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Pasarán

Suite des événements joués ici.



***



Attendre, il lui suffisait d'attendre. Uroem lui avait dit il y a environ deux heures qu'il lui enverrai des hommes à lui pour le prévenir de la suite des évènements. Mieux valait que Joe et l'homme poisson ne soient pas vus ensemble, on aurait eu vite fait de comprendre qu'ils complotaient pour nuire à la cohésion de Clockwork Island.

Il commençait à faire nuit. Le cafard préféra ne pas ruminer trop longtemps sur son lit et risquer de s'endormir. L'air ambiant était frais, aussi il décida de faire un tour dehors, sur la parcelle de la taverne. Faisant les cent pas, le forban était perdu dans ses pensées. Se demandant à combien se monterai sa récompense pour son oeuvre.
Le clapotis de l'eau le sortit de ses rêveris nocturnes. La parcelle était mal éclairée, et deux petites silhouettes venaient de sortir de l'eau.
Si dans un premier temps, Joe avait pensé à juste titre que personne ne pouvait sortir à une telle heure, si ce n'est les contacts d'Uroem, il comprit que ce n'était pas des visiteurs amicaux qui venaient à lui.

- Vous avez vraiment peur de rien vous...

La lèvre retroussée, Joe sortit son petit canon portatif de sa main droite, et son mousquet à canon triple de sa main gauche, braquant chacun des spécimens qui l'approchaient. Si il s'était montré si agressif d'emblée, c'est pour la bonne et simple raison que les deux homme poissons qui s'approchaient n'étaient autre que ceux qui avaient essayé de le noyer il y a quinze jours durant sa séance de plongée.

- Bordel encore lui !

Ayant assez de bon sens pour comprendre qu'ils seraient abattus au moindre geste brusque, les deux poiscailles sur pattes levèrent les bras bien en évidence.
L'un d'eux se mit à gueuler :

- BIUTAG ! Y'A UN TYPE QUI NOUS BRAQUE ! DESCENDS DE TA CHAMBRE POUR NOUS AIDER  BORDEL !

Tirant une drôle de tête, Joe les regarda intrigué.

- Euh.... C'est Mel qui vous envoie ?

Les deux homme poissons se regardèrent l'un et l'autre, et baissèrent les bras avant de pointer le forban du doigt.

- C'est TOI Biutag ?!

Quelque peu rassuré, bien que pas totalement, le cafard rangea son canon portatif dans son manteau, conservant son mousquet à trois canons dans son autre main. On n'était jamais assez prudent quand on fréquentait des homme poissons qui avaient essayé de vous tuer.
Après s'être regardé en chiens de faïence un bon moment, l'un des amphibiens se décida à briser le silence.

- Je suis Miru, et ça c'est mon frère Urim. Ahem... Désolé d'avoir essayé de te tuer il y a quelques jours...

Formuler ce genre d'excuses demandait en principe du doigté, mais entre gens de mauvaise compagnie, on pouvait se pardonner tout et n'importe quoi du moment que l'argent était à la clé.

- Ouais, et désolé de vous avoir mis une branlée pour vous corriger hinhin.

L'humilité n'était pas le fort de Joe, pas plus que la diplomatie d'ailleurs. Mais Miru et son frère savaient qu'il fallait passer à autre chose plutôt que de s'énerver après le forban.
Des deux, Miru, l'aîné, semblait être le chef. Il était plus assuré que son frère qui, lui, semblait dissipé, voire débile léger.
L'aîné exposa le plan d'Uroem. Créer de la méfiance entre chaque race. L'idée était simple en soi, mais la procédure pour mettre en oeuvre un tel plan était laissée entre les mains vicieuses et expertes du forban.

- En gros, à nous la basse besogne pendant qu'il excite les passions parmi les hautes sphères c'est ça ?

Souriant, Miru n'attendait pas le moindre ordre de la part du cafard.

- En gros oui. Nous on va buter des humains, et tu t'occupes d'hommes poissons, c'est ça ?

Quand il s'agissait de tâches aussi perfides, Joe avait l'art et la manière de procéder. Tuer au hasard pouvait se retourner contre eux, il fallait être minutieux dans le choix des cibles.

