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De mortuis nihil nisi bene.

De mortuis nihil nisi bene. Assassin_by_leventep
musique:

La porte se ferma derrière une étrange chape de fumée, qui allait et venait sans qu'aucun oeil ne s'en offusqua. Une ombre se dessina à travers les vitres sales du baraquement, plongeant les mains dans les effets du mort. Négligemment, elle écarta la silhouette qui reposait sans bouger sur le siège. La tête bascula, révélant un second sourire macabre, dessiné sur sa carotide. Le corps bascula et tomba, maculant de son sang les papiers épars ça et là. Un sourire se dessina sur les lèvres du meurtrier, il tenait ce qu'il voulait. Il ferma le tiroir à toute allure, éparpilla le reste des documents. On ne saurait jamais ce qu'il avait pris, et c'était tant mieux. Il essuya l'arme du crime sur la tunique bleue et blanche de sa victime, puis la rangea à sa ceinture. Aucune considération pour la pauvre âme qui venait de subit son châtiment, ce n'était qu'un cafard qui méritait son châtiment. Un traître à l'espèce humaine, un meurtrier et un diffamateur. On ne prenait pas ses galons sans se salir les mains. La porte claqua derrière l'assassin, et la fumée envahit le ciel. Encore une nuit sans Lune, se dirent les hommes de garde.

~~~

"Hey, Nancy ! Apporte donc une choppe au gars dans l'coin !"

Evitant les mains qui se tendaient vers son séant, la jeune femme se faufila jusqu'à l'homme encapuchonné qui trônait au fond de la taverne. Elle lui glissa sa choppe, en échange de quelques berries. D'un geste, il lui jeta une pièce supplémentaire, qu'elle glissa rapidement entre ses deux seins. Elle lui offrit un sourire puis s'en alla servir les autres clients. Masqué par une simple cape noire, il ne laissait rien voir d'autre que le mystère qui l'entourait. Il n'était pas le seul à se comporter ainsi par les temps qui courraient. Mais plus que certains, il avait intérêt à se cacher. Il tira un pochon de tabac de ses effets en entreprit de bourrer une pipe, histoire de rester dans le personnage. Rapidement, une odeur âcre s'exhala de sa place, tandis qu'il jouait avec sa pipe de sa main gantelée. La fumée dansait autour de lui, si bien qu'on lui jetait de temps à autres des regards perplexes. Il n'était pas là pour amuser la galerie, mais il semblait ruminer de bien sombres pensées. Et la fumée s'y pliait de temps à autres. Il fit un geste vers le tenancier.

"Hey, Nancy, deux de plus pour mon ami du fond !"

La jeune femme s'exécuta, réitérant son étrange danse. Son lot de tous les soirs, à éviter les bravades de la gente masculine pour garder sa dignité. Tout les jours, le jeu recommençait. Mais elle s'y était faite et pouvait compter sur ses défenseurs pour conserver son intégrité. Cela lui permettait de toujours afficher ce sourire candide qui lui attrait les pièces et les faveurs. Elle versa ses deux chopes à l'étranger. Il se baissa et tendit la main vers les breuvages. Sa cape glissa légèrement, révélant un symbole ésotérique. Un compas entrelacé de serpents. Hasard funeste, la sirène de la cité retentit à cet instant précis. La serveuse resta quelques secondes les yeux rivés sur le symbole, puis revint vers l'étranger. Elle ouvrit la bouche sans la refermer. Il leva un index à sa bouche, lui intimant de se taire, puis il lui fit glisser deux pièces sur la table. Elle les prit puis s'en alla sans demander son reste. La sirène continua son chant strident, calmant les humeurs. Elle n'était jamais de bon augure, les tournées allaient se multiplier ce soir, la Marine chercherait un coupable et ne s'arrêterait pas avant d'en avoir trouvé un. La jeune Nancy, quant à elle, rendit son tablier et rentra chez elle sans demander son reste. Elle était assez grande pour savoir ce qu'il se passerait ce soir dans la taverne. Elle ne risquerait pas sa vie pour si peu.

"Pas de panique messieurs-dames, officier en mission."

Un Adjudant et quelques hommes. Aisément identifiable par ses galons. L'homme encapuchonné se redressa en écartant ses chopes vides sur le coin de la table. Il rangea sa pipe et prit le temps de récupérer tous ses effets. Les soldats s'avancèrent vers le bar, identifiant les hommes présents ça et là. Ils savaient ce qu'ils cherchaient, quelqu'un capable de laisser une note avec un symbole en forme de compas, entrelacé de serpents. Quelqu'un qui avait commis un meurtre et qui l'avait signé. Un homme dont la vie valait plusieurs millions. Un être dont les meurtres portaient tous cette signature particulière, au delà des autres assassins de son organisation. Et ils savaient à présent qu'il était ici. Rafael rabaissa son capuchon sur son visage, et ouvrit le loquet de la fenêtre d'un geste négligent. Un homme regarda dans sa direction, puis se détourna. Il y revint une seconde plus tard. Avait-il rêvé où quelqu'un se tenait dans le coin de la taverne quelques secondes plus tôt ? Non, il n'avait pas rêvé, du tabac encore incandescent trônait dans le cendrier. Dehors, une chape de brume était apparu au sommet de la taverne, dévoilant une silhouette sombre et mystérieuse. Un sourire se dessina sur les lèvres de l'assassin, alors que la Marine sortait en trombe du bâtiment, suivant l'instinct de l'Adujant qui était persuadé de l'avoir vu. Pas ce soir, messieurs.
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    « Echec. »

    Derrière le fracas des pas des soldats sur les pavés de la rue, le mot est à peine audible. A peine plus haut qu’un murmure, il est lancé sur un ton neutre. Lorsqu’il s’éteint, emporté par la nuit, il laisse place à un large échiquier, un échiquier à taille humaine. Au cœur de celui-ci trône une reine noire. Au centre de l’échiquier se tient Louise.

