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Un peu de calme

Grimaçant de douleur, le sablonneux empoigna la bouteille de rhum et servit un nouveau verre avant de le faire glisser sur la table jusqu’à Risby. Sourire carnassier, le cyborg vida le verre aussi sec et le reposa bruyamment. Deux jours s'étaient écoulés depuis que le sort de la confrérie du serpent à plumes avait été scellé et l'équipage se remettait doucement. Les deux hommes étaient installés dans un bar miteux, pour discuter sous le regard attentif de Djaymily.


J'pense pas que t'aies besoin d'un porte-flingue... lâcha le colosse en hochant la tête en direction de la tireuse d'élite.

Bah.. tu sais ce que c'est hein. rétorqua le corsaire en jetant un coup d’œil aux cinq cyborgs installés plus loin qui ne cessaient de surveiller leur patron. Et si tu m'en disais plus sur cette O-Ishii Nembu ?

On raconte qu'elle s'est prit une dérouillé récemment. Disons qu'elle est un peu.. en disgrâce ces derniers temps.

Et je la trouve où ?

Quand ça tourne vinaigre, la sale teigne se planque sur Kikai no Shima pour s'faire oublier.

Je vois. Et donc, tu me balances l'un de tes acolytes sans aucun scrupule ? Juste parce que je te le demande poliment ? questionna le sablonneux en vidant son verre.

J'sais de quoi t'es capable. Autant simplifier les choses et aller droit au but tu n'crois pas ? murmura Risby avec un sourire en coin.

Hé bien dans ce cas, je vais abuser de ta gentillesse. Quand je suis arrivé sur Karantane, j'ai cru apercevoir un navire de ces connards de Mangemonde. Tu me mets au parfum ?

Difficile de rater leur armada hein ? Ils se sont juste ravitaillé, moi j'traite pas avec les gloutons.. mais j'crois avoir entendu dire qu'ils transportaient une cargaison.. de qualité.

Mais encore ?

Des nobliaux capturés sur la route de tous les périls. J'crois qu'ils voulaient les faire passer dans le nouveau monde. Ils doivent rejoindre le reste du groupe sur Shabondy.


Le sablonneux fut parcouru par un tremblement d'excitation. Pas de doute possible, il s'agissait sans doute des otages que l'ex-corsaire Léonov Kutroshinsky avait enlevé sur la route de tous les périls. D'après les rumeurs, il aurait envoyé ses troupes par delà les mers afin de capturer quelques nobles soigneusement sélectionnés et son mobile demeurait encore inconnu. Parmi eux, le prince héritier du Royaume d'Alabasta, ou encore la princesse d'Hinu Town... Une véritable aubaine, de quoi faire d'une pierre deux coups. En effet, si les Sandstorm Pirates venaient à intercepter ce précieux convoi, alors il serait sans doute possible de frapper le glouton et de s'en mettre plein les poches. Une perspective très intéressante et de ce fait il n'y avait plus une seule minute à perdre. Le jeune capitaine corsaire se leva alors et tourna les talons, pour sortir du bar en compagnie de Djaymily. Avant de passer la porte, il se tourna une dernière fois en direction de Risby et lui lança un regard démoniaque.


Je vais laisser quelques gars dans le secteur.. j'espère que je n'entendrai pas parler de toi.


Le cyborg, sourire carnassier se contenta de pouffer avant d'hocher la tête. Il n'avait en réalité pas grand intérêt à se mettre un corsaire à dos, d'autant que le sablonneux s'était engagé à ne pas mettre son nez dans ses affaires tant qu'elle ne le toucheraient pas de près ou de loin. Le duo de pirate quitta le débit de boisson et se dirigea vers la grande place. En deux jours, les brancards et autres installations d'urgence avaient laissé place à de longues tables de bois sur lesquelles une quantité incroyable de nourriture et de boissons avaient été disposés. Se mêlant aux locaux reconnaissants, les Sandstorm Pirates ainsi que leurs alliés festoyaient pour fêter leur victoire sur la confrérie du serpent à plume. La vue de l'équipage heureux était sans aucun doute la meilleure des récompenses obtenues sur cette île. Djaymily se tourna alors vers son capitaine l'air sérieux.


Pas pu m'empêcher d'écouter. Alors on se dirige sur Kikai no Shima ?

Non. On va mettre le cap sur l'Archipel de Shabondy. On peut pas louper une opportunité pareille.

Je vois... Et les Sunsets ?

Je vais prendre quelques gars et me rendre sur Kikai no Shima. Vous, vous irez coincer les Mangemondes sur Shabondy. Je vous rejoins.. avec un peu de chance j'arriverai à temps.


La jeune femme poussa un léger soupir mais acquiesça. Impossible de laisser filer une occasion en or comme celle-ci et pourtant la traque de Rhyza et des Sunsets Pirates continuait de hanter le sablonneux. Retrouver leur trace et les éliminer était à ce jour l'objectif qui lui tenait le plus à cœur et il avait enfin une piste concrète. Si tant est bien sur que Risby ne se soit pas moqué de lui, auquel cas il aurait à revenir ici sur Karantane pour s'occuper de son cas. Mais pour l'heure, place aux festivités, les hommes méritaient bien ça. Le duo de pirate se joignit au festin, saluant les matelots euphoriques sur leur passage. En un éclair, le capitaine corsaire perdit son quartier maître de vue et se retrouva au milieu du festin, une choppe de bière dans chaque main. Il aperçut alors un visage bien familier à quelques mètres, celui de Ned qui semblait se tenir un peu à l'écart. S'approchant de ce dernier, il remarqua que ses blessures n'étaient pas totalement guéries et décida de s'installer à sa table, avant de lui tendre l'une de ses deux choppes.


T'as meilleur mine Ned ! lança le jeune capitaine corsaire avec un sourire.

Je me remets doucement. lui répondit son camarade.


Leur situation restait tout de même ambiguë, d'après l'accord signé avec le Gouvernement Mondial, en échange de son statut de Corsaire, le capitaine des Sandstorm Pirates s'était engagé à neutraliser et livrer les hors-la loi rencontrés. Cependant il n'était pas envisageable de s'en prendre à Ned et ses hommes, recherchés ou non, surtout après l'aide précieuse face aux fanatiques. Si le sablonneux avait une obligation de résultat, il n'avait cependant pas réellement d'obligation de moyen et pourrait bien régler cette situation délicate en accueillant dans son équipage ces pirates. Mais chaque chose en son temps, il vida la moitié de sa choppe les yeux rivés sur l'animation. Un immense brasier trônait au milieu de la place, grâce auquel de fabuleuses pièces de viande étaient en train de cuir, l'alcool coulait à flot, les gens riaient, dansaient, un rare moment de calme, nappé d'insouciance. Et pourtant dès demain, le jeune homme le savait, ils reprendraient tous la mer, direction l'Archipel de Shabondy pour y risquer leur peau. Si le butin saisit sur les biens du culte avait été distribué, la promesse d'une quantité de berrys encore plus fantastique tendait les bras.


Quoi de prévu pour la suite ? T'as pu obtenir les infos dont tu avais besoin ?

Le jeune Mayhem hocha la tête et sembla hésitant, lui aussi s'interrogeait peut être sur la nature de leur relation à venir, car s'ils avaient été alliés de circonstance devant un objectif commun, cette alliance pouvait désormais sembler caduque. Le capitaine corsaire enchaina donc.

On met le cap sur l'Archipel de Shabondy dès demain.. On file vers le Nouveau Monde, mais on va tenter de mettre le main sur une précieuse cargaison en chemin.. une histoire d'otages.. les héritiers du Royaume d'Alabasta et d'Hinu Town pour ce que j'en sais. Si jamais vous voulez faire un brin de route avec nous sans être inquiétés par la marine...


Mais l'expression du visage de Ned avait totalement changé. Mais à quel moment exactement ? Difficile à dire. Le sablonneux réalisa alors qu'il avait déjà collaboré avec lui sur Hinu Town et que l'un des prisonniers recherchés était justement l'héritière de ce royaume. Se pourrait il qu'il ait pu faire mouche sans s'en rendre compte en mettant en lumière la nature de la cargaison des Mangemondes ?
    Le frisson qui traversa mon échine se mêla à la douleur des plaies encore ouvertes.

    « Héritier d’Hinu Town », c’était bien ce qu’il venait de mentionner, je n’avais pas rêvé. Voulait-il parler d’elle ? Sania ?

    - T-tu…tu viens de dire « héritier d’Hinu Town » ? Demandai-je la gorge serrée.
    - Oui, reprit Aze l’air intrigué, on raconte que la princesse d’Hinu Town a été enlevée il y a quelque temps de ça.
    - Enlevée ?! Mais par qui ?

    La colère de mon expression me brûla la mâchoire et mes muscles se comprimèrent brusquement, tellement que je sentis mon corps sur le point de rompre de l’intérieur. Je me mis à suffoquer et à haleter gravement, la main plaquée sur ma poitrine blessée. Aze posa une main calme sur mon épaule et je retrouvai ma respiration après quelques secondes.

    - Tu es sûr que ça va ?
    - Ouais…ça va. Ça va.
    - Cette princesse d’Hinu Town, tu la connais ?

    Ma réaction avait trahi mes sentiments. Sania Al-Jawhara… Oui, je la connaissais. Elle était mon amie. Celle avec qui j’avais arpenté le désert en long et en large alors que nous étions haut comme trois pommes. Celle avec qui j’avais ri à en mourir étouffer, avec qui j’avais mangé et bu à m’en faire exploser le gosier. Celle avec qui je m’étais disputé et battu. Celle avec qui j’avais parcouru les innombrables bibliothèques de l’IHAS, à la recherche des mystères les plus précieux du monde. Celle contre qui je pouvais reposer ma tête et qui comprenait mes tourments d’un simple regard.

    - Oui, on peut dire ça.

    Je ne sus en dire plus. De toute manière, mes douleurs m’interdisaient de trop parler. Mais Aze avait deviné. Son hochement de tête fut comme un acquiescement de mes pensées.

    - Les rumeurs disent qu’elle a été enlevée par les Mangemonde.
    - Les Mangemonde ? Ça me dit quelque chose.
    - Les hommes de Kutroshinsky…
    - Mh. Sacré morceau.
    - Ouais, sourit-t-il. Alors t’es de la partie ?
    - Si Sania Al-Jawhara est bel et bien retenue prisonnière, alors les Mangemonde goûteront à mes lames. Mais, ici, sur Karantane, quelqu’un doit encore payer pour son crime.
    - Vorgg, c’est bien ça ?
    - Ce n’est l’affaire que de quelques jours. Si vous vous dirigez vers Shabondy, je vous y retrouverai.

    Aze s’apprêtait à poursuivre la conversation, mais fut interrompu par l’arrivée brusque de Braum. Le colosse nous entoura de ses larges bras desquels pendaient deux immenses chopes de bière et nous remua comme des poupées de chiffon.

    - Gwahahaha ! Alors les brutes, ça cause de quoi ?!
    - Tiens, le rhino.
    - Eh écoutez-moi ça, j’ai concocté un p’tit poème inspiré de votre amitié !
    - Ta gueule Braum.
    - Gwahahaha mais j’ai même pas commencé ! Eh, l’Corsaire, ça te dit un bras de fer ?

    Il ne lui laissa pas le choix et l’attira vers une autre table pour lui faire relever un défi sans son consentement. Les fêtards s’agglutinèrent autour de l’attraction et les cris, chants, et acclamations retentirent de plus belle. De mon côté, je terminai silencieusement la chope offerte par Aze, luttant contre mes pensées et les douleurs qui rongeaient mon corps.

    Une voix familière m’interpella alors que j’avais les yeux rivés dans le fond de ma chope. Djaymily prit place sans que je l’y invite et fit rouler un verre vide vers moi avant de poser une bouteille de whisky sur la table.