- Surtout pas.

Les deux frères essuyèrent chacun une moue contrariée.

- L'important n'est pas le nombre de personnes que vous tuerez, mais l'impact que ça générera. Surtout, ne tuez que des proies isolées, et assurez vous qu'il n'y ait absolument aucun témoin. Ne manquez pas de laisser une trace de mâchoire qu'on puisse remonter à la piste des hommes poissons. Et si vous le pouvez, privilégiez les femmes et les enfants, y'a rien de mieux pour mettre des populations en colère.

Pour avoir cherché à être précis, il avait eu le mérite d'être clair. Miru et son frère s'apprêtaient à plonger quand le forban les alpagua.

- Quand vous croiserez Uroem, oubliez pas de lui dire de vous envoyer pour me filer 50 millions de berries. Après tout, si vous arrivez à vous emparer de l'île, c'est une broutille pour vous.

Comme à l'accoutumée, le cafard ne perdait pas le Nord quand il s'agissait d'argent. Mais il fut trop gourmand au goût de Miru qui lui fit remarquer qu'ils ne lui devaient rien après tout.

- Rien ?

Joe essuya un petit rictus forcé.

- Vous n'avez pas compris... Les 50 millions, ce n'est pas le prix de ma prestation ou de mon expertise, mais celui de mon silence.


Dernière édition par Joe Biutag le Mar 22 Mar 2016 - 15:48, édité 1 fois
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Les homme poissons et le forban s'étaient séparés suite à la discussion sur les modalités de paiement du cafard. Ce dernier savait être convainquant quand il s'agissait d'être payé comme il se devait, cependant, ils ne s'étaient pas quittés en bon termes. Joe avait menacé à demi mot de les dénoncer si on ne lui apportait pas le paiement comme convenu. En attendant, il s'engageait à faire sa part du travail.

- Bon, comment faire chier des homme poissons ?

La question était aussi intelligente que de se demander "comment réveiller cet ours en lui enfonçant mon doigt dans l'oeil ?", et pourtant, il se la posait sérieusement. Mais si il était immoral, Joe n'était pas suicidaire pour autant. Pourquoi faire lui même le sale travail quand il pouvait exciter le quidam moyen pour qu'il le fasse à sa place ?
Après une bonne nuit de sommeil, il se réveilla en pleine forme. Des cris, des pleurs, rien de tel pour commencer la matinée. Descendant de l'auberge de bon matin. Joe, guilleret, alla constater les dégâts occasionnés par Miru et Urim durant la nuit.

- Bingo !

Une petite fille retrouvée déchiquetée, le corps gorgé d'eau. Il n'y avait pas de méprise possible, seuls des hommes poissons pouvaient accomplir une telle besogne, et la foule l'avait bien compris. Mais l'heure était davantage au deuil qu'à la colère. Après une guerre terrible contre les homme poissons, rares étaient ceux disposés à la reprise des hostilités. Ils préféraient faire le dos rond en attendant d'en référer au conseil.
Joe s'imaginait que la révolte populaire serait immédiate, il s'était trompé lourdement. Mais qu'à cela ne tienne, il suffisait d'ajouter un peu d'huile sur le feu. Rien qu'il ne savait pas déjà faire. Rangeant discrètement sa casquette pour que personne ne lise l'inscription "pirate", il était temps pour lui de jouer la comédie.

- C'est depuis que Krak est devenu fou et a proclamé l'éradication de tous les humains sur l'île que c'est comme ça.

Des sueurs froides se mirent à parcourir les colonnes vertébrales de chaque péquin attroupé autour du corps sans vie de l'enfant.

- Il a dit ça ?

Maintenant qu'il avait rajouté de l'huile, le cafard n'avait plus qu'à cuisiner à feu doux.

- Pas plus tard qu'hier en taverne ! Le propriétaire a à peine eu le temps de se défendre avant de se faire buter !

La mort de Krak commençait à se répandre comme une traînée de poudre. Profaner sa mémoire au passage, rien de tel pour attiser les tensions. Après tout, personne ne pourrait nier la version du cafard, puisque personne n'avait été témoin.

- Oeil pour oeil !

