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Infiltration sous-marine

Les navires de la marine s’en vont, et parmi eux, dans un état tout à fait discutable, se trouve la courageuse Izya. Courageuse, oui, car son sacrifice n’était pas le plus simple à accepter. Mais à bord du sous-marin fourni par la révolutionnaire, l’un des nombreux conçus par nos ingénieurs, la vigie m’annonce que les navire sont en route. J’ordonne qu’on les suive tout naturellement. Nous longeons Little Garden en me rappelant de nombreux souvenirs. Il faut admettre que j’y ai passé beaucoup de temps pour me ressourcer et me perfectionner.

À mes côtés, Rafaelo que j’avais rapidement rencontré sur Kanokuni, donc pas grand chose de partagé encore. On m’a cependant vanté les mérites de ce dernier et faisait parti des révolutionnaires avec lesquels je suis entré en contact via denden. À part la seule voix féminine, je les ai tous rencontré. Yuki est aux abonnés absents, Clotho nous a quitté pour projets et Rafaelo est le seul encore présent. Seulement trop occupé lui aussi.

Pour le moment tout semble se dérouler comme sur des roulettes. Suivre des types dans un sous-marin, à l’abri des regards indiscrets, c’est plutôt pas mal. Exceptés quelques monstres marins qui nous confondent avec leur repas, c’est cool. Le travail réalisé par Yuki, alias no-body, et les autres, sur les technologies sous-marines est fantastique. La seule personne pouvant nous détecter avec son haki de l’empathie n’est autre que Vasco, mais c’est aussi pour cela que nous nous déplacement à une telle profondeur.

L’équipage n’est constituée que de très peu d’hommes. L’essentiel de la troupe est quelque part derrière nous, incognito, pour arriver comme des seigneurs sur le champ de bataille. Indirectement, mais pas totalement puisque j’y ai pensé, ils serviront d’appât pour concentrer l’essentiel de la marine sur eux, et ce, pendant que Rafaelo et moi-même réglons quelques affaires. En somme, nous deux seulement allons infiltrer cette foutue prison à l’aide de nos capacités respectives.

Je suis relativement calme pour une fois. Pas de stress, pas de panique, seulement un peu d’excitation à l’idée de croiser des adversaires de tailles… que dis-je ? Je n’aurais pas le temps pour ces bêtises. Mais contrairement à mon infiltration sur Marie-Joie, je me sens bien. Je n’ai pas envie de taper sur un piano pour me détendre ou ressasser de vieilles histoires du passé. Tout ça est derrière moi maintenant, un avenir probablement plus désastreux s’ouvre à moi. Et comme je suis un poil débile, j’y cours volontiers.

C’est sur cette réflexion que la vigie annonce l’ouverture des portes de la justice. J’ai toujours voulu voir ça de mes propres yeux. Je demande au collègue de s’éloigner et prends aussitôt sa place pour observer ce phénomène. C’est tout simplement énorme. En plein milieu de la mer, deux énormes portes cachées par un brouillard s’ouvrent, comme si de rien n’était. La marine, sérieusement, y'a pas à dire, ils sont balèzes les cons. C’est cool d’avoir des sous-marins aussi, c’est pas mal la révolution.

Nous passons enfin ces majestueuses portes et pénétrons dans ce terrible courant Taraï. À la profondeur à laquelle nous naviguons, le courant nous impact peu. Cependant, notre visibilité est troublée par de fortes vagues qui obstruent celle-ci, sans pour autant que ce soit permanent. En effet, le courant se calme mais nous savons que cela peut reprendre d’un instant à l’autre. Rien n’est permanent ici.

J’en parle comme s’il s’agissait de chez moi. Pas du tout.


[°°°]


La traque devient légèrement longue et fastidieuse, on s’emmerde un peu. Mais c’est en réalité l’excitation qui trouble ma perception du temps, car ça ne fait en réalité pas si longtemps que ça que nous suivons Izya et ses nouveaux petits copains. J’en connais un qui doit être ravi au fond de son navire à imaginer sa belle entourée d’hommes. Ouais, ça me fait doucement sourire. Il n’empêche que je leur suis éternellement reconnaissant.

« Ragnar, Rafaelo, juste devant nous, la prison de glace, dit sobrement la vigie avec son nez coulant de morve. »

Le navire ne nous intéresse plus directement. Nous allons nous placer sous cette prison mobile et l’infiltrer comme nous l’avions prévu. C’est maintenant que ça commence enfin. J’attends ce moment depuis si longtemps. Mandrake, le modèle que j’ai indirectement toujours voulu suivre. Le libérer de cette merde serait pour moi un grand honneur. Mais avant ça, quelques étapes nous attendent. Je me retourne vers Rafaelo en tentant de voir s’il est prêt.

Un homme de sa trempe l’est toujours.


Dernière édition par Ragnar Etzmurt le Sam 11 Aoû 2018 - 14:48, édité 1 fois
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Infiltration sous-marine  91042b3f4899d0632526035a84a9e064



Face à un miroir, il tira sur sa tenue. Faite d’étoffes de bonne facture, elle s’ajustait parfaitement à son corps et épousait ses muscles dans le moindre détail. Elle était noire, taillée pour la discrétion. Il y avait des années qui ne l’avait pas enfilée, des années qu’il s’était juré de la laisser au fond du placard. Mais elle était, avec le temps, devenu plus qu’une tenue. C’était un uniforme, un étendard. C’était ce qu’il était. Il avait façonné cette tenue, autant qu’elle l’avait façonné. Il rangea ses dagues dans leurs gaines, enfourna sa rapière dans son fourreau. Ses haillons traînaient dans un coin, dépossédés des poisons et autres subtilités de son travail. Il avait taillé sa barbe, s’était fait force de l’harmoniser. Elle était percée de fils blancs, tout comme sa chevelure d’ébène, argentée au niveau de tempes et au-dessus de son œil balafré. Son cache-œil était bien mis en place. Il était en cuir noir et arborait le symbole de l’Ourobouros, le serpent qui se mordait la queue. Il n’était que le reliquat d’une époque passée. Mais aussi, celui d’une ère en devenir.

Le cri de la vigie le tira de ses préparatifs. Affronter la mort et la peur demandait une apparence irréprochable. Il inspira profondément, légèrement troublé par cette reprise de service quelque peu forcée. Il se passa une main dans les cheveux, puis accrocha ses diverses fioles à sa ceinture. Il y accrocha, aussi, une étrange boîte en métal, puis quitta la pièce. Il s’engouffra sur ce qui servait de pont au fond de ce sous-marin, où la majorité des officiers de bord étaient déjà présents. Il n’aimait pas être sous l’eau, surtout par les temps qui couraient. Mais ce n’était pas la première fois qu’il montait à bord d’un sous-marin. La première fois ayant été dans celui de Jonas …

« Bien. » répondit-il simplement, arrivant derrière Ragnar dans le noir.

Ses nombreuses armes ne cliquetaient pas à ses pas. Seule se faisait entendre le chuintement huilé de son gantelet d’arme qui remontait jusqu’à son épaule droite. Il adressa un regard entendu au jeune révolutionnaire, puis se reporta sur la vigie qui venait de leur annoncer l’heureuse nouvelle. Il inspira de nouveau, c’était étrange de reprendre … du service. De jouer au chef de guerre une fois de plus. Non, jouer n’était pas le bon terme. D’incarner un nouvel espoir ? Non plus. D’être enfin à la place qu’il aurait dû occuper depuis toujours.

« Préparez les capsules pour nous faire remonter en toute discrétion. Le succès de la mission repose sur notre efficacité et, surtout, sur notre discrétion. La Marine doit avoir quelques secrets à notre disposition. Coupez l’alimentation du sous-marin, mettez les activités électromagnétiques au minimum. Ne laissez ouvert qu’un seul canal de communication. Nous vous contacterons une fois la cible localisée et extraite. Soyez prêts à parer à toute éventualité. Si nous sommes alliés avec des pirates aujourd’hui, ce n’est que dans le but d’une cause plus grande. Ce ne sont nos alliés que de nécessité. Ne leur faites pas confiance, ne comptez que sur vous-même. Me suis-je bien fait comprendre ? »

« Oui, monsieur. »


L’assassin opina du chef. Il était conscient que la tenue avait renforcé son prestige et instillé un peu de crainte chez les hommes du sous-marin. La tenue noire de l’assassin, encore plus connue que l’assassin lui-même. De le voir ainsi, dans ses oripeaux, n’en rendait son retour que plus réel. Il posa sa main sur l’épaule de Ragnar et lui offrit le salut des révolutionnaires, attrapant son coude de son autre main.

« Jusqu’à la mort, jusqu’à la fin. »
murmura-t-il, avant de se diriger vers les capsules situées au fond du sous-marin.

Il s’installa dans cette dernière, commença à inspecter ses fumigènes et autres gadgets d’assassin. C’était étrange de penser qu’un logia reposait autant sur ses objets pour se battre. Pourtant, il était connu pour être bien plus qu’un simple assassin. Il ne louvoyait pas dans le brouillard, il était le brouillard. Il commandait aux brumes et à la fumée, il était intangible, insaisissable et terriblement meurtrier. Il s’équipa donc, ses rituels de tueur revenant au galop. Il attendit patiemment que Ragnar s’installe en face de lui. Cette capsule n’était prévue que pour eux deux. Serrés, peu d’intimité, mais discrète au possible. Elle était conçue pour se désagréger une fois à la surface, pour ne laisser aucune trace de leur passage. Après tout, ils avaient un autre plan pour la sortie …

« Bien, tâchons aussi de sauver Izya des griffes de la Marine si nous le pouvons. Je ne veux pas que nos hommes risquent inutilement leur vie à cette fin, mais son sacrifice nous a permis d’en arriver là, je préférerai éviter qu’il ait été fait en vain. » murmura-t-il à son interlocuteur, enfonçant son regard acier dans le sien.

Il serra sa ceinture dans un cliquetis métallique.

« Prêt ? » demanda-t-il à Ragnar.

Les hommes de sa trempe l’étaient toujours.
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Prêt ? Hùhù. Je ne me prépare jamais à une mission, je suis seulement toujours prêt à être dans l’action. J’affiche alors un sourire diabolique à mon partenaire du jour, signifiant que je suis « prêt » à braver n’importe quelle épreuve. Je m’apprête à entrer dans l’antre de l’enfer avec le minimum d’équipement. Pas d’arme, pas de protection particulières. Une chemise blanche, un pantalon noir et serré, suffisamment souple pour me donner de la liberté dans mes mouvements, puis des bottes en cuir noir.

M’inspirant totalement de Rafaelo, mon bras-droit, Suelto, n’a pas jugé débile que je m’équipe de petites capsules remplies d’encre. C’est tout dont j’ai besoin de toute manière. Plus que ça m’encombrerait. Ma tenue n’a aucune signification particulière et, surtout, personne n’est capable de me reconnaître sous cette apparence. Un nouveau visage, une tenue différente de celle que je portais avant mon opération. Seule la Browneye peut me reconnaître, sauf qu’on la détient toujours sur Jaya.

Je m’installe dans cette minuscule capsule, assez étroite, où je suis face à Rafaelo. Il rappelle brièvement le plan, et cela, sans oublier la pauvre Izya qui doit regretter son sacrifice. Je n’oublierai jamais son geste. Mais l’étape importante, avant même de sauver la dragonne, c’est quand même de détruire le système de refroidissement. Libérer notre coéquipière alors que les températures restent aussi glaciales, c’est une cause perdue d’avance.

« Nous allons probablement devoir nous séparer. Le système de refroidissement se trouve probablement au centre de la prison et plutôt en souterrain des cellules. », dis-je en réfléchissant les yeux rivés vers le dessus de la capsule.

Celle-ci se détache du sous-marin, il nous suffit de prendre les commandes et de nous diriger vers ce bloc de glace. Créer une porte d’entrée ne sera pas bien difficile, c’est comme découper un glaçon avec un couteau à beurre.

