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Règne du Prince

Rappel du premier message :



À l’aube de cette nouvelle journée, le vent se fit toujours autant glacial. La vie reprit plus ou moins son cours depuis la grande bataille opposant la flotte du Malvoulant. Red et sa flotte, accompagnés de Jeska, partirent pour régler certains préparatifs essentiels. Quant à Yukikuraï, il dut également s’en aller afin de mettre de l’ordre dans certaines affaires personnelles. Ragnar n’en demanda pas plus. Il faisait entièrement confiance à ses hommes, ils le lui rendaient plutôt bien. Mais ses hommes, justement, mourraient de froid. Entraînés à vivre dans des conditions difficiles, celles-ci devenaient bien trop pesantes.  

En effet, le lendemain de ce chaos, les prêtres décidèrent de passer à l’offensive en accusant cette coalition d’avoir attirée l’armée de l’empereur Teach. Les plus crédules semblaient y croire, tandis que les plus éclairés se remémoraient ces derniers mois de feu et de sang. Apache n’était pas venue pour la première et serait très certainement revenue d’autres fois encore, elle connaissait bien le chemin. Mais la Révolution, ou disons Ragnar, posait problème avec ces manières... brutales ? Il donnait un pouvoir au roi qu’il n’avait, d’après les lois de ce pays, pas acquis malgré les liens du sang avec le défunt couple royal.  

Depuis lors, l’armée révolutionnaire dut quitter le palais et avait un droit de séjour sur Granita, port principal où la température n’était pas la plus fraîche, mais pas la plus agréable non plus. Alors oui, les hommes râlaient, se disputaient, commençaient même à s’affamer. Les graisses maintenaient le corps à une température acceptable, mais il fallait en contrepartie alimenter ce corps. Ragnar, lui, dans sa tête, était jusqu’ici resté enfermé à méditer. Il ne sortait de sa jambe que de rares instants pour se dégourdir les jambes et vider sa vessie. Il ne répondait à aucune question, n’échangeait de mots avec personne. Enfermé dans sa tente, il méditait. Simplement.  

Kardelya et Suelto furent les plus bousculés. Alors que le commandant était en train de dépérir dans sa tente, la jeune Excuse devait gérer l’armée présente, calmer les ardeurs des uns, rassurer les craintes des autres... ce qui, quelque part, faisait partie de ses fonctions quand Ragnar n’était pas en mesure de les assurer. Cependant, il n’était ni mort, ni malade, ni atteint de démence, bien que l’on pût se réserver pour la dernière option. Un beau jour, quand la situation lui sembla insoutenable, Suelto Visconti prit son courage à deux mains et pénétra les loges de son chef sans avoir la permission.  

À l’intérieur, il tomba des nus. Ragnar était méconnaissable. L'odeur qu’il dégageait était immonde, mais son apparence tout autant épouvantable. Frêle, sale, le visage creusé et l’air mort. Pourtant, il pouvait palper cette aura qui se répandait autour de lui. C’était en raison de cette puissance contrôlée qu’il ne prit aucune pincette en s’adressant à l’Empereur révolutionnaire.  

- À quoi joues-tu, Ragnar ? Ton armée se meurt, exactement à ton image, mais tu restes ici les yeux fermés. Je te savais fêlé, tout en parvenant à te comprendre un tant soit peu, sauf que là...

- Ils arrivent, coupa sèchement l’Atout.  

- Hm ? De qui parles-tu ?  

- Des premiers soldats révolutionnaires assignés à résidence à Winter Island.  

Un silence peu cordial s’installa.  

- Tu ne comptes tout de même pas instaurer de force un QG révolutionnaire ? Et regarde-moi quand je te parle, s’agaça le bras gauche de Ragnar.  

Il ouvrit les yeux et sembla gêné par luminosité, comme s’il n’avait pas vu la lumière depuis des jours.

- Pardonne-moi, Suelto. J’ai tellement usé de mes sens que j’ai perdu l’habitude d’utiliser mes yeux. Je t’expliquerai tout plus tard. Il est temps de nous mettre en marche. Le prince nous attend.  

Il se leva avec difficulté, tapota l’épaule de son camarade et sortit de la tente. Suelto le suivit.  

- Avant ça, je crois qu’une toilette s’impose.  

 

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Le voyage avait été instructif. Malon et moi avons eu le temps de discuter. N’étant pas vraiment des bavards, on n’a pas discuté beaucoup, mais plutôt de choses qui nous tenaient à cœur. J’avais l’impression de mieux cerner le cornu, à présent. Sous ses airs bourrus et violents, se cachait en réalité quelqu’un de bourru et aux idées bien arrêtées, avec un penchant pour la violence. Comme quoi, il ne faut pas se fier aux apparences, enfin dans ce cas-ci, un peu quand même. Tout ça pour dire que quand il m’expose ses idées après notre première nuit dans la capitale, je ne suis pas trop surpris. J’avais déjà un peu réfléchi à ce que je pourrais lui dire.