    - Je pense qu’il te faut quelque chose de plus fort, lança-t-elle avant de balancer ses pieds sur la table et de s’avachir dans le fond de sa chaise.
    - Pas sûr que l’alcool fort soit conseillé dans mon état.
    - Mieux vaut combattre le mal par le mal. Et à mon avis, ton corps a pas l’air d’être le plus souffrant.

    Je restai silencieux et me servis un verre à ras bord.

    - Alors, tu comptes nous accompagner ? Reprit-elle en redressant son chapeau.
    - J’ai des choses à faire ici. D’abord.
    - Ça à l’air sérieux, s’amusa-t-elle.
    - Ça l’est.
    - Tu sais, tes camarades et toi, vous vous êtes battus corps et âme pendant cette bataille.
    - Serait-ce une forme de compliment, Djaymily ?
    - Non, une simple constatation. J’ai trouvé que vous…disons…combiniez bien avec notre équipage.
    - Si tu le dis.
    - Ce que tu peux être une tombe alors ! s’agaça t-elle en vidant son verre. Enfin bref… Tout ça pour dire que je pense que tu devrais t’entretenir avec Aze. Ce serait dommage que nos routes se séparent en si bon chemin. Et puis, n’oublions pas que sur le papier…vous êtes nos ennemis.

    Je terminai mon verre en la regardant. Les questions s’accumulèrent dans ma tête jusqu’à m’en faire mal au crâne. Elle avait raison, je l’avais vu et compris durant cette bataille… les Sandstorms Pirates, mes compagnons et moi…un lien plus qu’évident s’était créé.

    - Et encore un victoire éclatante pour notre capitaine ! 3-0 pour le Sablonneux !

    La voix d’un animateur de fortune résonna et l’engouement de la foule éclata de nouveau.

    - Alala… Je crois que ton ami est en train de se faire ratatiner. Allez amène-toi le sabreur !

    Elle m’obligea à me lever simplement en faisant volte-face. Je me levai sans conviction, mais Djaymily avait eu au moins le don d’étouffer un tant soit peu mes pensées sombres.
    Elle s’immisça parmi les spectateurs et je fis de même en réalisant peu à peu que l’alcool était en train de me monter à la tête. C’était peut-être une bonne chose… il fallait que je profite de ce moment de répit, au moins pour cette fois.
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    Les cris de joie et d’allégresse emplissaient la nuit, mêlée aux chants et à la musique qui remplaçait l’horreur de la guerre et fêtait la vie. Et pourtant, je m’étais éloigné de la grande place où pirates et habitants riaient, buvaient et dansaient. Les évènements s’étaient enchaînés de façon incontrôlable ces derniers jours, et j’avais été l’étincelle qui avait finit par faire exploser la poudrière. J’étais le responsable de cette guerre et le sang de tous ceux qui avaient péris se retrouvait sur mes mains.

    J’étais assis là, au bord du pont, les jambes dans le vide tout autant que mon regard braqué vers les abîmes qui se perdaient dans la nuit. Tout autour de moi, dans la ruelle et sur les toits, les blugoris m’observaient en silence. Ils me suivaient à la trace, attentifs à la protection de leur nouvel alpha, toutefois je ne parvenais toujours pas à deviner ce qu’ils pouvaient bien penser.

    « Grande gueule comme t’es, je pensais te trouver à picoler avec les autres, mais te voilà. » fit une voix derrière-moi, reconnaissable bien que je venais de la rencontrer la veille, Nina la femme poisson qui m’avait sauvé d’une destinée funeste sous les flots.
    « J’avais besoin de réfléchir. » répondis-je d’une voix lasse et fatiguée, sans même me retourner. Elle vint alors prendre place à mes côtés, se déplaçant sans aucune inquiétude au milieu des dizaines de gros gorilles marins.
    « À propos de quoi ? »
    « Celui qui combat des monstres doit prendre garde à ne pas devenir monstre lui-même. Et si tu regardes longtemps un abîme, l'abîme regarde aussi en toi. » déclamais-je alors dans un souffle, ce qui marqua un silence alors que Nina m’observait d’un drôle de regard.
    « C’est de toi ? »
    « Non, j’ai lu ça quelque part. Mais, aujourd’hui, ça prend tout son sens. » dis-je en serrant mon poing devant moi, tournant mon regard vers la femme poisson avant de me relever. « Rejoignons les autres, y a pas mal de nouvelles têtes à saluer. »

    Les blugoris brisèrent leur immobilité presque aussi parfaite qu’une statue pour nous entourer, d’autres ouvrant et fermant la voie et le reste bondissant sur les toits. Ils semblaient comprendre et suivre le moindre de mes ordres, mais leur fâcheuse tendance protectrice commençait déjà à me taper sur les nerfs.

    Remontant les rues, nous gagnions enfin la place où le plus gros de la fête avait lieu. J’ordonnais aux blugoris de rejoindre Borat, posé un peu plus loin sur un côté de la place. J’avais fais descendre la taverne au sol un peu plus tôt pour le délivrer de ce poids et le laisser profiter de la fête. Toutefois, il avait tellement de succès avec les locaux qui lui apportaient de nombreux mets les uns après les autres, qu’il n’avait pas besoin de se lever et s’était contenté de remplacer les ruines d’un bâtiment en s’y posant confortablement.

    Ainsi débarrassé de mon escorte encombrante, je pus traverser la place, rendant leur saluts enthousiastes aux habitants du coin. La guerre avait changé le quartier, mais une taverne avait survécut dans ce chaos. Pas la meilleure, certes, probablement même la plus crainte : le Hell Kitchen. Et, au grand plaisir de Jin et Hao, les proprios, les habitants avaient joints leurs forces pour agrandir et améliorer l’endroit afin d’accueillir cette fête. En poussant les portes, je pus me rendre compte des efforts déployés par les habitants du bidonville. Les bâtiments adjacents au magasin initial y avaient été joints pour former un large établissement à deux étages. Bien évidemment, ils n’avaient pas pus faire de miracles sur la décoration, mais l’espace était suffisant pour accueillir un grand nombre de personnes qui n’avaient cure des apparences tant qu’ils pouvaient picoler.

    « Tant qu’ils ne bouffent pas ce que cuisine Hao, tout va bien. »

    Je sentis alors un poids sur mon épaule comme si une pomme venait de tomber dessus.

    « Trop tard Patron, y en a qui ont tentés leur chance. Jusque-là, je dirais que c’est du 50-50. » ricana un Norbert fraîchement atterrit qui pointa de son petit doigt plusieurs tables où avaient été dressés les couverts.

    Un visage sur deux semblait aux anges, perdu dans un rêve éveillé à chaque nouvelle bouchée. Tandis que le reste se retrouvait avec la tête fichée dans leur assiette dans un coma aux relents démoniaques. Derrière-eux, le médecin rouquin cornu, Jin, enchaînait les patients en les traitant à l’aide d’une aiguille beaucoup trop grosse pour être honnête qu’il leur plantait nonchalamment dans le cou. Et, contre toute attente, les résultats se firent vite ressentir alors que les comateux se réveillant en sursaut, paniquant quelques instants comme s’ils avaient vus la mort de près. Juste avant que Hao, le cuistot des enfers, n’apparaisse devant eux en se frottant les mains.

    « Alooooors ? Vous avez aimés mon plat ? » s’enquit-il avec insistance alors que ses clients faisaient tout pour éviter de lui répondre.  
    « Je vois que vous vous amusez bien. » ricanais-je en m’approchant, ignorant les appels à l’aide dans les yeux des pauvres pirates, les habitants du coin connaissant très bien le caractère aléatoire et potentiellement mortel des plats d’Hao ainsi que les traitements forcés et expérimentaux de son acolyte supposément médecin, Jin.
    « Yo mon pote ! Graaaave, j’ai jamais eus autant de cobayes pour tester mes plats ! » se félicita le cuistot.
    « Et moi j’ai jamais autant servis de shots ! » s’exclama Jin en appuyant frénétiquement sur sa seringue en faisant gicler quelques filets de sa médecine.
    « Euh...c’est pas l’inverse d’habitude ? »

    Le duo de rouquins haussa les épaules comme si tout était normal, et je me laissais guider par les clameurs pour arpenter la taverne. Un arrêt au bar plus tard, un tonnelet de bière à la main, j’arrivais dans une foule entourant un affrontement de bras de fer. Un combat de force opposant les deux personnes qui avaient données le coup final à Ketzakoati, le chef du Culte du Serpent à Plumes. Toutefois, bien que le duel fut prometteur et que Ned fit preuve d’une résistance à toute épreuve, la différence de puissance entre lui et le capitaine décida la victoire lorsque le dos de la main du sabreur toucha la table.

    « Et c’est une nouvelle victoire pour le Sablonneux !!! C’est incroyable ! Cette puissance ! Quelqu’un sera-t-il capable de l’égaler ?! »

    Les candidats ne se bousculèrent pas, bien au contraire les pas se firent à reculons devant la force écrasante d’Aze. Soufflant de dépit devant tant de manque de courage, ne serait-ce que par curiosité, je m’avançais en repoussant la foule toujours compacte jusqu’à arriver devant le table.

    « J’imagine que c’est moi le suivant. » ricanais-je en prenant place sous les acclamations des spectateurs qui m’avaient probablement reconnus.

    « Un affrontement entre les deux plus puissants des Sandstorms, les bêtes de la tempête vont déchaîner leur force pour déterminer le vainqueur ! »

    « T’excites pas trop non plus, c’est juste un bras de fer mon pote. » coupais-je l’animateur en lui lançant un regard. « Mais recule un peu quand même. »
    « T’es sûr de toi ? Ici ? » m’interrogea Aze en observant les lieux.
    « T’en fais pas, je connais les proprios, Ne te retiens pas. » déclarais-je en affichant un sourire narquois, afin de provoquer celui que j’avais décidé de suivre jusqu’à la mort. « On s’y met ? » dis-je alors en tendant ma main devant moi, celle-ci se recouvrant d’une carapace noire de haki jusqu’au coude ainsi que d’une faible aura violette.

    Si j’avais confiance en une chose, c’était dans ma force brute. Je connaissais bien la façon de combattre d’Aze, plus en finesse que moi, maîtrisant ses armes avec une dextérité dont je serais bien incapable. Toutefois, en terme de force pure et simple, j’étais confiant, et les environs semblaient déjà s’en rendre compte alors que le plancher de l’établissement se mettait à trembler sous la pression de nos mains qui se joignaient au milieu de la table.

    « C’est partiiiit !! » s’écria le commentateur.


    Dernière édition par Ren Aoncan le Ven 24 Mar 2023 - 1:51, édité 1 fois
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    Voilà deux jours que l'immense guérilla sur cette île brutale a pris fin. Sur la place du Hell'Kitchen, à présent protégée, les pirates festoient en compagnie de certains locaux. Quel spectacle dérangeant pour la Tarentule. Le sol encore tâché de sang séché, dire qu'ici le soin des blessures étaient encore la priorité. Avec sa simple côte fêlé et ses équimauses, elle n'était clairement pas la prioritaire. Certains sauvages se sont montrés très féroce et les pertes ne sont pas quelques malotrus de pacotille. Dans une véritable bataille, il faut s'attendre à des dégâts en conséquence.

    La jeune blonde a rarement vu un tel irrespect pour la vie de ses hommes. Certains doivent se dire que la part du butin leur sera plus grande, d'autres que les décédés étaient des faiblards ou de la chair à canon sacrifiable. De son côté, l'Araignée y voit des racailles parmi d'autres mais, de là a ignoré la sépulture et traiter les corps comme ceux des ennemis… c'est-à-dire avec indifférence. Cela a le mérite de ne pas donner envie de mourir, en tout cas. On pourrait s'attendre à quelques mots barbants après avoir poussé aux massacres, histoire de préserver une décence. Mais que nenni, au final, les morts peuvent attendre.

