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Discussion et Ambitions

Discussion et Ambitions
"On fait pas d'homme sans casser du Gueux"

Harpan &Valkia ;

La nuit avait été paisible ce soir là. Une fine bruine avait bercé le pavé de la ville et s’était déposée sur le toit de ma maigre demeure. J’aime la pluie, car, souvent, en mer, elle est annonciatrice de grandes choses. Malheureusement, sur Terre, elle était synonyme pour moi, de fuite et de galère. Le toit démis par endroits, laissait passer l’ eau. Avant le levé du jour, j’avais les yeux ouverts, de minces gouttes d’eau m’avaient réveillé et m’avaient, en quelques sortes, invité à réfléchir au monde dans lequel je vivais.
A cette bâtisse tout d’abord. Cette pauvre maisonnée en bordure du port qui n’était ni confortable, ni imperméable, sensible au froid comme aux fortes chaleurs, enfin, elle était des plus misérables. J’en avais conscience. Chester me l’avait dit… Je ne devais pas me cantonner à rester simple pêcheur. Il fallait suivre son cœur et son instinct, écouter ses tripes. Mais… Avais-je peur de prendre les devants et de suivre mon but ? Mon coeur, à ces questions, se mit à battre la chamade et résolut de m’empêcher de dormir…
Je décidais de me lever et d’observer les préparatifs du port, je n’avais alors pas conscience que la bruine se changerait en tempête, je le compris en ouvrant la porte. A peine humai-je l’air au dehors, que j’anticipais la suite. La pluie durerait toute la journée, mis à part quelques accalmies. Vers 9h, elle atteindrait sa force la plus importante et les caniveaux construits en pierre qui tenaillaient les ruelles de la ville ainsi que les embranchements du port seraient pleins à craquer. Belle journée, cependant !

Le port commençait à peine à s’éveiller des quelques heures de sommeil que les marins s’accordaient chaque nuit, souvent après avoir bu tout leur saoul. Les bateaux de pêche étaient amarrés tout près de ma maisonnée, cela facilitait mon enrôlement et me permettait de choisir les baleiniers sur lesquels j’allais embarqué. Quels critères me permettaient de choisir ? Aucun, j’agissais toujours à l’instinct, et cela m’avait servi une seule fois, lors de l’incident Blue Crab. Mon flair m’avait souvent servi par le passé, et j’étais donc rivé à l’équipage  du Fisher Nest la plupart des fois. Mais mon flair m’avait lâché après Blue Crab – plus rien d’impressionnant à se mettre sous la dent. Plus assez d’argent pour changer de piaule ou pour acheter un bateau et former mon propre équipage de pécheurs. La loose depuis trop longtemps…
J’aperçus le Fisher Nest amarré au port, à son bord quelques quidams me saluèrent, je les saluai de la main et continuer à longer le port. Bien que je n’aie que mon harpon sur moi et mon baluchon – cette nuit là j’étais déterminer à changer de baleinier. Peut-être trouverai-je un bateau qui me permettrait de faire une plus grosse prise et que de là, je pourrai m’extirper de cette ville. Le truc que j’avais pas capté, alors, c’était que pour avoir la chance de trouver autre chose que du menu fretin sur ces mers, excepté sur Calm Belt, il me fallait changer du tout au tout mes horizons. Non pas que je n’aurais pas la chance de voir à nouveau des monstres, en gardant le parti civil, loin de là, seulement, cela me ralentirait énormément.

C’était un pas que je n’étais pas encore prêt à passer, peut-être, indépendamment de mes ambitions, j’avais le désir de retrouver Chester et les hommes du Fisher Nest. Je n’étais en fin de compte, qu’un simple pécheur, expérimenté et puissant, certes, mais jeune cependant. Il me fallait une piqûre de rappel. Quelque chose qui me botte le train suffisamment fort pour que j’accepte de partir de cette satané ville, de cette satané routine et de ce satané état d’esprit qui ne m’apportait que poisse et frustration.
Il devait être 3h du matin… Pas plus, les traces du soleil était lointaines et l’obscurité, perlée d’une fine pluie, rendait la vision des plus difficiles. La ville dormait à moitié, les badauds ne couraient pas les rues et seuls quelques soûlards s’aventuraient encore dans les ruelles. Mon estomac – mon premier capitaine et le premier tenant de mon flair imparable ne pouvaient malheureusement changer mes réalités économiques… J’eus voulu le meilleur et le plus énorme des repas, je devrais me rabattre sur le plus sustentant et le moins cher. La fameuse taverne Du Nœud Coulant, où les plus pauvres des marins venaient manger et boire pour des sommes ridicules, qui mises bout à bout devenaient rentables pour le tenancier. Un homme que j’appréciais peu, mais qui avait eu un jour l’amabilité de m’offrir un peu de pain lorsque j’étais enfant. Un homme très important sur le port, puisqu’il avait montré à la clique de pécheur qu’avec un peu de jugeote, on pouvait faire carrière autrement que par un labeur inlassable et répétitif.


Discussion et Ambitions Pat_le11

Il s’appelait Pat’ Le Gueux.

Homme d’une soixantaine d’année, à la figure déformée de ride et à l’expression antipathique, il était cependant généreux. Blessé en mer dans la force de l’âge, il dut se contenter de postes minables avant d’ouvrir son échoppe. Connaissant bien le maigre salaire des marins du port – il envisagea d’axer son commerce sur cette population. En échange de leurs prises, ils pouvaient avoir leur pitance, en échange d’or, de la boisson à profusion. C’est pas qu’il roulait sur l’or, mais il avait un train de vie très économe, qui lui avait permis, d’après les racontars, d’amasser des montagnes d’or. Bien sûr, ce devait n’être que de simples racontars. J’étais cependant persuadé qu’il avait un trésor et que, si les choses empiraient pour moi, je partirai avec son magot. Je ne pensais pas que de simples élucubrations pouvaient autant me remuer l’estomac.
J’entrai au Noeud Coulant. Comme d’hab, l’ambiance changeait à mon arrivée, auparavant, les rires et les jurons saillaient jusque hors des fenêtres, à présent, un silence régnait. J’y étais habitué, c’était mon lot de paria. Je m’assis en bout de bar, comme à mon habitude, traversant la salle d’un pas alourdi par la fatigue d’une nuit mal passée. Les tables n’étaient pas toutes prises, il en restait de libres, car la soirée allait bientôt se terminer, et, les quelques badauds du port qui désiraient boire tout leur saôul étaient les seuls vaillants à être rester jusqu’à une heure aussi tardive, ou aussi tôt dans la matinée pourrions nous dire. C’était une auberge miteuse, mal tenue, mal fréquentée, que je ne choisissais que pour manger. Petite de plafond, sale et puant constamment le poisson, les nouveaux venus cherchant des informations étaient souvent dans cette auberge, puisque les marins n’ont pas la langue dans leur poche et qu’ils sont saoûls, facile de glaner quelques informations !
Je regardais Pat’, et sans que j’ai le moindre mot à dire, il me servit un chaudron entier de sa fameuse soupe au poisson. Une mélasse rouge vive cuite pendant des heures pour faire des économies, mélange de morceaux de poissons de mauvaise qualité et de betterave qui lui donnait sa couleur… J’attrapai le chaudron par les boucles de fers sur les côtés, et commençait mon maigre repas…

Quand, tout à coup, l’ambiance changea, à l’entrée d’un inconnu.

Harpan


Dernière édition par T. Harpan le Dim 10 Sep 2023 - 12:47, édité 1 fois
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Exaction à exact town




1629, Logue Town, East Blue



Valkia - «  Mon katana me démange … Me dit pas qu’on s’est encore paumé ... »

Lou’k - « Mais absolument pas, je sais où on est, je reconnais cette île ! On a bien avancé, on est à Logue town ! »

Valkia - « Logue town ? Je ne vois ça nulle part sur la carte, y a aucune île sur North Blue qui se nomme comme ça ! »

Lou’k - « C’est normal, regarde, on est sur East Blue ! Haha je t’avais dis que j’étais un pro de la navigation ! »

Tout fier de lui, Lou’k posait fièrement comme s’il venait d’accomplir un exploit. Si la démone était réputée pour avoir des yeux écarlate, ils n’avaient jamais été aussi rouge sang. Les derniers restes de patience de la belle cornue venait de voler en éclat. C’était impressionnant d’avoir à ce point le don pour la faire sortir de ses gonds. La démoniaque eut cependant la bienséance d’utiliser le plat de la lame plutôt que le rasoir. C’est ainsi que le jeune homme se mit à traverser le bateau d’un vol plané pas très conventionnel.

Tentant de se calmer suite à ça, la bretteuse rengaina son arme et se mit à plancher sur la carte pour trouver elle même un chemin vers Hat Island. Elle ne pouvait vraiment pas compter sur cet abruti de Lou’k. C’est alors que Kaam apparut dans l’encadrure de la porte avec dans ses mains une théière et une tasse qu’elle servit sans dire un mot à sa capitaine temporaire. La voyant s’activer, elle ne pût s’empêcher de demander.

Kaam - « Au vue du vol plané de Lou’k, j’en déduis qu’il ne nous a pas mené au bon endroit ... »

Valkia - « Tu déduis bien, son incapacité à naviguer nous est vraiment préjudiciable … Comment on a pu faire un aussi gros détour …»

Kaam - « Excusez le Dame Valkia, mais nous ne sommes pas des marins confirmés, pour la plupart d’entre nous, c’est une première sur un bateau. Nous vous avons suivi partout, et nous avons perdu des frères et des cousins durant la traversée. Les hommes sont fatigués, excusez Lou’k mais c’est peut être le premier indigène à avoir guidé un bateau de cette taille au-delà de grand line. »

Valkia soupirait, Kaam, sa seconde autoproclamée avait raison sur ce point. Elle en avait demandé beaucoup à son équipage et ne se montrait pas des plus reconnaissantes. Ils avaient tellement sacrifié pour la suivre, pour des motifs religieux ou affectifs. Et Lou’k, même si c’était un véritable boulet, il se démenait chaque jour pour être sûr que le bateau aille dans la direction qui lui semblait juste sans jamais rechigné à la tâche. C’était peut être trop leur demander.

Réfléchissant quelques instants, la démoniaque eut soudain une idée. Même si elle n’avait pas atterri à Hat Island, elle était bel et bien sortie de Grand Line. Une belle performance, comme l’avait soulignée Kaam. Il était peut être temps pour la démoniaque d’arrêter d’agiter le bâton et de rebooster le moral des troupes. Et c’est pour cela que la cornue annonça à sa seconde.

Valkia - «  Rassemble les hommes, nous allons à Logue Town et nous irons faire une petite fête sur le bateau. On va bien manger et bien boire. On a toujours pas touché au trésor du premier bateau pirate, on va l’utiliser en partie pour fêter notre arrivée. Quand ça sera fait, va me chercher Lou’k et amène le moi. Nous irons tous les trois chercher le nécessaire. »

Kaam eut le visage illuminé et elle acquiesça avant de disparaître après l’encadrure de la porte. Une petite pause ne ferait pas de mal à tout le monde, Valkia la première. Une fois que sa seconde eut fait son travail, elle se dirigea avec ses deux acolytes dans les rues de Logue Town à la recherche de ravitaillement. Il était tard, tellement tard qu’il en était presque tôt. La cornue repéra bien vite une des rares tavernes encore ouverte à cette heure là.