« Tu sais Malon, pour moi les royautés sont un moindre mal comparé aux Dragons Célestes et aux GM qui leur mange dans la main. Les royaumes sont plus indépendants, dans la plupart des cas, ils prennent cœur de bien traiter leurs sujets. Puis, ils sont ensemble suffisamment importants pour avoir un poids de négociation contre notre véritable ennemi. Certains sont certainement plus proche d’être nos alliés que nos ennemis. Enfin, je pense. »

« Pour ce qui est de ce qu’on va faire ici, c’est une bonne question. Je ne suis pas vraiment porter sur la politique et l’art du compromis. J’ai passé plus de temps sur un champs de bataille qu’autour d’une table de négociation. Ne sachant pas ce que Ragnar compte vraiment faire, ma première idée est de ne pas le gêner. De ne pas lui nuire. Donc pas d’action directe… Si tu veux vraiment mon avis, le mieux est de montrer que l’immobilisme que les prêtres maintiennent ne sert personne à part eux. J’ai deux trois idées pour montrer que des avancées sont possibles. L’oursmouthon que tu as réussi à drogué sera au centre de tout cela. Tu as vu qu’il ne laisse personne indifférent. »

« Si tu veux prendre la température de la capitale de ton côté, fait donc. Plus on aura une vue claire de la situation, mieux on pourra s’adapter. Donc une paire d’yeux en plus sera utile. Essaie juste de ne pas faire de vagues. »


Allez c’est parti. Étape une attendre à là, limite en sirotant une bière ou deux. Enfin, pas tout de suite, car il est encore assez tôt. Vu la tête que les gens avaient fait en nous voyant passer, je sens que plein de petit curieux vont venir nous voir. Du coup, je n’ai même pas à bouger, les gens du coin vont venir d’eux-mêmes et je vais pouvoir discuter avec eux et me faire une idée de ce qu’ils pensent du prince, des prêtres et du changement. Tout ça sans me bouger et avec de la bière fraîche à proximité. J’aime mon plan.


Règne du Prince  - Page 3 229f206b0ad68563dc50c5d95741feb2Règne du Prince  - Page 3 Kuroko.no.Basuke.600.1903798 Règne du Prince  - Page 3 Steamp10
"C'est en forgeant que l'on devient forgeron, c'est en voyageant que l'on se forge un nom"
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De longues semaines passèrent, peut-être des mois. Qu’est-ce que cela pouvait bien lui faire ? Si certains s’ennuyaient, Ragnar, lui, s’épanouissaient pleinement dans ce terrain hostile, glacial et peu accueillant. Le retour à l’état sauvage. Survivre à tout prix. Mais sa présence n’avait pas pour but de prendre du plaisir ou de passer du bon temps. Durant cette longue période de campagne dans tout le royaume, les révolutionnaires avaient travaillé durement. De la simple séduction à la construction d’une route et de bâtisses robustes, les hommes de Mandrake n’avaient pas chaumé.

Tels des marcheurs en plein pèlerinage, Ragnar et sa petite troupe, composée de révolutionnaires et de villageois, continuèrent leur avancée en direction de la capitale. Elle était visible. Ils n’étaient plus très loin. Étonnamment, personne ne se plaignait. Les villageois étaient heureux d’emprunter cette route pour la première fois et les révolutionnaires s’habituaient aux conditions locales. Sur le chemin, le cortège croisa de nombreux camps et cabanes, représentant des gardes de la Révolution pour assurer la sécurité des voyageurs, mais aussi pour leur venir en aide si besoin.

L’Atout ne s’en rendit pas compte immédiatement, mais le nombre de suiveurs avait considérablement augmenté. Il ne s’y attendait absolument pas et cela le convainquait de continuer. Ce soutien ne pourra qu’être un avantage. Yumi, exténué par le chantier avait malgré tout rejoint le cortège. Il aura un rôle ô combien essentiel dans la capitale. Ragnar n’aimait pas se servir des autres comme des pions, mais on ne lui laissait guère le choix. Yumi était le pion idéal pour réveiller d’autres pions. C’était un précieux atout et bien la raison pour laquelle l’Empereur lui confia son meitou depuis tout ce temps.

Ils approchèrent ainsi des fortifications, encore largement détruites par la précédente bataille, où des gardes les arrêtèrent. De pauvres villageois et quelques révolutionnaires. Manifestement, les habitants de Winter Island, mais les révolutionnaires n’avaient guère le droit de passer. Mais le seul révolutionnaire connu n’était autre que Ragnar lui-même, alors tous les autres entrèrent. Un utilisateur du Sumi Sumi pouvait à peu près faire ce qu’il voulait en matière d’infiltration. Quand la foule passa devant l’Atout, ce dernier se liquéfia et se dissimula dans divers vêtements. Les gardes se retrouvèrent penauds quand ils s’aperçurent qu’il ne restait plus personne.

Les habitants de la capitale commencèrent à lancer des regards curieux en direction du cortège. Contrairement aux autres grands royaumes, la capitale de Winter Island n’était pas des plus luxueuses et les habitants pas réellement de grands bourgeois. Certains d’entre eux reconnurent dans la grande assemblée des membres de leur famille. Yumi, ivre de joie, bien que tout simplement ivre, saisit l’occasion d’en faire des caisses. Il joua sur la politique des prêtres qui a durant tant d’années séparée des familles. Ils continuèrent d’avancer jusqu’à l’entrée du palais, fermée et tenue par davantage de soldats de l’armée royale.

« Vous n’avez pas le droit ici, Ragnar, dit respectueusement le chef de cette unité. »

Ragnar ne put s’empêcher de sourire nerveusement.