    D'ailleurs, Abigaël l'a très mauvaise de savoir que l'on a exécuté sa capture sans sommation. Elle aurait pu se douter que la piraterie était sans pitié. L'agent en est quand même outrée que l'on oublie si facilement des personnes prêtent à se sacrifier pour une cause qui leur est propre, qu'ils soient alliés ou ennemis. La jeune fille comprend que derrière cette désignation, les Oubliés, se cachent un profond mépris. Un mépris semblable à celui des Dragons Célestes envers la plèbe, sauf qu'il est caché derrière une sorte de camaraderie hypocrite.

    Seule une minorité qui sort du lot peut tirer leur épingle du jeu. Forcément, c'est toujours ainsi que les bonnes entreprises fonctionnent. Les meilleurs au sommet ! Si elle voulait, Abigaël pourrait facilement en faire partie mais ce n'est pas son objectif. Après cette bataille, elle veut faire profil bas. Être trop remarquable limiterait sa marge de manœuvre. Cela est dans ce but qu'elle demander à Maya, son amie petite Fée, de conviction une véritable tenue de pirate de bas étage. Parfait pour se fondre dans cette masse. Cependant, l'époque des farces au boulot commence déjà à lui manquer.

    La plupart festoient avec insouciance, les effluves de l'alcool doivent pallier autant les douleurs physiques que psychologiques. Abigaël se remplit la pense dans le banquet. Elle mange surtout des fruits. Quelques idées reçues lui restent en tête et la jeune fille veut à tout prix éviter d'être proie au scorbut. Pendant sa collecte, elle repère une femme dont l'expression affiche plus ennuie qu'amusement. Celle-ci semble déposer quelques plats. Tarentule fait le premier pas, un quartier d'orange à la bouche.

    "Oh! Je crois savoir que vous êtes la cuisinière de l'Indompté. Vous avez beaucoup de concurrence ce soir. Hihi!
    -Et?
    -Euh… vous savez bien. La cuisine dangereuse du Hell'Kitchen… vous ne semblez pas saisir l'ironie. C'est bien dommage.
    -Pff. Je suis juste reconnaissante de ne pas avoir à préparer le banquet pour des milliers de personnes, seule.
    -Et encore, heureusement qu'il y a eu des pertes. Hihi!
    -Certes.
    -Aviez-vous des proches parmi eux?
    -Y a bien longtemps que je n'ai plus de proches.
    -Mooh! Un autre esprit torturait ici. En recueille-t-on souvent pour les voir mourir? Hihi!
    -Qu'est ce que tu insinues?
    -Rien du tout, je réfléchis. C'est tout. J'aurais pu faire partie de ces gens.
    -Je vois que tu es encore inexpérimenté dans le milieu. La mort est notre quotidien. Peu importe le leader que l'on suit, il faut s'attendre à crever dans l'oublie.
    -L'avez vous accepté, vous même ?
    -J'ai une dette envers le Capitaine, et puis, j'ai déjà abandonné mes luttes. Plus rien n'a de goût. Alors mourir dans l'oublie, pourquoi pas.
    -J'ai du mal à croire que cet état d'esprit soit majoritaire.
    -Non, évidemment. Mais, il vaut mieux voir la réalité comme elle est. Dans tout ceux pour qui je prépare la soupe, il y en a certainement beaucoup dont je ne remarquerais même pas leur disparition. C'est comme ça.
    -La vie des suiveurs vaut donc moins qu'une centaine de Berrys.
    -Bienvenue dans notre beau monde. N'espère pas y échapper, c'est partout pareil.
    -Que vous êtes pessimiste.
    -Au moins, je ne suis plus jamais déçu.
    -C'est donc cela que tu penses, Aiyana?"


    Un duo composé d'un mink à casquette et de la femme plante intervienne subitement dans ce dialogue.

    "L'oreille du petit renard est assez baladeuse. Je n'avais aucune envi de te croiser à nouveau, la Rabat joie.
    -Hihi! Je promet d'être sage, cette fois.
    -Tiens, Eve te connais déjà, apparemment. Qu'est ce que tu me veux, Roy?"


    Le chef des Sweet Carpenters en personne avec cette femme plante rencontré plutôt. Son petit nom est Eve. Abigaël s'en rappellera.

    "Je n'apprécie pas la façon dont décrit la destinée de l'équipage.
    -Pfff. Je t'en prie, j'écoute. Fais moi changer d'avis.
    -Je sais que tu as été sauvé par Aze' comme moi avec Ren. Mais contrairement à toi, je ne suis pas motivé uniquement par ma dette. Ren porte en lui bien plus. Nous sommes tous des êtres chers dont il tient. Nous nous reposons sur lui car il ne nous déçoit jamais. En mourant, nous nous sacrifions pour les valeurs qu'il prône. Et même dans l'au-delà, nous resterons dans son cœur.
    -J'ai arrêté de croire à l'héroïsme depuis longtemps, mon ami.
    -Quel dévotion! Hihi! Pouvons savoir les valeurs que portent si bien Ren?
    -La Fraternité et la Justice.
    -Tiens, cela me fait penser au nourrisson tout froid que l'on a retrouvé dans les décombres. À la fillette écrasée par une pierre, et à bien d'autres orphelins que cette bataille a créés…
    -À quoi tu joues ?! Ce n'était que des brutes sans foi, ni loi et tu les prends en pitié !
    -Elle n'a pas tord, la justice semble versatile en fonction du camp où l'on se trouve.
    -Vous comprenez rien!
    -La vraie justice est la sélection naturelle. Pourquoi chercher plus loin?
    -Tu vas pas t'y mettre aussi, Éve.
    -À trop prendre cela à cœur, tu souffrira Roy.
    -Et puis quoi? Cela te plaît de vivre sans espoir. Regardes toi, tu es dégoûté par tout même ta propre cuisine. Vivre sans passion, non merci. Je place mon idéal en Ren et c'est la meilleure chose que j'ai pu faire à ce jour.
    -Ouch!
    -Fff. Fais ce qui te chante, après tout, ce n'est pas mon problème.
    -Excusez-moi. Je n'ai pu m'empêcher d'écouter cette discussion."


    Une femme au visage inexpressif s'approche imidement du groupe. La blonde reconnaît cette personne. Celle-ci courait dans tous les sens lors des deux derniers jours. Elle est le médecin de bord attiré, qui malgré de l'assistance, n'en a été pas moins débordé. La première à lui sourire est Éve qui a l'air de l'apprécier.

    "Saori, ma jolie, toi aussi, tu veux ajouter ton grain de sel.
    -Mon métier m'oblige à être au plus proche de la mort. Je lutte constamment pour l'éloigner le plus loin possible. Parfois, la fatalité nous rattrape. Si vous saviez le nombre de dernières volontés, de derniers soupirs… dont j'ai été la seule spectatrice.
    -...je sais bien que cela n'a rien de facile.
    -Le plus dur est de ne rien ressentir. La grande partie, je ne les connais que très peu. À chaque échec, je m'habitue à la mort. Petit bout par petit bout, la valeur de la vie s'estompe en moi. Cela me terrifie.
    -Vide ton sac, Saori. Personne ne prend soin de toi. On te dois bien ça.
    -Désolé. Nous traînons tellement de cadavres. Un tel amas de chair et de sang m'entourent, je n'y suis plus sensible. Je ne me sens plus vraiment humaine. Mes soins deviennent des automatismes, mes réponses sont toutes faites. Quand est-ce que j'ai perdu mon cœur? À la centième, la deux-centième fois, la neuf-centième fois peut-être…
    -Voyons, il n'y a pas besoin de cœur pour admirer la vie. Nous faisons partie d'un tout magnifique : Le vivant ! Je préfère amplement les plantes, cela dit.
    -J'ai l'impression de me perdre.
    -Pff. Que je te comprends. Moi j'ai déjà renoncé.
    -Ne finit pas comme elle. Accroche à ce que tu as de plus chère, de ce qui t'a fait devenir médecin, n'importe quoi. Et ne le lâche jamais jusqu'à ton jour venu. Nous avons tous notre poids à porter, le secret est de rester solide sur ses appuis. Sans pilier, tout s'effondre.
    -Des paroles bien sages pour un charpentier. Hihi!
    -Merci de vos soutiens. Je dois avoir l'air pathétique. J'arrête d'étaler mes états d'âme. J'avais une question étrange à vous poser. Croyez-vous en une vie après la mort ?"


    Dernière édition par Agent Tarentule le Lun 6 Mar 2023 - 19:02, édité 1 fois
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    Et quel bras de fer. Aucun des deux hommes ne semblait vouloir lâcher l’affaire, la pression autour de duel était palpable. En terme de force brute, malgré tous les efforts que le sablonneux pouvait déployer, Ren parvenait peu à peu à prendre l’avantage. Résistant quelques instants, il finit par lui concéder la victoire. Autour d’eux les hommes criaient et chambraient leur capitaine dans la joie et la bonne humeur alors que ce dernier levait le bras de son lieutenant pour proclamer sa victoire. Les festivités battaient leur plein et le jeune corsaire prit un peu de distance, cherchant Saori du regard. Avoir forcé face à Ren avait rouvert une blessure fraîchement recousue, beau passage de savon en perspective lorsqu’il trouverait son médecin de bord qui lui avait expressément demandé de faire attention. Apercevant Ren en train de profiter avec ses hommes, il leur emprunta un instant. Les deux pirates n’avaient pas vraiment eu l’occasion de parler depuis la fin de la Corsair Race et les choses s’étaient grandement accélérées. Aujourd’hui, le sablonneux savait qu’il pouvait compter sur l’albinos. Il lui avait prouvé sa loyauté mais surtout sa fiabilité à de nombreuses reprises, raison pour laquelle il méritait, à son sens, une place de choix dans la hiérarchie de l’équipage. S’adossant a un mur, il tendit une chope de bière à son camarade avec un sourire.


    T’aurais quand même pu ménage ton capitaine devant tout le monde… lanca-t-il en buvant une gorgée de sa propre chope.

    J’aurais pu. Mais personne n’y aurait cru… railla l’albinos. Et maintenante ?

    La suite ? Le Nouveau Monde. On va se rapprocher de l’Archipel de Shabondy.. mais j’ai deux trois trucs à régler de mon côté.

    Ça roule, quand est ce qu’on décolle ?

    Je pars dans deux jours.. et j’aurai besoin de toi pour tenir les rennes de l’équipage en mon absence.

    C’est un genre de promotion ?

    Tu es un homme de confiance, sans aucun doute l’un des plus grands atouts de l’équipage et le mieux placé pour tenir ce rôle Ren.

    Le sablonneux termina sa chope et grimaça. Plaie rouverte, sanguinolente, douloureuse… Il lui fallait trouver Saori avant qu’il ne perde trop de sang.

    Si tu y vois un inconvénient alors on pourra en rediscuter… Je vais aller trouver Saori avant de perdre connaissance. lança le corsaire en donnant une tape amical à l’épaule de son camarade.


    À aucun moment Ren ne s’était montré décevant, se donnant à fond pour l’équipage, à fond pour ses camarades. Et c’est cet aspect de l’albinos qu’il avait convaincu le capitaine des Sandstorm Pirates de lui proposer d’être son bras droit. Alors qu’il s’apprêtait à partir à la chasse aux informations sur les Sunsets Pirates dans l’espoir de retrouver la trace de Rhyza, il n’avait pas vu meilleur candidat pour le suppléer en son absence et maintenir le cap. Djaymily aurait bien entendu ou faire l’affaire, mais la poigne solide de Ren était un sacré argument. De plus, donner ce rôle à l’un des membres les plus respectés de l’équipage était obligatoire, car même si les hommes semblaient rassasiés par cette victoire, il existerait toujours des contestataires dans le lot et le sablonneux n’avait pas envie de revivre une situation chaotique telle que celle provoquée par Valnor.

