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Un casino ça gagne toujours

Le crépuscule pointait le bout de son nez et le capitaine des Sandstorm Pirates se préparait à frapper. Arrivé au Royaume d’Alabasta depuis près de deux semaines, troquant le froid mordant de Drum pour un climat bien plus favorable, le sablonneux avait retrouvé Anton Finzz au détour d’une auberge de Nanohana. Profitant de l’assaut opportun des troupes de l’ex Glutonny, l’homme lui avait alors fait part de son plan. Il s’agissait du cambriolage de l’un des plus grands et prestigieux casinos de Rainbase : Le Crocoalia. Un bâtiment imposant, surmonté d’une gigantesque statue d’Alligator, tenu par une très ancienne famille du Royaume. À la clé de cette entreprise risquée, une montagne de Berrys, Finzz assurait un incroyable butin, mais le sablonneux en voulait davantage. Alors qu’il s’occuperait personnellement du cambriolage à l’aide de deux-trois hommes seulement, le reste de sa flotte nouvelle formée et de ses alliés pourrait se déchaîner dans la splendide cité portuaire de Nanohana, riche carrefour commercial de la route de tous les périls. Peaufinant son plan d’action, le capitaine des Sandstorm Pirates laissa l’ensemble de ses navires au large, avec pour unique tâche de semer le chaos en faisant pleuvoir le feu sur Nanohana avant que son équipage accompagné de ses alliés de circonstance ne s’adonnent à un pillage en règle. Pendant ce temps, pavillon noir soigneusement caché, il avait remonté le canal à bord du Loup Solitaire, son plus petit navire et l’avait amarré à une journée seulement de chevauchée de Rainbase.

Perché au balcon de la taverne qui trônait sur le dos de Borat, le sablonneux faisait une dernière mise au point avant de gagner les abords du casino. Leur atout dans cette histoire ? Finzz. Utilisateur de fruit du démon, c’est lui qui leur permettrait bientôt d’emporter le magot, sa survie et sa sécurité seraient donc vitales pour la bonne réussite du cambriolage. Visage partiellement masqué, prenant la route en compagnie de Ren Peeter et Finzz, le sablonneux se dirigea vers Le Crocoalia d’un pas décidé.

Rainbase, la ville qui ne dort jamais, la ville de tous les excès. Un concentré de vice comme il était rare d’en voir, établissements de boissons tous les dix mètres, une tripoté de salles de jeux, de paris ou de plaisirs en tous genre. À mesure qu’il avançait, Azeglio sentait l’odeur des Berrys, sonnantes et trébuchantes pièces qui n’attendaient qu’à être volées. Mais un peu plus loin, lumineux tel un phare dans la pénombre, l’objectif du trio de pirate pointait le bout de son nez. Scintillant et imposant bâtiment surmonté de sa statue titanesque aux couleurs d’or : Le Crocoalia. Émerveillé, le sablonneux marqua un temps d’arrêt avant de détourner le regard vers Anton Finzz.


Vos gars son en place ?

Naturellement. Voilà une bonne dizaine de jours que le plan est prêt. Une fois à l’intérieur, Yamanu nous approchera de la salle des coffres.

Pour entrer dans la salle des valeurs ?

La serrure, bien qu’extrêmement sophistiquée, n’est pas infaillible. Un grain de sable pourrait bien s’y incruster…

Je vois. La sécurité ? ajouta Azerios avec un sourire en coin.

Mon bon ami… Rien d’insurmontable pour des forbans tels que vous.


Le capitaine des Sandstorm Pirates leva les yeux vers l’énorme statue d’alligator, le sourire aux lèvres. Il était clair à cet instant précis qu’il mettrait tout en œuvre pour faire de ce cambriolage une réussite, ne serait-ce que pour rattraper le fiasco du musée de Nanohana. Saisissant son escargophone, il passa alors un coup de denden à Djaymily, qui se trouvait actuellement au large de Nanohana à bord de L’Indompté, attendant les ordres pour déclencher les hostilités de l’autre côté de l’île. L’assaut se Nanohana servirait à couvrir leur fuite une fois le méfait accomplit, feu vert donné, il leur restait désormais quatre jours pour cambrioler le casino et redescendre le fleuve, pas une minute de plus. Se tournant vers l’immense bâtiment, le sablonneux se mit en marche.


Messieurs.. allons-y.


Passant les imposantes portes du Crocoalia, le groupuscule arriva dans l’entrée lumineuse du casino. Se dévoila alors un endroit spacieux et luxueux, qui à priori était effectivement bien gardé, le sablonneux repéra pas moins de huit agents de sécurité rien que dans le grand hall. Pour un pays fraîchement attaqué dont le prince héritier venait tout juste d’être kidnappé, les gens semblaient peu soucieux. L’endroit était noir de monde et très vite le groupe se fonda dans la masse. L’objectif était de vérifier en tout premier lieux que le plan du bâtiment fourni par le contact de Finzz était toujours d’actualité, repérer les différentes sorties possibles, compter et localiser les gardes et autres agents du casino, mais surtout retrouver le dénommé Yamanu. Récupérant une coupe de champagne, Azerios se rapprocha d’une table de carps en buvant une gorgée du pétillant. Autant allier l’utile à l’agréable, le jeune homme mine de rien scruta discrètement les environs afin de compter les gardiens.


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    Présent
    ✘ Feat. Aze & Peeter




    Une véritable débauche de richesse, voilà ce qu’offrait le Crocoalia, tant d’or et d’objets brillants que je commençais à sérieusement envisager d’emporter les deux piliers dorés et la statue à l’entrée du casino avant de me raviser. La fortune nous attendait déjà dans les coffres de l’établissement, prêts à être subtilisés par nos soins. Mais, pour le moment, il fallait faire preuve de discrétion et repérer les lieux. La visière de ma casquette abaissée au-dessus de mes yeux, je traînais autour des tables de jeux, m’y attardant comme un joueur qui cherche la meilleure d’entre elles tout en jetant quelques brefs coups d’œil à la sécurité. Des colosses pour la plupart, grands gaillards à l’air patibulaire dans des costumes qui leur donnaient des airs de mafieux.

    Un cocktail dans une main, une clope dans l’autre, je pris place à une table de poker en misant une petite somme pour donner le change en me comportant comme tout joueur lambda le ferait. Ma casquette ainsi rabaissée, qui aurait pu me donner un air suspect dans tout autre endroit, se fondait parfaitement dans ce décor de joueurs qui faisaient montre de toutes les parades possibles pour cacher leurs réactions en voyant leurs cartes. Je ne portais pas grand intérêt au jeu, me concentrant sur ma mission en laissant traîner mon regard ici et là. Plus loin, quatre gorilles fermaient une entrée, des visages fermés surplombant leurs gros bras croisés sur leurs poitrines.

    La tentation était partout dans ce casino pour un voleur comme moi. Les riches ne s’en cachaient pas, bien au contraire ils l’exhibaient en sortant leurs plus gros bijoux pour frimer parmi leurs pairs et jouer au fameux jeu de qui aura la plus chère. Vu comment ils paradaient devant celles qui les accompagnaient, il aurait été si simple de subtiliser cette montre à gousset dorée et incrustée de pierres qui sortait à moitié de la poche de ce petit bourgeois grassouillet. Ou le collier de cette femme qui se prenait pour une reine dans ses habits d’or.

    « Retiens-toi Ren... » me murmurais-je à moi-même, me forçant à quitter des yeux une montre qui me faisait de l’œil par ses éclats.  

    Je ramenais mon attention à la partie, jouant un peu n’importe comment comme un amateur pour me faire passer pour le pigeon de base. Une fois mes maigres jetons perdus, je saluais le croupier et le reste de la table avant de m’éloigner. Toutefois, comme un réflexe, je me retrouvais avec une belle montre à gousset qui appartenait à mon voisin de poker, ce bourgeois grassouillet avait osé me la mettre sous le nez en venant prendre place à mes côtés. Décidément, j’avais des progrès à faire en terme de retenue, mais c’était plus fort que moi, j’étais un voleur dans l’âme.

    Longeant des machines à sous, je finissais mon cocktail pour attraper une flûte à champagne sur un plateau passant par là avant de reprendre mon chemin. Les issues de secours, la position des gardes et toutes les portes un peu suspectes, je notais tout dans ma tête. Alors que je me promenais tranquillement en me délectant de mon champagne, m'accoudant à un bar, je décidais de scanner les lieux à l'aide de mon mantra. Je fermais les yeux un instant en buvant à ma flûte, imitant un expert en œnologie qui savourerait un bon cépage. J'étendais alors mon haki tout autour de moi, comme une bulle qui gonfle à mesure qu'elle recouvre l'espace, traversant les murs et étages. Je ne parvins pas à analyser l'ensemble du bâtiment, mais ce que j'en vis me donnait une idée globale du nombre de personnes présentes dans le casino. Une fois chose faite, je finissais ma coupe en rouvrant les yeux. Satisfait, je rejoignis finalement le reste de l’équipe un peu plus loin.  

    « Ils ont l’air au taquet sur la sécurité. » dis-je doucement en affichant un sourire narquois, trépignant à l’idée de passer à l’attaque. « Y a une porte particulièrement bien gardée un peu plus loin et pas mal de monde aux différents étages, mais ça devrait se faire sans accrocs. » ricanais-je en faisant craquer mes doigts contre ma paume ouverte. « Vous avez trouvé votre contact ? » demandais-je alors à Finzz, pressé de passer aux choses sérieuses.




    © Fiche par Ethylen sur Libre Graph'


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    Je me sens bizarre. Cette situation provoque en moi quelque chose de bizarre, que je saurai pas vraiment analyser. Des émotions contraires, beaucoup de pensées qui défilent dans la cervelle et surtout, une absence de réponse concrète pour faire taire le bordel ambiant dans le crâne.
    C’est que je cogite pas mal depuis que j’ai accepté de suivre Azeglio. Le suivre, c’est pas exactement le bon terme. Je reste dans les parages pour le moment, au moins le temps de rembourser la dette que je lui dois. Une dette de vie, c’est pas rien. Il m’a sauvé sans même chercher à savoir qui je suis ou à en tirer profit, je peux bien accepter de l’aider pour deux ou trois conneries. Pas vraiment sous ses ordres, lui le Capitaine, mais quelque chose dans le genre. Et c’est ce qui me laisse cette étrange sensation au fond du bide, de me retrouver à suivre quelqu’un. Alors qu’il soit un inconnu rencontré y’a quelques semaines ou mon plus vieil ami d’enfance je m’en cogne, c’est le fait de me retrouver à suivre les directives d’un autre que moi qui fait ça.

    Est-ce que j’ai fini par prendre goût à mener les hommes et faire les choses par moi-même, comme je l’entends ? Probablement oui. Une dizaine d’années au service d’un énorme fils de chien, ça vous vaccine à vie de replonger dans une vie de subordonné. A se demander ce que je fous là, du coup. Me paraît être un bon gars, ce Capitaine des Sandstorm, il joue pas sur le terrain de la légalité et a pas fait que des choses biens, mais flash info, moi non plus. Je crois que je vois les choses sous un autre angle maintenant, c’est pas de faire le bien qui compte le plus.Plus maintenant. C’est terminé de vouloir se racheter une conduite, ça m’a mené nulle part si ce n’est à me retrouver le nez dans ma propre merde et les mains qui baignent dans le sang de Talia.
    Le traumatisme passé, la vengeance personnelle effectuée, c’est le moment de prendre des décisions et de se fixer un nouvel objectif. Et je vais pas me détourner de mes bonnes vieilles habitudes. Bambana, au final, c’était que le premier corps d’une longue pile de cadavres. Enfin, techniquement, j’ai crevé son petit chien, Anatoli, le premier. Ces deux saloperies feront une base solide pour la pyramide de mafieux que je vais trucider, dont les corps vont disparaître sous les flammes.

    Ma présence dans ce casino n’est pas hasardeuse, j’ai pas seulement vu de la lumière et je suis entré. Je suis pas non plus ici seulement parce que Azeglio a décidé de le braquer, je me contente plus de suivre aveuglément les ordres désormais. Mais pour le coup, je me plie quand même aux directives, suis les grandes lignes. Le Crocoalia comme cible, des sacs de berrys en perspective et un énorme foutoir en promesse. Si je pouvais encore ressentir d’émotion positive, j’aurais pu ressentir de l’excitation et une dose d’impatience, l’envie de passer à l’acte et de m’amuser.
    Je ressens que de la colère. Derrière ce masque du type blasé, visage inexpressif qu’on le croirait mort, je ne suis que rage, haine et violence. Se fondre dans une masse de péteux blindés de thunes, qui picolent et jettent l’argent à la pelle dans des jeux dont ils ressortent bien souvent perdants, je sais faire. Je l’ai toujours fait, nager au milieu de gros poissons fortunés. Toujours dans un même but, repérer ma cible, la chiquer au cou et garder les mâchoires serrées jusqu’à son dernier soubresaut.

    Pas besoin de tuer l’homme que je cherche cette fois, seulement lui mettre la pogne dessus et le ramener à la tête pensante de ce casse. Parce que c’est bien pour ça qu’on est là à la base, pour voler le fric et foutre le camp fissa. Marrant quand même, je passe de Capo de la mafia à pirate et pourtant, j’en suis encore à dépouiller des enfoirés et les vider de leur sang s’ils s’y opposent. Ici, j’espère bien que le sang va finir par gicler, parce que j’ai besoin de faire sortir tout le négatif qui pourrit en moi. Ça s'accumule depuis bien trop d’années que je sais pas vraiment si le restant de ma vie suffira à tout purger.
    Grand, maigrichon, la tignasse mi-longue et foncée comme un boulet de canon, avec des reflets d’or façon pièce de monnaie. Un grain de beauté au milieu du pif, une dégaine de serpent, sournoise et furtive. Je m’enfile un second verre de rhum foncé, slalomant entre les tables et les joueurs qui circulent autour, la description du gusse recherché bien dans la caboche. On a besoin de lui pour passer à la suite, qu’ils ont dit. Que ça va se jouer discrètement dans un premier temps, qu’ils ont précisé. C’est dans mes cordes, j’en ai suriné des dizaines de types en plein jour, au milieu d’une foule de peigne culs, sur Manshon.

    Et trouvé. Yamanu. Du moins, l’impression que c’est lui. La description colle, on m’avait seulement pas parlé de la tenue du concerné. Chapeau melon noir et costume traditionnel de l’employé pingouin, font qu’il se fond parfaitement dans la masse. Pour savoir si c’est bien notre gars, y’a pas trente-six façons de le vérifier. Me rapproche tranquillement de lui, feintant d’être plus intéressé par ce qu’il se passe sur les tables que par les personnes que je peux croiser dans ma progression. Rendu dans son dos, je porte ce qu’il me reste d’un second verre de rhum à mes lèvres, en bois une gorgée, le regard volant d’un coin à l’autre de la pièce. – A Rondon, l’hiver est un mois printanier. Glissé dans un murmure de telle sorte que seul Yamanu puisse entendre, j’attends patiemment sa réponse. Une seule réponse possible, si ce n’est pas la bonne, je déguerpis calmement. – La fonte des glaces est une conséquence de la surcroissance des escargophones. Parfait.

    Pas un mot de plus, il se contente de me suivre et moi de le ramener vers mes partenaires de crime.
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    Compte à rebours débuté, timing précis à tenir, mieux valait ne pas traîner. Scrutant la foule, le capitaine des Sandstorm Pirates chercha des yeux ses acolytes qui s’étaient fondus dans la masse. L’endroit regorgeait de bourgeois qui n’attendaient qu’à être détroussés, mais ce n’était pas l’objectif du jour. C’est Peeter qui réapparut le premier, accompagné d’un homme qui collait parfaitement à la description que Finzz avait fait de Yamanu. Le sablonneux avait cette impression que Peeter G Dicross était de ceux qu’il ne valait mieux pas avoir sur le dos. Le genre de gaillard qui prend les boulots qu’on lui confie et les mène à bien coûte que coûte, aucune intention d’essayer de "dompter" un type pareil, mais très certainement que les deux hommes pourraient s’entraider. Hochant la tête en direction de son acolyte, le sablonneux s’approcha de leur contact qui venait de s’installer au bar et commanda plusieurs verres.


    Yamanu je présume ?

    L’homme jeta un regard soucieux à Peeter puis prit l’un des verres avant d’hocher la tête.

    Notre ami commun m’a fait savoir que vous étiez quelqu’un de fiable.

    Je suis un travailleur Alabastien sérieux oui. précisa l’homme.

    On m’a dit que vous étiez en charge de la sécurité ?

    Ce n’est pas tout à fait vrai. C’est Amon le chef de la sécurité, moi je le seconde.

    Mais vous connaissez donc tous les détails qui m’intéressent.


    L’homme hocha de nouveau la tête et dévoila les différents dispositifs que le Casino avait mit en place afin de protéger son magot. Rien de bien méchant d’après Peeter, une trentaine d’agents de sécurité qui parcourent l’établissement sur les trois niveaux principaux, une salle des coffres en sous sol gardée par une ménagerie. Terminant son verre, le sablonneux commença à entendre un peu de grabuge à quelques mètres, la diversion semblait avoir commencé, Ren était donc passé à l’action. Yamanu le comprit et invita Azerios à le suivre, ce dernier sourit à Peeter avant de suivre l’homme au chapeau melon, passant devant plusieurs gaillards de la sécurité qui se dirigeaient vers l’animation, tous deux se hâtèrent en direction du fond de la pièce pour emprunter un escalier vers un niveau inférieur. S’arrêtant net, l’employé du casino indiqua d’un geste de main une petite porte au sablonneux.


    Vous n’avez aucune chance de passer sans être repéré à partir d’ici. Je vais faire en sorte que vous ne croisiez personne jusqu’à la porte du coffre. Entrez ici et patientez quelques minutes avant de vous diriger au fond du couloir et d’emprunter l’escalier. La salle des valeurs se trouvera alors au fond du sous sol.

    Entendu. Vous aurez votre part Yamanu.


    L’homme hocha silencieusement la tête et s’éloigna dans le couloir pendant qu’Azerios entrait dans ce qui semblait être un placard, refermant soigneusement la porte derrière lui. Yamanu n’avait pas l’air d’un mauvais gars, simplement qu’il était aux frontières de la misère comme beaucoup d’employés de RainBase. Comment un endroit regorgeant de fric à ce point pouvait bien négliger le salaire de ses employés. L’homme avait une famille à nourrir et d’après Finzz, il n’avait pas été bien compliqué de le convaincre. En parlant du loup, la porte s’ouvrît derrière le sablonneux qui s’apprêta à frapper avant de reconnaître la moustache et le costume impeccable d’Anton Finzz.


    Mon bon ami.. il semblerait que la voie soit dégagée.


    Les deux hommes s’élancèrent dans le long couloir jusqu’à arriver en haut des marches de l’escalier indiqué par Yamanu. Se figeant sur place, tous deux tombèrent nez à nez avec un homme vêtu comme leur contact, signe qu’il s’agissait là d’un employé du casino. Bref instant de stupeur, l’homme comprit rapidement qu’Azerios et Anton n’avaient rien à faire ici. Il porta la main à sa ceinture pour attraper un escargophone miniature mais le sablonneux réagit à temps en frappant son bras, l’empêchant de donner l’alerte, puis rapidement le gratifia d’un rapide coup de genou dans le bas ventre avant de l’assommer. L’empêchant de tomber et de dévaler les escaliers en l’attrapant par sa cravate, le jeune capitaine pirate revint sur ses pas pour le ligoter, le bâillonner et l’enfermer dans le placard. De retour à l’escalier, Azerios descendit les marchés quatre à quatre en compagnie de Finzz pour arriver dans un sous sol aux allures de marécage. De véritables mares bordaient un étroit chemin qui menait à l’imposante porte de la salle des valeurs.


    Bougez pas de là Finzz, je vais tâter le terrain.