« C’est donc ainsi, à Winter Island, que l’on remercie ses héros ? Vous ne m’aviez pas dit ça, fit-il en se retournant vers ses nouveaux alliés, qui huèrent les soldats.
- N’insistez pas, s’il vous plaît, la situation est déjà suffisamment gênante comme ça.
- Gênante pour qui ?! C’est ainsi que vos défunts souverains ont accueillis l’Empereur d’Ivoire ? Ils doivent se retourner dans leur tombe ! Vous obéissez à des vieillards formés à vénérer un dieu et rien d’autre. On leur a servi le pouvoir sur un plateau et ne savent pas quoi en faire. Comment auriez-vous fait sans notre aide ? Votre armée n’est pas structurée, vos soldats pas entraînés, ce royaume tombe en ruines ! »

Le soldat baissa la tête, comme tous les autres, tandis que le cortège donnait toujours plus de la voix. Ragnar ne voulait pas les embarrasser davantage.

« Maintenant, laissez-moi passer, fit-il avec une voix glaciale teintée d’un léger fluide royal. »

Le chef de groupe céda docilement et laissa passer le révolutionnaire avant de refermer l’accès. Yumi continua son rôle de chauffeur de stade et, bientôt, l’ensemble du palais était encerclé d’une foule enragée, hurlante et déterminée à aller au bout de ce cycle infernal.

***


À l’intérieur du palais.


La voix de la foule à l’extérieur se faisait entendre à l’intérieur. Le palais était dans tous les sens du terme froid. La chaleur fut l’accueil du prince qui s’empressa de rejoindre son ami révolutionnaire.

«  Ragnar ! Je ne pensais plus te revoir après tous ces bouleversements.
- Une promesse est une promesse, Prince Snjor. En tant que révolutionnaire, je pense mon temps à avancer en évitant toutes sortes de choses, alors cela fait partie de mon quotidien.
- Tu n’as pas usurpé ta réputation. Parait-il que tu es capable de t’infiltrer, même à Marie-Joie… C’est d’ailleurs pour cela qu’ils ont renforcé leur sécurité. J’en sais beaucoup parce qu’ils en ont parlé lors de la dernière Rêverie. »

Intéressant, pensa l’Atout. Une belle occasion de recommencer un nouveau challenge.

« Quel est ce vacarme dehors ? Reprit le prince.
- Des partisans qui soutiennent ta cause. Nous ferions mieux de nous dépêcher si l’on veut éviter une guerre civile.
- Paraît-il aussi, qu’avec toi, la fin justifie les moyens, fit le Baltazarh d’un regard suspicieux.
- Allons, allons… Cesse donc tes insinuations douteuses et dépêchons-nous, rétorqua l’Atout d’un geste détendu de la main, comme pour balayer ces accusations. »
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Les dernières semaines furent très longues et c'est compréhensible au final. Je ne suis pas habituée à ce que les choses aillent aussi lentement. Même à Parisse, l'opération finale n'aura duré qu'une semaine à peine, pour un meilleur résultat qu'ici en plusieurs semaines.
J'ai l'impression que l'on fait sur surplace, à cause des doyens, à cause de ce conseil pourri par des traditions trop anciennes qui bloque tout le pays et je ne sais même pas si le fait de suivre leurs règles va aider, uniquement par notre statut d'étranger.
Peut-être aussi ont-ils peur de la menace que représente Teach? Après tout, nous n'avons fait qu'échouer une de ses flottes d'attaque; ce n'est pas l'Empereur lui-même qui a échoué et le niveau au-dessus aurait été sa mort.

Mais bon, je suis un peu mauvaise langue quand-même: les choses ont pas mal bougé durant tout ce temps.
Petit à petit, Ragnar montre son rôle de phare, son talent pour réunir les autres à sa cause, ce pourquoi je suis dans son ombre depuis aussi longtemps.
Les locaux adhèrent de plus en plus à notre mouvement, notre simple présence. Je vois même quelques réticents d'avant, lors de visites antérieures à quelques jours, changer d'avis et revenir à nous, au siège de la Guerre.
La route vers la capitale voit notre foule grandir peu à peu, et je soupçonne Ragnar de préparer un plan de secours, une révolte populaire, au cas où les négociations finales échoueraient. Ce serait un peu le double tranchant d'une foule semblant en liesse, suivant leur sauveur, mais avec le temps, j'ai commencé à bien comprendre la psychologie des foules et de leurs mouvements, surtout de la manière dont un comportement en leur sein peut vite agir comme une contagion et gagner la foule entière en peu de temps.
J'espère cependant que l'on n'aura pas à utiliser la population de Winter Island contre leurs élites bornées.

Cependant, la situation évolue rapidement sur la capitale, avec la garde nous bloquant purement et simplement le passage. C'est pas bon ça: avec cette fameuse "contagion de foule", la tension commençant bien vite à monter autour des soldats pourrait galvaniser les badauds dans le mauvais sens du terme.
Cependant, Ragnar désamorce et force le passage bien vite, avec l'aide de son Haki royal, me faisant soupirer doucement.
J'ai eu un bref aperçu des gardes du palais, lorsque la porte s'était ouverte, pour laisser passer Ragnar, je pourrai m'en servir pour infiltrer le bâtiment et rejoindre mon capitaine...
Mais non, la situation est trop tendue. S'ils s'aperçoivent qu'un intrus est présent, ils vont se braquer d'avantage encore, surtout une femme, machos comme ils sont...