« Pour reprendre ma réflexion, je pense que l’on va devoir couvrir une large zone en un minimum de temps, c’est pour quoi nous serons plus rapide en nous séparant. Il nous suffira ensuite de suivre les conduits d’aération qui nous mènerons directement au graal. »

La capsule se colle enfin à la paroi à l’aide de crochets qui s’enfoncent dans le glacier. Nous utilisons ensuite un tunnel, juste assez large pour un seul individu, pour creuser dans le glacier en nous protégeant de l’eau. À coups de griffes au haki, c’est assez rapide de remonter. Je pars en premier et, alors à quelques centimètres de la surface, mes sens détectent la présence d’un individu qui marche juste au-dessus de ma tête.

Le froid me dérange moins que je ne l’imaginais. La chaleur, elle, me dérange bien plus. J’attends patiemment que la présence s’éloigne pour créer un léger trou duquel je m’échappe sous forme de filament d’encre. Je suis tenté d’éliminer discrètement les proies, mais j’aimerais néanmoins éviter les mêmes mésaventures qu’à Marie-Joie. D’autant plus que je ne suis pas seul sur ce coup, Rafaelo est un professionnel et je ne tiens pas particulièrement à le déranger.

D’ailleurs, par la même issue que j’ai utilisé précédemment, de la fumée s’échappe rapidement, se dirigeant directement vers un conduit d’aération. Il va droit au but et il a bien raison. Un peu plus loin, le même type de conduit se présente à moi. Je disais mieux résister au froid qu’à la chaleur, mais ce qu’il se dégage de ces conduits est si froid que je pourrais être congelé quelques secondes. Il m’est interdit de faire de la promenade à l’intérieur.

En grimpant au mur, toujours sous forme liquide et noirâtre, j’infiltre enfin ce conduit qui, je l’espère, me mènera vers le noyau de cette prison. La température est insoutenable. Je n’ose même pas imaginer l’état dans lequel se trouve Izya. À l’intérieur de ce tunnel de l’enfer, glacial, je me déplace le plus rapidement possible. Ma vue est obstruée par ce foutu blizzard qui est envoyé avec une puissance phénoménale.

Le temps m’est compté.

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Atteindre son objectif ne serait pas chose aisée, mais ce n’était pas pour les choses aisées qu’on avait fait appel à lui. Qu’il s’était greffé à cette aventure, mettant de côté certaines de ses anciennes querelles. L’assassin opina du chef aux déclarations de Ragnar, acceptant sans discuter ce que son homologue proposait. Pourquoi aurait-il voulu le contredire ? Il était dans le vrai et faisait montre d’un esprit d’initiative qui ne le laissa pas indifférent. Ils s’étaient croisés, autrefois, juste croisés … Il leva cependant l’index, pour ajouter un point de précision à ce qu’il venait de dire.

« Tant que nous ne nous faisons pas repérer, cela marchera. Cependant, s’ils comprennent qu’ils ont affaire à des logias, cela risque de se corser. La moindre victime … pareil. » laissa-t-il en suspens, soutenant le regard de son alter ego.

C’était étrange qu’un assassin suggère de ne faire aucune victime. Du moins, c’était étonnant connaissant sa réputation. Mais Rafaelo n’avait jamais cherché à causer plus de chaos qu’il n’en avait besoin. Tuer quelqu’un lorsque ce n’était pas nécessaire, lorsque ce n’était pas une question de vie ou de mort … c’était un acte barbare, qui ne le séparait pas des criminels. Avait-il déjà franchi cette limite ? Il aurait aimé clamer haut et fort que non … mais il n’en était plus si sûr aujourd’hui. Il chassa ces sombres pensées d’une simple chiquenaude mentale, comme il l’avait si souvent fait. De tels états de fait ne devaient pas entraver sa mission. Et ils ne le feraient pas. Il joignit donc ses mains, laissant son esprit divaguer alors qu’ils cognaient la surface de la prison. Le révolutionnaire fronça les sourcils, captant les voix qui se glissaient entre les pavés de Jotunheïm. Pour une prison … c’était une sacré … prison.

« C’est étrange, je n’arrive pas à trouver la voix de … » commença-t-il à murmurer, avant que le choc des griffes de Ragnar sur la glace ne le tire de sa songerie.

Il se redressa donc, fit tourner son épaule, craquer sa nuque. Vérifia que sa lame secrète coulissait bien. Chose incongrue pour un homme capable d’en créer de fumée. Mais moins il laisserait d’indices sur sa véritable forme, plus il aurait l’avantage. Il fit donc glisser sa capuche sur sa tête, masquant ses traits. Ainsi, il devenait un assassin parmi les autres, il n’était plus Rafaelo ou qui que ce soit. Simplement … un assassin. Il inspira, gonfla ses poumons d’air. Depuis combien de temps n’avait-il pas usé de ses talents ? Depuis combien de temps n’avait-il pas … tué ? Bonne question. Qui n’aurait pas sa réponse ici. Il laissa le froid de sa conscience déferler dans son corps et, comme à son habitude, perdit en substance. L’assassin devint translucide puis se changea en un mince rayon de fumée qui se propulsa en dehors du conduit créé par Ragnar. Il se glissa en haut, frôlant le plafond et se cachant dans les ombres des conduits. Il fit fi du froid, qui ne représentait qu’un inconvénient mineur pour lui, et se glissa dans un conduit d’aération.

Le froid, contrairement au chaud, avait tendance à rendre sa fumée un peu plus dense et difficilement malléable. Mais depuis Drum, c’était un aspect de ses pouvoirs dont il connaissait les limites. Ainsi se mut-il en spirale, se tordant dans le conduit d’aération pour gagner en vitesse. Sa vision se limitait à un ensemble d’échos et de voix qu’il percevait en son for intérieur. Sa perception s’arrêtait à ce que sa fumée touchait. C’était une expérience autre que celle d’un humain normal. Il n’aurait pu expliquer ce qu’il ressentait littéralement, mais cela ressemblait un peu à l’écholocation de certains chiroptères. A la différence que c’était par le toucher qu’il percevait son environnement, et par l’intermédiaire des centaines de milliers de ses cellules converties en fumée. Il repéra rapidement un espace un peu plus grand dans le conduit, où il put reprendre forme humaine. Il redevint donc l’assassin, ridiculement coincé entre quatre murs, assit en tailleur.

De nouveau, Rafaelo fit craquer sa nuque. Il posa ses mains, paumes ouvertes, sur ses genoux et de la fumée commença à en couler, glissant sur le corps. Il inspira profondément, la fumée ralentit. Puis elle coula hors de lui comme une fontaine, poussée par le souffle intérieur du révolutionnaire. La fumée glissa le long des conduits s’égara dans les salles, releva chaque millimètre carré des tunnels et remonta rapidement dans l’ensemble du système avoisinant la position de Rafaelo. Ce dernier restait immobile, captant les informations de ses milliers de tentacules avares de touchers. Il se garda de se faire voir, il se garda de trop darder ses spirales hors de conduits. Mais petit à petit, il parvint à isoler une zone un peu plus ouverte que les autres. Un peu plus grande, un peu plus froide. Quelque chose d’imposant, qui était caché loin des yeux de tous. Des hommes circulaient là, ou s’affairaient, il n’aurait sur le dire. Ainsi leva-t-il les mains et la fumée fut comme aspirée, réintégrant le corps de l’assassin en quelques secondes à peine, alors qu’il lui avait fallu plusieurs minutes pour la déployer. Toute la fumée, sauf un mince filet, laissé négligemment en suspension dans les circuits, refusant de bouger malgré l’air qui circulait là. Surnaturel au possible.

« Et bien, nous aurions pu tomber plus loin … »
murmura-t-il, avec un sourire en coin.

Et il se fondit en un mince trait fumigène, qui s’engouffra à grande vitesse dans la direction de ce qu’il avait estimé être le système de refroidissement. Dans la salle, quelques dizaines de secondes plus tard, un nuage grisâtre se condensa au-dessus de la quinzaine de conduits qui émanaient d’une étrange turbine, aux circonvolutions et engrenages complexes. Quelque chose que l’assassin n’avait encore jamais vu, mais qui témoignait d’un avancement technologique inquiétant. La masse grise révéla un homme accroupit au sommet des conduits, guettant ses proies pareil à un grand rapace noir. Il dénombra une dizaine de personnes dans la salle. Il pourrait s’en occuper seul, certes. Mais cela serait très suspect, alors qu’un dysfonctionnement de la machinerie …

Une idée commença alors à émerger dans son esprit étriqué de combinard …

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Qu’avons-nous là ? Plusieurs voies qui mènent vers des issues différentes. Il se peut que l’une d’entre elles mène au système tant recherché. Ayant pris la forme d’un énorme serpent, je m’arrête pour réfléchir quelques instants. Pas le temps pour la chance ou le hasard, je dois parcourir le maximum de terrain et trouver la bonne issue. J’espère que de son côté, Rafaelo, s’en sort nettement mieux que moi. Sa réputation n'a d'égale que son talent.

Du serpent d’encre, je me transforme en une bonne boule noir de laquelle s’échappe des petits serpents, partant chacun dans une voie différente. Naturellement, la boule rétrécit fur et à mesure que les serpents s’échappent de celle-ci. Il ne reste qu’une petite balle de ping-pong, noire, en plein milieu de ce canal. Il s’agit là d’une démultiplication. Je suis connecté à chacun de ces serpents, je vois tout ce qu’ils voient, ressens tout ce qu’ils ressentent.

Des cellules, des réserves, des salles diverses et variées dans lesquelles sont entreposées des choses que l’on congèle. Oui, les prisonniers sont congelés ici. Aucune trace de Jonas Mandrake pour le moment. Il doit être placé dans un autre compartiment de la prison. Peut-être qu’il existe plusieurs systèmes de refroidissement. Ou un gros pour la toute la prison, des petits de secours ou réservés au plus grands criminels.

Néanmoins, l’un des « moi » parvient à repérer un étrange mécanisme qui dégage une drôle de fumée. C’est froid. De plus, une dizaine d’hommes, tous portant une combinaison pour résister à ces températures négatives, surveillent les lieux. Je ressens une autre présence dans le coin qui, je l’espère, n’est autre que celle de mon camarade. À nous deux, nous pourrions aisément éliminer ces gardiens, mais mon petit doigt me dit que ce n’est la meilleure des solutions.

En effet, Rafaelo m’a bien précisé - avant de commencer - qu’il vaudrait mieux éviter de laisser trainer des corps dans la prison. Ça attirerait l’attention. Si l’on fait péter ce truc, juste en face de moi, ça explose ? Peu discret mais on pourrait croire à un réel dysfonctionnement. En plus de neutraliser nos ennemis, cela permettra d’attirer bon nombre d’entre eux dans cette salle, nous dégageant ainsi le champ pour continuer notre fouille.

Tandis que mon corps se reconstitue à toute vitesse, recroquevillé dans ce petit espace, je me retrouve rapidement étouffé par ma… poitrine. Merde. J’avais oublié ce détail embêtant. Rafaelo, professionnel qu'il est, n’a absolument rien dit. Même pas froncé un sourcil. Cet enfoiré de Reyson, pour être certain de ma fidélité envers lui et sa bien-aimée, a effectué quelques changements hormonaux sur mon corps. L’histoire voudrait que je pète les plombs, mais j’ai des choses plus importantes à gérer actuellement.

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Si encore j’avais que ces attributs féminins, je pourrais envisager d’en profiter, mais non. Doté d’une magnifique moustache, seul un okama pourrait éventuellement tomber éperdument amoureux de moi. Là encore, ça m’importe peu pour le moment. J’avais jusqu’à présent réussi à ne pas me soucier de cet état, je compte bien poursuivre. J’esquisse néanmoins un sourire, amusé par cette farce de Reyson. La vengeance est un plat qui se mange froid, mais surtout à coups de poing dans la gueule.

« Comment vais-je faire pour saboter cet engin ? »

Probablement par la manière forte. Avec sa fumée, Rafaelo peut se confondre avec celle qui se dégage du mécanisme, voire l’intensifier. On pourrait ainsi détruire la machine, s’occuper de nos ennemis et récupérer une combinaison pour se fondre dans la masse. Nous n’avons aucun moyen de communication, je suppose néanmoins qu’il a pu m’identifier si j’ai moi-même pu le faire. Dans ce cas, il lui faut probablement un signal pour intervenir.