    La sécurité du moustachu était une priorité absolue, sans lui les Sandstorm Pirates ne pourraient probablement pas vider les coffres et leur butin s’en retrouverait amoindri. S’engageant sur l’étroit chemin qui traversait la pièce, Azerios avança d’un pas lent et prudent. Il comprit bien vite à ses dépends que ces allures d’oasis n’étaient pas uniquement décoratives. Un énorme animal jaillit de l’eau et le mordit à la jambe. Une multitude d’alligators se mirent alors en mouvement tout autour et se dirigèrent en direction de l’intrus. S’il n’avait pas eu le réflexe d’enduire sa cuisse de fluide offensif, sans doute que le sablonneux aurait eu la jambe arrachée. Se dégageant tant bien que mal de l’imposante mâchoire de l’animal, un autre alligator bondit et tira Azerios dans l’eau avec violence… Dans l’impossibilité d’user de son intangibilité, vêtu de son armure noire de haki, le jeune homme tenta de se dégager mais en vain, la pression exercée par la mâchoire de la bête était bien trop forte. Privé d’oxygène et ne parvenant pas à prendre le dessus, il se mit à frapper la gueule de l’animal à plusieurs reprises jusqu’à ce que la pression se relâche. Profitant d’une petite opportunité, Azerios parvint à se dégager et à remonter sur le chemin, bien loin d’être tiré d’affaire.

    Autour de lui les alligators continuaient à s’activer en vue de le croquer. Reprenant son souffle tant bien que mal, non armé et trempé jusqu’aux os, le jeune homme ne pouvait malheureusement compter que sus ses poings. Bien décidé à ne pas se laisser faire, il s’élança en frappant les bestiaux à l’aide du fluide offensif. Le calme revint au terme d’une lutte acharnée et sanglante. Épuisé, le sablonneux tituba jusqu’à atteindre la porte. Les alligators ne l’avaient malheureusement pas loupé, faisant rapidement état de ses différentes blessures, il commença à utiliser ses capacité déshydratantes afin de sécher en vue de se concentrer sur l’étape suivante : la salle des valeurs.


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      Le contact de Finzz trouvé, nous pouvions commencer les festivités. Je connaissais mon rôle dans ce casse et j’avais hâte de m’y mettre. Créer une diversion était tout à fait dans mes cordes, bien qu’habituellement j’optais pour la manière brute, aujourd’hui il faudrait prendre la voie de la discrétion. Et j’avais déjà ma petite idée quant à comment atteindre ce but.

      Déambulant dans le casino, je cherchais le groupe qui jouait la musique d’ambiance qui était diffusée dans tout le casino à l’aide d’escargophones spéciaux. Une musique entraînante, mais assez douce tout de même pour ne pas chauffer les sangs plus que de raison. Et, c’était là-dessus que je comptais jouer. Il n’y avait pas que des bourgeois ou de riches joueurs qui venaient ici, mais aussi des rêveurs aux revenus moyens qui espéraient que leur chance changerait leur vie. Toutefois, il était rare que cela arrive, et la frustration montait, la colère grondait, rapidement calmés par la présence de nombreux gardes qui les jetteraient dehors à la moindre incartade. Mais, qu’en serait-il s’ils oubliaient la raison et se laissaient guidés par leurs émotions, une fois celles-ci émulées ? Le chaos.

      Enfin, je les trouvais, placés sur une petite scène dans une alcôve. Un groupe de musique composé de cinq membres : un batteur équipé de nombreux instruments de percussion qui l’entouraient, une contrebassiste, un pianiste, un guitariste et une chanteuse. Je pris place à une table un peu plus loin pour les observer, attrapant une nouvelle flûte à champagne au passage. Deux morceaux furent joués avant qu’ils ne prennent une courte pause, le batteur partant en direction des toilettes tandis que les autres discutaient entre eux en buvant un coup. Le moment idéal pour intervenir, arborant un grand sourire je m’approchais de la scène.

      « Bonjour messieurs dames, j’ai beaucoup aimé ce que vous avez joués. » m’exclamais-je pour attirer leur attention.

      « Eh bien, merci beaucoup monsieur. » répondit la chanteuse en me rendant mon sourire.

      « Je suis moi-même musicien, rien de professionnel depuis des années cela dit, mais ça a toujours été une passion. Vos instruments sont vraiment magnifiques, bel ouvrage. » déclarais-je en me penchant en plissant légèrement les yeux pour observer les instruments sous différentes coutures en premier lieu avant de m’attarder sur le joli visage de la chanteuse. Cette dernière rougit légèrement, recoiffant une mèche de ses longs cheveux blonds derrière son oreille.

      « Oui, nous prenons grand soin de nos instruments, et ils nous le rendent bien. De quel instrument jouez-vous ? »

      « Un peu de tout, j’ai appris dès tout petit dans une troupe itinérante assez réputée à l’époque sur South Blue. »

      « Une troupe itinérante ? » demanda-t-elle en étouffant un rire avant de se ressaisir. « Vous pensez que vous pourriez remplacer notre batteur pour une ou deux chansons ? Le temps qu’il revienne. C’est rien de bien compliqué rythmiquement parlant. » me demanda-t-elle en jouant de ses charmes et en papillonnant des yeux  avant que son sourire ne prenne une tournure amusée, me prenant probablement de haut musicalement parlant.

      « Avec plaisir. » répondis-je docilement sous les légers rictus des autres membres du groupe.

      Voilà une occasion que je n’allais pas rater, c’était parfait pour ce que j’avais prévu afin de détourner l’attention des gardes. Ils semblaient me prendre de haut en me pensant inapte à les suivre, il faut dire qu’avec mon accoutrement digne d’un petit voyou des rues, il y avait de quoi douter. Je pris alors place derrière la batterie sur un petit tabouret rembourré, l’ajustant en attrapant les baguettes. La chanteuse échangea sa place avec le pianiste et se munie d’une seconde guitare, puis elle me fit un signe de tête et la contrebasse se mit à vibrer, me donnant le rythme à suivre. Aussitôt, je fis tourner les baguettes entre mes doigts et me mit à les suivre, m’inspirant de la chanson qui commençait à s’élever, réverbérée par les nombreux systèmes qui relayaient la musique dans le casino.




      Une fois intégré à la musique, il était temps d’y apporter ma petite touche personnelle. Je me permis alors quelques libertés, continuant de suivre le tempo mais en doublant les temps, alternant entre croches et demi-soupirs, accélérant la cadence dans une dextérité qui touchait au génie.


      Wrath



      La musique a ce quelque chose d’insidieux qui vous prend aux tripes, ces rythmes qui vous collent à la peau et résonnent à vos oreilles. Ces paroles qui trottent dans l’esprit sans vouloir en sortir à moins qu’on les prononce directement, comme une malédiction. Et ma musique hypnotique fonctionnait sur le même principe, telle une voix entêtante qui vous murmure à l’oreille, poussant ceux qui l’entendent à déchaîner leurs émotions, les stimuler en premier lieu.

      Dans cet environnement, emplit d’espoir et de frustration, de joie soudaine et explosive des gagnants à opposer avec la colère des perdants. Tant d’émotions à émuler, bien que ces percussions s’orientaient vers une d’entre elle bien précisément, primaire et primale. La colère, la rage, au détriment de toute raison, la laisser monter, gonfler et prendre de l’ampleur jusqu’à l’éclatement et le chaos. Je déployais mon haki de l’observation par la même occasion, couvrant la grande salle principale de jeu, puis au-delà jusqu’à apercevoir chaque présence dans l’établissement et suivre leurs mouvements, ainsi que leurs intentions.

      Et je pus alors observer la colère monter petit à petit, frappant inlassablement les peaux tendues de la batterie avec une virtuosité qui semblait laisser mes camarades musicaux pantois. La belle blonde qui m’avait légèrement prit de haut n’osait plus croiser mon regard à présent, tentant péniblement de suivre la cadence. Mais je me foutais bien de ce qu’ils pouvaient penser, tout ce qui m’intéressait c’était la colère qui montait dans la salle.

      À droite, à une table de poker, un homme jetait rageusement ses cartes sur la table en criant, attirant aussitôt l’attention des personnes alentours. Il vociférait sur le croupier et sur l’autre joueur qui l’avait plumé jusqu’à nu. Puis la colère se propagea à la table voisine où une femme en giflait une autre, et peu à peu, l’ambiance dans le casino prit une toute nouvelle tournure. Un croupier s’énerva sur un client qui lui lançait son verre au visage, aussitôt attrapé par un videur également infecté par le virus sonore, emporté dans son zèle à frapper le client énervé. Ce geste fit réagir les personnes alentours, outrées par la situation ils intervinrent et la zone tourna vite au pugilat. Les coups de poings volaient en tous sens, sans plus aucune distinction du destinataire. Un effet boule de neige qui se propageait rapidement alors que des flammes surgissaient un peu plus loin, enflammant de grands rideaux qui remontaient jusqu’au haut plafond.

      Les gardes couraient en tous sens et tentaient de calmer les clients avant d’être frappés par ces derniers, réveillant leur colère qui, émulée par la musique hypnotique, entra dans la danse de violence. Ils en oubliaient toute raison ou conséquence, s’abandonnant purement et simplement à cette émotion si vive qu’elle créait le chaos en quelques secondes. Insidieuse musique que je leur jouais là, épargné pour le moment dans mon alcôve. À mes côtés, les membres du groupe avaient tout d’abord hésité à s’en aller avant de céder au morceau et de se déchaîner sur leurs instruments. Le rythme monta, gonflant de plus en plus alors que dans la salle les objets volaient ainsi que les gens. Les bourgeois se faisaient assaillir par les moins fortunés qui leur arrachaient parures et bijoux, les laissant en piteux état et traumatisés.

      Satisfait, je finissais le morceau seul, quittant la scène en laissant mes partenaires épuisés par ce qui était probablement leur plus belle performance, et le resterait s’ils survivaient à ce chaos ambiant. Je pris ainsi la direction du fond de la salle pour surveiller les mouvements des gardes de mes yeux, le haki ne me permettant que de percevoir les silhouettes et non les détails. Il était difficile d’avancer dans cette marée humaine de colère déchaînée, celle-ci ne redescendant pas avec la fin de la musique. Et, partit comme c’était, cette diversion durerait un moment, bien qu’elle ne manquerait pas de ramener des soldats ou d’autre gardes pour calmer les choses. Toutefois, cela nous faciliterait la tâche pour nous faufiler à l’extérieur avec le butin.

      J’évitais un énième enragé, le repoussant avec assez de force pour l’envoyer à quelques mètres s’écraser sur une table de jeu qui se brisa sous son poids. J’avançais tranquillement, esquivant la plupart du temps plutôt que de prendre part à cette débauche de violence. Me connaissant, si je commençais j’aurais du mal à m’arrêter et il était plus prudent de se préserver pour d’éventuels renforts ou contrevenants surprise. Je parvins finalement à rejoindre Peeter, le nouveau venu tout feu tout flamme que le capitaine avait recruté sur la route jusqu’ici après l’avoir soigné. Nous avions eus l’occasion de discuter un peu pendant les deux semaines qui avaient précédées le cambriolage, et j’avais hâte de le voir dans le feu de l’action.

      « Yo Peeter, t’as du feu ? » demandais-je hilare une clope au bec, ayant répété cette blague à plusieurs reprises depuis que j’avais appris en quoi consistait son fruit du démon, et ne me lassant toujours pas des mauvais jeux de mots. « T’es chaud pour la suite ? »





      © Fiche par Ethylen sur Libre Graph'


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      Chapeau melon est ramené auprès du Capitaine Tempête de Sable, ça discute autour d’un bon verre, comme des hommes de goût. De les voir échanger sur des coups illégaux en tapant dans l’alcool, ça me fait penser à mon ancienne vie. Du temps où j’étais un mafieux, un sale enfoiré prêt à zigouiller n’importe qui tant que le boss me le demandait.
      On discute de buter personne ici, mais y’aura forcément des morts. On s’attaque à un sacré morceau, s’en sortir juste en blessant les types qui se foutront sur notre chemin, c’est illusoire. Et puis perso’, je retiendrai pas mes coups. Je le faisais avant concernant les innocents, les pauvres gens au mauvais endroit au mauvais moment, ça m’a rien rapporté. La vie a continué de me la mettre, jour après jour. C’est un duel de force que j’ai perdu, qui m’a perdu. Talia étant le coup de grâce.

      Comme un guerrier de l’espace, m’a rage m’a fait évoluer au stade supérieur et quelque chose me dit que personne ne va aimer cette nouvelle version.
      Je termine mon rhum tandis que Azeglio et son nouvel ami s’en vont de leur côté, ils ont des choses à faire qui me concernent pas. Dans le plan du coup, mon rôle était d’aider à trouver Chapeau Melon et de participer à la diversion ensuite. Deux choses dans lesquelles je m’en sors royalement.
      Je me demandais comment le gamin musicien allait s’y prendre pour capter l’attention de la foule sur sa petite personne, ou au moins la détourner vers un autre point que son Capitaine. Je dois dire que je suis agréablement surpris.
      Ca partait mal, le voir débouler sur scène pour aller jouer de la musique avec ses nouveaux copains m’a fait grincer des dents. La musique c’est bien, mais c’est pas ça qui attire toute l’attention de la foule, encore moins dans un lieu de jeux d’argents. C’est après les premières dizaines de secondes que j’ai capté, pigé là où il voulait en venir.

      J’ai compris assez vite parce que le petit enfoiré utilise une méthode similaire à celle de Kaen, mon frère de galère. Plus subtil que le cogneur sauvage, là où chez lui c’est une aura qu’il dégage naturellement, Ren attise la rage dans le cœur des gens via le son, la mélodie. Ici, il va en trouver des clients réceptifs, c’est le climat idéal pour exacerber la colère et la frustration des gens pour en faire quelque chose d’explosif.
      Est-ce que je me laisse volontairement transporter par sa musique de bataille ? Oui. La colère fait partie de moi, elle alimente cerveau et muscles depuis si longtemps. Je l'ai longtemps combattu, réprimé, mis au placard et verrouillé à multiples tours. Depuis que j'ai perdu Talia, les verrous ont sauté et la colère a pris le contrôle. Pourquoi l'empêcher de se galvaniser par ce morceau mélodieux qui en fait sa gloire ? Éclate-toi, ma bien-aimée. Déchaîne-toi.

      Paupières closes, tête baissée, je plonge complètement dans cette atmosphère chaotique et enragée qui s’est emparée du casino. Tout autour de moi, ça s'envoie des parpaings dans la fiole, ça se fracasse les genoux, s’explose le frontal contre les tables de jeux. Insultes, menaces, ça gueule dans tous les sens.
      Une chaise volante menace de se fracasser sur ma carcasse, mais traverse mon corps lors de l’impact, corps qui se scinde en morceaux enflammés. L’action a au moins le mérite de me faire revenir à la réalité, pile quand un abruti de clients passe à ma hauteur, désireux de me faire les poches.

      Je le repousse d’un revers de main enflammée, une frappe assez puissante pour le soulever du sol sur quelques mètres et l’envoyer s’écraser au beau milieu d’une table, brûlant. Les flammes s’attaquent immédiatement au bois du mobilier et un second incendie démarre. Ce dont la plupart ici se foutent royalement, c’est devenu une arène géante. Je dois d’ailleurs en cogner trois autres un peu trop téméraires, avant de lâcher depuis mes mains quelques boules de feu qui vont s’exploser aux quatre coins du casino.
      Les bouteilles d’alcool explosent à la morsure des flammes, deux autres tables volent en éclats de feu qui se dispersent dans toutes les directions. Les rideaux prennent feu et une machine à sous est touchée de plein fouet, sa carcasse déjà rongée par le feu laissant son contenu se répandre au sol.

      Si j’étais venu pour piller, je me ferai une joie de tout ramasser, doit y avoir plusieurs centaines de millions à terre.
      Sauf que j’ai mieux en tête. Plutôt, j’ai une autre cible en tête que ce casino.

      ***

      Sur le navire des Sandstorm Pirates, quelques heures plus tôt…

      – Monsieur Finzz, je peux vous parler une seconde ?
      – Bien sûr, c’est au sujet du coup au casino Crocoalia ?
      – Pas vraiment, plutôt besoin d’obtenir des informations en concernant un autre.
      – Vous savez que mes informations ont un prix, monsieur Dicross.
      – Le prix c’est jamais un problème.
      – Bien ! Alors je vous écoute, que voulez-vous savoir ?
      – Quand je bossais pour un parrain de la mafia sur North Blue, un certain Bambana, il avait du business sur Alabasta. Je me souviens avoir supervisé les opérations à de nombreuses reprises, plusieurs dizaines de caisses d’opium. Le casino s’appelait La Dune.
      – En effet, je connais ce casino. Pas aussi célèbre et bien garni que le Crocoalia, mais de quoi se gonfler les poches tout de même.
      – Je me fous du pognon, je veux le détruire. Dites-moi comment le repérer et où le trouver.


      ***


      Rainbase, l’instant présent…

      C’est celui-là, La Dune. Je le reconnais, Finzz m’a pas raconté de conneries, heureusement pour lui.
      J’ai quitté le Crocoalia y’a de ça une bonne dizaine de minutes, et pourtant mon degré de colère n’a pas diminué. J’ai pas besoin qu’on me joue une mélodie hargneuse pour m’enrager.
      Marchant vers l’entrée dans un premier temps, je me suis mis à courir par la suite avant de m’enflammer complètement et de décoller du sol dans un bond. Dans un trait de flammes, je me propulse comme une torpille enflammée droit contre la porte d’entrée de l’établissement de jeux, que je fracasse brutalement, déboulant à l’intérieur comme un boulet de canon.

      Une mauvaise maîtrise de mon fruit et un bon degré de haine font que je me réceptionne très mal, allant m’écraser contre une rangée de machines à jeux que je décanille comme des quilles au passage.
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      Une porte titanesque aux mécanismes fascinants. S’il avait un peu plus de temps devant lui, le sablonneux aurait cherché à en comprendre le fonctionnement mais hélas.. le temps c’est de l’argent. Séchant suite à son bain forcé, s’assurant que Finzz soit présentement en sécurité, le jeune capitaine des Sandstorm Pirates s’approcha d’une épaisse serrure et commença à se désagréger en un nuage de sable volatile. Grain après grain, il s’introduit dans ce casse tête complexe, afin de jouer au passe-muraille et entrer dans la salle des valeurs. Se reconstituant peu à peu, l’homme n’en croyait pas ses yeux, voilà qu’il se trouvait devant la montagne de Berrys la plus gargantuesque jamais vu. Difficile ne serait-ce ce que de songer à évaluer le montant du butin, un frisson d’excitation parcourrait son dos, il ne pouvait empêcher un sourire béa de se dessiner sur son visage. Mais même si une telle fortune avait de quoi faire tourner n’importe quelle tête, sa priorité était donc de trouver un moyen d’ouvrir la grande porte blindée. Le mécanisme semblait tout aussi complexe de l’intérieur, à la différence qu’il était supposément pourvu d’un interrupteur d’ouverture d’urgence de ce côté-ci.

      D’après les maigres informations recueillies, il s’agissait d’un levier. Difficile de le localiser au vu des innombrables tiges métalliques en tous genre qui sortaient ici et là. Mais quelle autre solution s’offrait à lui ? Trancher l’acier ? Cette porte était épaisse d’au moins cinquante centimètres, taillée dans un alliage robuste, il était privé de ses armes et même pour lui la tâche ne serait pas si simple. Assécher les gonds pour les briser ? La salle toute entière semblait renforcée par le même matériel. Il lui faudrait donc nécessairement ouvrir la porte et rapidement il s’attela à la tâche. Azerios finit par trouver un premier petit levier métallique qu’il actionna aussitôt, un bruit sourd résonna au loin mais rien ne se produisit. Cherchant du regard un autre mécanisme dans le genre il tira sur un nouveau levier qui cette fois provoqua un grincement sonore suivit d’un bruit sourd. Plusieurs cliquetis plus tard, d’énormes rouages visibles se mirent à tourner et la porte s’entrouvrit d’elle même, dévoilant un Anton Finzz contemplatif. L’homme fit quelques pas pour entrer dans la salle des valeurs, lui même ne semblait pas en croire ses yeux.


