L'étude étendu de l'OGM des plantes... [Solo]

Penchée sur des nouveaux projets, presque disparue sous les plantes qui envahissent maintenant son coin de laboratoire, la rousse était complètement obsédée par ses projets en cours. Le premier étant la création d’un green pop qui permettrait de créer instantanément des zones fertiles moyennes pour accueillir immédiatement de la végétation et quelle que soit la matière utiliser, autre bien sûr que le métal. Ce dernier matériau était encore un point d’interrogation qu’elle ne comprenait pas complètement… Mais une chose était sûre, c’était qu’elle le détestait parce qu’il prenait une place qui ne lui revenait pas. Le deuxième, la création d’un green pop avec une variante plante carnivore, plus rapide et efficace que l’original. Elle termine la séquence scientifique avant de refermer doucement la capsule verte. Une fois l’action effectuée, elle se redresse, pose les mains sur ses reins et s’étire un peu, laissant son dos craquer dû à la position peu confortable. Elle soulève les petites lunettes de lecture et les pousse sur sa tête, repoussant au passage quelques mèches folles qui s’étaient échappées de sa couette lâche.

Elle s’éloigne de la table d’expérience, s’approchant d’une porte livre sur pied et relis les quelques notes qu’elle avait prise et les compare avec celles du livre de Viyla. Avec la terminaison de son projet pour la marine, elle s'était penchée sur un autre truc tout aussi intéressant ; organisme génétiquement modifié ou surnommé l’OGM. Depuis la découverte de ce petit bijou grâce à la petite brune, elle s'était penchée sur plusieurs expériences scientifiques qui lui permettaient de créer des spécimens dans le simple but de les étudier, mais surtout de découvrir jusqu’où elle pourrait se rendre. Une idée avait tout de même germé dans son esprit de scientifique, que pourrait-elle créer en mélangeant l’ADN animal et végétal ? Et plus tard, qu’est-ce que ceci donnerait avec l’ADN humain ? Mais dans les faits immédiats, elle se contente de sujets beaucoup plus faciles à manipuler, tel que tout micro-organismes ou elle pouvait mettre la main et avec le laboratoire, la tâche était plutôt facile. Ainsi, plusieurs bactéries, microalgues, des levures, mais surtout des micro-champignons étaient passés sous sa main. Tous ces micro-organismes étaient relativement faciles à modifier et à cultiver. Ils étaient un moyen relativement économique pour produire des protéines particulières à visée médicale : l’insuline, les hormones de croissance et plus encore. La section médicale semblait autant plus contente qu’elle travaille énormément sur ceci, lui offrant une bonne partie des matériaux sans trop poser de question et avec la présence de Viyla, la tâche était assez facile.

Avec toutes les nouvelles choses qu’elle avait apprises en présence de la scientifique en biologie humaine, elle en était venue à rêver d’hybridation d’espèces dans le but de pouvoir renforcer la nature. Son esprit brûlait d’une nouvelle passion qui allait clairement alimenter plein de petits rêves. Elle rajoute quelques notes pour affiner, celle présente et dépose le crayon. Elle s’éloigne un instant, attrapant au passage une bouteille d’eau et de quoi grignoter. Elle fait quelques pas dans la salle, observant les plantes, leurs ombres sur les murs de pierres. Elle respire leurs odeurs végétales, se laisse envahir par leurs présences rassurantes. Boyn lui manquait affreusement, cette île de glace était en train de lui arracher de la sanité sans qu’elle ne comprenne pourquoi. Elle se doute cependant, que ceci à un rapport avec son changement de palette saisonnière, l’hiver n’étant pas une bonne saison pour elle, elle se sentait plus… Déprimer ? Est-ce que c’était le terme ? Elle dépose la gourde et la barre tendre, s’approchant de la surface réfléchissante. Elle observe son profit un instant.

Il était vrai qu’elle avait l’air plus pâle que l’habitude, les cernes sombre commençaient à marquer le dessous de ses yeux. La couleur de ses yeux tirait davantage sur le brun doré que sur le vert et sa chevelure était une messe fade indisciplinée. Peut-être que de sortir un peu à l’extérieur au soleil serait une bonne idée ? Toutefois, l’idée de simplement enfiler les habits ‘d’hiver’ et de se coltiner le froid extrême la décourage immédiatement. Elle attrape sa collation frugale, s’offrant un cent pas dans le laboratoire en réfléchissant sommairement à sa situation. Elle pourrait toujours sortir et aller prendre une marche, découvrir un peu plus de ce lieu qu’elle habitait depuis plus d’un mois. C’était l’une des principales activités qu’elle faisait le soir, quand, presque tout le monde sommeillait dans les bras de Morphée. L’action de marcher le long en large lui permettait de se rassurer et d’étudier en même temps son environnement. Plus elle connaissait le lieu, mieux elle se sentirait. Perdu dans ses pensées, aillant reprit son calepin et un crayon, elle s'était remise à écrire, oubliant déjà l’inquiétude inspirer par son apparence.