Je secoue la tête en grommelant, avant de m'approcher de Yumi, l'homme de confiance de Ragnar. Je ne peux rien faire pour l'instant, simplement attendre et déployer mon champ éolien autour de nous, pour intervenir rapidement, au cas où la situation déraperait.
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Grande salle de concertation du palais royal. Une grande table de glace se trouvait en son centre, des chaises avec de hauts dossiers, elles aussi glacées, faisaient le tour de cette table. Le Prince Snjor était déjà installé. Les prêtres arrivèrent quelques minutes plus tard, manifestement agacés et irrités par la situation à l’extérieur. Ils se plaignirent de ne plus s’entendre, ignorant complètement la présence de leur souverain. Ragnar, jusqu’ici translucide, se matérialisa aux côtés de Snjor. Les vieux hommes ne purent l’ignorer. Alors que l’un d’entre eux s’apprêtait à avertir les gardes, le révolutionnaire se saisit d’une dague qu’il balança vivement. Celle-ci se logea dans la manche du prête et s’enfonça contre la main, l’empêchant ainsi de partir.

« Ne faites rien de stupide, vieil homme. Vos soldats ont assez à gérer avec un royaume au bord d’une guerre civile. »

Il se rassit. Le véritable prince avait maintenant la parole.

« Bien. Merci Ragnar pour ce retour au calme, fit le Balthazar en introduction. À présent, commençons, messieurs. La raison de votre présence ici a pour but d’apaiser les tensions entre nous.
- De quelle tension parles-tu, Snjor ?
- Ce sera Prince Snjor pour toi, prêtre, rétorqua sèchement le souverain. »

Pour la première fois, Balthazar leur opposa une résistance. Pour la première fois, il adopta une attitude dominante et le vieil homme qui l’apostropha en fut décontenancé.

« Je mets un terme à mes voyages politiques à l’autre bout du monde. D’autres personnes, toutes aussi compétences que moi, le feront tout aussi bien. Je me déplacerai uniquement si c’est indispensable. Je mets également fin à votre règne qui a soumis notre royaume aux pirates. Du temps du roi et de la reine, jamais une telle chose ne se serait produite. Pourtant, je sais que vous aimez Winter Island au moins autant que moi. C’est malheureuse votre mise en œuvre qui est mauvaise, qui manque de modernité et d’écoute. »

Ragnar resta muet, les bras croisés, écoutant passivement la conversation. Cette posture effrayait les prêtres qui savaient pertinemment qu’il était prêt à sortir les griffes au moindre problème.

« Balt… Prince, vous faîtes une grossière erreur.
- Non. Mon erreur fut celle de vous laisser diriger d’une main faiblarde ce merveilleux royaume. Mes parents ont confié une trop lourde responsabilité à des hommes de dieux. Ils vous ont dit de m’élever, de m’éduquer, de m’enseigner la politique, et vous l’avez vaillamment fait. Votre erreur aura été de m’exclure de tous vos plans, de me considérer comme une plaie plutôt que comme un allié.
- C’était uniquement dans le but de te préserver !
- Mais oui, nous n’avions pas l’intention de te mettre de côté ! »

Pendant que chacun défendait sa paroisse, Snjor et Ragnar écoutèrent sans mort dire, se lançant de brefs regards face à cette scène des plus grotesques.

« Il suffit, dit le prince. Regardez-vous, à défendre votre place à tout prix, comme le feraient des hyènes. Prêtres, vous ? Reprenez-vous, bon dieu ! À partir de ce jour, je mets fin à cette règle stupide de n’admettre comme roi que ceux détenant au moins une des deux facultés de mes défunts parents. La Reine Elize en personne viendra appuyer cela s’il le faut.
- NON ! Cela veut dire que…
- Oui, à compter de ce jour, dès lors que je quitterai cette salle, je serai le nouveau roi de Winter Island. 
- Pauvre fou ! Où te crois-tu, hurla le doyen se redressant. »

L’Empereur le pointa alors du doigt.

« Et vous, que croyez-vous donc faire, honorable prêtre? Asseyez-vous, je vous prie, conclut-il d'un ton calme mais froid. »

Balthazar opina du chef et reprit.

« Tu tombes bien Ragnar, comme souvent ces derniers temps, reprit le prince.
- C’est mon rôle, Prince, toujours être là où le besoin se fait sentir.
- Je voulais te formuler, devant ces messieurs, mes plus sincères excuses pour vous avoir délogé de la capitale malgré votre soutien exceptionnel, sans lequel nous serions morts ou condamnés à être les jouets d’un infâme pirate. »

Il se tourna vers les ces adversaires du jour.

« En plus d’avoir été extrêmement impoli, vous avez commis une erreur stratégique, messieurs. Envoyer les révolutionnaires en pèlerinage n’a fait qu’augmenter leur popularité dans tout le royaume, au-delà des murs de ce palais, vous vous souvenez des autres communautés ? Ainsi, je vous informe que la royaume de Winter Island sera affilié à l’Armée Révolutionnaire. Nous ne cacherons pas notre appartenance à cette cause et lutterons publiquement, de manière pacifique, contre le Gouvernement Mondial. »

Certains manquèrent de s’évanouir.

« C’est un cauchemar… Ils vont envoyer un buster call, rayer définitivement cette île de la carte. »

Cette fois-ci, Ragnar se redressa calmement pour prendre la parole.