    « Bonsoir, Ivélias Naïlo. »

    Le ton de la blonde est calme, dénué de toute crainte. Elle fait face, fière et sûre d’elle au centre de son monde. Elle est bien loin de la jeune femme affolée qui s’était enfuie face au terrible assassin, par une nuit semblable à celle-ci. Elle était loin cette demoiselle effarouchée qu’elle avait alors joué pour attirer le perfide révolutionnaire. Beaucoup de choses avaient changé depuis cette lugubre rencontre.

    Avec une sorte de dégoût pour elle-même, Louise se rappelle la terreur ressentie lorsqu’elle s’était sentie traquée. Elle a toujours à l’esprit sa fuite désespérée, entend toujours l’écho des pas du chasseur alors qu’elle le sentait approcher, toujours plus près, terrible et mortel. Tout ceci est aussi vif dans son esprit que si la scène avait eu lieu la veille. Pourtant, ce soir, rien n’est plus pareil. Ou du moins, presque rien. Un élément reste inchangé : la haine. Cette haine qui la pousse chaque jour à avancer, à chercher, à traquer, à devenir la chasseuse et non plus la proie.

    Ce soir, elle n’est pas effrayée, ses démons n’ont pas prise sur elle. Ce soir, elle est Louise Mizuno, la Reine, celle qui traque la Révolution et ses aspirants. Deux ans ont passé durant lesquels elle a grandi, durant lesquels elle s’est améliorée et dépassée pour atteindre son but. Et, si Ivélias n’est pas une finalité, il est toutefois une étape vers le dernier objectif de Louise. Une étape dont elle n’a parlé à personne, pas même à Waka, une étape qu’elle doit franchir tant pour elle-même que pour affaiblir la Révolution. Elle a des comptes à régler avec l’assassin, et aspire à tout terminer ce soir.

    L’air déterminé, Louise sort une arme à feu du holster dissimulé sous sa jupe sombre. Elle ne fera pas la même erreur que la fois précédente. En combat au corps à corps, elle n’est sans doute pas de taille à lutter contre le révolutionnaire, mais elle ne joue pas de manière loyale. Ce soir, elle ne laissera pas le pion tenir le siège, tout mouvement est voué à l’échec. Résolue, elle lève le bras, pointe l’arme en direction de son adversaire.

    « Tu connais les règles Ivélias, ou qui que tu sois. Les blancs commencent, choisis bien ton mouvement, il sera ton dernier. »

    Sur le plateau de la vie, seul les gagnants peuvent continuer à avancer. Les règles ont été énoncées dès leur première rencontre et Louise ne doute pas un instant qu’Ivélias saisisse tous les enjeux de ses paroles. Comment pourrait-il en être autrement après les faux-semblants, les gages et les parades ?

    La seule chose que Louise regrette est de ne pouvoir obtenir d’informations au sujet de son frère. Elle ne doute pas que l’assassin en possède, mais elle ne lui fait pas assez confiance pour prendre le risque de l’interroger à nouveau. Qui sait quelle félonie pourrait encore franchir ses lèvres pour déstabiliser la chasseuse de prime. De plus, si William est le nerf de sa guerre, il en est aussi la faiblesse. Hors de question de perdre une nouvelle fois le contrôle de ses émotions. Elle a déjà donné avec Waka peu auparavant, la blonde n’a pas l’intention de recommencer de si tôt. Ce soir elle est prête, elle sait à quoi s’attendre et ce qu’elle risque. Pas de seconde chance pour le révolutionnaire.



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Un sourire se dessina sous la capuche de l'homme vêtu de noir. Sa main gantée frôla l'air, se posant contre une surface invisible. Surface qui se mit à luire à son contact, lui tirant un éclat de rire dédaigneux. Il leva les yeux, se doutant que cette limite spirituelle devait bien avoir une faiblesse. Il garderait cela pour plus tard, tout convaincu qu'il était de sa propre force. Il se lécha les lèvres, jamais il n'avait été aussi ravi de s'être fait avoir. D'un geste, il fit glisser sa capuche en arrière, révélant son visage marqué par les derniers évènements à la jeune femme. La guerre, ça vous changeait un homme. Même le plus sordide des assassins. Il marqua un temps, préférant entendre les soldats s'éloigner, aller le chercher ailleurs. Ou peut-être quérir des renforts, il n'en avait cure. Il riva son regard malicieux dans celui de la félonne vêtue de noir qui dirigeait un canon vers lui. Cette nuit avait pourtant si bien commencé ... Bien joué, Louise. Mais il y avait à présent une différence de taille entre l'homme qui tu avais jadis affronté et l'être qui se tenait à présent là, en face de toi. Une rumeur qui ne t'était peut-être pas encore parvenue, celle d'un assassin qui avait fusionné avec les ombres. Une lame qui n'avait cessé de s'affiner depuis votre dernière rencontre. Forgée par la haine et la vengeance.

"Ravi de te rencontrer à nouveau, Louise. Vraiment, cela m'enlèvera le plaisir d'avoir à te trouver à présent." lui répondit-il, reculant d'un pas pour s'adosser à la limite qui le contraignait dans sa case.

"Ah, cette couleur ne me va vraiment pas du tout." poursuivit-il, tirant sur ses vêtements blancs.

De ce qu'il pouvait en voir, elle lui avait encore fait le plaisir de le placer en cavalier. Il n'eut qu'à fermer les yeux pour se rappeler cette fatidique soirée. Il revoyait beaucoup de choses en détail, dont ses paroles. Hm. Elle l'avait enfermé dans sa case jusqu'à s'enfuir, pour lui échapper. Bien qu'il fut plus rapide qu'auparavant, il se doutait bien qu'elle avait progressé de son côté. À commencer par la façon dont elle l'avait piégé. Pour toute réponse, il passas sa main sur sa ceinture, agrippant des dagues entre ses doigts. Les gens ne pouvaient passer à travers, qu'en était-il des objets. Elle dardait sur lui un fusil mais ne tirait pas. Il lui répondit par un sourire amusé. Il plaça ses mains derrière lui, se tenant prêt à lui envoyer ses armes au moindre geste de sa part. Il était orgueilleux, imprudent et même suffisant mais stupide ne faisait pas partie des attributs dont on le qualifiait.