      Au boulot Finzz. Faites donc votre machin là…

      Mais naturellement…


      Le moustachu s’empressa de s’approcher de la montagne de Berrys, un véritable trésor de dragon ordonné. Il ouvrit une large poche sous son menton et commença littéralement à gober la monnaie sous le regard décontenancé du sablonneux. Tout devenait parfaitement évident, c’était donc ça son moyen de stocker autant, il avait affaire à un maudit. Patientant sagement les yeux rivés sur l’épaisse porte, le capitaine des Sandstorm pirates la vit se référer brusquement. Se figeant un court instant, il tenta d’actionner le levier mais rien ne se produisit. La situation dégénéra quand un peu plus bas deux dalles du mur disparurent, laissant place à deux trou d’où s’écoulaient désormais deux torrents d’eau. Finzz se figea et jeta un regard inquiet en direction d’Azerios.


      Poursuivez Finzz ! Je me charge de notre échappatoire…


      Pas le temps de paniquer. S’agissait sans doute d’un moyen de protéger les valeurs, la grande salle serait très certainement bien vite remplie d’eau. Et dans leur condition de maudit.. les deux hommes mourraient probablement noyés. Créant un épais poing de sable durcit, Azerios frappa d’un puissant coup enduit de fluide offensif. L’imposante porte grinça mais ne broncha pas, il répéta donc deux fois son entreprise mais rien ne se produisit. Créant deux lames de sable il tenta alors de trancher l’acier mais ne parvint qu’à endommager partiellement le mécanisme. Jetant un regard à l’eau qui montait un peu plus bas, le jeune homme pesta mais ne céda pas pour autant à la panique. Il devait bien exister une autre solution quelque part… C’est alors qu’il aperçut une grille d’aération au plafond juste au dessus de lui, qu’il s’empressa d’assaillir à grand renfort de lames de sable. Et même si la grille semblait résister de prime abord, les barreaux finirent par céder, retombant bruyamment.


      On se tire !


      Finzz se retourna l’air inquiet, Azerios se rapprocha alors en créant une bourrasque pour l’éjecter en direction de la bouche d’aération, avant de se changer un un véritable amas de sable volatile et de s’envoler vers ladite issue. S’engouffrant dans le conduit, il s’empressa d’empoigner les bras de son acolyte désormais suspendu au dessus du « vide » et le tira pour l’aider à entrer. L’eau continua de grimper, engloutissant bon nombre de piles de Berrys encore présentes et les deux hommes s’empressèrent de parcourir le conduit pour échapper à ce sinistre mécanisme de défense. Passant au dessus de l’antichambre, le sablonneux fit voler une nouvelle grille et redescendit, amortissant la chute du moustachu d’un épais tas de sable.


      C’était… Moins une… ajouta Finzz essoufflé.

      Et c’est pas finit.


      Se redressant rapidement, le capitaine des Sandstorm pirates se retrouva nez à nez avec une vingtaine d’hommes armés. Portant l’uniforme des agents de sécurité du Crocoalia, tous pointèrent leurs armes sur Azerios et firent feu sans sommation. Pas question de laisser Finzz, véritable coffre mobile, se faire descendre. Rapidement, le jeune pirate s’élança en tournoyant, perforé par les balles, afin de frapper ses adversaires. Saisissant le premier par le bras, il le projeta dans l’une des mares qui bordaient le chemin. Le pauvre homme fut rapidement englouti par l’un des alligators dans un hurlement sonore. Pointant ses indexes vers les suivants, Azerios tira plusieurs salves de balles de sable durcit afin de les neutraliser. Il en termina avec ce groupuscule en tranchant les derniers devoirs à l’aide de lames de sable. Ramassant l’un des revolvers, se retournant vers le moustachu, il lui fit signe de le suivre et tous deux se mirent à courir en direction des escaliers, avalant les marches comme si leurs vies en dépendait. Arrivé en haut de l’imposant escalier, le sablonneux se résigna à passer au plan B.


      Désolé Finzz.. faut que ce soit crédible.

      De quoi parl.. commença l’homme au costume vert.


      D’un coup sec, Azerios frappa son acolyte en plein visage à l’aide de la crosse du revolver avant de le saisir et de pointer le canon sur sa tempe. Finzz se mit à gémir de douleur, la main sur son nez qui pissait le sang.


      Bais bous êtes bou… Qued’que bous faites…. ?!

      La ferme. Vous êtes mon otage. Quand vous en aurez l’occasion, vous filez rejoindre les autres et Borat.


      Avançant vers la salle principale, flingue contre le crâne de son otage de circonstance, le sablonneux découvrit un casino plongé dans le chaos le plus total. Les clients se battaient, certains coins étaient en proie aux flammes et le service de sécurité avait beaucoup de mal à faire face à un événement de cette ampleur. Ren et Peeter étaient certainement passés à l’action. Parfait. Deux gardiens tournèrent alors le regard vers le capitaine des Sandstorm pirates. Ce dernier bouscula son acolyte pour le projeter au sol avant d’essuyer plusieurs tirs, Finzz en profita pour jouer son rôle à la perfection, se relevant pour courir en direction de la sortie.


      Au Decour Pidié daubez-boi ! Les Dandtorm pirades sont là !


      Laissant passer l’homme au costume vert, les gardes du casino se jetèrent sur l’intrus armés de lames courtes. Une mêlée sanglante plus tard, le sablonneux se dirigea vers la sortie avant d’apercevoir Ren, tout souriant au milieu de ce véritable no man’s land. Il afficha un sourire satisfait à son tour avant d’hocher la tête vers la sortie.


      Bien joué.. il est temps de prendre la poudre d’escampette… Faut trouver Peeter et rejoindre Borat.


      Dégageant les quelques gardes restants sur leur passage, les deux hommes sortirent en tout hâte du casino et tombèrent immédiatement sur un os. Bien plus rapides qu’ils ne l’auraient pensé, les forces de l’armée du Royaume d’Alabasta avait déjà prit des dispositions. Plus d’une centaine de soldats s’était rassemblée devant, des canons avaient été préparé, le tout formant une ligne pour appréhender les pirates. L’excitation de Ren était palpable et déjà le capitaine des Sandstorm pirates pouvait deviner ce qui allait suivre. Le plus important étant que Finzz rejoigne la taverne sur le dos de Borat pour se mettre à l’abris, les deux hommes n’auraient donc pas à retenir leurs coups. Un officier s’avança en pointant sa hallebarde en direction du duo de forbans.


      Sandstorm Pirates rendez-vous ! Jamais vous n’atteindrez le désert ! hurla-t-il.

      Se dématérialisant en un nuage de sable volatil, Azerios se déplaça rapidement pour se reconstituer et apparaître face à son interlocuteur.

      Pauvres fous.. Le désert… C’est moi !


      Le capitaine des Sandstorm pirates leva alors la main gauche vers le ciel, le visage traversé d’un sourire dément, puis il commença à créer une grande quantité de sable qu’il fit tournoyer autour de lui. L’officier planta alors sa hallebarde dans le corps du pirate mais en vain. Reculant de quelques pas, ses hommes se mirent à tirer mais sans remporter plus de succès que leur lieutenant. Le sable crée par les pouvoirs de logia d’Azerios tournoyèrent de plus belle, emportant alors le sable qui se trouvait sur le sol, ce qui eut pour effet d’augmenter l’envergure de la tempête naissante de manière drastique. Dans son élément, le sablonneux eut un rictus et commença à repousser les soldats avec violence. Le combat face aux forces du Royaume d’Alabasta venait de commencer…


        Un Casino ça Gagne Toujours


        Présent
        ✘ Feat. Aze & Peeter





        Une clope au bec, j’observais la foule de soldats en arborant un grand sourire aux lèvres. Enfin, les choses sérieuses allaient pouvoir commencer. Les salves de balles étaient inefficaces face au logia du capitaine, le traversant de part en part tandis qu’il passait à l’action. De mon côté, je me servais de mon haki perceptif pour éviter les projectiles qui me visaient, tirant tranquillement sur ma cigarette. Une première salve esquivée, je m’approchais pas à pas en croisant le regard des soldats du royaume d’Alabasta. La première ligne de tireurs mit un genou à terre alors qu’ils rechargeaient, laissant la seconde prendre le relais, avançant leurs canons par la même occasion. Et ils tirèrent, imbroglio de balles et boulets sifflant dans le vent dans ma direction.


        Wonderwall



        Paume levée dans leur direction, ma main s’enroba d’une aura violine vive avant que mon pouvoir n’entre en action. Des cercles concentriques de la même teinte qui illuminait ma main se formèrent devant moi sur plusieurs mètres de large. Tout ce qui entrait dans la zone se retrouvait repoussé vers son point d’origine, ralentissant tout d’abord en s’approchant de moi avant d’être renvoyé à l’envoyeur. Certains parvinrent à éviter la mort en se protégeant à l’aide de boucliers, mais une grande partie de la première ligne fut fauchée par leurs propres balles. Les boulets de canons quant à eux balayèrent leurs rangs avec violence, mon mur gravitationnel leur ayant octroyé une grande accélération.

        Dans la place devant le Crocoalia, les soldats déboulaient de tous côtés en rangs serrés. L’alarme avait été donnée et les troupes se rassemblaient alors que le sable généré par Aze se déployait de plus en plus, nous couvrant ainsi que bon nombre de soldats dans la tempête. Couvert par les millions de grains de sable qui s’élevaient, je passais enfin à l’attaque, m’élançant sur les soldats les plus proches en recouvrant mes membres d’une armure ébène de haki. Je parais un coup de sabre d’un bras, fauchant plusieurs soldats de la jambe avant d’enchaîner dans une danse macabre acrobatique. Mon mantra déployé, je m’enfonçais dans les rangs adverses, esquivant de justesse les coups qui pleuvaient de tous côtés en faisant voler mes adversaires à grandes mandales destructrices.

        « Ramenez-vous les p’tites frappes, j’vous prend tous ! » m’exclamais-je hilare, pris par la ferveur du combat et la rage de vaincre.

        En pleine prédation de masse, je courais entre les rangs, les mains tendues de chaque côté à frapper de leur tranchant. Leurs sabres ne faisaient pas le poids face à mes membres renforcés, tintant avant de se briser. Ainsi au corps à corps, les soldats un peu plus éloignés n’osaient se servir de leurs armes à feu de peur d’abattre leurs camarades, optant pour des armes de corps à corps en se joignant à la mêlée.

        Le sang coulait à flot sous mes assauts dénués de toute pitié, comme à mon habitude je ne faisais pas dans le détail et me contentais de me déchaîner. Au détour d’un bond en me servant du visage d’un soldat comme tremplin, je pus voir Aze qui faisait de même en déchaînant les pouvoirs de son fruit du démon, écrasant et projetant ses adversaires. Alabasta était l’endroit idéal pour ses attaques de sable, couvrant la vue de nos adversaires à mesure qu’il projetait ses tempêtes et lames élémentaires. J’atterris alors au milieu d’un groupe de soldats, frappant le sol du talon en projetant tous ceux s’étant trouvés un peu trop près, formant un cratère à l’impact. Un sourire de plus en plus carnassier, je levais ma paume vers le ciel de la même manière que l’avait fait le capitaine un peu plus tôt, pour un effet sensiblement similaire par des moyens différents.


        Rise



        J’étendis mes capacités gravitationnelles dans une large zone avec moi comme épicentre, inversant et augmentant la gravité pour y faire léviter tout ce qui s’y trouvait. Soulevés rapidement, les soldats furent trop décontenancés pour réagir autrement qu’en paniquant, seuls quelques-uns profitèrent de l’espace dégagé autour de moi pour me tirer dessus. Toutefois, la plupart des projectiles ne m’atteignirent pas, ils perdaient en vitesse en entrant dans la zone, attirés vers le haut pour rejoindre quelques soldats malchanceux. Le sable au sol s’était également élevé, remontant dans les airs à la suite des Alabastiens, me recouvrant à la vue de mes adversaires mais m’obligeant à fermer les yeux.

        Plongé dans le noir, je me servais de mon haki de l’observation pour m’orienter et éviter les projectiles tirés à l’aveuglette dans la tempête. Quelques balles parvinrent tout de même à m’égratigner en plusieurs endroits, purement par chance. Les armes détonaient de tous côtés et, plus j’étendais ma perception, plus je découvrais de soldats qui se précipitaient sur place pour donner un coup de main à leurs collègues en difficulté. Face à deux forces de la nature telles que nous, ils se confrontaient à une difficulté mortelle qui semblait en faire hésiter plus d’un. Au-dessus, les soldats en lévitation culminaient à présent à une quinzaine de mètres. J’interrompis alors mon emprise sur la gravité, la laissant retrouver son état naturel et faire chuter tout ce qui flottait un instant plus tôt. Les cris de panique emplirent la place et tout le sable qui avait quitté le sol retombait en laissant voleter un épais nuage de sable qui descendait doucement. Le sablier s’était retourné et les grains retombaient comme pour honorer notre nom : les Sandstorm Pirates.

        Dans cette purée de poix granuleuse, je continuais d’avancer, m’élançant ici et là en profitant du couvert du sable pour fondre sur mes proies. Toutefois, lors d’un nouvel assaut digne d’un prédateur, je tombais sur deux soldats aux réflexes aiguisés qui parvinrent à esquiver d’un bond, tous deux armés de lances. Les yeux toujours fermés pour éviter toute gêne occasionnée par le sable, mon mantra me guidait à suivre leurs mouvements. Ils attaquèrent de chaque côté en tenaille, je bondis assez haut pour que les têtes de lances passent juste sous moi, retombant un pied sur chaque arme qui furent brusquement poussées vers le bas, entraînant leurs manieurs vers l’avant. J’étendis mes poings droits dans leurs visages, leur faisant lâcher le manche de leurs lances en partant en arrière.

        « Jolie coordination les gars, c’est du beau boulot. » riais-je de bon cœur.

        Mon mantra m’indiqua qu’ils n’en avaient pas finis, me faisant siffler d’admiration. Jusque-là, ils étaient les plus combatifs parmi les soldats d’Alabasta que j’avais pu affronter. Dans l’obscurité de mon esprit, je perçus leurs silhouettes nimbées de blanc se relever et sortir leurs armes trônant à leur ceinture. Ce devaient être des combattants habitués à patrouiller dans le désert ou à poursuivre des bandits dans les tempêtes de sable, s’aidant de leurs sens pour s’orienter dans ce nuage où on n’y voyait qu’à un mètre. Filant droit sur moi, je bondis de nouveau en entamant un salto, sentant une lame contre mon dos dans le mouvement, y traçant une fine estafilade. La tête à l’envers, je posais ma main sur l’épaule d’un des deux hommes pour passer par-dessus lui puis atterrir dans son dos.

        « Ce fut plaisant messieurs, mais il est temps de se dire au-revoir ! » ricanais-je en refermant mon poing qui se mit à briller, prêt à frapper.


        Fly Me to the Moon



        Mes phalanges s’enfoncèrent dans le dos du soldat, le poussant tout d’abord dans les bras de son confrère avant de les englober dans un nouveau couloir de gravité augmentée large de quelques mètres. Ils furent propulsés comme des boulets de canons, emportant avec eux tous soldats assez malchanceux pour s’être trouvés là, chassant l’espace pendant quelques secondes du sable qui se trouvait dans la zone avant que je n’annule mon pouvoir et que le visible vide soit de nouveau comblé. J’entendis alors l’impact, tel une explosion, les projetés ayant probablement terminés leur course folle dans un bâtiment qui s’était écroulé sous le choc.

        Une détonation retentit au loin, suivie d’une autre et d’une dizaine de nouvelles. Autour de moi, je ne sentais plus la présence des soldats, ceux-ci ayant soudainement battus en retraite à une centaine de mètres plus loin. Et ce fut l’explosion, non loin, le tir provenant de trop loin pour déterminer leur origine. La terre se mit à trembler à chaque impact alors que je courais à la recherche du capitaine. Une explosion déchira le nuage de sable à deux mètres, me baignant de chaleur avant que l’onde de choc ne me projette un peu plus loin. Je me relevais en grommelant, attentif aux sons et à ce que mon haki percevait, à chaque mouvement m’entourant. Les fusils crachaient leurs balles, provenant tant du sol que du ciel. Les soldats avaient dû grimper sur les toits et y poster des canons pour bombarder la place. Décidément, ils ne faisaient pas dans le chirurgical à Alabasta. Pour parer à tout nouveau bombardement me visant, je reculais avant de placer de nouveau mon ‘wonderwall’ et renvoyer les probables projectiles. Des balles et plusieurs boulets entrèrent en contact avec le bouclier immatériel, repartant dans le sens inverse en faisant disparaître quelques ‘lueurs’ perceptibles par mon mantra. Des silhouettes lumineuses qui s’éteignaient à chaque nouvelle salve. Toutefois, les forces grandissantes ennemies nous encerclaient de plus en plus et mon bouclier ne bloquait qu’un côté. Une balle fusa dans mon dos, suivie par ses consœurs, j’en esquivais certaines mais plusieurs passèrent mes défenses, s’écrasant contre mon armure ébène ou s’enfonçant dans ma chair en me tirant des grognements sauvages.

        Je me remis en mouvement, les soldats s’étant de nouveau lancés à l’attaque maintenant que leur nombre avait augmenté, laissant également le temps aux obusiers de recharger leurs canons. Une nouvelle vague d’adversaires, déboulant de tous côtés en fondant sur la place qui s’éclaircissait des grains de sable retombant, mais s’assombrissant par le nombre d’individus qui s’y précipitaient. Enfin, sauf du côté d’Aze où son fruit déchaînait des tempêtes qui chassaient les soldats par dizaines. Mais, nous avions beau les éliminer à la pelle, leurs forces étaient sans cesse croissantes et, plus j’étendais l’influence de mon haki perceptif et plus je voyais de nouvelles lueurs gonfler leurs rangs. Le nuage de sable dissipé, je pus enfin rouvrir les yeux, évitant une lame au même moment en me pliant en arrière comme un limbo, le buste tourné vers le ciel. Je remontais en lui assénant un coup de boule qui l’enfonça dans le sol comme un clou avant de reprendre ma course. Je trouvais finalement le capitaine au détour d’une nouvelle tornade ensablée, rejoignant ses côtés en repoussant un groupe qui lui fonçait dessus.

        « T’as un plan pour nous sortir de là ? » lui demandais-je en évitant quelques lames, leur répondant de frappes tranchantes des mains tendues noircies au haki.

        « Avec tout ce bordel, Finzz doit déjà avoir rejoint Borat, faut qu’on retrouve Peeter, tu l’as vus ? » demanda le sablonneux.

        « Non, je t’avoue qu’avec cette mêlée dans le nuage de sable, j’ai pas vus grand-chose. »

        De nouvelles balles furent renvoyées, de nouveaux sabres repoussés, et mon poing s’écrasant violemment sur des nez. Un peu plus loin, un autre casino était en proie aux flammes qui gonflaient et se répandaient en écho au Crocoalia, des langues de feu courant jusqu’au toit en étiolant le bâtiment. Un pan de mur s’écrasa dans une ruelle adjacente en bloquant le passage aux troupes qui passaient par là, les écrasant pour les plus malchanceux.

        « Sans trop me mouiller, je dirais qu’il est par là. »

        Nous nous élancions aussitôt dans cette direction, forçant le barrage de soldats qui nous faisaient face. Azerios se mit à tirer une longue salve de balles de sable durcies par ses doigts tendus alors que je créais brièvement une zone de gravité qu’elles traversèrent en prenant suffisamment de vitesse pour traverser les soldats comme si ça avait été du papier. Une stratégie simple, mais fichtrement efficace, augmentant la vitesse de chacun des assauts ensablés du sablonneux. Ce dernier se dématérialisa partiellement pour s’élever dans les airs, traversé de quelques balles tirées à son encontre. Ses bras se recouvrirent de sable jusqu’à former deux énormes poings qu’il abattit en retombant.


