considérable. Mais ses yeux s’écarquillèrent des plus belles lorsque le souvenir du cyclone revint. La femme se leva avec difficulté et ouvra la porte de la cabine avec difficulté, du grabuge bloquant la sortie. Megumi ne pouvait en croire ses yeux, le navire avait été complètement brisé en deux parties. Les hommes affalés, peu sûre de leur état, la jeune femme décida pour son propre bien de ne pas faire attention. 

Elle remarqua alors qu’ils étaient arrivés sur île, enfin contre un port au roche et contre son gré vous vous en doutez bien. Megumi se fraya un chemin vers le sol ferme. Et c’est bien l’histoire de son arrivée sur Dead End– littéralement faillit mourir mais on avance malgré tout.

Et sans manquer une seconde, elle se faisait déjà remarquer par quelques hommes baraqués qui se promenaient pour manque d’un meilleur mot, au même endroit. Bien plus effrayants que les autres gus. 

“ Eh ! D’où tu viens sur notre territoire ?” Criait l’un d’entre eux de loin.

“ Ah j’suis plus que ravie que d’partir ! Passez une bonne soirée ! ” Disait-elle à la va vite avant d’entendre les pas des hommes s’accélérer à sa rencontre. 

“ Eh- mais j’te connais toi ! T’es pas la meuf du corsaire ? T’es bonne en plus ! ”

“ J’vais t’en sortir d’la bonne, enfoiré ! ” Megumi s’écria avant de réaliser sa situation.  “ J’vais t’en sortir d’la bonne enfoiré … titre de mon nouveau single le mois prochain dans tous les bacs des Blues– ! ” Enchaîna-t-elle, la peur qui monta dans sa gorge, peur d’avoir gaffé une fois de trop.

“ Attrapez la ! ” Et c’est là que la course poursuite commença. Et qu’elle se retrouva à les semer derrière un pauvre tronc d’arbre.


“ Bah alors. On voulait pas jouer ? ” Ok, maintenant ou jamais. Megumi sortit le petit baton climatique de son soutien gorge avant d’appuyer sur le bouton qui se développa en un staff climatique qui à son tour se dépliait après sous un second clic’ en un Marteau. La respiration haletée et agrippant aussi fort que possible son arme, Megumi inspecta ses alentours pour un échappatoire quelconque. “ Quel joli jouet … Attrapez la ! ” Non ! Pas deux fois en une journée, pensait-elle très fort avant prendre un élan pour frapper un des hommes avec l'une des faces du marteau.

“ Aouch’, ça fait très mal. ” Répliqua l’homme, sarcastiquement.

“ IMPACT !” Hurla Megumi. Et sous un simple bruit assourdissant, l’homme s’éjecta à quelques dizaines de mètres, déséquilibrant sévèrement par la même occasion la propriétaire du staff climatique qui n’avait visiblement pas l’habitude. Laissant bouche bée les autres pendant quelques instants, Megumi décida de prendre à nouveau fuite avant qu’ils ne se jettent sur elle, s’emparant au final de sa personne et de son arme . “ Lâchez- moi ! Bande d'oeufs pourris ! ” Serait-ce la fin pour la navigatrice des Sandstorms (et de son épaule) ? 
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Quelques jours après la capture de Megumi…



Dead End, une île qui me parle. Une île qui me ressemble, qui ressemble à Manshon, en plus dégénérée, viciée, plus dangereuse aussi. Une île dont je pourrais bien en faire mon petit caillou de retraité, un jour, quand j’aurais fini ce que j’ai commencé contre les familles mafieuses. Ce qui est loin d’être le cas, pas encore au programme comme on dit. Ce qui l’est en revanche, c’est ce qu’on est venu faire ici, avec Joey. Il paraît qu’il a des contacts sur l’île, qu’il connaît un gars en ville qui pourra nous aider pour nous venger de la famille Mountana. Maintenant que je peux mettre un nom sur les salopards qui ont tenté de me tuer sur Alabasta en engageant Joey pour faire le sale boulot, j’ai quelqu’un envers qui tourner toute cette haine qui fulmine en moi. Les Mountana, dès qu’on sera arrivé sur Helliday, j’irai leur faire leur fête comme je me suis chargé de Bambana. Je crois qu’ils savent pas à qui ils s’en sont pris, ces fils de chiens.

Joe est parti seul prendre contact avec son ami, histoire d’éviter les soupçons. Jusqu’à présent, personne ne sait qu’il a retourné sa veste, on aimerait que ça reste ainsi jusqu’à Helliday Island. Il m’a demandé de pas faire de conneries pendant son absence, de ne pas trop m’attirer d’emmerdes, surtout de trop grosses desquelles on pourra pas se tirer. Je me suis contenté de sourire, le seul truc dont j’ai envie en ce moment, c’est de picoler. De me mettre une énorme mine, à en oublier où je suis et pourquoi j’y suis, à en oublier mon foutain nom et ma putain de vie. Et surtout, pour me la sortir un peu de la tête. Talia est bien trop présente dans ma tête depuis sa mort, c’est pire qu’une addiction ce bordel, ça me hante le jour et surtout les nuits. Difficile de pioncer, difficile de penser, difficile de garder la tête froide, difficile de pas souffrir.
Et qu’est-ce qui est mieux pour anesthésier la douleur ? Deux choses : l’opium et le rhum, alors je peux te dire que pendant que Monsieur Moustache joue les filous, je vais m’enfiler des litres de rhum jusqu’à en pisser marron et chier noir. Dans cette ville à priori j’ai pas grand-chose à craindre, y’a que des raclures, des hors la loi, des pourritures, des monstres comme moi. Je me sens pas menacé tandis que je déambule dans les ruelles malfamées, l’ambiance me rappelle Manshon comme dit, ce qui était mon véritable chez moi au final. Et puis si on vient me casser les burnes, je vais juste casser des bouches et ce sera réglé.