Près de la moitié de l'assemblée se mit à répondre immédiatement :

- Dent pour dent !

La foule était à point. Quelques représailles auraient lieu ici et là. Uroem aurait juste à envenimer les débats au conseil, mettre la mort de Krak sur le dos des humains, et tout se passerait pour le mieux. Tout du moins, pour les comploteurs, car c'était des jours sombres qui s'annonçaient pour Clockwork Island.

Ayant "bien" oeuvré par ici, Joe partit à la recherche d'autres cadavres générés par Mizu et son frère. Activant les Ventio Dials à sa ceinture sous sa parka, il flotta ainsi au dessus de l'eau, se déplaçant aisément de parcelles en parcelles.
Si ce n'est la petite fille, rien de bien concluant n'avait été trouvé. Trois pêcheurs, des hommes dans chaque cas. Cela émouvait moins les populations civiles qui étaient confrontées aux drames. Le cafard dut alors jouer la carte du "pauvre père de famille" ou du "modeste travailleur sans prétention", ajoutant aux couplets "injustement tué par des racialistes, majoritaires parmi les hommes poissons". Ça, c'était pour attirer la larmichette au coin de l'oeil des badauds environnant. Il ne restait qu'à insuffler la peur pour mieux faire naître la colère. "La prochaine fois, ce sera peut-être vous ou un de vos proches" était une rengaine qui faisait son petit effet en période de crise.

- Moi je dis, oeil pour oeil....

Et comme de bien entendu, l'assemblée, remontée comme il se devait hurla :

- Dent pour dent !

Ils étaient mûrs pour la guerre civile un peu partout sur l'île. La haine était contagieuse quand les passions se déchaînaient. Mais de la haine au passage à l'acte, il y avait un gap à franchir. Les foules, une fois composées, se réduisaient au plus faible dénominateur commun. En d'autres termes, chaque individu s'abaissait au niveau intellectuel du plus con dans le tas et ne questionnait pas les décision de la foule tant que celle-ci continuait d'exister.

Une sirène et sa fille nageaient au loin à la surface de l'eau. Les homme poissons s'étaient fait rare toute la journée, craignant probablement le courroux des humains en colère. Une occasion comme celle-ci ne se représenterait pas de ci-tôt.
Le cafard sortit son mousquet et le tînt de la main droite, son avant bras gauche lui servit de support pour y poser les canons et mieux viser sa cible au loin. Tirer sur la sirène n'était pas compliqué, mais il cherchait avant tout à la blesser. C'est ce qu'il fit avec brio puisqu'une balle vînt la percuter en plein abdomen.
Quelques habitants furent néanmoins quelque peu horrifiés de ce qu'ils venaient de voir, après tout, la sirène était innocente des actes perpétrés par ses semblables, mais il suffit de peu de choses pour que Joe les empêche de réfléchir rationnellement !

- Dent pour dent ! Dent pour dent ! Dent pour dent !

Et la foule reprit en coeur parfaitement conditionnée par le cafard. Déjà quelques téméraires larguèrent les amarres de leurs petites embarcations pour s'approcher de la malheureuse blessée au ventre. Joe savait que le commun des mortels ne pouvait passer à l'acte tant qu'on ne les excitait pas, et qu'on ne leur montrait pas la voie à suivre.

- Maman, maman, réveilles-toi !

Spectacle terrible que celui qui se présentait sous les yeux du forban. Alors que la sirène, grièvement blessée, tentait de protéger sa fille du mieux qu'elle pouvait, des pêcheurs en colère s'approchaient, les harponnant toutes deux comme de vulgaires truites. Des cris déchirants percèrent les tympans de tous ceux qui étaient à une centaine de mètres de la scène. En tant normal, les humains auraient été horrifiés d'une telle barbarie. Mais la psychologie des foules faisait, qu'avec un meneur vicieux et sans scrupule, la populace savamment manipulée se réjouisse de ce genre de spectacles macabres. Tous hurlèrent leur joie à l'idée de s'être vengés. A aucun moment ils n'avaient compris  quels genre de désastres leurs actes allaient engendrer.