        Crash



        La vitesse, le poids, la force, je fis entrer le capitaine dans une zone de gravité qui le fit chuter comme une comète, s’écrasant lourdement sur les soldats qui volèrent en tous sens pour les plus chanceux. Un nouveau nuage de sable éclata en se répandant sur une dizaine de mètres. Le couvert idéal pour continuer notre course, nous dissimulant alors que nous gagnions les hauteurs du toit du bâtiment bordant le casino en proie aux flammes. D’ici, je pus admirer les troupes de Rainbase, organisées et se déployant un peu partout à grande vitesse.

        « On devrait passer par les toits, ce sera plus simple pour rejoindre Borat. » proposais-je en profitant de ce court répit afin d’observer les alentours.

        Finalement, j’aperçus une trombe de flammes sortir d’un bâtiment en projetant des soldats enflammés. D’un regard entendu, nous nous élancions sur chaque toit et plateforme pour rejoindre Peeter, bondissant côtes à côtes dans la rue où il se trouvait.

        « Trouvé ! » m’exclamais-je tout sourire en m’approchant du tout feu tout flamme.




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        Dans un grognement, j’envoie voler une machine à sous et sort des décombres sous lesquelles j’avais disparu. La rage au ventre, je me relève. La casquette n’est plus sur le crâne et le manteau s’est envolé durant mon entrée fracassante. Rageur, je balaie le casino des yeux, scrutant les différentes tronches de cons qui sans grande surprise, sont toutes braquées dans ma direction. La vue de plusieurs enfoirés armés, habillés de costumes et de chapeaux me fout la gerbe. Cet endroit est bien sous l’influence de la mafia, comme je le pensais.
        Dans mon esprit, il est déjà condamné à disparaître. Il subsistait une chance, celle du doute, du soupçon qui devait prendre fin une fois à l’intérieur, en constatant par moi-même. Mais ces tronches de cons, je les reconnais entre mille. Du gangster, le crime organisé à pisser partout sur les murs, chié sur les fondations et rebaptisé le coin selon son bon vouloir. Qui c’est l’enfoiré qui va tout péter ? Devinez.

        — T’es qui toi, putain ?
        — Les Bambana vous passent le bonjour.
        Que je lui réponds simplement, sortant mon flingue du holster par-dessus la chemise et braquant le canon en direction de l’enfoiré qui vient de l’ouvrir. J’ai pas eu le temps de faire feu, que tous les mafiosos qui m’encerclaient, armés, ont rafalé ma barbaque. Un déluge de plombs. Problème, les balles passent au travers de mon corps, qui semblent se trouer comme du gruyère sous les impacts, les projectiles traversant simplement pour continuer leurs trajectoires. Au final ils se retrouvent à se fusiller entre eux, les plus malchanceux se prenant des tirs mortels, tandis que d’autres sont épargnés ou seulement blessés.
        Imperturbable, je riposte d’une bastos qui va se loger dans le front de ma cible. Toujours abattre la tête qui donne les ordres, ça sème direct la confusion chez les autres, distille la peur. Et une fois paumés, j’ai tout le loisir de les éclater et de laisser exploser ma colère.

        Elle monte en moi comme une vague de chaleur que je laisse sortir, que j’expulse sous la forme d’une secousse, d’une vague enflammée qui balaie l’espace autour de moi. Les flammes s’écrasent contre le mobilier, les murs ou les corps de mes opposants. Qu’importe l’obstacle, le résultat est le même, mes flammes dévorent sans distinction. — Bordel ! C’est un maudit ! Trouvé. Je suis un bouffeur de fruit démoniaque, mais ce serait plus utile de savoir ce que j’ai bouffé, ce que je suis vraiment.
        Pour l’y aider, j’expulse une deuxième vague enflammée, plus imposante cette fois, qui fauche et embrase à son tour, tout sur son passage. Et contrairement aux joueurs du Crocoalia, personne n’est venu leur insérer une bonne dose de haine à eux, ils ont absolument pas envie de se foutre sur la tronche pendant qu’un taré fout le feu au coin et bute à tour de bras. L’instinct de survie s’est activé chez eux dès lors qu’une boule de feu s'est engouffrée par les portes. Curiosité et peur les ont poussé à voir par eux-même ce dont il s’agissait, faisant confiance au système de sécurité en place pour gérer l’imprévu. Sauf qu’ils ne gèrent rien du tout, je suis incontrôlable. Je suis pas foutu de me gérer moi-même. C’est donc dans une panique générale qu’ils essaient de sauver leurs miches, déguerpissant d’ici avant d’être les dommages collatéraux d’une embrouille qui ne les concernent pas.
        Autour de moi, les plus combatifs s’organisent, paniquent pour certains. On cherche un moyen de me contrôler, les armes à feu ayant pas marchées, on y va avec du contondant, du tranchant, du corps-à-corps. Sauf qu’à aucun moment j’ai décidé qu’ils pourraient exister, encore moins s’approcher. Je maîtrise pas vraiment mon pouvoir encore, mais la haine est mon moteur, son catalyseur. Plus je la laisse s’écouler, mieux ça fonctionne.

        Avant que la première vague d’agents de sécurité mafieux me rentre dans le lard, je concentre mon pouvoir au fond de moi, les poings serrés et le corps légèrement recroquevillé sur lui-même, genoux fléchis. Deux ou trois enjambées, tout au plus, c’est ce qui leur manquait à parcourir avant qu’éclate ma fureur. Une déflagration dont je suis l’épicentre, qui détonne à la gueule de ces fumiers et les envoie valdinguer à travers la pièce. Une explosion qui secoue tout le casino, en fait trembler ses fondations et les fragilise, un pan de mur à proximité cédant sous la violence.
        Les chandeliers se fracassent au sol, les machines implosent, les tables volent, brûlent, le feu dévore la structure et tout le monde se précipite dehors. Ceux qui ont survécu à la bombe incendiaire, du moins. Reprenant mon souffle, le regard fiévreux, je zieute autour de moi, à la recherche d’un accès à un étage supérieur ou inférieur. Si j’ai de la chance, le patron de la Dune doit être encore là, à se terrer en attendant qu’on lui sauve les miches. Je veux le voir brûler.

        Un ascenseur repéré, plusieurs dizaines de mètres plus loin, sur ma gauche. Hâte de voir où il mène.
        Le pas lent, un manteau de flamme m’enveloppant comme une aura de feu s’élevant vers les cieux, je me dirige vers mon nouveau point à atteindre. De nouvelles salves de plomb fusent, sans parvenir à m’atteindre. Mais cette fois la petite nouveauté vient de bâtons de dynamite qui viennent en second rideau pour me péter à la tronche. Disparaissant sous le souffle des déflagrations simultanées, j’en ressors indemne, continuant mon avancée. Mon bras droit s’élève et la paume de ma main pointe en direction dangereuse, plusieurs orbes enflammées en sortent, vont s’écraser contre les tireurs, provoquant de mini-explosions à l’impact, balayant leur position. L'ascenseur est là, devant moi. J’appuis sur le bouton pour le faire venir, constate qu’il est déjà en train de descendre.

        Les portes s’ouvrent, une masse sombre en sort et me frappe de plein fouet, m’écrasant la tronche pour propulser ma carcasse des mètres en arrière. — Vous faites chier les gars… Combien de fois je vous ai prévenu hein ? Si vous devenez pas plus forts, vous allez vous faire plier quand un type un peu trop déterminé pour vous se pointera. Bingo, vous l’avez votre mec un peu trop déterminé. Pendant que je me relève et reprends mes esprits, j’le mire faire rouler ses épaules, craquer les jointures de ses mains, avancer de quelques pas, un regard attristé à ce que lui peut voir. – Mais meeeerde les gaaars ! Regardez ce foutoir ! Vous l’avez laissé tout exploser ! Il reste quasiment plus rien ! Vous attendiez quoi avant de venir me chercher hein ? Qu’il fasse s’écrouler la baraque ? Sérieux… Je le rejoins, regard haineux. Je sais pas comment il a fait pour m’en coller une, mais je l’ai senti passer et ça m’énerve encore plus. Nos regards se croisent, y’a des envie de meurtre et de destruction qui se lisent, planent dans l’atmosphère.

        – Je sais pas t’es qui connard, mais tu t’attaques au mauvais casino… Une masse, ce type est une masse. Des trapèzes si gros qu’on croirait des dunes de sable, le cou enfoncé au milieu. Des bras plus large que des troncs, chaque muscle du corps gonflé comme des pastèques, criblé de veines saillantes. Chevelure blonde platine, taillée à ras, deux cavités à l’emplacement des yeux d’où luisent une paire d’iris dorés. Aussi imberbe que mon cul, fiole patibulaire, trois entailles qui lui barrent toute la partie droite de la trogne. Et une peau sombre, mais étrangement sombre. Pas le teint hâlé comme ici ou chez d’autres, lui c’est pas normal, ça semble pas naturel.

        Spoiler:

        Le coin droit de mes lèvres se relèvent brièvement, étiré par une grimace qui trahit mon ressenti. Je sens qu’il va me faire chier lui. – T’as pas de langue ? T’es muet ? T’en as rien à foutre ? Dis quelque chose, merde… J’en ai absolument rien à foutre de cet enfoiré de raclure de bidet. Je me contente seulement de cracher au sol avant de m’avancer vers lui le pas déterminé, les poings serrés, amorçant ma posture de combat. Il pousse un soupir avant de se mettre en position de défense, prêt à me réceptionner.

        La première patate est pour moi, plus vif, mes phalanges lui chatouillent la mâchoire et sa tête bascule vers l’arrière. Il est trop grand pour que je lui empoigne le crâne, alors je vais en descendant. Une gauche dans les côtes flottantes, une droite dans le bide et une nouvelle frappe du gauche dans le genou. On vise la destruction du corps, l’extinction des feux rapide.
        La salopard à la peau dure, vraiment très dure. C'est de l'acier ou des os bordel ? Il plie sous les coups, mais ne rompt pas. Saloperie. Et en plus il réagit vite, sa contre-attaque est rapide et précise. Un coup de tête qui me bousille le nez et un coup de genou dans le bide pour me plier en deux. Des frappes lentes mais lourdes, il m'attrape par une épaule et me soulève du sol au-dessus des siennes, jambes en l’air et tête vers le bas. L'instant d’après il me fracasse à ses pieds, m’enfonçant de plusieurs dizaines de centimètres dans la terre, les dalles ayant sauté instantanément. Une intense vague de douleur m’assaille, des gerbes de sang s’envolent et je dois lutter pour ne pas perdre connaissance.

        Bordel d’enfoiré de merde. C’est qui ce mec ? Je pige pas pourquoi il peut me toucher sous ma forme dématérialisée ? Je contrôle plus mon état ? C’est moi qui chie dans la colle ? Je suis perdu, ça me frustre autant que ça me perturbe.
        Lui s’en contrefout, me laisse me relever avant de chercher à m’écraser de son panard.
        Eh. Il me prend pour qui ? Je bloque sa jambe et lui balance une décharge électrique histoire de lui remettre les idées en place, avant d’enchaîner d’un coup de poing remontant enflammé. Je vais lui faire passer l’envie de me prendre pour sa chienne, ce sale petit bâtard. Aussi solide qu’il soit, à son tour d’aller embrasser le sol. Et parce que je suis un tueur qui s’engouffre dans la moindre opportunité pour finir un adversaire, je sors mon flingue pour lui loger quelques bastos dans le corps. Pas le temps pour ces conneries.

        Le plomb ricoche à chaque fois sur son corps, comme s’il se heurtait à un alliage beaucoup trop résistant pour lui. Je tire la gueule, étonné. – Toi aussi t’es un maudit. Il rigole. – Moi ? Maudit ? Ah non je crois pas mon pote ! Moi j’ai le HAKI ! Haki ? Qu’est-ce que c’est que cette merde ? Ça modifie la constitution du corps ça aussi ? Pas le temps de cogiter qu’il me fauche d’un coup de pied circulaire tandis qu’il est encore dos au sol.
        C’est maintenant à qui va se relever pour frapper le premier.
        Et il gagne, l’est parti avant aussi ce fumier. Coup de latte démentiel dans ma gueule, à l’arrière de la caboche. Comme s’il frappait du pied dans une balle.
        Et le ballon c’est moi. Ballon qui traverse le casino pour aller s’écraser contre une table dont les flammes ont bouffées la moitié de la peau de bois déjà.

        De rage, je me lève en projetant dans tous les sens, furieux. Il commence sérieusement à me chauffer. Et en parlant de feu, l’incendie qui ne fait que gagner en intensité peine à être contenu par les trouffions. Y’a une bonne partie du mobilier qui s’est fait avaler déjà, les murs sont touchés, le feu s’est propagé aux pièces adjacentes et ce n’est qu’une question de temps avant que le plafond nous tombe sur la gueule.  
        Le golgoth rapplique fissa pour tenter de m’arrêter et c’est vers lui que se tourne ma rage. Un gros jet de flamme qui le cueille en pleine course, freine son élan et me donne l’occasion de l’esquiver. Le voilà dos au mur, information que je prends immédiatement en compte. Je le harcèle de mes flammes, croisant les bras devant mon corps pour en expulser un trait de feu supérieur à ce que je viens de lui envoyer précédemment. Acculé, il peut que se défendre au mieux, tenter de repousser mon assaut. Un rapport de force s’installe, qui dure quelques dizaines de secondes avant qu’il commence à faiblir, à céder du terrain, le peu d’espace qu’il lui restait.

        Stoppant mon assaut, je lui laisse pas le temps de souffler que je lui propulse une colonne de feu avec fureur. Cette fois il ne peut rien à part comprendre qu’il est tombé sur plus gros que lui. Bras devant la tronche pour faire barrage, il est percuté de plein fouet et va s’écraser dans le mur derrière-lui, qu’il enfonce, bien aidé par la colonne enflammée et tous deux finissent dans la rue.
        Épuisé, le visage tuméfié et souillé par le sang qui coule de mon front et me retombe sur la fiole, je m'engouffre par l'ouverture béante et rejoint le colosse à son point de chute. Inconscient. Je pose un genou à terre à côté de lui, bordel.
        Peu de temps après, je suis rejoint par Azeglio et Ren qui déboulent depuis les hauteurs. Ils en ont fini de leur côté aussi visiblement. – On devrait pas trainer ici, cet enfoiré va pas pioncer très longtemps. Ma rage me dit de le brûler jusqu'à la mort, mais ma conscience sait qu'il sera debout avant que ça arrive et je sais pas si j'en viendrai à bout avant qu'il me brise le cou.
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        Prendre de la hauteur, en voilà une bonne idée. Le capitaine des Sandstorm pirates avait tout juste eut le temps de déchaîner sa tempête de sable que Ren était arrivé sans crier gare pour montrer de quoi il était capable. Ses aptitudes étaient vraiment fantastiques, rompant la gravité, il emporta sables et soldats d’un claquement de doigt. Les soldats de l’armée royale d’Alabasta courraient justement en tous sens dans les rues tout autour du Crocoalia, s’organisant pour tenter de barrer la route aux pirates. Une grosse détonation retentit alors un peu plus bas et un colosse carbonisé traversa un mur pour s’écraser dans la rue, suivi de près par un Peeter littéralement en feu. Profitant des faveurs de la gravité, tous deux retombèrent aux coté de leur acolyte. À en juger par les flammes qui avalaient peu à peu le bâtiment derrière lui, l’homme à la casquette commençait doucement mais sûrement à s’habituer à ses pouvoirs de maudit. Azerios l’aida à se relever avec un large sourire.


        Tout feu tout flamme hein.. j’aime ton style Peeter. Faut bouger ouais.


        Tournant les talons afin de s’éloigner du bâtiment ravagé par les flammes, tous trois se hâtèrent en direction de la sortie de la ville mais furent bien vite rattrapés par les soldats en surnombre. S’organisant en un temps record, ces derniers s’amassèrent de part et d’autre de la rue, formant deux goulots d’étranglement. Et sans crier gare, les soldats firent feu, si Peeter et Azerios n’avaient pas à se soucier de ce genre d’attaques, Ren lui restait potentiellement vulnérable malgré sa maîtrise du fluide offensif. Balayant rapidement un chariot de bois, le sablonneux offrit une protection provisoire à son acolyte avant de se lancer dans la bataille. L’objectif ? Continuer d’avancer pour rejoindre Borat à l’entrée de la ville et fuir en direction du navire. Timing millimétré, pas question de perdre la moindre minute ici, le capitaine des Sandstorm pirates commença à déchaîner les pouvoirs conférés par son fruit du démon. Avantagé par son environnement, il créa deux tourbillons qu’il projeta sur les soldats face à lui. Emportant une grande quantité de sable, les bourrasques repoussèrent bon nombres de soldats et Azerios ne s’arrêta pas en si bon chemin. Bras changés en lames de sable, il chargea en avant, éliminant le moindre soldat qui se trouverait entre lui et sa destination. Tranchant à tour de bras, épaulé par ses deux acolytes et leurs incroyables pouvoirs, le sablonneux traversa la rue en long, semant un chaos que les locaux ne seraient pas prêts d’oublier. C’est alors qu’une lame noircie manqua de le toucher, contrant cette dernière d’une masse de sable durcit, Azerios se retrouva face à un adversaire qui semblait sortir du lot.

        Sans attendre, l’homme bondit et frappa d’un coup dévastateur de la paume de sa main. Azerios enduit ses avant bras de fluide offensif mais ne parvint pas à absorber le choc, il se retrouva projeté en arrière avec force, traversant les deux murs d’un bâtiment avant de se retrouver sur une petite place. Son assaillant apparut alors et donna un large coup de sabre, qu’il parvint à esquiver en roulant, tirant une salve de balles de sable durcit afin de couvrir sa fuite. Face à son nouvel assaillant, il dégaina Oto et Kogarashi, ses lames d’estoc et afficha un large sourire. Armure de cuir blanc, crâne rasé, un homme qui avait l’air d’avoir de la bouteille.


        Oto et Kogarashi… Jolies lames. souffla l’inconnu lui même équipé d’un sabre finement ouvragé.

        Je te retourne le compliment. Et tu es.. ? répondit Azerios en faisant tournoyer habilement ses deux lames.

        Al-Mansûr Nazîm, commandant des forces navales du Royaume.

        Des forces navales rien que ça…

        Ton périple s’arrête ici Sandstorm Pirate. soupira Nazîm.


        Le commandant des forces navales d’Alabasta se rua alors sur Azerios et une valse d’acier débuta. L’homme était rapide et sa technique au sabre plutôt affûtée. Contrant coups sur coups, le sablonneux n’était pas en reste, les récents affrontements face à des épéistes avaient contribué à perfectionner son style de combat à deux lames. Et si Nazîm semblait se soucier des dommages collatéraux qu’il pourrait causer, ce n’était pas le cas de son adversaire. Bloquant un coup d’une parade haute, Azerios commença à créer une certaine quantité de sable afin de la faire tournoyer autour d’eux et créer une nouvelle tempête. Reculant de quelques mètres, il créa alors deux épais poings de sable durcit qu’il projeta violemment sur son adversaire. Sans surprise ce dernier les trancha et les morceaux allèrent s’écraser sur une façade derrière lui.


        Ne me prends pas pour un amateur sale pirate…


        D’un geste ample, il créa et projeta une large lame d’air que le sablonneux peina à dévier pour l’envoyer finir sa course dans un débit de boisson non loin, détruisant sa vitrine avec fracas. Profitant de cet instant d’inattention, l’officier royal bondit pour frapper une nouvelle fois de sa paume de main, envoyant son adversaire s’écraser contre un mur. Plantant ses deux lames d’estoc dans le sol, Azerios se releva, sourire aux lèvres, avant de créer une imposante sphère de sable compacte, qu’il projeta. Nazîm esquiva et la boule de sable explosa à l’impact contre la façade se trouvant derrière lui, qui s’effondra dans un nuage de poussière. Comme pour enfoncer le clou, le sablonneux répéta l’opération en créant une nouvelle Bombe de sable qu’il lança dans le nuage de poussière.