    Répérant Saori en compagnie de Roy et d’autres de ses camarades, le jeune capitaine corsaire s’approcha d’un pas lent, surprenant une bribe de conversation. Souriant à Saori d’une manière gênée, il s’assit et lui montra la plaie béante qui s’était rouverte suite à son bras de fer avec Ren.


    Une vie après la mort.. je me suis souvent posé la question. Mais j’aimerais éviter de le découvrir aujourd’hui…

    Je t’avais pourtant dit de te ménager… soupira-t-elle.

    C’est Ren qui lui a mit une branlé au bras de fer. lança Rascus une bouteille à la main.


    Saori s’empressa d’inspecter la plaie et de sortir sa petite sacoche pour la nettoyer. Avec dextérité, elle se mit à recoudre sous le regard de ses camarades.


    En tous cas.. personne n’est infaillible ! railla l’ingénieur en hochant la tête en direction de la blessure. Vous en faites une tronche.. on pourrait presque croire qu’on a perdu.

    On était en train de causer de notre victoire et des sacrifices qu’elle aura nécessité.

    Chaque grande victoire comporte son lot de sacrifice.. t’en sais quelque chose Aiyana n’est ce pas ? lança Rascus.

    Comme je le disais, j’ai déjà perdu tous les proches que j’avais.

    C’est pour ça qu’on a besoin d’un socle solide pour nous fédérer. Mes proches à moi aujourd’hui, ce sont mes camarades Sandstorm. s’écria Roy en trinquant avec Rascus.

    On a tous perdu quelqu’un.. choisir une vie de forban et parcourir la route de tous les périls, c’est loin d’être anodin. Pour un pirate, le mot Berry se conjugue bien trop souvent avec la poudre et le sang.

    Disons que ceux qui cherchent une vie douillette et tranquille ont plutôt tendance à éviter oui. Choisir d’être éleveur de vache sur Kage Berg est sûrement plus.. adapté. ajouta Saori avec un sourire moqueur.

    Surement le fait de festoyer alors que certains d’entre nous sont morts qui peut paraître étrange à bien des égards. répondit Aiyana d’un air détaché.

    C’est un point de vue qui se défend. Mais si le banquet de ce soir célèbre notre victoire sur le culte du serpent à plumes, nous festoyons aussi en l’honneur de ceux qui sont tombés pour permettre aux autres de l’emporter. C’est un effort collectif, chaque homme et chaque femme qui s’engagent à naviguer sous nos couleurs sait dans quoi il ou elle s’embarque. Personne n’est contraint de rester.

    Et pourtant, malgré une réalité parfois intenable.. les gens restent. C’est que la recette doit fonctionner. trancha Aiyana en haussant les épaules.

    Le monde est cruel.. aujourd’hui il faut s’adapter pour survivre. Je ne pense pas qu’il y ait de « recette » miracle. C’est juste qu’ensemble on frappe toujours plus fort. Tu sais, si j’avais dû tomber lors de cette bataille, alors c’est que ça aurait été mon heure. Peut être que je me trompe quand je considère qu’à bord nous sommes tous libres.. mais je pense pouvoir affirmer qu’on est tous égaux devant la faucheuse. Et ce que je peux affirmer aussi, c’est que tous les compagnons ont choisi cette voie tumultueuse en leur âme et conscience. Certains pour le frisson de l’aventure, d’autres pour la richesse ou la gloire. On ne nourrit pas forcément tous le même objectif, mais ça ne doit pas nous empêcher d’œuvrer pour le collectif.

    C’est vrai.

    Je ne peux pas prétendre savoir par quelles épreuves chacun est passé. Mais aujourd’hui, chaque membre des Sandstorm Pirates fait parti de ma famille. Et je ne pourrai certainement pas vous regarder en face, si je n’avais aucune considération pour mes frères et sœurs tombés au combat. Honorons les morts, honorons les vivants.


    Aiyana ramassa son verre, le dirigea vers son capitaine et le vida cul sec. D’autres tomberaient sans doute par la suite. La route de tous les périls réservait encore son lot de surprises, de joies et de tristesses. Peut être que le sablonneux mourrai dans les semaines à venir. Peut être même dans les mois à venir. Personne ne pouvait le prédire. La seule certitude qu’il pouvait avoir aujourd’hui, c’est que son équipage était suffisamment solide pour se confronter à la dure réalité de la route de tous les périls. Remerciant Saori pour sa blessure, le jeune capitaine des Sandstorm pirates saisit une bouteille et remplit les verres de ses compagnons un par un pour trinquer. Dans un monde où la loi du plus fort régnait, nul ne pourrait jamais prétendre pouvoir naviguer sans crainte. L’équipage des Sandstorm pirates ne ferai pas exception. Le capitaine corsaire vida son verre et s’il connaissait tout le monde autour de lui, un visage en particulier retint son attention. Une jeune femme, blonde, deux yeux d’un bleu perçant. Au vu du nombre de ses matelots, il ne pourrait certainement pas connaître chaque homme et femme et pourtant son visage ne lui disait rien. Rascus lui donna alors une tape amicale sur l’épaule.


    Ça c’est Abi ! Elle déchire et c’est pas Borat qui dira l’contraire. lança Rascus, un peu éméché.


    La bataille s’était menée sur différents fronts et cette victoire avait aussi prouvé au sablonneux qu’il pouvait compter sur chaque matelot pour assurer les arrières de l’équipage. Autour d’eux, la place était toujours pleine de vie et la fête bâtait son plein. Avec un sourire en coin, il remplit son verre à nouveau et le leva en direction d’Abi.
      Alors que la discussion bat son plein, voici que le capitaine se pointe. Quand on parle du loup. Abigaël ne voulait pas se faire trop remarquer au début, cette discussion lui a fait changer d'avis. Les Oubliés sont envoyés au front, tout comme les Voltigeurs et d'autres. Si elle veut pouvoir tirer des ficelles et évaluer les risques à prendre, la blonde devrait gagner en influence. L'ange déchu lui donne une magnifique occasion de se démarquer. Prenant son verre, Tarentule fait mine d'être gêné.

      "Ohoh! C'est plutôt grâce à tes plans géniaux, Rascus. Enchanté mon capitaine !"

      Ensuite, elle trinque le verre qui lui est tendu. Quand les pirates fêtent une victoire, ils ne font pas semblant. Cela en est presque inquiétant, autant de volonté de se perdre dans la boisson et les jeux débiles. Abigaël se racle la gorge pour enfin donner son avis sur cette discussion. Après tout, c'est l'occasion que le Grand Corsaire se souvienne de son nom parmi les milliers d'hommes à ses ordres.

      "Erumh, tout ceci me paraît un peu cafouillis. Un coup vous parlez d'un socle solide, de l'autre, vous relativisez sur les pertes de vos proches et votre propre mort. Finalement, avouez-le vous n'en avez aucune idée. Les Berrys sont au-dessus de tout, pourquoi vouloir enrober la réalité. Qu'est ce qu'il vous arrive? Vous ne la supportez plus ? Après autant de cadavres, il n'est pas étonnant de vaciller. Hihi! Moi, je me sens plutôt bien. Une fois mort, la part du butin grossit pour les autres. C'est cela le socle commun solide. Et je suis prête à l'accepter, car je ne mourrai pas. Hihi!
      -Si tu penses pouvoir survivre comme ça, je tiens à voir combien de temps, tu tiendras, Abi.
      -Qui y a-t-il de mal à ça, petit renard? Je trouve qu'elle n'a pas tout à fait tort.
      -Tout le monde n'est pas aussi insensible à la vie des siens, Éve.
      -Comme je vous plains."


      Il est vrai que tout semble opposer ce duo. La blonde se demande ce qui peut les rapprocher. Il faut à présent brosser dans le sens du poil, tout en contredisant la gentille utopie du Capitaine.

      "Hihi! Cela dit, l'admiration pour notre Capitaine est louable. Tel un paravent, elle vous protège de ses questions. Mais, cessons de peindre une fausse réalité idyllique préservant la perspective du Capitaine. Si devenir pirate est un choix, risquer sa vie pour tuer des fanatiques dont on se fiche en est un autre. On choisit de suivre cet homme car il est victorieux. Il nous assure une subsistance avec la possibilité de grande richesse et de pouvoir. C'est la seule véritable recette qui marche. Sans offense, Capitaine. Hihi!
      -Tu ne mâche pas tes mots pour une nouvelle.
      -Fais attention, tu n'as pas encore fait tes preuves, si c'est pour pourrir l'ambiance. Tu peux dega…"


      Un homme de l'ombre passe soudainement sa main sur les épaules de Rascus, bouteille à la main. Au vu de son état, ce n'est pas la première.

      "Arh! Donc le Capitaine parle enfin des crevés… hic… c'est pas trop tôt, tiens. Nous sommes égaux devant la faucheuse… Bahahah! C'est sur que mes potes sans fruit ont les mêmes chances de mourir que Ren. Pendant que vous faisiez joujou avec les gros poissons, qui tenait le front? Qui?! T'en as rien à foutre, Aze! Tu peux même pas citer le moindre prénom des gars perdus au combat. Tant que la chair… Hic…  à canon tient, c'est le principal et, dans tous les cas, les commandants prendront leur grosse part car on leur a ouvert… Hic… la voie pour massacrer les chefs adverses. Festoyer? Ouais, c'est ça. Comme beaucoup, je bois pour me vider le crâne. Qu'une putain de gueule de bois me fasse oublier nos sacrifices. Que l'ivresse me bute! Tu n'entendes pas les râles et la souffrance des tiens?! Arrête de faire le saint ! Tu tiens pas à ta famille pour l'envoyer au casse-pipe comme des chiens !
      -Eh bien, voilà un pleurnichard comme j'en ai rarement vu.
      -Mollo, sur l'alcool, mec.
      -Je te connais pas donc, j'ai pas vraiment envie d'écouter tes plaintes. Personne ne te retient, si tu n'es pas content.
      -Bande d'hypocrites!"


      L'homme retourne se fondre dans la masse délirante après avoir installé un certain malaise. Roy fronce les sourcils. Rascus boit son verre pour s'échapper. Saori et Eve semblent attendre une réaction d'Aze. Et Aiyana se sert un verre avec la plus grande indifférence. Tout est installé pour le banquet, donc elle n'a plus à courir dans tous les sens. Souriante, Abigaël se décide à rajouter un clou au cercueil de la camaraderie.

      "Et un de moins. Soit, honorons donc les morts dont les noms et les volontés importent peu. Après tout, nos camarades Sandstorms peuvent bien changer de visage. Qui s'en soucie? Hihi!"

      La blonde lève son verre et prend une gorgée. Beurk! C'est bien trop fort. Elle cache son dégoût, mais on ne la reprendra pas à boire ce pinard.
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      L’intervention de ce matelot éméché avait jeté un certain froid sur le groupuscule. Ses paroles semblaient taper dans le juste, mais étaient à la fois tellement loin de la réalité. Connaître le nom de milliers d’hommes ? Évidement ce n’était pas le cas, ce qui semblait donner l’impression d’un manque de considération envers ses hommes. Le sablonneux vida son verre, songeant un bref instant à ce pauvre homme. Il était évident qu’il avait du respect pour chaque homme et chaque femme qui naviguaient sous son jolly roger et savait pertinemment que sans eux, il ne pourrait jamais aller plus loin. Il se tourna vers Abi et lui afficha un large sourire.


      Je comprends ton point de vue.. et visiblement certains le partagent.. mais ce n’est pas mon cas. J’ai de l’estime pour quiconque acceptera de se battre et de risquer sa vie sous mes couleurs. La camaraderie hein ? C’est pas uniquement des bons moments. Tu sais, nous avons connu un mouvement de sédition par le passé. Peut être que tu n’étais pas encore parmi nous.. peut être que si. Et à cette occasion, je pense avoir été suffisamment clair. Ceux qui veulent abandonner peuvent abandonner, ceux qui veulent partir peuvent partir… Je ne force la main de personne. Ceux qui me suivent par contre, doivent être prêts à me suivre jusqu’aux confins des enfers.