Dernière édition par Joe Biutag le Mar 22 Mar 2016 - 15:57, édité 1 fois
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- Monsieur Lancewood, les lynchages se multiplient un peu partout sur l'île. Ce n'est qu'une question de temps avant que les choses ne s'embrasent et qu'on entre à nouveau en guerre ouverte.

Terrence Lancewood était avec Krak l'un des deux hommes poissons à la tête du conseil composé de cinq membres. Depuis que Joe avait assassiné son camarade, Lancewood était seul. Les humains avaient boycotté la dernière séance du conseil, attribuant les massacres à l'ensemble des hommes poissons de l'île.
La guerre civile leur pendait au nez.
Lancewood était seul  à la table du conseil, il devait en être à son cinquième verre de rhum.

- Merci, vous pouvez disposer.

Le messager quitta la pièce, mais un autre lui succéda aussitôt, celui-ci était d'encore plus mauvaise augure. Uroem entra dans la salle. Quarante huit heures auparavant, Lancewood lui avait ordonné de se tenir à carreau. Mais avec le cafard entré dans l'équation, bien des choses avaient changé depuis.

- Navré que ton projet de cohésion n'ait pas fonctionné.

Sans lever la tête de son verre, Lancewood marmonna entre des dents :

- C'est toi qui as fait tout ça...

Faisant comme si il n'avait rien entendu, Mel continua de s'avancer jusqu'à s'asseoir paisiblement face à son frère de race. Il s'empara de la bouteille de Rhum et bu une rasade. Déglutissant, car n'étant pas très friand d'alcool, il reprit la discussion.

- Ne t'inquiètes pas, tu peux compter sur moi pour réunir nos frères et reprendre nos activités initiales. Avec un bon commandement, l'île sera entre nos mains dans un ou deux mois.

Mais Lancewood ne l'écoutait pas, il susurrait, désespéré, et ivre :

- Tout ça c'est de ta faute....

Continuant d'ignorer les complaintes de son camarade, Mel se plaisait à faire perdurer le supplice. En annonçant la suite des événements, il montrait l'emprise qu'il avait sur Lancewood.

- On construira une statue à la mémoire de Krak, c'est ce qu'il aurait voulu.

Cette fois, ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Lancewood avait été un ami proche de l'ancien gladiateur, il le connaissait mieux que personne. Qu'un arriviste comme Uroem salisse sa mémoire en parlant au nom de son ami, Lancewood ne pouvait le tolérer. Comme bondissant, il se projeta sur celui qui avait réduit à néant ses espoirs de paix.
Mais Mel était trop fort pour lui. D'un bête coup de coude, il heurta le visage de son adversaire qui, après avoir subit le choc, tomba à même le sol, trop sonné pour se relever. Tout ce qu'il pouvait faire à présent, c'était pleurer pour toutes les victimes que le stratagème de Mel allait engendrer.

Ce dernier le fixa une dernière fois, sans laisser transparaître une seule émotion. Il tenait davantage du poisson que de l'homme, ce qui expliquait son manque d'empathie manifeste. Sans même porter un second regard sur Lancewood, il prit congé et quitta la pièce. Après tout, il n'était venu que pour narguer celui qui l'avait rabaissé ces derniers mois, depuis que la révolution avait pacifié les relations interraciales. Pour le moment, il avait des affaires plus urgentes à régler.

Miru lui avait annoncé durant la nuit que Joe comptait le délester de 50 millions de berries, menaçant de dénoncer la conspiration qui avait lieu si on ne le payait pas.

- Et moi qui me demandait pourquoi on l'appelait le cafard...

Un avis de recherche de Joe en main, Uroem le tendit à un solide homme poisson accompagné de deux de ses hommes.

- Trouvez moi ce résidu de sous race et éliminez le.

Même les meilleures collaborations devaient prendre fin un jour ou l'autre, et Mel comptait bien sur le fait que cela se fasse rapidement.


Dernière édition par Joe Biutag le Mar 22 Mar 2016 - 15:58, édité 1 fois
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L'engrenage avait été parfaitement amorcé. Des femmes et des enfants lynchés, rien de tel pour stimuler la haine des deux camps qui allaient s'affronter. Alors que le cafard avait fait sa part, il n'eut aucun mal à s'éclipser de la foule furieuse, maintenant qu'il a avait semé le chaos, il les laisserait récolter la désolation. Lui, comptait empocher 50 millions de berries et décamper au plus vite d'ici.