« La publication ne se fera pas de suite, commença le révolutionnaire. Il faut consolider notre armée au sein de Winter Island, préparer les défenses et autres soucis logistiques. Par ailleurs, Winter Island ne sera pas le seul royaume à déclarer son appartenance à l’Armée Révolutionnaire, d’autres partenaires le feront. Enverront-ils des buster call dans les quatre coins du monde ? J’en doute. Auquel cas, nous aurons aussi du répondant. »

Le Prince se leva vivement et fixa intensément les prêtres qu’il connaissait depuis sa plus tendre enfance.

« Serviteurs de Dieu et défenseurs du trésor des défunts souverains, allez-vous me suivre et m’épauler, moi, digne héritier de ce trône de glace ? »
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D’abord se furent surtout des enfants qui vinrent voir la bête. Les enfants, c’était facile à contenter. Il suffisait de leur montrer l’ours, de leur raconter comment je l’avais capturé et des étoiles brillaient dans leurs yeux. Puis vinrent les mamans, avec je n’essayai même pas de discuter vu comment elles me foudroyaient du regard.

Puis vinrent divers types de curieux, les amateurs de sensation fortes, ceux à la recherche des dernières rumeurs, puis juste des gens curieux. Discutez d’abord de l’ours, puis si les gens étaient réceptifs, de leur sentiment par rapport à leur ile. Ensuite évoquer nos projets et recueillir leurs avis, le tout avec une bière. Je n’avais jamais fait de récolte d’information aussi agréable. Enfin, je commençais quand même toujours dans un bar. Au final, ce fut surtout avec l’aubergiste qui nous hébergeait que j’échangeai le plus.

***

« C’est un cauchemar… Ils vont envoyer un buster call, rayer définitivement cette île de la carte. »

Je faillis sortir de l’ombre à ce moment, mais Ragnar avait parfaitement la situation en main. Du coup j’attendis de pouvoir être d’une quelconque utilité, pour me montrer.

« Serviteurs de Dieu et défenseurs du trésor des défunts souverains, allez-vous me suivre et m’épauler, moi, digne héritier de ce trône de glace ?
- Oui, mais Prince le peuple ne vous suivra pas. Le peuple ne veut pas des changements, il est conservateur ! »

Je sortis de l’ombre des colonnades qui bordaient la grande salle.

« Je pense que vous avez tord et bien plus que vous ne le pensez.
- Que faites-vous là ? Qui êtes-vous ? Ga…
- Non, non pas de garde pour mon bon Yukikurai. Je suis ravi qu’ait choisi de participer à ces négociations-ci.
- Merci Ragnar. J’ai réuni assez d’information pour être utile.
- Mais, mais comment êtes-vous rentrez ?
- Huhu ! Bonne question monsieur le prêtre. Vous connaissez les cuisines ? Et bien, le petit Tim est fan de mon Oursmouthon. Il m’a gentiment ouvert la porte de service et me voilà. Vous négligez trop le peuple.
- Comment osez-vous ?
- Ben, vous ne faites gardez que l’entrée principal pour commencer. Vous ne semblez pas vous souciez que la famine manque parfois de touchez certains villages. Les villages veulent du changement.
- Peut-être, mais l’ile n’est pas facile à vivre. Puis nous faisons tout pour satisfaire ceux de la capitale. En cas de problème, ils n’ont qu’à venir.
- Avez-vous des preuves ? Tout ça n’est que votre parole.
- Je savais que vous diriez ça, c’est pour ça que je suis venu avec mon tout nouvel ami Bear Yve.



- Mon seigneur Prince Snjor, vos saintetés, désolé d’intervenir sans avoir été invité, mais Yukikurai à insister pour que je vienne vous parlez.
- Parle donc.
- Merci, mon Prince. Même dans la capitale nous aspirons au changement. Au moins leur appui pour une route sûr entre la capitale et les six principaux villages. Savez-vous à quel point c’est compliqué pour aller jusqu’au port ou pour se procurer des ressources extérieures à l’ile. Sans vous manquez de respect, mais vos caravanes ne sont pas l’apanage du peuple.
- Vous voulez domptez l’ile ? Reniez nos valeurs ?
- Surement pas. Comme le dicte nos coutumes, la terre de Winter Isalnd n’appartient qu’à celui qui sait la garder. La nature aura toujours le dernier mot ici. C’est pour cela que vous ne pourrez rien faire contre le relais qu’ils sont en train de construire. Seul l’ile à le droit de reprendre le terrain emprunté. Voyez, nous sommes attachés à nos coutumes, mais un peu d’aide et de changement seraient appréciée.
- Voyez, comme ce brave Bear le dit, je ne veux pas plus que le peuple renier notre culture, juste évoluer avec le monde qui nous entoure.
- Mais la révolution est un risque pour not… votre, le peuple.
- Là-dessus, laissez-moi vous corriger. La glace s’étend si loin de vos côtes que je ne connais pas de canon capable de les menacer directement. »


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"C'est en forgeant que l'on devient forgeron, c'est en voyageant que l'on se forge un nom"
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- Déambulant dans les rues de la ville, Malon est attiré par la foule qui se masse sur une gigantesque place devant le palais. Il y a de tout dans cette foule: civiles, clercs, soldats et surtout les révolutionnaires de Ragnar. Il doit se tramer quelque chose. Il rejoint les membres de l'armée révolutionnaires.


- Que se passe-t-il camarade?


- Camarade! Ragnar est dans le palais avec le prince et le haut clergé. On ne sait pas ce qui se dit.


