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Davy Back Fight Touristique


Mouillage dans le port de l'île du Levain, 1629

Feignent de ne pas entendre l’homme s’agiter, le Capitaine des Faucheurs continua de contempler la rade miteuse depuis le bastingage. Dans son dos, le briscard  tout penaud se racla maladroitement la gorge sans obtenir davantage de succès. Seul un vent glaçant fit écho… Le dos vouté du Cavalier ne lui lâcha rien d'autre. A ses côtés, la figure de proue du Helhest ne se dérogea pas non plus de son silence. Pourtant le messager veilla à la garder au coin de l’œil tout de même et s’assura de rester à distance de la Grande Dame. Les traits taillés au biseau avaient sortis du bois une mort squelettique de quatre coudées et demi, dont les mains osseuses se terminaient d’une faux menaçante. Un avertissement que les hommes du bord eux-mêmes savaient devoir craindre. Le Cavalier lui savourait le mutisme de la pièce de bois, d'où sa place à ses côtés. Son seul regret était de ne pas s’entendre raconter les aventures qu’elle avait fait face avant de croiser sa funeste route. Aujourd’hui en cette journée ensoleillée, le regard vide du masque de bois se posait sur une flottille d’embarcations arrimée au seul port de l’île. Un ramassis de renégats du Gouvernement Mondial profitant de ce morceau de terre boudé pour épancher soif et avarice. Une terre de liberté, idéale lorsque venait le temps de jeter l’ancre après des mois en mer à zoner aux abords d’Alabasta en quête de proies d’abordage. L'air semblait vibrer d'entrain.

Après un raclement plus prononcé à deux doigts d’éveiller les noyés, le Cavalier dédaigna enfin porter son attention sur le malheureux cherchant son attention. La vinasse pourtant bien bâtie ne dégageait aucune méchanceté. Un bref soulagement se lut sur le visage du gaillard avant que la face de mort lui fasse baisser le regard, trop vite au goût de son Capitaine. Le vieux pirate se demanda par quel chemin les culs rouges trouvaient encore son bord. Son mépris transparu quand il lui aboya dessus.

- Qu’est ce qu’y a bon sang ! Besoin t’arracher la langue pour savoir ce qu’il s’y cache ?!
- Non M’sieur ! Ils m’ont envoyé prévenir que les préparatifs se finissent. Le monde attend que vous pour lancer !!
- Bougre d’âne émasculé, et pourquoi tu m’l’as pas dit plutôt ! Il manquerait plus qu’on vienne dire que la Mort se fait attendre... Tu me gratteras ce sol les prochaines nuits histoire de te rappeler à l’ouvrir quand il faut ! Débarrasse moi le plancher maintenant, t’es dans mes pattes ! Du vent !! Mouhé hé hé !


Le foutriquet détala sous l’éclat de rire glaçant du Cavalier. Le privilège du chef de bord de malmener ses ouailles les plus molles. Son humeur avait changé comme tempête par grand vent au rappel des festivités. Il choppa sa faux et sans demander son reste bondit depuis le pont sur les quais. Les planches du port grimacèrent mais tinrent bon à l’atterrissage. Il n’aurait plus manqué qu’elles cassent et qu’il se noie. Rigolant une nouvelle fois seul à cette pensée comme un pochtron, il salua les hommes qui l’attendaient et mena la marche vers la scène ouverte. L’hampe de son arme pour canne, les effluves des limbes gambadèrent sur les talons. Autour le monde s’était activé à dresser en quelques heures ce qui pouvait l'être. Les marins de passages avaient pris place sur tous lieux surélevés pour ne rien manquer. En levant le menton, il remarqua également des badauds aux niveaux supérieurs impatients de découvrir l’épreuve à venir. Avec les petits commerces sur roue, les étales amuse-gueules déployées à la va-vite, les musiques et danses sonnantes, un air de fête baignait la zone portuaire que l’aura ténébreuse du Cavalier ne parviendrait pas à chasser. Acclamée comme de pas coutume, sa venue délia les langues et les paris s'entendirent.

Il lui fallut encore marcher un peu pour atteindre une place plus large, zone d’échanges et de débarquements en temps normal, qui avait été libérée pour l’occasion sous la houlette du chef des lieux. Des barrières en ceignaient maintenant les contours. Une bien belle tournure prise par des chamailleries entre deux équipages, enivrées de la boisson locale, sous l’appel de souvenirs communs entre deux Capitaines. Il n'en fallut pas plus pour Kass Thet, le gérant du port, d'y mettre son grand de sel. L'échange sanglant se transforma en jeux sanglants dans son domaine. Un jeu des plus aimés de part les mers. Un jeu où l’on ne visait pas l’or, mais les hommes et l’honneur de son adversaire. Un jeu que le Cavalier prit grand plaisir d'appuyer à coup de provocations. A peine le tricorne de son bélitre d’adversaire déborda de la foule qu’il remit une couche.

- Alors le sieur crasse barbe, prêt à rendre les armes et fuir la queue entre les jambes comme le chacal qui t’a vu naitre ? Il est encore temps de t’en aller avec un lambeau d’honneur 'vant que mes hommes et moi te déculottions devant ces bons gens ! Hé hé hé !
- Toujours la même grande gueule ! Voilà tout ce que tu as toujours été même quand tu me servais du Capitaine et moi des coups de pieds au cul. Ne crois pas que prendre la tête d’une coque de noix te met à ma hauteur ! N'oublie pas qui je suis ! Ce ramassis qui te sert d’équipage sera enterré avant d’être connu ou je m’appelle plus Barbe Noire !
- Hé hé hé..  Hâte de voir ça ! Je te rappellerai ces paroles !


La trogne furibonde du pirate à la barbe drue foudroyait le crâne moqueur de son opposant. Les acclamations quant à elles accueillirent avec joie les bravades ! Un demi-cercle s’était dessiné autour des deux Capitaines par leurs équipages respectifs. Des aboiements de coqs de part et d’autres qui pleuvaient depuis que le Cavalier avait défié l’équipage de Barbe Noire. Comme pour calmer l’électricité ambiante, l’autre grand homme de l’événement s’avança entre les deux hommes. L’hôte des jeux leva haut le bras pour attirer l'attention de tous et s'arrangea de se faire entendre tous.

- Messieurs ? Je vous sens prêt à débuter en cette journée de défis. Au nom de la légendaire île des pirates, je vous laisse énoncer l’ouverture de cet affrontement d’équipage contre équipage. Cavalier à vous de tirer le premier coup de semonce !

Sourire aux lèvres, le mangemort glissa une main dans sa soutenue décolorée et ressortit avec trois pièces entre les doigts. Fièrement tendues pour qu'aucun ne manque et n'ait à redire sur le défi lancé.

- Moi le Cavalier et mon équipage te défions dans une partie de Davy Bight Fight à trois pièces ! Règles hétérodoxes comme convenues !
- J’accepte chien !
- HOURAAAA !!!!
- Lors de ces trois épreuves, je veillerais en ma qualité d’arbitre à la bonne tenue des épreuves.  J’expose les trois engagements du perdant : Tout équipier ou pavillon perdu ne peut être récupéré qu’en faisant une nouvelle partie. La personne choisie par le vainqueur est tenue de passer immédiatement dans le camp adverse et de jurer fidélité à son nouveau capitaine. Tout pavillon perdu ne devra plus jamais être abordé. Quiconque enfreindra ces règles sera livré à Davy Jones pour avoir déshonoré la piraterie ! Jurez-vous sur le Code de les respecter ?!
- Je le jure !
- Je le jure !


Le Cavalier clôtura le rite ancestral en lançant par dessus son épaule les trois pièces dans la mer baignant les quais.