      Aye. lança Rascus en levant son verre.


      Saori fit de même, puis vida son verre aussi sec. Et voyant que leur discussion avait de plus en plus de spectateurs, le capitaine des Sandstorm Pirates bondit sur la table pour s’adresser à un public plus large. Il contempla cette masse composée de ses hommes mais aussi des habitants du quartier du Hell’s Kitchen. Un goût amer lui resta cependant en bouche. Entendre un matelot des Oubliés lui balancer en pleine figure qu’il ne tenait pas à sa « famille » alors qu’il avait soustrait grand nombre de ses frères d’armes à la potence. Peut être était-ce le moment de fédérer les troupes. Peut être était il nécessaire de remettre l’église au milieu du village, car personne ne voulait d’un second épisode Valnor. Il prit une inspiration, balayant l’assemblée qui l’entourait du regard avant de se lancer dans une déclaration.


      Mes amis ! Aujourd’hui nous fêtons une grande victoire. Notre victoire sur le culte du Serpent à Plumes ! Une victoire, qui comme beaucoup de victoires.. n’aura pas été sans sacrifice. Ce soir, comme beaucoup ici, je ne trinque pas seulement à notre réussite.. je trinque aussi en l’honneur de nos frères d’armes tombés pour cette réussite. Si le chemin parcouru depuis South Blue.. ou encore depuis Whiskey Peak semble déjà si grand, sachez que ce n’est rien face à ce qui nous attend encore. Bientôt, nous naviguerons sur les mers du Nouveau Monde et nous nous confronterons à de nombreux périls. Chacun et chacune d’entre vous le sait, notre épopée promet d’être mouvementée et il est encore temps de renoncer si vous ne vous sentez pas de taille. Mais à ceux qui continuerons de m’accompagner, à ceux qui ne reculeront pas devant le danger… À ceux qui comme moi ne résisteront pas à l’appel de l’aventure. Je promets bien d’autres victoires ! Je promets la richesse et la gloire ! Je vous le demande donc ce soir.. mes amis, mes camarades… Êtes-vous prêts à fendre de nouveaux océans sous le pavillon noir à mes côtés, êtes-vous prêts à vous battre pour vous emparer des nombreuses richesses qui attendent ? Êtes-vous avec moi ?!


      Aucun faux espoir, aucune hypocrisie, une simple mise au point. Le lourd silence qui s’était installé sur la petite place fut brisé par un bruit léger, celui du poing avec lequel Rascus frappait à répétition sur son propre torse, de manière rythmée et solennelle. Ce dernier fut rapidement rejoint par ses hommes de main les plus proches des Oubliés et le mouvement se répandit comme une vraie traînée de poudre. En un moins de temps qu’il n’en faut pour dire Karantane, ce tambourinage collectif résonna sur toute la place et fut agrémenté par les cris des hommes, galvanisés. La fête reprit alors de plus belle, le sablonneux descendit de la table et reçu quelques tapes amicales. Il fit quelques pas et Yukino s’approcha pour lui servir un verre, sourire aux lèvres avant de trinquer. La vie de pirate n’était pas faite pour tout le monde, et malgré les réfractaires, il savait qu’il pouvait compter sur ses hommes. Ces pirates qui l’avaient déjà accompagné dans bien des galères, dans bien des aventures, au péril de leur vie. S’engager sur la route de tous les périls, c’était bien souvent se diriger tout droit vers un triste sort. Mais tant que le jeune corsaire respirerait, alors il donnerait son maximum pour mener son équipage vers la gloire. Se dirigeant vers le banquet, il croisa la route de citoyens du quartier, qui lui exprimèrent leur gratitude. Après tout, les Sandstorm Pirates venaient de les débarrasser d’une sérieuse menace en éliminant le culte. Le sablonneux ne savait pas encore ce qui avait poussé Ren à se lancer dans ce combat et pourtant ses hommes et lui l’avaient aussitôt rejoint sans se poser de question. Djaymily se pencha sur un tabouret aux côtés de son capitaine avec un sourire.


      Quelque chose te tracasse cap’ ?

      Pas vraiment, disons que je songe à la suite. J’aimerais que tu tende l’oreille en mon absence.. évitons d’embarquer des brebis galeuses à bord.

      Tu parles beaucoup de « demain ».. profite un peu de l’instant, profite de la fête. lui murmura-y-elle.

      Tu as raison Djay’. répondit le sablonneux sourire aux lèvres. Ah.. tout était si simple quand nous étions sur Hinu Town.


      Les deux camarades échangèrent un regard complice et trinquèrent. Le capitaine corsaire observa la foule, le quartier du Hell’s Kitchen était plein de vie et le Jolly Roger du sablonneux flottait au loin, trônant au sommet de la plus haute tour du temple. Plus qu’un symbole, ce morceau de tissu s’agitait désormais au grès des vents comme un avertissement, prévenant quiconque que les Sandstorm Pirates défendaient ce petit territoire. Mais l’heure n’était plus aux affrontements, mais plutôt à la fête.
        Qu’est ce que c’est touchant de savoir que notre Capitaine à de l’estime pour ses hommes !  Cela donne tellement envie de le suivre pour le meilleur et pour le pire… une minute. Est ce que tous les pirates font le même serment que des jeunes mariés à leur Capitaine? L’agent Tarentule retient ses rires. Chez les Oubliés, la plupart sont d’anciens prisonniers ou des esclaves. Évidemment qu’ils sont libres entre payer le prix de leur fuite ou se sacrifier pour une part du gâteau Sandstorms. Malgré tout, sans cette contrainte, on pourrait s'interroger de la loyauté durable de ces rebuts. L’agent Tarentule apprend qu’il y a eu une sédition dans le passé. En voilà, une information à creuser. En tout cas, à répéter que l’on peut déserter à tout moment, la moindre difficulté risque de provoquer des vagues de départs. Abigaël apprécie amplifier les situations délicates du Grand Corsaire. Après tout, ce n’est qu’un pirate impuni, elle peut bien s’amuser un peu. La blonde se montre plus passive lorsque le Capitaine daigne enfin prononcer un discours à ses hommes.


        Imitant la foule dans ce geste de ralliement presque militaire, la jeune pirate ne peut pas le nier. L’autorité de cet homme n’est pas seulement maintenue grâce à sa force ou une amitié naïve. Il attise les bons fils dans les esprits de ces hommes avec une prestance qui lui est propre. Presque surnaturel. Il promet comme beaucoup la gloire et la richesse comme il fait loi chez les pirates, mais il arrive à satisfaire ceux qui admire la camaraderie et le collectif. Il est plus malin que ne le laisse paraître. Le maintien du symbole renforce la cohésion de l'équipage. Pensant œuvrer pour un tout, ils ont moins de risques de se défiler. Tarentule aimerait tellement esquinter cette fraternité de vauriens avec leurs propres tards. Elle espère que les opportunités seront nombreuses avec des énergumènes pareils, jusqu'à ce que le Capitaine s'emmêle de contradictions et de confusions. Le discours de la victoire est bien facile lorsque l’on reste vainqueur. Qu'en est il lorsque une défaite amère pointe le bout de son nez? La voix d’Aiyana vient la sortir de ses pensées pleines de malices.

        Alors, satisfaite?

        Rascus et Roy s’étaient éloignés. Et Saori semble avoir été de nouveau sollicitée par un blessé. Tout le monde n’est pas complètement remis malgré les festivités. Il ne restait plus que la cuisinière, Eve et la blonde. Celle-ci sourit à cette remarque.

        Je comprends mieux sa posture de Capitaine. Hihi!
        -Et tu n’as pas encore eu l'occasion de parler avec Ren encore.
        -Oh! j’aurais tout mon temps pour le jauger. Hihi! Ce n’est pas tout, les filles, mais la fatigue commence à se faire sentir.


        La jeune blonde s’étire après avoir posé son verre à moitié plein.

        Déjà?
        -Il me faut bien cela pour garder mon sourire en toute circonstance. Hihi!
        -Il est tôt, mais qui suis-je pour juger.
        -Merci pour ce banquet, Aiyana. Et bonne soirée à vous!


        L’agent Tarentule semble avoir remonter dans l’estime de la botaniste après ses déclarations. Tant mieux. Elle quitte donc le quartier avec la ferme intention de faire une nuit complète. Ses blessures devraient se remettre rapidement avec du repos. Elle estime avoir accompli le but de ce banquet, se faire remarquer par le Grand Corsaire. Il n’y a plus rien à faire à part subir des dragues lourdes ou se faire vomir dessus, autant se mettre à l’abri de la déchéance pirate. Sur le chemin jusqu’au bateau, quelqu’un la percute soudainement. Une enfant en pagne se retrouve à terre, n’ayant pas fait bouger d’un iota Abigaël. Elle tend la main vers cette petite chose apeurée.

        Qui y a-t-il, mon enfant? As-tu besoin de quelques pièces ?

        Son chaleureux sourire semble subjugué totalement le frêle petit enfant. Des égratignures partout, ce garçon paraît totalement exténué et affamé. Des bruits de pas retentissent non loin et, deux hommes sortent de la pénombre avec des cordages et des chaînes. L’enfant rampe derrière les jambes de la jeune femme. Le duo interpelle Abigaël.

        “Oh! Vous êtes une pirate qui a massacré ces sauvages! Encore merci!
        -C’est mon Capitaine qu’il faut remercier.
        -Faites attention à ce möme, il a mordu quelqu’un.
        -Est-il orphelin?
        -Ouais, tout le monde essaie de les attraper maintenant. Haha! C’est limite devenue un jeu .
        -Pourquoi, donc?
        -Bah pour les vendre.
        -Bah, oui, vous voulez faire quoi des enfants de ces monstres. Les tuer ne rapporte rien, ce serait perdre son temps.
        -Vous n’avez pas d’orphelinat?
        -Pouahaha! Vous êtes pas sérieuses? si? Ah ouais, vous l'êtes…
        -Non mais, y a rien à rattraper, madame la pirate. Ce sont des engeances d’une menace, autant s’en débarrasser une bonne fois pour toute. Sinon, leur nature de fanatiques risque de revenir.
        -Je vois.
        -Et puis l’argent que l’on brasse dans le marché de l’esclavage, je crois que vous avez pas idée! Heureusement que vous avez laissé ça pour nous.
        -On peut dire que les affaires n’ont jamais été aussi bonnes. Ahahahah!
        -Y en a même qui garde certains comme jouets.
        -Quel gaspillage!
        -D’ailleurs, mon voisin en a attrapé une qui a volé de la nourriture. Il m’a dit qu’il voulait en faire sa femme.
        -Il est bizarre, lui.
        -Ah bah ! Seul depuis trente ans, le bourge! Que veux tu.
        -Du coup, madame, on pourrait avoir celui-là. Moi et mon frère, on aimerait le vendre pour acheter des cadeaux à nos familles.
        -Oh! Elles ont bien de la chance.
        -Héhé! Enfin, on va leur faire plaisir maintenant que l’on peut les nourrir à leur faim.”



        L’agent Tarentule prend le bras du garçon. Il est évident que laisser la gestion des orphelins aux locaux donnerait ce genre de dérives surtout dans une telle île. Elle aurait aimé apporter une assistance à ce garçon par principe d’aider les plus démunis, comme sa ville natale lui a inculqué. Elle sait bien qu’elle ne peut pas porter la misère du monde, ni faire face au Chao de l’univers… pour l’instant. Elle fait partie de l’équipage des Sandstorms, elle doit donc répondre à leurs valeurs, même si elle ne les partage pas. Ce sont les conséquences des choix du Grand Corsaire et de Ren, pas les siens. Et ce sont les usages d’une île dont elle n’a rien à dire.