Viyla arrive au même moment au labo, transportant un paquet. La petite scientifique en biologie dépose son paquet, observant la rousse qui tournait la tête vers elle. Elles se dévisagèrent un instant avant que plisse des yeux la brunette. Elle prend la posture de la mère poule, mains sur les hanches, elle affiche un air presque mauvais.

‘’A quand remonte la dernière fois que tu as eu une douche et une vraie nuit de sommeil ? Tu as une mine affreuse.’’
‘’C’est quoi ?’’
‘’Ne détourne pas la conversation, tu auras ta réponse quand j’aurais la mienne.’’

La rousse dépose son savoir retranscrit sur le bureau avec un large soupire. Elle croise un bras sur sa poitrine et avec son autre main, elle vient pincer l’arête de son nez. Elle ferme les yeux, affichant une expression pensive et ennuyée. Elle baisse les yeux sur son chandail à manche courte simple et la salopette usée… Selon les résidus sur le jean, elle dirait qu’il date de trois jours quand elle a fait des récupérations d’échantillons… Elle se gratte la tête.

‘’Je dirais trois jours ?’’ Marmonne la rousse. ‘’Je ne sens pas, et mes vêtements sont encore portables… Je ne comprends pas cette obsession de se laver régulièrement…’’
‘’Ce n’est pas juste une question de lavage régulier, mais une question d’hygiène. Les odeurs ce n’est pas plaisant et puis…’’
‘’J’ai une odeur de fleur, citron et cannelle en permanence… Je ne peux pas puer… Et puis si je n’avais pas un système immunitaire puissant, je n’aurais pas survécu aussi longtemps dans des conditions… Moins confortable qu’ici.’’
‘’Bon d’accord, tu as l’air horrible malgré le fait que tu sentes délicieusement bon. Une douche pourrait t’aider à relaxer un peu. Tu sembles tourner en rond depuis un moment…’’
‘’… D’accord… Mais je refuse de prendre les ‘’produits’’ que vous avez, ils sentent affreusement dégoutant.’’
‘’Chimique…’’
‘’Même chose Viyla, même chose. Alors, qu’est-ce qu’il y a dans ton paquet ?’’
‘’J’ai commandé des plantes de ton île… Je me suis dit que tu devais avoir le mal de maison.’’
‘’Le mal de quoi ?’’ Demande-t-elle incrédule, tout en s’approchant et ouvrant le contenant.
‘’C’est une expression humaine, qui veut dire s’ennuyer de sa maison…’’
‘’Pfff… Je vois.’’ Ris doucement la cuivrée qui extirpe doucement les nouvelles pousses de plantes.

Elle s’émerveille doucement devant la Dahlia Ternatum. Elle soulève le cylindre de protection qui enveloppait le bulbe laiteux. Elle tourne le cylindre entre ses doigts effilés, ses ongles nus passant doucement sur la surface vitrée. Elle tourne les yeux vers l’autre scientifique et sourit tendrement.

‘’Elle est magnifique ! Merci.’’
‘’Ça fait plaisir, je suis juste heureuse de te l’offrir.’’
‘’Elle sera parfaite pour mes futurs projets !’’
‘’Oh ? Et que comptes-tu faire ?’’
‘’J’aimerais utiliser l’ogm pour créer de nouvelles versions alternatives. L’une des versions serait soporifique et la deuxième dégageait une odeur si désagréable qu’elle tiendrait éloigner ses cibles.’’
‘’Ok, et sa fonction originale, c’est quoi ?’’
‘’La Dahlia dégage d’ordinaire des hormones appétissantes qui attirent les insectes pour les manger. Ils ne mangent pas les humains, leurs systèmes digestifs ne leur permettent pas. Et avec la Carnivorus Chlorophyta que j’ai trouvé dans le lot de plante, je vais essayer une autre formule d’ogm pour altérer l’ADN et ajouter des priorités supplémentaires pour lui permettre d’être plus efficace.’’ Annonce passionnée Heliam en déposant son nouveau bébé.
‘’OK ! Ah ce que je vois, tu te tiens bien occupée, mais maintenant, c’est l’heure de la douche et d’une bonne nuit de sommeil !’’
‘’Mais…’’
‘’Pas de, mais je peux presque voir des petits champignons prendre racine dans tes cheveux !’’ Taquine la brunette en la poussant hors du laboratoire la grande rousse.  