Il faut bien se lancer un jour de toute manière. Je prends une puissante impulsion sur le conduit, qui se tord complètement et provoque un bruit assourdissant, attirant l’attention vers celui-ci. Or, je me trouve déjà sur le congélateur, que je détruis en quelques coups de poing chargés en haki. S’en suit une explosion, un souffle glacé qui balaye tout sur son passage, mon corps y compris. C’est maintenant l’heure des exécutions. Je me laisse emporté jusqu’à l’un des gardiens dont je brise les cervicales en le saisissant par le crâne.

La température est si froide que tenter la liquéfaction risquerait de me faire directement passer à l’état solide. C’est un peu le méfait de mon fruit du démon. Je peux tout de même faire l’effort quand j’aperçois la silhouette d’un autre ennemi, grâce à l’empathie, à deux mètres de moi. Je le ramène vers moi en quelques secondes, mon genou dans sa colonne, c’en est fini de lui. Avant que les renforts n’arrivent, je profite du brouhaha général pour me saisir de la combinaison de ma dernière victime.

La visibilité commence peu à peu à redevenir correcte. Qu’en est-il de Rafaelo ? A-t-il saisi l’occasion ? Il n’y a plus qu’à espérer qu’il ait réussi. La porte de la salle s’ouvre, des renforts arrivent. Des soldats et des techniciens, qui vont analyser la source du problème et tenter de le réparer. Bon courage à eux, j’ai été un véritable boucher sur ce coup. Je sens déjà les degrés augmenter petit à petit. Si Kardelya fait bien son boulot, je peux directement m’occuper de Mandrake.




Dernière édition par Ragnar Etzmurt le Mar 21 Aoû 2018 - 1:16, édité 1 fois
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Elle reposa sa cuillère d’argent délicatement sur la soucoupe de porcelaine, tout en tenant sa tasse de thé entre trois doigts fuselés. Il était bon ce thé noir, légèrement sucré avec une cuillère de miel et un parfum d’orange. Depuis un gramophone situé à environ un mètre, un violon chantait en un doux concerto apaisant. Les jambes croisées, Kenora lisait le journal en jetant un air désintéressé aux nouvelles de la journée, plus concentrée sur les jeux difficiles de la page divertissements. Elle réajusta très vite la fourrure de son col, il faisait toujours très froid même dans les pièces dédiées aux invités. Et ça n’était pas les Heat Dials posés aux quatre coins de la pièce qui pouvaient arranger la donne.

*Pathétique… *

Elle venait de terminer une grille de mots-fléchés en moins d’une minute et hésitait à enchaîner sur un sudoku libellé “Difficulté Nouveau Monde”. Mais même ceux là n’était pas une formalité pour elle, ni même les labyrinthes où il faut guider un bonhomme du point A à B, ou les quizzs mystères sur les îles du monde. Elle les avait tous fait de toute façon. La Vierge d’Acier ferma son journal avec ennui en se demandant si se mettre à fumer serait susceptible de la divertir. Elle était venue à Jotunheim pour une simple visite protocolaire et une brève escale avant de repartir vers Mariejoie. Mais alors qu’elle attendait qu’un subordonné du directeur Gasparov vienne lui annoncer que son navire était prêt à repartir, une grande cohue se fit entendre dans le couloir. Intriguée, et surtout parce qu’elle n’avait rien de mieux à faire dans cette chambre froide à invités, Kenora se leva brusquement de son divan et se dirigea vers le couloir.

- Enseigne, que se passe-t-il ?

L’homme qu’elle avait alpagué faillit avoir une crise cardiaque en voyant qui venait de s’adresser à lui. Il était relativement jeune, la vingtaine à vue de nez, les cheveux auburns et un nez en trompette sous des yeux céladons. Le pauvre manqua de basculer en arrière en reconnaissant l’amirale chef, et ni ses claquements de dents ni ses jambes tremblantes étaient dues au froid. Kenora ne semblait pas vraiment incommodée par sa réaction, elle avait l’habitude après tout. Mais elle le força à répondre promptement en fronçant le nez. On aurait dit un enfant terrorisé face à un loup, en pleine forêt et sous la pleine lune. Il fallait dire qu'avec son visage de porcelaine et son attitude glaciale, Kenora inspirait peu la détente et l'apaisement.

- M...madame… Le… le système de refroidissement est perturbé. Sans… sans doute cassé !

- Cassé ? Vous êtes en train de me dire que l’engrenage principal d’une des trois plus grandes prisons du monde n’est plus opérationnel ?

- Je… euh… Oui madame…

- Conduisez moi jusqu’à la salle des machines, que j’avise de la situation. Et alertez le reste des gardes, on ne sait jamais.

- Bien madame.

*Tss… Il faut toujours tout faire soi même. Hm, c’est toujours mieux que les mots fléchés. *

D’un pas décidé, l’amirale Kenora se précipitait vers la salle de refroidissement en compagnie de l’enseigne trouillard qui lui servait à présent de guide. Son sixième sens la faisait tiquer, elle avait un mauvais pressentiment quant à tout ceci...Il était grand temps qu’elle reprenne les choses en main.
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-Alors vous voyez les conditions de travail ce n’est pas trop ça, d’ailleurs hier, Serge m’a dit…

Bon je ne dis pas, il est sympa le gars, mais je ne lui ai pas demandé de me causer de la condition sociale des gardiens de prisons. Je m’en fous en fait. On traverse des couloirs glacés où s’alignent des rangées de cellules remplies de criminels en mauvais état. C’est sale, mais c’est un châtiment suffisant pour ces crapules.

-Mais bon, là c’est la fête ici !
-Ah bon ?
-Bah entre vous, l’amirale en chef, le vice-amiral et le colonel d’élite, on a plein de gratins ici.
-Ah oaui quand même… ‘fin vous avez aussi de beaux pensionnaires.
-C’est vrai, allez c’est plus trop loin.

Le trou ou l’iceberg, je ne sais pas lequel est pire. Dans tous les cas, ce genre de prisons sont bien pour enfermer et punir. Par contre, elles sont indéfendables. Il y a trop de couloir pour réussir à faire une résistance correcte. J’imagine qu’en cas d’assaut, elle subira le même sort que le trou. Soudain, le den den du garde, nommé Ulrich, sonne. Il échange quelques formules codées, avant de se tourner vers moi.

-Il semblerait qu’un de nos frigos est défectueux, l’amirale à donné l’ordre d’être sur le qui-vive.
-Bien reçus.

Je déploie mon haki de l’empathie, mais je dois bien avouer qu’il est assez inutile. Je n’ai pas encore assez de maitrise et il y a trop de cador, pour vraiment lire efficacement la situation. On croise un autre garde, inconsciemment je tourne la tête, il me dit quelque chose. Je ne saurai pas dire quoi, le pire c’est que je ne vois pas son visage. Mais c’est genre croiser quelqu’un de connu dans une foule, tu discernes sa présence comme par magie. Mais bon le gars semble pressé, c’est sans doute un gars avec qui j’ai été formé à l’une ou l’autre occasion. Ou alors on a bu un coup ensemble en plein blizzard, c’est possible aussi. Bah, au pire on se retrouvera à la salle des gardes.

On continue et on fait alors une autre rencontre, une présence écrasante, une aura encore plus froide que la prison. L’amirale-en-chef en personne. Directement, je passe de ma posture nonchalante, une hache sur l’épaule à une pose plus formelle. J’ai beau être plus rallié au major qu’à elle, c’est quand même elle qui paye mon salaire… Donc on va se montrer un minium obséquieux pour une fois.

-Amiral en chef !

-Repos… Kogaku, c’est ça ? bien suivez-moi, en salle des machines et vous me ferez un rapport au chaud de ce qui s’est passé au G5 contre l’impératrice… et en chemin, de votre présence ici.
-A vos ordres amiraux ! Le colonel d’élite, l’Ankou m’a demandé de l’accompagner !

-Je vois… bien nous avons perdu suffisamment de temps.


Et ainsi j’emboite le pas à la personne la plus puissante de la marine, pour une entrevue qui promet d’être peu agréable. C'est ça la rançon de la gloire ? Boire un verre avec un vice-amiral le lundi. Affronter une impératrice le mardi. Boire un verre avec un amiral le mercredi. Boire un verre avec un colonel d'élite le jeudi. Enfin, boire un verre avec l'amiral en chef le vendredi. Et samedi, ça sera quoi ? affronter en duel singulier Clotho, Reyson et Mandrake au milieu d'un buster-call ?
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L’onde de choc tordit les canalisations et projeta une vapeur glacée qui ne tarda pas à se condenser sur les murs en une fine couche de givre. L’assassin garda sa forme habituelle pour ne pas se faire souffler par la puissance de l’explosion mais il fut tout de même envoyé à l’autre bout de la pièce. Evitant le choc, il se changea en fumée et se mélangea avec ce qu’il restait de vapeur. Il grogna de dépit, face à la propension catastrophique qu’avait pris l’intervention de Ragnar mais il atterrit sur l’un des gardes. Il en attrapa deux autres et les envoya s’écraser contre le mur, comme soufflés par une forte explosion. Il maquilla rapidement les lieux, envoyant sa fumée s’engouffrer dans la machine. Il tira d’un geste vif et la fumée, gagnant en substance, tordit la tôle, laissant entrevoir les restes d’une explosion. Il craignait que les coups de Ragnar ne demeurent visibles. Le bruit démentiel qu’il causa lui fit craindre le pire, mais il n’avait pas le temps de pinailler. Il aurait simplement préféré un temps de réflexion en commun avant de … bah tant pis.

L’assassin se redressa, fit saillir sa lame secrète hors de sa gaine et la rengaina. Vérifier le mécanisme de son arme était devenu un tic, avec le temps. Il disparut sous la forme d’une mince traînée fumigène et gagna chacun des corps de Ragnar, usant de sa science de la mort pour maquiller les corps qu’il jugeait trop peu liés à un accident de machinerie. Il s'occupa, d'ailleurs, de dissimuler le corps déshabillé qu'avait laissé son camarade dans les conduits, là où il ne pourrait être aisément trouvé. Il aurait plutôt tenté de détruire le mécanisme par l’intérieur … plutôt qu’ainsi. Il tenta donc de faire coller les éléments, de rendre la scène un peu plus … spectaculaire. C’était pour cela qu’il était là, après tout. Ainsi, On put voir le nuage s’affairer dans la pièce, maquiller la scène pour tenter de la faire passer pour un bête accident. La fumée s’intensifia, occultant la scène à ceux qui n’avaient pu voir Ragnar ou l’assassin. Leurs cris s’amplifièrent, entre stupeur et incompréhension. Puis le filet de fumée qu’était Rafaelo regagna la tuyauterie pour se faufiler dans les conduits, à l’abri des regards. Il avait vu Ragnar se faufiler par la porte, emmitouflé dans une tenue locale. Pas mal, bonne idée. Mais mieux valait se séparer : l’assassin se déplacerait beaucoup plus vite par les reliquats du système, sachant que d’autres éléments continueraient de le faire tourner de manière fonctionnelle. Ainsi serait-il protégé. Du moins, tout le portait à croire qu’il le serait. C’était du pain béni pour un être doté de ses pouvoirs.

Mais il y avait en ce monde des pouvoirs bien plus retors …

L’objectif suivant était d’atteindre la cellule de Jonas et d’en briser le verrou. Ils ne savaient pas où le trouver, ni comment s’emparer des clefs, s’il y en avait. Ainsi, la meilleure solution était de gagner le corps de garde, ce que Ragnar était certainement en train de faire avec son déguisement. Rafaelo, quant à lui, avait une toute autre idée. Qui disait prison de haute sécurité, disait surveillance accrue. Sauf contre-indication particulière, le système de ventilation devrait être à même de le mener à la salle des enregistrements, ou non loin de là. Il dut sortir plusieurs fois par des bouches d’aération pour tenter de se repérer, cherchant à éviter les zones fréquentées qu’il parvenait à déceler grâce à son mantra. L’assassin gagna ainsi rapidement du terrain, pour finir par tomber sur les quartiers de plus haute sécurité de la prison. Il resta tapi dans les conduites, qui charriaient à présent un vent un peu plus chaud. Ainsi parvint-il à se faufiler jusqu’à la zone d’intérêt qu’il visait. Qui était, bien entendu, épargnée par le circuit de ventilation. Une immense porte blindée s’emblait protéger le poste de surveillance, situé largement en hauteur par rapport au reste.