Je repère une taverne à l’air alléchante, tout est festif ici mais celle-ci me fait particulièrement de l'œil, on y joue une chanson qui me parle. J’aime la musique, je suis sensible à une belle voix en réalité, quand je suis pas trop beurré pour pouvoir l’entendre. Pose mes miches sur une table au hasard, circulaire et en bois, le genre de table à la con que tu peux trouver n’importe où dans un bar qui cherche pas à mettre les moyens dans le mobilier. Et qui s’en tamponne de boire sur une belle table ? Personne, sauf les foutues duchesses de mes deux. Et à Dead End, c’est pas ici que tu trouveras des duchesses, sauf ligotées et menottées dans le fond d’une cave, à attendre que papounet paie la rançon pour les libérer.
Je commande deux bouteilles de rhum brun, ça évitera qu’on vienne me faire chier à savoir si je veux un autre verre toutes les cinq minutes. Quand j’y repense, j’ai déjà versé là-dedans, l’enlèvement de personne. Plusieurs fois même. Pour faire pression sur des types, pour que le Padre obtienne des faveurs, de la thune, ce genre de conneries. Une époque bien sombre de ma vie où je me foutais royalement de savoir si ce que je faisais était bon ou mauvais, une époque très sombre où mon âme se noyait dans un océan de noirceur parsemé de merde. J’étais jeune, complètement paumé, drogué et ivre quasiment tous les jours. Ce qui ne change pas réellement de nos jours, je suis juste plus vieux et je tiens beaucoup mieux l’alcool et les drogues. Comme quoi quand on te parle d’entraînement et d’habitude, c’est pas des conneries.

Les bouteilles sont posées, je remercie d’un mouvement de tête le barman et m’allume une clope améliorée. Un soupir plus tard, le premier verre est rempli et vidé dans la foulée, d’un mouvement vif et professionnel, répété mainte et mainte fois dans une longue vie de misère. J’approche de la quarantaine, mine de rien. Mais bon, l’âge c’est bien le dernier de mes soucis, un de ces foutus trucs angoissants à des gens dont la vie est bien trop honnête et paisible pour qu’ils se posent de vrais angoisses. J’ai souvent éprouvé de la jalousie pour ce genre de type, pour ce genre de vie. Je m’imagine dans un coin paumé en campagne, petite baraque, une femme et des gosses. Une routine de taff, une routine de vie, une routine saine où le sang et la violence n’ont pas leur place. Puis je regarde mes mains et je vois toute l’hémoglobine qui a coulé à cause d’elles et je me souviens que ce genre de petite vie rêvée, c’est pas pour les gens biens. Ceux qui iront dans un lieu saint quand ils crèveront, pas tout droit sur le territoire du diable. Un zigue un soir m’a dit “Avec toutes les saloperies que j’ai fait dans ma vie, j’espère bien que le Diable me réserve une suite royale dans son palais.”
Eh, vu ma carrière, je peux prétendre à dormir dans son foutu plumard.

Deux ou trois heures plus tard, les bouteilles sont tombées, vides.
Deux ou trois heures approximatives, la notion du temps se perd facilement quand tu picoles en te lamentant sur ta chienne de vie.

Comme j’ai envie de finir la soirée à picoler et fumer peinard dans la chambre louée, je me tire de la taverne et tente de retrouver le chemin jusqu’au pieu. Parfois, souvent même, je soupçonne la vie d’aimer me faire chier, j’accuse le karma d’avoir la gaule en me voyant galérer, je suis persuadé que y’a un complot contre ma fiole pour me les briser jusqu’à mon dernier souffle. Une espèce de pénitence ou une foutue merde du genre. C’est une théorie que j’ai développé avec les années et de nombreuses expériences par lesquelles je suis passé. Bah crois-le ou pas, mais cette nuit encore, ces deux saloperies ont comploté contre ma poire.
C’est arrivé pendant que je me paumais dans les rues, quand ta vue est un peu troublée et qu’il fait sombre, que t’as pas les idées claires, c’est pas évident de retrouver son chemin dans une ville que tu connais pas. Sur Manshon, impossible que je me perde, même après avoir enquillé de quoi assommer un éléphant.
Je marche, un peu saoulé, complètement blasé et pas mal bourré. L’esprit embrumé d’opium, juste ce qu’il faut pour m’empêcher de trop réfléchir, pas assez pour m’aider à trouver le sommeil. Je marche et j’entends des éclats de rire. Le genre de rire de petits cons que je peux facilement reconnaître. Des grandes gueules, du genre tarées et têtes brûlées, on en croisait pas mal dans le milieu mafieux. Ils se fendent bien la gueule et ils ont raison, moi je m’en cogne. Sauf qu’ils parlent fort, si fort que même un foutu sourd aurait pu capter ce dont l’un de ces marioles se vantait d’avoir fait.

— J’te jure mec ! Un vrai délire ! La Navigatrice de l’autre tartempion là, le zigue qui fait mumuse avec du sable comme ta grand-mère avec des pièces de puzzles !
— Hein ? C’lui qui vient de passer Corsaire ? Fear ?
— OUAIS ! LUI !
— CHEH-EH-EH ! Fendard ! Z’avez réussi à chopper la greluche des Sands ?!
— Bah ouais mec ! On l’a ramené illico au club ! On va bien se marrer avec ! Il faut juste qu’on trouve comment contacter le Zeze pour voir combien il est chaud de payer pour sa minette ! Bweh-eh-eh-eh !
— Je suis peut-être trop con ou trop torché, et encore sur le dernier point j’en doute vu ma limite, mais je crois que je sais de qui vous parlez.
Ils sursautent, ils m’avaient pas vu venir apparemment. — OUAH putain ! MEC ! Tu veux nous tuer ou nous faire crever de peur ?! Hm. — CHEH-EH-EH-EH ! T’aurais vu ta gueule Zic ! Pouahah ! Comme si t’avais surpris ta mère avec cochon dans sa chambre ! J’en entends souvent des conneries, mais ceux-là débitent très fort. — Déconne pas Tag ! L’autre fois ma sœur était en train de se -Il aura pas le temps de finir sa phrase que je lui balance mes phalanges pleine bouche, histoire que l’un des deux la ferme un instant. L’autre en rigole, ça a l’air de le faire marrer de voir son pote se prendre une beigne. J’en remets une deuxième pour la forme, histoire de le mettre au sol et de pouvoir sortir mon flingue, que je braque sur un Zic qui a l’air de voir un millier de chandelles tourner autour de sa tête.