La taverne du nœud coulant ? Voilà qui était bien glauque, mais bon, il en fallait plus pour arrêté la démoniaque quand elle avait une idée en tête. Pénétrant dans l’enceinte de l’établissement, elle vit toutes les têtes se tournaient vers elle dans un silence des plus malaisants. Il faut dire que la demoiselle dans sa tenue de cuir et ses cornes peu conventionnelles avait de quoi attirer l’attention. Lou’k ne put s’empêcher de dévisager tout le monde et de jeter un œil dans toutes les assiettes. La nourriture proposée avait une qualité bien différente d’une assiette à l’autre.

Quand le petit groupe s’approcha, Kaam se fit mettre une main au fesse. De nature indocile, cette dernière se retourna et mit un bon coup de poing dans le nez du malotru qui tomba de sa chaise. Valkia ne put s’empêcher de s’amuser de la situation. Sa seconde était de loin la plus douce des indigènes qu’elle avait connu, mais visiblement, elle ne l’était pas autant avec les étrangers. Le marin se tenait le nez ensanglanté sous les moqueries de ses compagnons.

Continuant sa route, le marin revanchard se releva et agrippa une bouteille qui était présente sur la table avant de la pointer vers l’indigène. Il n’avait sans doute pas aimer de passer pour un idiot devant ses amis. Feulant comme un animal blessé, il beugla dans toute la taverne.

Ivrogne - «  Tu te prend pour qui connasse ? Degage d’ici sale étrangère ! »

Kaam - «  T’as qu’à venir me sortir si tu t’en crois capable, ivrogne ! »

Sur ces mots, le vieil homme lança la bouteille qu’il tenait dans les mains. Cela en était trop pour Valkia, d’un geste rapide elle dégaina son katana qui dévia le projectile dans les airs avant de l’attraper au vol. Posant la bouteille à même la table, la cornue fit transparaitre son aura de violence qui calma la plupart des personnes présente dans la pièce.

Valkia - « ça suffit ! Kaam ! On est pas là pour ça, et toi l’ivrogne reste à ta place. »

L’aura avait suffit à calmer les marins avinés, ce n’était absolument pas une bonne idée d’énerver Valkia davantage. En temps normal elle aurait tué l’ivrogne pour l’exemple, mais elle était ici pour pouvoir s’aviner et bien ripailler. Cela ne semblait pas être le moment pour un massacre. Pour l’instant, c’était l’heure de la fête.

Lou’k de son côté avait fait le tour des assiettes pour zieuter attentivement le menu. Lorsqu’il arriva au niveau de l’assiette de Harpan, il sentit au dessus de la soupe de poisson de ce dernier et fit une mine des plus écoeuré. Soupirant, il s’adressa à sa cheffe.

Lou’k - «  Ils servent vraiment des choses étranges ici, je me demande si on est au bon endroit. »

Pat - « Héhé, oui vous êtes au bon endroit, mais bon, j’allais pas sortir ma meilleure nourriture pour un paria. »

Valkia - « Un paria ? Vraiment ? Qu’est ce que tu as fais pour être un paria ? »

Pat - «  Hé ben c’est simple, il a ... »

Valkia - « Ce n’est pas à toi que je m’adresse tavernier ... »

Coupant court à l’explication de ce dernier, la cornue avait planté ces yeux rouges dans les yeux du paria en question. Elle qui se considérait comme étant appart et ayant été marginale tout au long de sa vie, elle s’étonnait de voir que des personnes d’apparences normales soient considérés comme différents. Cela la fascina un peu, inspectant le jeune homme, elle attendait visiblement une réponse de ce dernier. Lou’k posa ses fesses sur le comptoir, tout sourire en regardant le jeune homme tandis que Kaam beaucoup plus mesurée se tenait droite comme un i à côté de Valkia, les yeux tournés vers le tavernier.



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"On fait pas d'homme sans casser du Gueux"

Harpan &Valkia ;

L’air dans la taverne, que j’ai décrit comme rance et aux relents de mauvais poissons, et qui était chargé d’une certaine animosité à mon égard, surtout teintée de crainte, se déchargea d’un coup pour prendre les couleurs de la curiosité à l’entrée de l’inconnue. Cette inconnue était d’ailleurs suivie par deux comparses. Je me tournai pour jeter un coup d’œil puisque j’étais dos à la port, tout en tournant avec moi le chaudron gigantesque que Pat’ m’avait servi. Je buvais goulument ma pitance, avalant pèle mêle le bouillon rouge vif et les morceaux de poissons qui n’étaient pas écaillés, littéralement, des morceaux entiers de têtes non énuclées de leurs yeux, et des queues ou des nageoires. Mais yeux dans ce genre de situation étaient généralement plissés, mon corps appréciant d’être nourris, peu importe la bouffe que j’ingérais, mais lorsque ceux-ci se posèrent sur les inconnus qui venaient d’entrer.
Deux femmes notamment, la première, et qui attirait les regards pour l’exotisme qu’elle arborait par son accoutrement de cuir et sa tête surmontée de corne, sa démarche assez confiante en somme et ses yeux rouges durent empêcher les soûlards de devenir trop audacieux ; tandis que l’autre, sensiblement une indigène comme moi, présentait un aspect plus docile et laissait penser qu’elle suivait l’autre, une proie en somme, pour les gens du coin qui sont somme tout, assez superficiels. Forcément, un des poivrots du coin eut la main leste et lui adressa une main sur les fesses, ce qui engendra une brève altercation verbale tout d’abord, puis un jet de bouteille. D’ordinaire, lorsque je suis là, attablé au bar, on entend les mouches qui volent, mais toujours la ripaille reprend lorsque je me sustente. Je ne pense pas que ce soûlard de renom se serait permis telle chose s’il ne m’avait pas vu manger. C’était bon enfant, au départ, entre eux du moins, mais pour un étranger, venant d’une autre île et dont l’esprit serait formé au respect des femmes, cela avait tout d’un affront. Je buvais, je buvais, et mes yeux toujours plissés observaient la scène, sans véritablement comprendre ce qui se déroulait sous eux.
Suite, une bouteille qui vole dont la course allait croiser le visage de l’indigène- dévié in extremis par le sabre de la meuf avec les cornes. Prouesse qui me fit avaler de travers, mais lorsque je mange, quitte à m’étouffer, ou à me tortiller pendant quelques secondes, je continue mon repas. J’avais rarement vu quelqu’un avec des réflexes aussi précis et vifs, sauf lors des rixes sur le Must Fishing, mais mon repas était pour l’instant plus important. C’est après que la femme avec les cornes déploya une sorte d’aura, similaire à la mienne, mais aux qualités et aux propriétés différentes.
Derrière les deux dames, un troisième lurons s’avançait, il semblait plutôt différent, mais lui aussi indigène. Différent parce qu’autour de lui, aucune prestance, aucun maintien et ressemblait, à tout parier, à un laquais de naissance, sorte d’être étrange ayant la particularité d’être servile depuis toujours, de ne pas avoir vraiment d’identité propre et de toujours manquer de se rompre le cou quand on lui demande un service…
Elles arrivèrent au bar après avoir prévenu l’assemblée de ne pas réitérer des actes de ce genre, et une fois qu’elles arrivèrent à mon niveau, j’avais fini la soupe et il ne restait que le fond du chaudron, que je posais lourdement sur le comptoir. Mon repas presque terminé, vu la taille du contenant, j’expirais un petit nuage de contentement provoqué par la chaleur du met. Elles discutèrent rapidement avec Pat’, qui ne put tenir sa langue lorsqu’il allait me présenter, mais qui fut aussitôt interrompu. J’étais encore dans l’appréciation de mon repas, et, dans cet état, j’ai tendance à dissocier pendant quelques secondes. Je repris mon souffle et me tournai vers la dame aux aspects diaboliques, qui semblait s’adresser à moi. Mes yeux se déplissèrent. Je l’observai un instant, peu de gens m’adresser la parole et il fallait un peu d’extravagance pour qu’une étrangère s’intéresse à moi.
Malgré mon état vague qui me prend à la fin d’un repas, j’avais tout de même compris dans l’à peu près, les tenants et les aboutissants de la situation. Des voyageurs, en somme, probablement à la recherche de richesses et de gloire. Des aventuriers ayant de quoi retourner la taverne, et,  des qualités dans le combat que la dame venait de prouver. Je la regardai une ou deux secondes, avec les yeux pleinement ouverts et qui pour quelqu’un qui ne me connaît pas pourrait être une manière de détailler mon interlocuteur – chose qui n’est pas complètement fausse.

« Il a des origines de 'sauvage', c’est ça Pat’ le Gueux? »

Demandai-je au tavernier antipathique, le toisant brièvement pour lui faire sentir mon opinion à son égard. Celui-ci réagit au quart de tour et se détourna de nous, s’affairant à faire semblant de nettoyer  avec un chiffon crasseux des choppes de bières, qui demeureraient cependant sales. Il maugréait dans son coin. J’avais envie de l’insulter, mais j’étais plus intéressé par ces étrangers. Puis, mon regard alla sur l’assistance qui nous regardait toujours après s’être égosillée durant le bref incident, lorsqu’ils comprenaient que j’avais fini mon repas, ils se mettaient à boire à nouveau. Pas vraiment besoin de leur faire les gros yeux pour les mater.

«Ou peut-être que tu parles de Blue Crab ? »

Continuai-je sans lui adresser la parole.

« Je suis Harpan, harponneur sur les baleiniers du coin, et… (longue pause)... je serai le plus grand harponneur que la terre ait connu. »

Fis-je, avec une mine des plus sérieuses.

« Et vous ?  Vous êtes ?»

Demandai-je en les regardant tour à tour.


Harpan
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Discussion et ambitions


Le jeune homme qui ressemblait énormément à un des indigènes qui accompagnait Valkia avait du répondant. Il ne se laissa pas faire, ce qui étonna un peu la démoniaque. On aurait dit qu’il subissait sa vie, qu’il essayait d’être une personne “droite” et que c’est la raison pour laquelle il mangeait une soupe de poisson horrible. Quelqu’un de fort ne saurait se contenter d’une pitance aussi écoeurante. C’est alors qu’il remit le gérant à sa place, et ce dernier ne tenta pas de reprendre l’ascendant sur la conversation. 