L’assassin émergea de sa conduite par une bouche d’aération et s’y suspendit à la force de sa main droite. Il glissa ses pieds contre le mur et repéra l’endroit. De noir vêtu, il était quasiment invisible dans les hauteurs de la prison. Les enregistrements semblaient surplomber les premiers secteurs, des dizaines de geôles s’étalaient en contrebas. Le révolutionnaire, perché sous le visio deden qui surveillait le tout sans le voir, observa rapidement la ronde des gardes. Il était bloqué là, le poste à quelques mètres de lui, surplombant la zone par ses vitres renforcées et n’ayant pour seul accès qu’une porte blindée dans un couloir où le système de ventilation qu’il avait parcouru était inopérant. Mais c’était mal le connaître que de penser que cela pourrait l’arrêter. Il se laissa choir en bas, se transformant en nappe de brouillard avant de se glisser dans un des couloirs d’accès. Il rôda un peu puis repéra ce qui paraissait être la porte d’accès aux enregistrements. Le brouillard entoura la porte et, repérant une légère faille dans l’isolation, passa au travers. Il se retrouva ainsi dans un escalier qui montait, se terminant lui-même par une porte blindée. Celle qu’il avait pu voir un peu plus tôt. La brume macula le sol et remonta au plafond, évitant soigneusement les denden caméras, puis reforma un assassin en haut du passage, à quelques centimètres à peine de sa cible.

« Maintenant, la subtilité … »
murmura-t-il en posant sa main sur la porte.

Ses doigts se muèrent en filaments de fumée et palpèrent chacun des recoins de cette porte blindée, cherchant une faille comme dans la précédente. Mais ce fut peine perdue. Alors son membre reprit son intégrité et il créa, à partir de deux doigts, une mince lame de fumée. Epaisse et tranchante. Il parvint à la positionner contre un des interstices de la porte et l’enduisit d’un sombre fluide. Ce dernier macula son bras jusqu’au coude et d’un geste sec, il enfonça la lame de fumée, enduite de haki noir. Elle s’y enfonça comme dans du beurre, non sans un grincement sinistre. Agissant comme il l’aurait fait avec sa lame secrète, Rafaelo retira aussitôt la fumée et ne resta là qu’un petit trou, mince comme le chas d’une aiguille. La porte avait grincé sous la violence de l’impact mais les deux gardes de faction dans le poste de surveillance se retournèrent sans voir quoi que ce soit. L’un deux s’avança même inspecter la porte. Rien à signaler ? Mais dès l’instant où il se retourna pour reprendre sa place, d’un trou minuscule se mit à couler une brume épaisse. Elle se déversa dans la pièce et reconstitua petit à petit, un être vêtu de noir. Pas de caméras, très bien. Ainsi s’avança-t-il vers le premier garde et le bâillonna de sa main. De la fumée commença à saillir de sa prise et rapidement, le soldat tomba, inconscient. Puis il répéta l’opération sur l’autre, se retrouvant seule âme éveillée dans le poste. Des dizaines d’écrans lui faisaient face, révélant les divers quartiers de la prison. Il inspira pour se donner du courage. Son cœur battait la chamade. Jamais il n’avait été plus profond dans la gueule du loup.

Un instant de lucidité le frappa, lui faisant réaliser ce qu’il faisait, où il se trouvait et … tout ce qu’il avait traversé pour en venir là. Il chassa cette pensée parasite d’un geste de la tête, mais il ne put se départir du sourire qui était né sur ses lèvres. Il prit garde de ne pas laisser sa silhouette se découper au travers des vitres qui surplombaient les premiers quartiers de la prison, puis commença à inspecter les divers écrans de surveillance, cherchant à trouver une aiguille dans une botte de foin. Et encore, c’était loin de la difficulté de la chose. Plutôt un brin d’honnêteté dans le Gouvernement ? Voilà qui était bien plus rare … Soudain, son œil s’arrêta sur un des écrans. Il marqua un temps d’arrêt.

« Oh merde, mais qu’est-ce que c’est que … »
murmura-t-il, sentant le sang déserter son visage.


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Ces combinaisons sont désagréables. Enfin, elles le sont surtout parce que j’ai chopé la combinaison d’un mec, sachant que j’ai maintenant plus de pecs que n’importe lequel d’entre eux. Je comprends la souffrance des femmes à présent, peut-être devrais-je me montrer plus clément avec elles. Le méritent-elles vraiment ? Je crains d’être devenu plus sensible. Reyson, si je foire tout, c’est entièrement de ta faute.

Sérieusement, c’est bien connu que les gonzesses ont des débordements au niveau du comportement, probablement dû à leurs hormones. Quelle étrange créature ! La situation ici, aux yeux du personnel, est catastrophique. Tout roule pour moi. Il y a du monde partout, je peux discrètement me faufiler en passant inaperçu. Dans les cellules, les prisonniers s’agitent, les gardiens courent partout, jusqu’à ce qu’un élément imprévu vienne me faire remettre en question toute l’opération.

L’amirale en chef de la marine, Kenora, la dame de fer, en train de se diriger dans la salle de laquelle je viens de sortir. Que diable fout-elle ici ? Pourquoi est-ce que je me pose des questions aussi débiles ? Bien sûr qu’elle est ici pour éviter que Mandrake lui échappe. Mais plus étonnant encore, mes sens semblent reconnaître le type qui marche à côté d’elle. Je n’oublie pas un visage, et pourtant, ce type ne me dit absolument rien.

Probablement que je l’ai rencontré quand j’étais aveugle. Ce froid, ce parfum, des souvenirs surgissent… « Snuffon », « Cole », « lieutenant d’élite »… Oh merde, pas lui !… Qu’est-ce qu’il fout ici lui aussi ? Encore une question à la con. Il était déjà plus fort que moi autrefois, qu’est-ce que ça doit être à présent ? J’ai un très mauvais pressentiment mais je dois rester calme. Si j’ai pu le repérer, peut-être qu’il a pu le faire également. Rien n’est moins sûr avec les modifications hormonales effectuées par Reyson.

« Que plus personne ne bouge. », dit froidement l’amirale.

Je trouvais les températures excessivement basses, mais cette dernière vient littéralement de me congeler sur place. Si elle a prit la peine de venir jusqu’à cette salle, c’est forcément qu’elle a ressenti quelque chose. Si elle demande à ce que plus personne ne bouge, c’est forcément qu’elle a ressenti une anomalie. Et si c’est le cas, l’anomalie est cachée sous cette combinaison. Je ne dois pas paniquer, c’est l’arrestation assurée sinon.

« Vous ne ressentez pas la proie apeurée, Kogaku ? », demande la dame de fer.

Yamamoto, lui, assez nonchalant, ferme les yeux quelques instants.

« Vous savez, amirale, je pense que tout le monde se pisse dessus. »

Il n’a pas tord. Les types à côté de moi sont complètement tétanisés. Elle ne vous fera rien, les gars, calmez-vous. La seule personne qui risque quelque chose ici, c’est moi. Cette bonne femme inspire la terreur et, dans un monde où les femmes de pouvoir sont peu représentées, je pense qu’elle a tout à fait raison. Sans quoi, elle se ferait probablement marcher dessus, son autorité discutée et peut-être pire encore.

Avant d’inspecter la machine, celle-ci lance un dernier regard vers ma direction. Je reste stoïque et ne bouge pas d’un pouce. J’ai presque envie de lui rentrer dedans mais je dois prendre conscience que je ne suis qu’un insecte pour elle. L’envie d’affronter des personnes plus puissantes que moi devient réellement un handicap. Je dois grandir un peu, me comporter comme un homme, comme un leader.

Cependant, je suis maintenant à peu près certain qu’elle me suspecte. Son regard était bien trop insistant, elle a repéré quelqu’un de suspect dans ma zone. L’a-t-elle fait avec exactitude ? Je l’ignore encore. Si l’empathie peut réellement déceler la puissance d’un individu, alors je suis probablement la troisième personne la plus puissante dans ce lot de gardiens, Yamamoto et l’amirale compris. Et dans ce cas, elle se doute probablement qu’il y a anguille sous roche.

Rafaelo, par chance, est probablement déjà loin. Tenir nos ennemis éloignés de lui ne me dérange pas, au contraire. Il est assez méthodique, c’est pourquoi il est tant réputé quelque part. Il est probable qu’il ait déjà localisé Mandrake, ou peut-être pas. Je comptais me rendre dans la salle d’observation, en supposant qu’il y en ait une, mais mon collègue a sûrement pensé à la même chose.

Je me retire discrètement de ce amas d’individus, en prenant soin de me déplacer à proximité de toutes les issues possibles, aussi bien des conduits que des égouts. Cette mission prend une tournure totalement inattendue, c’est excitant. Mais je dois contrôler mes émotions, ça me joue déjà des tours de divaguer. Une cicatrice dans le bide, originaire de Marie-Joie, me rappelle tous les jours ce que me coûte mes erreurs d’amateur.




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- Alors, si je comprend bien, votre opération contre l’impératrice Kiyori s’est résultée en un véritable fiasco. Le contre-amiral Levi a perdu un bras, le vice-amiral Fenyang sa virilité. Et vous, votre ego. Je m’attendais à mieux de la part de votre flotte, bien que le résultat ne me surprenne pas vraiment. Dans votre état, partir en croisade contre une Impératrice… le vice-amiral Fenyang a dû peut être confondre son taux de succès avec l’une de ses conquêtes habituelles, celles qui terminent sur un lit plutôt que sur un champ de bataille.

- Mais… nous nous sommes vaillamment battus madame, défendu les couleurs et l’honneur de la Marine et…

- Les couleurs et l’honneur de la Marine. Coupa Kenora. Les territoires du Gouvernement Mondial sont tous pourvus de drapeaux de la Marine, tous protégés par des flottes, divisions et patrouilles de la Marine. Des opérations sont constamment menées autour du globe pour assurer le bon fonctionnement de notre fédération. Je vous pensais moins ennuyeux. La Marine n’a pas besoin de vous pour défendre son honneur mais pour assurer sa domination et sa puissance sur toute la fange criminelle du monde, en somme : de la réussite.

Toujours sa tasse de thé en main, l’amirale tendit le gobelet de porcelaine au commandant d’élite. La boisson était devenu tiède, imbuvable en vue de la température. Et de toute façon, considérant la froideur ambiante de la prison il n’était qu’une question de minutes pour que la mixture ne soit plus qu’un petit glaçon brunâtre. Elle continuait de parcourir la salle en compagnie de Yamamoto et de l’enseigne qui essayait de se faire aussi petit qu’une souris, entourés par ces cadors qu’il ne pensait jamais rencontrer. Le commandant, ne sachant que faire de la tasse froide, avançait en la tenant entre ses doigts tout en essayant de ne pas la briser. Peut être que lui aussi était tendu, Kenora l’ignorait et n’y portait pas réellement attention. Pour elle, l’important était de remettre en marche ce système de refroidissement avant que quelque chose de grave ne se produise.

- Vous savez, par rapport au G5…

- Sortez des jupons de Fenyang, Kogaku. Il est doué, mais vous aussi. Et ça me désole de voir tant de potentiel gâché. Vous êtes de l’élite, soyez cette élite, et pas un simple numéro deux. Quant au G5, ça reste un échec, je n’ai pas besoin d’en savoir plus.