Mon regard se braque sur Tag. —  Avant que j’arrive, vous parliez de quoi ? Sa tête se déforme en une grimace, m’a pas l’air d’avoir la lumière à tous les étages. — Bah c'est-à-dire qu’on parle beaucoup, Zic et moi… OH SI je sais ! On disait que si y’avait plus de fourmis blanches sur Drum, c’est parce que les phoques sur les glaciers avaient changé de régime alimentaire ! J’expédie une bastos dans le genou de son collègue, qui se tord dans ce qui sonne comme un mélange de douleur et d’extase, j’ai l’impression que ce taré aime avoir mal.
— Pas aussi loin. Juste avant. Le truc avec la navigatrice.
— WOh-OH ! Toi t’es intense toi, JE KIFF ! Ok attends… le truc avec la navigatrice… AH mais OUI ! Qu’ils ont chopé la gonzesse des Sandstorms !
C’est bien ce que je pensais. — Oui bah quoi ? T’es intéressé pour la visiter ? Tu veux venir au Fun Club pour t’amuser toi aussi ?
— Le Fun Club ? C’est quoi cette merde ?
Les hurlements de joie, parce que maintenant j’en doute pas, l’autre fêlé sur qui j’ai tiré hurle de joie, m’empêche de me concentrer. Ces types ont un truc de tordu dans le crâne, ça se ressent.
— Bah le Fun Club, c’est le FUN CLUB QUOI ! C’est là-bas qu’on retrouve les copains et qu’on se pète la gueule et qu’on se marre, qu’on fait n’importe quoi et tout un tas de trucs fendards et délires ! Je suis sûr que les potos vont T’A-DO-RER ! CHEH-EH-EH !
— C’est là-bas qu’ils ont enfermé la fille ?
— Je sais pas, 'faut demander à Zic !


Je tourne la tête en direction d'un Zic qui baigne dans le bonheur, les yeux illuminés à la vue du sang qui s'échappe de sa plaie. Il hoche la tête comme un drogué qui répondrait machinalement à une question sans même l'avoir écouté.
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Robina suivait encore et toujours les amazones. La traversée était lente avec la vitesse du galion. Pourtant, la cuisinière ne s’en faisait pas, elle avait tout le temps dont elle avait besoin pour s’entraîner pour son duel contre l’impératrice Amazone. Les Glaciers s’étaient arrêtés sur l’île de Dead End il y a de cela quelques jours. Les Kujas et l’équipage de la Sanderrienne avaient besoin de refaire leurs réserves de vivres pour continuer leur voyage jusqu’à Amazon Lily.

Une île de pirates, de corsaires plus exactement. Jack Calhugan, Wrath, était le propriétaire et protecteur. La chasseresse de primes avait déjà rencontré ce dernier sur le Gun’s and Banana. Elle avait même combattu à ses côtés pour s’attaquer au capitaine Red, Jeska Kamahlsson, Azeglio et d’autres capitaines puissants. Malheureusement, Gluttony était intervenu pour tout détruire, toutefois, la jeune femme avait réussi à s’en sortir. Avec un agent du Gouvernement Mondial et le capitaine corsaire qu’elle avait sauvé de la noyade.

La capitaine de l’Iceberg vérifia que Libertalia et Coupe-Faim étaient bien à sa portée puis continua son chemin. Ici, chacun se mêlait de ses affaires, sauf quand celles des autres intéressaient son prochain.

Voilà que deux femmes s’approchèrent de la jeune femme aux longs cheveux blancs. Elle la regardait de plus en plus intensément alors qu’elles se rapprochaient. Celle de gauche se pencha à l’oreille de sa voisine pour lui chuchoter quelque chose. Cette dernière hocha de la tête pour approuver. C’est alors que celle qui venait de faire des secrets s’avança directement sur Robina. Elle se planta devant elle, des bandages sur les bras, des pansements sur le visage et un grand sourire sur le visage.

— Eh ! Salut ma belle ! Elle se pencha un peu en avant, montrant son sourire de toutes ses dents à la cuisinière. T’as l’air d’être nouvelle sur Dead End. Je me trompe pas, j’en suis certaine. Elle se mit à rire à gorge déployée et se tourna vers sa complice qui regardait quelques pas derrière.

— Qu’est-ce que vous me voulez ? Méfiante, la Sanderrienne étrécit ses yeux, devenant deux fentes. Elle recula légèrement aussi, son interlocutrice ne sentait pas la rose.

— On veut t’apporter du fun, ma belle ! La dealeuse s’avança encore un peu. Tu sais, j’ai de quoi te faire planer jusqu’au cosmos et te faire revenir sur terre en un instant. Tu découvriras les secrets de l’univers et de l’au-delà en une seule gorgée de « Fun ». Elle ouvrit légèrement le côté de sa veste, découvrant quelques fioles de liquide rouge.

— Pas intéressée. Le visage de la jeune femme se referma. Jamais elle ne toucherait à la drogue.

La chasseresse de primes commença à reprendre son chemin. Elle jeta un regard derrière elle, cherchant à voir si la junky tentait de la poursuivre. Mais la vendeuse de « Fun » était déjà en train de reprendre son chemin. C’est son duo qui posa une main sur l’épaule de la commandante des Glaciers. Cette dernière sursauta, la donneuse de Fun se trouvant dans son angle mort.

— Désolée pour ma pote, elle est pas méchante, mais elle est complètement à l’ouest. La membre du Fun Club souriait. C’est que le « Fun » ça fait voir les secrets de l’univers, mais parfois on a du mal à redescendre derrière. Enfin, je vois que toi, tu es pas très fun. Elle se mit à ricaner.

— Non, pas du tout même. Elle bougea son épaule pour dégager la main de la combattante. Je vous dis au revoir.

— Au revoir ? La Funeuse ouvrit de grands yeux avant de passer devant la jeune femme aux longs cheveux blancs pour lui barrer le chemin. Tu veux partir ? Mais pourquoi ? J’ai une autre proposition à te faire.

— Ça ne m’intéresse pas. Elle tenta de se soustraire à la membre du Fun Club en faisant demi-tour, mais la vendeuse de drogues se trouvait toujours dans le coin. Elle était prise en tenaille et ne pouvait pas éviter l’une sans croiser l’autre.