Elle passe la porte du laboratoire. Les mains tenant une serviette, elle sèche vigoureusement sa tignasse cuivrée. Elle finit par lever les yeux sur Viyla qui avait le nez dans ses notes personnelles. Elle dépose la serviette humide autour de son cou et va rejoindre la petite brune pour se percher au-dessus de son épaule, observant ce qu’elle lisait.

‘’Qu’est-ce que tu essayes de faire exactement ? Un simple OGM ou un VCN ?’’
‘’VCN ? Qu’est-ce que c’est ?’’
‘’Végétaux à caractères nouveaux… Avec tes notes, tu sembles croire que tu cherches seulement à faire un organisme génétiquement modifié, mais en fait tu cherches à transposer un caractère d’une plante à une autre en espérant qu’elle survivre. Dans d’autres passages, tu sembles aussi penser à un OVM, qui est un organisme vivant modifié. Ce sont trois choses complètement différentes et je crois que tu t’emmêles les pinceaux, ce qui te ralentit dans ta tâche.’’ Explique Viyla.
‘’Ok, tu peux me montrer les passages ? Me les décortiquer que je refasse mes notes mieux faites ?’’

La brune lève les yeux vers la rousse et laisse un large sourire s’étirer sur son visage. Elle attrape un crayon surligneur vert et un crayon à bille noir.

‘’Oui, je vais te faire ça. J’ai aussi remarqué que tu restes encore beaucoup encré dans l’idée de l’amélioration génétique par sélection et ou par croisement. Je ne suis pas une experte dans le sujet, mais tout ceci semble te ralentir et te mettre des barrières dans ta création accélération…’’
‘’Oui… Je sais. C’est quelque chose qui est très encré en moi et j’ai de la misère à passer ouvre le court naturel de mère nature.’’
‘’Hm… Je vois. En même temps, ce que tu cherches à faire est tout bénéfique pour la nature…’’

Les mots frappent la rousse de pleins fouets. Viyla avait raison, pourquoi se mettait-elle des barrières quand son but était d’améliorer la nature et de la rendre indépendante ? Pensive, elle s’éloigne, accrochant la serviette sur un crochet. Elle se tourne ensuite vers une plante aux larges fleurs en forme de cylindre et elle vient presser la tige moelleuse entre ses paumes pour en extirper un liquide transparent odorant sucré et floral. Elle vient ensuite passer les doigts dans ses cheveux, mélangeant le liquide naturel pour démêler doucement les mèches de cheveux. Tout en travaillant silencieusement, elle réfléchit à la possibilité qui s’ouvrait devant elle. Elle pourrait toujours utiliser certains attraits des animaux ou des insectes… Et si elle se sentait assez courageuse, elle pourrait toujours expérimenter sur sa personne et ainsi peut-être donner naissance à une nouvelle espèce d’humains…

Elle secoue la tête, elle se châtie d’avoir été trop loin dans ses délires scientifiques. Elle devait y aller par étape, commencer en bas de l’échelle et ensuite monter en augmentant la difficulté. Pour le moment, elle allait se concentrer sur son idée actuelle, la modification de plante. Une fois ses cheveux de meilleure mine, elle se rapproche de la petite brunette. Cette dernière dépose ses crayons et le carnet nouvellement coloré de vert avec plusieurs notes supplémentaires.

‘’Je me suis surtout basé sur mes connaissances humaines et animales. Je suis restée plutôt neutre, mais je suppose que le cheminement de base reste le même quel que soit l’ADN utiliser.’’
‘’Merci, ton aide est fortement appréciée… Et précieuse.’’
‘’Ah en passant… Moi et l’équipe d’ingénierie, on fait un truc pour toi… Pour te remercier de ton aide…’’ Annonce Viyla.
‘’Vous n’avez pas besoin, c’est moi qui vous remercie de m’avoir laissé une chance…’’
‘’Ne t’inquiètes pas, ce n’est pas grand-chose, un essaye de voir si on ne peut pas te faire un genre de laboratoire portatif… Tu pourras faire des petites expériences un peu partout.’’

La rousse pose ses pupilles curieuses sur la brunette. Elles s’observent un instant en silence. Helia se demande si tout ceci était une ruse pour l’amadouer, pour demander autre chose en retour. La sauvageonne avait commencé à remarquer que les gens offraient souvent quelque chose et attendaient quelque chose en échange… Mais jusqu’à maintenant, Viyla semblait être une exception à la règle alors la scientifique penche la tête et murmure un merci qui dessine un sourire sur les lèvres de son interlocutrice.