- Davy Jones est maintenant averti que nous entamons une partie dans les règles hétérodoxes !!!
- HOURAAAA !!!
- J'annonce la première épreuve ! Mise-à-bas du poteau !! Chaque équipage entre sur le terrain avec onze membres, avec l'objectif de faire pencher l'homme-poteau adverse jusqu'à faire tomber le général qu'il porte sur son dos. Entendez bien que les armes sont autorisées sur le terrain et tous les coups sont permis ! Mouahaha ! Que chaque général prenne son chapeau pirate ! Et montrez-moi ce que vous avez dans le bide !


Une acclamation balaya une nouvelle fois la foule amassée alors que les premiers hommes sautaient par dessus les barrières du terrain. Une croix avait était dessinée de chaque côté pour marquer les points de départ. Après il ne resterait qu'une foire d'empoigne. Accoudé une bouteille à la main, le Capitaine des Faucheurs pointait du doigt les volontaires désignés à participer. Dodelinant de la tête, le Capitaine marqua son refus de prendre part aux jeux quand la question lui fut posée.

- Nan allez jouer d'abord, je veux voir ce que vous valez sans moi derrière à vous essuyer le cul héhé ! Montrez leur ce que vous valez ! Tiens Boll, tu seras le tronc et Bart prend le chapeau je te veux pour gérer ces zouaves. Faite pas les cons !
- QUOIII ?!! Mais rien à foutre de ce jeu de merde ! Si je suis venu à terre, c'est pour les voir vous casser les dents ! Rien à foutre je dis ! Trouvez un autre gland !
- Hé hé hé ! Vas donc pas me faire verser une larme à te recogner comme au bon vieux temps. T'souviens ? T'iras sur les deux jambes ou le groin éclaté, toi qui vois ! Hé hé !
- Humpf ! Fais chier ! Faites chier !! Journée de merde ! Et pourquoi c'est moi qui dois porter l'autre con d'abord ?!
- Boucle la ! Arrête de pleurnicher, tu sais bien qu'il en a pas plus cure que moi de ce que tu as à geindre !
- Répètes pour voir !
- Allons les enfants, maintenant vous fermez vos gueules et vous vous mettez en piste. Je le redirais pas... Hé hé..
- Humpf.. Chiures.. Bien fait de d'amener le hachoir..


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Sortant des rangs en bougonnant, le zoan porcin bouscula méchamment deux gars trop prêt qui tombèrent sur le cul et tendit ses palourdes à son quartier maitre. Les deux hommes se lancèrent des éclairs, mais se sachant prisonnier des délires de leur Capitaine ne dirent mots et s'exécutèrent. Escaladant maladroitement le crâne suintant du porc, Bart se hissa au rang de général. L'équilibre précaire n'était pas au beau fixe, mais Boll restait une base solide sur laquelle s'appuyer. Autour, neuf autres faucheurs encerclèrent le duo improbable. Pour la première fois, ils allaient devoir se battre ensemble avec en arrière fond les moqueries du Cavalier repris par l'équipage restant. Si le Capitaine était hors de leur portée, les deux briscards notaient avec attention dans un coin de leur caboche ceux qui prendraient à leurs retours. Un canonnier entrain de se prendre des barres à leur montrer son cul dégusterait en premier...

En face l'équipe était déjà prête !
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Plusieurs mois se sont écoulés depuis notre départ de la Flaque, zigzagant d’Île en Île et ne s’attaquant qu’à plus faible que nous tout en veillant à ne pas éveiller trop d’attention de la part des soldats de la marine. Une prouesse bien lâche prouvant une énième fois la faiblesse de cet équipage ne m’ayant au fil des mois éveillé aucune sympathie particulière. Néanmoins, malgré cette relative activité de pirate, je réussis à me fondre dans la masse jusqu’à échapper à la moindre affiche placardée arborant mon visage.

J’étais las de cet attroupement de déchets, ne les utilisant toujours que comme un simple moyen de transport, me faisant au passage découvrir ce monde dont je ne m’étais jamais soucié il y a encore 1 an. Bien entendu, chacun à bord de notre pavillon s’était habitué à me voir faire bande à part, préférant apprécier l’horizon plutôt que de me mêler à ce tas d’abrutis.

Finalement, cet amas de déchets avait fini par se lasser des blues et de leurs équipages de bas étage. Pris d’une toute autre ambition et d’une confiance déraisonnable, nous avons finalement emprunté la route de Grand Line, franchissant un réel cap vers une mer bien moins accueillante.

Rapidement et étonnamment, notre périple se déroula sans trop de difficultés durant quelques semaines, ne faisant aucune rencontre mortellement dangereuse.

Notre destination, d’abord assez floue, finit par se préciser lors d’une annonce de notre capitaine. “L’île du Levain”, une terre de Grand Line que notre fier leader avait déjà foulé dans le passé. Le reste de la troupe, se contentant d’acclamer chacune des décisions de leur capitaine, fut pris d’un vent d’excitation. Après tout, hormis notre chef, aucun d’entre nous n’avait jamais quitté les océans “paisibles” des blues.

C’est donc sur un port raisonnablement fréquenté que notre pavillon accosta fièrement avant de se rendre sur une place déjà fréquentée par quelques vermines de la même espèce que mes congénères. Une fois le pied à terre, comme à mon habitude, je me détacha du reste de la bande, les laissant fanfaronner entre eux tandis que j’explora et observa le reste plus calmement.

Dans le doute et du fait de ma précédente mésaventure sur la Flaque, j’embarqua avec moi mon pistolet ainsi qu’une lance à double lame acquise sur le cadavre d’un ennemi lors d’un de nos abordage sur les blues. Une arme singulière qui m'avait séduit presque instantanément lorsque mon regard l'avait croisée. J’avais au fil du temps fabriqué une sorte de sangle de fortune me permettant de la transporter sur mon dos et d’assurer mes arrières en cas de déconvenue similaire ou non à celle vécue avec ce cher Iglesias.

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En seulement quelques dizaines de minutes, la place se retrouva au centre d’une agitation bien plus importante que précédemment. Intrigué, je me mêla à la foule afin d’en observer son origine de plus près.

Il semblerait que ce cher Barbe noire s’était déjà fait des amis. Un amas de types à l’apparence particulièrement macabre et presque naturellement menaçante. Voyant la situation se tendre, je dois avouer que j’hésita un instant à les laisser se débrouiller seuls face à des êtres visiblement plus doués et rôdés menés par un capitaine semblable à un spectre dont l’aura inspirait une certaine crainte.

Un “Davy Back Fight” suivi d’une sorte de rituel sembla se mettre en place entre l’équipage macabre et ma fière troupe d’incapables à la trop grande gueule. Bien qu’encore inconnu il y a quelques instants, cette tradition reposait sur un concept assez simple de confrontation entre équipage un peu plus pimentée qu’une simple mêlée générale.

La première épreuve s’organisa en un claquement de doigt sous la supervision de notre fier capitaine qui resta en retrait pour cette première épreuve. Rien de bien surprenant, après tout, depuis que je l’ai rejoint, je n’ai encore jamais pu observer ce fier Barbe Noire combattre plus fort qu’un simple moussaillon, ce brave homme préférant que ses subordonnés, moi inclus, fasse le sale boulot.

Ma prédiction ne manqua pas, l’un de mes camarades moussaillon me repéra dans la foule avant de m’appeller en tant que 11ème membre de cette fière troupe devant protéger un rat déposé sur le crâne d'un de mes congénère à la carrure particulièrement imposante. Je poussa alors un profond soupir avant de me mêler au tas, attendant avec le reste le signal bien sagement.

En face de nous, l’équipage ne sembla guère apprécier d’avantage cet exercice acrobatique qui nous était imposé. J’observa alors attentivement nos 11 adversaires, analysant les dangers les plus évidents d’abord. Puis, je me tourna vers mes chers camarades avant d’organiser cet amas qui aurait fait rougir de honte le moindre régiment de l’armée impériale de Kanokuni.