Tout se passe maintenant. Tout repose sur Ragnar et ses officiers. Tout? Peut être pas... Il contemple la cathédrale devant le palais. C'est un fort symbole de pouvoir. Ce serait dommage qu'il y arrive quelque chose...
Dans la foule il reconnaît un visage familier. Cette femme, il l'a déjà vu aux côtés de Ragnar. Quelle est son nom? Ah oui. Il s'approche d'elle et lui pose la main sur l'épaule.


- Kardelya. l'interpelle Malon.


La jeune femme repousse sa main et lui répond:


- Tiens Malon! Toi aussi tu restes en dehors des vas et viens diplomatiques?


- Je te pensais avec Ragnar.


- Je n'ai rien à faire dans le palais.


- Alors tu pourrais peut-être m'aider.


- Je t'écoute, j'avais aussi quelque chose en tête!


Le zaunien et la jeune femme sont sortis de la foule pour discuter dans une ruelle sombre ou s'entassent des déchets. Malon explique à sa camarade qu'il a l'intention de brûler la cathédrale. Il connaît quelques uns des soldats de Ragnar qui viennent de la même île que lui, ces derniers pourraient l'aider. Les gens superstitieux d'ici interprèteraient cela comme un signe que le clergé est sur sa fin. Les incendiaires pénètreraient par une porte derrière le bâtiment, captureraient le prêtre et s'attaqueraient aux poutres qui soutiennent le bâtiment.
Le problème serait que le feu se propage dans toute la ville. Kardelya accepte de se charger de cette partie de ce problème. Les deux camarades récupèrent à droite à gauche dans l'armée une dizaine de soldats volontaires et de confiance. Malon réussit à récupérer des torches et de quoi les allumer. Ils réussissent également à prendre de l'huile dans les stocks de l'armée révolutionnaire.

*****

Ils contournent la place et arrivent derrière l'immense bâtisse. Elle était magnifique, le toit était recouverte d'une d'énorme couche de neige. Un des soldats repère une porte en bois, en bas d'un petit escalier. Elle n'était pas condamnée, mais visiblement non utilisée depuis longtemps. Le petit groupe défonce la porte facilement, et pénètre à l'intérieur. Le lieu était poussiéreux et sombre. Malon allume sa torche.



-Par là! Un escalier. Faites attention. Il faudra neutraliser les gens à l'intérieur.



Il se tourne vers Kardelya avec un sourire dégoûtant.


- A toi l'honneur...
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C'est... particulier de rester sur place à ne rien faire de particulier. Je devrai pourtant avoir l'habitude, depuis le temps, de justement prendre ce dernier, lors de longues opérations d'infiltration, où je dois endosser un rôle, me faufiler dans diverses sphères d'influence, pour glaner des informations à gauche à droite. Cependant, le rythme est bien plus lent sur Winter Island et rien qu'en comparant avec Parisse, ce n'était pas la même durée, pour les mêmes résultats.

Alors que j'observe la foule et les environs avec mon Haki perceptif, je vois du coin l'aura de Malon se rapprocher de moi, avant même que sa main ne touche mon épaule et je le repousse doucement, tout en tournant la tête vers lui. Mine de rien, ce genre de contacts physiques, j'ai du mal à les gérer et je préfère donc par défaut les éviter, sauf peut-être pour Ragnar et encore.

- Que se passe-t-il?

Erf, dans un sens, ses premières phrases ont du sens: même si je me sens de trop auprès de Ragnar, je devrai peut-être d'avantage considérer le fait que je reste son Excuse, celle qui devra, dans le pire des cas, endosser son rôle de Siège de la Guerre... mais non, je vois d'avantage dans mon évitement du palais que cette hiérarchie: le salut de l'île.

- Non, avec leur conne... enfin leur "tradition" concernant leur rapport aux femmes, j'ai peur que ma présence interfère trop. Déjà que ce conseil des sages est sacrément borné, on va éviter de rajouter un malus supplémentaire à Ragnar.

Cependant, la proposition de Malon attire mon attention. Même s'il fait une allergie au savon et a parfois de drôles d'expressions, il a des idées vraiment intéressantes et je pouffe bien vite de rire:

- Je comprends chaque jour d'avantage pourquoi Ragnar t'a embarqué avec nous. C'est une excellente idée: nous fournir un avantage supplémentaire dans les négociations. Ça nous a bien servi sur Parisse, donc on peut bien repartir là-dessus.
Et s'ils sont vraiment superstitieux, on va tâcher de mettre d'avantage de mise en scène, parce que tu m'as donné quelques idées à l'instant.


Clairement, un incendie en plein milieu d'un village, surtout avec un tel attroupement à proximité, c'est risqué, mais si je peux contrôler ce brasier et offrir en prime un spectacle littéralement divin aux badauds, on fera d'une pierre trois coups au-moins.