Le dénommé Harpan était un drôle de spécimen aux yeux de la démone, comme une pièce du puzzle qui ne serait pas à sa place dans l’immensité de l'œuvre du monde. C’était aussi gênant que de voir un poisson essayer de vivre parmi les humains, un spectacle des plus déconcertants aux yeux de la bretteuse. Le patron fit passer à la serveuse un plat de frites bien gras mais plutôt appétissant en direction de l’ivrogne. Valkia ne manqua pas l’occasion pour saisir la nourriture au vol et faire un regard noir au destinataire suivi d’un tranchant  : 

Valkia - « Pour le dédommagement … »

L’ivrogne ne savait plus sur quel pied danser, il venait de se faire dépouiller mais l’aura menaçante de la cornue le dissuader de venir contester. Il se contenta de manger liquide et fini le fond de sa bière. La démoniaque déposa les frites devant Harpan sans rien dire dans un premier temps, se contentant d’écouter ses histoires. Il n’était clairement pas du même bois que les trouillards ici, elle ne ressentait pas de peur ni de haine à son égard. Il n’y avait qu’un vide et de la fascination dans ses yeux.  Avait-il à ce point perdu espoir ? 

La bretteuse fini par se présenter auprès de son nouvel acolyte de fortune. Elle ne le quitta pas des yeux et conserva une voix des plus calme et sereine, aux antipodes de l’animosité qu’elle avait pu avoir juste avant.

Valkia - « Je me nomme Valkia Bloodfallen, et voici Kaam ma seconde et Lou’k ce qui nous sers de navigateur. »

Lou’k - « Hé c’est méchant dis comme ça ! J’assure dans mon rôle ! »

Valkia - « Si tel était le cas, nous serions sur North blue au lieu d’être ici dans cette taverne … »

La dernière phrase sonna comme un reproche bien acerbe qui suffit à faire taire son acolyte du moment.  Il avait conscience qu’il ne valait mieux pas trop titiller sa capitaine sur le sujet. Après tout, il y avait une bonne soirée qui se préparait et il serait dommage de se faire assommer pour un sujet aussi sensible.  Beaucoup plus effacée, Kaam était en train de négocier avec le patron pour lui prendre des tonneaux de rhum et de bière, ainsi que diverses nourritures à faire griller ou picorer.

La bretteuse n’était pas du genre à discuter avec le premier venu mais ce dernier l’intriguait, un harponneur ? C’était bien étrange mais cela devait être une très bonne chose de savoir manier le harpon en haute mer, que ce soit pour chasser le monstre marin , se ravitailler ou aborder les navires adverses. Ce jeune homme semblait plein de ressources même s’il semblait être bien peu nourri. Quel dommage que son talent soit gâché par une vie si misérable. 

Valkia - «  Dis m’en plus sur toi, je suis curieuse. Comment un “sauvage” pour citer le tavernier s’est retrouvé à chasser au harpon pour survivre ? Et comment cela se fait il que tu sois aussi pauvre dans un monde plein d'opportunités comme le nôtre ? Quel est ce boulet que tu traînes et qui t'empêche d’avancer ? »

Valkia était passé par là et avait dû affronter ses propres peurs pour avancer, elle en avait bavé mais elle avait fini par avoir une vision d'elle-même assez complète. Elle connaissait ses propres failles et ses forces, est ce que ce garçon pouvait en dire autant ? Une vraie énigme ce garçon. 

Pendant ce temps, Lou’k faisait la cour à Kaam comme à son habitude essayant de l’impressionner en jonglant avec les chopes. Mais cette dernière n’en avait cure, elle était trop occupée dans sa tâche logistique. Voyant que la capitaine était occupée, elle avait pris les devant. Kaam était une personne très réfléchie et calme en général, mais elle avait un esprit d'initiative qui plaisait énormément à sa capitaine. Ce n’est pas pour rien qu’elle ne s’était pas occupée à sa proposition d’être sa seconde. Il y avait de meilleur bretteur qu’elle, mais aucune n’était aussi prévenante et volontaire. 

Elle s’approcha finalement de sa capitaine et demeura à ses côtés, un pas derrière sur sa droite, droite comme un i et le regard maintenant posé sur l’invité du jour. Elle se voulait irréprochable dans sa manière d’être en générale et c’est pour cela qu’elle prit position comme pour assurer sa sécurité. On se demandait bien qui des deux veillait sur l’autre. Attendant la réponse de son interlocuteur du moment, elle remarqua la marmite complètement vide devant Harlan et l’attrapa par un des maillons. Elle regarda Lou’k et ajouta.

Valkia - « Lou’k, réflexe ! »

Sans ménagement, elle projeta la marmite vers ce dernier qui d’un mouvement rapide plongea pour rattraper le récipient avant qu’il ne tombe au sol. Ce dernier se releva et leva son pouce en direction de Kaam qui leva les yeux au ciel. L’amour non-réciproque lui convenait semblait il, à moins qu’il espère un miracle pour voir sa vie changer. En soit, il n’était pas si éloigné de la vie du jeune Harpan. Puis, reposant son attention sur le jeune homme, elle continua.

Valkia - « Nous organisons une fête sur le navire, il y aura à boire et à manger si cela te dit de te joindre à nous »

La bretteuse avait visiblement une idée derrière la tête. Pourquoi se montrait elle si prévenante vis à vis d’un inconnu ? Ce n’était pas courant, Kaam lança un regard interrogatif à sa capitaine tandis que Lou’k affichait un grand sourire. Le choix était sien.

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"On fait pas d'homme sans casser du Gueux"

Harpan &Valkia ;

La fascination qui était la mienne pour ces personnages hauts en couleur semblait en quelque sorte réciproque. Bien que les deux comparses de la démone ne se soient pas mis à me parler, comme elle le fit au contraire, et qu’ils s’affairaient à répondre aux ordres démoniaques, je les prenais par instant, à me lancer des regards furtifs. La démone en face de moi ne transpirait pas la bonhomie, mais plutôt le sérieux, bien qu’elle se trouvait être assez gentille pour me proposer un plat de frite, qu’elle venait de subtiliser à Pat’, prétextant la main aux fesses qu’avait subi Lou’k. Somme tout, il fallait bien que Pat’ privilégie les clients étrangers plutôt que les habitués, il ne demanda pas son reste et se mit à traiter avec l’indigène à propos de tonneaux et de vivres.
Valkia se présenta en précisant son nom de famille – chose que je n’avais pas faite, ne le connaissant pas et n’ayant que la particule « T » comme héritage. Puis présenta ses deux soufifres. Cette femme semblait assez étrange au premier abord et brillait dans ses yeux couleur rouge comme une sorte de compassion à mon égard, elle semblait me cerner, ou du moins tenter de le faire, ce qui n’était pas franchement déplaisant, à la place d’être pris pour un fantôme monstrueux ou simplement un monstre, pour une fois, j’étais pris comme un humain avec des sentiments et des ambitions. La plupart des gens ici lorsqu’ils entendaient mon but de vie, n’osaient rire, mais le faisaient une fois mon dos tourné.
Certes, j’étais jeune, et même ayant prouvé ma force avec l’incident d’il y a quelques années, je restai un rookie à leur yeux embuée par l’alcool et la misère.
Les deux indigènes s’appelaient Kaam et Lou’k – le plus bête était l’homme et par ses gestes, sa jovialité et sa franche bouffonnerie, semblait tenter de séduire la seconde, la femme victime de la plamuse, elle, semblait investie de son rôle de second et montrait beaucoup de sérieux. Il semblait y avoir une certaine alchimie entre les trois. Ces deux indigènes tentaient de satisfaire à chaque ordre de la démoniaque. Chose qui me faisait sourire, en vrai, ayant un tel goût pour la liberté, et, aussi, en vrai, un tel égo, que m’imaginer à la place de ces deux derniers étaient pour moi assez amusant ;
J’acceptai donc le plat de frite, mais j’essayais de rester un peu classe, ayant sur moi posés, des yeux rouges carmins qui s’ils n’étaient ceux d’une aristocrate, étaient du moins ceux de quelque capitaine de navire ayant à sa botte deux personnes de même couleur que moi. J’allais pas refuser… De la bouffe, qui plus est… Seulement, mes manières à tables, comme décrites plus haut, n’étaient pas franchement classe, et de peur de paraître trop « sauvage » justement, je préférai vite engouffrer les frites avant qu’on remarque trop mon geste. J’attrapais une pleine poignée de frite, et les engloutissais d’une bouchée – évidemment pour quelqu’un d’observateur, ou quelqu’un muni, d’un cerveau, le geste eut tout l’effet inverse. Je mâchais sommairement ces frites qui étaient bonnes, un peu cramée et puant la friture, mais bonnes, pour quelqu’un qui a faim et qui n’a pas beaucoup de goût pour les bonnes choses.
La démone me demanda plus de choses sur moi, portée par cette compassion teintée de curiosité qui semblait être siennes. J’avais l’impression que le rookie que j’étais, avait à ses yeux, une sorte d’importance dont les raisons restaient obscures pour moi. Elle insistait dans ses questions pour connaître mes origines, ainsi que sur les raisons de ma présence ici, puis sur ma pauvreté, qui saillait de tous les pores de mon accoutrement ou de mon repas. Enfin, comme si elle avait lu dans mes pensées nocturnes d’il y a quelques heures, elle évoqua une sorte de boulet imaginaire qui pourrait me retenir sur les rives de Logue Town. Et cette évocation eut un effet sans précédent sur moi.
Je devais être à ma deuxième bouchée des frites d’avant, quand elle utilisa ce mot, cette idée, ce concept, qui n’aurait pu sortir de ses lèvres si elle n’avait connu quelque chose d’approchant. Détournant mes yeux de mon plat et l’observa de biais pendant quelques instants, interloqué, je finis d’avaler mon repas et me tournai vers elle.

« Vous êtes quoi au juste ? J’veux dire… Votre métier ? »


Implicitement je détournai sa question et cacher mon désarroi, ma déstabilisation derrière la mienne propre. Explicitement, c’était une façon de la rabrouer, en espérant ne pas faire trop preuve de manque de savoir, déjà que la plat de frite était un bon gros panneau au milieu de la route de « je suis un sauvage ». Comme dit, j’étais jeune. On mettra ça sur le compte de la jeunesse ou de mes origines… Puis, à l’indice de cette question peut-être un peu bourrue, à laquelle on eût pu répondre par « de la Marine ». Je me mis à rire à gorge déployée. La situation était cocasse.
Personne dans cette taverne ne m’avait jamais entendu rire et c’était comme une sorte de signal, quelque chose d’extraordinaire, au premier sens du terme, était entrain de se passer.

« Je ne suis pas un homme à qui l’on compte fleurette, généralement, on me fait boire avant de poser des questions aussi personnelles, haha ! Mais soit ! Je vous expliquerai, buvons d’abord ! »

Je fis un signe d’une main à Pat’, et de l’autre, pour bien finir d’attirer son attention, je fis teinter ma bourse, peu remplie certes, mais qui contenait deux ou trois jours de salaire de pécheur.
Boire dès le matin n’était pas dans mes habitudes – et en soit, c’était plutôt une fin de soirée. Le gueux, au moment où l’indigène du nom de Lou’k s’approchait de la capitaine aux yeux pourpres, déposa une choppe à bière pleine de Rhum sur le comptoir, face à moi. Il n’avait pas compris. En même temps, tout était étrange ce matin-là. Je le regardai un instant, et quelques secondes plus tard, il amena une seconde choppe pour la capitaine.
La capitaine proposa d’aller sur son bateau. Kaam semblait interloqué – Lou’k, elle, souriait de toutes ses dents. J’acceptai, puisque dans la nuit, je n’avais pas pu le distinguer parmi les bateaux du port. Il devait pourtant être haut en couleur, vu ceux qui y voyageaient. Je fis un signe de tête à Pat’ et à certains membres de l’assemblée qui ne s’étaient pas manifestés jusqu’alors. Et, la choppe à la main, nous prîmes la route du port qui était toujours sous la pluie. Les ruelles plus désertes encore que lorsque je les traversais ce matin.