"Tu aurais du m'abattre quand tu en avait l'occasion ma jolie, c'est une erreur qui te sera fatale. Appelle-moi Rafaelo cependant, je préfère que tu entendes mon nom au moins une fois avant de rendre l'âme. Rafaelo Di Auditore. Maintenant, je te laisse le soin de me rendre ma couleur et d'engager le premier mouvement. Je reste galant malgré tout." minauda-t-il, allant jusqu'à la gourmander d'un clin d'oeil malicieux.

Il n'avait pas percé tous les maléfices du fruit de cette femme, et ne prendrait pas le risque de faire un geste au hasard. S'il pouvait la pousser à en révéler plus il ne pourrait qu'en ressortir vainqueur. D'autant plus que lui aussi, il avait de nouveaux pouvoirs. Il ne lui laisserait pas le temps d'en être surprise et la prendrait de court. Ne jamais sous-estimer deux fois de suite le même adversaire. Cette fois, elle ne fuirait pas. Ils avaient une vieille dette à régler et il escomptait bien en ressortir quittes ce soir. À la moindre tentative de faire feu, il la criblerait de ses dagues. Il ne voulait pas les gâcher inutilement, si c'était la seule chose qui pouvait passer la barrière. Encore une fois, trop d'inconnues, pas assez de certitudes. À elle de faire le premier geste. À elle de commettre la première erreur. Non, à vrai dire, la seconde erreur. Le défier en face à face était certainement la pire des deux.


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    Alors qu’au cœur de la nuit résonnent doucement les rires et les chants des ivrognes, Louise lutte pour ne pas se laisser emporter par la liesse. Les pauvres inconscients qui dansent quelque par sous ses pieds n’ont aucune idée de la joie qu’apporte la satisfaction. La satisfaction d’une traque menée à bien, d’une chasse concluante. Dans chaque fibre de son corps, Louise sent l’éréthisme la gagner. Presque par mégarde, elle a commencé à s’enflammer. Loin de soulever la fureur ou la peur, les mots de sa proie ne suscitent qu’une joie morbide, un sentiment d’accomplissement.

    Son adversaire n’est pas des moindres, elle a pleinement conscience de ses capacités. Cette fois, elle ne prendra pas le risque de le sous-estimer. Elle ne fera pas l’erreur que lui semble connaître.

    Rafaelo Di Auditore.

    Ainsi voilà son nom. Elle ne l’oubliera pas. Jusqu’à sa mort il restera gravé dans son esprit. Souvenir à l’image d’un trophée. Souvenir d’un révolutionnaire abattu, d’une Révolution affaiblie, d’un pion renversé. Ou plutôt d’un cavalier. Pièce complexe que le cavalier, tout comme son personnage. Louise doit reconnaître que cela sied bien à Rafaelo. Après tout, n’a-t-il pas tenté de la sauver lors de leur première rencontre, un moment avant de vouloir la tuer ? Blanc, noir… leurs rôles sont versatiles, mais pourtant toujours opposés. Peu importe qui a raison, peut-être même ont-ils chacun tort, seul compte cette dualité qui les sépare.

    « Ton assurance te perdra, Rafaelo. »

    Un instant, Louise songe à refuser la proposition, à maintenir sa position, sa couleur, comme à l’accoutumée. Rapidement, elle se rend compte que c’est inutile. Son adversaire s’est déjà montré capable de tenir un siège, inutile de faire à nouveau face à cette stratégie. Il n’est plus question de passivité aujourd’hui, mais bien d’offensive. D’un coup de talon, Louise change la donne, donne un nouveau départ. La sombre parure de ses vêtements se pare d’un blanc aussi immaculé qu’illusoire. En face d’elle, le même changement s’opère chez le révolutionnaire dont la tenue revêt la noire couleur de sa condition.

    « Cette couleur ne me va pas vraiment non plus. » Louise prend une seconde pour s’observer avec une moue désapprobatrice. Une seconde pour se contrôler et ne pas se précipiter. « Mais je suppose que ça ira mieux lorsqu’elle sera tâchée de ton sang. »

    La réplique est peut-être un peu trop théâtrale, semble un peu superficielle, mais elle fait parcourir un doux frisson d’expectative le long de l’échine de Louise. Malgré la scène ressassée encore et encore, la blonde hésite quant à la stratégie à adopter. Une voix en elle lui crie d’en terminer au plus vite, avant qu’elle ne se trouve dans une position de faiblesse, mais une autre, plus enjôleuse, lui murmure de maintenir le statu quo, d’assoir sa domination. Après tout, pourquoi ne pas s’accorder ce plaisir ? Rien ne presse et ses ressources sont loin de s’épuiser aussi rapidement qu’avant.

    « Je pourrais te tuer à distance, te tirer une balle, sans même te laisser une chance de bouger. Mais je trouve que ce serait gâcher ces « retrouvailles », non ? »

    Louise n’est pas une femme qui s’attache aux valeurs morales, mais la vengeance est une toute autre affaire. Abattre ce révolutionnaire comme un chien, et même s’il le mérite, serait ruiner une entreprise de plusieurs longs mois, comme déclarer forfait avant de faire échec et mat. Aussi, toujours aussi calme, sans un geste de trop, la jeune femme entre enfin en mouvement. En se déplaçant de deux cases, elle s’approche de l’extrémité du toit. Un coup dans le vide. Un test. Elle veut savoir quel type de stratégie Rafaelo peut adopter. Après tout, elle ne court aucun risque. A moins de pouvoir s’envoler, il ne peut s’attaquer directement à elle…



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"Désolé mais tu n'as pas le monopole du pouvoir." ricana l'assassin, caressant les entraves de l'échiquier.