“Vous 7, restez groupés autour du gros et tenez votre position.”

Je pointa alors du doigt les quatres restants avant d’ajouter :

“Le reste, suivez moi en arc de cercle, on va tenir la première ligne.”

Une stratégie militaire ultra basique que je dû mettre en place afin de ne pas nous faire éliminer bêtement d’un simple revers de cet homme porc au physique fort impressionnant.

Je dégaina finalement ma lance, la tenant fermement à deux mains.

Un top départ se fit alors entendre durant lequel le cri de nos adversaires surplomba celui des spectateurs avant qu’ils ne viennent déferler sur nous comme un seul homme.

“Suivez-moi !”

J’imita alors leur charge, accompagné de mes quatre acolytes probablement bien trop faibles pour tenir le front très longtemps.

Je fis alors tournoyer ma lance avant de venir frapper le crâne d’un premier matelot adverse avec le plat de ma lame d’un revers assez puissant.

Je réussit alors à rapidement me frayer un chemin parmi ces forbans jusqu’aux deux énergumènes à l’apparence probablement aussi imposante que leur force, disposés l’un sur l’autre comme le stipule le règlement.

Le porcin bodybuildé, muni de son hachoir, m’asséna un premier coup à la fois puissant et assez facilement esquivable. Le pauvre était entravé par son partenaire appuyé sur ses épaules de tout son poids. Je me contenta dans un premier temps de me mouvoir autour de mes deux proies, cherchant une faille à exploiter avant que ma troupe d’incapable ne se fasse anéantir par ces forbans au niveau déraisonnablement supérieur au leurs.

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- Oh oh ! L'équipage des Faucheurs lance l'offensive !

Hissé on ne sait comment sur le toit-terrasse d'un de ses entrepôts, Kass exerçait son swing sur le pratice improvisé sans perdre une miette du spectacle. Le grand blond échauffa son corps de quelques rotations du corps et  d'un puissant coup de rein, il envoya une dizaine de balles ricocher dans des tronches de spectateurs. Les armes des parieurs tentant d'interférer volèrent aussi sec alors que les masses sonnées s'écroulaient. Le rire satisfait du garant des jeux s'entendit dans son escargampli mais déjà il reprenait les commentaires.

- Deux stratégies bien distinctes à l’œuvre ! Les Faucheurs sont partis sur les chapeaux de roue à l'assaut en une masse éparse et beuglante, pendant que l'équipage de Barbe Noire construisait une solide défense autour de son pilier-porteur et lançait une simple flèche à l'assaut. Des Faucheurs sont entrain de se mettre sur la tronche en pleine course ! Ah non c'est bon, la menace a été vue ! Des hommes partent à leurs rencontres etttt.... se font dégommer d'un tour de bras !! La pointe de flèche dégomme tout ce qui est à sa portée ! Mais qui est cet homme ?! Il vient de percer l'offensive à lui seul en plein centre ! Les Faucheurs sont entrain de tous refaire marche arrière et de revenir en défense en crachant des insultes !
- Hé hé hé ! Bien mes gars ça ! Allez ! Courrez bande de con !


Nouveau venu sur le toit, le Capitaine à tête de crâne était entrain de s'assoir sur le rebord. Plissant sa soutane pour ne pas la déchirer. Un drôle d'objet couvrait son visage jusqu'à ses lèvres.

- Oh Monsieur le Cavalier a pris un escargomicro à mes côtés. Vous avez réussi à monter ?
- Y m'ont fait la courte échelle.
- Oh oh ! Alors inquiet de ce assaut qui capote ?
- Naan. Ils se referment sur les brebis éloignées du troupeau, tant qu'ils y passent pas tous ça devrait le faire.
- Regardez ! Votre Poteau resté en arrière à bouder va subir le premier contact ! Attention la fin du match... Non !! C'est bon, il tourne sur lui même comme un fou furieux et brasse l'air à tout va ! Le barrage de coups fait son effet, mais il ne le tiendra pas indéfiniment.
- Trop con pour clamser celui là hé hé !
- Oh regardez ! Il nous envoie un doigt d'honneur bras tendu ! Enfin pas évident de dire avec ses sabots..
- Ouai ouai c'est bien un doigt héhé !!
- Oh Oh ! Regardez-le, il vient d'éviter de perdre le bras de peu ! Heureusement que le Général veille. Debout sur ses épaules, il balance des poignards pour couvrir ses points morts. Encore maintenant ! Une de ses lames vient de ricocher à un cheveux du crâne du terrible lancier !
- Mouai m'enfin il en a bientôt plus à force de les lancer dans le vent !
- Oh ! Le Général est maintenant aussi entrain de nous envoyer un doigt !
- Hé hé hé ! Sacré Bart, toujours le geste pour rire celui là aussi !
- Ah ! C'est bon ! Vos hommes qui avaient délaissé la défense du Cochon-Poteau sont de retour et se referment sur les quatre assaillants ! Trois, deux... Plus qu'un ! Mais regardez-le !! Il est insaisissable et traverse le flot lui arrivant dessus. Oh mais le gros porc a profité de la diversion pour déguerpir ! Il fonce avec son Général sans aucun support, droit vers le bloc défensif adverseeee ! Que de retournements !!!
- Pas sûr qu'ils aient compris les règles je me dis. Moyen qu'il a la frousse de l'autre aussi ! Hé hé hé !


*****

Évidemment que Boll avait la frousse ! Avec l'autre gus sur son dos à se balancer, impossible de bouger convenablement sans le faire tomber. Sans parler qu'il lui tirait sur une oreille ou l'autre comme à une bourrique pour faire suivre une direction.

- Fichu jeu de merde !

Il cavala aussi loin que possible de l'énergumène qui s'était amusé à lui percer la bidoche sans se laisser trancher en deux. Le gredin lui avait tourné autour, parant chaque coup balancé et piquant la moindre ouverture. Vrai chiure d'adversaire ! Dans l'esprit étriqué du porc, les bons à rien sensés le protéger avaient qu'à s'en occuper. Ou au moins le retarder, lui il allait mettre fin à ses conneries fissa ! En face de sa charge, les empaffés n'avaient pas bougé d'un pouce depuis le début de l’épreuve. Veillant bien à respecter les ordres, ils n'avaient pas cherché à donner du poids à leur avantage. Les cons ! Tirant sur sa paupière, Bart désigna le centre de la formation.

- Boule moi le jeu de quille jusqu'au gros ! Je me charge du rat !
- GROUIK ! De quoi tu m'causes ! Je m'occupe de tous le tas et toi du rat !
- Boucle-la et fonce abruti !
- Crevure ! Chiure à merde !!! Et lâche moi l’œil ! Que lui à voir connard ! Gruik !


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Difficile de louper le Pilier d'en face en effet. Le colosse de deux mètres coiffé d'un rongeur ne passait pas inaperçu. Un rebord avait même été construit pour assurer la stabilité du Général. Un fort sur une montagne à faire chavirer.. Autour les gueules patibulaires grimacèrent un sourire face au duo cherchant le contact. Mais Boll pressentait qu'il ne devait pas trainer, il accéléra encore sa charge. Les balles fusèrent, mais rien que son imposant hachoir ne pouvait stopper. D'un brusque pas de côté, il manqua de perdre son chevaucheur mais pris par surprise la sabreur qui ne put qu’encaisser le coup. Les lames parèrent le tranchant, mais la puissance bestiale du zoan dégomma l'hurluberlu dans les airs. Avant qu'il s'écrase, le retour de son sabot avait encastré la tête du tireur dans le sol. Le crochet tenta bien de lui fourrer ses deux animelles, mais le plat du hachoir se chargea de le planter les pieds devant... jusqu'au menton.

- GRUUUIKKKK !!!!