— Juste cinq minutes, après je te laisse tranquille. Le sourire sur le visage de la gladiatrice de l’amusement invitait à céder, ce que fit Robina.

— Très bien. Je vous écoute. Elle souffla, ce qu’il ne fallait pas faire pour avoir la paix sur cette île de fous.

— Je te propose un truc. Elle se pencha en arrière, étudiant sa cliente un court instant avant de reprendre. Tu sembles savoir te battre, et vouloir en découdre. Me mens pas, je vois bien que t’as la main sur la poignée de ton sabre d’abordage depuis tout à l’heure. Donc, je te propose un truc… La recruteuse s’arrêta, observant la réaction de la cuisinière.

— Continue, je te laisse finir, je t’ai dit que je t’écoutais. La Sanderrienne regardait à gauche et à droite pour trouver une issue après cette discussion gênante. Elle avait hâte de rentrer sur l’Iceberg maintenant.

— Super ! Alors je te propose de venir te battre au Fun Club. Tu sais là-bas il y a des mecs super chauds et bien violents. On aime le fun nous, et des personnes balèzes comme toi, c’est pas tous les jours qu’on en a. Tu pourrais te mettre à l’épreuve, pousser tes limites, t’amuser en combattant un ou deux mecs costauds et repartir.

— Combattre ? Bien violent ? Je ne veux pas être blessée. Elle fit un pas en arrière, devenir gladiatrice et mettre sa vie en jeu n’était pas à son goût.

— Non, il y aura pas de blessures, juste de l’amusement et du plaisir.

La chasseresse de primes se mit à réfléchir. Elle avait besoin de s’améliorer pour combattre Yamasita D. Hanabi.

— Et c’est sans danger ? répondit-elle enfin après un temps d’attente.

Sentant qu’elle avait ferré son poisson, la jeune femme se fit toute mielleuse, passant son bras derrière le cou de la capitaine de l’Iceberg.

— Aucun danger, juste un peu de sueur. Tu verras, tu vas bien t’amuser. Elle partit dans un grand rire en amenant la jeune femme aux longs cheveux blancs jusqu’au repère de Doppio et l’arène du Fun Club.
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Quelques jours étaient passés et Megumi se retrouvait coincée dans une sorte de donjon. Enfin, elle considérait cet endroit comme une bouche de l’enfer remplie d’ordures en tout genre. Ce fameux Fun Club où elle avait été contrainte d’aller.

“ Eh la gonzesse ! ” S’écria un des mecs. Freddy Burberry, il s'appelait même. Apparemment il s’occupait du bar. Ce dernier était comme contraint de travailler avec Megumi en tant que serveuse, qui si elle ne souhaitait pas moisir dans un trou quelque part sur l’île, devait aussi faire son travail. Et en plus de cela, le dress code était strict pour les employés. Une simple robe de servante courtes pour les serveuses et torses nus huilés pour les mecs … Y’en avait pour tout le monde ! “ Deux bières noires pour table 7, magnes ton cul ! ” Megumi fronçait les sourcils et avant qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit–

“ Ta gueule bouffon ! Oublie pas qui qu’est le boss’ ! ” Une vieille dame, clope en bouche sortit de la cuisine principale, un énorme filet recouvrant ses cheveux et une spatule géante en main. Construit comme une grande armoire, la femme semblait avoir vécu une vie assez périlleuse. Ses nombreuses cicatrices au visage en étaient la preuve. “ Vas les servir. ” Elle, c’était Irma, et vous vous demandez du coup pourquoi elle s’est mise à défendre Megumi, eh bien il fallait dire que le Fun Club était tel un établissement où se trouvaient toutes les rescapées. Irma était la cuisinière mais aussi la directrice de cet endroit et comme on pouvait l’observer dans chaque recoins de la pièce, il ne manquait pas de serveuses. De ce qu’avait compris Megumi, Irma se considérait comme la mère de toutes les filles qu’elle embauchait et apparemment c’était soit ça soit la mort.

Portant sur un plateau en fer de nombreuses bières, la navigatrice n’avait pas prévu de rester plus longtemps, elle avait un endroit où se rendre. Mais lors de sa capture, les enfoirés avaient pris son arme pour l’enfermer à l’arrière de la cuisine où se trouvaient pas mal de choses en tout genre. Et à défaut de pouvoir le récupérer de suite, la jeune femme attendait juste une ouverture. Retour à la réalité et dans sa petite jupe peu flatteuse, Megumi déposa les quelques boissons sur la table entourées de pirates plus grossiers les uns des autres. La musique sourde ne pouvait même pas noyer les brouhahas des pirates.

“ Eh ma belle, ça te dit un petit tour derrière le club– juste toi et– ” Et avant même qu’il ne puisse répondre, la navigatrice enfonça de plein fouet le plateau en fer dans la tronche du mec. Ses potes décidèrent juste de se marrer.

“ Plutôt crever– ” À force de le dire, ça risquera peut-être d’arriver. Elle tourna les talons avant de se diriger au bar pour récupérer quelques autres boissons à distribuer.

“ Table 42 “ criait le barman pour changer.

“ Quoi ? Mais c’est juste à côté du– ”

“ Table 42 ! ” Insita Irma, désormais assise sur son tabouret et vérifiant ses notes.

Les serveuses autour fuyaient le regard de la femme, absolument effrayées par cette table. C’est pas possible, pensait-elle avant de prendre le plateau. Puis elle défila à travers les tables pour arriver de l’autre côté de la pièce, elle monta ensuite les marches d’escaliers aux fondations douteuses pour arriver à la fameuse table. A son arrivée, Megumi ne comprenait pas le fouillis qu’était cet endroit, mais éventuellement elle comprit que c’était un endroit où se trouvaient toutes sortes de combats illégales où les gens en ressortent avec de l’argent et plus d’alcool à se gonfler les veines. Et cette fameuse table ? Elle se trouvait littéralement au-dessus de ce ring. Ils appelaient ça la table VIP, Megumi trouvait juste que c’était une façon stupide de mourir. Essayant de ne pas coincer ses talons dans le sol troué, Megumi déposa les boissons sur la table en écoutant l’altercation entre les deux hommes et une des nombreuses escortes.