Il ne répondit pas. Yamamoto ouvrit cependant la bouche en prenant une longue inspiration, mais l’amirale l’arrêta d’un simple geste de l’index. Il y avait foule dans le couloir, mais Kenora semblait percevoir quelque chose que les autres ne pouvaient ressentir. Elle n’avait aucune certitude, mais une aura parmi toutes celles des travailleurs clochait. Son empathie ne la trahissait jamais, elle n’avait jamais eu tort. L’un d’eux tentaient d’ailleurs de s’éclipser en remontant le couleur. Il était grand temps qu’elle rappelle tout le monde à l’ordre.

- Vous comptez aller où exactement ? Cria-t-elle. La salle est ici, je vous conseille de vous mettre rapidement au travail si vous ne voulez pas que je vous force moi même à vous y mettre.

Elle se retourna vers Yamamoto, un air aussi inquisiteur et perçant que celui d’un aigle. Il planait dans l’air un parfum qu’elle n’appréciait pas, son mantra la prévenait que quelque chose n’allait pas et plusieurs signaux semblaient pour le moins évidents. Tournant les talons elle ressortit de la salle en ordonnant à tous les travailleurs d’y rentrer pour entamer leurs réparations. La plupart d'entre eux se comportaient comme l'enseigne en triturant leurs tenues honteusement à la vue de l'amirale en chef. Ils avaient l'air tous d'écoliers apeurés par leur instituteur piquant une colère.

- Contrôlez tout le monde, Kogaku. Je ne veux aucune exception. Dépêchez vous.
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Je me suis pris un bon savon. Mais pas n’importe lequel, un savon doublé de papier de verre pour s’assurer d’une propreté optimale. L’amirale ne mâche pas ses mots mais il faut reconnaitre qu’elle ne se trompe pas. Je la suis donc, sa tasse de thé en porcelaine entre les doigts. Je regarde à droite à gauche comprenant vaguement comment fonctionne la machinerie. Quoi qu’il en soit tous mes sens aux aguets, je perçois une très forte agitation dans l’air. Mais bon, c’est facilement compréhensible avec une amirale qui a une aura aussi pesante qu’une enclume sur un gland. Elle finit par m’ordonner de contrôler tout le monde. Je fais ça comment sérieusement ? je leur demande leur carte d’identité et les compare au registre national qui se trouve comme par hasard dans ma poche droite ? Bah j’imagine, qu’il va falloir un peu faire son show. Soit je me la joue gentil flic et on formera un joli petit couple, soit je joue les connards et je fais marcher tous le monde à la hache… bon, on va jouer les durs, j’ai que ça pour réussir.

Je file sans ménagement la tasse au pauvre gus qui suivait la dame et utilise ma hache comme un bâton de signalisation pour faire rentrer tout le monde. Je fais alors tournoyer mon arme et la plante devant moi pour créer un joli petit bureau de douane et ce juste devant la porte. Je sors de ma poche mon calepin que j’utilise en général pour ma liste des courses. Je fais mine de chercher une page. Prenant un air satisfait, je m’empare d’un crayon et lance un regard mauvais à l’assemblée.

-Bien, vous allez tous passer devant moi, pour vérifier votre identité. Je demande à tous de retirer son casque et de me donner leur nom et matricule, vous retournerez à votre poste une fois votre identité confirmée. Tous ceux qui ne retireront pas leur casque dans les 5 secondes ou feront mine de s’esquiver seront brutalement réprimandé… ce sera mon seul avertissement.

Un ordre donné avec un sourire mauvais, une voix forte et légèrement agressive, de quoi augmenter le niveau de stress ambiant. Il va sans dire que toute personne qui ne fait pas ce qu’on lui demande se fera planter par un crayon parfaitement aiguisé, infusé de haki et lancer avec force et précision. Avec une certaine fébrilité la majorité des employés retirent leur masque. Ceux qui se connaissent échangent des regards entre eux triturant leur bonnet et tentent de se présenter au plus vite pour remettre leur couvre-chef au plus vite. Ne reste plus qu’à ouvrir son mantra et voir si l’un d’entre eux craque ou rechigne à suivre ma sommation.

Le premier s'avance, il fait un pas dans ma direction, me donne son matricule et son prénom, un gars roux dont les taches de rousseur ressortent de sa pâleur. Je fais semblant de vérifier mon carnet avant faire comme si je rayais un nom. Je le renvoie à son travail d'un hochement de tête.

-Si vous voyez quelque chose de suspect déclarez le !
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Ça s’annonçait mauvais. Kenora, bon sang. L’Amirale en Chef, en personne. Son cœur faillit manquer un battement, mais il transforma cette appréhension en moteur. Il devait agir au plus vite, si elle était là, cela signifiait que quelque chose n’allait pas dans leur plan. Les amiraux n’étaient jamais à un endroit par hasard. Pourquoi serait-elle venue sur Jotunheïm sinon ? Le révolutionnaire jura tout bas, en cherchant des yeux un moyen de détourner l’attention de la dame de fer. Rien, évidemment, il était dans la salle des enregistrements. Il fronça les sourcils. S’il agissait, cela donnerait l’alerte à coup sûr. S’il faisait quelque chose, il trahirait sa position et risquerait de gravement compromettre leur mission. Venir au secours de Ragnar serait pire que de ne rien faire. Et puis, il pouvait aussi faire confiance à Ragnar et accepter de ne pas contrôler ce pan de leur objectif. S’il attirait l’attention de Kenora et de … bon sang, c’était pas Kogaku ça ? Une Amirale en chef et un Commandant d’élite. Autant dire que les gros bras de la prison étaient dans le coin de Ragnar. Du moins, ils allaient dans sa direction … au pas. Raison de plus pour profiter de la diversion. S’il arrivait à extrader Jonas d’ici là …

Ainsi reprit-il son investigation, parcourant les écrans et cherchant une série un peu plus reculée. Une première fois, il ne trouva rien. Une seconde fois, chou blanc. La troisième ne fut pas la bonne. Bon sang, où qu’ils aient isolé Mandrake, les caméras n’y étaient pas reliées. Ce qui était une bonne et une mauvaise nouvelle à la fois. La bonne, c’était que ça lui laissait un peu plus de champ pour l’extrader. La mauvaise … c’était qu’il était soit bien caché … soit pas à Jotunheim. Rafaelo inspira profondément, étendit au loin son mantra. Le tracas se peignit sur ses traits, maquilla son front. S’il se référait aux codes des écrans, il avait là les différents quartiers … de la première section. Et merde. Mandrake devait probablement être dans une autre section. Comment trouver les autres pôles de sécurité, maintenant qu’il avait assommé les deux techniciens ? Il ne se passerait pas longtemps avant qu’on ne remarque leur petit somme. Ils ne comprendraient pas ce qui leur était arrivé, mais se réveilleraient d’ici quelques dizaines de minutes. L’assassin s’occupa donc d’ouvrir les tiroirs, de chercher un quelconque indice à même de l’aider à …

« Foutredieu, enfin quelque chose d’utile … »
murmura-t-il, en ouvrant un grand placard.

Il y avait là des liasses de papier, dont la majorité était gelée. Mais ce n’était pas ce qui l’avait fait pousser ce juron. Un plan était accroché là, tiré entre quatre épingles. Il était recouvert par une fine couche de glace, mais on y distinguait les circonvolutions de l’iceberg. Il étudia le plan, cibla rapidement les trois différents secteurs. Les centres de sécurité, l’enchevêtrement des couloirs. Il lui suffit de le parcourir des yeux une fois pour le retenir, chose qui faisait aussi partie de ses étranges dons. Une mémoire absolue, c’était … souvent utile. Et tout aussi souvent désagréable, que de se remémorer avec justesse la douleur d’une lame perforant son ventre, la mort des êtres proches … Il chassa le flash d’un geste sec de la tête et se rapprocha pour inspecter les diverses écritures rendues floues par la glace. Il nota un étrange quartier, situé au cœur de l’iceberg, portant une mention mystérieuse.

« Zéro kelvin. Ça devrait me dire quelque chose, mais … »
se chuchota Rafaelo.

Il fronça les sourcils et étudia le reste du plan puis referma les portes. Déjà, il sentait la température monter à cause des hommes et des machines utilisées. Il ne fut donc pas surpris de voir une goutte d’eau glisser sur le verre renforcé de la pièce. Il laissa échapper un sourire, puis s’avança vers la porte blindée. Il se transforma en un mince rayon de fumée et s’échappa de la pièce, esquivant de nouveau les caméras pour ne laisser aucune preuve de son passage. Il échappa aux rondes et reprit forme dans un recoin qu’il avait repéré un peu plus tôt. Il faisait toujours extrêmement froid ici, mais grâce à sa tenue lourde d’assassin il était légèrement épargné par la violence de la température.

Il était au moins sûr d’une chose, Jonas n’était pas dans le premier secteur. Du moins, pas à un endroit surveillé par une caméra. S’il n’était pas là, il devait être dans un des deux autres secteurs. Et celui portant le nom de 0 Kelvin intriguait fortement l’assassin. C’était … le zéro absolu, non ? Ou quelque chose du genre. Quelque chose qui … semblait tout à fait pertinent quand on recherchait l’un des hommes les plus primés du monde. Du moins, anciennement primés. Des bottes claquèrent sur le sol de glace, passant non loin de lui. Il se rabougrit dans sa cache de fortune et se transforma en fumée pour changer, tout en passant hors de vue des gardiens. Il se remémora le plan, choisit son tunnel et … réintégra le système de ventilation pour cheminer jusqu’à sa cible, espérant rester inaperçu jusque lors. S’il avait appris quelque chose au cours de ces années, c’était de se fier à son instinct. Les prisonniers qu’on recherchait étaient toujours enfermés dans des lieux aux noms pompeux.

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La garce. Elle me confirme que son empathie est plus performant que jamais. Force est de constater que ce bout de femme, aussi intransigeante soit-elle, n’a absolument pas volé son rang. Que dois-je faire ? Obéir comme tout le monde ou me tirer d’ici ? Quitte à être démasqué, autant faire gagner du temps à Rafaelo qui, à mon humble avis, est déjà bien loin d’ici. Je n’ai pas le haki le plus développé du monde, mais mon subconscient me dit de croire en l’assassin.

Et voilà que celui que j’ai connu à l’époque où il n’était qu’un lieutenant, nous ordonne de passer devant lui les uns après les autres, en retirant nos masques dans les plus brefs délais. Si l’on visualise l’espace : Yamamoto se tient à l’entrée de la salle ; l’amirale se trouve en-dehors de la salle, non loin de lui ; la machine est au centre. Le colonel d’élite semble tenir un calepin dans lequel est probablement noté les identités de chacun.

Dois-je tenter un coup de poker ? J’entends par là qu’il me semble assez petit son registre, ça tient normalement sur une plus grande feuille. Je pourrai tenter ce coup de bluff si, et seulement si, aucun autre gardien ou ingénieur ne fasse de réflexion. En même temps, faut imaginer cette prison comme une grande entreprise où tous les salariés ne se connaissent pas forcément, alors qui dirait quoi que ce soit ?

Je ne dois pas faire planter la mission. Si je me tire, tout le monde sera sur le quai vive, rendant la tâche de Rafaelo plus difficile. Je ne dois pas oublier que Kardelya doit également infiltrer la prison, et que tous les engrenages doivent s’assembler pour qu’elle puisse le faire sans problème. J’ai cependant assez d’expériences pour savoir que tout ne se passe pas sans problème. Au pire, si on me suspecte, je me rends en déclinant une fausse identité et un motif secondaire. J’aimerai éviter d’en arriver là.

Je retire mon masque et mes lunettes. On me regarde, on m’observe, mais j’ose espérer que c’est pour ma moustache plus qu’autre chose. Chacun passe à tour de rôle, décline son identité, c’est assez rapide. Un peu trop à mon goût d’ailleurs, c’est bon signe. En contrôlant ma respiration, en supprimant tout doute dans mon esprit, je me retrouve à cette rencontre effectuée il y a maintenant quelques années : Yamamoto.

J’écoute rapidement les deux personnes qui passent avant moi. Ils déclinent leur identité et le matricule. L’identité, pas de soucis, mais le matricule ? Je retiens les chiffres du dernier, que je modifierai ensuite.