La bête était déchainée ! Les prunelles porcines flambèrent de colère, la bave lui dégoulinait de la gueule ! Rarement il se montrait aussi menaçant. Le temps passé en cuisine à cracher dans les plats de l'équipage avait tendance à faire oublier qu'il avait déjà parcouru ces mers à bord de la Fâcheuse Destinée. Ce qui avait hissé sa prime à 15 000 000 ฿ !

- J'suis Boll le Gros Porcs putain !
- T'ENTION !!!


Arrachant son oreille gauche, alors qu'il s'apprêtait à étriper le géant et tout ce qui se trouvait devant, Bart tira le bestiau hors de la lame qui lui frôla le derrière. L'homme à la lance était de retour ! Derrière, les faucheurs laissés pour s'en occuper avaient morflés sévères. Mis hors combat dans leur totalité. Toujours excité par le combat, le pouvoir bestial ayant pris le dessus sur sa caboche, le maudit pirate fit face à la menace.

- T'es qui à la fin sale chieur ! Tu vas crever ?!

La hachoir fendit l'air, avec une force telle que le sol se fendit sur quelques pas depuis là où la lame s'était abattue. Bien qu'impressionnant, le coup n’avait pas fait mouche cependant. L'agile adversaire avait de nouveau dévié la menace pour frapper sous un meilleur angle Bart toujours perché en haut. Le cochon entendit l'acier rencontrer l'acier et balança cette fois ci une découpe large à hauteur de genou. Mais le diable blanc ne se contenta pas de sauter par dessus l'attaque, il frappa d'un coup d'estoc en plein vol et jouant de sa portée blessa cette fois ci l'épaule à nue du cuistot. Autour les encouragements des spectateurs vibrèrent de la même énergie avec les encouragements des deux commentateurs. Le Capitaine Barbe Noire hystérique avait aussi choppé un escargomicro pour scander avec ses hommes le nom de son poulain. Les derniers instants de l'épreuve se jouaient sous leurs yeux !
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Fait chier ! Ce tas d’incapable n’est pas capable de se débrouiller seul plus d’une seconde !

Mon plan est tombé à l’eau à une vitesse impressionnante. Je venais de faire la grave erreur de surestimer cette bande d’idiots. Ma charge, bien qu'efficace, ne pouvait pas suffire face à des adversaires moins organisés mais bien plus doués individuellement. Par chance, les deux énergumènes les plus dangereux avaient décidés de se chevaucher l’un l’autre durant cette épreuve, m’évitant de devoir faire face aux deux menaces séparément.

Ma seule réelle chance désormais ne se reposait que sur l’handicap mutuel que s'infligent le porcin et son cavalier dont j’ai pu profiter afin d’écorcher l’animal. A force de subir, il finira bien par céder non ?

Ma lance ainsi que mes vêtements étaient tachés d’hémoglobine tandis qu’un éclat sur mon front faisait ruisseler un peu de sang sur mon visage. Ce petit tas d’ennemis, bien que plus faible à pu m’atteindre au visage suite à une erreur d’inadvertance de ma part. Je devais surveiller partout et tout le monde sans aucune autre aide compétente à mes côtés. A ce rythme là, si je ne termine pas cette épreuve rapidement, nous n’avons aucune chance de gagner.

Je continua d’harceler mes adversaires, tentant de capter au maximum leur attention. Tout en parant et rendant quelques légers coups, je jeta quelques rapides coups d'œil vers mes camarades encore debout, se tenant droit comme des piquets et ne levant pas le moindre petit doigt.

“Alors le porcin, on a du mal à bien viser ? C’est que tes petites écorchures doivent te faire trop mal pour continuer, tu devrais peut-être abandonner non ?”

Ces deux-là, de ce que j’ai pu observer, n’avaient pas l’air très complices. Peut-être que quelques petites provocations réussiront à les faire flancher suffisamment pour commettre l’erreur qui causera leur défaite.

Ça n'y manqua pas, l’homme-porc, entendant mes petites piques m’asséna un violent coup de hachoir faisant presque chavirer son acolyte tant son mouvement fut brusque et prononcé.

La vitesse et la puissance de ce coup m’impressionna réellement, une petite seconde de réaction et moins et j’aurais probablement finit avec une jambe en moins !

Une fois mon esquive effectuée, je fit un signe de main à mes acolytes statiques afin qu’ils me rejoignent dans cette bataille. Ils ne feront probablement pas long feu mais m’offriront peut-être une ouverture que j’attend désespérément depuis maintenant plusieurs minutes.

“Venez vous rendre inutiles la vermine !”

Mon sang bouillonnait depuis quelques minutes désormais, j’étais pris d’une fièvre combattive que je n’avais pas ressenti depuis l’époque des guerres civiles de Kanokuni. Je n’entendais plus les acclamations du public depuis un bon moment déjà. Plus rien n’avait d’importance hormis mes deux proies au physique si singulier.

Je recula de quelques pas afin de me tenir hors de portée le temps que les autres arrivent sur notre cible commune. Une fois à portée, je me jeta de nouveau dans la mêlée. L’ennemi, isolé, devait désormais s'occuper de 2 fronts différents au moins pour quelques secondes.

Le choix instinctif fut alors rapidement effectué par les deux hommes. Le porcin se tourna vers les sbires tandis que le chevaucheur me fit face, armé de ses armes de jet restantes.

M’aidant du corps de l’imposante bête rosée, je réussit alors à grimper face à son cavalier, prêt à lui asséner un coup et espérant alors le faire chavirer.

De l’autre côté, d’un simple revers de la main, l’imposante créature balaya l'entièreté de ses adversaires désormais au sol. Ces incapables n'avaient même pas tenu 5 petites secondes !

J’arma alors ma lance, prêt à envoyer ce fameux revers, aidé par l’allonge de ma lance, qui fera chavirer l’homme encapuchonné.

Soudainement, un bruit dans mon dos m'interpella. Un sbire de l’équipage des faucheurs que je croyais K.O se ruait sur moi. Je venais ironiquement de devenir celui qui était coincé entre deux fronts.

Je me retourna alors instinctivement, baissant bêtement ma garde. L’homme-porc, alors débarassé de ses gêneurs, se tourna à nouveau vers moi avant de me frapper d’un violent coup de poing en plein ventre, me projetant au sol quelques mètres plus loin.

J’eu à peine le temps de me relever que mes adversaires se trouvèrent d’ores et déjà a une portée presque suffisante pour faire chavirer ce gros tas et son rongeur.

Je me releva alors le plus rapidement possible, ramassant au passage ma lance. Ce coup du porcin, bien que violent, n'avait pas suffit à me mettre au tapis et seule une douleur abdominale supportable et quelques petits bleus viendront me rappeler cet assaut.

Je n’avais pas le temps de m’élancer à la rescousse du gros ni de réfléchir trop longtemps. Il fallait que j’agisse vite avant de prier pour que ça suffise.

Sans prendre une seule seconde de réflexion inutile, j’arma alors ma lance telle un javelot prêt à être lancé avant de venir le projeter sur ma cible à la peau rosée, prenant soin de viser ses jambes potelées.

La lance à double lame, lancée à toute vitesse sur sa proie ne prit que quelques maigres secondes avant de venir trancher dans le mollet droit du porcin, lui laissant une plaie suffisamment profonde pour le faire chavirer d’un réflexe douloureux accompagné d’un cri strident propre à l’animal.

Le porcin s’effondra alors au sol, entraînant son compagnon d’infortune dans sa chute.

Tout en écoutant l’arbitre de cet affrontement inter équipage annoncer le nom du vainqueur, je m’approcha de mes victimes afin d’y récupérer ma lame ensanglantée m’ayant réellement sauvée la mise sur ce coup.

Quant au sbire perturbateur, celui-ci avait de quoi s’en vouloir tant son manque de réactivité fut cinglant lors de la défaite de son équipage. Le voilà debout, seul et pourtant vaincu.