‘’Bon aller, je vais te laisser étudier, j’ai des choses à faire. Si tu as la moindre question, ne te gêne pas de venir me voir ou de m’appeler avec le den-den.’’ Explique la biochimiste en pointant l’objet en question.

Laissé à elle-même, Helia réfléchit encore un peu au personnage qu’était Viyla. La demoiselle était un vrai mystère aux yeux de la rouquine qui ne savait pas sur quel pied danser. Elle appréciait la demoiselle, mais des années prudence face au danger insoupçonnée revenaient à la course à chacune de leur interactions ‘douces’. Avec un soupir, la rouquine s’assure une dernière fois que tout est en place dans son laboratoire avant de sortir à son tour. Elle commençait à sentir la fatigue qu’elle avait accumulée et une petite sieste ne lui ferait pas de mal…

                                                      ❦ ❦ ❦

Quelques heures, plus tard, la rousse se point au laboratoire avec un café. Elle dépose sa tasse verte sur le comptoir, attrapant le carnet de notes qu’avait modifié la compagnie scientifique. Elle repasse en revue le contenu. Elle se familiarise avec les changements, attrape les bouquins qu’elle avait récupérés et reprend la lecture de certains passages qu’elle croyait avoir compris et avec les annotations laissées par Viyla elle en comprend mieux leurs sens. Elle reprend des notes, affinant dans ses mots des passages que rajoutant des informations nécessaires avant de continuer la lecture. Elle doit passer plusieurs à repasser plusieurs livres sur la biologie végétale, l’Atlas de botanique poétique, les arbres, entre visible et invisible, L'intelligence des plantes, la botanique redécouverte, l’Éloge de la plante : pour une nouvelle biologie, la Physiologie végétale, tome 1,2,3, L'odyssée des plantes sauvages et cultivées, reconnaître 1000 animaux et plantes de nos régions… La demoiselle passe d’un livre à un autre, lisant les pages laissées par Viyla dans les annotations. La mémoire de la demoiselle surprend grandement la rousse qui est fascinée de voir autant d’informations précises dans les livres qu’elle avait acquis.

Ensuite, les jours s’écoulèrent lentement entre les expériences et les attentes temporaires des cultures, ou l’attente du transport marine, elle s'était penchée plus sérieusement sur la biochimie humaine. La brunette lui avait laissé des titres de livres légers à feuilleté pour l’aider dans ces recherches ciblées. La scientifique de Boyn ne se plaint pas, ceci lui permet d’avancer ces projets de green pop et d’en faire une réserve conséquente. Ainsi avec l’aide de son expertise, celle de Viyla ainsi que l’aide précieuse du matériel du laboratoire hivernal. Alors, Carnivorus Retinent et Occidere, Dahlia Omnus Fero Inal et Dahlia Poisonus Inal prirent naissance. La première est l’amélioration de la plante originale Carnivorus Chlorophyta. Elle porte tous les points originaux de cette dernière, mais Heliam à rajouter de l’ADN de plante liane, créant ainsi chez le nouveau spécimen un bulbe en son centre qui expulse des tentacules végétaux qui agrippent et ramènent ces cibles vers le bouquet de plante en question. Les deux autres, sont des alternatives de la Dahlia Ternatum, qui est une plante carnivore, passive plutôt inoffensive pour l’homme qui se nourrit principalement d’insecte.

Ladite plante, peut atteindre des grandeurs gargantuesques, laissant son bulbe floral qui varie entre le blanc au rose foncé dégager des odeurs appétissantes pour attirer ces proies insecticides. Une fois que la proie se pose sur elle, elles se retrouvait coller à ses pétales qui grâce à la surface recouverte de liquide digestif, emportera lentement la proie et ses nutriments vers son centre, commençant la digestion. Ainsi, la première alternative, la Omnus Fero Inal contient l’apparence de sa mère originale, toutefois son bulbe cotonneux d'un blanc-rosé laiteux, celle-ci laisse échapper un nuage de pollen soporifique qui après quelques inhalations pousse sa cible à dormir quelques heures. La deuxième alternative, Poisonus Inal possède un bulbe rose foncé, concentrer de pollen empoissonné qui dégage une odeur si immonde qu’elle repousse tout être vivant dans la zone. Elle avait testé les plantes dans l’une des salles d’entraînements, et même si elles semblaient parfaites en soit, un fait dérangeant grandement la verte, les plantes périssaient et mourraient après un temps. Ce fait avait grandement bouleversé la scientifique. Ainsi, un nouveau but avait pris naissance, trouver une manière de garder ces plantes vivantes…