D'après le dicton "On ne chie pas là où l'ont vit". Joe n'était pas préparé à voyager seul sur Grand Line, et il n'avait pas prévu que la guerre civile allait gêner le trafic maritime dans les propensions qu'il n'aurait pu imaginer. Jusqu'à preuve du contraire, il vivait à présent sur Clockwork Island sans espoir de pouvoir en sortir, tel un pyromane prit au milieu des flammes.
Y avait-il seulement pensé une seule seconde ? Compte tenu de la mine réjouie qu'il affichait, probablement pas.
Mais l'impossibilité de fuir cette île qui allait être un théâtre d'affrontement sanglant était le dernier de ses soucis. Alors que le forban s'imaginait tranquillement percevoir un joli pactole de la part de Mel, il n'avait pas envisagé une seule seconde que ce dernier puisse avoir donné l'ordre de l'exécuter. La magouille était pourtant connue. Pour faire un sale travail, on fait appel à élément extérieur à l'organisation, puis, une fois le travail accomplit, on le liquide pour qu'il n'y ait aucun moyen de remonter jusqu'à la dite organisation. Les hommes poissons, maintenant sous la tutelle d'Uroem, avaient parfaitement tiré leur épingle du jeu.

La veille, le cafard avait exigé auprès de Miru et de son frère, qu'on lui apporte son argent à la vieille tour horloge située en périphérie au Sud. L'idée était de se trouver loin de la bataille qui allai avoir lieu.

- Ils sont en retard....

Difficile d'être en retard quand aucune heure précise n'avait été convenue, la transaction devait se faire avant la nuit. Paisiblement, perché sur la parcelle émergée de la tour horloge, Joe contempla au loin les lumières vives qui scintillaient. Déjà, les armes à feu étaient ressorties, les hurlements, les canons qui tonnent, tout cela n'était qu'une douce musique aux oreilles du cafard.
Trop occupé à contempler ses méfaits, il ne fit pas attention aux bulles qui remontaient à la surface de l'eau autour de lui. Les sbires de Mel arrivaient, et tous trois bondirent hors de l'eau en parfaite synchronisation.
Sursautant sur le coup, le forban pensait qu'il avait à faire à ceux qui allaient le payer.

- Joe Biutag ?

Insolent et arrogant, sourire en coin, se croyant tout permis, l'intéressé se permit de répondre :

- C'est "Monsieur" Joe Biutag. Où est l'argent ?

Ce n'était que maintenant que l'idée d'avoir été trahi et vendu lui venait à l'esprit. Menacer de dénoncer le complot qu'il avait  ourdi avec Mel était une chose, mais il comprit qu'il suffisait aux hommes poissons de l'éliminer pour que le problème ne pose même plus. D'ailleurs, les trois nouveaux venus ne tardèrent pas à faire comprendre leurs intentions, puisque l'un d'eux, homme poisson à l'allure de diodon, corpulent et imposant, lui fondit dessus comme la misère sur le monde, poing en avant.

- Goûte au karaté aquatique des hommes poissons !

Levant un bras pour contrer le coup, celui-ci vînt percuter l'un des Dials dans la doublure de sa manche, Joe n'essuya pas le moindre dégât à la surprise générale. Tandis que le bestiau qui venait de porter le coup prit appui et sauta en arrière pour retourner à sa position initiale, une balle vînt se loger presque immédiatement dans son crâne tandis qu'il était encore en l'air avant d'atterrir. Sa chute fut brutale, il était mort sur le coup, et sa carcasse visqueuse avait glissée jusque dans la mer.

- Regardez moi c'te poiscaille... Pitoyable !

Le cafard cracha au sol pour accentuer son mépris.

- N'est pas Krak qui veut.