Il força, cherchant la faille. Comme la dernière fois, il ne pouvait la percevoir. Il en caressa cependant le filigrane, se demandant quelle stratégie adopter. Il leva les yeux vers le ciel, cherchant la dernière limite à cette cage dorée, puis se laissa aller à un sourire mesquin. Le noir était bien plus seyant, il cachait mieux les tâches de sang. Si Louise désirait ardemment le voir saigner, la réciproque n'était pas vraie. Un seul coup, pour que son agonie soit longue. Pourquoi partir tout de suites en effusions diverses et variées ? Le gantelet mécanique de l'assassin se resserra, les plaques crissant en se frottant les unes contre les autres. Cette partie, il n'avait aucune envie de la jouer. Il n'avait pas le désir de se frotter à cette femme et à ses pouvoirs. La peur de perdre la partie ? Non, impossible. Il était Rafaelo Di Auditore. Allons bon, lui perdre ? La belle affaire. De la lassitude, certainement.


"Je n'ai pas le loisir de t'accorder cette danse, cependant." répliqua-t-il, en avançant de trois cases en avant, puis de deux sur la droite, se mettant volontairement en position de faiblesse.

La lame d'acier chuinta hors de sa gaine, et il toisa la Reine d'un regard supérieur.


"Car je ne vois aucun intérêt de te laisser croire que tu peux me vaincre." la toisa-t-il, toujours avec ce même sourire.

Morgue, suffisance. Des armes qu'il usait depuis bien trop longtemps pour qu'elles puissent avoir un effet sur Louise. Mais suffisantes pour lui permettre de gagner du temps. S'il n'oubliait jamais un visage, il lui fallait se remettre en tête la majorité des informations qui y avaient trait. Comme son frère, William. Il se souvenait même de la teneur de leur précédente rencontre, de leur proximité et de leur dialogue. Du désir ardent qu'il avait éprouvé. De la posséder. De l'écraser sous sa botte. Si elle n'avait pas osé la première fois, pourquoi oserait-elle la seconde ? Elle avait du prendre de l'assurance, dégoter une nouvelle arme.


"Alors, tu tires ? Non ? Pas le cran ? Allons bon, ce ne seraient pas de bonnes retrouvailles si aucun coup de feu n'était tiré." ricana-t-il en se lissant le bouc.

Toujours ce même ton irritant qui donne envie de lui coller du plomb entre les deux yeux. Mais avant de s'inquiéter de cela, il y a un léger détail qui choque. Quelque chose qui n'était pas là avant, lorsque Louise l'avait emprisonné sur sa case. Quelque chose qui était même resté sur les deux cases précédentes. Une chape de fumée, dense et grise à souhaits. Qui le suivait pas à pas, qui prenait de l'ampleur. Pourtant, il n'avait usé d'aucun stratagème, d'aucune bombe fumigène. Il se contentait de parler, de se pavaner. Et la fumée prenait de l'ampleur, se limitant étrangement à la case, comme si elle n'était qu'une extension de lui. Les objets n'étaient en rien limités, il le savait. Qu'était-ce donc que cet artifice ? Un piège ? Assurément.


"Alors, poupée, tu baisses ton flingue ou on se câline ?" la railla-t-elle, cherchant à la pousser à commettre l'erreur fatale.

Allez, approche-toi, viens à portée. Et même si tu la tires ta balle, tu ne feras que rencontrer du vent, de la fumée. Les pouvoirs que l'assassin vient de se découvrir sont sans limite. Ce n'est pas toi qui lui fera face, il en est convaincu. Il connaît ton pouvoir, il l'a déjà confronté. Pourquoi aurait-il peur ? Excès de confiance ? Ego mal placé ? Bien sûr que non, il était reconnu que Rafael était un homme sensé et altruiste. Evidemment. Mais il était trop sûr de lui, le jouait trop bien pour que ça soit vrai. Impossible de ne pas sentir le coup fourré qui venait derrière ça. On ne pouvait pas être autant arrogant sans avoir envie de se coller tout seul des tartes. Ou peut-être que ...

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    Terminé les faux-semblants, les belles paroles et l’affabilité. Le masque du justicier tombe, dévoilant la face hideuse du révolutionnaire. Les provocations de Rafaelo tirent un sourire mauvais à Louise. Est-il toujours question d’un jeu ? Avec la lame de l’assassin, c’est qui la réalité qui reprend ses droits, cruelle et morbide. Mais ne serait-ce pas plutôt cette fumée sournoise qui, gonflant discrètement dans l’ombre, se fait annonciatrice de quelque malheur ?

    Inconsciente du piège qui se referme peu à peu sur elle, Louise observe son adversaire se déplacer. Comme elle, il calcule son mouvement, pèse ses pas, ignore les risques. Les cavaliers sont téméraires, peut-être aussi fous, si ce n’est plus, que ces bouffons qui s’agitent aux pieds des souverains indifférents. En as-tu assez de lutter, Rafaelo ? Que cherches-tu en multipliant ainsi les imprudences ? Ces vaines provocations dissimulent-elle un terrible stratagème ? Mais puisqu’il n’est plus question de politesses…

    « Je pourrais laisser mon poing baiser ta sale gueule, et peut-être même plus si affinités. »

    Utiliser son arme ? Pas encore. Les armes à feu, pour efficaces qu’elles soient, sont trop promptes à opérer leur mortel devoir. Si elle avait voulu voir Rafaelo s’écrouler sous ses pieds sans pouvoir réagir, elle lui aurait tiré une balle dans la nuque avant qu’il n’ait pu réaliser sa présence. Non, ce soir, elle voulait qu’il se sente pris au piège, traqué et effrayé comme elle l’a elle-même été. La mise à mort est un spectacle dont il faut soigner les effets.