« - Votre identité et votre matricule, s’il vous plaît. »
« - Lagertha Rosenberg. Matricule 0576-540. »
« - On ne se serait pas déjà vu ? »

Pas de panique. Une telle chose devait arriver, je l’ai su dès l’instant où je l’ai reconnu. De base, me reconnaître est quasiment impossible depuis mon opération, et ça l’est davantage depuis l’amusement de Reyson. Mon pouls ne s’accélère pas, je me permets même un petit sourire.

« Si une telle chose s’était produite, je n’aurai certainement pas oublié un jeune homme aussi séduisant. », dis-je d’une manière aguicheuse.

Je sens le terrible regard de l’amirale, non loin de Yamamoto, s’abattre sur moi. Elle a dévisagé absolument tout le monde depuis le début, pas de crainte. Le colonel d’élite m’autorise donc à franchir cette « douane » et je peux tranquillement me diriger vers cette machine. Je remets mon masque, mes lunettes, puis je mélange de nouveau au reste de la bande. Faisant mine d’identifier la machine, je me retire du champ de vision des deux officiers.

Derrière moi se trouve une petite bande, qui commence à émettre des hypothèses, de manière assez sérieuse. Et derrière eux se trouvent une bouche d’égout et l’une des bouches où le souffle glacial passait quand l’engin de mort fonctionnait encore. Comme un prédateur chassant une proie, je rode quelques instants autour d’eux avant de finalement agir. Par agissement, j’entends bien par là qu’il n’y a rien de physique, seulement une petite diversion.

« Dites, les gars, c’est normal la fumée qui s’échappe du mécanisme ?… »

Ils se focalisent tous sur la machine, scrutant attentivement le système. Je profite de ce moment pour me liquéfier et emprunter les égouts. C’est pas fameux, c’est pourtant tout ce que j’ai jusqu’à maintenant.

« De quelle fumée… Hein ? Mais où est-ce qu’il est passé ? », dit l’un des ingénieurs.

Les égouts ne sont pas larges comme ceux de Marie-Joie, je suis obligé de resté sous ma forme liquide pour m’y déplacer, ce qui est plutôt bon signe, car il sera difficile de m’y poursuivre. L’amirale et Yamamoto sont occupés à identifier tous les ingénieurs présents, j’ose espérer qu’ils n’ont pas remarqué mon petit manège. À présent, mon objectif est de retrouver les conduits d’aération, qui alimentent forcément toutes les cellules.

Il me faut un plan de la prison. Évidemment, impossible de savoir où est-ce que je peux trouver ça. J’ai toujours ma combinaison, je pourrai toujours me faire passer pour un nouveau et demander des indications aux gardiens. Là, encore, il va falloir user de stratégies et bien choisir les mots sans ne jamais mentionner Jonas. Bien trop suspect qu’un inconnu recherche l’homme le plus dangereux de la prison.

Va falloir que les autres, à l’extérieur, se décident à lancer l’assaut. Ça devient étouffant de se déplacer dans cette prison.

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Le fracas se fit entendre un peu partout dans la prison. Une cacophonie que Kenora finissait par connaître, depuis le temps. Un grondement sourd, comme des tambours mêlés à un orage dont le son du tonnerre ne faisait que grandir. Son pressentiment était fondé, quelque chose se passait dans cette prison, et le défaut du système de refroidissement en était le glas. Ils subissaient une attaque, quelque chose d’envergure. Mandrake, l’emprisonnement de l’armadienne Izya… tout faisait sens dans son esprit. Quelqu’un tentait surement de faire s’évader l’un, ou l’autre. Ou les deux ? Elle l’ignorait encore, mais essaierait de le déduire en chemin. Elle ignorait encore à qui elle avait affaire, mais elle avait un atout dans sa manche dont elle n’hésiterait pas à user jusqu’à l’os. Elle attrapa fermement le bras gauche de Yamamoto avant de le darder de son regard de glace.

- Kogaku, allez au front pour vous occuper de ces assaillants. Vous n’avez pas droit à l’erreur. Croyez moi je vous ferai regretter personnellement le G5 si vous essuyez un nouvel échec aujourd’hui.

- A…à vos ordres, madame.

- Attendez.

Passant la main dans son manteau, elle sortit deux petits bracelets de la poche intérieure avant d’en présenter un au commandant d’élite. Le second, elle le passa à son poignet droit avant de cliquer sur un petit bouton situé sur un boitier rond semblable à celui d’une montre. Un clapet coulissa pour laisser sortir une petite tête noire avec deux yeux scrutateurs. Rappuyant sur le bouton, la bestiole rentra à nouveau dans son cadran et laissa le clapet le recouvrir.

- Ces deux escargophones noirs sont jumeaux. Vous pourrez rester en contact avec moi où que vous soyez sur cette prison. Je vous ordonne de me renseigner sur tout ce que vous entreprenez et sur nos assaillants dehors. Et faites doubler la garde devant Mandrake et ce sac à main cracheur de feu.

- Bien madame. Vous...ne venez pas ?

- Les ennemis ne se trouvent pas uniquement à l’extérieur.

Kenora ne lui laissa pas le temps de répondre et lui ordonna de se mettre en route d’un simple revers de la main. Son empathie réagissait à nouveau, quelque chose était près d’elle, là quelque part… Les mécaniciens s’activaient dans le couloir, entrant et sortant de la salle des machines. Un, deux, trois….six, sept, huit…neuf, dix, onze...dix-huit, dix-neuf. Dix-neuf ? Non, c’était impossible, il y en avait un vingtième. Elle les avait compté lorsque le commandant les contrôlait, il y en avait bien vingt. Où était le vingtième ? Non. Serait-ce une des taupes qu’elle avait senti ? Un simple froussard parti se cacher ? Peut être le recroiserait-elle, son empathie refaisait des siennes. Elle percevait quelque chose de plus distinct, deux auras présentes non loin d’elle. Dans le mur ? Ou… ailleurs ? Elle se mit à courir dans les couloirs en direction des auras afin de les prendre en chasse.

- Je sais que vous êtes là. Vous pouvez continuer de vous cacher comme des rats dans des tuyaux ou descendre me voir. Dans les deux cas, vous n’apprécierez pas comment ça se terminera.

Tels des spectres, les auras semblait grouiller au dessus de sa tête. Elle les suivrait à la trace, même si elle devait forcer les murs, plafonds et sols de la prison, même si elle devait tuer tous les détenus.
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Je ne sais pas où je vais, ce n’est guère très productif. Cependant, alors que les températures avaient considérablement augmenté, je ressens une vague de froid à une centaine de mètres devant moi. Ma peau en tremble presque. Comme je l’imaginais, le système que nous venons de neutraliser est actif pour l’ensemble de la prison, mais il en reste au moins un autre destiné à d’autres fins. Pour une raison que j’ignore, peut-être que j’y perdrais un temps incroyable, mais c’est là-bas que je compte me diriger.

Et plus je m’approche, et plus, avec beaucoup de craintes, je pressens un scénario catastrophique. Plus je m’approche, plus je ressens des présences inquiétantes. Certaines me sont familières, d’autres pas du tout. Mes sens sont perturbés, bousculés, c’est la guerre avant la guerre. La dernière fois que j’ai ressenti, c’était probablement dans les égouts de Marie-Joie. Ce que je ressens, c’est la peur de mourir ici et maintenant. Si je ressens cette peur, c’est probablement que mes sens m’indiquent la présence d’une personne que je redoute : Kenora.

C’est la seule dont j’ai croisé le regard aujourd’hui et qui m’avait inspiré une telle chose. En face de moi, un petit amas de fumée qui semble rester figé : Rafaelo. Je suis bien content de le retrouver mais il semble concentré sur ce qu’il se passe devant lui. Une des sorties d’aération donne accès à une vue d’ensemble de la salle. Le spectacle est tout simplement… scandaleux. Des tubes détiennent des corps congelés, des laboratoires, par le biais des chercheurs, en récupèrent, probablement pour y effectuer des tests.

« Je sais que vous êtes là. Vous pouvez continuer de vous cacher comme des rats dans des tuyaux ou descendre me voir. Dans les deux cas, vous n’apprécierez pas comment ça se terminera. »

Cette voix me fige instantanément. Elle nous a repéré. Elle sait que nous sommes là, juste sous ses yeux, et elle pourrait probablement tout détruire à tout moment. Quoi que l’on fasse, cette femme nous suivra jusqu’à notre tombe où elle nous enterrera elle-même. Je remarque qu’elle est seule, présente, et ce, malgré les tirs à l’extérieur. Yamamoto et d’autres officiers sont probablement en train de gérer la chose.

Autre chose qui m’inquiète : j’aperçois Izya ici même, sous-entendu que Kardelya sera forcément amenée à arriver ici. Sauf qu’avec l’amirale présente, je déconseille fortement à ma coéquipière d’entrer ici. Je ne pensais pas que la dragonne aurait autant de valeurs à leurs yeux, au point d’être emmené ici et bien surveillée. Mandrake doit forcément être dans le coin. Ou alors, la solution serait encore d’effectuer une diversion.

Rafaelo localise Mandrake, Kardelya délivre Izya de ce fardeau, je tiens l’amirale le temps que les deux sauvetages s’effectuent. Je savais que ce jour arriverait et que cette mission nécessiterait un sacrifice. L’assassin et Mandrake sont tous deux plus importants que moi pour la cause, c’est à moi d’être sacrifié. Néanmoins, je tiens à être sûr que notre supérieur se trouve bien ici, que mon sacrifice ne soit pas vain.

Mais contrairement à la première fois, même si je sais que mon camarade révolutionnaire couvrira mes arrières, je tiens à me renseigner. Qui sait, avec son expérience des situations périlleuses, il a peut-être déjà pensé à un plan de sauvetage où tout le monde s’en sortirait. Bon, honnêtement, j’y crois moyennement. Nous ne vivons pas dans une utopie, nous ne sommes pas dans une de ces histoires où les héros gagnent toujours. Il n’y a méchant, ni gentil, chacun se bat pour sa survie. Je modélise ma tête pour m’adresser à Rafaelo. Imaginez un serpent avec ma tête modifiée par Reyson.

« À tout hasard, camarade, tu n’aurais pas un plan pour nous sortir de là ? », demandé-je avec un grand sourire.

La situation est alarmante. À l’extérieur, je ne me fais pas trop de soucis. Clotho et Reyson sont puissants, Aoi l’est certainement également étant donné sa réputation. C’est ici que la situation est dramatique, car l’amirale est probablement aussi puissante que nous l’imaginons, si ce n’est plus, et que le personnel de la prison regorge certainement de types terrifiants. Mais ce n’est certainement pas le moment de paniquer. Gardons notre calme et trouvons une solution pour nous sortir de ce guêpier.

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L’assassin sursauta lorsque la voix de Ragnar retentit derrière lui, alors qu’il venait à peine de reprendre forme dans un des couloirs menant au 0 kelvin. Il faillit tirer sa lame, mais se retint, ne montra pas qu’il avait été surpris. Il était tellement concentré sur son objectif qu’il avait presque occulté le reste. Il lui fit signe de le rejoindre à ses côtés, de se faire discret. Ainsi il avait réussi à échapper à Kenora, c’était plutôt bien joué. Il n’était pas facile de l’empêcher de vous attraper lorsqu’elle avait jeté ses griffes sur vous. Avec l’explosion qui avait retentit plus tôt et fait trembler les fondations mêmes de l’iceberg, il avait dû attendre son tour et se carapater, grâce à la diversion des autres équipes. L’attaque commençait enfin, ce qui rendrait leur travail bien plus facile. Les forces de la marine allaient se détacher dehors, Kenora allait …

« Nous sortir de … ? » commença l’assassin en fronçant les sourcils.

Un frisson glacé lui courut le long de l’échine. Son mantra hurla le danger au fond de son crâne, ses sens se mirent en alerte et une sombre fumée commençait à s’échapper de son œil gris. Il serra le poing, les rivets en métal cliquetèrent. Il … il ne lui avait pas échappé ! Elle venait vers eux. Rafaelo grogna de dépit et se releva. Il fusilla Ragnar du regard, il avait foncé droit sur lui, suivi de Kenora. C’était … c’était … bordel. Le révolutionnaire gonfla sa poitrine, inspira profondément. Il inspecta son homologue des pieds à la tête.