Cela faisait plus d'un mois que Joe était sur Grand Line. Avoir survécu à des péripéties diverses et variées l'avait quelque peu endurci, puisqu'il se permettait de parler de haut à des hommes poissons dont la puissance excédait de très loin la sienne. Seulement, avoir confiance en lui ne le rendait pas plus fort pour autant. Les seules choses sur lesquelles il pouvait compter, c'était sur son astuce, un seul coup venant l'effleurer aurait raison de lui.
Après avoir arrêté de son simple avant bras un coup de poing puissant, il paraissait quasi invincible aux yeux de ses deux autres adversaires. Du bluff, rien d'autre. Si il avait pu tuer aussi rapidement le diodon, c'était parce qu'il avait pu profiter de l'effet de surprise et le manque de prudence de ce dernier, ses deux camarades risquaient de se montrer plus prudents.

- Mel nous avait dit que cet enfoiré n'avait rien dans le ventre, et pourtant il s'est débarrassé de Pouf comme si de rien n'était. Ray, méfie toi de lui.

L'homme poisson de la famille des mantas acquiesça après avoir déglutit. Le coup de bluff de Joe avec ses Impact Dials dissimulés dans ses manches les avait impressionné.


Technique utilisée:


Dernière édition par Joe Biutag le Mar 22 Mar 2016 - 16:11, édité 2 fois
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Sans bouger un muscle ou même une paupière, les trois protagonistes s'observaient sans agir. Les deux hommes poissons ne savaient pas vraiment quelle puissance Joe possédait exactement. A leurs yeux, il avait été capable d'arrêter un coup de poing monstrueux sans le moindre dommage, mais pourtant, il s'en était remis à l'usage de son mousquet à triple canon pour éliminer leur camarade.
Murmurant, Ray se demanda :

- Pourquoi s'en remettre à des armes à feu quand on a une puissance pareille ?

Quelque chose ne tournait pas rond, mais les deux monstres amphibiens n'osaient pas attaquer le cafard malgré tout.

De son côté, le forban, qui semblait avoir le dessus, était clairement désavantagé. Il ne lui restait que deux coups à tirer dans son arme. Chaque tir se devait d'être effectué en direction d'un organe vital de ses cibles, car une fois son mousquet vide, on ne lui laisserait pas le temps de recharger. Si il avait pu éliminer Pouf aussi facilement, c'est parce que ce dernier avait bondit en arrière, et, profitant qu'il n'ait plus les pieds sur terre pour esquiver, l'avait prit au dépourvu et abattu sur le coup. Cela ne fonctionnerait pas deux fois. Même sur terre, les homme poissons étaient véloces, compte tenu de la distance, ils n'auraient aucun mal à éviter le moindre tir.
Trop faible pour supporter le contrecoup de son Impact Dial, les recours lui manquaient pour éliminer les deux autres.

Alors, chaque adversaire plus indécis que l'autre, ils passèrent un certain temps à s'observer sans rien se dire. Joe, plus doué pour tuer avec les mots que lors d'un combat à la régulière, brisa le silence.

- Considérez cela comme un avertissement.

Il devait se montrer confiant et parlait comme si il était certain de pouvoir les battre.

- Engendrer les carcasses, ça ne me distrait pas plus que ça, tout ce que je veux, c'est le fric que Mel m'a promis. Livrez le moi, et vous n'entendrez plus parler de brave Joe.

Leur offrir une issue pacifique était une manière d'apaiser le conflit, leur faire croire qu'il leur laissait une chance, en espérant qu'ils en profiteraient. Et puis, si il pouvait toucher les cinquante millions au passage, ce ne serait pas pour le déplaire.

- C'est pas un bâtard de mammifère qui va nous dire comment procéder. Mel a dit que tu crèverai aujourd'hui, sa volonté sera faite, point final.

Lâchant un soupir, le cafard avait oublié l'espace d'un instant qu'il discutait avec des suprématistes raciaux. Difficile de discuter avec cette engeance. Il aurait pu pousser la taquinerie loin, en leur apprenant par exemple que du fait de la présence de chevelure sur leur crâne, les hommes poissons étaient aussi des "bâtards de mammifère". Mais il n'était pas d'humeur à la plaisanterie, petit à petit, la trouille prenait le dessus.
Celui qui lui avait répondu aussi sèchement était un homme poisson fugu, et semblait être le chef du trio venu faire la peau du forban.