    « Mais je voudrais pas passer pour une fille facile. »

    Avec un sourire impudent, Louise renvoie la balle à Rafaelo. Elle s’est jurée de ne pas répondre à ses provocations, de ne pas agir inconsidérément. Pourtant, elle en meurt d’envie, crève d’en finir maintenant, de montrer qu’elle en est capable. Quelqu’un n’a-t-il pas dit un jour « je suis capable de résister à tout, sauf à la tentation » ? Elle a vu ça dans un des rares bouquins qu’elle a lu. Si c’est écrit dans un livre, c’est que ça devait être applicable à tout type de situation, ou quelque chose comme ça. De toute façon, Louise et les livres…

    « Puisque tu sembles y tenir, je viens te chercher. »

    Les mots prononcés sans intonation particulière se perdent dans la nuit avant que Louise ne commence à esquisser le moindre geste. Oh, elle va bouger, c’est une certitude, mais la question est de savoir comment. Tirer une balle est trop facile, et elle n’en a toujours aucune envie. Elle ne veut pas l’envoyer au tapis mais l’écraser. Elle veut qu’il sente la défaite, qu’il réalise son impuissance face à celle qu’il a cru pouvoir malmener traquer impunément.

    « J’espère que tu sais voler, Rafaelo. »

    Les mots sont prononcés plus pour elle que pour l’assassin. Aussi n’attend-elle pas la réaction de son adversaire lorsqu’elle se décide finalement à marcher droit sur lui. Dans sa marche assurée, aucune trace d’hésitation, juste une volonté inflexible. Rafaelo a choisi de se mettre en position de faiblesse, autant que Louise lui fasse comprendre la pleine mesure de son erreur.

    « Echec et mat. »

    Arme au poing, elle frappe le révolutionnaire de toute ses forces, l’éjecte du plateau, précipite sa chute. Dans ce coup, elle met sa colère, elle met sa rancœur et son envie de tuer. Mais elle ne le tuera pas ainsi, pas encore.  
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Les contours s’effacèrent et se détruisirent sous la main ferme de la blonde. Un bang sonore claqua et résonna alors que la case emplie par l’assassin s’illuminait et se désagrégeait sous ses pas. L’échiquier est comblé, la défaite certaine. Pourtant, sous le sourire vengeur de la chasseuse de prime, ce ne fut pas un corps qui s’écrasa lourdement de l’autre côté. Un corps qui aurait du être brisé, ravagé. Aucun fracas, aucun souffle. Seulement le néant d’une fumée absolue. Une certitude, la main de Louise n’a pas frappé le menton de l’assassin. Elle n’a fait que l’effleurer. Et pourtant, elle a gagné, non ?

Une voix ricana. Tout autour d’elle. Sur cette même case qu’elle avait rejoint. Un vent étrange se mit à faire vaciller ses vêtements. C’était comme si elle avait frappait dans un nuage de poix, tout était gris et informe, tout était étrange. Une bombe fumigène ? Un énième subterfuge ?


« Tu n’as pas le monopole des pouvoirs, poupée. » la toisa-t-il, d’un ton empli de toute sa morgue.

S’attendait-elle à le voir chanceler ? Puis la fumée se dissipa petit à petit, pour révéler un espace vide. Chassée de l’échiquier par les pouvoirs de la Reine, l’étrange matière grise s’était rassemblée en face d’elle. Se rassemblant petit à petit, elle pris la forme d’un être de la même couleur, au sourire mesquin. Serrant les poings, l’assassin émergea de la brume, se reformant sous les yeux de son adversaire. Il baissa sa capuche révélant son visage.


« Tes maigres dons ne peuvent rien face au pouvoir que j’ai acquis. » la railla-t-il, posant sa main contre la cage invisible constituée par le fruit de la chasseuse de prime.

Il commença à avancer le long de cette cage, laissant sa main glisser sur la force invisible. Pouvait-elle sentir son contact ainsi, de la même manière que lui percevait les choses avec son propre pouvoir ? Si oui, c’était au mieux. Il voulait la déranger, l’agresser par sa simple présence. La mettre plus bas que terre pour avoir prétendu l’avoir. Et pour l’avoir déjà mis en déroute une fois. La revanche était une composante intrinsèque de sa personnalité après tout. Et la sagesse ne venait qu’en piètre position. Il tourna autour d’elle, observant ce lion enfermé dans sa propre cage. Puis il s’arrêta du côté où il était le plus proche de Louise.


« Alors ... que disions-nous ? Ah oui ... échec et mat. » fit-il en tirant lentement son mousquet de sa ceinture.

« Tu m’as dit pouvoir me tirer une balle de ta position ... cela voudrait donc dire que je pourrais faire de même. Intéressant. » poursuivit-il avec un sourire amusé.

L’assassin tendit son arme en direction de la jeune femme. Il savait très bien qu’il n’avait pas d’autre moyen de l’approcher, et il ne voulait pas perdre ses forces à essayer. Tout autant sûr de lui qu’il était, il avait conscience de ne pas maîtriser de manière optimale ses nouveaux pouvoirs et savait que cela l’épuisait rapidement. Autant ne pas tenter le diable ... mais tenir le chasseur qui le prenait pour une proie entre ses mains ... c’était délectable. Pourtant il ne voulait pas s’arrêter là. Il arma le silex, puis resta en position. Il y avait mieux à faire que de la tuer.


« Mais avant ça ... dis moi comment tu m’as retrouvé. Dis-moi comment tu as pu remonter ma trace et je ferais en sorte que tu meures rapidement, presque sans douleur. » poursuivit-il.

Peut-être que la sagesse de l’assassin n’était pas en si piètre position que ça, après tout. Ou qu’il avait appris de ses leçons : il y avait toujours moyen de s’améliorer. Sa matière grise s’était remise en marche, et il était vrai que cette question était intriguante ...

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    « Qu’est-ce que… »

    Emportée par l’élan de son coup, Louise sent son corps basculer alors que son poing ne touche qu’un nuage de fumée. Heureusement pour elle, la prison de l’échiquier lui épargne la chute mortelle qu’elle destinait à son adversaire. Voilà une surprise de taille qu’elle n’a pas vu venir. Ainsi donc, l’assassin n’a pas attendu sans rien faire qu’elle le retrouve ? Il s’est lui-même laissé aller à la tentation du pouvoir ? Le visage impénétrable, le regard de la blonde suit la progression de la fumée. Logia. Surprenant mais plutôt logique venant du révolutionnaire. D’autant qu’elle lui a toujours trouvé un humour fumeux… La pensée lui tire un sourire qui s’évapore bien vite face aux propos de son adversaire. Il cherche à la déstabiliser. Sans broncher, la blonde le laisse faire, il en va de sa survie. La moindre trace de peur ou d’hésitation et elle sera finie. Rafaelo est intelligent, aucun doute à ce sujet. Comme peu d’autre avant lui, il a su percer les faiblesses du fruit de Louise pour les utiliser à son avantage. Toutefois, il n’est pas le seul à pouvoir jouer des failles de l’autre.