        Mais l’officier ne comptait manifestement pas se laisser intimider. Surgissant du nuage de poussière, il projeta deux lames d’air que le capitaine des Sandstorm pirates s’empressa de contrer en récupérant ses lames et la danse d’acier reprit de plus belle. Endurant, Nazîm ne semblait pas être de ceux que l’on peut avoir à l’usure, mais heureusement pour Azerios, ce dernier parvenait à faire jeu égal, voir à dominer le duel, parvenant même à entailler le bras gauche de son adversaire. L’officier réagit au quart de tour, repoussant son assaillant d’un puissant coup de paume. Levant ses deux lames vers le ciel, Azerios créa une importante quantité de sable qu’il fit tournoyer, emportant davantage de sable provenant du sol et rapidement la place fut plongée dans une véritable tempête granuleuse. Impossible d’y discerner quoique ce soit, Nazîm parvint tout de même à porter un coup tranchant qui taillada la cuisse du sablonneux. Par la même occasion, dernier parvint à infliger une nouvelle entaille sur le flanc de l’officier avant d’être une fois encore projeté avec violence, terminant sa course en traversant un nouveau mur.

        Si la technique au sabre de Nazîm était redoutable, ses compétences de pugiliste n’en étaient pas moins impressionnantes. Se relevant douloureusement, sabres en main, Azerios se trouvait dans une salle de jeu. Les occupants prirent leurs jambes à leur cou et l’officier de l’armée royale entra d’un pas lent. Pas question de perdre davantage de temps, le sablonneux rengaina ses lames d’estoc et commença à créer du sable qu’il fit tournoyer dans le creux de ses mains.


        Finissons-en.

        C’est déjà terminé Azerios le sablonneux. annonça Nazîm l’air impassible.


        Créant deux tourbillons de sable, le pirate les projeta avec force, emportant tout sur leur passages, les tornades dévastèrent l’entrée et l’officier disparut. Une étrange sensation parcourut alors le corps endolori d’Azerios, comme un profond frisson, qui finit par s’estomper lorsque sa vue commença à se troubler. Se pouvait il que son adversaire soit un adepte des poisons ? Pas le temps de se poser plus de question, ce dernier surgit soudain et frappa de la paume de sa main en plein thorax. Le capitaine pirate fit un vol plané et fut projeté hors de la salle de jeu dans une ruelle où il se trouvait encerclé de soldats. Naturellement, c’est une pluie de balle qui s’abattît alors sur lui, le traversant de toutes part alors qu’il se relevait péniblement. Souffle coupé, lorsqu’il leva les yeux, il aperçu son principal adversaire sortir doucement de la salle de jeu. Il réalisa que quelque chose n’allait pas quand il se rendit compte qu’il ne voyait pas un mais trois Nazîm avancer dans sa direction. Se frottant frénétiquement les yeux, une lame lui traversa le front, les soldats continuaient de l’attaquer. Il se dégagea et changea ses deux bras en lames de sable puis s’élança en direction de Nazîm, tournoyant sur lui même, éliminant les soldats les uns après les autres avant d’arriver aux abords de la salle de jeu. Mais aucune trace de son adversaire.

        Une lame noircie passa alors à quelques centimètres de son visage, entaillant sa joue. L’officier se trouvait en réalité derrière lui, il fit volte-face et le trancha en deux. Tel un mirage, Nazîm disparut et un poing vint frapper Azerios à la mâchoire avec une violence telle qu’il s’écrasa dans le sable à une demi-douzaine de mettre de là. Haletant, sonné par le dernier coup, le sablonneux se dématerialisa pour se changer en nuage de sable volatil mais l’officier de l’armée royale parvint à l’attraper par le pied et il le projeta au sol. Nazîm planta sa lame noircie comme pour donner le coup de grâce, Azerios esquiva en roulant sur le côté et créa une imposante masse de sable qu’il abattit sur son adversaire. Se relevant d’un bond, il profita du court laps de temps durant lequel l’officier se dégageait de la masse de sable afin de taillader son autre flanc d’une lame de sable. Esquivant un coup de poing noircit, Azerios donna une succession de coups de poings en contre-attaque, parvenait à toucher Nazîm à la tempe mais il fut rapidement repoussé lorsque ce dernier décida d'utiliser sa technique dévastatrice de la paume. Attaque esquivée de justesse, le jeune pirate fut saisit au col et s'empressa agripper l'avant bas du soldat pour utiliser sa compétence déshydratante. Mais le commandant des forces navales semblait déterminé à ne rien lâcher. Il tira son adversaire vers lui et lui assena un puissant coup de tête. Nez ensanglanté, Azerios pesta et frappa dans l'avant bras qui le retenait pour se dégager avant de charger son ennemi pour le projeter au sol. C’est alors qu’un imposant morceau de bâtiment vint s’écraser violemment sur les deux hommes : Ren venait d’entrer en scène.


          Un Casino ça Gagne Toujours


          Présent
          ✘ Feat. Aze & Peeter




          Le chaos régnait dans les rues de Rainbase, de feu, de sable et de ma touche personnelle un peu moins visible. Du moins, lorsque je ne projetais pas directement chaque débris et objets qui se laissaient prendre dans mes repoussoirs gravitationnels. Les soldats arrivaient dans un flot incessant des deux côtés de la rue, le capitaine se chargeant du côté qui nous mènerait jusqu’à la sortie de la ville tandis que je couvrais nos arrières. Les balles étaient crachées en pluie destructrice, Aze me couvrant dans mon dos alors que je renvoyais celles qui arrivaient face à moi à l’aide de mes pouvoirs. Couvrant toute la largeur de la rue, la zone ralentie les projectiles en premier lieu avant de les renvoyer à l’envoyeur, fauchant des dizaines de soldats en les criblant de la tête aux pieds de leurs propres munitions.

          Toutefois, il aurait été étonnant qu’il n’y ait pas d’os, et celui qui avait débarqué venait de projeter le sablonneux à travers un bâtiment, le suivant sans nous accorder un regard ni l’occasion de réagir. Juste derrière lui, le passage s’effondra en même temps que le bâtiment, bouchant la voie qui nous aurait menée au capitaine. Mon attention détournée un instant, j’en oubliais les soldats qui me fonçaient dessus et ce fut une colonne de flammes qui vint carboniser la dizaine de soldats qui s’apprêtaient à me fondre dessus, sabres au poing. Je remerciais mon sauveur d’un hochement de tête, Peeter, qui prit le relais de Aze pour déblayer notre route de sortie à grands coups enflammés. Son pouvoir de logia lui offrait une certaine immunité face aux soldats, ceux-ci ne maîtrisant pas le haki, et lui permettait de déchaîner ses flammes qui balayaient ses adversaires. Les bâtiments bordant la grande rue furent bientôt en proie aux flammes.

          De mon côté, je continuais de renvoyer les projectiles qui osaient encore me viser, repoussant les charges qui suivaient les salves, alternant ainsi plusieurs fois jusqu’à se rendre compte que leur stratégie n’aboutirait pas. Une lame fusa à mon encontre, simplement repoussée par le dos de ma main avant de le frapper de l’autre en l’envoyant sur ses camarades derrière lui qui s’écroulèrent sous son poids. Quelques tireurs particulièrement précis continuaient de tirer malgré la mêlée, me forçant à esquiver à plusieurs reprises. Mon mantra à l’affût du moindre mouvement autour de moi, je continuais de reculer alors que le nombre de soldats continuait de grandir. Peeter était parvenu à nous ouvrir la voie jusqu’au bout de la rue qui débouchait sur un carrefour.

          Des détonations retentirent, des soldats étaient de nouveau montés sur les toits armés de canons à main afin de nous bombarder allègrement. Le tout feu tout flamme s’occupa d’intercepter ceux qui arrivaient de son côté tandis que je levais déjà la main pour faire appel à mes pouvoirs et m’occuper de ceux qui volaient dans ma direction. Plutôt que de les renvoyer à leur approche, j’attendis qu’ils survolent un groupe de soldats pour créer une zone assez large où la gravité fut augmentée, attirant irrémédiablement chaque objet qui la survolait avec force. Déjà portés par leur énergie cinétique, les boulets furent réorientés en formant un arc de cercle avant de s’écraser lourdement dans la rue, soulevant un grand nuage de sable et de poussière, fragilisant les bâtiments adjacents. Voyant déjà débarquer de nouvelles forces par les autres rues du carrefour, j’en profitais pour fermer celle que je venais de bombarder en aidant les bâtiments fragilisés à l’aide d’une nouvelle zone de gravité qui les attira au sol, refermant la grande rue en soulevant encore plus de poussière. Le carrefour fut rapidement nimbé dans un nuage de poussière de roche mêlée au sable environnant, obstruant la vue des soldats approchant. Ces derniers se mirent à tirer à l’aveuglette en espérant nous toucher. M’aidant de mon haki perceptif pour les esquiver, je retrouvais Peeter avant que les soldats n’arrivent jusqu’à nous.  

          « Faut qu’on retrouve Aze, y a pas de temps à perdre sinon tous les soldats d’Alabasta vont finir par nous tomber sur le coin de la gueule. » m’exclamais-je pour couvrir le bruit des détonations.

          À quelques mètres, une explosion déchira le nuage en soufflant un air chaud jusqu’à nous, rapidement rejointe par de nouveaux boulets explosifs qui s’écrasèrent encore plus proche, nous laissant admirer une des mèches se consumer. Par réflexe, je modifiais de nouveau la gravité pour repousser les boulets, ceux-ci explosant la seconde d’après en engloutissant soldats et bâtiments. Mais déjà, de nouvelles vagues de guerriers venaient en renfort, s’élançant au milieu des débris et gravats qui agrémentaient à présent le carrefour. Me servant des obstacles ambiants, je créais une nouvelle zone de gravité qui les souleva pour les transformer en projectiles, balayant un groupe d’Alabastiens bien déterminés à venger leurs confrères. Les roches percutèrent un bâtiment, s’agglutinant en détruisant une partie de l’édifice en créant un monticule praticable.

          « Suis-moi burning man ! » fis-je à Peet avant de grimper l’amas de gravats par bonds successifs jusqu’au toit.
          Contrairement à lui, je n’étais pas à réaction. Les tirs nous suivaient dans notre course, sautant de toits en toits à la recherche du capitaine. Et, en observant brièvement les environs depuis les hauteurs, je le repérais sans trop de difficulté. Plus loin, des tourbillons de sable s’élevaient et des bruits d’éboulement s’ensuivaient, signe distinctif des combats du sablonneux en zone urbaine. Mon attention détournée, je ne vis pas venir le boulet explosif qui vint s’écraser à quelques mètres de nous. J’eus à peine le temps de manifester mon fluide offensif sur mes avants-bras que l’explosion déchirait le toit dans une boule de feu. Projeté sur plusieurs mètres, je traversais les hauteurs d’une ruelle avant de m’écraser dans le bâtiment suivant, traversant une fenêtre et un bout de mur qui vint avec. Roulant sur encore quelques mètres, ce fut un bar en angle qui arrêta ma course. Je me relevais péniblement en grommelant, me rendant compte que l’appartement était habité et qu’une famille apeurée se tenait dans un coin en tremblant.

          « So..s..sortez de cheez nous ! » balbutia le père en tentant de se donner un air menaçant, brandissant un couteau de cuisine qu’il tenait en tremblotant.

          « Ne vous inquiétez pas, je ne vous veux aucun mal. » dis-je calmement en plaçant mes mains devant moi en signe d’apaisement. « Mais, petit conseil si je peux me permettre : cachez vous derrière le bar. »

          Une intuition, une sensation, une intention, mon haki perceptif déployé je sentis s’approcher un objet visant la fenêtre juste à côté du coin de la pièce où se terrait la famille. Une de mes mains brilla, créant brièvement une zone qui engloba les civils pour les ramener dans ma direction sous leurs cris de surprise. Un objet longiligne traversa alors la fenêtre, la brisant dans un tintement à peine audible sous les nombreuses détonations qui résonnaient toujours à l’extérieur. Une grenade, crépitante de l’attente fatale de son explosion, visiblement proche à la mèche s’approchant de son but. La première zone de gravité interrompue, j’en créais une nouvelle qui souleva le verre et la grenade pour leur faire prendre le sens inverse de leur arrivée. Trop tard toutefois, à peine l’explosif avait passé la fenêtre qu’il détonna, dévorant toute la façade du bâtiment et me repoussant par l’onde de choc. La famille de civils était déjà partie sans demander son reste, j’espérais seulement qu’ils ne soient pas pris pour cible par inadvertance.

          Autour de moi, le bâtiment grinçait, se lézardant de fissures en plusieurs endroits, arrachant de larges morceaux qui se désagrégeaient peu à peu. La salle éventrée vers l’extérieur, les soldats sur les toits de l’autre côté de la rue me visaient à l’aide de leurs fusils pour me canarder, l’une d’elle me transperça l’épaule m’obligeant à trouver refuge derrière le bar. Le verre explosait au-dessus de ma tête, un jet sur une tireuse percée faisant tomber puis rouler une bouteille jusqu’à moi. La débouchant à l’aide de mes dents, je pris une longue lampée de bourbon avant d’en verser sur ma plaie, m’arrachant un grognement presque animal. La pluie de balle s’interrompit, instant idéal pour fuir ou contre-attaquer. Sortant de derrière le bar, je vis alors les fissures terminer leur tour, éclatant la roche et brisant le bois pour laisser tout un pan du bâtiment s’affaisser et se pencher vers la rue en se détachant du reste de l’appartement. L’endroit où je me trouvais en faisait partie, emporté vers l’avant et m’obligeant à m’accrocher au bar avant de lever ma main paume vers le haut, luisant soudainement d’une vive lueur violine.


          Rise



          La plateforme détachée du bâtiment cessa sa chute pour entamer l’inverse, s’élever peu à peu sous les regards effarés des soldats qui finissaient de recharger leurs fusils, me visant avec peu de conviction. Qu’est-ce qu’une arme à feu pouvait faire face au maître de la gravité ? Dépassant les hauteurs des toits, les balles qui m’étaient destinées ne trouvèrent que la pierre. Je ne savais pas ce qu’il était arrivé à Peeter, mais je ne parvenais pas à le trouver dans ce chaos ambiant. Toutefois, bien que je ne le connaissais pas depuis longtemps, j’avais confiance en lui pour avoir prit la direction des tornades de sable qui s’élevaient un peu plus loin. J’annulais alors la zone d’élévation pour en créer une nouvelle, englobant la plateforme massive pour la diriger horizontalement en direction des tempêtes de sable, ayant comme origine le capitaine des Sandstorms. La plateforme massive attirait toute l’attention, aussitôt visée de toutes armes à distance à disposition des soldats d’Alabasta. Cependant, elle se déplaçait rapidement, de nombreux boulets de canon ne rencontrant que le vide. D’autres vinrent percuter le morceau d’appartement, éclatant des murs qui, même brisés, continuèrent leur route en flottant à l’état de débris.

          Depuis mon perchoir, la vue était imprenable, apercevant de nombreux groupes de soldats dispersés à travers la ville. Se servant de moi et ma passerelle flottante comme point de repère, ils convergèrent dans ma direction, rejoignant les centaines de soldats qui occupaient déjà les rues en contrebas. Des milliers désormais, grande masse imposante qui remplissait les rues, levant canons et fusils pour faire pleuvoir le plomb sur mon moyen de transport. Certaines atteignaient leur cible avec succès, rongeant la pierre en détachant plusieurs parties des extrémités qui continuaient de suivre la trajectoire de ma zone de contrôle gravitationnel. D’autres projectiles furent directement pris par la gravité et accompagnèrent l’imposant morceau de bâtiment.

          Enfin, j’arrivais à destination, la plateforme flottante rasant les toits à l’approche de la rue où le sablonneux était toujours aux prises avec le guerrier au crâne rasé. Les coups pleuvaient entre les deux hommes et ils semblaient faire jeu égal et, alors qu’Aze mettait subitement son ennemi à terre, il était temps pour moi d’intervenir. Je savais que les propriétés sableuses de son corps protégerait le capitaine de l’attaque, contrairement à son adversaire.


          Crash



          La zone horizontale disparue pour être remplacée par une en diagonale afin de foncer droit sur les deux combattants. Propulsée avec force, la plateforme fondit sur eux dans une explosion de poussière, de sable et de roches. J’avais préalablement bondis avant l’impact, mais une pierre me cueillie dans mon saut et me projeta dans la rue quelques mètres plus loin. Rebondissant douloureusement, je me stabilisais sur mes pieds après une pirouette acrobatique, réalisant la présence d’un groupe conséquent de soldats qui me foncèrent dessus en criant pour se donner du courage.

          J’esquivais les premiers sabres avec une facilité déconcertante, mon haki perceptif en action était parfait pour éviter les coups en se fatiguant le moins possible. Mais, je n’avais pas le temps de jouer avec eux, repoussant leurs sabres en les emmêlant les uns dans les autres avant d’envoyer un coup de pied les faucher, les repoussant sur leurs camarades. Un bond en arrière pour prendre mes distances et je me servais des nombreux débris présents dans la rue pour les projeter à l’aide de mes pouvoirs de maudit. Les blocs de pierre écrasèrent sans pitié la troupe avant de s’amonceler et former un mur improvisé qui barrait la rue. Un instant de répit, du moins c’est ce que je crus. Percevant un mouvement derrière moi, je me retournais juste à temps, la lame passant à mon emplacement précédent alors que je me trouvais de profil. Le sabre laissa une longue estafilade barrant mon torse dans la largeur, le combattant Alabastien sortait péniblement des débris alors que je bondissais en arrière pour prendre mes distances.

          « Ne croyez pas vous en sortir si facilement. » clama-t-il avec un certain calme malgré ce qui venait de lui tomber dessus. Il examina mon visage un instant avant de planter son regard dans le mien. « Ren Aoncan des Sandstorm Pirates, votre fin est proche. »

          « Tiens, un fan ? » ricanais-je, sautillant un instant sur place avant de m’élancer sur le commandant, levant un poing noircit jusqu’à l’épaule. « Tu veux un autographe ? »

          Mes phalanges contre sa lame, tintant dans un échange de coups puissants. Son sabre, tenu à deux mains était certes lent, mais possédait une grande allonge et le souffle de son passage à chaque attaque donnait plutôt bien le ton sur sa force et l’état dans lequel je finirais si cette lame me touchait de plein fouet. M’aidant de la soft palm, un art martial apprit sur Banaro, je repoussais son arme, le dos de ma main tendue la repoussant vers l’extérieur alors que mon autre main formait un poing bien déterminé à lui en coller une. Mais il fut plus rapide, me prenant par surprise en se libérant une main du manche de son sabre pour venir me frapper d’un violent coup de paume au sternum.

          Projeté en arrière, le souffle coupé, je m’écrasais dans un mur, crachant un filet de sang en reposant au sol. Je ne parvenais pas à retrouver ma respiration, inspirant dans le vide, la bouche ouverte à tenter de forcer un système momentanément en panne. Et, bien que je me concentrais sur la résurrection de mes poumons, je l’entendis. Son pas lourd, à l’oreille je pouvais dire qu’il était fatigué, traînant sa lourde épée derrière lui, celle-ci luisant d’un noir profond et brillant. Serrant les dents, les yeux injectés de sang allant de paire avec mes iris, je forçais le passage, sentant la brèche alors que l’air était enfin acceptée à l’entrée de mes poumons. Mes forces revenues, je me relevais pour plonger sous la lame qui filait vers moi, roulant au sol et me relevant derrière lui. Mon poing percuta son flanc, bondissant aussitôt en arrière en sentant venir sa lame.