Je regagna par la suite la foule, attendant la prochaine épreuve tout en ignorant les acclamations futiles de la part de ces incapables n’étant pas parvenus à m’apporter ne serait ce qu’une once d’aide lors de cet affrontement.

Ce tas d’incapable n’aurait pas tenu 10 secondes sans mon aide, en voilà un glorieux équipage pirate, mes anciens frères d’armes de Kanokuni doivent se retourner dans leur tombe en voyant de piètres combattants à mes côtés.

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Au cœur de la zone portuaire, la liesse exulta d’un seul souffle à l’annonce des résultats. Un vrombissement joyeux que partagèrent les différents niveaux de la ville.  Les retournements de dernières minutes faisaient leurs petits effets. Seul l’équipage des Faucheurs pesta dans son coin contre cette fin volée. Mais le ricanement insouciant de leur Capitaine relâcha en partie la tension du bord. Dès lors que Barbe Noire arrêta son choix de gage sur Boll malgré la blessure, la défaite fut oubliée et ils rejoignirent la fête à la surprise générale. Ce dernier eu beau les maudire de tous les maux rien n’y fit, ils ne versèrent pas une larme au départ du Porc et se chargèrent eux-mêmes de le livrer emmailloté dans du cordage à son nouvel équipage sous l’hilarité général. Quelques sabots volant n’empêchèrent pas le colis d’être livré. Kass en maitre de maison tira quelques balles de golf dans les grandes gueules et beugla la suite des festivités.

- J'annonce la secondeeee épreuve ! Course de barque dans la gorge de l’Homme Mort !!! Sur chaque barques, vous partirez avec quatre paires de rameurs guidé d’un barreur. Je fournis les montures, pas à l’œil vous n’oublierez pas de passer à la caisse, et s’avez qu’à embarquer !

L’entrée de la gorge servira d’entrée à vingt heure pétante ! Je vais prendre de l’avance et vous attendrai à l’autre bout. Le premier équipage qui franchira la ligne d’arrivée à bord de son embarcation gagnera l’épreuve !!!


Une nouvelle houle de cri accueillit l’annonce, que les forbans avaient déjà été entrainés aux côtés de trois lourdes barcasses à l’entrée de la Gorge. A peine le maitre des jeux et ses suivants se lancèrent en premier dans le parcours sous les applaudissements, les forbans retournèrent profiter de la fête. Les coudés se levèrent, les choppes se vidèrent plus vite qu’elles se remplirent, la victuaille s’avala et les chants anoblirent la rade. Plusieurs heures de se traitement de choc plus tard, c’est le nez plongé dans une soupière que le Capitaine des Faucheurs se décida à penser le plan. Sans rien égrainer de la fête, les messes basses commencèrent à demi mot entre deux rires et l’équipe de la deuxième épreuve se constitua peu à peu. Non loin, l’équipage de Barbe Noire tout sourire avait également débuté ses préparatifs sans avoir idée de ce qui leur tomberait sur le nez. La première défaite avait été leur, maintenant le Cavalier rentrait dans la course…

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Quand l’heure vint, les équipages de la nouvelle épreuve étaient attendus au débarcadère. Une ombre les avait devancés. Assis en tailleur le long des barques, le Cavalier susurrait seul quelques mots  discrets à lui-même qu’il tu à l’approche des fines équipes. La lourde faux posée à ses côtés annonçaient sans détour sa participation. Barbe Noire cacha sa crainte du porte malheur de nouvelles provocations. Il ne venait pas seul, au zoan nouvellement acquérit s’ajouter les fines fleures de son équipage. Des hommes fiables dont il saurait prendre parti au mieux durant la course de rames.

- Le voilà Cap' comme je l'ai dit ! M'a frappé pour que je parte avant de faire une manigance !
- Dégage donc de là vaurien des vautours de mes deux ! Et vous allez inspecter les embarcations ! Assurez vous des rames et du fuselage. Ce rat mort est du genre à berner son monde méfiez-vous de son air d'ahuri.
- Héhé ! Vlà comment qu’on parle d’un ancien compagnon maintenant ?
- T’étais qu’un raton de pré à mon bord, qu’une sortie que je t’ai trimballé, alors me fais pas verser l’œil !
- Voyons petite barbe, j’ai déjà regardé ces bords et j’ai trouvé rien à en redire. Prends celui que tu veux si ça te chante, nous prendrons l’autre de bon cœur… Hé hé..
- Rien qui sort de cette gueule ne m’intéresse alors boucle là. Rigole tant que tu veux, on sait bien tous deux que derrière les beaux airs de bon perdant, ce cache qu’un perdant de mes deux. Beau d’avoir des hommes à répondant mais encore faut savoir qu’en faire. Le William vous l’a mis dans le trou jusqu’à l’os quoi qu’on en dise et me vlà avec deux bras forts maintenant au lieu d’un. Hâte de voir trimer tes branleurs ricanants maintenant !
- Hé hé… La première bataille est tienne, mais maintenant que j’en suis j’ai dans l’idée de ne plus perdre. Deux manches de cette farce seront plus qu’il me faut pour prendre ce que je veux. Hé hé !
- De la gueule encore et toujours !
- Nous verrons, et toi rien à dire le héro du jour ?
- Nan, vos histoires je m’en tamponne le coquillard. Je ne vois que de la chamaillerie de vermines.
- Oh Oh oh !
- Hé hé hé ! Je t'aime bien toi, je te regarde me déçois pas pour la suite.
- ...
- Rien trouvé Capitaine ! Rien de louche, deux barques des plus communs. M'inspire pas confiance sans que je sache pourquoi mais j'en vois rien qui dérange.
- Mouai les rames sont du mêmes bois et de la même taille, rien n'est rattaché pour freiner non plus.
- Humpf.. Prendrons celle de gauche alors. On embarque l'heure est proche ! Et toi, enculure de cimetière, je t'ai à l’œil aussi. Boll ! Fous quoi !! Pas besoin ta jambe pour ramer, monte donc l'ami. Tu vas t'assoir sur la ligne de Will. S'allez pousser pour 10 ! Mouohoh !
- Chier.. Dégagez le passage les bons à rien, je passe ! Et s'avez pas intérêt à me freiner ! Je veux qu'on leur mette dans les dents à cette bande de salopards ! BRAT SALE MERDE TU AS TOUT FAIT FOIRER !!
- Quel con..
- ET TOI CAVALIER ?!
- Quoi.... ?
- ... Euh non rien... Cap'taine...
- C'EST MOI TON CAPITAINE MAINTENANT TRIPLE BUSE !!!


Quand l'épreuve se lança, tout le monde était à son poste. Le Cavalier à la place du barreur entrain de siroter avec inconscience son rhum. Devant les hommes trimaient comme des beaux diables pour ne pas laisser se creuser l'écart. Leur adversaire avait semblé bondir sur le flot au premier coup de rames, prenant la tête sur le coup. Ils ne voulaient pas rendre le terrain gagné depuis. Dans la Gorge seule la nuit régnait. Ils avançaient à bon rythme sous les lueurs d'une lampe à huile. Autour, des pauvres hères bannies de la lumière du port observaient l'air absent le duel fluviale. Le Capitaine attendait patiemment que le premier village soit passé pour profiter du feu d'artifice. Un moment que ses meilleurs hommes avaient quitté la fête à la suite de l'équipage adverse. Le guets-apens avait du être trouvé et neutralisé maintenant. Les balles n'allaient pas tarder à pleuvoir sur les rameurs de tête ! Une simple entrée en matière. Le vieux forban avait surtout hâte de voir leur tête quand ils gouteraient au dessert...
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Nous voilà lancés dans ces gorges, rames à la main et désormais accompagnés de ma précédente victime porcine. Durant les engueulades d’entre deux épreuves, son nom avait bien été donné, mais impossible pour moi de m’en souvenir, après tout, “le porcin” lui sied à merveille.