    « Alors les rumeurs étaient vraies. Tu es aussi devenu un monstre. »

    Mensonge. Elle n’a entendu aucune rumeur. Peu importe. Louise ment suffisamment bien pour que l’imposture tienne la route. Qui plus est, il est nécessaire qu’elle entretienne la curiosité du révolutionnaire pour gagner du temps. Elle ne se fait pas d’illusion, ils ne sont pas au même niveau et sans le matériel adéquat, elle ne peut qu’effleurer la possibilité de le tuer. L’audace sera son seul atout ce soir. Sans peur, elle fixe Rafaelo avant de faire disparaître l’échiquier d’un coup de talon. L’illusion est désormais inutile et ne fait que consumer son énergie. En va-t-il de même pour les pouvoirs du révolutionnaire ?

    « Tu ne me tueras pas. » Il n’y a aucun impératif dans ces paroles, juste une constatation. « Je connais des noms, j’ai entendu des choses, un peu partout, qui te concernent. Vois-tu, l’avantage d’être une chasseuse de prime est que je peux avoir accès à toute sorte d’information sans être restreinte par un règlement quelconque. »

    Une demi-vérité cette fois. Un bon mensonge se tisse sur le fil d’une vérité, Louise l’a appris il y a bien longtemps. Il est hors de question qu’elle livre ses véritables sources à Rafaelo, elles lui sont bien trop utiles. Elle a eu suffisamment de mal à le traquer pour ne pas ruiner ses chances futures. Cela dit, maintenant qu’elle connait aussi bien son nom que son visage, la tâche sera sans doute plus aisée. Di Auditore n’est pas un nom commun, elle en retrouvera l’origine quelque part et apprendra ce qui lui sera nécessaire pour précipiter la chute de l’assassin. Cependant, en attendant, elle a sa propre bataille à mener. Le fait qu’elle ait été mise en échec par le révolutionnaire ne la met pas mat pour autant.

    « Pour ce soir, je veux bien accepter de passer un marché avec toi. » D’audacieuse, la voilà qui passe à arrogante. Espère-t-elle vraiment que ce stratagème l’épargne ? « Je réponds à tes questions, toi aux miennes et nous repartons chacun de notre côté. »

    Si elle doit jouer quitte ou double, alors autant viser le maximum. Elle n’a pas oublié que Rafaelo dispose de renseignements sur son ordre mais aussi, et surtout, sur son frère. Elle a peut-être pu avancer dans ses recherches avec Waka, cela ne suffit pas. En confrontant Rafaelo, elle s’offre également une occasion en or de rattraper William.
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Rumeurs ? Hé. Elle serait venue sans les vérifier. Diantre, elle avait faibli. Le coin de ses lèvres se releva, en une moquerie indignée. La Lune jetait sur l’échiquier une lueur juste assez faible pour que gris et blanc se mélangent. L’assassin paraissait n’être qu’une entité élaborée à partir de ce plateau géant, antithèse émérite de la Reine. Soudain, le terrain disparut. En un claquement de talon. La veuve noire rentraits ses chélicères, se repliait au centre de sa toile et arrêtait le jeu futile de la provocation. Pourtant, le révolutionnaire ne se laissa pas amadouer. Il fit un pas en avant, son pied faisant crisser la tuile. Ils n’étaient plus qu’à deux mètres l’un de l’autre. Juste assez éloignés pour continuer ce jeu des regards. Il sentait son coeur battre. L’excitation du moment, un certain plaisir à la revoir. C’était une pulsion vivace qui lui agitait les doigts, qui lui fit baisser un peu son mousquet. Jouer avec le feu, tenir des braises dans ses mains. Cet amour immodéré du jeu interdit, de braver les règles de ce monde. Il aurait dû la tuer, l’enfermer à jamais. Pourtant, il était là. À la regarder, à se demander comment il pouvait faire pour la mettre hors d’elle. Cette sensation de pouvoir absolu. Ce péché infâme d’orgueil qui lui rongeait l’échine.

« Un monstre. Hé. Il faut bien faire jeu égal avec les autres monstruosités, cachées dans le giron de la mère patrie. » ricana-t-il, ramenant toute la fumée à lui.

Deux êtres humains à présent, se faisant face. Qui pourrait croire que ce face à face était d’une autre nature ? Des pouvoirs démoniaques, des monstres. Mais eux, ils savaient. Et au fond, rien d’autre ne comptait.


« Qu’as-tu donc à m’offrir que je ne sache déjà ? Hmm ? Que crois-tu ... » commença-t-il, avant de se changer en fumée.

La brume passa à travers la chasseuse de primes, frôlant son corps et ses courbes. À tel point qu’elle put même sentir une main lui caresser la joue. C’était de la fumée sans en être. L’essence même de Rafael entourait la jeune femme, atteignant un degré d’intimité que nul ne pouvait supporter. Quelque chose de si proche, si désagréable. L’assassin se reforma derrière elle, le visage à un centimètre à peine de son oreille.


« ... moi non plus, je ne peux être restreint. » acheva-t-il en s’éloignant, toujours animé de fumée.

Il laissa échapper un éclat de rire sombre, puis repris son apparence humaine sans prendre la peine de la remettre en joue. Son arme s’était remise dans sa gaine, comme par magie. Si elle avait supprimé sa seule défense contre son contact, c’était inutile.


« Toujours à la recherche de ton frère ? Que crois-tu, ton cher William m’a déjà tout raconté, Louise. Dans notre ordre, nous n’avons de secrets pour personne. Notre vie ne fait qu’un avec la Cause. Jusqu’à notre mort. » lui répondit-il.