“ T’es quelque chose toi ma petite Merigal–” Il ressemblait à un mafieux ce Domingo, ou plutôt un gangster avec sa grosse fourrure grise recouvrant son corps et ses nombreuses bagues dorées. Il donnait beaucoup d’argent au club de ce qu’elle comprenait, un client régulier. “ Merigal, J’peux t’acheter et t’emmener avec nous très loin. ” Merigal était une jolie femme, assez grande mais bien trop timide et appeurée de tout. Megumi se demandait d’ailleurs ce qu’elle faisait sur cette île des dangers.

“ Je vous remercie, mais ça ira ! ” S’excusait-elle en trombe.

“ Je t’ai pas trop laissé le choix. ” Lui répondit-il, un regard bien trop froid. “ Je viendrai ce soir après les combats, t’as juste à suivre sans rien dire. ”

Bien sûr que la navigatrice aurait voulu lui foutre une gifle mais ça n'arrangerait en aucun cas la situation. Alors que faire dans cette situation ? Merigal avait l’air plus que terrifiée, un visage rouge et apeuré. Elle n’osait que dire, et ça se comprenait vu la carrure des deux hommes.

“ J’peux y aller à sa place ! ” Tu parles d’un Hunger Games. Megumi s’était portée volontaire, mais contrairement à Merigal qui semblait satisfaite de sa situation ici, Megumi voyait par cela une manière de s’enfuir de cette île. Si jamais elle souhaitait rejoindre le reste de son équipage avant l’an 1680’. Domingo leva sa tête pour regarder la navigatrice. Merigal toujours silencieuse, une main posée proche de sa clavicule.

“ J’ai assez d’argent pour une fille, désolé. T’veux pas aller servir d’autres gars, tu gênes. ” AH– c’était brutal, mais honnête.

“ Elle a dit non si j’ai bien entendu. ” Répliquait la pirate, qui commençait à sentir son sang bouillir.

“ Megumi … ” Chuchota la jeune escorte.

“ J’crois pas que c’en est de ton ressort, puis t’es qui pour avoir une opinion quelconque. ” La femme était à deux doigts de lancer sa bière dans sa tronche… Et c’est ce qu’elle décida de faire.

“ J’VAIS T'EN FOUTRE DES OPINIONS PLEIN LA TRONCHE ESPÈCE DE GANGSTER DE PACOTILLE ! ” Un jour sa grande gueule aura raison d’elle. Mais pour l’instant elle comptait saisir sa chance. Son bras droit de leva, mais avant même qu’il ne puisse réagir, Megumi lui enfonça le plateau de fer dans la tronche. Domingo, lui, était visiblement sonné par le verre qu’il venait de se recevoir. Maintenant, la pirate venait de réaliser qu’elle s’était foutue dans une merde pas possible. “ Oh pourquoi j’laisse mes pulsions agir ! Irma va me tuer, ou pire même, me demander de nettoyer les chiot- ” S'exclama-t-elle à haute voix. “ J’imagine que c’est maintenant ou jamais. ”

“ Tu parles beaucoup toute seule ? … ” Demanda Merigal, inquiète.

“ C’est de ta faute qu’on est dans cette situation j’te rappelle ! ”

“ Ah désolée…” S'excusa-t-elle en trombe encore une fois avant de voir que Domingo reprenait doucement ses sens. Les deux jeunes femmes criaient un cri strident noyé par la musique et la foule.

“ J’vais vous-vous éclater … la tronche … ” Disait-il en se redressant doucement sur son siège. “ Attrape les abruti ! ” Ordonna-t-il à son bras droit qui venait tout juste de se relever avec un énorme mal de crâne.

“ Faut qu’on se casse d’ici ! ” Megumi s’empressa de prendre la main de Merigal avant de descendre les escaliers pour rejoindre la foule. Il fallait absolument qu’elle récupère son arme donc direction cuisine. Il fallait faire comme si de rien n'était, c’était un peu son dernier recours désormais, une course contre la montre avec le bras droit de Domingo qui leur courrait après.

“ LADIES AND GENTLEMEN ! La soirée ne fait que commencer et nous allons enfin passer à notre premier match ! Nous avons d’intéressantes têtes aujourd’hui alors installez vous pour de grandes explosions ! Chaque paris est enregistré au comptoir, n’oubliez pas ! Misez plus, GAGNEZ PLUS ! ” Et suite à cette annonce d’un homme plus que farfelu dans le ring, la musique s’arrêta comme si les festivités allaient enfin commencer.
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— POUR LE PREMIER COMBAT DE LA SOIRÉE ! J’appelle tout d’abord un nouveau CHALLENGER, un nouveau joueur du FUN ! Tout droit débarqué de l’île du FUN, disciple du FUN et de la VIOLENCE, grand gourou des choses qui font MAL et qui PIQUENT, je veux un TONNERRE DE BRAILLAGES ET DE BASTIBILLAGE poouuuuuuuur PETAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAIRE !

Pétaire ? Mais il se fout de moi cet enculé, je lui ai bien articulé Peeter. Sombre chiasse complètement allumé par la drogue, il a le cerveau qui connecte par intermittence, il discerne plus correctement les mots et les sons. Tseuh, déjà que j’étais en rogne, cet enculé a réussi à m’énerver davantage. Honnêtement, je sais pas trop ce que je suis venu foutre ici, je veux dire, j’ai capté une conversation de deux illuminés parlant de la navigatrice des Sandstorms, mais ces fumiers m’ont l’air tellement déglingués sur cette île, que je sais pas trop si c’était juste un délire ou la vérité.
Je sais pas, mais j’ai pas eu envie de prendre le risque. Tu me diras, si c’était là Tania, qu’est-ce que je m’emmerde à venir au secours d’une gonzesse que j’ai même pas encore rencontré ? C’est parce que c’est une des nôtres, voilà tout. C’est une nakama du Capitaine, mon Capitaine, celui que j’ai accepté de suivre, je peux pas simplement laisser crever un des siens alors que pour une fois, le destin fait bien les choses en ma faveur. Ou alors non, c’est justement un autre coup tordu pour m’envoyer directement dans une fausse à merde sans nom. M’étonnerait pas que dans ce fameux Fun Club dans lequel j’ai foutu les panards, je risque pas une bonne quinzaine de fois ma vie.