- Ray ! Plonge et détruit la parcelle émergée de cette putain de tour. Aussi costaud puisse être cet enfoiré, il ne peut rien contre nous sous l'eau.

S'efforçant de ne pas cacher sa peur, Joe savait que la situation venait de s'envenimer méchamment. Alors que le manta plongea pour exécuter les ordres, le fugu restait debout, bras croisés, un sourire satisfait au visage. L'espace d'un instant, il avait saisit la crainte dans le regard de Joe, et savait que son idée était la bonne.
De puissants coups de poing furent martelés, la structure sur laquelle se tenait le cafard tremblait et commençait même à se fissurer. Foutu pour foutu, le forban prit les devants.

- Baudroie !

Tenant son arme de ba main droite, il brandit sa paluche gauche, où au creux de sa paume, attaché par des bandages, se trouvait un Flash Dial. Le fugu ne s'était pas attendu à cela, la lumière l'aveugla sur le coup. Vulnérable, l'homme poisson se jeta immédiatement à l'eau malgré la cécité, il savait que si il restait là, Joe parviendrait à le tuer comme il l'avait fait avec Pouf.
Une fois sous l'eau, le fugu entendit une masse plonger dans la mer après lui. Toujours partiellement aveuglé, il hurla à son camarade manta :

- Ce con essaie de s'enfuir à la nage ! Butes-le Ray !

Ray cessa de frapper la paroi, puis chercha du regard autour de lui celui qui venait de plonger tandis que son partenaire recouvrait lentement la vue. Une silhouette s'enfonçait profondément dans les abysses. D'une rapidité sans égale sous l'eau, l'homme poisson manta se rua en sa direction pour en finir jusqu'à ce qu'il se retrouve face à sa proie.

- Gouf ! Il a pas plongé, il a juste jeté un morceau de la tour que j'ai attaquée pour faire diversion ! Il est surement encore là haut !

Gouf voyait à nouveau convenablement. Son visage était déformé par la colère, il surgit hors de l'eau, furieux comme jamais, il s'apprêtait à foncer sur le forban, peu importe si ce dernier semblait trop puissant, il devait en découdre absolument. Mais tout enragé qu'il était, le fugu dû remettre son projet de massacre à plus tard. Ray venait de le rejoindre sur la parcelle branlante de la tour.

- Où il est passé ?

Cherchant bien partout autour de la tour horloge, ils ne trouvèrent pas le moindre signe du forban. Ce dernier n'avait pourtant pas plongé.

- Putain ! Mais il s'est tout de même pas envolé quand même ?!

Tandis que Gouf pestait, son partenaire pointa du doigt en direction de l'horizon.

- Je crois bien que si regarde !

Après avoir aveuglé le fugu, Joe avait lancé une large pierre issue de la tour, brisée par les coups de Ray, et l'avait jetée à l'eau pour faire diversion. Tandis que les deux hommes poissons étaient occupés à poursuivre la pierre sous l'eau, le cafard avait activé les Ventio Dials de sa ceinture sous sa parka, et s'était envolé, flottant dix centimètres au dessus de la surface de l'eau, dans la direction opposée à celle où se trouvaient les deux assassins.
Le temps que les hommes poissons ne le cherchent, le forban avait réussi à leur mettre deux cent mètres dans la vue. Ce n'était pas assez. La vitesse à laquelle il se propulsait au dessus de la surface était rapide, mais pas assez pour semer un homme poisson en pleine mer. Gouf et Ray avaient déjà plongé et le rattrapaient peu à peu.


Techniques utilisées:


Dernière édition par Joe Biutag le Mar 22 Mar 2016 - 16:18, édité 1 fois
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Jetant un regard par dessus son épaule, Joe avait capté la présence de deux silhouettes sournoises sous l'eau qui se rapprochaient dangereusement. Si il ne s'était pas fait d'illusions quant au fait qu'il ne serait pas assez rapide pour les semer, il ne s'était pas attendu à ce qu'ils soient aussi rapides.

- Faut que j'arrive à destination avant que ces saloperies me chopent !