« Et à ce sujet, j’ai bien l’impression que j’ai au moins une chose à t’apprendre, avant de terminer cette mascarade. » poursuivit l’assassin, croisant les bras.

Cette sensation de pouvoir, l’envie qu’il avait de l’écraser depuis qu’il s’était fait duper. Depuis qu’une ‘simple’ femme avait réussi à le mettre en échec. Il avait perdu son frère, sa raison de poursuivre le combat. Etait tombé si bas ... pour se relever. Devenir un monstre en puissance. Avec ce nouveau pouvoir dans le creux de ses mains, il ne pouvait échouer. Elle serait la preuve qu’il avait changé, qu’il était devenu bien plus fort qu’avant. Que ce pouvoir était absolu et le mènerait aux sommets qu’il espérait gravir. Que ce pouvoir changerait la face du monde et anéantirait ce gouvernement corrompu et décadent. Qu’il rendrait à tous leur liberté de choix. Qu’il les libèrerait de la gaine étouffante de la Destinée. Du moins, celle qu’on essayait de leur forger à Marie-Joa.


« Tu veux que je te révèle l'emplacement sa tombe ? » mentit-il, avec un délice qu’il n’aurait pas soupçonné.

Toujours à penser pouvoir négocier, avec ça ? L’assassin chatouilla la détente de sa lame secrète. Allez, craque. Craque. Il n’attendait que ça. Mais s’il mentait sur autre chose aussi, c’était sa propension à la tuer. Le Crédo ne le permettrait pas. Ni la Cause après tout. Non, il devait se montrer absolu et unique. Impossible à défaire. Il devait se montrer plus fort qu’avant. Elle ne pouvait le mettre au pas, donc il n’avait pas de raison de la tuer. Ce plaisir sadique n’était qu’un simple caprice. Une manière d’enfant trop âgé. Pourquoi le faire ? Parce qu’il le pouvait. Certes, il avait une envie monstrueuse de la neutraliser. Mais c’était normal. Après tout, Louise l’avait dit elle-même : il était devenu un monstre. Pourquoi se priver, Rafael ? Parce qu’un monstre sans Cause n’est qu’un meurtrier. Toi, tu es bien plus ça, Auditore. Tu es un Assassin. Un monstre avec une âme. Tch. C’était d’un ridicule ...

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    Sa tombe. Deux mots et tout vacille. Plus efficace encore que les coups, les mots du révolutionnaire manquent d’emporter Louise. Les poings de la blonde se serrent, elle ferme les yeux, accuse le choc. Elle ne peut pas tomber maintenant.

    « Tu mens. »

    Ses yeux se posent sur la chape de fumée, refusant de se détourner à nouveau, de laisser Rafaelo l’envoyer par le fond. Elle ne peut toutefois réprimer un frisson, sentant encore cette brume écœurante glisser le long de sa peau pour lui murmurer quelques paroles pernicieuses. Mais la blonde refuse de croire à ces inepties. L’homme ment. Il ne s’agit pas d’une question, mais d’un fait. Une affirmation assurée qui ne souffrira aucune contestation. Si William est mort, alors tout le chemin parcouru par Louise aura été vain. Il ne peut s’agir que d’un mensonge. Un mensonge conforté par les propos du révolutionnaire. Que peut-il réellement savoir ? Quelle est cette terrible histoire qu’il prétend connaître ? William est parti. Point.

    « Mais je suis curieuse de savoir. Où aurais-tu placé la tombe de mon frère ? »

    Le doute persiste. Elle ne sera pas tranquille tant qu’elle n’aura pas vérifié par elle-même la véracité des propos de l’assassin. Et puis, qui sait, la réponse de Rafaelo apportera peut-être à la blonde quelque indice quant à la Révolution. Oh il ne trahira pas cette grande Cause qu’il défend si ardemment, mais il n’est pas à l’abri des erreurs.

    A nouveau, la prédatrice reprend le dessus, laissant ses émotions disparaitre sous le désir de vengeance. La chasseuse de prime est parvenue jusqu’ici, ce n’est pas pour incliner la tête face à un nuage de fumée, aussi déstabilisant soit-il. Qui plus est, que ferait Waka si sa compagne ne revenait pas ? Curieusement, Louise ne tient pas à abandonner sa partenaire. Toutes deux n’ont que trop souffert à cause des révolutionnaires, chacune à leur manière.

    Mais la conversation s’étire, touche à sa fin, la blonde le sent. Reste à savoir quelle fin ? Quel sort lui réserve le révolutionnaire ? Il a déjà tenté de la tuer une fois, recommencera-t-il maintenant qu’elle connaît son nom, son visage et ses pouvoirs ? La jeune femme ne peut pas prendre le risque de le découvrir. Elle ne fait pas assez confiance au monstre en face d’elle pour croire qu’il l’épargnera. Ne travaille-t-elle pas pour le gouvernement, en un sens ? Si elle pouvait rapporter la tête de l’assassin, sans doute aurait-elle droit à quelques faveurs de la part de la Marine, mais malheureusement, Louise n’a clairement pas le niveau pour se frotter à un logia. Sans son maudit fruit, elle aurait pu le trainer près de l’océan, l’asperger d’eau, mais dans l’état actuel des choses, tout se retournerait contre elle. Non, ce qu’il lui faut ce sont des balles en granit marin. Seulement, ce ne sont pas des choses faciles à se procurer… Voilà une question qui méritera d’être étudiée à l’avenir. En attendant, elle doit trouver une porte de sortie. Encore une fois, la chasseuse de prime doit fuir.

    « Et surtout, où comptes-tu placer la mienne ? »

    Une dernière question. La réponse déterminera le sort de la jeune femme. Toutefois, elle ne se sent pas effrayée. Au contraire, avec un sourire insolent, elle recule d’un pas, se rapproche du vide. Une invitation ? Peut-être.