« Maintenant, elle doit savoir que nous sommes deux. » mumura-t-il, sans savoir qu’elle l’avait déjà deviné grâce à son mantra.

Il attrapa son mousquet, l’arma calmement puis le repassa à sa ceinture. Il fit de même avec le second, comme si le danger qui approchait ne l’atteignait pas. Comme s’il se préparait simplement à autre chose, imperturbable. L’assassin soupira.

« Il suffira donc de gonfler notre nombre. »
fit-il, parlant de la chose comme s’il s’agissait d’une évidence.

Il posa sa main sur l’épaule de Ragnar.

« Séparons-nous, je sais comment ouvrir les cellules de la première zone, en espérant que Romain Gasparov soit occupé ailleurs. Il y a un poste de sécurité en remontant les tuyaux jusqu’en haut. La première porte d’accès a une faille d’isolation : profites-en. Dans la seconde, il y a un trou par lequel tu pourras t’infiltrer. Tu y trouveras deux gardes inconscients, ainsi que les systèmes d’ouverture. Attention : l’endroit est surveillé et certainement piégé d’une quelconque manière … Ils ont fort à faire ailleurs, mais la prison est désormais en alerte face à une menace extérieure, ils doivent se douter de nos plans à présent. » proposa l’assassin, en lui indiquant le chemin de son autre main.

Il relâcha son étreinte, laissa son regard gris dans celui de Ragnar. Beaucoup de gens étaient ici car ils le méritaient, au fond. Mais penser qu’ils sortiraient d’ici grâce à l’émeute était futile. Un choix qui était étonnamment peu difficile à prendre, mieux valait mourir en cherchant sa liberté que d’attendre la mort enchaîné. Une décision qu’il prenait pour eux, à vrai dire, et dont le personnel de prison en profiterait pour administrer toute leur rancœur aux prisonniers.

« Ensuite, libère tous les prisonniers. Une émeute nous aidera. Beaucoup de gens vont mourir, espérons que le jeu en vaille la chandelle. Et, autre chose, Ragnar, ne te fais pas attraper. Kenora est … dangereuse. L’affronter dans un endroit aussi exigu est trop risqué, même pour nous. Elle n’est pas devenue Amirale en Chef pour rien. Nous verrons bien qui elle suivra … » conclut-il en recula d’un pas.

Il fit signe à Ragnar de s’en aller et se retourna. Il ne lui avait pas dit ce qu’il comptait faire, et c’était bien volontaire. Car s’il ne se trompait pas, ce serait quelque chose qui attirerait irrévocablement l’Amirale sur lui, quelque chose qui risquait de tout compliquer si ça se passait mal. Il soupira et se mit à courir silencieusement. Puis il fut rapidement une traînée de fumée qui se glissa dans le couloir dans la direction opposée que celle que Ragnar avait prise. Un léger pop se fit entendre lorsqu’il accéléra, gagnant en vitesse pour ne pas se laisser rattraper par Kenora : le temps leur était compté ! Il esquiva les gardes, se cacha hors de leur vue grâce à ses sens affutés par le mantra, semblant presque deviner là où ils allaient regarder. Mais tout le monde était en panique : la prison était attaquée après tout. Et pas de patrouilles, on ne les cherchait donc pas encore. S’il avait bien compris comment ça fonctionnait ici, dès l’instant où Ragnar ferait des siennes … ça finirait mal pour tout le monde. Il y avait dans cette prison plus de mille gardiens. Ils avaient, certes, détruit une partie du système, mais pas tout.

Alors il s’engouffra dans un autre conduit de ventilation. Si Kenora comprenait ce qu’il s’apprêtait à faire … Il devait atteindre le cœur de la prison, il devait atteindre le cœur du système. Il devait arriver là où il faisait le plus froid, là où le danger serait évidemment le plus présent. Ce n’était pas un hasard si le 0 kelvin se trouvait dans la zone centrale après tout, avec un nom aussi équivoque. L’assassin ne baissa pas de cadence, continuant à fuir l’arrivée de l’amirale. Il repéra des zones où la sécurité avait été renforcée et sourit intérieurement. Il passa non loin de là, non loin des laboratoires et finit par reprendre forme dans un couloir. Il avisa deux gardes qui gardaient une porte plus imposante que les autres. Ce n’étaient pas des singes, eux. On n’aurait jamais confié quelque chose d’aussi important à ces singes qui couraient dans les couloirs. Sur la porte étaient inscrites huit lettres. Blizzard.

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La masse informe qui venait de tomber dans le couloir reprenait peu à peu forme, ses traits devenant de plus en plus humains. Ses cheveux poivre et sel, son allure carrée et son odeur corporelle semblable à celle du tabac froid ne trompait personne. Il s’était entièrement reformé, mais Kenora n’avait pas besoin de réfléchir bien longtemps pour avoir de qui il s’agissait. Il n’y avait qu’un seul être capable de se métamorphoser en purée de pois, un homme que Kenora ne pouvait que trouver abject et indigne. En effet, ce pauvre hère portait l’étendard d’une cause qui la révulsait. Elle n’avait pas entendu parlé de lui depuis quelques temps, mais pourtant il se trouvait devant elle. Rafaelo Di Auditore, l’As du brouillard.

- Je ne sais pas vraiment ce à quoi vous vous attendiez. Fit-elle en lui tapotant l’épaule de la main gauche.

Surpris, Rafaelo se retourna avant d’être projeté en arrière. Il ne s’y attendait visiblement pas, l’amirale ayant imbibé son bras de la couleur de l’Armement, le révolutionnaire fit plusieurs roulés boulés sur le sol avant de heurter violemment un mur. Ne prenant même pas la peine de retirer sa cape doublée de fourrure, Kenora attrapa de la main droite la garde de son arme qu’elle avait toujours rengainée à la ceinture. Elle put remarquer la nouvelle surprise de l’As qui écarquilla de grands yeux hagards à la vue de l’arme que son ennemie venait de dégainer. C’était un espadon qu’elle tenait d’une seule main dont la lame faite de jade pur luisait d’une étrange lueur turquoise. Kenora avait confiance, elle la savait incassable et aussi brutale qu’hypnotisante.

L'arme de Kenora:

- Pauvre insecte.

- Pauvre grue… Fit-il en se relevant.

- Toi et ton ami espériez me berner avec une petite émeute pour me faire changer de cap ? Hm, te permettant ainsi de déchaîner le Blizzard dans les couloirs, réduisant à néant toute défense de notre part. Vous octroyant de ce fait à toi et tes nouveaux amis un joli chemin de neige garni de geôliers pétrifiés, moi y compris.

- Pff..

- Si quelqu’un doit servir de sacrifice ici c’est bien toi, Di Auditore. Je vais être bonne dame, et te laisser le choix. Mourir en martyre pour ta stupide Révolution, ou fuir comme un couard. Dans les deux cas, le dénouement sera pathétique.

Kenora se tenait comme un cerbère face à la porte du Système Blizzard, elle ne le laisserait pas passer et se tenait prête à le découper en rondelles s’il tentait de la contourner. Et si ce logia pensait pouvoir faire le malin face à cette épée, il se trompait lourdement. L'épée se mettait déjà à scintiller d'une inquiétante lueur, une énergie brillante qui s’apprêtait à partir vers Rafaelo. Si jamais la salve le touchait, il risquait de sérieusement déguster. Kenora espérait qu’il se mette à charger, elle pourrait ainsi faire d’une pierre deux coups en débarrassant le monde d’une vermine révolutionnaire et ruiner dans le même temps son plan de destruction rapide. Elle n’aurait plus qu’à se charger des armadiens qui tentaient une percée à l’extérieur ensuite. Peut être même qu’elle n’aurait pas à faire grand chose, ces idiots ne devraient pas donner bien de fil à retordre à Kogaku. Elle l’espérait, mais pour l’instant elle était prête à fendre l’air et à faire rouler une tête…
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La salve de jade percuta le couloir de glace et s’y enfonça, avant de rebondir et d’entamer l’ensemble de la structure. Elle éclata en morceaux et généra un brouillard blanc, composé des fragments qu’elle avait arraché avec une force inouïe. Les éclats retombèrent rapidement, révélant une silhouette se tenant à ras de terre, une main posée sur le sol et les deux jambes écartées. L’assassin se redressa d’un saut de main et s’appuya sur les décombres du mur pour se remettre d’aplomb, à légère distance de l’impact. Il posa sa main sur l’attache de sa cape et arracha cette dernière, ainsi que sa capuche, révélant une tenue chaude mais proche du corps. Elle tomba avec un son lourd, métallique. Le côté droit, où son bras était recouvert d’un gantelet de plaques, semblait renforcé. Il ne prit pas la peine de dégainer la rapière qui ceignait son côté. C’était inutile.

« Je me disais bien que tu ne tarderais pas à venir par ici … » ricana-t-il, bien qu’ayant effectivement été surpris par son arrivée si rapide.

Il avait pensé pouvoir atteindre le système avant de se faire alpaguer, mais la propension de Kenora pour préférer les gros gibiers avait au moins eu l’avantage de flatter son égo. Il avait misé sur le fait qu'elle préférerait lui donner la course à lui plutôt qu'à Ragnar, et se reposait donc sur ce dernier pour la suite de la mission. Il serra les dents, analysa le couloir étroit et agit. Il ne pouvait se permettre de lui laisser une seconde d’avance, de le devancer. Seulement, elle était venue le défier dans un territoire particulier. Des couloirs étroits, où elle maniait un espadon. Un meitou effroyable dont il connaissait simplement les légendes, mais la puissance de frappe de Kenora était telle qu’il ne pouvait se permettre d’être touché. Il tendit donc brusquement la main vers l’avant et un pylône de fumée s’écrasa en direction de Kenora, transformant le couloir en une gangue brumeuse opaque, un brin noirâtre. En moins d’une fraction de seconde, l’endroit entier fut recouvert d’un brouillard inoffensif, gênant pour la vue …

Puis soudain, il prit la densité de la poix et un vent violent l’anima, projetant une sorte de bourrasque vers l’avant. La zone s’avança et se transforma en un poing gigantesque qui vint se garnir de noir avant de ravager le couloir, emportant glace et débris avec. Le poing frappa puis s’écrasa contre le fond du couloir, contre la porte avant de voler en éclat pour engluer de nouveau la zone dans la fumée. Le poing dissipé, il n’y avait plus aucune trace de l’assassin dans le brouillard. Ne restait plus rien sur sa position, sinon cette désagréable sensation d’être observée. Il devait … gagner du temps. Plus Kenora restait ici, plus il offrait de possibilités à ses alliés de trouver une solution, de réussir la mission. On ne devenait jamais grand par des actes mesurés.

« Désagréable impression, n’est-ce pas, que de se sentir cernée ? » murmura une voix qui sembla venir de partout à la fois, comme si elle n’était pas réellement prononcée par l’assassin.

Soudain, quasiment au même instant, le brouillard se transforma en une nuée de pics acérés qui s’enfoncèrent dans la glace, y creusant de profonds sillons. Fragiles, ils se décomposèrent rapidement mais l’attaque avait eu l’audace de surprendre. Puis, avec la même vivacité, le brouillard reflua pour retomber à terre, révélant Rafaelo à l’autre bout du couloir, tout en nuance de gris. Il dégaina son arme, tira sa rapière ancestrale et elle se couvrit de noir. Empreinte du fluide combatif : elle n’était pas la seule à le manier, comme il en avait déjà fait preuve. La silhouette fit un mouvement de la lame et la fumée se souleva en une épaisse lame d’air qui frappa horizontalement le couloir, perdant en substance jusqu’à arriver à sa cible. Puis une autre … et une autre. Jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’une mince couche de fumée à terre.