Rien que la façon dont les choses commencent, ça promet.
Une fois que les deux guignols m’ont fait rentrer, je leur ai demandé où est-ce que je pouvais trouver la fille en question ? Ils ont pas été foutu de répondre. Alors je me suis énervé et j’ai cogné, ce qui a rameuté d’autres attardés et le constat s’est imposé de lui-même, ils venaient de trouver un super copain pour l'arène du Fun. Si j’avais un incroyable talent, ce serait pas de savoir passer ma putain de guibole derrière ma nuque, ou de pouvoir nouer mes roustons et en faire un noeud, non, mon incroyable talent, c’est d’être capable de me foutre dans les pires des merdiers.
Me voilà en tant que combattant pour un duel sur le ring. Quand on gueule mon nom, je me ramène le pas lourd, visage fermé, plongeant déjà au plus profond de ce qui fait mauvais chez moi pour m’en nourrir. Je suis sur Dead End, dans un foutu endroit que je connais pas, géré par des malades mentaux, et je dois me battre pour ma vie.
L’un des types qui m’a renseigné sur le combat et les règles m’a dit, ici au Fun Club, ils expérimentent la mort. Chaque combat est une occasion de s’en rapprocher, de la caresser du bout des doigts voir même, pour les plus chanceux, de lui faire un bon gros câlin. Le but n’est donc pas de tuer son adversaire, mais de l’y envoyer dans un état qui s’y approche le plus. Autant dire que ça va être violent, sanglant, et douloureux. Tout ce qui caractérise le Fun, chez ces tarés. Moi, je vais juste péter la gueule du connard qui se tiendra devant moi et j’irais chercher la demoiselle ensuite. Fais longtemps que j’ai pas joué les chevaliers noirs, mais eh, je pense pas avoir perdu la main.

Je me place dans mon coin, laisse quelques tarés hurler mon nom déformé.
J’ai déjà fait tomber le manteau et la veste, me présente en chemise, manches retroussées jusqu'aux coudes. — ET POUR FAIRE FACE A PETAIRE, veuillez ladys ladys and gentlemates, PROVOQUER UNE BRONCA DE TOUS LES DIABLES pour notre adoré fracasseurcasseurflotteurbriseurdestructeur de coeurs et de couilles, MISTER PHILIPINNE DE BRAQUEMAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAR !
Mais putain de merde, c’est quoi ces blazes à la con ? N’empêche qu’il a l’air populaire la salopard à en entendre comment les membres du club se déchaînent, on dirait que le buteur vedette d’une équipe de bouffe ballon est entré sur le terrain. Un vrai délire. Regard sombre, je zieute l’énergumène arrivé, mains dans les poches, tête basse. Pas un mot jusqu’à venir se planter à quelques mètres de moi, c’est là qu’il relève la fiole et me colle un doigt d’honneur sorti de l’espace du cul. Sale enfoiré de merde. — PAHAHAHAHA ! Je vais t’arracher la tête mon petit Pétaire, tu vas goûter à la jouissance ultime ! PAHAHAHAH ! Allez Judanana, fais tourner la ROUE du FUN !

L'histoire du Fun Club | Ft. Peeter & Robina Lkb0

La roue du quoi ?
Judanana, qui m’a tout l’air d’être le type multicasquettes qui sert à la fois d’annonceur, d’arbitre et de lanceur de roue du fun, se dirige vers l’objet en question. Alors je me sens con ou totalement aveugle, mais j’avais pas remarqué ce machin avant. Y’a effectivement une foutue roue montée sur roulettes, avec tout un tas de cases colorées et des inscriptions dessus. Casse-noisette, tueur de squales, rose bonbon et paillettes, et autres conneries du genre. Je pige que dalle, mais c’est le moment que tous semblent attendre. Comme l’impression qu’on a oublié de me renseigner sur le sujet, tiens. — Au FUN CLUB on sait recevoir ! Commençons d'abord par tirer l’arme de notre invité, PETAIRE ! Allez Pétaire, approche ! Pose ta délicieuse petite mimine sur ce délicat morceau et FAIS TOURNAILLER CETTE FOUTUFOLICHONNE DE ROUE DU FUN !
Bordel de. Complètement tous ravagés putain.
Je m’exécute, un peu hésitant. Cet enfoiré a parlé d’une arme, c’est censé me filer une arme leur bordel ? Je lance d’un coup sec, de quoi lui faire faire plusieurs fois le tour, avant qu’elle commence à ralentir pour finalement s’arrêter sur… — TAPE LA MAAAAASSE ! Very goodnesse du cul, my FRRRIENDE !

— Pouah la chance ! C’est une de mes pref’ quoi !Tape la masse ? Sérieux ? Je sais même pas ce que c’est censé être putain. Philippine me dépasse pour aller à son tour lancer la roue.
— Allez ma belle, vole vole et plane jusqu’au FUN !
— ANANASSEMANDALE ! Excellent tirage Mister De Braquemar ! Voilà qui nous promet beaucoup BEAUCOUP BEAUCOUP DE FUN !
Il se retire tandis que deux autres types se ramènent, chacun portant une arme différente dans les mains, qu’ils viennent nous remettre en mains propres. Je peux pas m'empêcher de guetter ce que reçoit mon adversaire.
Bordel de.
Une foutue paire de bottes reprenant vaguement la forme de deux ananas, à quel moment ce truc sert à mettre des mandales ?
Hm. Ananassemandale… ananasse… mandale… ana…nasse…mandale… Putain.

Je crois que j’ai pigé.
C’est quoi ces malades ?

— V’là pour vous m’sieur ! Tape la Masse, ‘savez comment que ça fonctionne ce truc ?
— J’ai une gueule à savoir utiliser ton truc ?
— Nope, mais z’avez une tronche à savoir comment buter des types.
— Explique.
— Bon c’est très simple ! Tu tapes et la masse dans le marteau fait le reste, ce truc écrase des crânes comme mamie avale les graines de son piaf, c’est délirant je te jure !
— Tu te fous de ma gueule là ?
— Bah non. C’est comme ça qu’on fait.
— Je sais me servir d’un putain de marteau, connard.