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Le doute. Elle essayait de se convaincre que l’assassin mentait, mais il y avait cette petite intonation. Celle de la voix pernicieuse dans le crâne de Louise qui murmurait ‘et si il disait vrai ?’. L’assassin s’en délectait. Son pouvoir était absolu et Dieu qu’il aimait ça. Tant d’années à voir son frère se relever à chaque combat et lui mettre plusieurs semaines à se remettre d’une simple blessure. C’était terminé à présent. Plus qu’un pouvoir, son fruité tait l’incarnation même de sa fonction. Vaporeux, insaisissable. Vu, mais invisible à la fois. Il était devenu quelqu’un de véritablement odieux, si c’était possible. Et alors ? Qui cela importait-il réellement ? Il était seul. Il se battait seul. Il aurait été si facile de basculer de l’autre côté, de renier ce qu’il était. Mais il ne le fit pas. Il avait obtenu ce pouvoir pour une raison précise et il n’en dérogerait pas.

« L’océan est si vaste … » ricana-t-il, amusé de la voir à ce point pendue à ses paroles.

En vérité, William allait très bien. Il s’était affranchit des mailles de la Confrérie depuis quelques mois, avec l’aval de ses frères, pour devenir un Révolutionnaire à temps complet et usant de ses services à des fins plus ponctuelles sous le commandement des Atouts. De part son statut secret, la Confrérie ne permettait pas une lutte à plein temps contre les forces gouvernementales et avait, de ce fait, les mains liées sur certaines affaires aussi improbables que cela puisse paraître. La révolution ne pouvait ouvertement faire appel à eux en tout temps, la Confrérie était plus spontanée que demandée à vrai dire. William avait franchit le pas et était devenu un des meilleurs agents que l’assassin avait rencontré et formé. Mais c’était de l’ordre du secret révolutionnaire. Aux yeux du monde, William était mort, hé hé. Il n’aurait pas apprécié que l’assassin joue ainsi avec sa sœur, mais peu importait à vrai dire. Elle n’avait aucun moyen de lui nuire. Lui si. Il se rapprocha trop d’elle, assez pour la perturber, la faire frémir. Il laissa sa dernière question en suspens, tant elle était lourde de sens.

« Ta tombe … nous verrons cela en temps voulu. » ricana-t-il, l’attrapant par le col pour l’empêcher de se glisser dans el vide.

Il avait lui aussi trouvé une porte de sortie. Il s’assurerait par là qu’elle ne cesserait de le pourchasser, de le mettre à terre. Alors il n’aurait plus à s’inquiéter de ce qu’elle pourrait faire de ce qu’elle savait. Il connaissait la racaille des chasseurs de prime et ne croyait pas vraiment avec son affirmation de ‘travailler avec le gouvernement’. Les chasseurs de primes étaient la lie de leurs rangs. Les jouets qu’ils utilisaient en agitant une liasse de billets et qu’ils jetaient dès qu’ils n’en avaient plus l’utilité. Ils avaient le cœur accroché et la rancune tenace. L’assassin n’avait en vérité rien à craindre d’elle : il était primé, ses pouvoirs étaient connus. Quel danger représentait-elle donc à ses yeux ? Aucun pour ainsi dire. Juste cette petite étincelle qui animait sa haine et sa rancœur. Celle de l’orgueil blessé. Il cherchait des raisons pour la neutraliser et s’inventait aussi tôt d’autres excuses pour ne pas l’abîmer. Et ça l’énervait. Bien plus que de mesure.

« Ciao, bella. » lui fit-il avec un sourire mesquin.

Puis il posa ses lèvres sur les siennes, la ramenant vers lui avant de se déliter en une brume pernicieuse qui s’épancha tout autour de Louise. La fumée tomba et glissa sur les murs du bâtiment avant de se dissiper dans la nuit. Un léger éclat de rire résonna pour parfaire l’image puis le calme relatif de la nuit revint.
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Ce n’est pas encore ce soir que la Reine tombera. Dommage ? Louise ne prend pas le temps d’écouter la petite voix qui lui susurre la beauté du vide, la douceur de la chute, le délice du corps qui se fracasse sur les pavés.

Tendue, prête à réagir à la moindre opportunité, elle attend la réponse de Rafaelo. Elle guette un indice, n’importe quoi qui pourrait la rapprocher de son but. En vain. Encore, il se joue d’elle, s’amuse au dépend de ses sentiments. Pourtant, la tension meurtrière de leur première rencontre semble estompée. La chasseuse de prime n’est pas en sécurité, mais elle ne se sent pas menacée pour autant. Le révolutionnaire semble avoir changé. Aurait-il des scrupules ? Terrible faiblesse. Cependant, Louise n’a pas le temps d’en tirer parti. La rencontre touche à sa fin, le temps des adieux est venu. Encore.

Alors que l’homme se rapproche, l’empêche de tomber avant de s’évaporer, Louise ne peut réprimer son dégoût. Cette répugnante fumée lui donne la nausée, comme si sa haine des révolutionnaires s’était ancrée dans sa chair, s’imprimant au cœur de son métabolisme. Elle frisonne, luttant pour rester immobile alors que les lèvres pernicieuses se posent sur les siennes.

« Jusqu’à la prochaine fois… »

A nouveau, les mots se perdent dans la nuit, promesses de retrouvailles. La jeune femme ne lâchera pas sa proie, dut-elle le traquer jusqu’à l’épuisement. Elle n’est plus seule, désormais. Aux côtés de Waka, nulle doute qu’elle retrouvera la trace de Rafaelo, de William et de tous les autres. La Révolution tombera, ce n’est qu’une question de temps. Si aujourd’hui Louise n’a pas les moyens de lutter, ce ne sera pas le cas la prochaine fois.

Cette pensée lui tire un sourire alors qu’elle entreprend de descendre du toit pour rejoindre l’animation de la rue. Elle n’a pas envie de rentrer à l’hôtel cette nuit. Calmement, la blonde prend la direction du centre-ville pour trouver un bar ou un quelconque lieu ouvert à cette heure tardive. En chemin, elle croise une patrouille de Marines, peut-être les mêmes que tout à l’heure. Têtus, ils continuent à chercher leur cible.

« Vous ne le trouverez pas. Il est déjà loin. »
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