L’objectif semblait limpide : forcer Kenora à rester en position, la forcer à rester au bout du couloir où il paraissait avoir pu esquiver aisément sa lame de jade. L’assassin avait même reculé de sa position initiale, son poing de fumée et ses pics n’ayant servi qu’à mettre de la distance. Dans ses nuances grisâtres, il exécuta une dernière lame, avant de tendre la main au-dessus de la fumée et de laisser sa main grise y déverser de nouveaux flots fumigènes. Tel une araignée qui étendait sa toile, son réseau fumeux était une onde par laquelle il percevait tout … et tout le monde. L’affronter dans un espace confiné lui permettait de limiter les zones à couvrir, certes, mais cela lui offrait aussi moins de points de retraite. Face à une amirale capable de fracasser des navires d’un revers du bras, cela pouvait paraître dérisoire. Son seul salut ? Espérer qu’elle fasse preuve de retenue pour ne pas trancher Jotunheim, et lui, en deux d’un seul coup.

Mais non, l’assassin avait toujours plusieurs As dans sa manche après tout. Et le jeu ne faisait que commencer …

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Kenora part dans l’autre sens, à savoir à la poursuite de Rafaelo. Je m’étais déplacé lentement pour m’assurer de la direction qu’elle prendrait. Honnêtement, je suis plus ou moins rassuré de son choix. Non pas que la mort m’effraye plus que ça, mais de nous deux, Rafaelo est le plus à même de tenir face à l’amirale en chef. Un battement d’aile lui suffirait pour m’abattre, et ça, je l’ai ressenti dès l’instant où nos regards se sont croisés. C’est ce que l’on appelle l’instinct de survie, non ?

Comme indiqué par mon camarade, je remonte les tuyaux pendant quelques temps, jusqu’à atteindre atteindre la fameuse faille d’isolation décrite juste avant. Je saisis cette occasion pour m’y infiltrer et, en continuant de remonter, je me retrouve face à une porte avec ce minuscule trou créé par l’assassin. Qu’il est brillant ! La révolution a mis la main sur un sacré type. Je me liquéfie en une coulée d’encre qui pénètre ce trou. On croirait voir une fuite.

Une fois de l’autre côté, je m’assure qu’il n’y ai personne de malveillant dans la salle, si ce n’est les deux types inconscients. D’ailleurs, parce que je ne veux pas m’encombrer avec ce genre de choses, je décide de les éliminer. Ils sont tous deux allongés sur le ventre, je les regarde une dernière dormir comme des nouveaux nés. Je sors une de mes dagues, je saisis la tête de l’un et passe lentement ma lame au niveau de sa gorge. J’effectue exactement la même chose pour le second.

C’est pas terrible comme méthode, je préfère éviter un réveil surprenant et me retrouver à faire de la garderie. Ils se vident tout doucement de leur sang, je vérifie qu’ils ne bougent pas quelques instants, puis je me retrouve en face de tous ces écrans. Évidemment, aucune trace de Rafaelo et d’ilya là-dessus. Yamamoto n’est plus dans la salle où se trouve le système de refroidissement, les ingénieux bossent toujours. Étonnamment, et plutôt heureusement, il n’y a pas tant de boutons que ça.

« T’en as quelques-uns qui n’ont pas l’air drôles quand même… J’ai bien peur que cet iceberg devienne rouge de sang. », dis-je en observant les différentes cellules.

En face de moi, une sorte de tableau de bord, avec un écran de contrôle où il y a des tas de carrés rouges. À la disposition de ces carrés, je comprends aisément qu’il s’agit des cellules du niveau 1. Plus bas, une sorte de joystick avec un bouton juste en-dessous. J’en déduis que je dois sélectionner les cellules et appuyer sur le bouton ensuite. Ça fait long de tous les sélectionner. Qu’est-ce que ça fait si j’appuie uniquement sur le bouton ?

« Biiiiiiip. »

Étrange. Je recommence une seconde fois.

« Biiiiiiip. »

Deux ouvertures s’allument. Il semblerait que deux clés doivent être entrées dedans pour autoriser l’accès aux commandes. Deux ouvertures, deux clés et… deux gardiens ? Un système de sécurité, donc. J’espère néanmoins ne pas avoir activité une quelconque alarme, mais a priori rien du tout. Je me retourne ainsi vers mes cadavres, le sourire en coin, pour commencer à fouiller leurs poches. Entre photos de familles, pages de magazine déconseillé à un certain âge, je finis par tomber sur un trousseau de clefs chez l’un comme chez l’autre.

« Voyons voir… »

Ça en fait des clefs. Mais en observant la forme de l’entrée où est sensée entrer la clef, je remarque que celle-ci est cylindrique, ce qui élimine toutes les clefs sauf une. J’en prends donc une dans chaque main que j’enfonce simultanément dans l’entrée. Ça clignote toujours au rouge, alors je les tourne et, miracle, un mécanisme s’enclenche, faisant passer le clignotement rouge à une lumière verte et permanente.

« Ma foi… »

J’appuie sur le bouton. Pendant quelques instants, aucun mouvement. Peut-être que le système met du temps à s’activer, qu’il se fait vieux, mais non. Tous les carrés rouges virent au verts, puis malheureusement, la sonnette d’alarme retentit. Je pensais avoir loupé quelque chose, mais là encore, je pense que l’alarme sonne quand toutes les cellules s’ouvrent. De toute manière, les prisonniers ont du sentir quelque chose avec toute cette agitation et la température qui augmente, alors ils se saisiront de cette occasion pour se tirer.

En parlant de se tirer, je vais bien évidemment en faire de même. Les gardiens vont vite réaliser qu’il y a un problème ici. Demi-tour. Je repasse par ce petit trou laissé par Rafaelo, franchis de nouveau la faille au niveau de la première, et enfin, je grimpe à toute vitesse jusqu’au conduit au-dessus de ma tête. Les premiers gardiens, probablement les plus proches, arrivent tout juste après. J’entends déjà des hurlements et tirs.

Sans perdre un seul instant, j’emprunte le chemin inverse et redescends dans les profondeurs de ce canal. Le froid se refait sentir, je suis dans la bonne direction. J’atteins la bouche d’aération qui me donne la visibilité sur l’ensemble du 0 calvin. J’observe les mouvements des gardiens, j’écoute ce qu’il se passe, je crois même reconnaître la voix d’Izya, encore en train de râler. Elle ne veut donc jamais la boucler. Content de savoir qu’elle se porte encore bien.

Après ces quelques observations, je me décompose en un tas de petits couleuvres qui circulent discrètement partout dans cette énorme salle d’expérience. Dès que je trouve avec l’un d’eux quelque chose qui ressemble à Mandrake, ou un Mandrake congelé, j’attaque le reste de l’opération. Tant qu’Izya continue de gueuler, on s’en tient au plan, à savoir l’arrivée de Kardelya. Je lui fais entièrement confiance là-dessus, elle doit être encore meilleure que lors de notre dernière rencontre.

« Hum ? »

Je m’arrête devant une cellule, moins bien éclairée que les autres, constituée de son propre mini-système de refroidissement. À l’intérieur, un type, maigre, grelottant sans cesse, la peau extrêmement pâle en raison de la température, menotté… Même son dernier repas est congelé. Des traces de coups d’une extrême violence, des dégâts irréparables, un homme complètement brisé. Alors que je me reconstitue totalement, que les couleuvres s’entassent les unes sur les autres, l’individu en question se retourne vers moi.

« Bordel de merde… Que les dieux soient témoins de ce misérable spectacle auquel j’assiste. »

Je reste figé face à la cellule.

« Jonas ?… »

Les yeux blancs, le regard vide, aucune expression n’émane de ce corps vivant qu’en apparence. Moi, qui pensais cet homme immortel, je me suis bel et bien trompé. Son coeur bat encore, je l’entends, mais c’est tout. Il est mort de l’intérieur, son âme a été absorbée par les geôliers de cette prison. Angelica Browneye a finalement balancé sa boss qu’elle aime plus que tout au monde, pourquoi Jonas ne succomberait pas non plus. La flamme qui rugissait en lui quand je l’ai rencontré à Kanokuni n’est plus.

C’est probablement la pire chose à laquelle j’ai assisté ces dernières années. Une icône est morte. Un symbole est mort. La révolution est en deuil. Mais tant que son coeur bat encore, notre devoir est de le sortir d’ici. Je ne sais pas s’il a parlé, bien que je connaisse déjà la réponse, sans quoi il serait déjà mort s’il avait tout balancé. Ou peut-être qu’il en dit un peu à chaque fois, sans trop en dire, juste pour être certain de vivre encore un peu dans l’espoir d’être libéré. Sauf que l’homme qui est en face de moi ne souhaite aucun espoir. Son seul et unique souhait est de quitter ce monde.



Dernière édition par Ragnar Etzmurt le Lun 3 Sep 2018 - 18:06, édité 2 fois
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Créer une nappe de brouillard afin empêcher Kenora d’y voir, la forcer à faire preuve de modération ? Pauvre naïf qu’il était. Demande-t-on à un lion de faire diète alors que les proies abondent dans sa savane ? Et à quelle fin exactement ? La brume enveloppait à nouveau l’amirale tel un voil opaque dans lequel elle ne voyait que volutes, courbes grises et traits. Son premier assaut ne l’avait pas découragé et l’As tourbillonnait à nouveau autour d’elle, d’abord comme un serpent avant de redevenir cet imposant nuage qu’il était auparavant. Qu’espérait-il ? Qu’elle reste éternellement ainsi sans réagir, à battre l’air de son espadon sans qu’il ne se passe véritablement rien ? Ou alors souhait-il l’induire en erreur… ?

- Si tu penses pouvoir me désorienter ou me faire ouvrir moi même la porte Blizzard avec un coup mal assuré, tu te trompes. J’ai entendu parler de toi, Di Auditore. On m’a raconté à quel point tu étais malin, intelligent et plein de ressources… Quelle déception c’est pour moi de découvrir que tu n’es rien de tout cela.

Rafaelo tenta une nouvelle fois d’attaquer Kenora en assénant de nouveaux coups d’estocs à l’aide de sa fine épée. La belle à la chevelure d’or arrivait à éviter élégamment ses estocs qui fusaient de toutes parts comme une pluie battante. Le révolutionnaire arriva néanmoins, avec un doublet de coups habiles, à défaire la cape de l’amirale et l’envoyer au loin. Une mèche blonde tomba également sur sa bottine gauche avant de glisser sur le carrelage recouvert de givre. Un clin d’oeil suffit à la demoiselle pour remarquer la bouclette glissant aussi doucement sur le seul que les courbes de fumerolles qui dansaient autour d’elle. Une mèche de cheveux, ça serait tout ce que Rafaelo pouvait espérer lui voler aujourd’hui. Fronçant le nez, Kenora serra les dents et sa poigne autour du manche de son épée de jade.

- La fumée, pour un être qui pense avoir l’esprit clair et libre, une ironie du destin.

Brandissant son espadon, la lame de l’épée se mettait à luire de plus en plus. Une lumière verte et plusieurs particules pailletés commencèrent à en parcourir la surface, brillant au travers du brouillard, arrivant même à en percer la couverture. Plusieurs vagues aux nuances irisées remontaient sur la pierre lunaire, se concentrant sur sa surface et en rehaussant l’éclat déjà si beau. Prompte, elle rabattit son arme horizontalement en direction de Rafaelo. Elle ne voulait pas faire partir la fumée, non, pas cette fois. Elle voulait le blesser. Une vague d’énergie éblouissante se libéra de la lame lunaire pour partir droit devant. Tout le brouillard situé face à elle s’estompa aussitôt. Rafaelo aurait été tranché en deux s’il avait pris l’attaque de plein fouet. Il retomba en arrière, reprenant forme humaine, le flanc gauche brûlé et entaillé. Un mince filet de sang commençait à couler sur sa jambe, tandis le fluide lumineux continua sa course en détruisant les murs des salles derrière lui.

- Si je dois réduire en cendres cette prison pour éliminer du monde les raclures que vous êtes, alors je le ferai. Tu seras le premier de ma liste, tes amis dehors seront les suivants.

-

- L’éclat de ma lame sera la seule lumière que tes yeux embrumés auront vu durant ta pitoyable existence !

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