Je prends l’arme, qui au final est juste un foutu marteau à manche court, et une grosse tête rectangulaire. C’est pas bien compliqué à utiliser j’imagine, même si la sensation au maniement est particulière du marteau que j’utilise d’ordinaire. Celui-ci est bien plus lourd, mais la force nécessaire pour le faire voltiger pleine poire, il va juste falloir prendre le coup de main.
Le duel va commencer, tout le monde dégage du ring. Le ring, c’est juste un vieux truc où s’affronte les boxeurs, en piteux état et qui schlingue le sang et la sueur, dont il est encore bien imprégné à en juger les tâches qui m’ont l’air bien fraîches, datant tout juste de quelques heures. Ils doivent pas le laver bien souvent, à mon avis.
La cloche sonne dans mon dos et le zigoto devant moi enclenche la marche avant, me balançant un double doigts d’honneur dans la face. Sérieux, il va falloir qu’il arrête avec ça ce sale trou du cul. Je lui fais comprendre en le réceptionnant d’un direct du gauche, qui tape dans les dents et casse l’élan de ce fumier. Il m’attendait pas si vif ? Ou il est trop confiant ? Je pensais pas qu’un simple coup le toucherait. Ca lui fait pas grand chose pour autant, tout juste sa tête est parti en arrière, lui sourit comme un guignol. — Faisons en sorte que ça claque et déclaque, tu veux ?! Ici t’es au FUN CLUB mecton, on combat pour EXPÉRIMENTER la douleur et la mort ! C’est super, mais moi je suis venu récupérer un truc qui vous appartient pas les gars, alors je vais juste t’étaler la trombine et reprendre les recherches.  — Vas-y frappe moi mon grand ! J’ai besoin de DOULEUR pour me TRANSCENDER ! FRAPPE MON GRAND ! FRAPPE !

Alors je frappe.
Je lui balance une énorme tatane du gauche, ma dextre étant prise à tenir Tape la Masse. Marteau que je me décide d’expérimenter, moi aussi, en l’envoyant chercher à écraser la boîte crânienne de Philipinne le masochiste. S’il mange mon coup de poing, il se soustrait au coup de marteau, évitant de justesse de voir son cerveau imploser et s’éparpiller en confettis partout dans sa caboche. Maso mais pas con, hein ?
Sa riposte arrive bien plus vite que je le pense, l’enfoiré se déplace vite et me déborde sur ma gauche, fouettant l’air de sa guibole pour venir me shooter les côtes d’un coup de pied pas piquer des hannetons. Quand son pied ananasse me frappe, je capte immédiatement qu’au bout de ses bottes dégueulasses, y’a comme un renforcement aussi dur que l’acier qui fait pas plaisir à encaisser. Saloperie de merde. Il claque un sourire carnassier, avant d’agiter ses poings à plusieurs reprises un peu aléatoirement, cherchant à cogner sans viser, tant que ça touche. Grade levée, j’encaisse, serrant les dents, laisse passer la grêle et répond immédiatement une fois son enchaînement terminé.

Les combats de rues, les combats sans règles, les combats sanglants et brutaux, ça me connaît, c’est mon style de jeu, c’est mon aire de jeu. Tape la masse s’envole mais ne touche pas, je dois encore m’ajuster à ce niveau, mais c’est pas grave, l’idée c’était juste de le distraire. Tandis qu’il esquive la tête du marteau, c’est tout mon corps qui se jette sur lui. Mon front percute l’arrête de son nez avec violence, mon genou vient le plier en deux au niveau du bide, ma gauche claque en plein dans ses chicots, je le termine d’une balayette qui l’envoie claquer au sol avec fracas.

Eh oui enfoiré, c’est pas toi le Roi du ring.
Il crache son sang d’un peu partout, toussote, gigote au sol comme un asticot en rut, avant d’exploser d’un rire démentiel, euphorique. Cet enfoiré prend son pied à se faire tabasser. Et il se relève, plus galvanisé que jamais. C’est pas des conneries leur truc, plus ils douillent et plus ils sont bouillants bordel, pire que des berserks. — OUI MON GARS ! C’est ce qu’on aime ici au FUN CLUB ! COGNE ENCORE MON GRAND ! J’EN VEUX ENCORE ! PAHAHAHAAHAH ! On repart immédiatement pour un second round, il se jette sur moi comme un clebs enragé et possédé par une entité démoniaque. Ses frappes en deviennent imprévisibles, je saurais plus dire s’il va me claquer une droite, un coup de dents, son coude ou que ça va venir de sa guibolle. Du coup je ramasse tarif.
J’en prends plein la gueule, dans tous les sens, de toutes les directions. Crache du sang malgré moi à de nombreuses reprises, commence à voir les lumières s'affoler, l’image chavirer, le son se saturer. Finalement, son Ananassemandale de droite me foudroie la trombine d’un coup de pied circulaire si puissant que j’en décolle du sol et m’écrase quelques mètres plus loin, dans un coin du ring.
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Voilà que Robina se retrouvait dans un entrepôt. Ce dernier était légèrement à l’écart, peu ragoûtant, la cuisinière avait beaucoup hésité à rentrer. C’est en attirant les regards qu’elle entra dans ce qui semblait être un endroit oublié de tous. Des hommes et femmes tous plus dégoûtants les uns que els autres se mêlaient devant une fosse où des combattants s’affrontaient. Constatant dans quoi elle s’était engagée, la Sanderrienne eut un mouvement de recul.
C’était sans compter sa rabatteuse qui l’avait mené jusque là.

— T’inquiètes pas. Ça va pas être ton tour tout de suite. On fait pas combattre les hommes et les femmes dans la même catégorie. Elle tourna la tête alors qu’elle était en train de rire. Quoi que ça pourrait être fun, non ? Il faudrait que j’en parle au patron ou à Jamy.

— Ce n’est pas ça qui m’a « surprise ». Elle ne donna pas plus d’informations.

Elle se dirigea vers ce qui ressemblait à un bar, quand elle rentra dans quelqu’un. Cette dernière était un petit bout de fille qui semblait affolée. Partant à la renverse, la chasseresse de primes s’écroula sur une table derrière elle, emportant la serveuse avec elle. Dans un chaos ambiant, le duo se retrouva recouvert de bière et de tranches de saucisson. Poisseuse, la jeune femme aux longs cheveux blancs se releva, dégoûtée d’être venue. Robina aida tout de même Megumi à se relever, elle n’était pas revancharde au point de ne pas prêter main forte à quelqu’un.