Cette fois, son Flash Dial ne lui servirait à rien puisqu'ils s'approchaient chacun d'un angle différent, aussi, à la vitesse à laquelle s'opérait la course poursuite, leur tirer dessus eut été vain, puisqu'il ne serait pas parvenu à les viser convenablement en étant aussi mobile.
Aucun moyen de contre attaquer. On eut pu s'imaginer que la fuite de Joe avait été un recours désespéré pour ne pas mourir, mais il s'agissait de plus que ça. Il savait pertinemment où il allait et ne fuyait pas au hasard.

- On n'est plus loin, allez plus vite !

La puissance des Ventio Dials ne pouvait être modifiée, et il ne pouvait dès lors pas accélérer d'un pouce. Regardant encore une fois derrière lui, ses poursuivants n'étaient plus qu'à une vingtaine de mètres.

- Chiassechiassechiassechiassechiassechiassechiassechiassechiassechiasse !

Le cafard n'avait aucune chance d'arriver à la destination qu'il convoitait avant qu'on ne le rattrape. Qu'à cela ne tienne, il rangea son mousquet qu'il tenait fermement de la main droite, et puis se saisit de son canon portatif. Son dernier boulet se trouvait à l'intérieur. Le tout était de savoir en faire bon usage.
Ayant opéré son détour, le forban alla flotter sur le toit émergé d'un bâtiment. Joe déglutit, de la main gauche, il se saisit de son poignet droit qui tremblait. Il ne devait pas rater son coup. Les deux amphibiens sautèrent eux aussi sur le toit. À voir comme leur proie avait cherché à les fuir, ils avaient compris qu'ils ne risquaient rien à l'attaquer de front.

- Hinhin ! Ils ont mordu à l'hameçon.

Se penchant en arrière pour que ses Ventio Dials l'éloignent de ses poursuivants tout en continuant à leur faire face, il avait profité de leur halte sur la terre ferme pour les ralentir un court moment, puis, enfin, tirer son dernier boulet de canon miniature. Évidemment, il savait que les deux n'auraient aucun mal à l'éviter, mais ils furent obligé de plonger dans des directions latérale à la trajectoire du projectile qui s'amenait vers eux.
En les ralentissant ainsi, Joe avait à peine gagné cinquante mètres sur eux. C'était plus qu'il ne lui en fallait, déjà, il voyait la plateforme sur laquelle il comptait enfin accoster. Se ruant dessus, il désactiva ses Ventio Dials et patienta confiant, les bras croisés.

Gouf et Ray, à peine contrariés par le malheureux tir de mini canon portatif, avaient retrouvé la trace du forban en un rien de temps, et remarquèrent qu'il s'était à nouveau arrêté sur une parcelle émergée même pas cent mètres plus loin.

- On le tient Ray !

A nouveau, ils bondirent hors de l'eau, et atterrirent tous deux face au forban. Chacun devait bien faire quarante centimètres de plus que Joe et étaient nez à nez avec lui. Le fugu fit craquer ses doigts pour échauffer ses poings, il comptait s'en donner à coeur joie, le flash aveuglant l'ayant rendu particulièrement rancunier.

- Au menu ce soir.....

- Bouillie de fugu et de raie manta !

Surpris, les deux hommes poissons se tournèrent. Une trentaine d'hommes se trouvaient sur une parcelle derrière le bâtiment sur lequel ils se trouvaient. Nombre d'entre eux étaient armés de fusils. Gouf se tourna à nouveau vers Joe.

- Petite ordure !

Le cafard les avait mené en plein centre ville, dans les quartiers où les humains s'adonnaient au lynchage d'hommes poissons. Le fugu leva le poing, ayant dans l'espoir de massacrer le cafard avant qu'on ne lui troue la peau, mais d'innombrables projectiles vinrent le transpercer lui et son camarade . Leur puissante carrure fit écran à Joe qui, sans décroiser les bras, n'avait reçu aucune balle.
Alors que les poiscailles s'écroulèrent, l'un à sa droite, l'autre à sa gauche, le sourire satisfait que le forban avait affiché s'estompait peu à peu. Il marmonnait entre ses dents.

- Mel.... Tu m'as forcé à prendre parti pour la guerre à venir.
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