Nous nous faufilons à l'arrière de l'église, quasi-déserte, tout le monde étant amassé près du palais, pour la finalité des pourparlers.
Je laisse les soldats s'occuper des gardes, donnant quelques indications avec mon Haki perceptif et parfois, c'est moi qui doit intervenir et neutraliser un garde avec une balle d'air comprimé entre les deux yeux, plus comme un boulet d'air pour assommer qu'une balle pour tuer. D'avantage de morts ne me semble guère utile sur l'instant.
Une partie des révolutionnaires embarque les gardes à l'extérieur et Malon commence avec d'autres soldats à enflammer l'église, s'attaquant aux poutres.
Pour ma part, je commence de suite à accumuler de l'air chaud par-ci par-là, dans des petites balles d'air. Cependant, j'ai aussi un appel à passer à Skela, ma navigatrice, parce que j'ai besoin de vérifier quelque chose:

- Skela? Je t'expliquerai plus tard, mais j'ai besoin de savoir rapidement où se trouve le soleil actuellement? Il y a trop de nuages et je ne le vois pas du tout. J'en ai besoin pour éclairer le palais.

- Euh... d'accord! Donc il devrait être... à l'Est, vers 30 degrés.

- Bien compris, merci.

Je raccroche après cette simple mais très utile réponse de ma navigatrice Tontatta et je passe à la suite du plan.
Après avoir aidé à stopper des incendies comme à Parisse, j'ai appris petit à petit la mécaniques des feux, surtout dans les bâtiments, avec les "appels d'air", comme lorsque l'on ouvre une porte derrière laquelle se trouve une pièce fermée embrasée. Je comprenais facilement comment étouffer le feu en le privant d'air et je peux donc aisément déduire que lui en rajouter servira à le raviver.
Ici, je laisse l'incendie gagner en puissance peu à peu, tout en faisant des réserves d'air à coté, pour gonfler les flammes d'un coin à l'autre du bâtiments. Surtout, je fais en sorte que ces "pulsations de flammes" éventrent presque le bâtiment, explosant soudainement des fenêtres. Après avoir contenu les flammes du mieux que je pouvais, je ravive le brasier par à-coups, explosant la façade d'un coté, un vitrail de l'autre, alimentant le feu pour en faire un incendie bien plus virulent que la normale. Cependant, je dois garder à l'esprit que je ne fais qu'alimenter les flammes avec de l'air, pas directement avec du feu: je dois gérer les quantités de flammes déjà existantes et éviter de les étouffer proche du foyer de départ.

Mais après que l'église soit déjà bien amochée, je me décide à finir le spectacle, surtout en voyant des téméraires se rapprocher de l'église, pour essayer de la sauver, sans doute.
Alors que j'utilisai de l'air à gauche à droite, j'avais conservé une grosse balle d'air chaud au centre de l'église, au niveau du sol et je la projette soudainement dans le toit s'enflammant peu à peu. Ce dernier vole en éclats dans un grand fracas et la foule se recule soudainement en hurlant. Mais aucun projectile ne tombe sur eux, alors que j'avais englobé cette balle d'air d'une puissante tornade, emmenant un mélange de débris enflammés, de braises et de verre coloré que j'avais accumulé un peu partout dans le chaos ambiant, pour faire un festival visuel.
Dans un grand souffle teinté de flammes et de scintillements coloré, j'envoie la trombe au ciel, transperçant les nuages sous un certain angle. Je le fais se déplacer un peu sur les cotés, pour ouvrir d'avantage le ciel, dégageant le soleil qui darde un grand rayon qui atterrit en plein sur le palais.
Le bâtiment royal se fait éclairer de mille feux, alors que j'atténue les flammes restantes de l'incendie et projette au loin la trombe de débris que j'avais formé: ça devrait atterrir au milieu de l'océan, loin des habitations et de nos troupes.

Je soupire longuement, épongeant la sueur perlant de mon front: c'était assez bref, mais j'ai enchainé tellement de manipulations chirurgicales que ça m'a épuisé mentalement...
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    De bruit. Beaucoup de bruit. Tous s’inquiétèrent et la réunion vira soudainement au silence. Ragnar se leva pour jeter un coup d’œil dehors. L’église s’enflamma et la foule hurla à tout va. Les prêtres furent absolument effondrés par ce spectacle et crièrent d’éteindre ces flammes venues des enfers. Personne ne put les entendre dans ce brouhaha infernal. Le révolutionnaire fronça les sourcils, se demandant s’il s’agissait d’une attaque ennemie ou terroriste, mais des éléments familiers le rassurèrent. D’ailleurs, profitant de cette catastrophe, il joua une belle scène de comédie.

    « Mes chers prêtres, fidèles de Dieu, n’est-ce pas ici un signe de sa part ? Un appel au changement, un renouveau… Il faudra bâtir autre chose qu’une église, une cathédrale à son effigie. Observez ces flammes qui ouvrent ce ciel ténébreux vers des cieux éclairés. Observez cette lumière divine poser sa douceur sur ce qu’il reste de cette enceinte. »

    Il imita un léger frissonnement.

    « Ne provoquez point la colère du divin. Même moi ne pourrez rien pour vous protéger. Rien. »

    Il remercia intérieurement ses alliés révolutionnaires. Le bouquet final fut à l’évidence réalisé par Kardelya, qui avait magistralement manœuvré les flammes. Un spectacle de toute beauté. Les hommes d’église, pour les plus croyants du moins, se retrouvaient complètement recroquevillés sur eux-mêmes, tétanisés, se tenant la tête entre leurs mains. Les plus sceptiques n’étaient pas plus fiers, sentant le vent tourner, d’autant plus que leur groupe était en train de scinder en deux. Les révolutionnaires tinrent, à l’extérieur, à peu près le même discours que Ragnar. Alors, évidemment, le peuple s’enflamma de plus belle, frappant contre les parois du palais et tentant d’y pénétrer de manière plus véhémente.