          Déployant mon haki de l’observation aux alentours, je perçu une autre présence, ce qui me tira un sourire entre deux esquives de coups d’épées. Je continuais de reculer, parant ou tentant quelques contre-attaques quand c’était possible, mais rien ne passait ses défenses, m’opposant soit à sa lame ou à son haki aussi résistant que le mien, voir plus. Cependant, ce n’était pas mon but, tout ce que je souhaitais c’était de l’attirer. D’un nouveau bond en arrière, je passais au-dessus du sable mouvant présent au sol, créé au préalable par le capitaine qui s’était reformé un peu plus loin. Un pied de l’officier d’Alabasta s’enfonça dedans, l’autre frappant le sol en dur pour s’en extirper. Il s’éleva quelques instants dans les airs alors que je levais ma main dans sa direction, luisante de violet, paume vers le bas. La ramenant vers le bas, mon pouvoir envoya l’épéiste droit dans la technique du sablonneux. Il s’y enfonça, ma gravité influençant le vortex de sable qui se creusait à mesure que les jambes de l’officier y étaient attirées. Mais, loin d’avoir dit son dernier mot, le commandant frappa à de multiples reprises à l’aide de son sabre, générant de nombreuses lames d’air me visant moi et le sablonneux.

          Je bondis de tous côtés, évitant la plupart d’entre elles qui s’écrasaient puissamment autour de moi. Et, alors que je tentais une nouvelle approche pour en finir avec lui, poussé par la ferveur du combat, je me retrouvais nez à nez avec une des lames d’air, la parant de mes bras croisés noircis. Trop lent pour l’avoir recouvert, l’attaque entailla mon épaule avant que je ne sois de nouveau projeté dans un bâtiment.  





          © Fiche par Ethylen sur Libre Graph'


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          Alabasta abrite de sacrés poids lourds, au moins aussi massifs que les deux pirates Sandstorm qui se déchaînent depuis tout à l’heure. Et quand tous ces poids lourds se rentrent dans le lard, ça donne un bordel ambiant et un chaos total qui retourne la moitié de la ville à un rythme hallucinant. Mes deux alliés ont bouffé un fruit, tout comme moi ils ont des capacités hors du commun mais à la différence près qu’ils savent beaucoup mieux s’en servir, eux. Le sable et un truc qui ressemble à de la lévitation ou de la télékinésie, je capte pas trop. Je sais juste que le gamin arrache tout autour de lui et le bazarde dans tous les sens, repoussant projectiles et autres conneries qui s’approchent de trop près de sa fiole. L’un comme l’autre sont colossaux.

          Je m’étais fait la réflexion qu’ils allaient rouler sur tout le monde et qu’on allait vite fait rentrer au navire, mais non. Y’a un autre poids lourd qui est entré dans la danse, justement. Un chauve avec une grosse épée,un haut gradé de l’armée d’Alabasta de ce que je pige. Je me suis dit que ça allait vite être plié quand le Capitaine a décidé de se le farcir en un contre un, j’ai vite tiré la tronche. L’autre est un véritable bulldozer qui distribue des mandales capables de te mettre la colonne vertébrale en miette en une torgnole.
          Capable de rivaliser avec le sablonneux, ça doit vouloir dire qu’il est d’un niveau monstre. J’ai pas entièrement suivi leur affrontement, puisqu’il a fallu dégager la voie pour foutre le camp d’ici. Ce que je sais, c’est qu’on a dû y retourner pour sortir les miches du primé des griffes du héros sans cheveux. Ren s’y est essayé le premier et a fini par se faire plier à son tour, dégagé du passage comme une vulgaire merde.

          Moi, en bon suicidaire que je suis, je me suis pas posé de question. J’ai accepté de suivre les Sandstorm pour payer ma dette auprès d’Azeglios, à partir de là j’ai qu’une chose à faire dans ce genre de situation. Aller au charbon.
          A peine le sabreur en armure avait balancé son attaque à l’épée que je lui rentrais dans le lard, propulsé par mes flammes, frappant d’une patate en pleine mâchoire. Petit effet bonus, je relâche une décharge électrique à l’impact et repousse le gaillard contre la façade déjà à moitié défoncée d’une baraque. Il la traverse comme dans du beurre et disparaît derrière les gravats. Meh, va chier connard, c’est pas le moment de venir nous les briser.
          Je profite de la pause pour reprendre mon souffle, épuisé. J’ai beaucoup donné depuis l’attaque du premier casino, ça pèse dans l’organisme et les coups ramassés ont rien arrangé.
          Quelques dizaines de secondes, c’est tout ce qu’il me laisse avant de sortir des décombres, la mine grave, l’esprit clair.

          Il va me découper en deux le salopard.
          C’est ce que je me dis quelques secondes avant qu’il se jette sur moi, frappant de son épée à l’horizontale, me forçant à abaisser ma silhouette pour conserver ma tête. J’ai même pas eu le temps de m’en rendre compte qu’il est déjà au contact, le poing étrangement noir qu’il enfonce dans mon bide, y libérant une onde de choc comme pour répondre à ma décharge électrique. Le coup me plie en deux, m’arrache une gerbe de sang d’entre les lèvres, avant de m’envoyer valdinguer plus loin, retombant dans le sable en une série de roulés boulés.

          Il va peut-être me concasser avant de me découper, putain.
          Encore une fois, je capte pas comment il a pu m’atteindre.
          Encore une fois, j’ai pas le temps d’y réfléchir qu’il est sur moi, m’attendant à un point de croisement pour m’y réceptionner d’une nouvelle frappe à onde de choc.
          Corps qui se plie en deux, tape violemment contre le sol, cratère de plusieurs mètres qui se forme et je suis stoppé net. Ce sale fils de chienne. Il lève sa lame et s’apprête à en abattre la pointe sur mon torse quand une tornade de sable le frappe de plein fouet et le repousse plus loin.

          C’est pas pour cette fois que je dois crever.
          Est-ce que j’ai atrocement mal ? Oui. Est-ce que j’ai le temps de me plaindre et de jouer les victimes ici ? Non. Que je bouge avant de me faire arrêter ou crever, c’est l’idée. Parce que si l’autre enfoiré est plus là, trop occupé à ravager le coin dans son duel au sabre avec Azeglios, y’a tous les troufions qui veulent encore ma peau. Troufions que je repousse d’une vague enflammée, avant de me remettre sur mes panards.
          Des rafales de plombs qui me passent au travers, je cherche du regard où est-ce qu’ils se foutent sur la tronche. Un trio de boulets de canons qui m’explosent aux pieds, le souffle de l’explosion balayant la zone et disperse mon corps enflammé en une multitude de flammèches dans les airs. Je me reforme un peu plus loin, expulsant une série de boules de feu en direction des tireurs en hauteur pour les y déloger. Tandis que la détonation retentit dans mon dos, j’aperçois le gamin à la casquette qui m’indique une direction du doigt.

          Je m'élance à grandes enjambées, c'est tout ce que me permets mon état actuel. Je garde ce qu'il me reste en réserve au cas où. C'est utile pour éviter de finir troué par les balles, transpercer par une lame ou encore dégommer par la déflagration d'un boulet.
          À moitié recroquevillé sur mon flanc gauche, la dernière frappe du chauve a dû me casser quelques côtes, je vois à retardement une masse sombre qui arrive à toute berzingue sur ma poire. — Mais putain. C'est tout ce que j'ai le temps de dire avant que le phacochère à la peau noire de tout à l'heure me rentre dedans, me découpe en deux d'un brutal plaquage et me charge sur son épaule tout en continuant sa course. Il ne regarde même pas où il va et m’encastre dans le mur d’une maison, qu’on traverse aisément pour finir s’écraser à l’intérieur. Il me faut un sacré temps pour me relever, ça commence à être trop.
          Toussant, haletant, crachant du sang, il me faut un effort de l’autre monde pour éviter d’y passer dans cet autre monde, justement. L’autre est déjà debout, prêt à me finir. Coincé dans le salon de cette maison, j’ai pas vraiment d’autre choix. Si je le prends aux poings ici, il va me briser le cou. Il le sait, je le sais, on se devine.

          Sauf que j’ai pas l’intention de crever ici, ça aussi il le devine à mes yeux. Et il comprend trop tard en me voyant accumuler une grosse quantité de flammes tout autour de moi. Il comprend que trop tard et s’élance sur moi avec l’énergie du désespoir, pour m’arrêter avant que je lui pète une dernière fois à la gueule. Quelques pas à faire, même pas dix mètres. Mais c’est trop tard. Quand il tente de refermer ses bras sur moi, je relâche mon pouvoir qui explose brutalement comme une bombe incendiaire. La détonation secoue tout le bâtiment qui s’effondre sur lui-même. C’était ça l'idée, si mon feu le bute pas, il finira enseveli sous les décombres cet enfoiré.
          Une violente déflagration puis le silence.
          Un long moment qui passe, sans un mouvement, un bruit alentour. Puis, lentement, péniblement, des mains qui sortent de sous une pile rocheuse, qui s'accrochent au sol pour tirer le reste du corps vers l’avant. Des bras qui se dégagent, puis une tête et finalement le haut de mon corps. Je suis épuisé, mais je force, je pousse. Jusqu’à dégager suffisamment ma carcasse pour parvenir à me relever, fracassé, exténué, ensanglanté, mais vivant.

          L’autre, j’en sais rien, qu’il aille se faire foutre.
          Foutre le camp d’ici, c’est tout ce que je veux.
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          Pas question pour Azerios de laisser à Nazim la moindre chance de s’en prendre à ses acolytes, ici son adversaire c’est lui et personne d’autre. Comme s’il s’agissait d’une fourmilière, les soldats ne font qu’affluer pour tenter leur chance, mais aucune de leurs attaques « ordinaires » ne parvient à infliger le moindre mal au sablonneux qui ne quitte pas son adversaire des yeux. Vertiges, vision qui se trouble par moment, nul doute que la lame de l’officier de l’armée royale était ensuite de quelque chose. Ce dernier s’élance donc et frappe d’un rapide coup d’estoc, esquivé de justesse. Azerios contre-attaque en changeant son bras gauche en lame de sable mais manque sa cible à son tour. L’intervention inopinée de Ren et Peeter aura au moins permit au sablonneux de souffler un peu, voilà que cette fois-ci, c’est lui qui donnait les coups. Sens altérés, impossible pour lui de frapper avec précision, il créa alors deux énormes poings de sable durcit qu’il projeta avec force sur son adversaire. Sans surprise ce dernier les trancha net avec son sabre mais Azerios enfonça le clou en créant une imposante bombe de sable qu’il écrasa entre sa cible et lui, provoquant une onde de choc. Nazim se protégea tant bien que mal, et parvint malgré le choc à tenir sa position, s’élançant sur sa proie tel un faucon. Nouvelle entaille, plus profonde cette fois là, au niveau de la cuisse gauche.


          Vos assauts pathétiques ne me font ni chaud ni froid. Je vous éliminerai tous Sandstorm pirates.

          J’attends de voir ça…


          Levant sa lame, il l’abattit avec force sur un Azerios grimaçant. Chargeant son poing en fluide offensif, il esquiva le coup de justesse et frappa le plat du sabre de Nazim qui vola à quelques mètres. Mais même momentanément privé de son arme, l’officier de l’armée royale s’avérait être un adversaire redoutable. D’un coup de paume il tenta de toucher le sablonneux au niveau du thorax mais sans succès. Contre attaquant, le capitaine des Sandstorm pirates empoigna le col du soldat et le tira vers lui pour lui asséner un puissant coup de tête que ce dernier lui rendit avec hargne. Tombant en arrière sous le choc, Azerios pointa ses deux indexes et tira une salve de balles de sable durcit qui érafla Nazim de toutes parts avant de se propulser sur ce dernier, le frappant à la mâchoire d’un puissant uppercut. Enchaînant les attaques, les poings noircis au fluide offensif, il continua à marteler l’officier qui se protégeait de ses bras pour réduire les dégâts jusqu’à décider de contre attaquer à son tour. Brisant sa garde, il frappa d’une attaque de paume dévastatrice mais rata la tempe du sablonneux de peux, son attaque touchant le mur derrière sa cible, fendant le bâtiment en deux. Azerios en profita pour empoigner sauvagement l’avant bras de son ennemi en utilisant sa compétence déshydratante afin de l’affaiblir. Ne parvenant pas à se dégager immédiatement, Nazim eut la désagréable surprise de retrouver son bras droit grandement diminué en quelques instants.


          Espèce de petit..

          Pirate ? l’interrompit le sablonneux en lui décrochant un coup de genou en pleine mâchoire.


          Nazim recula et s’apprêta à repartir à l’assaut quand un nouveau morceau de bâtiment s’écrasa violemment sur lui. Levant les yeux un peu plus haut, Azerios aperçu Ren qui continuait à déchaîner ses pouvoirs. Préparant une nouvelle tornade de sable à l’attention de Nazim, le jeune homme le savait, les minutes leur était compter et ils ne pourraient pas se permettre de rester trop longtemps sur Rainbase. Une salve de tirs traversa alors son corps granuleux, se retournant, il constata que les soldats continuaient d’affluer et de tirer à vue. Il projeta donc sa bourrasque sur les nouveaux arrivant afin de les balayer, et l’officier de l’armée royale surgit des décombres dans le même temps. Manifestement à bout de patience, il se rua en direction d’Azerios, esquivant les débris que Ren continuait à propulser dans sa direction. Nouveau coup de paume dévastateur, que le capitaine des Sandstorm pirates parvint à atténuer à l’aide d’une masse de sable compact qui explosa au contact, le projetant en arrière avec force. Pas le temps de se relever que Nazim était déjà sur lui à le clouer contre un mur à coup de genou. Changeant ses bras en deux lames, le sablonneux taillada son agresseur au niveau des côtes, ce dernier jura avant de le cogner durement à deux reprises sur la tempe, le sonnant sur le coup.

          Bruit sourd dans les oreilles, vision troublé et sensation de froid lui provoquant des frissons, Azerios encaissa un nouveau coup de genou dans le bas ventre avant de sentir les deux mains de son adversaire se serrer autour de son cou. Encore une strangulation, il tenta de se dégager en commençant par cogner Nazim dans les cotes mais ce dernier semblait inflexible. Il se surprit même à espérer une nouvelle intervention de Ren ou de Peeter mais de toute évidence ses deux équipiers devaient être occupés ailleurs. Il lui empoigna alors les avant bras afin d’user une fois de plus de sa capacité déshydratante, fragilisant les membres de l’officier qui paraissait toujours aussi résolu. C’est alors que le sablonneux poussa de toutes ses forces sur les poignets de son assaillant, les tordant dans un craquement sonore, relâchant légèrement l’étreinte qui le privait d’oxygène.


          Aaaaaaaaaaargh…..!

          Lâche.. moi.. espèce.. d’enfoiré !


          Poings enduits de fluide offensif, le jeune pirate se mit à frapper sur les poignets fragilisés par la déshydratation, brisant les os sur le coup. L’officier relâcha totalement son étreinte en hurlant, reculant de quelques pas, l’occasion pour Azerios de tenter de prendre un avantage définitif. Se ruant en avant, il le fit tomber lourdement, se retrouvant à califourchon sur lui et le martela de coups renforcés au haki, laissant échapper toute pression mais surtout toute sa colère. Adversaire tuméfié, momentanément inerte, seuls quelques gémissements s’échappaient de sa bouche quand le sablonneux lui donna le coup de grâce en joignant ses deux mains, les abattant telle une masse sur son visage ensanglanté. Sans doute que l’officier avait eu son compte, aucun intérêt de l’achever et de toute façon ses hommes se mirent à rappliquer en nombre, transformant le capitaine des Sandstorm pirates en passoire. Ce dernier se releva, reprenant son souffle comme il le pouvait, les yeux rivés sur ses nouveaux adversaires. Impossible de triompher avant que l’épuisement ne le gagne, il créa alors une nouvelle tornade de sable dans chaque main qu’il projeta afin de balayer tout ce beau monde avant d’entreprendre de s’éloigner. Autour de lui, le chaos régnait en maître, beaucoup de bâtiments avaient été touchés et les soldats s’évertuaient à essayer de l’arrêter, tirant à vue avant d’être inévitablement emportés par le Logia des sables…

          Il s’empressa comme il put de rejoindre Ren, afin que tous deux puissent prendre la direction de la sortie de la ville et rejoindre Borat et les autres. Non loin, sortant des décombres, Nox les avait rejoint et portait un Peeter inconscient sur ses épaules. Le temps était désormais à la fuite, les Sandstorm pirates tournèrent les talons et se hâtèrent de rejoindre la taverne mobile de Ren, se frayant un passage dans une ville sans dessus dessous, éliminant les quelques soldats qui osaient encore se dresser sur leur passage. Prolonger les affrontements ici n’avait aucun intérêt, d’autant qu’ils avaient un timing bien précis à tenir s’ils voulaient arriver à temps en embouchure de canal. Une fois arrivés dans la taverne, Liquor Jack les accueillit et Borat s’élança dans le désert à toutes hâtes.


          —————————


          Durant la journée passée à fuir à travers les dunes brûlantes d’Alabasta, les quelques caravanes militaires rencontrées avaient été balayées sans trop de difficulté. Les cavaliers qui prirent Borat en chasse furent successivement éliminés par les efforts conjugués d’Azerios et Ren, qui même sur la réserve, restaient déterminés à mener à bien la mission qu’ils s’étaient fixés. Difficile de s’accorder du repos dans leur condition de fugitif, Peeter était installé à l’étage pour tenter de récupérer, mais tout le reste était aux aguets. Malgré que le plan ait dégénéré, ils ne s’en tiraient pour le moment pas trop mal, Finzz avait récupéré le butin et il était sain et sauf, planqué dans la taverne enfermé dans sa chambre. Sa sécurité restait la priorité absolue tant qu’ils n’auraient pas quitté les radars de l’armée royale. Prochaine étape, récupérer le navire et redescendre le canal afin de rejoindre le reste de l’équipage qui devrait prendre d’assaut Nanohana dans quelques jours. Leur course folle s’arrêta quand ils aperçurent enfin, parmi les mirages, le canal ainsi que Le Loup Solitaire qui mouillait non loin.


          On dirait qu’on est pas encore tiré d’affaire… soupira le sablonneux, perché au balcon de la taverne, faisant un signe de tête à Ren en direction d’une zone rocailleuse.


          Un peu plus haut, sur une crête qui semblait surplomber le canal, des soldats se rassemblaient et se préparaient à l’assaut. Bien décidé à leur couper l’herbe sous le pied, le capitaine des Sandstorm pirates saisit l’escargophone afin d’annoncer leur arrivée imminente et de donner l’ordre à Reyshu de préparer l’appareillage du navire, Borat filant droit sur le petit campement improvisé des forces du Royaume d’Alabasta que Ren ne quittait pas des yeux, un sourire aux lèvres.


            Un Casino ça Gagne Toujours


            Présent
            ✘ Feat. Aze & Peeter




            Sous un soleil de plomb, éreintés par la traversée du désert et les nombreux périls qui s’étaient mis sur notre route jusque là, de nouveaux adversaires se dressaient sans cesse devant nous pour nous barrer le passage. Surplombant le canal, ils avaient placés de nombreux canons de tailles et longueurs différentes et, à l’approche du pachyderme géant vert ils les tournèrent de concert dans notre direction. Il faut dire que Borat n’avait rien de discret, du haut de ses vingt cinq mètres de haut, d’une teinte vert pomme et filant si vite dans le désert qu’il soulevait un grand nuage de sable dans son sillage, visible à des kilomètres.

            C’est aussi grâce à cela que les troupes de soldats envoyés à notre poursuite nous retrouvaient toujours, bien que leurs chevaux étaient trop lents pour suivre le cochon géant quand il était poussé à toute vitesse. Nul doute que notre tapage à Rainbase avait rameuté tous les soldats disponibles dans la région, lancés à notre trousse armés jusqu’aux dents.