        Ici, c’est on t’écrase ou tu écrases autrui. Sois du bon côté de la balance, la prochaine fois. Hihi!

        Son sourire aimable reste inchangé mais le contraste avec ses mots fait froid dans le dos. La jeune femme jette le pauvre enfant dans les bras de ses poursuivants. Les locaux commencent à le malmener pour le ligoter. Tarentule s’éloigne en ignorant  toutes les souffrances de ses enfants sans famille. Ceci est au-delà de son champ de compétences, et mettrait en péril sa mission. Un agent du Cp Légendaire sait quand le zèle lui est bénéfique ou non. Abigaël se dirige vers sa cabine, l’esprit léger et satisfait. L’Araignée fait son nid au milieu des vermines.


        Dernière édition par Agent Tarentule le Mer 5 Avr 2023 - 17:10, édité 1 fois
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        De nouveau solitaire, je m’étais écarté des autres un moment pour réfléchir à ma conversation avec Aze. Devenir le second de l’équipage, moi qui n’aspirais pas à plus de responsabilité, voilà que je m’y plongeais de plus en plus. Toutefois, je considérais Aze comme un véritable frère après toutes les épreuves que nous avions traversés ensemble. Et, je ne pouvais pas laisser tomber ma famille comme ça. Secondé par Djaymily, je saurais probablement mener tous ces pirates jusqu’à Shabondy.

        Une bouteille de rhum à la main, j’arpentais une rue qui longeait la place pour garder mes distances avec toute cette agitation et calmer mes sens. Pendant deux jours, j’avais combattus quasiment sans m’arrêter, déployant mes capacités perceptives à intervalles réguliers. Et, là où les pouvoirs du haki octroyaient d’incroyables privilèges, ils venaient avec un prix. Entendre les ‘voix’ de tous ceux qui m’entouraient avait quelque chose de grisant, mais être ‘présent’ lors de chacune de leur mort l’était beaucoup moins.

        M’éloignant de plus en plus des festivités, je débouchais finalement sur ma destination. Une grande place partiellement délabrée, où le plus gros de la première attaque du Culte avait eut lieu. Cette nuit où ils s’étaient faufilés dans les rues du quartier pour égorger les habitants qui se débattaient un peu trop à leur goût lorsqu’ils les enlevaient. C’était cette nuit qui avait mit le feu aux poudres. Depuis, toute cette partie du quartier, marquant la frontière directe avec l’ancien territoire des fanatiques cannibale, avait été déserté. C’était cet endroit qui avait été convenu avec les dirigeants du coin pour enterrer les habitants et les membres de l’équipage tombés au combat. Quelques blugoris, tontattas et sweet carpenters étaient encore là à creuser les tombes à grands coups de pioche.

        Eh les gars, vous pouvez retourner à la fête, je vais prendre le relais. m’exclamais-je pour couvrir les sons de pioche contre la roche du pont.
        Salut chef, t’es sûr ? J’en ai encore dans les bras pour finir, il n’en reste plus que quelques-uns. dit-il en pointant les quelques corps recouverts d’un linge dans un coin de la place.
        Gardes des forces pour tenir ton verre, Billy. ricanais-je en tapant sur l’épaule du charpentier. Et pour les noms?
        Vois avec Mirabelle, elle est dans la charrette là-bas.

        Les quelques hommes s’éloignèrent alors en riant, ayant probablement hâte de faire la fête avec leurs camarades. Je rejoignais alors Mirabelle qui avait installé un petit bureau à sa taille dans l’attelage. Un tas de lettres d’un côté, un autre de planches de l’autre, elle taillait le bois à l’aide d’un canif pour marquer le nom des disparus. La consigne générale en tant que pirate, s’apprêtant à mourir à chaque instant, était de toujours avoir son testament sur soi lors des affrontements. D’une part, cela permettait de mettre un nom sur un visage dans l’optique où personne ne le connaissait personnellement. D’autre part, nous pouvions ainsi suivre leurs dernières volontés et renvoyer leurs affaires et leur butin à leurs proches, évitant ainsi tout pillage posthume au sein de l’équipage. Cinq autres tontattas accompagnaient Mirabelle dans cette tâche, lui obéissant au doigt et à l’œil ils étaient les plus jeunes des Voleurs de slips et voyaient probablement en elle une figure maternelle.

        Tiens tiens, ne serait-ce pas le grand Ren qui vient me rendre visite? s’enthousiasma la cheffe des tontattas de l’équipage, elle se tourna alors vers ses aides en leur adressant un grand sourire. Hippi, Nippi, Lippi, Kippi et Noc, vous pouvez y aller les garçons, mais ne vous faites pas avoir par les pirates comme celui-là, ils vous feraient boire votre poids en rhum.
        Une vraie mère poule, tu ne changes pas Mira.
        J’ai bientôt terminé, tu t’occupes des derniers?

        Je hochais la tête, prenant la direction des corps couverts au sol sur lesquels avaient été posées les planches à leurs noms. Creuser des trous n’était pas difficile avec mes capacités, délimitant une zone suffisante pour accueillir un corps avant d’y appliquer une pression telle que la roche sortait d’elle-même, laissant des trous que je rebouchais après y avoir placé le mort. Nous nous étions relayés ces deux derniers jours à cette tâche, certains insistants pour s’occuper de leurs amis. Le nombre de corps était important, tant parmi les nôtres que parmi les habitants du quartier qui, suite à l’attaque du culte avaient joints leurs forces aux miennes pour les venger et débarrasser Karantane d’une menace qui l’aurait submergé.

        Ça te dis un coup de main? fit une voix familière dans mon dos, sans que je ne l’ai entendu s’approcher.
        T’es plus discret que ton compère, vieillard. répondis-je sans répondre, comprenant dans la question d’Hao qu’il n’en attendait pas alors qu’il se mettait déjà à la tâche accompagné par Jin.
        T’as vu ma gueule ? Avec mes cornes je suis tout sauf discret, mon pas a dû se faire à cette idée il faut croire.

        Aidé par le duo de rouquins qui habitaient ce pont, nous en eûmes finis assez rapidement avec les sépultures de nos camarades morts au combat. Mirabelle nous rejoignit, grimpant en quelques bonds sur mon épaule et nous reprîmes la direction de la fête dont les sons, les rires et la musique, nous parvenaient malgré la distance.

        Alors messieurs, Ren vous a déjà proposé de rejoindre l’équipage? lança alors Mirabelle en rompant le silence.
        Enfin, Mira...
        Comme tu vois, pas encore. ricana Jin.
        Mais je crois qu’on se serait incrustés même sans ça. fit Hao en affichant un sourire goguenard. Ça fait trop longtemps qu’on s’encroûte ici, je crois qu’on a besoin d’action et t’as pas l’air d’un mauvais bougre, alors pourquoi pas.
        Après tout ce bordel, la piraterie vous intéresse toujours ? Et ça ira pas en s’arrangeant si vous me suivez.
        Alors ainsi soit-il, il faut bien mourir un jour après tout, surtout pour Hao.  renchérit le médecin cornu, affirmant leur décision de se joindre aux Sandstorm. Et des habitants du coin nous ont rachetés le Hell’s Kitchen avec leur part du butin du culte, y a plus rien qui nous retient.

        Voilà une affaire qui était convenue, les deux rouquins extravagants venaient de gonfler mes rangs et, avec de tels tarés à mes côtés, l’avenir promettait d’être radieux. J’étais encore pesé par toutes ces pertes, mais je ne regrettais rien. Le Nouveau Monde s’approchait et, notre route serait pavé d’embûches, ce n’était là qu’une bataille et c’était loin d’être la dernière.

        Soudain, alors que nous nous approchions de la place où la fête battait son plein, des cris retentirent dans la rue adjacente. Ceux d’un enfant qu’on malmène et, avant même d’avoir fait un pas dans cette direction, mon haki de l’observation avait déjà couvert la distance, me détaillant ce qui se passait. Quelques secondes plus tard, j’étais sur place, face à la scène de deux hommes qui ligotaient un enfant en guenille qui se débattait pour sa vie. Un peu plus loin, quittant les lieux, une autre présence.

        Je peux savoir ce qui se passe ici?
        Dégages mon gars, c’est pas tes oignons, on l’a vu les premiers. répondit un des deux hommes alors qu’il se retournait pour nous faire face et, lorsque son regard croisa le mien, sa mine se déconfit. Euh..vous êtes Monsieur Ren?
        Alors ? Que faites-vous à cet enfant?
        C’est une des engeances de ces monstres ! On le capturait pour le vendre comme esclave, ils ne sont même pas humains après to...

        L’homme n’eut pas le temps de finir sa phrase que je l’avais rejoins, mon poing brandit s’écrasant sur son visage et le projetant sur une maison dans laquelle il s’encastra, seules ses jambes dépassant mollement, parcourues par des spasmes qui me confirmèrent qu’il était encore en vie. Mon regard, furieux, se tourna vers le second bonhomme qui devenait livide en me découvrant juste à côté de lui, à la place de son camarade dont le sort lui était inconnu.

        Répètes ce qu’a dit ton pote...juste pour voir. intimais-je à l’homme qui tomba à la renverse, commençant à reculer par terre. Il respirait la panique.
        Non, non, non Monsieur Ren, s’il vous plaît, j’ai une famille...

        À mesure que l’homme reculait, il finit par être stoppé par deux personnes se tenant au-dessus de lui. Les deux roux, bien connus à Karantane et particulièrement dans les parages, sourirent de concert en découvrant le visage de l’homme.

        Tiens, tiens, Hubert. Ça ne m’étonne pas de toi, toujours dans les dégueulasseries à ce que je vois, hein? son regard se fit plus dur et son sourire disparut alors qu’il dégainait son sabre, le posant pointe au sol dans un tintement d’avertissement pour le dénommé Hubert.
        Quant à ta famille, tout le monde dans le quartier est au courant que ta femme t’a quitté et s’est tirée avec les gosses à l’autre bout de Karantane pour éviter tes tendances violentes et dégueulasses. renchérit un Hao tout autant remonté.
        Je peux vous laisser gérer ça ? demandais-je à mes deux nouveaux camarades qui acquiescèrent de concert.

        Ils disparurent avec l’homme, le tirant par le col jusqu’à la place où avait lieu la fête afin de faire passer un message au reste de Karantane et faire réfléchir le dénommé Hubert sur ses actes. Je me retournais vers l’enfant, au sol qui se débattait pour se défaire de ses liens. Je les tranchais en deux coups du plat de la main, délivrant l’enfant sauvage qui prit aussitôt ses distances avec moi, m’observant avec un mélange de crainte et d’admiration.

        T’en fais pas, gamin. Avec ça, ils devraient se calmer, espérons-le. lui dis-je, sans un sourire. Ce dont cet enfant avait besoin n’était pas de faux sourires pour le rassurer, mais un endroit pour qu’il ait un avenir. Il était trop jeune pour que les principes du culte aient eus le temps de s’ancrer profondément et, malgré son air de petit sauvageon, il y avait de l’espoir pour qu’il retrouve une vie à peu près normale.

        Pour toute réponse, j’eus droit à des grognements, l’enfant frappant de ses petits doigts griffus alors que je m’approchais. Je m’accroupis une fois devant lui, voyant venir le coup qui visait mon visage. Ses ongles pointus s’enfoncèrent légèrement dans ma joue, faisant couler un peu de sang qui sembla agiter l’enfant qui recula une fois de plus jusqu’à se retrouver dos au mur.

        T’es pas un monstre tu sais, t’es juste un gamin. Tes parents avaient choisis une vie où ils dévoraient celle des autres, mais une bête plus forte les a fauchés, te laissant seul par leur faute. soutenant son regard, je marqua une courte pause. Et cette bête c’était moi. Alors n’en veux pas aux autres et canalises la haine et la rage que tu ressens en ce moment et, si tu t’en sens à la hauteur, viens me chercher.