Harpan
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Discussion et ambitions


Le jeune homme avait des manières bien étrange pour la vie en société. Et pourtant, les indigènes n’étaient pas connu pour s’embarasser des us et coutumes des civilisés. En réalité, le sauvage avait l’air d’être juste à l’aise au point de se lâcher un peu plus sur ce qu’il est réellement et non ce que les gens attendent qu’ils soient. Se passer de l’approbation de gens médiocres est le premier pas vers l’élévation. Puis, le dénommé Harpan vint questionner la demoiselle.

Vous êtes quoi au juste ? Cette phrase a elle seule était si complexe aux yeux de la démone qui ne savait pas ce qu’elle était réellement. Ce voyage devait être l’occasion pour elle d’en apprendre plus sur elle même. Mais plus que cela, savoir exactement qui était Valkia, c’était un peu comme avoir un puzzle fini sur les bords mais avec un grand vide au milieu. Mais fort heureusement pour la démoniaque et pour son interlocuteur, ce dernier se ravisa et préféra juste savoir quel était le métier qu’elle exerçait.

Un métier ? Pour quoi faire ? N’a t’il pas compris qu’il est face d’une personne qui prend ce qu’elle estime lui revenir de droit ? Valkia n’était pas du genre à croire à cette théorie comme quoi les gens doivent sacrifier des heures de leur vie pour gagner le droit de vivre. D’ailleurs, vu la tronche et l’allure des « travailleurs » ici, elle se demandait si bosser valait vraiment le coup. Qu’aurait elle à y gagner ? Une vie normale, ennuyeuse, à souffrir de la faim et de la misère ? Très peu pour elle. Elle n’avait certes pas grand-chose pour le moment mais au moins elle était libre.

Elle s’apprêtait à lui répondre quand finalement elle se ravisa. Parler de meurtre, piraterie ou autre joyeuseté en plein milieu d’une taverne mal fréquenté, ce n’était pas forcément la meilleure idée. Et puis, elle n’était pas venue pour déballer sa vie. La bretteuse avait déjà offert un panier de frite à son invité du moment, elle n’allait pas le gratifier en plus d’informations sur elle. La seule chose qu’il devait savoir à l’heure actuelle c’est qu’il était invité à boire un coup sur son navire.

Le tavernier leur avait fait porter des verres de rhum, devait elle vraiment boire ? La démoniaque savait qu’elle ne tenait pas vraiment l’alcool et qu’il fallait bien que quelqu’un surveille la soirée. C’était un peu tendu pour elle de boire ce breuvage. Mais elle avait quand même une idée pour égayer la soirée de tout le monde. Attrapant le verre, la démone le tendit à sa seconde.

Valkia - « Kaam, ce soir tu bois. »

Kaam - « Daa...Dame Valkia ? Je vous demande pardon ? »

Valkia - « Tu bois ce soir, c’était ton idée cette soirée, pas question que tu restes sobre.. »

Kaam - « Mais si je bois … qui va vous assister ce soir ? »

Valkia - « Hé, je sais me débrouiller toute seule tu sais ... »

Kaam - « Oui Dame Valkia, je n’en doute pas une seule seconde c’est juste que … non rien .. »

Ne sachant pas quoi dire de plus, la jeune femme toute timide vint engloutir le contenu du breuvage d’une traite sous les applaudissement de Lou’k qui l’encourageait à tout boire. La prêtresse indigène avait bien envie de se lâcher mais elle était tiraillée par son devoir de servir la cornue. Avec son approbation, il était temps pour elle de commencer à se détendre. Après avoir fini son verre, Valkia intima à Lou’k.

Valkia - «  Va chercher au moins six membres de l’équipage, on a des tonneaux à livrer sur le navire. »

Lou’k salua sa cheffe d’un salut militaire parodié et s’en alla d’un pas pressé vers le bateau. Tout en se levant, nous prîmes la direction de la sortie accompagnée par une Kaam un peu moins droite qu’à son entrée dans la taverne. Il était grand temps de parler en toute franchise. Une fois suffisamment éloignée de la taverne. Valkia fini par répondre à la question de son interlocuteur. A l’abri des oreilles indiscrètes, elle resta cependant évasive sur la question.

Valkia - « Ce que je fais dans la vie est simple, je vis librement. Là où je suis née, j’avais le choix entre subir ma vie ou la prendre en main. J’ai choisi le deuxième cas de figure. Tu apprendras très vite qu’une seule chose régit ce monde en dehors de l’argent : La force. Les forts l’emportent sur les faibles, et même si tu es bien plus fort que la quasi totalité de cette île, tu étais en train de crever de faim il n’y a pas dix minutes. A côté de ça, tu es tranquille c’est vrai, personne pour te faire la peau, personne pour te traquer. »

Une fois arrivée sur le ponton, le petit groupa croisa Lou’k et les six volontaires qui partaient au trot chercher le ravitaillement. Ils étaient visiblement bien impatient de démarrer la fête. Pendant ce temps, d’autres indigènes du bateau avaient dressé des tables et sorti des verres pour l’occasion. Valkia fit signe à Kaam de s’assurer du bon déroulement des préparations tandis que invita le jeune homme à s’asseoir sur la rembarde du bateau.

Ce bateau là était des plus anciens mais il tenait bien la route, le trois mâts n’avait rien à envier aux autres bateaux présents sur le port. Même si le voyage jusqu’ici lui avait causé quelques dégâts. Mais ce n’était pas le moment de parler charpente de navire ou autre. Il y avait encore quelques sujets que la démoniaque voulait aborder avec son acolyte de la soirée. Deux indigènes amenèrent à boire, du rhum pour le premier et un autre liquide étrange pour Valkia. Cette dernière repris la parole.

Valkia - «  Tu restes une énigme, tu m’as l’air d’être un homme d’ambition et pourtant tu restes dans une ville miteuse. Tu as mentionné un rêve, celui de devenir le plus grand harponneur que la terre est connu. Penses tu vraiment y arriver en restant ici dans ces tavernes miteuses ?»

Elle fit une petite pause, buvant quelques gorgées de son breuvage avant d’ajouter d’une voix plus laconique.

Valkia - «  Vois tu, il y a une personne dans le nouveau monde que j’admire énormément. Elle se nomme Kiyori. Elle avait un rêve tout comme toi elle aussi, mais plutôt que le harpon, elle voulait devenir la bretteuse la plus puissante qui soit. Elle a atteint son but désormais, elle est tellement puissante que beaucoup pensent même qu’elle est devenue une déesse. Elle n’avait pas quinze ans quand elle est devenue Impératrice pirate. Certes, elle a dû faire des choix difficiles, elle n’a pas lésiné sur les risques. Mais regarde où elle en est maintenant : Elle a atteint son rêve. Si tu as un rêve, tu dois te battre pour le réaliser, sinon à quoi ça sert de survivre jour après jour pour rien ? »

Reprenant quelques gorgées, la démoniaque laissa à Harpan le temps de digérer les informations et de comprendre le fond de sa pensée. Désormais c’était à lui de répondre, et Valkia avait hâte d’en apprendre davantage sur ce mystérieux jeune homme. Quelles sont les chaines qui le retiennent ?


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"On fait pas d'homme sans casser du Gueux"

Harpan &Valkia ;
Quelques minutes avant notre sortie, je pus entrapercevoir l’impact de ma question sur la demoiselle aux cornes. J’avais bien fait de préciser son métier – elle aurait pu mal le prendre ou tout simplement dire qu’elle était une pirate au beau milieu d’un bar de Logue Town où les racontars ont tendance à fuser. Mais elle temporisa, prit le temps de me répondre une fois sortie du Noeud Coulant.
Les indigènes qui la suivaient se séparèrent, l’un partit à la rencontre de l’équipage de leur navire et l’autre nous suivit en titubant quelque peu après le cul sec qu’elle s’était infligée. Certtains aurait pu mal prendre que Valkia donne le verre que je lui proposais à une autre. C’était peut-être de la défiance, mais je soupçonnais une raison légèrement plus profonde. D’une part, elle voulait surement faire plaisir à sa troupe, d’une autre, elle devait avoir une certaine répugnance pour l’alcool, me dis-je en première analyse.
Nous traversions la ville, à trois donc. C’est alors que Valkia se mit à parler, elle eut des propos cohérents mais qui m’intriguèrent. En fait, ses propos sur la force était ceux qui avaient pu arriver à mes oreilles lorsque j’étais moussaillon sur le Must Fishing, période la plus importante à mes yeux, dans la configuration de ma jeune vie. Un propos que j’avais moi-même pu voir déboucher de mes propres lèvres, mais qui toujours, avait été nuancé par la réalité. En effet, si nous avions été dans cet état d’esprit, à l’époque, pourquoi ne pas se faire pirates ? Simplement parce que Chester ne le désirait pas, il ne désirait pas m’apprendre la rapine et ce rapport de force souvent biaisé par des cœurs qui souffrent trop d’une réalité, ou d’un égo surdimensionné.
Je l’écoutais donc, calmement, observant la route qui défilait jusqu’au port. La nuit aurait été belle et pleine d’étoile si des nuages obscures ne s’étaient amoncelés en bordure de l’astre nocturne. Nous n’avions donc qu’un ciel noir et inexpressif. Enfin, après quelques minutes de marches, où les maisons de pierre aux toits de tuiles rougeâtres accompagnaient notre déplacement, nous arrivâmes au port. Puis, une fois sur le ponton auquel était amarré le navire de Valkia et son équipage, je pris le temps d’observer quelque peu son rafiot. C’était en effet un trois mâts qui semblait en avoir vu des vertes et des pas mûres. Un bateau avec une histoire en somme, mais qui ne semblait pas en reste d’avec les baleiniers du port ; seulement, il n’avait rien du Fisher Nest dont les dimensions et les nœuds en mer étaient ceux d’un véritable traqueur.  Nous croisâmes alors les membres de son équipage qui s’en allaient vers le bar. Avant de monter dans le bateau, je ne pus que laisser sortir mes pensées et dis  :

« Tu sais, la force n’est pas la seule composante de cette réalité… J’veux dire, si la force était la seule chose qui comptait dans ce monde, je n’aurais jamais acquis celle que tu sembles voir en moi… »

Lançai-je assez obscurément, sans laisser le temps de répondre à mon interlocutrice qui comme moi était en train de monter sur le navire. De là, il semble que nous étions attendus avec impatience : son équipage avait installé des tables et prévu  tout pour fêter cette nuit là. Dommage que la pluie soit au rendez-vous, mais pour le moment, il n’y aurait que peu de problèmes, mis à part qu’une choppe ouverte laisserait de l’eau s’infiltrait dans nos breuvages. Nous nous attablâmes, et je commençai à boire ce qui m’était proposé, avec un petit sourire satisfait de cette rencontre.