Partis à toute allure, menés par un duo plus qu’imprévu entre le soldat et l'humanoïde, notre embarcation ne tarda pas à se placer légèrement en tête de la course, enchaînant les mouvements aussi vif que puissants sous les encouragements presque agaçants de notre capitaine s’étant finalement joint à la course.

Bien entendu, cet énergumène, tout comme son congénère à la faux, s’étaient vus attribuer le beau rôle de l’observateur donneur d’ordre et bien que je suspectais notre adversaire de ne pas rester les bras croisés après sa déconvenue précédente, je pouvais être sûr que ce bon vieux barbe noire n’allait rien faire d’autre que de beugler comme un âne jusqu’au bout.

Rapidement, ces gorges vinrent lever un voile plus terne autour de nous de par l’abondante végétation environnante. Par endroits, le passage fluvial devenait assez étroit pour ne laisser passer qu’une seule embarcation à la fois.

Après quelques minutes de traversées à toute allure, ne se focalisant que sur la vitesse de rame et non son adversaire, l’écart commença à se creuser entre la barque des faucheurs et la nôtre, désormais quelques mètres devant.

Les balles se mirent alors à fuser en notre direction, nous forçant à ralentir le rythme pour se mettre à l’abri avant de tenter de riposter. C’est alors qu’une balle vint atteindre l’un de nos rameur en plein dans son coude, le faisant lâcher la rame. Voyant cet effet, notre bon capitaine lui asséna quelques coups de pied dans le dos tout en lui criant :

[Barbe Noire] “Il te reste encore un bras pour ramer ! Reprend ton poste où je t’achève moi-même !”

La pression était largement palpable dans le ton de notre brave capitaine voyant le danger s’approcher de notre embarcation.

Pendant ce temps, le porcin continuait de ramer avec autant d’entrain et d’énergie qu’au départ tout en affichant un visage crispé de colère. De plus, celui-ci n’avait pas décroché le moindre mot depuis le début de la traversée.

Les voyant nous rattrapper de plus en plus rapidement, je stoppa alors rapidement mes mouvements avant de me saisir de mon pistolet accroché à ma ceinture. Je tira alors un coup de feu en direction des rameurs adverses, touchant l’un d’eux en plein dans la clavicule.

[William] “Comme ça, nous sommes à égalité."

Cependant, voyant que leur harcèlement de par les balles et notre soudaine lenteur commençait à nous faire perdre notre précieuse avance sans que notre capitaine ne réagisse, je pris la parole.

[WIlliam] “Vous deux, arrêtez de ramer et contentez vous de tenir ces charognes à distance !”

Malgré ces indications, en seulement quelques instants, leur barque entra en collision avec la nôtre, forçant même quelques échanges de coup de sabre et de crosse de la part des sbires tandis que le porcin et moi même continuons de ramer coute que coute. De plus, je pouvais désormais voir le visage crispé du porcin rapidement virer à la peur véritable en se voyant si proche de la barque de son ancien capitaine, le poussant même à accélérer sa propre cadence de rame.
Tous ces remous, chocs et balles fusantes avaient eu pour effet de réveiller la nature, plaçant moult obstacles naturels sur notre voie telles des lianes s’agitant proche des embarcations ou chutes de souches d’arbre à proximité. Une ambiance peut être simplement psychologique nous donnant presque l’effet que la nature elle même ne nous désirait pas en son sein.

C’est d’ailleurs notre rameur blessé qui subit de plein fouet cet assaut de la nature, se faisant frapper par d’épaisses lianes étant venues se balancer au dessus de nos têtes. Celui-ci se vu projeter par dessus le bord, laissé à l’abandon tant nous étions pris dans notre course. C’est donc sans exprimer le moindre remord que chacun d’entre nous continua ce périple, essayant simplement de ne pas finir dans la même situation que ce type.

Finalement, la ligne d’arrivée commença à se dévoiler en même temps que le maître du jeu et les spectateurs à seulement quelques dizaines de mètres de nous. Malgré tous les remous, chocs et affrontements, notre embarcation avait conservé la tête de la course bien que l’écart entre nos deux barques n’était plus très grand.

C’est alors que l’homme porc prit finalement la parole d’une voix presque inaudible.

[Boll] “Ça ne lui ressemble pas..”

Je tourna alors ma tête vers lui, étant probablement le seul à l’avoir entendu.

[Boll] “Le Cavalier n’est pas du genre à se laisser faire aussi facilement. Il nous cache quelque chose, c’est sûr.”

Je me tourna alors vers la barque des faucheurs avant de contempler le visage de leur capitaine. Un sourire sadique, loin d’une expression digne d’un perdant. Le doute finit alors par s’installer également en moi.

[WIlliam] “Toi, là, envoie ton pistolet et prend ma place de rameur.”

J’échangea alors de place avec l’un de nos tireurs auprès de notre cher capitaine ayant brillé de par son inaction lors de l’épreuve.

[Barbe Noire] “Qu’est ce que tu fais William ?”

[William] “Je m’assure qu’ils restent à une distance suffisante de nous.”

Je pointa alors le pistolet en direction du Cavalier, prêt à l’abattre. Je voulais alors simplement le tester, cet homme si mystérieux que tous semblaient craindre sans qu’il ne prenne part à aucune action lors de cette seconde épreuve.

[WIlliam] “Esquive ça le vieux !”

*BANG*

C’est d’un simple mouvement de tête que le faucheur esquiva la balle sans détourner le regard.

Un rire s’échappa alors de sa bouche avant que certains de ses rameurs ne viennent l’accompagner dans cette expression de joie collective.

Cette réaction se trouva à l’opposé de tout ce que j’imaginais, je me tourna alors vers le porcin alors soudainement effrayé par cette réaction.

[Boll] “J’en étais sûr.. On a perdu..”

La barque se mit alors à remuer toute seule, faisant lâcher les rames à nos pilotes.

[Barbe Noire] “Qu’est ce qu’il se passe ??”

[William] “MERDE !”

Des dents et une langue surgirent alors de la coque de l’embarcation avant que celle-ci ne se referme sur elle-même comme une gueule animale qui vient d'attraper une proie.

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Voyant ce piège se refermer sur nous, je me jeta rapidement à l’eau par instinct de survie.

Le zoan porcin, bien qu’ayant anticipé ce piège, ne put plonger de par la contrainte de son fruit du démon. Celui-ci se retrouva alors plongé dans l’eau marécageuse tout en poussant des cris de détresse, se sachant incapable de s’en sortir seul.

C’est donc à contrecoeur que je me rapprocha de lui en crawl avant de le saisir par la sangle de son tablier afin de le traîner, tête hors de l’eau jusqu’au rivage où nous attendaient désormais les vainqueurs déloyaux ainsi que la plèbe servant de spectateurs.

[WIlliam] “Quelle raclure de merde !”
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Aux heures de la dernière bataille, c'est jusqu'aux genoux qu'il progressait dans la dénommée "Green Lagoon". Longeant péniblement les bordures encombrées de sa rive sans approcher du galion échoué. Un simple trou immergé aux eaux stagnantes, où venait mourir la jungle avoisinante. De longues racines se perdaient ici et là dans la plaine aquatique d'un vert verdasse. Non sans mal, le sac d'os se trainait à travers cette nature hostile. L'épaisse vase s'accrochait au moindre de ses pas, pendant que les eaux en décomposition alourdissaient les bas de sa soutane. Le tirant toujours un peu plus en arrière. La moiteur ambiante finissait de lui coller le tissu au corps. L'épaisse chaleur des sous bois les avait empoignés à peine sortie de l'obscurité glacée de la "Gorge de l'Homme Mort" et ne les avait plus lâchés. La transpiration dégoulinait à grosses gouttes le long de ses traits anguleux sans lui apporter la moindre fraicheur. Une nuée d'insectes avide de chaire morte lui vrombissaient aux oreilles. Il avait si chaud... si soif... L'enfer vert n'avait jamais aussi bien porté son nom. Mais une grimace barrant son visage continuait pourtant de révéler un sourire carnassier. Le vieux briscard se révélait heureux comme aucunes literies bien douillettes au coin du feu n'aurait pu le ravir. Il souriait à l'adversité comme ces matins où il s’engouffrait dans les tempêtes. Il souriait au combat prochain. Il souriait au Destin qui lui avait placé une surprise pleine de promesse sur la route. Il souriait car son sang commençait à bouillir et ses âmes s'agiter !