    « Il est grand temps de prendre une décision, messieurs, reprit le révolutionnaire. La situation se dégrade grandement dehors. La garde royale risque d’être noyée dans la foule et le palais envahi par les éléments les plus en colère. Une guerre civile serait dramatique et irait absolument contre nos volontés pour le royaume. Il est encore temps de calmer l’ardeur du peuple et de bâtir un monde meilleur. »

    Le Prince s’approcha des prêtres. Debout, ce dernier paraissait nettement plus impressionnant. Certains virent certainement un prophète en lui.

    « Que décidez-vous, messieurs ? Le temps presse. Allez-vous me soutenir ou me ralentir ? Les engrenages sont lancés, je sauverai notre pays avec ou sans vous, dit le souverain sans la moindre colère. »

    Ils n’avaient jamais fait face à une telle situation. Le résultat de leur concertation fut unanime.

    ***


    Baltazar prit place la grande terrasse qui faisait face à la foule. Légèrement en retraits, Yukikuraï et Ragnar se trouvaient en présence du prince. Une posture digne, haute, souveraine mais bienveillante. La foule se calma dès son apparition majestueuse. Comment ont-ils pu cacher et rabaisser ce prince aussi longtemps, pensa le révolutionnaire. Il avait cette prestance que dégageaient les rares souverains qu’il avait pu rencontrer. Le Maire de Jaya, par exemple, dégageait quelque chose de quasiment similaire. Quoi que le Prince partait pour devenir et manifestait quelque chose de plus grand encore. Un véritable dirigeant qui n’aura aucun mal à se faire respecter du monde entier.

    « Mes frères, mes sœurs, mes amis… Je vous rendrai fiers. Vous, ainsi que mes parents que chérissiez tant. Reprenons les choses en main et redonnons la gloire que mérite Winter Island.  »

    À peine commença-t-il que de nombreux villageois et citadins commencèrent à fondre en larmes. Ce n’était pas de la tristesse. Une nostalgie en voyant leur nouveau Prince, enfin à sa place, rappelant le visage majestueux et ferme de l’ancien roi, son père, qui fit de ce royaume l’un des plus grands de ce monde. Les pertes du Roi et de Reine, suivie de celle de leur protecteur, l’Empereur d’Ivoire, plongèrent la nation entière dans une obscurité profonde. Une éclaircie porteur d’espoir apparut aujourd’hui. Une braise à alimenter pour qu’une flamme puissante et perenne illumine ce royaume de glace. Un renouveau. Snjor pour reprendre le flambeau de ses défunts parents, Ragnar pour reprendre la protection de l’île.

    Baltazarh dévoila, dans les grandes lignes, ses plans de reconstruction économiques et sociales. Étonnamment, même les citadins semblèrent particulièrement heureux de pouvoir partager avec leurs voisins. Étant donné la réussite de la révolution dans la protection de Winter Island contre les attaques du Malvoulant, l’affiliation à la cause ne sembla pas les offusquer et la nouvelle fut relativement bien acceptée. Tout le monde sembla s’apaiser, les prêtres également qui pouvaient dorénavant se concentrer sur leur véritable devoir auprès de dieu. L’Atout, de son côté, ne put réellement fêter cette victoire. Une grande bataille l’attendait prochainement. S’il perdait, Winter Island retomberait entre les mains de cet homme ignoble. De plus, un projet bien plus grand l’attendait encore.

    Yumi et Suelto rejoignirent l’Empereur.

    « Camarades, prévenez l’équipage, nous partons.
    - Quoi ? Déjà ? Même pas le temps de bringuer un peu ? s’étonna Yumi.
    - La ferme, Yumi, rétorqua Suelto. On a un Malvoulant à arrêter si on veut vraiment fêter cette réussite.
    - Nous laisserons trois navires pour continuer les travaux et protéger l’île. D’autres navires nous rejoindrons à notre prochaine destination. »

    ***


    Granita

    Arrivé grâce à des chiens de traîneaux, Snjor tenait à souhaiter personnellement bonne route à ses sauveurs, accompagné de soldats de sa garde.

    « Nous reviendrons aussitôt vous annoncer la bonne nouvelle, Prince, dit Ragnar, accoudé au bastingage de son navire.
    - Je prierai pour vous et vos hommes, Ragnar, répondit le prince.
    - Nous en aurons besoin, oui, marmonna le révolutionnaire en esquissant un léger sourire. »

    Sans rien entendre, Baltazarh semblait avoir compris et souriait à son tour, devinant brièvement la bataille qui aura lieu. Il savait aussi que Ragnar serait absent des semaines durant. Tant qu’on ne rapportera pas la nouvelle de sa mort, il continuera d’espérer la victoire de ce dernier. L’Atout fit un geste de la main en guise de salutations, puis retourna sur le pont principal où s’activait tout son équipage. Un véritable capharnaüm organisé. Cela lui avait tant manqué et il prenait presque plaisir à retrouver toute cette agitation. En plein milieu de tous ces mouvements, il arborait un regard empli de détermination qui motiva ses troupes.

    « Cap sur la Fin de Thoresky, ordonna-t-il vivement. »

    L’ancre remontée, les voiles déployées, le navire commença à s’éloigner des côtes. Les révolutionnaires chantèrent tout en s’activant. La prochaine destination serait certainement la dernière pour beaucoup, mais tous savaient dans quoi ils s’engouffraient.
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