« … Mais tu as sûrement raison sur une chose, la force, permet la liberté. Peut-être as tu également raison sur autre chose : ce n’est pas ici que j’accomplirai mes désirs. Mais je pense que j’espère  peut-être encore revoir le Must Fishing, un bateau sur lequel l’on m’a tout appris. »



De là où j’étais assis je pouvais apercevoir le port se réveiller. La vie commençait à reprendre et s’il n’avait plût, on aurait pu voir, les premiers soubresauts de l’aurore. Lorsque le ciel se teinte d’une lueur qui ne semble avoir d’origine, puisque la soleil est toujours sous l’horizon, avant qu’aucun franc rayon ne vienne percer la perspective par des couleurs rougeoyantes. Non, il devait être 4h et quelques. Je me tournai vers Valkia qui continuait son propos, tentait de donner quelques  menus détails évasifs pour ne pas se percer à jour. C’est alors qu’une goutte de pluie plus lourde que les autres vint tomber dans le breuvage de la démone. Par l’action du trop plein et de l’impact, une onde se dessina à la surface du liquide, et, une goutte de ce qu’elle buvait, tomba sur le sol. Je ne peux pas dire que je ne vis pas l’étrange couleur qui tomba sur le sol, car, dans la perspective du soir, le fait qu’il soit aussi sombre, m’interrogea. Seulement, j’étais attentif à son propos, qui maintenant, dérivait sur une personne qu’elle avait connu dans le passé. Ce nom « Kiyori » sortait de sa bouche avec une certaine tristesse teintée de nostalgie, une sorte d’affection contenue par l’admiration. A cet instant, j’eus voulu lui parler de Chester et de son équipage, ceux du Must Fishing, mais il était encore trop tôt pour tout dire. Je la laissais donc continuer. Enfin,  quand elle eut terminé, je finis par lui répondre :

« Le nœud Coulant est une taverne de mauvaise facture, pour sûr ! Le port est assez fréquenté en journée, mais il est vrai qu’il pourrait être mieux entretenu par le gouvernement. De là à dire que Logue Town est une ville miteuse,  je ne sais pas… C’est tout de même la dernière ville avant la route de Grand Line et parfois des monstres gigantesques dérivent dans les environs... »

J’entrecoupai mon propos d’une rasade de rhum, puis continuai :

« Cette personne dont tu parles… a eu beaucoup de courage… et j’apprécie la manière dont tu la présentes… Pour tout te dire, si je reste ici, depuis 3 ans, c’est parce que j’aimerai revoir le bateau dont je te parlais, je crains malheureusement qu’il ne daigne jamais revenir sur le rivage de Logue Town. Justement à cause de moi... »

Je m’arrêtai un instant, portant mon regard vers quelques marins qui passaient sur le ponton en direction d’un bateau amarré à côté du vieux rafiot sur lequel nous étions.

« Ma vie n’a pas été simple au début, et c’est grâce au Must Fishing, en vrai, que j’ai appris à être un harponneur expérimenté. Sans ça, je me serai sûrement fait brigand ou serai mort de faim. Son équipage était composé d’hommes libres ayant une passion pour la traque de monstre marin et la pêche en générale. Chester, le capitaine de ce navire, était quelqu’un de généreux et de très ‘Fort’, ils se seraient tous faits pirates s’ils n’avaient des obligations familiales dans les Blues… ils en ont d’ailleurs cassé du pirate… Bref ! Ils ont voulu que je prenne mon indépendance, en quelque sorte, et depuis, je travaille sur différents bateaux, dans l’espoir de tomber sur des monstres de grande taille, mais rares sont les navires qui les pourchassent sciemment, je n’ai donc eu que du menu fretin à me mettre sous la dent depuis plusieurs années haha ! »

Je crois que j’avais été assez simple sur le résumé de ma vie. Peut-être qu’en même un peu long. Je laissai mes propos s’instillaient dans les oreilles de mon interlocutrice ! Je n’avais pas vraiment parlé de mon « aspect » de sauvage ou encore des tatouages qui parsemaient mon corps. Simplement, pour ne pas trop peser dans la balance de la conversation, je laissai un peu le champ libre à d’autres questions, si d’ores et déjà, Valkia voulait en savoir plus. Je dis néanmoins, baissant les yeux sur mon breuvage :

« Mon premier but sur Logue Town était d’acheter un bateau pour former mon propre équipage, et,  avec la prise de Blue Crab, j’aurais pu le faire, mais j’ai décidé, n’ayant trouvé personne qui faille l’affaire, de prendre cette petite bâtisse que l’on peut voir en bordure du port... Ce n’est qu’une question de temps, je crois, de chance aussi,  pour que moi aussi, je parcours librement les mers. Et donc, cette personne, tu cherches à l’égaler ?»

Je posais cette question en me doutant qu’elle devait avoir une réponse positive à apporter. Je ne savais trop si c’était judicieux de la poser, cependant, vu les réflexes avec lesquelles elle avait arrêté la bouteille dans la taverne, je pense que je n’étais pas dans le faux. En fin de compte, Bretteur, Harponneur, c’était presque la même chose, non ?


Harpan
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Discussion et ambitions


La démone avait écouté religieusement son invité du moment lui expliquer son histoire et ses ambitions, il y avait eu tellement à dire au final mais beaucoup d’émotions différentes parcouraient la cornue. Son histoire, le fait d’être autant attentiste, cela l’exaspérait. Elle qui avait dû se prendre en main toute seule, sans savoir à qui se fier. Elle qui avait dû gagner la confiance des indigènes pour faire partie d’un groupe sociale et survivre. Voir un homme espérait le retour d’un bateau qui lui manque, c’était beaucoup pour la bretteuse.

En effet, Valkia voyait en Harpan la personne qu’elle était auparavant. Seule, désespérée à attendre un signe de la providence, ayant perdu les gens qui lui était chères. Mais contrairement au harponneur, la démoniaque est allée de l’avant. Elle ne pouvait pas se permettre de baisser les bras avant d’avoir atteint son rêve. Et le fait de voir un homme avoir abandonner le sien, ou du moins mis en suspens lui crever le coeur. Comment pouvait on arriver à une si basse estime de soi même pour renier sa propre raison de vivre. Remuant son verre et décrivant quelques va et viens, la bretteuse ajouta.

Valkia - « Il faut bien que tu comprennes quelques choses Harpan, la chance ça se provoque, et ceux qui l’attendent sont des fous. Tu dis attendre peut être que ton bateau précédent revienne te chercher ? Excuse moi l’expression mais c’est aussi triste qu’un chien abandonné qui espère le retour de son maître. Tu dis qu’ils t’ont laissé ici pour ta propre indépendance ? Raison de plus pour se bouger les fesses et aller de l’avant. Tu dis vouloir un bateau ? Y en a plein amarré au port !»

Descendant d’un mouvement habile, Valkia s’approcha de l’embarcation amarrer à côté d’eux. Il y avait un jeune homme en train de dormir sur son bateau. La démoniaque le réveilla d’un coup de pied et le vit se lever encore à moitié endormi par son manque de sommeil. Ce dernier se frotta les yeux et ne compris pas pourquoi on le réveillait à une heure aussi tardive. Maugréant quelque chose dans sa barbe, il fit un geste d’énervement en direction de celle qui le réveillait. Toisant le marin, la bretteuse demanda.

Valkia - «  C’est ton bateau ? »

Marin - « Ouais et alors ? »

Valkia - « Plus maintenant ... »

Utilisant le pommeau de son sabre, la démoniaque frappa le marin qui tomba à l’eau. S’il était à moitié endormi, le contact de l’eau froide le réveilla et voyant qu’il ne faisait pas le poids, il reparti à la nage jusqu’à la plage de façon très pathétique. Sans dire un mot de plus à l’attention du marin, la cornue remonta à bord de son navire comme si de rien n’était et retourna auprès des son compagnon de beuverie. Récupérant sa choppe, elle avala le contenue restant d’une traite et fini par ajouter en haussant les épaules.

Valkia -  « Tu vois ? Le monde est plein d’opportunité, il suffit de savoir les saisir. Tu as un bateau à toi dehors si cela t’intéresse, c’est cadeau c’est la maison qui régale. »

Est ce que Valkia avait un minimum de compassion pour les gens qu’elle dépouillait ? Bien sûr que non, ils sont faibles. Le faible doit subir la loi du plus fort et c’est comme ça que le monde fonctionne. Si un empereur venait éclater la cornue par plaisir, cette dernière ne pourrait rien faire appart subir et espérer s’en sortir. C’est la chaine alimentaire, et là clairement, cet homme avait subi le jeu de la démone.

La nourriture approchait et un festin se dressa rapidement. Les marins indigènes utilisèrent la toile d’un des mats pour servir de barnum improvisé et permettre de ripailler au sec. Cela aurait gêner la fête autrement, et cela ce n’était pas permis. Attrapant une cuisse de poulet, elle l’engloutit sans ménagement tout en profitant pour se resservir de son étrange breuvage. Retournant vers son invité du moment, la cornue ajouta.

Valkia - « On vit dans un monde dangereux Harpan, je ne t’apprends rien. Pour atteindre ton rêve tu vas devoir battre les meilleurs qui tenteront de te mettre des bâtons dans les roues. Tu as des principes et des règles, les pirates n’en ont aucuns. C’est pour ça qu’ils auront toujours un temps d’avance sur toi. »

Marquant une pause pour qu’il digère bien l’intégralité de l’information, la cornue se prit à apprécier le spectacle de l’équipage heureux en train de manger abondamment. Elle se sentait redevable à leur égard, pour tout leurs sacrifices. Valkia était consciente d’être une cheffe tyrannique et impulsive, mais elle avait également à cœur d’offrir le meilleur à ses membres d’équipages qui avait tout lâché pour l’accompagné sur les flots. Le regard dans le vide, elle fini par ajouter en buvant quelques gorgées de plus.

Valkia - «  Kiyori est une déesse, et je ne suis qu’une diablesse. Mon rêve le plus cher est d’un jour lui prouver ma valeur et qu’elle m’accepte dans sa flotte de navire. Elle est bien meilleure bretteuse que moi, et le chemin est long et périlleux. Il y a probablement des chances que j’en meurs en cours de route, mais c’est un risque que je suis prête à prendre si cela me permet de me rapprocher de mon objectif.  Je pense que je mettrais le monde à feu et à sang si cela peut me permettre de m’attirer ses faveurs. »

Les dernières paroles de la cornue étaient des plus macabres, mais elle s’emportait toujours à chaque fois qu’elle parlait de Kiyori. Elle avait vu tellement de film grâce au denden video qui parlait de la déesse intemporelle, c’était un peu sa guide dans cet océan de noirceur. L’espace d’un instant, on aurait pu voir briller les yeux couleurs rubis de la démoniaque. Mais elle fût tiré de sa rêverie par Kaam qui arriva en titubant devant sa capitaine.