— Désolé. Affolée, la navigatrice des Sandstorms parlait vite. Je dois vous laisser.

— Mais… La cuisinière ne connaissait pas encore le prénom de celle qui lui était rentrée.

Ne comprenant pas ce qu’il se passait, elle vit Domingo courir derrière les deux serveuses. Les deux se dirigeaient à toute allure vers la cuisine. Qu’est-ce qui pouvait bien se passer ? Levant un sourcil vers le ciel, elle se tourna sa maquerelle. Toujours là, celle qui l’avait fait venir ici ne la lâchait pas d’un pouce. Elle était tout de même en train de se moquer de la Sanderrienne et du groupe qui avait vu leurs consommations renversées. L’un d’eux avait le nez cassé à cause de la table qu’il avait pris dans la figure.

Pourtant, ici cela les faisait rire. C’est alors que la chasseresse de primes comprit l’horreur dans laquelle elle s’était enfoncée d’elle-même. Elle se trouvait dans une maison de fous. La douleur était leur ambroisie, il venait la chercher en se battant dans une arène. Il ne restait donc qu’une seule solution à la commandante des Glaciers, s’enfuir. Le plus discrètement possible pour ne pas qu’ils la rattrapent. Elle se tourna alors vers la porte que venaient d’emprunter les deux fugitifs.

Qui disait cuisine, voulait dire accès à l’extérieur pour recevoir les commandes. Rien de plus simple que de prendre la sortie des artistes pour disparaître. Voyant que sa chaperonne ne la suivait pas encore, occupée à regarder la fin du combat dans l’arène, la jeune femme aux longs cheveux blancs accéléra. Sans s’arrêter ni s’excuser, elle se transforma en brise-glace. Elle fendit la foule pour rejoindre la porte où avaient disparu les deux personnes quelques secondes plus tôt.

En entrant dans la pièce, ce qui percuta le plus Robina fut l’odeur. Une odeur de viande avariée. Des mouches volaient ici et là sur les plans de travail, attirées par les restes de viande. La personne qui travaillait ici ne semblait pas être très propre. Révulsée dans son âme de cuisinière, la jeune femme voulut se mettre à nettoyer. Pourtant, elle se reprit, il n’était pas le temps pour ça, elle devait s’enfuir. Elle voyait la porte de sortie de secours, quand elle entendit un cri.

— Non ! Laissez-moi tranquille, bande de brutes ! Une petite voix cristalline hurlait pour se faire entendre.

— Tiens-la bien, Domingo. Une voix plus grave lui répondit. J’aimerais bien avoir un bon jambon bien net pour ce soir.

— Ouais, tu m’en feras goûter un morceau. Il y en a une qui a réussis à s'enfuir, mais la seconde est toujours là.

La Sanderrienne se rapprocha. En passant un coin de mur, elle vit la jeune femme attrapée par celui qui le poursuivait. Devant elle, un homme avec un énorme hachoir dans la main, prêt à frapper. Ne pouvant pas rester sans rien faire, la chasseresse de primes dégaina Libertalia. Elle frappa de toutes ses forces avec la garde de son sabre d’abordage. Des dents volèrent du côté de Jean-Claude qui se retrouva étendu sur le sol à quelques mètres. Elle se tourna alors vers son complice.

— Vous dégagez aussi, sinon vous subirez le même sort. Elle foudroya l’homme du regard.

— Ah ouais ? Il attrapa le visage de Megumi et lui fit faire une grimace. Tu vas me faire quoi ? Il y a rien qui me fera mal.

Ne cherchant pas à discuter avec le blondin, elle frappa. Ici, tout le monde était frappé. Elle n’allait pas perdre de temps si on lui disait non. Elle se frayerait un chemin s’il le fallait. Elle attrapa la main de la petite qui couina de surprise et elle repartit vers la sortie.

— Attendez ! Megumi fit un détour, attrapant son arme de combat. Maintenant, on peut y aller.

Ne cherchant pas à comprendre, la capitaine de l’Iceberg se remit en chemin. Toutefois, elle se fit arrêter par quelqu’un qu’elle ne voulait pas voir. Sa nouvelle amie qui l’avait guidé jusqu’ici.

— Eh ben alors, ma pote ? Elle se mit à rire. Tu veux déjà partir ? Mais le fun n’a même pas encore commencé pour toi.

Déjà, les deux hommes se relevaient derrière elle. Pris en tenaille, il ne restait qu’une seule échappatoire à la jeune femme aux cheveux blancs. L’entrepôt. Ne réfléchissant pas plus de deux secondes, tenant sa nouvelle amie par la main droite, elle partit comme un boulet de canon. Les spectateurs étaient levés, le combat semblait toucher à sa fin et tout le monde aimait ce qu’il voyait. Deux gladiateurs s’affrontaient dans un match qui semblait à mort.

Et les armes qu’avaient les deux personnes dans la fosse ne semblaient pas du tout équitables. Même si celui avec le plus d’allonges semblait en mauvaise posture avec son marteau. Elle ne pouvait pas réfléchir plus longtemps, néanmoins. Son hachoir à la main, suivi de Domingo et de celle qui l’avait fait venir ici, Jean-Claude les poursuivait pour les rajouter à son menu. Ne réfléchissant pas, Robina sauta au milieu de tout ça pour se créer une nouvelle sortie. Philipinne se retrouva sous les fesses des deux femmes, la tête ensanglantée.

Il ne restait plus qu’à trouver l’entrée des artistes pour repartir. Sauf qu’ici, le cuisinier, et ses deux amis voulaient se mêler à la fête.

— Eh bien ! Si je m’attendais à ça ! L’homme hurlait dans son escargomicro. Jean-Claude, notre cuisinier du fun, vient rejoindre l’arène ce soir ! Avec deux belles demoiselles ! Un trois contre trois qui me semble pour le moins palpitant ! Vous n’êtes pas d’accord ? Il hurlait pour faire réagir la foule. Remercions tous, ladys ladys and gentlemates, notre grand Doppio pour ce combat qui rentrera dans les annales du FUN !
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