La seconde épreuve s'était close avec une victoire totale, qui lui avait permis de reprendre à la surprise générale le coq à la bouille porcine des mains tremblantes de son adversaire. Une victoire d'éclat orchestrée avant même la sonnerie du départ. Une simple âme infusée aux deux barques les avait contraintes à servir son dessein. Un jeu d'enfant qui avait glacé ceux qui n'en avaient pas les clefs. L'effet de surprise passé, quelques coups de sabre avaient suffi à détruire l'embarcation animée. Mais le mal était fait. Au delà de la victoire, le lugubre pirate avait marqué les esprits d'une question. D'un doute.. Et du doute était né la peur. La peur de l'inconnu et l’innommable. Les ricanements lugubres du porteur de mort sonnaient différemment maintenant. Le fier Capitaine Barbe Noire avait enfin fermé son clapet. Après quelques balbutiements fuyants, la charge du duel avait été laissée à son meilleur homme. Les jeux faits, les équipages observaient sans un mot depuis le point d'accostage la dernière épreuve du Davy Back Fight. La crique dessinait l'arène, la berge son contour. Le Cavalier avançait, William se préparait. Oubliant tout autre, le vieux forban aux traits osseux s'exclama plein d'entrain à son partenaire de jeu.

- Hé Blanche Neige ! Content de voir que tu t'es pas dégonflé comme l'autre ! Je t'aime bien toi. T'en as dans le froc. Un bon regard. Voyons combien d'temps tu me fais rire ! Héhéhé !!

Un effet d'ombre voila le visage du crâne hilare, ne laissant un instant que son sourire dément au regard de l'ancien soldat. Une vision glaçante dont s'écoulaient les miasmes d'une aura mortuaire. Les murmures de ces brides de noirceur soufflaient à ses oreilles les promesses d'une mort certaine mais le jeune pirate tint bon. Droit. Alors comblé, le Cavalier chargea sans grâce au milieu des eaux saumâtres. Jouant des hanches pour avancer tout en veillant à ne pas s'approcher des profondeurs. La faux brandie vers les cieux comme pour en appeler le tonner s'abattit en pleine course séparant la merdasse en deux. Une lame d'air effilée s'engouffra en avant, bientôt suivie par d'autres toutes aussi tranchantes. De simples amuses-gueules lui ouvrant la marche, tout en ferrant son adversaire sur place. Un temps nécessaire qui lui permit de mettre sa proie à portée de son arme.

- Dis moi vieille crapule !

Tout en parlant, un moulinet du poignet venait d'écraser le mordant de la faux contre une défense robuste. Relâchant sa pression forçant depuis le haut, une rotation renvoya l'hampe en direction de son bas-ventre. Mais le bois rencontra le bois, avant que l'acier revienne frapper l'acier. Les éclats des chocs répondirent aux ferraillements sauvages qui s'en suivirent. Chacun essayant de percer la peau de l'autre sans se découvrir. Jouant de forces insoupçonnables, la férocité du vieux pirates se montra plus incisive. Martelant de plus en plus la garde de son adversaire contraint à tenir bon. Soufflant son haleine viciée dans les yeux de son opposant, le Cavalier renâcla une nouvelle fois en manquant de lui arracher une moitié de visage.

- T'crois pas que t'as pas de la guoule...

Cognant plus fort cette fois, une explosion de puissance projeta les deux monstres quatre pas en arrière. Grognant, le Cavalier laissa ses doigts s'agiter avec frénésie autour du prolongement de ses bras. La rotation de la faux s'accéléra brusquement d'un mouvement jusqu'en flouter le contour. Quand William revint à la charge, l'arme du Faucheur s'écrasa avec une puissance telle qu'elle l'arracha de la boue dans une gerbe dégueulasse et l'envoya s'écraser au milieu d'un gros plouf quelques mètres plus loin.

- .. de m'tenir tête ?!! A Moi la Mort ! Mouhéhéhé !!!

Pour seule réponse, un filet de bulles éclot à distance...
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Il semblerait que ce duel ne s’annonce pas réellement en ma faveur. Seuls quelques coups ont pour l’instant été échangés et pourtant, je ressentais d’ores et déjà l’écart de puissance séparant ce vieux de moi. Rien à voir avec son matelot porcin et l’encapuchonné de tout à l’heure.

Je resurgit alors de cette mélasse verdâtre, m’appuyant sur ma lance pour me relever. D’un blanc presque intégral, mon corps ainsi que son accoutrement en était désormais ressorti plus vert que jamais.

Me jeter bêtement dans la mêlée n’avait pas été un franc succès jusqu’ici. De plus, cet énergumène me cache encore de nombreuses surprises il n’y à pas de doute. Je dois rester sur mes gardes et attaquer avec un peu plus de prudence.

[William] “Bah alors le vieux, on à peur de venir m’attaquer à nouveau ?”

Son égo semblait particulièrement gonflé par ses débuts réussis dans la mêlée. Peut-être qu’en jouant là dessus, je réussirais à obtenir une petite faille dans ce corps à l'apparence si fragile et pourtant si dangereux.

Celui-ci s’élança alors sur moi, armant sa faux, prêt à m'embrocher avec s’il en voit l’occasion. Quant à moi, je plaça une jambe en arrière et fit tournoyer ma lance, attendant son assaut pour réagir.

D’habitude très mobile, cet environnement m'empêchait d’exploiter toutes mes capacités tant chaque pas était inconfortable et moins fluide que la normale. C’est donc prêt à encaisser sans trop flancher que je me positionna.

*CLING*


Le premier assaut du cavalier se fit repousser sur la droite par ma lame d’un mouvement l’ayant accompagnée dans son geste tout en la guidant directement dans le sol au lieu de mon crâne. Une technique classique mais si efficace face à un adversaire pouvant être pourtant bien plus puissant.

Sans perdre un instant, c’est d’un puissant revers que le vieux pirate tenta un second assaut que je peine à esquiver tant sa vitesse d'exécution me surprit.

C’est alors dans une sorte de frénésie que mon adversaire se mit à enchaîner les assauts de tous types tout en riant à gorge déployée, semblant bien s’amuser avec moi, réussissant à parer ou esquiver chaque assaut de justesse. Je n’avais alors plus la moindre ouverture pour contre attaquer, plus la moindre seconde pour penser. Si je restais dans cette situation, totalement acculé, il ne faudrait plus très longtemps au cavalier pour en finir.

Voyant ma garde faiblir, le vieil homme tenta un coup par le haut, telle une bêche prête à retourner la terre. Malgré ma parade à deux mains, sa force brute mélangée à l’élan pris pour ce coup réussit à me faire lâcher mon arme, se faisant alors emporter auprès de mon adversaire par la lame de cette maudite faux.

Maintenant désarmé, je recula seulement d’un pas tout en affichant un air agacé.

Le Cavalier ria encore plus fort que précédemment, voyant mon arme au sol.

[Cavalier] “Je suis un peu déçu, c’est tout ce que tu as dans le ventre ? Finissons-en !”

[William] “Tu parles trop.”

D’un mouvement vif, prêt à m’embrocher pour au moins la quinzième fois, le cavalier tenta de me faire regretter ces paroles d’un coup potentiellement mortel.