Kaam - «  Je crois que je m’sens pas bien Dam’Valkia. »

Puis après avoir titubé jusqu’à la rambarde du bardeau, elle rendit sa boisson dans l’océan sous le regard amusé de la diablesse.



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"On fait pas d'homme sans casser du Gueux"

Harpan &Valkia ;

Plus je parlais, plus je la sentais excédée, pleine d’une sorte d’indignation qui semblait monter à crue. Je n’avais pas encore réalisé pour quelles raisons elle pouvait ressentir de tels sentiments. En vrai, cela importait peu, puisque discussion aidant, je pourrais avoir le fond de l’histoire dans peu de temps. Tout le monde n’avait pas autant de facilité à flirter avec la loi, alors quand on désire la suivre un temps soit peu, parfois il faut faire preuve de patience. 3 ans dans la vie d’un homme, c’est peu, peut-être que dans la vie d’une femme avec des cornes, dont l’espérance de vie doit correspondre à la longueur de ses attributs, cela est beaucoup. Tout le monde n’avait pas de rival sortie du chapeau pour justifier un départ précipité et de devoir toujours faire preuve de force dans le but de survivre.
Peut-être même que la loi du plus fort n’était pas celle qui régissait le monde, peut-être les choses étaient plus profondes et que les notions de justice, de loyauté et d’appartenance font que tout le monde ne suit pas une route toute tracée ? L’existence est une chose bien étrange en réalité, et si je ne réagis pas vraiment à ses propos qui filèrent dru dans les airs, emportés par la force de sa conviction, poussés plus loin par son indignation vis à vis de la vie que je menais. Je la regardais, les yeux sombres, comme si j’étais presque déçu qu’elle ne comprenne pas ma démarche. En effet, si j’avais appris à survivre, jeune, ce n’était pas grace à moi, et je n’avais pas honte de le dire ou de l’envisager, mais imaginer de manière générale, qu’on obtient quoi que ce soit par la seule force de son corps, de son esprit, ou de sa conviction, n’est qu’une preuve assez flagrante d’un manque de recul. On accomplit rien, seul. Et si tel était le cas, le monde ne serait qu’un triste morceau de sable depuis longtemps.
Je l’écoutais donc, plus sombrement qu’auparavant. Elle n’avait pas tort sur tout, je n’ai pas dit ça. Mais son point de vue était simpliste. Enfin… Si j’avais su ce qui allait me tomber dessus dans les prochains mois, peut-être aurais-je eu une reaction plus viscérale. Elle semblait avoir une vision très arrêtée du monde, peut-être était ce qui lui permettait de se regarder dans une glace ? Après son discours, elle sauta sur le ponton et délesta un pauvre pécheur de sa petite embarcation, qui eut pu accueillir trois personnes. Je l’observais… Je ne savais pas quoi lui répondre. C’était gentil, d’une certaine façon, mais aussi très intrusif et dénotait d’une manière de vivre qui n’était pas en accord avec mes principes. Enfin, des principes, c’est un grand mot – un mot qui porte un sens qui n’avait que peu d’importance dans ce monde, disons plutôt, ma vision du monde. Je connaissais ce pécheur, il devait avoir 30 ans et n’était qu’un ivrogne notoire du coin, pourtant, l’action de Valkia, la manière dont elle le dépossédait ainsi de son seul outil de travail, me firent à la fois sourire, puisque je n’aimais pas cet homme particulièrement, et à la fois aussi avoir de la peine pour lui. Les aléas de la vie ne sont pas chose simple et d’un simple acte qui semble anodin, innocent, inoffensif, peut parfois découler les pires mésaventures. Je criai :

« C’est gentil, Démone ! Je me servirai donc de ce bateau pour réaliser mon rêve… !Mais sache que nous sommes à Logue Town, pas dans un village de cul terreux… Nous sommes sur un port contrôlé par la Marine – ici, c’est la ville où tout finit et où tout commence ; là, où est né ainsi que mort Gold Roger, le premier roi des pirates ! »

Pourquoi hurlai-je des choses que tout le monde savait? Pourquoi prenai-je le temps de rappeler un passé qui semblait si lointain à tous présents ici. Peut-être parce qu’au fond de moi, une force depuis longtemps présentes commençait à remonter à la surface, étouffée, cachée, elle était ranimée, et, montant du coeur jusqu’à la tête, avait provoqué mes cris ? Je m’étais laissé emporté par l’émotion – et tout ce que je disais n’avait rien de sarcastique. Gold roger… Le premier roi des pirates, l’homme qui avait trouvé le One piece… Tout ça je le savais pertinement, et elle aussi. Sa mort, la mort du roi des pirates, n’était pas une chose à oublier, c’était comme une sorte de rappel. On ne peut vivre sans conséquence. Et nos actes ont toujours une répercussion...

« C’est vrai, ici, je n’ai pas de problème, et tu as raison, je m’éloigne de mes rêves… En acceptant ton cadeau, je suis ton complice, et tu te fais de même complice d’une nouvelle chose dans ma vie. Tu dis que j’ai l’air d’un chien abandonné qui attend son maître ? C’est vrai, j’ai un bon nez, mon flair peut pister sur des kilomètres… Seulement, tu oublies une chose qui fait aussi graviter ce monde… Tu oublies que si le monde est régit par la force... et que les pirates n’ont aucune intention de suivre les règles... certains, eux, certains pirates aussi, ne mettront pas leur force et leur facilité au service de leurs propres intérêts. Gold Roger était un héros du peuple... et parce que tout comme toi qui admires la bretteuse divine dont tu parles, certains admirent autre chose que des personnes de chair et de sang, ils admirent la Paix. »

Je ne savais pas où j’allais dans ce discours, qui devait résulter de son acte belliqueux. Je ne voulais pas la provoquer ou même lui montrer qu’elle avait tort, en réalité, je n’avais que faire de ce qu’elle pensait. Ce qui m’importait alors, c’était de me convaincre moi même. Me convaincre et me donner la force, non d’affronter un torrent d’éléments contraires ou la force de l’adversité, mais me convaincre d’abandonner mon passé et de poursuivre mes rêves, mon rêve, mon but, et d’aller, dès ce soir, sur la route de ce même objectif.
Elle remontait dans le bateau et dès l’instant où elle remettait pied sur le navire, la foule des indigènes commençait à servir le repas. Je la regardais et une lueur nouvelle irradiait mon regard, celle du défi, non la défiant elle, mais défiant ma propre conscience et mes propres pensées. Elle avait raison, sur beaucoup de choses, elle n’était au fond qu’un agent de la volonté de Chester à mon encontre, comme si le destin avait voulu que ce matin là, suivant le cours de mon quotidien miteux, le hasard avait fait que j’abandonne mon confort et mes habitudes.

« Tu es la première inconnue qui me parle ainsi, et peut-être la première qui me parle tout court. Tous, ici, ont peur de moi. Merci, tout d’abord, de ces mots et de me pousser à partir. Je pense à partir depuis longtemps. Je pars donc… dès ce soir, ou plutôt dès ce matin… »


Je la regardais droit dans les yeux. Et parler d’une voix qui ne portait plus autant qu’auparavant. Puis, laissant quelques millièmes de secondes entre mes deux phrases, pour vider ma coupe. Je continuai avec une inflexion de voix plus aigüe, les codes vocales dans ma gorge plus ténues sur ce que j’allais dire, rebondirent et se heurtèrent aux parois de ma gorge, ce qui eut l’effet de produire un son plus étouffé et plus bref.

«...Après ce bon re-pas... »


Au loin, ayant nagé pendant une centaine de mètre, ce que Valkia prenait pour un faible, un simple personnage sans importance, remuait le port de ses imprécations. Très vite, les autres pécheurs du port se rassembleraient après avoir prévenu la Marine. Bien sûr l’élite de la marine ne se déplacerait pas pour un vol de bateau, mais les pécheurs, ainsi que quelques soldats viendraient vérifier l’expropriation. Je le savais. J’aurais dû rentrer rapidement, préparer mes affaires, seulement, le repas était très bon, l’alcool me montait au nez, et l’envie de partir bouillait dans mes veines. J’engloutissais donc trois assiettes de ce gigot que je n’avais jamais goûté puisque sans le sous. Repus, je lâchai un nuage de vapeur sortir de ma bouche, satisfaite d’avoir été autant nourrie.

« Tu parviendras, j’en suis sûr, Valkia – à retrouver Kiyori et à lui en montrer ! Moi, je m’en vais. Dès ce soir, mais sache que vous devriez partir dès maintenant également. Je te serai gré si tu pouvais me laisser quelques sacs de vivre déjà cuisiné, je n’ai que peu de chose à t’offrir en échange, si ce n’est une promesse : un jour, nous nous reverrons, et je serai le meilleur harponneur du monde, et de loin. La tempête qui approche peut me porter jusqu’à une île sans trop d’effort. Et en même temps vous permettre d’atteindre North Blue. Partez donc, avant que le port ne soit complètement éveillé et qu’il ne cherche à se venger. »

Je descendais du bateau pour aller déposer mon harpon dans la petite embarcation qui me servirait à rejoindre une île et à continuer mon entraînement. Je voyais du remous au loin, et quelques marins s’attrouper. Il restait quelques affaires à moi dans la bâtisse près du port, notamment mon carnet, mais quelque chose me disait qu’il n’était plus temps d’aller le chercher. Si les marins décidaient de ne pas attendre la marine et d’attaquer le bateau de Valkia, je ne pourrais qu’aider ma nouvelle amie. Dans tous les cas, j’attendais sa réponse quant aux vivres, qui ne pouvaient qu’être une clé à mon départ. Je regardai les gens sur le bateau, assis sur le bord de mon tout nouveau bateau qui n’était qu’un simple 1 mât sous lequel une petite structure avait été construite. Pourquoi vais-je eu la bêtise d’acheter une maison, et pas un bateau tel que celui-ci ? Sûrement à cause du prix, au moins, de cet petit bâtisse, je n’étais pas simple locataire, mais propriétaire et du sol et des murs. Chose qui allait maintenant changer, puisqu'en acceptant ce cadeau empoisonné, je me faisais hors la loi. C’est alors que j’attendais une réponse, qu’un jet de vomi atteint l’eau à quelques mètres à bâbord de mon embarcation, je ris, en même temps que Valkia du peu de résistance de Kaam’ !


Harpan


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Discussion et ambitions


Cette matinée était des plus prometteuses. Il y avait eu de l’alcool, de la nourriture, un homme qui prend enfin en main son destin, et maintenant une grande quantité de marins énervés bien décidé à en découdre. L’équipage était reboosté par la nourriture et l’alcool, et ils voyaient les belligérants arriver avec un air amusé. Le combat est un amusement pour ce peuple de la forêt, et ces marins là n’étaient pas des guerriers. La situation devenait de plus en plus plaisante. Ce qui manquait le plus à la cornue une fois en mer, c’était le divertissement. Et que dire de cette matinée ?