        Sur ces mots je me levais, tournant mon regard plus loin dans la ruelle où deux yeux bleus m’observaient avec une discrétion admirable. Mirabelle, restée en retrait, s’approcha de l’enfant et bondit sur son épaule.

        Viens avec moi mon garçon, une amie va s’occuper de soigner tes blessures. dit-elle avec ce ton compatissant maternel qui la caractérisait si bien, ne manquant pas de me foudroyer du regard.

        J’espérais seulement qu’elle comprendrait ma démarche me disais-je alors que je les regardais quitter la rue pour rejoindre la place où Mirabelle chercherait sûrement Saori. Cet enfant avait tout perdu en l’espace de quelques jours, sa famille avait disparue et il se retrouvait livré à lui-même. Bien que les sourires et les gentilles attentions l’aideraient dans les premiers jours, le traumatisme reviendrait irrémédiablement et le mènerait vers une voie similaire à celle de ses parents. Si je pouvais réorienter ce traumatisme et m’en rendre responsable, alors seul moi aurait à en pâtir, s’il choisissait cette voie.

        Cependant, suite à cette bataille, cet enfant ne devait pas être un cas isolé. Les orphelins devaient pulluler sur l’ancien quartier du culte, et d’autres habitants de Karantane finiraient par avoir recours au même genre de pratique que ces deux-là. Ayant moi-même vécu une vie d’orphelin, j’avais bien une idée pour remédier à ce problème.

        Revenant au réel, je remarquais que la présence décelée plus tôt dans l’ombre de la ruelle avait disparue. Ne cherchant pas plus loin que la curiosité d’un passant, je repris mon chemin vers la fête, rabaissant la visière de ma casquette et avançant tranquillement les mains dans les poches. Beaucoup de pensées se bousculaient dans ma tête, mais il y avait quelque chose d’autre que je devais faire en cette soirée, une chose que je devais aux Sandstorms Pirates : la vérité. Tous ignoraient ce qui m’avait mené à cette extrémité, à foncer dans le tas face à un culte de sauvages. Malgré mon passé de comédien amateur, je détestais les discours. Me tenir face à une foule, où toutes les émotions se lisaient sur les visages de la joie à la haine. Quelle flemme. Et pourtant, je leur devais bien ça pour être venu à ma rescousse.

        M’avançant sur la place, j’attrapais une choppe de bière que je buvais d’une traite, me laissant bercer par les premiers signes d’ivresse. La fête battait son plein, les rires et les chants retentissaient de tous côtés, l’alcool coulait à flots et ils semblaient tous trop occupés pour un discours pompeux. Déployant brièvement mon empathie, je n’eus pas trop de mal à retrouver le capitaine en compagnie de Djaymily. Ils avaient rejoints plusieurs lieutenants et capitaines pour trinquer.

        Tiens, un albinos sauvage apparaît. Où t’étais passé?
        Et d’où vient ce sang sur tes mains? questionna Djaymily en m’observant attentivement d’un air soupçonneux.
        J’avais à faire et un importun a prononcé un mot tabou. soufflais-je simplement en soutenant le regard de la sniper avant de le reporter sur le sablonneux. Je vous dois bien quelques explications sur tout ce bordel.
        Bien, prends un peu de courage. répondit Aze en me tendant une bouteille de rhum. Décidément, le bougre me connaissait en long, en large et en travers.

        Quelques gorgées plus tard, je pris place sur un tonneau, ramenant la visière de ma casquette en arrière pour dévoiler mes yeux écarlates qui s’illuminaient par intermittences par les flammes du feu de joie qui occupait l’espace au milieu de la petite place. Je balayais du regard l’assemblée, de Rascus et Roy qui trinquaient joyeusement à Jin et Saori un peu plus loin qui soignaient l’enfant croisé un peu plus tôt, en passant par Reyshu et Nina en pleine conversation ainsi que Ned et ses camarades. Tous avaient risqués leur vie pour cette bataille, et je leur devais bien une explication.

        Comme je le disais, le temps est venu pour les explications. Il y a quelques jours, nous sommes arrivés par erreur sur Karantane, séparés du reste de la flotte alors que nous étions pris dans un de ces brouillards dont seul Grand Line a le secret. je marquais une pause, laissant une nouvelle rasade de rhum réchauffer mon œsophage tout en cherchant mes mots. Et, dès la première nuit, ces sauvages cannibales ont débarqués pour enlever les habitants de ces lieux et abattre ceux qui résistaient, afin de les ajouter à leur garde-manger et nourrir leur avancée dans leur conquête de Karantane. je levais mon regard vers l’assemblée, grave, tel une véritable performance théâtrale. J’ai vu des familles être massacrées, d’autres dévorées par celui qu’ils appelaient le Guerrier Jaguar. Et je n’ai pu retenir mes poings. C’est ma rage qui vous a conduit à me rejoindre dans cette guerre et à verser le sang du Culte du Serpent à Plumes. C’est ma rage qui a poussé nos camarades à se sacrifier l’arme au poing dans la  bataille. Toutefois je ne suis pas le seul responsable.

        Je fouillais dans une poche de mon pantalon pour en sortir plusieurs lettres retenues entre elles par une ficelle. Voilà des années que le Culte se tenait tranquille dans leur territoire, à ne s’en prendre qu’à ceux qui passaient leur frontière, ou à enlever un habitant de temps en temps, mais jamais une telle attaque coordonnée. Après la bataille et un peu de repos, je suis retourné au temple pour fouiller les décombres, et c’est là où j’ai trouvé ces lettres, toutes provenant de la même personne : Léonov Kutroshinsky. m’exclamais-je en posant le tas de lettres, exhibées au préalable, sur un tonneau à côté de moi, laissant le nom de l’ancien corsaire passer dans la foule, répété entre eux dans des murmures qui prirent rapidement l’apparence d’un brouhaha. Rares étaient encore ceux qui ignoraient ce nom depuis la désertion et les attaques de Glutonny. De plus, il serait une proie de choix pour asseoir solidement l’influence et le titre de corsaire du sablonneux. Je levais calmement une main devant moi pour tenter d’imposer le silence, laissant la foule se calmer à son rythme. Ils avaient passés un marché, l’ex-corsaire prétendant connaître la méthode pour réveiller le dieu adulé par le Culte, en échange pour chacune des vies des habitants de Karantane, probablement destinés à nourrir son armée de cannibales ou à devenir leurs esclaves. Voilà ce qu’il serait advenu si nous ne nous étions pas interposés, et nous aurions finis par tomber sur le Culte un jour ou l’autre. Et, avec l’appui de Kutroshinsky, nous n’en serions peut-être pas sortis vainqueurs. je fis une nouvelle pause en finissant ma bouteille de rhum, reprenant d’une voix forte et appuyée, balayant l’assistance de mon regard carmin. Toutefois, je reste le seul à avoir pris la décision de me mêler de ces histoires, j’aurais pu passer mon chemin et laisser le massacre se passer. Alors, si vous cherchez un coupable, il est tout trouvé. Si vous voulez vous venger, je vous attends, et ces mots tiennent aussi pour les habitants de Karantane. Ne punissez pas les enfants du culte pour les exactions de leurs parents, dirigez votre haine sur moi si vous avez besoin d’un bouc-émissaire, bien que vous vous en doutez, si vous m’attaquez je ne me laisserai pas faire. finis-je ma tirade en révélant un sourire inquiétant, laissant un frisson parcourir l’assistance. Si cela pouvait les convaincre, c’était tant mieux, et si d’autres décidaient de me défier en duel suite à cela, cela m’allait aussi. C’est tout ce que j’avais à dire. dis-je alors en descendant de mon tonneau, m’éloignant de la place en laissant les murmures revenir dans mon dos, ainsi que de nombreux regards assassins.
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        Le moins que l’on puisse dire, c’est que le discours de Ren avait fait son effet. Et pour cause, à peine avaient ils posé le pied sur Karantane que l’intégralité des pirates du corsaire s’étaient jeté dans la bataille sans vraiment savoir ce qu’il se passait. La seule chose qu’ils avaient clairement pu établir, c’est que certains camarades étaient dans de beaux draps. Si les réactions semblaient mitigées, le sablonneux avait la ferme intention d’appuyer son camarade. Qu’importe les raisons qui l’avaient poussé à entrer en guerre avec le culte du serpent à plume, à ses yeux elles trouveraient leur légitimité. Il poussa un léger soupire avant de poser son verre et se leva pour prendre la suite, mais contre toute attente, c’est Djaymily qui prit la parole. La jeune femme grimpa sur la table d’un bond et siffla pour attirer l’attention.


        Mes amis ! Camarades et citoyens de Karantane ! Je pense qu’on s’accordera tous à dire que le sang a suffisamment coulé à cause de ce culte. On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs, mais la bataille d’aujourd’hui à mit un terme définitif à de longs mois d’angoisse. C’est la décision de Ren qui a mené à la chute de ces barbares, dès demain nous œuvreront ensemble pour reconstruire ce quartier et tant qu’il sera sous la protection des Sandstorm Pirates.. alors je peux vous assurer que la paix règnera et on veillera au grain.


        Nombre des pirates du sablonneux respectaient Djaymily, en tant que quartier maître et membre le plus ancien de l’équipage, la jeune femme bénéficiait d’un statut à part. Personne n’oserait réellement lui tenir tête et de toute manière, rares seraient ceux qui oseraient s’en prendre ouvertement à l’albinos. Quelques murmures parcoururent l’assemblée avant que les gens ne commencent à lever leurs verres pour retourner à la fête. Les esprits s’étaient un peu échauffés, mais personne n’avait envie de repartir au combat et même si certains n’approuvaient pas la méthode, sans l’intervention de Ren, ce district aurait continué à servir de vivier pour les bouchers Mangemonde de Kutroshinsky. L’ex-corsaire était d’ailleurs devenu une cible prioritaire pour Sandstorm Pirates depuis que leur première flotte se dirigeait tout droit vers l’Archipel Shabondy avec une cargaison de grande valeur. Djaymily et Reyshu partirent aussitôt trinquer avec Ren, laissant leur capitaine livré à ses pensées et ce dernier fut rejoint par Ned.


        Hé bien, tout le monde ne semble pas forcément convaincu de la nécessité d’éliminer ce culte.

        Disons qu’on on ne peut pas contenter tout le monde. L’équipage a grandit a une vitesse…


        À mesure que les Sandstorm Pirates avaient fait parler d’eux sur la route de tous les périls, de nombreux matelots étaient venus grossir leurs rangs et il devenait effectivement difficile de contenter tout le monde. Heureusement pour lui, le jeune corsaire pouvait compter sur le soutien indéfectible de ses lieutenants. Aiyana surgit pour poser deux assiettes bien fournies au duo de pirates avant de disparaître parmi les fêtards. Le sablonneux profita de l’occasion pour partager son vécu avec Ned, en oubliant pas de raconter ses différentes aventures en compagnie d’Harisson Johnson, l’aventurier loufoque avec qui tous deux avaient exploré des ruines. Les deux hommes avaient parcouru pas mal de chemin depuis Hinu Town et la curiosité du Corsaire le poussa à vouloir en savoir d’avantage quand à la quête de L’étranger.
          Nous restions là, assis à discuter de longues minutes autour de notre repas. C’était si rare pour moi de pouvoir m’exprimer autant en ayant le sentiment d’être compris. Nous évoquâmes tous deux nos aventures et mésaventures depuis Hinu Town, là où nous nous étions rencontrés. Je lui parlai de ma vengeance contre l’Ordre du Temple des Sables, mon voyage à East Blue, ma traversée de Grand Line. Il en fit de même, mentionnant notamment ses déboires dans le Nouveau Monde.