Je fléchis alors mes genoux, prêt à encaisser et non esquiver avant de venir saisir le manche de son arme à deux mains, stoppant non sans difficulté cet assaut. Malheureusement, la lame courbée de la faux eut son dû, m’ayant entaillée le dos qui ne tarda pas à venir rajouter une couleur rouge à ces tâches verdâtres sur mes vêtements.

Souhaitant profiter de l’effet de surprise, je poussa rapidement la faux sur ma droite, la dégageant de mon corps avant de venir bondir tout en m’appuyant sur son arme. Mon corps, désormais presque parallèle au sol et appuyé sur le manche de la faux, asséna un violent coup de pied en plein dans le visage du vieil homme grâce à l’élan fourni par sa propre arme.

La foule et plus particulièrement l’équipage des faucheurs sembla stupéfait face à ce retournement de situation.

Le coup, bien que loin d’être suffisant, n’avait pas été anticipé par ce vieil homme en pleine confiance après ses assauts avantageux et efficaces. J’en profita alors pour me saisir à nouveau de ma lance, prêt à repartir à l’assaut malgré la douleur de ma blessure fraîchement ouverte dans le dos.

De l’amusement, le cavalier était alors passé à l’agacement face à ce coup perçu comme une humiliation qu’il se devait de faire payer.

C’est donc d’un revers bien plus puissant que précédemment qu’il répondit à mon nouvel assaut, réussissant à me repousser au loin une nouvelle fois.

Cependant, cette fois-ci, pas question de me laisser respirer. A peine projeté au sol, celui-ci projeta de nombreuses lames d’air en ma direction. L’une d’elle m’entailla l’avant bras gauche, puis une autre la jambe droite.

[William] “Merde !”

En l’espace d’une minute, la situation avait drastiquement changé. Alors jusqu’ici amusé par ce combat gagné d’avance, le cavalier ne semblait plus retenir ses coups, m’ayant mis en grande difficulté sans trop d'efforts de sa part.

L’homme désormais semblable à un ange de la mort se rua une nouvelle fois sur moi, affichant un visage à peine humain amplifié par le filet de sang dégoulinant de sa bouche et traduisant le seul coup que je réussi à lui mettre. Sa soutane, portée par le vent et la vitesse de son mouvement, son visage ensanglanté et presque démoniaque se firent alors rapidement occultés lorsque je vis sa faux. Une lame jusqu’ici ordinaire semblait désormais posséder sa propre aura et manifester son existence, appuyant l’assaut démentiel que le cavalier venait d’enclencher.

Mon visage se figea. Cependant, ce n’était pas de la peur que je ressentais actuellement. De simples frissons parcoururent mon corps traduisant de cette émotion si singulière que je me mit alors à ressentir. Ce danger, cette aura mortelle, je ne l’avais pas ressentie depuis l’époque glorieuse de Kanokuni et sincèrement, je ne pensais pas la ressentir à nouveau en ce bas monde.

Il existe encore des êtres de ce calibre en ce monde ? Je commençais à perdre cet espoir aux vues de mes précédentes rencontres entre pirate et énergumène plus sournois que réellement dangereux.

Peut-être que je l’ai trouvée ma place en ce monde ?
Un sourire malsain prit alors le dessus sur mon air stupéfait. J’écarta les bras avant de m’écrier.

[William] “Amène toi !”
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Le nez ensanglanté inonda le visage de la prétendue Mort en une gerbe carmin. Le rouge tranchait maintenant à son teint cadavérique. Le corniaud savait cogner il n'y avait pas à dire. Mais le Cavalier savait rendre les coups. L’aura d’outre-tombe sur les talons, il se rua en avant impatient de faire connaitre sa férocité. Coulissant le long de son corps, comme un nid de serpents sortant de sa torpeur, les contours en tissu de Jormun s'agitèrent de frémissements inquiets. La soutane unie aux premiers abords se décondensait dorénavant en un enchevêtrement de bandelettes mouvantes. Éveillés par l'écho contrarié de l'Âme de son Maitre, Jormun savait qu’il dégusterait plus tard d'avoir failli à intercepter la frappe. Ses contours se déplièrent et se replièrent en des tentacules d’étoffes décolorées, dressés à mi-hauteur. Autant de bras avides d’étranglement. Le tissu semblait s'être hérissé gonflant du même coup la carrure osseuse du Portemort. Mais c’est aussi l’imposante arme qui attirait le regard. Des yeux avides et une mâchoire salivante s’en détachaient dorénavant. Le goût du sang avait éveillé sa conscience. Bien qu’encore à distance, le Cavalier leva d’une main la faux sans ralentir sa course. William écarta les bras de défi.

- Amène toi !

A peine souffla-t-il ces paroles, qu'une puissante mâchoire d’acier se refermait violemment contre son épaule. Un volumineux flux sanglant l'éclaboussa alors. La faux s’était étirée d’un coup en avant au moment de s’abattre. Rendu ivre par le goût métallique, Niddhog mâchouillait avidement les chaires coincées sous ses dents. Sa voracité retenue à grand peine par les deux mains de son déjeuner, essayant de sauver le bras d’un arrachage forcé. Il tint bon bien que l’arme l’envoya s’écraser plusieurs fois dans la vase et le membre resta accroché. Mais occupé par la lutte, le Cavalier s’était maintenant assez approché pour laisser les lamelles de Jormun faire ses œuvres. Prises de mouvement, elles se glissèrent le long de son corps avant de se resserrer autour. Son cou à nu n’y dérogea pas, une bande serpentine se coula autour et lui écrasa lentement la respiration. Elles enserrèrent leur prise sans se presser et le tirèrent progressivement vers le Faucheur impassible. Défiant du regard son ennemi ensanglanté et solidement arrimé, le Cavalier ricana triomphant devant le corps défait. Le regard de William n’avait rien perdu de son impudence. Le même éclat de défi. Bien que sous l’effet de l’Appelle de la Banshee, aucune âme ne s’échappait de l’ancien soldat…

-  Alors comme ça, on n'craint pas la Mort ?! Hé hé hé ! Garde ce qui t'reste de salive et écoute-moi bien. Je m’en vais faire de toi un de mes gars, aujourd’hui t'es mort de ma main et demain tu renaitras pour me servir. Ce monde de merde va cramer.. Et c’est nous qu'allons allumer la mèche !!! Mouhéhéhéhé !!!

Le reste William ne l’entendit pas, seul le rire aliéné lui resta en oreille. La perte de sang ou le manque d’air… La conscience l’avait quitté..
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Green Lagoon, trou d'eau perdu au milieu de nul part. S'extirpant de la flotte dans un désagréable bruit de succion, le Capitaine des Faucheurs balança sans ménagement la prise en direction de ses hommes. Le pantin désarticulé s'écrasa contre une racine sans le moindre cri.

- Mouai.. S'il clamse pas, requinquez-le un brin un fois de retour au Helhest et voyez ce qu'il peut faire. Pas de traine savate sur le bord ! L'est pas con.. S'il sait pas de métier il nous servira de doc. Y remplacera le dernier ! Risque pas d'être pire héhéhé !!!!

Pendant que les faucheurs s'exécutaient à hisser le mal-en-point et remettre la barge à la flotte, le Cavalier se tourna vers le restant de spectateurs.

- Rien à redire de la victoire... ?
- Nan, la victoire est votre dans les règles du Davy Back Fight, j'en témoignerai.
- Et toi barbichette rien à redire  avec ta grande gueule ?
- Non non.. La victoire est tienne...
- Bien ! Hé hé ! On va reprendre la mer, mieux si tu recroises plus notre route. Les choses seront tout autre alors. Kass je te laisse voir avec mon ami si présent pour les frais occasionnés en ville. La bouffe et l'alcool seront les gages de ma sympathie qu'en dis tu ?
-.. Oui..
- Bien !


Le prochain Seigneur des Pirates éclata d'un rire glaçant !
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