Elle avait rencontré un homme qui ressemblait à un des leurs, mais qui n’avait pas leur courage d’aller de l’avant. Au contraire, il semblait retenu et attaché à son passé pour se rassurer. Peut être était ce de la jalousie car la démone n’a jamais pu se permettre le luxe de se raccroché à un quelconque événement de son passé. La seule chose qu’elle savait d’elle même, c’est qu’elle avait des origines démoniaques. Et encore, même cette certitude avait été ébranlé par les propos de sa génitrice supposé.

Et par une affection inexpliquée, si ce n’est un brin d’empathie sur une situation qu’elle a vécu, Valkia se voyait en train d’aider un homme à prendre son envol par pur plaisir chaotique. Ce dernier se lançant dans une aventure qui le mènerait droit à la mort ou droit à la gloire. C’était assez plaisant de voir cela, il y avait une sorte de plaisir malsain à se dire qu’elle avait influencé une vie à ce point là. La démone se disait qu’en reboostant la personne à bloc, elle allait pouvoir enfin voir de quel bois était cet indigène. Amusée par toutes ses demandes, la démoniaque fini par dire.

Valkia - « Tu es un hors la loi maintenant, plutôt que de te donner bêtement les choses, tu vas devoir apprendre à gagner ta croûte comme on le fait nous. A la sueur de tes bras. »

La démoniaque attrape un tonneau rempli de vivre pas encore entamé et le désigne en tapant dessus. Plongeant son regard dans celui de son acolyte du moment, elle ajouta d’une voix enjouée par la situation qui devenait enfin palpitante à ses yeux.

Valkia - « Tu veux savoir si tu vas arriver à te débrouiller tout seul ? Montre moi que tu sais te débrouiller contre ses faiblards. Lou’K, prépare le navire, on ira faire la fête sur North Blue »

Sans dire un mot de plus, elle descendit sur le ponton tandis que son équipage s’activait à faire repartir le bateau au plus tôt. Cela allait prendre une minute ou deux le temps que tout le monde attache les tonneaux et préparent la voile. Suffisamment de temps pour divertir encore la démoniaque.  Rien de tel qu’un peu d’exercice avant de repartir en mer. Elle n’avait rien à faire à Logue Town de toute façon. Et le cours barbant d’Harpan ne l’incitait pas à changer d’avis.

Elle s’approcha d’un pas calme et déterminé, la pluie et la foudre dans le ciel rajoutait encore plus de tension à cette situation. Le premier marin qui se présenta à elle tenta un coup de sabre prévisible descendant, un pas sur le côté suivi d’un coup de tranchant dans la gorge et la tête de ce dernier vint rouler sur le sol. Un deuxième se présenta et dans un mouvement calme et violent à la fois, elle vint le transpercer en plein cœur avant qu’il ne finisse son attaque. Ce n’était pas des combattants, juste des marins en colère. Une horde de fourmi ne faisait pas le poids face à une diablesse.
Trois autres attaquèrent en même temps et la démoniaque para en même temps leur arme avant de faire venir de l’électricité sur sa lame qui sécha net les vermisseaux. Pas besoin d’y aller à pleine puissance pour de la vermine de bas étage comme ça. Cinq cadavres jonchaient le sol du ponton ce qui dissuada un peu les autres d’avancer. Ils hésitaient mais ils avaient bien envie d’en découdre eux aussi.  Mimant un bâillement d’ennui, elle se tourna vers Harpan.

Valkia - « Bon tu veux toujours des vivres ? Bute moi ces déchets, une fois que ça sera fait, tu auras ton tonneau de vivre et on pourra se casser d’ici. Montre moi que je vais pas juste gâcher de la nourriture pour un simple rêveur. Montre moi ce que tu vaux ... »

Quelques piques pour énerver l’autochtone et la voila en train de remonter tranquillement sur son navire l’épée sur l’épaule après s’être amusée des cinq marins venus lui chercher querelle. Désormais c’était à l’homme ressemblant à un des siens de faire ses preuves.Il avait de grands discours jusqu’à maintenant, il était désormais temps pour lui de faire ses preuves. Et autant dire que décevoir la démone n’était absolument une possibilité. Elle ne le laisserait pas s’en tirer à si bon compte. Affichant un sourire amusé par la situation, elle s’accouda à la rambarde pour ajouter en direction de son poulain.

Valkia - « Oh j’ai oublié une petite précision, si d’aventures tu venais à reculer ou à essayer de t’enfuir avant d’avoir mené à bien ta mission, je me chargerais de ton cas et m’assurerais que tu ne puisses pas repartir. Montre moi que tu es digne de ses provisions. »

Sur ces mots, la démoniaque devint des plus sérieuses, ses pupilles écarlates réclamaient le sang, et Harpan allait le verser pour elle. C’était l’échange de bon procédé après tout. Il y gagnait de la nourriture, un bateau et une raison de prendre la mer reboosté à bloc. Elle n’exigeait en retour qu’un tribut de sang, trois fois rien en somme. Mais la démoniaque le savait mieux que quiconque. Les accords scellés par le sang sont toujours des plus authentiques.



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"On fait pas d'homme sans casser du Gueux"

Harpan &Valkia ;
Valkia m'amusait. Sa manière de réagir à ce qui semblait être de l'alcool – me rappelant le contenu noir qui s'était échappé de sa choppe dans la nuit – était des plus amusantes. La suite fut nettement moins facile à digérer. Comme je le pensais, les marins du port cherchèrent à défendre leur camarade et son embarcation. Ils s'ameutèrent en amont du port et chargèrent sans réfléchir. C'était le matin, et les relents d'alcool avaient dû aider ces pleutres à tenter l'impossible. J'eus à peine le temps de me retourner que déjà des hommes se jetaient sur le navire de la démone. Celle-ci, descendant sur le ponton, trancha net la tête d'un homme que je connaissais. Le geyser de sang qui s'envola dans le ciel constituait une vision bien étrange. Un autre eut le cœur transpercé de part en part, et j'étais aux premières loges. En moins d'une minute, cinq hommes gisaient sur le sol. Je bondis sur le ponton pour faire bloc entre Valkia et les marins. Je les savais bêtes et embrumés par l'alcool, mais je savais aussi qu'ils pouvaient faire preuve d'une témérité à toute épreuve. Je savais qui ils étaient ; je connaissais parfois leur famille et, voyant la mine déconfite des autres qui hésitaient à avancer, je savais qu'ils avaient appelé la Marine.

Valkia avait une facilité déconcertante à verser le sang. Je n'étais pas aussi rapide dans ce domaine. Du moins, pour le moment. Au départ, son jeu était de vouloir me faire mériter les vivres qu'elle consentait à m'échanger contre un peu de divertissement. Puis, alors que je me mettais en position de combat, elle me regarda et prononça des mots prouvant littéralement que je n'avais pas affaire à une bonne samaritaine, attestant définitivement de sa perversité dans le domaine de la violence. Il m'était arrivé par le passé d'apprécier la terreur se peindre sur les visages. Elle me regarda avec des yeux si rouges qu'ils transpercèrent ma chair et, comme rarement dans ma vie, mon cœur se mit à battre la chamade à l'idée que les tristes marins du port, cherchant simplement à protéger leur propriété, soient décimés par une triste sadique, sans enjeu, sans but, pour le simple plaisir de tuer. Elle me regardait donc, et je comprenais mon erreur. Les marins étaient muets, figés, tentant de comprendre ce qui venait de se passer. Moi, je me tournai vers Valkia; quelque chose d'étrange se dégagea de moi, cette sorte d'aura morbide qui m'accompagne toujours dans mes pas, ou encore, lorsque mes émotions sont perturbées.

"Je te remercie... Valkia... De m'avoir ouvert les yeux... Mais je refuse."

Je fis face à elle et à son bateau, elle qui s'accoudait nonchalamment à une rambarde en attendant mon offrande. Je brandis mon harpon, et mon aura se répandit autour de moi. Les marins reculèrent de quelques pas, frissonnant; l'un d'eux hurla :

"Harpan ! Je savais que t'étais qu'un putain de monstre !"


Cette insulte fusa dans les airs, suivie du renfort d'autres cris. Je les toisais, moi qui voulais les protéger. J'avais l'air bien idiot avec mes belles idées. Je reportais mon regard sur cet être dénué de morale qu'était la démoniaque.

« Tu veux voir de quel bois je me chauffe ? Ce que je vaux ? Apparemment bien plus que toi... »

Et là, peut-être porté par ma colère, par ce sentiment étrange de n'avoir jamais trouvé ma place sur terre, le dos voûté sous le poids du mépris des personnes que je cherchais à protéger, le front bas, me remémorant ce que Chester avait toujours fait de ceux qui avaient essayé de nous aborder par le passé, je fis passer la lame de mon harpon sur mon bras gauche, tenu à l'horizontal. Elle voulait du sang ? Mon sang suffirait. C'était mon sacrifice, ma preuve de détermination. Du sang commença à couler de l'endroit où j'avais passé ma lame, notamment sur l'avant-bras. C'était mon tribut.

« Mais qu'est-ce qu'il fout ? »

Ils ne m'avaient jamais compris... Ils ne m'avaient jamais accepté... Toujours, ils m'avaient regardé comme un monstre, comme un cannibale, comme un être à part. Alors que je me retournais, l'un d'eux tenta de me frapper avec son sabre. Bien que certains d'entre eux fussent à sauver, d'autres ne méritaient pas le titre d'homme. Brouillés par l'alcool, les pas que je fis sur le côté donnèrent l'impression d'un mouvement hasardeux; pourtant, mon esquive était bien sentie, tout comme l'énorme claque que j'assénai à mon assaillant. Il tomba net sur le sol. Je n'avais pas mesuré ma force. J'avais brisé sa nuque. Les autres me regardaient, les yeux pleins de haine et de larmes pour la perte d'un nouvel ami. L'un d'eux partit en courant dans l'autre sens. Malheureusement pour lui, j'avais déconnecté. Il prit mon harpon dans le genou, en plein milieu de sa course, l'estropiant à jamais. Les quatre autres qui demeuraient en état de combattre se retrouvèrent au pied du mur.

« Fuyez, bande de cons ! »

Hurlai-je en relevant la tête. Tourné vers eux, Valkia aurait tout le loisir de me tuer dans cette position. Mais, bien que perturbé par ce qui était en train de se passer, dans mon esprit persistait cette volonté de protéger les marins du port et de permettre la fuite de la démone. Le cri s'adressait donc à tous, à la fois. Je n'étais pas le genre de personne à profiter de ma force pour éprouver un semblant de liberté dans un monde où trop d'enjeux priment. Je n'étais pas non plus comme ceux qui restent attachés à leur patrie. Je n'en avais pas alors.