            « Je m’occupe d’eux boss, protèges notre pote Borat. » dis-je à Aze sans quitter le campement des yeux où ils ajustaient leurs canons.

            Je sautais sur le perron de la taverne depuis le balcon, atterrissant accroupi puis m’avançais sur le dos du pachyderme jusqu’à son groin, me tournant vers lui pour lui faire un clin d’œil se voulant rassurant auquel il répondit d’un grognement guerrier. Depuis notre passage sur Little Garden, il était devenu bien plus téméraire, abandonnant ses tendances timides et peureuses pour enfin devenir un véritable cochon pirate. Plusieurs centaines de mètres nous séparaient du campement, mais déjà nous entrions à leur portée et les premières détonations retentirent. Une volée de boulets filèrent et s’élevèrent dans notre direction, décrivant un arc de cercle avant de nous retomber dessus. Toutefois, c’était bien mal me connaître et mes capacités de maudit. Une main levée, ma paume émit une lueur violette qui se propagea en aura autour de ma main.


            Wonderwall



            Des anneaux violets imbriqués les uns dans les autres apparurent à quelques mètres devant moi, une épaisse zone répulsive destinée à servir de trampoline aux projectiles. Ceux-ci entrèrent alors dans la gravité modifiée, faisant face à une force qui les ralentit petit à petit en s’approchant de moi. Ma main toujours tendue intercepta un boulet qui était parvenu jusqu’à moi, mes doigts noircis au haki s’y enfoncèrent fermement en pliant le métal. Puis, les projectiles s’arrêtèrent dans un instant très bref de flottement avant d’être pris dans le courant gravitationnel qui les projeta à toute vitesse vers leur point d’origine, accélérant tout du long du couloir de mes pouvoirs jusqu’à en sortir et continuer leur course. Des obstacles improvisés barraient le camp de barricades improvisées pour se protéger un minimum de ce genre d’assaut. Toutefois, la force avec laquelle étaint propulsés les boulets furent suffisants pour en venir à bout, déchirant bois, tôle et détruisant plusieurs pièces d’artillerie dans leur course.

            « Strike ! » m’exclamais-je comme un enfant qui joue au bowling.  

            Un boulet toujours au bout de mes doigts, celui-ci se recouvrit d’une épaisse couche ébène qui se propagea tout le long de mon bras jusqu’à ma nuque où elle continua sa route pour recouvrir l’intégralité de mon corps hormis mon visage et mon dos. Le boulet de canon tendu en avant, je me mis à tourner sur moi-même en le faisant siffler dans l’air avant que le haki ne se recouvre d’une aura violine jusqu’à ma main et que mes pouvoirs se manifestent. Je créais une zone de gravité m’englobant en allant droit vers le campement ennemi. Porté par le poids et la vitesse qu’avait prit le boulet, il fut emporté par la gravité renversée en me tirant avec lui.

            « Yiiiiihaaaaaaaa ! » m’écriais-je en m’envolant à la suite du boulet sans autre contrôle que les lois de la nature, légèrement bidouillées par mes soins.

            La zone était large et puissante, le vent venait s’engouffrer dans ma bouche en gonflant mes joues sous la vitesse de projection. Une comète sombre filant droit vers une barricade remplie de soldats armés de fusils, leur balles fusant dans ma direction alors que je créais une zone successive à la première, me suivant jusqu’à englober l’espace qui me séparait de ma cible. Plusieurs projectiles ricochèrent sur ma peau ébène ou sur le boulet noirci, les autres s’arrêtant dans leur course pour graviter à mes côtés. Un grand sourire aux lèvres, ce furent les canons qui suivirent les balles, trois boulets se confrontant au mien qui les renvoya voler dans le sens inverse. Je dus en intercepter plusieurs de ma main libre, les stoppant avant qu’ils ne soient pris dans ma danse gravitationnelle.

            Et ainsi, je m’écrasais. Les obstacles sur mon passage volèrent en éclat, mon boulet renforcé ne faisant pas dans la dentelle en explosant les barricades. Les balles et boulets se retournèrent contre leurs propriétaires, les fauchant dans une tempête métallique destructrice. Je lâchais finalement le boulet, celui-ci continuant sa course en envoyant voler pièces d’artilleries et soldats. Emporté par l’énergie cinétique, je continuais mon vol plané alors que mes pieds rencontraient de nouveau le contact du sol, s’enfonçant en traçant un sillon sur mon sillage. Quelques soldats furent trop malheureux pour se trouver autre part que sur mon passage, se mangeant de sévères mandales multipliées par la vitesse qui m’empoignait toujours. Finalement, c’est un canon face à moi qui décida de me ralentir. Alors que je m’approchais, sa bouche cracha un boulet que je me pris de plein fouet dans mes bras croisés devant moi. Fauché sur le coup, je repartis dans l’autre sens en roulant sur le sol avant de m’écraser dans des décombres de barricade. Leurs protections s’étaient écroulées sur mon passage et bon nombre des soldats avaient été projetés au sol, mais déjà une bonne partie d’entre eux se relevait.

            « Eh ben putain, je m’attendais pas à un tel effet, mais ça fait un mal de chien. » grommelais-je en me mettant debout en faisant tourner mes épaules pour défaire les tensions dans mon dos.

            Après deux salves renvoyées de leurs canons, les artilleurs semblaient hésiter à utiliser leur canon. Les soldats faisaient de même, s’approchant prudemment en tremblant légèrement. Leur adressant un grand sourire ravi, je fis craquer ma tête de côté en jetant un œil à Borat qui s’approchait à une centaine de mètres environs. À son bord, le capitaine faisait tournoyer une grande masse de sable au-dessus de la taverne, prêt à l’abattre. De mon côté, je m’étais mis à frapper les soldats sans aucune pitié, leurs doutes se transformant en peur à l’approche de la tempête de sable qui se profilait.

            « Tremblez devant les Sandstorms, bande de lopettes ! » m’écriais-je en abattant mon poing sur un visage, son propriétaire projeté si loin qu’il dépassa le bord de la crête rocheuse, tombant à pic droit dans la flotte.

            C’était là notre porte de sortie, mais avant cela il fallait dégager le passage et détruire ces canons qui gêneraient notre fuite. Fauchant un nouveau groupe de soldats, je me rendis compte qu’une bonne partie d’entre eux fuyait sans demander leur reste. Ça me facilitait le travail, ne laissant que quelques poches de soldats me séparant des pièces d’artillerie et, dans mon dos, Borat approchait à grands pas. Formant un groupe soudé et organisé, une première ligne de soldats levèrent leur bouclier, suivis par la seconde qui passa des lances par-dessus les épaules des premiers. Toutefois, toute cette préparation sur plusieurs lignes successives suivant les premières était inutile. Déjà, je m’élançais sur eux à pleine vitesse, mon armure ébène brillant sous les rayons du soleil. Casquette à l’envers, poing en avant, ce dernier brilla d’une lueur violette alors que j’arrivais face aux larges boucliers de métal.


            Fly Me to the Moon



            Mes phalanges s’écrasèrent dessus, tordant le métal avant qu’une zone englobant tout leur groupe ne se crée. Leurs pieds quittèrent la terre ferme et les soldats furent emportés dans le couloir gravitationnel en criant. Ils percutèrent les canons et leurs artilleurs qui s’envolèrent en partie par-dessus bord. Pour le reste, Aze avait préparé une véritable tempête. Je me retournais pour faire face à un Borat à une quinzaine de mètres, ouvrant sa gueule immense pour tirer sa longue langue vers moi. Effectuant un admirable saut acrobatique, j’atterris sur le bout de sa grande langue rose. Ne manquant pas de me couvrir de bave au passage, le pachyderme me projeta dans les airs pour que je puisse atterrir sur sa tête, les bras tendus sur les côtés comme un gymnaste après sa représentation.

            De retour à bord du cochon-bateau le capitaine pu déchaîner ses pouvoirs sur les quelques téméraires qui osèrent actionner les canons restants. L’amas de sable s’écrasa sur la zone, emportant les armes et des dizaines de malheureux dans une vague ensablée qui les poussa dans le vide et, vu la hauteur au-dessus de l’eau, l’espoir était mince pour leur survie. Borat continua ainsi sa route en grogant légèrement.

            ~Grruiik ? ~

            « T’en fais pas mon pote, je m’occupe de l’atterrissage, tu peux y aller. »

            ~Gruiiik-gruik !!~

            Me faisant pleinement confiance, le cochon amphibie géant s’élança en accélérant sa course jusqu’au bord du précipice. Ses pattes quittèrent alors le sol pour se jeter dans les airs dans un instant de flottement au ralenti à plusieurs dizaines de mètres au-dessus du fleuve. Le paysage était magnifique vu d’ici, des terres ensablées à perte de vue, seulement rompues par cette ligne d’eau pas si large que ça qui se perdait à l’horizon. Et d’ailleurs, à quelques kilomètres, des silhouettes en points noirs se dessinaient sur les flots, ne laissant que peu de possibilités. L’attaque sur Rainbase semblait avoir mit toutes les patrouilles sur le qui-vive.

            Et soudain, l’instant de flottement du pachyderme prit fin, nous tirant inéluctablement vers le bas. Fermement agrippé aux longs poils verts de mon camarade cochon, je me tirais jusqu’au côté de sa tête pour voir ce qui nous attendait. Tendant ma main par-dessus groin, elle se mit à luire afin de faire appel aux pouvoirs du fruit de la gravité. Borat se mit à ralentir à l’approche du fleuve, ce dernier respirant fort sous l’adrénaline provoquée par la chute qui faisait battre son coeur à cent à l’heure. Et, tout en douceur, il retrouva le contact de l’eau dans laquelle il s’enfonça jusqu’aux yeux pour y flotter tranquillement.

            L’équipage sur le Loup Solitaire s’était tenu prêt et déjà ils nous rejoignaient aux côtés du pachyderme et sa taverne. Azerios se dématérialisa partiellement pour se propulser sur son pont afin de rejoindre ses hommes et donner les directives. Le navire se mit alors en mouvement, Borat se tenant sur son flan, attentif à notre côté de la rive. En nous maintenant en plein milieu du fleuve, les rives étaient visibles, affichant par moments quelques unités de cavalerie chargées de surveiller notre progression. Chaque personne présente était sur ses gardes, préparés à une éventuelle attaque.

            Alabasta n’était pas connu pour ses forces navales et, selon nos informations ils ne possédaient pas de navires imposants, seulement des petits mais rapides. En rentrant dans la taverne, je rejoignis Nox à l’étage qui surveillait un Peeter toujours inconscient étalé dans mon lit, le plus confortable de la baraque. L’ingénieur avait soigné ses blessures et l’avait veillé jusque-là, hormis pour prendre ses tours de garde pendant notre traversée du désert. Et, une fois de plus, il sortit pour prendre ma relève. J’étais fatigué, mon corps me faisait mal de partout et ma vision devenait floue par moments. Je me laissais choir derrière mon bureau dans un grand fauteuil en cuir plus que confortable.

            « Bordel de merde, j’suis crevé. » grognais-je en me massant les tempes.


            Purupuru puru puru puru ~ purupuru puru puru puru ~


            Devant moi, mon escargophone se mit à sonner, m’obligeant à tendre péniblement mon bras pour décrocher.


            Katcha


            « Ouais ? »

            « Yo chef ici Roy, la forme ? » répondit le minks à bord de L’Amadeus.

            « Le pillage s’est passé...en grandes pompes je dirais, un beau bordel t’aurais vu ça. On vient de gagner le fleuve, on devrait être là dans trois jours. Et de votre côté, comment ça se passe ? Y a pas eut d’embrouilles avec les patrouilles ? »

            « Comme prévu, on est pas loin de l’embouchure du fleuve, entre Erumalu et Nanohana. Pour les patrouilles c’est pas passé loin, mais les gars ont simulés une réparation d’urgence plus que vraisemblable qui est passée crème, donc ça devrait aller à ce niveau là. » énuméra le charpentier canin.

            « Vraiment ?! C’est si facile de les berner ? » m’étonnais-je, en ayant chié depuis Rainbase, même si ça avait été très plaisant.

            « Quand t’as la chance de voir deux cent charpentiers de water seven à l’œuvre, t’admires et tu fermes ta gueule. On sait se montrer crédibles, t’en fais pas pour nous. » ricana l’homme-chien, plein de fierté.

            « Hahaha je vois le tableau. Très bien, continuez de surveiller leurs mouvements et tenez moi au courant.

            Sur ces mots, je raccrochais, soufflant en ricanant à imaginer la scène entre la patrouille navale d’Alabasta et l’équipage de L’Amadeus. J’avais rencontré ces gars lors de l’attaque des forces unies de Glutonny et des Mangemondes sur Water Seven. Et depuis, nous avions sympathisé, découvrant ce navire immense qu’ils avaient construits, puis volés à leur patron parce que, selon leurs dires, ce dernier était le pire enfoiré de l’île. Le bâtiment était gargantuesque et regorgeait de nombreux secrets et un armement important capable de décimer les petits navires sur lesquels voguaient les forces navales d’Alabasta. De plus, nous avions eus la chance de tomber sur leur commandant à Rainbase, sûrement pendant ses vacances, ce qui saurait assurément les désorganiser.

            Lessivé, je laissais morphée m’enserrer de ses bras pour m’emporter dans un sommeil bien mérité, le chat homonyme au pelage noir se posa sur mes genoux alors que mes paupières se refermaient. Nous avions encore beaucoup à faire et une longue traversée jusqu’à Nanohana, il fallait se ménager et panser ses blessures quand il était possible.





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            Une longue sieste encore, apparemment. Celle-ci, j’en sors passablement gonflé, agacé. Dernièrement, chacune de mes aventures se termine de la même façon, par une extinction du son et de l’image. C’est une sale habitude prise depuis que j’ai rejoint la Route de Tous les Périls et il serait temps que ça s’arrête, l’impression que je suis une lavette à force. J’ai bien conscience que le niveau a augmenté depuis que j’ai quitté les blues, mais quand même. Soit je me mets au niveau rapidement, soit je vais finir par ne jamais me réveiller. Et crever comme ça, si tôt, c’est mort. Pas pour cette fois, pas ici, il semblerait.

            Réveillé sur l’espèce de cochon géant transportant une foutue baraque sur son dos et volant grâce aux pouvoirs de Ren, j’ai rapidement pigé qu’on était en fuite. Déjà parce que personne n’est réellement au repos, on ferme un œil et on serre les fesses pour qu’une catastrophe ne déboule pas pendant notre garde. Ensuite parce que le bruit des canons ou des fusils sont là pour nous rappeler à l’ordre si jamais on arrive à oublier.
            Le Capitaine et Roi du sable nous a filé les ordres histoire que tout se déroule au mieux. J’ai pas moufté, je reçois pas vraiment d’ordres de lui, c’est un partenariat, mais c’est son rafiot et ses hommes, sa quête. Et ça fait deux fois qu’ils me sauvent les miches, je crois qu’il a gagné le droit que je la ferme et obéisse un temps.
            Je parle de navire, parce que du cochon volant je suis passé au Loup Solitaire, un beau bestiau de la navigation en mer, somptueux loup d’ivoire en figure de proue.

            La figure de proue, c’est là où je me tiens depuis plusieurs heures déjà. On a réparti les tours de garde, en ce moment c’est l’un des miens avec quelques autres. Les effectifs pour faire avancer la bête ont bien été réduits, mais l’efficacité des gars m’impressionne, y’a pas de couille, ça file droit et vite. Il le faut, parce que derrière-nous y’a de quoi venir nous chercher.
            Des vaisseaux plus petits, mais aussi plus rapides. Avec moins de puissance de feu aussi, forcément. Mais de quoi nous harceler sans discontinuer depuis notre embarquement à bord, de ce que j’ai pu constater une fois sorti de ma sieste.
            L’armée d’Alabasta s’il faut bien lui reconnaître une chose, c’est qu’elle ne lâche rien. J’en porte encore les stigmates, de larges bandages blancs serrés autour de mon torse, mon bras droit et mon crâne. Alors j’ai pas croisé que du justicier et du défenseur de la ville en chemin, mais le plus gros morceau était chez eux. J’ai bien failli mourir là-bas.

            — Les revoilà ! Trois en approche rapide, à bâbord !
            — Ils sont pour moi.
            Que je lâche en jetant ma clope par-dessus bord, l’œil noir. J’ai quelque peu la haine de comment s’est terminée mon incursion sur Rainbase. Le feu qui brûle en moi et me dévore demande à être libéré, ça tombe bien. Je me rapproche du bastingage, mains dans les poches. J’ai laissé mon manteau au vestiaire, il ferait que me gêner ici. J’ai perdu ma casquette dans la mêlée sur Rainbase, ma dégaine de gangster propre sur lui en prend un bon coup depuis que je suis ici. Les trois embarcations rapides se rapprochent à un rythme étonnant, ‘doit y avoir un mécanisme, une astuce que je saisis pas pour qu’elles filent aussi vite sur l’eau.
            Pendant qu’elles reviennent à hauteur du Loup Solitaire, je prépare une grosse boule électrique dans le creux de mes deux mains, le regard bloqué sur mes cibles. Formation en triangle, base en arrière, une classique dans un corps militaire. Je les laisse encore un peu gratter du terrain, avant de balancer les boules l’une après l’autre, sur la première, sachant très bien qu’avec la vitesse de déplacement de chacun, ce sont les deux autres qui seront touchées.

            Bingo. La boule fuse et percute la base du bâtiment le plus à gauche, foudroyant tout son équipage à bord et faisant basculer l’engin de bois qui se retourne en pleine course. La seconde boule électrique vient s’écraser au beau milieu de sa cible, explosant à l’impact, relâchant un foudroiement qui met tout le monde à tapis. L’embarcation perd aussitôt de sa vitesse jusqu’à progressivement atteindre le point mort, très vite distancé.  
            A peine l’attaque lancée que je bondis sur la chaloupe de tête, retombant brusquement à bord. Eux qui ne s’attendaient pas à une telle réaction si vive et efficace se reprennent et tentent le combat au corps à corps. Inutile ici de faire feu, le temps qu’ils visent je les aurai neutralisés.
            Le premier voit son coup au sabre dévié, ma senestre pousse son bras vers le bas tandis que de ma dextre, je lui claque le menton avec la paume de ma main, lui envoyant une décharge électrique au passage. Il s’étale sur le dos, paralysé, forçant ses frères d’armes à lui marcher dessus ou le contourner pour avancer. Ils sont tout juste une dizaine par vaisseau.

            Les deux suivants tentent de me trancher les bras, puisque je suis dangereux avec. Ils passent au travers d’un corps enflammé et déjà, je me suis abaissé pour en faucher un de ma jambe, petite secousse électrique en appuis, avant de pivoter sur le dernier et lui couper la respiration d’un grosse patate électrifié dans le bide, suivi d’un coup de genou qui claque à la mâchoire et l’envoi au sol.
            La troisième vague se pointe, mais je me suis déjà chargé en flammes et je propulse sur eux un trait de feu qui les balaie tous, allant jusqu’à frapper directement le mât, la barre et le malheureux qui la tenait. Juste au cas où, ou alors c’est pour me défouler, je propulse une boule de feu sur la base du mât, brisant le bois et faisant s’effondrer la partie supérieure dans la flotte. Le reste est déjà en proie aux flammes.

            Me reste plus qu’à me tirer d’ici. Petite course jusqu’à prendre appui sur le rebord du vaisseau, de fléchir les genoux, concentrer mes flammes dans mes jambes avant de relâcher le tout sous l’effet d’un saut propulsé par deux traits de feu. Torpille enflammée qui s’élève un instant dans les cieux, avant d’entamer sa redescente et de retomber sur le pont du Loup Solitaire, atterrissage un brin brutal mais contrôlé, deux poings en appuis et un genou au sol.