          - Alors comme ça, tu y es allé, dans le Nouveau Monde ? Lui demandai-je, non sans cacher ma curiosité.
          - Ouais, mais ça ne s’est pas vraiment passé comme prévu, répondit-il avec une sorte d’amertume dans la voix.
          - Hm. Et tu veux y retourner, n’est-ce pas ? Pourquoi ?
          - Parce que c’est là-bas que tout se joue, c’est là-bas que les rêves prennent sens.
          - Nous sommes d’accord.
          - Et toi alors, tes projets ? Ta réputation commence à grandir, l’Étranger, sourit-il en avalant sa bière.
          - Le Nouveau Monde, aussi. Je n’aspire qu’à explorer ce monde, qu’à découvrir ses mystères. Tu sais, être pirate n’est qu’un prétexte pour moi. C’est le moyen d’être libre, de faire ce que je veux, où je le veux, quand je le veux.

          Le capitaine des Sandstorm Pirates garda le silence, un sourire en coin.

          Des acclamations soudaines nous tirèrent brutalement hors de notre bulle, nous tournions la tête vers le bruit incessant et découvrions un attroupement réuni autour des deux hommes-poissons, Jayce et Reyshu. Perchés sur une estrade faite de barils de bière, les deux requins se tenaient bras dessus, bras dessous, bouteilles en main, en fredonnant un air.

          - Eh Reyshu ! Un jour, je t’emmènerai…hips ! Je t’emmènerai voir notre terre ! Celle immergée à des milliers de kilomètres sous l’océan ! La rayonnante île des hommes-poissons ! Hips ! Tu verras, elle est magnifique !
          - Dans ce cas mon ami, c’est avec plaisir que je t’y accompagnerai ! Vous avez entendu vous tous ?! Jayce et Reyshu iront explorer l’île des hommes-poissons !
          - Eh les gars, permettez que je vous accompagne aussi ? S’écria Nina au loin en levant sa chope.
          - Et une de plus ! Shashashasha !

          La foule acclama les soulards avec une telle ferveur que n’importe qui assistant à la scène ne pouvait qu’en sourire.

          À quelques tables de là, une arène de fortune avait été construite, où l’on pouvait apercevoir un spectacle totalement absurde : Braum en train de faire de la lutte avec Kutcham. Là aussi, l’attraction avait ses adeptes, et les paris sur qui allait renverser qui allaient de bon train.

          Un peu plus loin, Lenny s’amusait au jeu de fléchettes avec Djaymily, mais les fléchettes avaient été remplacées par des couteaux et les deux jeunes femmes ne se privaient pas pour les lancer à plusieurs mètres de distance de la cible, obligeant les malheureux qui obstruaient le passage à danser sur place pour éviter de finir en brochette.

          - Tes amis ont l’air de bien s’entendre avec les autres, s’amusa Aze en se retournant vers moi.
          - On n’a pas souvent l’occasion de faire la fête avec d’autres personnes je t’avoue.

          Nous nous sondions un instant, puis un sourire illumina nos visages, comme si nous savions d’avance ce que nous étions sur le point de nous dire.

          - Que diriez-vous de nous rejoindre ? lança alors le Corsaire.
          - Vous rejoindre ? répétai-je, alors que j’avais très bien compris le fond de la question.
          - Joins-toi à moi, Ned. Tes camarades et toi, vous êtes les bienvenues chez les Sandstorm.

          J’avalai mon breuvage en silence, avant de me tourner de nouveau vers mes compagnons de route. Jayce, Lenny, Braum… Ils semblaient à leur place ici. Quant à moi… Ce que je ressentais n’était pas bien compliqué à décrire. Je me sentais bien, oui. Je n’avais jamais aspiré à me hisser au sommet en solitaire, et si je souhaitais en apprendre plus sur ce monde, j’avais besoin d’une aide plus grande. Ma place se trouvait-elle auprès d’eux ? Je crois que c’était un faux problème. Ma place, je la décidais. Elle n’était que le fruit de ma liberté, de ma capacité à choisir à chaque instant. Tout au long de ma vie, j’aurais pu à tout moment emprunter des routes différentes, mais tout ce que j’avais fait jusqu’à présent m’avait mené ici, à partager un repas avec Azerios, et une fois de plus, à devoir faire l’épreuve du choix.

          Et alors que je l’observais en silence, je pris ma décision. De moi-même, j’attrapai le marteau et le burin, et taillai mon siège, au milieu des autres « tempêtes de sable ».

          - J’accepte.

          Aze leva sa chope en souriant, comme s’il n’avait jamais envisagé une autre réponse de ma part. Il avala la dernière bouchée de son plat et se leva de sa chaise. Il grimpa ensuite sur notre table, manquant au passage de renverser la bouteille de whisky qui y trônait, et accapara l’attention d’un raclement de gorge. Quand le capitaine, discourait, tout le monde l’écoutait.

          - Votre attention à toutes et tous ! Je voudrais porter un toast ! Vous connaissez tous mon ami Ned ici présent, s’exclama-t-il en me pointant avec sa chope. Je suis sûr que la combativité dont il a fait preuve ne vous aura pas échappé. Lui et ses camarades, Jayce, Lenny et Braum, nous ont été d’une grande aide durant cette bataille.

          Un « hourra » collectif et enjoué s’ajouta à la prise de parole du Corsaire. Je levai mon verre à mon tour avant de balancer mes jambes sur le rebord de la table.

          - Alors, mes chers compagnons, je vous prierai de bien vouloir leur souhaiter la bienvenue et de les accueillir comme il se doit, car à compter d’aujourd’hui, Ned, Jayce, Lenny et Braum sont des Sandstorm Pirates !!

          Aze avala sa bière avant d’écarter les bras en signe de victoire.

          Les acclamations reprirent de plus belle à la suite de l’intronisation faite par le capitaine des Sandstorm. Je croisai les regards de Jayce, Lenny et Braum, qui trahissaient une certaine surprise, mais leurs sourires me firent comprendre que je n’avais nulle explication à leur donner.

          Au milieu du chaos de la fête et des cris de joie on vint me féliciter et me souhaiter la bienvenue, et je me retrouvai finalement emporté au milieu de la foule, avant d’être jeté au-dessus d’elle et balancé au-dessus des têtes. Les chants tonnèrent et l’alcool coula à flots, tandis que, balloté comme un messie au-dessus de mes nouveaux compagnons, je me mis à éclater de rire, soudainement devenu enjoué comme je l’avais rarement été.
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          Abigaël entend des bruits sur les lieux qu'elle vient de quitter. La curiosité l'amène à s'y intéresser. Il faut croire que le fameux Ren semble être aussi un idéaliste forcené. A moins qu'enrôler des orphelins soit une stratégie bien calculée pour renflouer les pertes de main d'œuvre, cette étoile montante des Sandstorms paraît donner vie au discours de Roy. Fraternité et Justice, comme il dit. De quoi amuser une nouvelle fois la blonde.

          Elle ne reste pas plus longtemps à l'observer dans l'ombre et reprend sa route. Abigaël parvient au navire, saluant les quelques camarades surveillant les bateaux. Elle s'isole ensuite dans sa cabine en vérifiant que personne ne l'est suivie. S’installant sur le sol, elle sort une feuille pour composer son rapport sur les événements récents.

          L’espionne y compile tout ce qu’elle a pu voir, repérer et analyser de l’équipage des Sandstorms, de ses méthodes et de sa mécanique. Quelque temps après, elle envoie grâce à un fax grâce à l'escargophone de sa chambre. Elle appelle ensuite son coordinateur assigné.

          Purururu.
          -Bonsoir, que puis-je faire pour vous servir?
          -Bonsoir, ma chère Coraline, as-tu reçu mon rapport?
          -Tout à fait. Monsieur est en train de le consulter à l’instant.
          -Oh oh! Il travaille tard aujourd’hui. Sa femme risque de lui faire une remarque.
          -Ah ah. Il attendait justement de vos nouvelles. Je vous le passe.


          L’assistante du coordinateur est celle qui prend le relais pour la nuit dans la réception d'appels venant d’agents affiliés. L’espionne la trouve agréable et réceptive à son humour pour une travailleuse de nuit, contrairement à son supérieurs.

          “Salutation, Agent Tarentule. Votre infiltration a l’air d'être sur la bonne voie.
          -Parfaitement, Monsieur Bernadotte. Une vraie pirate comme on en fait peu. Hihi !
          -Très bien. Très bien. Il y a plusieurs points que j’aimerais éclaircir si vous avez pris vos dispositions.
          -Je suis libre pour un bon moment.
          -Vous dîtes qu’après avoir quitté Marineford avec le Corsaire, vous êtes de suite entrée en conflit avec des fanatiques locaux. Qui est à l’initiative de cet affrontement ?
          -Ren, il aurait un certain talent musical si j'entendais les rumeurs mais, il est surtout un combattant redoutable, contrôlant la gravité à sa guise. D’après mes sources, il avait la volonté de soulager la population. Avec du recul, on pourrait bien plus le comparer à de l’ingérence avec de gros souliers dans ce lieu chaotique. Sans évoquer le butin accaparé sous le nez des habitants. Ce n’est que mon point de vue. Hihi !
          -Il est connu de nos services. Tant qu’il se tient au côté du Corsaire, nous ne visons rien en sa personne. Restez du moins attentives au moindre mouvement suspect de sa part. Surtout s'il s'éloigne du Corsaire. On finit tous un jour par payer pour ses crimes.
          -Entendu.
          -Lors de la lutte sur Karantane, vous décrivez une participation active de votre part. Selon vous, qui a brillé dans ce combat?
          - Certainement, le Corsaire, Ren et un certain Ned qui ont tué les têtes de l’opposition ennemi. Le reste jugulait les débordements d'une lutte chaotique sur plusieurs fronts.
          -Ned? Pourquoi ce Ned? Où est Rascus l’Ange déchu dans vos mentions?
          -Il est redoutable et malin. Seulement, nous étions, en arrière plan, des soutiens parmi tant d’autres, même si son astuce lui a sûrement donné une petite notoriété.
          -Hum. Ned est un nom qui ne me revient pas. Il n'a certainement aucune prime sur sa tête. On ne va pas se plaindre qu’un pirate agit dans le bon sens de la loi. Continuez de glaner des informations sur cet homme sans histoire, il cache probablement quelque chose.
          -Entendu. Monsieur, j’apprécie vos conseils, cependant, vous me donnez l’impression de parler comme un chef d’équipe. Hihi !
          -Ne vous méprenez pas, Agent Tarentule. Ce n’est seulement que de l’assistance et de la coordination. Dans un cadre aussi spécial, il est de bon ton que je comble les tâches inoccupées.
          -Vous êtes toujours aussi ennuyeux.
          -Je comprends bien les méthodes typiques de la piraterie. Ce n’est que plans sur la comète et charges intempestives avec du soutien mutuel pour saupoudrer le tout comme vous le dîtes si bien. Pouvez m’éclaircir les détails de cet équipage?
          - Bien sûr, qu’est ce qu’il vous intrigue?
          -Le principe d’égalité et de mérite semble important chez eux, autant que la camaraderie. Comment vous placez-vous en son sein?
          -J’ai opté pour un comportement passif agressif. Du charabia pour dire que je reste moi-même. Hihi !
          -Hum. Et cela donne quoi?
          -Je n'ai remarquer aucune suspicion. Caresser des bêtes sauvages dans le sens du poil n'est jamais une bonne méthode pour intégrer la meute. Hihi !
          -Savez-vous quelle sera votre prochaine destination?
          -Malheureusement, le Corsaire semble peu bavard. Il prévient ces cadres les plus proches mais les nouvelles sont révélées dans l’instant à la majorité.
          -Ce n’est pas rassurant. Nous pouvons en terminer là. Je détaillerai le rapport suite à cette conversation. N’oubliez pas que votre tâche reste la surveillance du Corsaire. Terminé.”



          La communication s'interrompt. La blonde glousse en s'installant dans son lit.

          On dirait qu’il est plus impliqué que moi ce Monsieur. Hihi !
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