« Si tu crois que je vais m'amuser à tuer des gens que j'ai fréquentés pour la bouffe du gueux ? Garde tes provisions si tu crois qu'elles ont de l'importance pour moi. Tu veux les buter, alors bute-moi avec eux. »

Je m'étais à nouveau tourné vers elle, et j'étais littéralement entre deux lames : celle des marins et celle de la cornue.
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Discussion et ambitions


Le jeune homme s’était montré bien discourtois à refuser l’offre de la démoniaque. Un tel affront ne saurait rester impuni. Il agitait une sorte d’aura morbide autour de lui, peut être assez pour effrayé les marins peu courageux du port mais pas assez pour intimider la démone. On aurait dit le baroud d’honneur d’une bête acculée. Alors qu’elle lui proposait d’embrasser enfin ses instincts, ce dernier s’était détournée de sa proposition pour protéger ses minables qui le détestait. Soupirant, elle assista sans broncher à son lynchage verbal en public.

Puis, il se permit de faire la morale à Valkia en disant valoir davantage qu’elle. Cela fit bien rire intérieurement la démoniaque qui voyait un chihuahua se dire plus puissant qu’un ours. Il fallait bien qu’il se rende à l’évidence, il était sacrément dans la mouïse. Mais elle décida d’attendre un peu, profitant du fait qu’il n’avait pas d’échappatoire. C’était un peu comme si elle profitait de l’hallali de cet être qui maintenant devait faire face à ses congènéres d’un côté, et à une démone de l’autre. Ainsi, il a choisi la mort ? Non ça serait bien trop simple.

Lou’k sorti sa sarbacane et s’apprêta à tirer sur l’indigène pendant qu’il se retournait vers les marins mais Valkia l’en dissuada. Elle voulait voir la fin du spectacle burlesque auquel se livrait ce pécheur si sûr de lui. Et elle n’était pas déçu du tout du résultat. Ces gens qu’il pensait protéger se retournait contre lui, l’insultant et le rabaissant plus bas que terre. Puis, pris par une indicible folie, le jeune harponneur se taillada le bras pour faire sortir du sang. Etait ce une tentative désespérée de calmer la démone par un tribut de sang ? Cela semblait mal embarqué.

Mais le jeune Harpan n’en resta pas là. Ses « protégés » se sont mis à l’attaquer et il tua même l’un d’entre eux d’une giffle bien violente. Et bien, son mea culpa était un fiasco total qui amusa un peu la démoniaque. Et le coup d’harpon du jeune homme prouvait qu’il avait quand même un peu de force quand il se décidait à montrer les muscles. Mais ce petit spectacle maigrichon ne suffisait pas à divertir la diablesse qui fini par se lasser. Surtout quand il se permit de la jouer preux chevalier en pensant qu’elle en avait quelque chose à faire d’eux. Soupirant, elle fit signe à ses gars de garder leurs yeux et leurs sarbacanes en direction des marins. Si un d’eux s’approchent de trop, il se prendra une pluie de flèchette ou d’aiguille. Descendant d’un pas lent comme pour savourer sa proie, Valkia dit en soupirant.

Valkia - « Harpan …. Harpan … Harpan … Que vais je bien pouvoir faire de toi ? »

Telle une lionne tournant autour de sa proie, la bretteuse s’approcha d’un pas lent vers le harponneur. Ils ne jouaient pas dans la même ligue à l’heure actuelle. Il y avait un fossé qui les séparait. Mais peut être qu’un jour, ce dernier la rattraperait. S’approchant du pécheur, elle demeura à deux mètres de lui, plantant son regard rouge sang dans le sien. Ses yeux démoniaques inspiraient la peur, mais à ce moment là c’était davantage du pur sadisme.

Valkia - « Crois tu que j’en ai quelques choses à foutre de ses marins ? Ils ne sont que des déchets qui se mettent en travers de ma route. Si je devais tuer tout ce qui me semble inutile, je n’aurais pas fini. C’était davantage un test pour voir si tu avais un minimum de crédibilité dans ton discours. Je dois dire que je suis déçue. Et je n’aime pas être déçue ... »

D’un geste rapide, elle dégaina son sabre et fit une grosse entaille du pectoral gauche à la hanche droite du pêcheur sous la stupéfaction générale. Le geste avait été rapide et violent, tout ce qui plaisait ce qui fit tomber le jeune harponneur. Il n’était clairement pas de taille, et c’était davantage par jeu que la démone l’a épargné que par réelle empathie. Elle sourit suite à l’hémoglobine qui frappait le pont et ajouta.

Valkia - «  Vois tu, quand je te fais une offre généreuse, que je t’ouvre les yeux, j’attend un minimum de reconnaissance. Tu en es dénuée à ce point là ? Et pire, tu te penses meilleure que moi mais tu ne m’arrives pas à la cheville. Tu m’as reniée pour protéger des minables qui n’auront pas de pitié pour toi si je te laisse entre leurs mains. Tu es faible ! »

Voyant le jeune homme se redresser, Valkia infusa son épée d’éléctricité et frappa violemment le visage de l’harponneur avec le plat de sa lame lui provoquant une décharge éléctrique des plus violentes après le coup d’épée reçu en plein torse. Le voyant se tortiller sous la douleur, la démoniaque posa son pied sur la gorge de ce dernier et le força à la regarder dans les yeux. Il devait être encore sonner par la décharge éléctrique, et la démone en profita.

Valkia - « Et maintenant tu vas être traqué par les tiens, tu vas devenir encore plus un paria. Et surtout, tu vas prendre la mer seul sans vivre en ne dormant que d’une oreille de peur de te faire arrêter. Tu vas découvrir ce qu’est l’enfer de la liberté. Tu veux pouvoir choisir ta propre voie ? Deviens plus fort et arrête cette stupide empathie qui te rend faible. La force mène au pouvoir, et si demain tu vois le soleil se lever, c’est uniquement parce que JE l’ai décidé ! »

Puis,elle retira sa botte de la gorge du jeune homme avant de lui mettre un coup de pied pour le faire rouler jusque dans l’embarcation qu’il a volé. Amusée, elle attrapa le cadavre de l’homme décapité et le mis dans la barque avec le jeune Harpan. La femme aux yeux rubis ajouta d’un air plaisantin.

Valkia - « Et vois tu, grande seigneur que je suis, je te laisse même un peu de nourriture pour le trajet. Au revoir jeune indigène... »

Jettant le harpon de cet homme à bord du navire, la jeune femme détacha l’amarre et poussa du pied l’embarcation pour qu’elle prenne un peu d’élan. Il était désormais tant pour lui de voguer rapidement avant que la navire ne vienne le récupérer. Suite à son méfait, la diablesse monta à bord du navire et fit signe à Lou’k de partir tandis que Kaam agonisait accoudée à la rambarde. Finalement cette sortie fût des plus plaisantes. Elle avait hâte de voir si Harpan allait s’en tirer. Peut être que la prochaine fois, il sera assez fort pour attirer l’attention de la démoniaque. Mais pour l’heure, la demoiselle profita de la tempête comme l’avait suggéré l’indigène pour disparaître dans la tempête avant l’arrivée des vrais forces d’élite de la marine.



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"On fait pas d'homme sans casser du Gueux"

Harpan &Valkia ;
J'avais refusé son marché pour protéger les naïfs du port. Elle me fixait toujours du regard, et je discernai dans ses yeux quelque chose d'autre que la haine ou l'ennui. Un mépris abyssal. Les marins derrière moi restaient immobiles, tenus en respect par l'équipage de cette démone. Ses yeux meurtriers lançaient sur moi des éclairs de pulsions homicide. Décidément... ne jamais accepter l'hospitalité d'une femme aux cornes ! Je me tenais là, malgré la terreur que m'inspiraient ses prunelles écarlates, entre elle et les marins. Que faisais-je ? Protéger des hommes qui n'auraient pas hésité à me sacrifier pour quelques écus. C'était l'enseignement de Chester : défendre la veuve et l'orphelin. Quelle sottise.

Elle s'approchait de moi, lentement, comme un prédateur tourne autour de sa proie. Elle jouissait de la situation, la couarde. Malgré tout, je gardais la tête haute, malgré le sang qui dégoulinait de mon bras. Je la scrutai dans ses moindres détails et vis, au plus profond de son regard, qu'elle désirait mettre le monde à feu et à sang. Non pas par vengeance, ni pour atteindre un but précis ; la vérité, c'est qu'elle aimait faire le mal. C'était le message inscrit dans ses iris assoiffés de sang.

Son sabre s'abattit sur moi. Je ne sais même pas pourquoi je suis encore en vie pour en parler. Une douleur aiguë déchira mon torse. Pas de flash, pas de défilement de ma vie passée. J'ai cru mourir sous le caprice d'une entité profondément maléfique. Mon premier pas vers mon rêve ? Oui. Je me relevai, mes mains se teintant de mon propre sang. Drôle de spectacle. Je n'étais sans doute pas prêt à rencontrer une telle personne. Mais il en fallait davantage pour m'envoyer dans les étoiles. Et j'avais raison !

Un de ses coups étranges me frappa, son sabre orné d'éclairs électriques m'atteignant en plein visage. Je fus projeté en arrière. Les marins derrière moi ne comprenaient rien à la situation, ces lourdauds imbibés de rhum. Elle parlait, encore et encore. Je ne me souviens plus de ce qu'elle voulait. Je me rappelle seulement avoir roulé dans le bateau, à côté du cadavre d'un ancien ami. C'est ainsi que je quittai Logue Town ce matin-là, avec le poids de la honte et la traîtrise d'une frêle jeune femme cornue. Quelques jours plus tard, d'autres mésaventures m'attendaient, mais que ne doit-on pas endurer quand on est guidé par des principes et des ambitions ?
Est-ce parce que j'étais moins aguerri qu'elle, finalement ? À vrai dire, peu importe. J'avais hésité pendant deux ans à quitter cette ville, trois si l'on compte la renommée que j'avais acquise pour le Blue Crab. Ce matin-là, d'une certaine manière, la chance m'avait souri. La démone avait cru que je finirais par me nourrir du cadavre de mon ami. Heureusement, le bougre avait emmagasiné quelques jours de vivres et de rhum dans la petite bâtisse flottante qui lui servait de bateau. J'y ai vraiment réfléchi, au petit matin, alors que je sortais d'un coma douloureux. Je comprenais chaque mot qu'elle avait dit, mais une phrase en particulier résonnait en moi : "l'enfer de la liberté." Ça semblait trop vrai. Mon premier pas hors de la routine avait été très... circonstanciel, disons.

À peine debout, je suivis les conseils de la démone. Ayant éliminé une personne avant de prendre la mer, je mis autant de distance que possible entre moi et Logue Town. Après tout, j'étais pêcheur; la nourriture ne serait pas un problème dans ces eaux. Le véritable défi résidait dans le souvenir persistant des yeux de la démone et de ses mots qui enflammaient en moi une colère ardente. Une sorte de rancœur viscérale impossible à extirper. Un vent nouveau soufflait, chargé de pluie et d'agitation : un vent de liberté, peut-être ? C'était sans compter sur la malchance qui me caractérise.
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