            — C’est toujours pas ça l’atterrissage, hein ? Me taquine le requin de l'équipage, Reyshu, sourire carnassier aux lèvres. Je crois qu'avec la paire de chicots pointues qu'il se trimballe, il peut pas faire autrement que sourire comme un prédateur devant sa proie. — Encore quelques ajustements. C'est que depuis que j'ai rejoint les Sandstorm, il a eu le temps de me voir poncer cette technique. Je me suis entraîné sur mes nouveaux pouvoirs sous la supervision du Capitaine Azeglios, lui-même détenteur d'un fruit du même type que le mien. La torpille incendiaire, que le poiscaille appelle ça. Je l'apprécie le gaillard, c'est un gars de North tout comme moi. C'est aussi un ancien mafieux, tout comme moi. — Ah, v'là le Capitaine !

            Un coup d'œil dans mon dos confirme les dires du timonier, la fiole du sablonneux qui se rapproche, un léger sourire aux coins des lèvres. Lui aussi a bien récupéré, visiblement. — T’arrives un peu tard, l’ami. Le ton est léger, un brin moqueur pour ces pauvres malheureux soldats du royaume des sables.
            — Oh moi je crois justement que j’arrive pile au bon moment ! Pas eu trop de soucis durant ta garde ?
            — Ils lâchent rien. Régulièrement, y’a des petits groupes qui déboulent et tentent de nous ralentir, voire de nous couler par des sales petits tours si on réagit trop tard. Autrement, depuis le dernier barrage que Ren a enfoncé y’a quelques heures de ça environ, rien de ce côté-là.
            — On risque d’en retrouver un sur notre route prochainement…
            — Yep, y’a des chances. Je te laisse la suite.
            — Va te reposer, tu auras besoin de toutes tes forces quand nous aurons atteint Nanohana.
            — Si t’as besoin, je serai pas loin.


            Effectivement, je compte pas partir me pieuter dans une des chambres du navire. Je retourne me caler sur la proue du navire, assis sur les fesses, le dos appuyé contre le bois de la petite rambarde, jambe gauche étendue devant moi et la droite repliée vers mon torse. Le coude du bras droit en appuis sur le genou, les yeux rivés vers l’horizon.
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            Tour de garde relevé, le capitaine des Sandstorm pirates regarda son acolyte s’éloigner pour aller se reposer. Il était bien placé pour savoir qu’une utilisation intense de Logia était extrêmement énergivore. Et du repos, ils allaient en avoir besoin, car en bout de course, l’objectif resterait toujours le même, à savoir permettre au Loup Solitaire de prendre le large. Difficile de trouver le repos, avec toutes les attaques subies au cours des dernières heures, là navires de patrouille, bien que trop faiblement armés ne cessaient d’harceler le convoi, freinant sa redescente du canal. Mais il en faudrait bien plus pour arrêter les Sandstorm pirates, d’autant que les pouvoirs de Ren et de Peeter n’avaient clairement rien à envier à ceux de leur capitaine. S’appuyant sur le bastingage, le jeune pirate songea un instant aux récents événements, les choses auraient pu être bien pires mais malgré le chaos engendré tout le monde s’en était sorti. Les compétences de ses deux acolytes allaient bien au delà de ses attentes et il n’aurait pas pu rêver meilleurs association dans les circonstances. Saori le sortir alors de ses pensées.


            Faut que tu te reposes Aze… Qui sait ce qui nous attend là-bas. lui souffla-t-elle l’air grave en se penchant au bastingage à ses côtés.

            Le chaos. Voilà ce qui nous attend en bout de course. Je me dois de rester debout et de montrer l’exemple, tu ne crois pas ?

            Montrer l’exemple hein ? T’auras l’air malin si tu te fais descendre tu ne crois pas ?

            Si je me fais descendre alors c’est que ça devait arriver… Ahah… Quelle importance après tout, nous ne sommes que de passage. Quelqu’un prendra ma place à la tête de l’équipage je suppose !

            Je vois… Et ta tête, ça va ? ricana-t-elle.

            Une chance que tu t’y entende en poison.. encore un peu le tournis mais ça ira. Ren et Peeter ont l’air d’attaque, mais est-ce le cas ?

            Blessures superficielle, ils seront d’attaques s’ils se reposent… Comme toi ! pesta la jeune femme en s’éloignant.

            J’y songerai.


            Si la résilience de Ren n’était plus à prouver, le sablonneux avait encore quelques interrogations au sujet de Peeter. Peu de temps qu’il était à bord, depuis le Royaume de Drum, et il fallait avouer qu’une belle part de mystère planait encore autour de l’incendiaire. L’instinct d’Azerios lui disait qu’il pouvait se fier à lui, mais jusqu’à présent son instinct n’avait pas toujours permis de viser juste. Ses pouvoirs de maudit étaient dans la même veine que les siens et il avait pu déceler chez l’homme à la casquette une certaine rage bouillonnante. Rage qui semblait le faire littéralement exploser vu qu’il se laissait bien volontiers consumer. Un atout redoutable ce Peeter G. Dicross, surtout pour les projets à venir et le sablonneux en avait pleinement conscience, il lui faudrait mériter une quelconque prolongation de coopération.


            —————————



            Les unes après les autres, les heures défilèrent, la seconde partie de la traversée fut d’ailleurs bien plus calme. Mise à part un petit navire de reconnaissance qui avait bien vite été envoyé par le fond, aucun bâtiment de guerre en vue, pas de tireurs sur les falaises escarpées qui surplombaient le canal par endroit, aucune trace de la moindre hostilité. Le Loup Solitaire continuait de tracer sa route, suivi de près par Borat. Le sablonneux était assit à la proue du navire, au dessus du loup d’ivoire, les yeux rivés sur l’horizon. Bientôt le convoi atteindrait l’embouchure du fleuve et la suite du plan devrait être lancé. Confiance aveugle en ses hommes, Azerios savait pertinemment qu’il pouvait compter sur Djaymily et les autres. De plus, pour cette assaut, les Sandstorm pirates bénéficieraient de l’aide d’Izumi une supernovae rencontrée sur Water Seven quelques semaines auparavant, et de son Iron Fleet. Le crépuscule commençait à s’annoncer et Ren vint justement prendre la relève, pour une nuit qui promettait d’être longue, puisque d’après les calculs de Reyshu, ils devraient atteindre l’embouchure peu avant l’aube.


            On dirait bien que c’est mon tour Aze. dit il en se craquant les doigts.

            Oi. Je te laisse la place. Tout roule Ren ?

            Au poil ouais. Tu peux compter sur moi, va te reposer.


            Azerios hocha la tête avant de tourner les talons direction sa cabine pour tâcher de dormir un peu. Compter sur Ren pour assurer leurs arrières ? Il pouvait y aller les yeux fermés, ça il ne savait que trop bien. Au cours des derniers mois, son camarade s’était montré être un précieux acolyte, le suivant dans de nombreux combats, l’épaulant dans de nombreux défis et aujourd’hui, rares étaient les membres d’équipage à pouvoir affirmer en avoir fait autant. Un véritable bras droit en somme et une fois leur excursion sur Alabasta terminée, il ne manquerait pas de lui exprimer sa gratitude. En soit l’équipage tout entier méritait une certaine gratitude, ils avaient parcouru un sacré chemin depuis Hat Island. Refermant la porte derrière lui, le sablonneux passa devant un miroir et s’arrêta un court instant. Ce qu’il vit lui fit prendre conscience que lui même avait fait beaucoup de chemin depuis le sac de la Golden Coast et il finit par se coucher, songeant à ce qui lui restait à accomplir sur la route de tous les périls… Ce n’était que le commencement.


              Un Casino ça Gagne Toujours


              Présent
              ✘ Feat. Aze & Peeter





              La nuit était claire, dégagée de tout nuage qui me laissait admirer les étoiles entre deux inspections des environs. Assis en tailleur à la proue, je m’aidais de la pleine lune pour observer les rives à quelques encâblures de chaque bord. Aucune présence, pas un seul soldat ni un seul navire hormis nous sur le fleuve. Le calme avant la tempête comme on dit, je sentais bien que quelque chose clochait, sans vraiment savoir quoi.

              Voilà un peu plus de trois jours que nous avions fuis Rainbase et, bien que nous avions mis bon nombre de leurs soldats à mort ou en déroute, il aurait été étonnant qu’ils nous laissent filer ainsi. La stratégie la plus logique serait de nous tendre une embuscade ou de former un barrage à la sortie du fleuve, que nous devions atteindre d’ici l’aube. Sur la rive droite, le paysage désertique et monotone était interrompu par des falaises qui grimpaient en de multiples plateformes penchées pour redescendre un peu plus loin. Autant dire l’endroit idéal pour nous tendre un piège.  

              Toujours assis, je fermais les yeux, me concentrant sur ma respiration, attentif à chacun de mes sens. Je laissais alors s’étendre ma conscience à l’aide du haki de l’observation, ressentant chaque présence à mesure que ma zone de perception s’étendait. Enfin, celle-ci atteignait les rives, continuant de s’agrandir encore et encore jusqu’à dépasser la falaise et révéler ce qui se cachait derrière. Et, sans grande surprise, il y avait là de nombreuses personnes, massées à attendre quelque chose. Au plus haut de la falaise, trois soldats étaient chargés de la surveillance, le verre de leurs longues-vues réfléchissant les rayons de la lune.

              Ainsi, les yeux  toujours fermés, j’attendis que le navire passe à leur hauteur. Les ouvrant soudainement, je tournais ma tête dans leur direction avant de tendre une main gantée d’une aura violette.


              Pull Punch



              En m’aidant de mon haki pour déterminer avec exactitude leur position, je créais une zone qui les entoura avant qu’ils n’aient pu réagir, les attirant violemment vers moi. En sortant du couloir gravitationnel, leur trajectoire devint quelques peu imprévisible. Ainsi, bougeant à droite et à gauche je tentais de déterminer leur point de chute. Finalement, je m’avançais debout sur le bastingage dans un équilibre parfaitement maîtrisé jusque-là. Une main tendue, j’en attrapais un des trois à la gorge alors que les deux autres s’écrasaient si violemment contre la coque qu’ils laissèrent deux larges tâches de sang à l’impact avant de retomber dans le fleuve.

              « Coucou toi, dis-moi combien vous êtes derrière cette falaise et quel programme vous nous avez préparés ? » demandais-je à mon prisonnier, resserrant ma prise sur sa gorge alors que je redescendais du bastingage, le jetant contre ce dernier.

              Le soldat toussa longuement, ayant apparemment du mal à se remettre de son long vol plané jusqu’à mon étranglement.  Toutefois, on était pas là pour enfiler des perles et je l’attrapais brutalement par le colback pour le soulever et le plaquer contre la rambarde.

              « Réponds vite mon pote ou ça fera mal. » grognais-je en affichant un sourire carnassier qui fit couiner le soldat comme une souris effrayée par un gros chat.

              « Je..euh..on est beaucoup ? Oui, non non me tapez pas je vais tout vous dire ! » s’exclama-t-il effrayé en plaçant ses bras devant son visage.

              Et ainsi, il me déballa tout, leur nombre approximatif, leurs positions et leur armement. Néanmoins, il fut incapable de me donner des informations sur ce qui nous attendait au bout du fleuve. Les informations étaient probablement filtrées pour palier à ce genre de situation, ce qui n’augurait rien de bon. L’épargnant plus ou moins, je poussais le malheureux soldat par-dessus bord pour lui laisser une chance de survie, enfin tant qu’il ne se prenait pas un coup de patte de Borat qui nageait juste derrière le Loup Solitaire.  

              Je me mis à siffler légèrement, enchaînant certaines notes précises dans une mélodie que j’avais l’habitude de siffloter à mon cochon géant amphibie vert favori. Aussitôt, je l’entendis brasser l’eau de ses grandes oreilles, longeant le navire jusqu’à la proue où il sortit sa grosse tête pour braquer ses yeux noirs sur moi. Rejoignant son dos d’un bond, je gagnais la taverne après lui avoir brièvement grattouillé l’encolure. Une fois dans ma chambre, j’ouvris ma malle massive dans laquelle je mettais tous mes objets bizarres et gadgets utiles en tous genres. Une fois équipé, en me dirigeant vers le balcon, je m’attardais face à un mur sur lequel trônaient de nombreux instruments. Un sourire en coin, j’attrapais plusieurs instruments de musique discrets avant de jeter mon dévolu sur un luth tout simple, mais dont je trouvais le son particulièrement touchant. Idéal pour le plan que j’avais en tête. Je ressortis par le balcon, escaladant de brefs sauts le toit biscornu jusqu’à atteindre son sommet.

              Mes deux avants-bras étaient recouverts d’étrange outils munis de grappins et de cordes enroulées dans une bobine qui s’actionnaient d’un simple mouvement du poignet joint d’un doigt. Cela faisait longtemps que je ne m’en étais pas servis, et c’était le moment idéal. Depuis mon perchoir, je tirais un des grappins qui m’attira vers les hauteurs visées, attendant d’être au bout pour alterner avec le second grappin jusqu’au sommet. Faisant preuve de la plus grande discrétion dont j’étais capable, les sens en alerte ainsi que mon haki je gagnais le bord opposé de la falaise derrière laquelle se cachait leurs troupes en embuscade. De nombreux soldats si j’en croyais les tentes qui constituaient le camp qui avait été formé pour nous accueillir depuis la terre ferme. Profitant des aspérités du terrain pour me dissimuler, je longeais ce côté de la falaise pour me faire une idée des forces en présence et les comparer aux informations que j’avais obtenu.

              Cependant, notre navire aux côtés de Borat continuait d’avancer sur le fleuve, et il y avait sûrement d’autres unités de reconnaissance qui finiraient par les repérer. Si j’étais eux, ils avaient placés des vigies sur les deux rives et mon haki perceptif me le confirma. Ainsi, éliminer ceux sur mon côté de la rive s’avérerait inutile, mieux valait en revenir aux bonnes vieilles méthodes. De mon point de vue tout du moins, m’asseyant sur le bord de la falaise surplombant le camp, ramenant le luth dans mon dos sur mes cuisses. Je devais me trouver à peu près au niveau du milieu du camp, là-bas une grande partie des forces dormait encore dans leurs tentes, se reposant en attendant les informations des vigies et les ordres des supérieurs.


              Lullaby



              Les mains sur mon instrument, doigts sur les frètes d’un côté et contre les cordes de l’autre, je commençais à jouer de mon luth dont le son s’éleva dans le désert. Les notes montèrent par-dessus la falaise avant de retomber sur le camp, lourde de sens et d’émotion, ma musique avait ce petit quelque chose de spécial. Comme une formule magique empathique, me permettant d’influencer les émotions et ressentis des autres, les notes avaient un poids presque tangible, retombant sur le campement.

              Ceux qui montaient la garde eurent à peine le temps de réagir à la musique qu’ils furent pris d’une somnolence irrépressible, tanguant en s’accrochant à ce qu’ils pouvaient pour ne pas tomber. Ceux qui dormaient déjà ne se réveillèrent pas, les plongeant plus profondément dans les bras de morphée. Me relevant, je mis à marcher le long de la falaise dans la même direction que prenait le navire de l’autre côté sur le fleuve, ainsi la musique se propagea et ses effets somnolent avec elle. Mais, quelques soldats particulièrement alertes et résistants parvinrent à sonner l’alerte dans le campement où bon nombre dormaient à présent à poings fermés et, même l’alarme ne les en sortait pas.

              Leurs forces limitées, les soldats tentèrent brièvement de réveiller leurs camarades sans y parvenir avant de se précipiter sur leurs armes. Braqués sur moi, les fusils crachèrent leurs balles qui se mirent à ricocher sur la roche tout autour de moi. Je rangea mon instrument et me précipitais le long de la falaise. S’ils avaient préparés un arsenal pour nous prendre en embuscade sur le fleuve, ce devait être derrière les falaises. Et j’avais vu juste, arrivé au bout du monticule rocheux, je pus admirer des dizaines de canons braqués en direction du fleuve, là où passait le navire à présent.

              Les soldats s’y précipitaient, en sous-effectif pour tous les manier certes, mais suffisamment pour couler le Loup Solitaire s’ils se faisaient surprendre. Usant une nouvelle de mes grappoings, je m’élançais d’une plateforme rocheuse à une autre pour descendre la falaise en direction des pièces d’artillerie. De longs canons avec une portée et une puissance suffisante pour atteindre et déchirer un navire même sur l’autre rive. À mon approche, une ligne de soldats se forma, fusils pointés sur moi. Les balles fusèrent, je me contentais de les renvoyer en créant un bouclier de gravité, fauchant les soldats en un retour de salve.

              Cependant, les canons étaient déjà parés à tirer, pour l’un d’eux en tout cas où une mèche crépitait dangereusement. Je tendis une main gantée d’une aura violine en direction d’un canon, attirant son tube dans un léger couloir de gravité qui le fit tourner sur lui-même, droit vers les autres armes à feu. Sans pouvoir stopper le tir, les soldats se contentèrent de hurler à leurs camarades de bouger mais déjà le canon détonait. Le boulet explosa le canon le plus proche qui s’écroula sur des soldats, et continua sa course en faisant de même avec cinq autres d’entre eux. Un véritable strike. Désorganisés, les Alabastiens tentèrent d’armer un des canons rescapés, mais j’étais déjà sur eux, revenant aux bonnes vieilles méthodes du bourre-pif. Je les envoya voler sur leur artillerie, détruisant méthodiquement chacune d’entre elles sur mon passage.

              Trois canons détonèrent, crachant leurs boulets en direction du Loup Solitaire sans que je n’ai le temps d’intervenir. Toutefois, les multiples explosions que j’avais causé avaient attirées l’attention sur le bateau et Reyshu intercepta les projectiles en leur opposant des gouttes d’eau filants comme des balles de revolver qui envoyèrent les boulets par le fond. J’entrepris alors de détruire chaque pièce d’artillerie pour qu’il n’y ait plus aucun risque, fauchant les soldats à tour de bras. Ils n’étaient pas importants maintenant qu’ils étaient dépossédés de leurs moyens d’atteindre le navire, mais ils pouvaient toujours prévenir de notre approche ceux qui devaient nous attendre à l’embouchure du fleuve. Ainsi, une fois les canons pliés ou détruits, j’envoyais chaque soldats encore conscient, me servant de mon luth renforcé au haki pour les envoyer valser tantôt dans le fleuve tantôt la tête enfoncée dans le sable.

              Tâche finie, je me plaçais debout sur une planche que je fis flotter à l’aide de mes pouvoirs maudits en direction du Loup Solitaire et de Borat. Je regagnais alors le dos du cochon, m’étirant avant de remarquer quelques tâches sanglantes, vestiges de balles évitées de justesse et de sabres étant parvenus à me surprendre pendant mon entreprise de destruction d’artillerie. Rien de bien méchant, rien que Saori ne saurait soigner. Cette dernière, toujours debout se trouvait sur le pont du navire et me jeta un regard consterné en me voyant approcher ainsi couvert de sang, pas uniquement le mien.

              « Sérieusement Ren, t’abuses. À chaque fois que je te vois, t’es couvert de sang. » se plaignit-elle en sortant sa trousse de médecine.

              « Il fallait bien nous débarrasser d’eux avant que l’inverse se produise. » ricanais-je en retirant mon sweat-shirt pour laisser la médecin de bord m’examiner et soigner mes plaies. « On s’en est bien tirés jusqu’ici, mais je sens que le pire nous attend. »

              À l’horizon, derrière les dunes, s’élevait l’aube, déchirant la nuit de ses rayons solaires. Et devant nous, l’embouchure du fleuve, s’ouvrant tel un entonnoir de plus en plus large jusqu’à la mer, percé de quelques bras d’eau, dont l’un au sein duquel L’Amadeus se tenait prêt à intervenir. Et cette aide, nous ne tarderions pas à en avoir besoin, un barrage de navires nous attendant de pied ferme, bien décidés à mettre fin à notre fuite du Royaume d’Alabasta. La journée allait être longue.



              © Fiche par Ethylen sur Libre Graph'


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