Les pépites de l'Espoir perdue

Une carte en main, un jeune homme se concentre pour visualiser le trajet parcouru en mer. Visiblement, ce navigateur en herbe vient du Pays des Fleurs peu prompt à une grande tradition navale et il ne possède pas l'expertise d'un grand aventurier. L'audace, néanmoins, il n'en manque pas. Son devoir est de guider cette frégate, l'Ellie Wayne, dans une exploration aux gains incertains. Pour la Révolution, mais surtout pour celle qu'il voit comme un véritable guide, Trisha l'Eclair Bleu. Dans son pays une héroïne, ici la capitaine d'un premier navire de la nouvelle génération des Pluies Pourpres, groupe d'intervention spécialisé dans le Climat. Même si pour le moment, ses compétences sont limités, les membres étant encore majoritairement novice.

Penché sur cette carte, sa capitaine le perturbe en posant sa main sur la caisse qui lui sert de table. Par dessus son épaule, cette femme aux cheveux frisés commencent à demander des comptes.

Où est-ce que l'on en est?
-Oh… euh… d'après mes calculs, il nous reste une journée de voyage, Camarade Trisha.”


Un cri se fait entendre du haut du mât d'artimon.

Terre en vue !
-Une journée, hein?


L'air nerveux, le cartographe médiocre se gratte l'oreille.

“Herr… j'ai dû faire une erreur de calcul…
-La deuxième en deux voyages.
-C'est juste… j'apprends encore.
-Apprends plus vite. L'avenir de notre équipage en dépend.


La femme vétu de sa combinaison caractériqtique se redresse après ses mots sévéres. Dans ce navire, elle ne veut aucun boulet. L’ennemi est trop immense pour se le permettre. Néanmoins, elle semble laisser des largesses pour que certains fassent leur preuve. Ce cartographe en est l'exemple. Ajustant ses longs gants noirs, elle grimpe sur le pont supérieur. La tête haute, elle s’adresse à tous les passagers.

Nous y sommes. L'Archipel Vert a été une terre investie par des camarades. New Hope, cette colonie n’a pas survécu. J’en ignore les raisons mais les mêmes convoitises qui ont motivé son installation sont sûrement responsables de sa perte. Mes recherches s'arrêtent aux esquisses des plans architecturaux de New Hope d'une section cachée de la nouvelle bibliothèque d’Ohara. Le dur labeur de nos camarades transparaît dans toutes les cachettes prévues. Notre devoir est de mettre au jour leur lègue à notre cause. Une pièce pour notre aventure, un trésor pour la Révolution.

Levant le bras vers son équipage et d’autres camarades motivés par cette ambitieuse expédition, la climatologue lève une douce brise aux alentours. Avec le même aplomb, elle scande ses premiers ordres.

Que les volontaires s’avancent. Nous aurons besoin d’un groupe d'éclaireurs et d’une grosse équipe de ratisseurs. Le reste protégera la frégate avec l’assistance de guetteurs. Rien ne sera laissé aux hasards. J’ai déjà connu bien trop de désastre…

Le regard dans le vide, le bras de Trisha Campbell se baisse, comme si la passion s'affaisse en elle. Sans un mot de plus, elle finit son discours d’un soupir teinté de mélancolie. La Cavalière quitte le pont supérieur laissant son auditoire galvanisé sur sa faim. Elle se met à contempler les contours de l’île sauvage grandir à l’horizon, laissant à son second l’organisation des groupes.
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Les deux pattes sur l'avant de la barque, une nouvelle fois, America regardait le la terre avec attention. Cette fois, ce n'était pas avec Paul qu'il allait accoster sur une petite plage discrète et cherche un ponéglyphe. Cette fois, s'était avec une femme à la peau teintée. America l'aimait bien, comme tous les autres agents de la révolution. Pourtant, le ton stricte et sévère de la femme le laissait toujours interrogatif.

Deux mains virent lui caresser le poil du dos. Cassandre était à ces côtés cette fois, il l'avait retrouvé pour cette mission. Elle était partie un matin, puis était revenu un autre. Le temps qui avait passé entre les deux, America était incapable de l'estimer.

- "Tu es près America ?"
- "Oui !"


Les haut-parleurs du chien clamaient sa joie sans que d'émotion n'en ressorte. Un ton toujours aussi monotone mais qui était compensé par l'hyper expression physique dont l'animal faisait preuve. Dans la barque d'à côté se trouvait la fameuse chef de l'expédition. Les deux petits bateaux atteignit le sable ensemble et sans attendre, le chien sauta dans l'eau salé. Il courut vers l'avant, près à trouver ce pour lequel il avait été dépêché. Il faisait partie de l'équipe d'éclaireur. Le projet de Tom avait eu du mal à prendre, mais après son long repos, les gens semblaient commencer à comprendre l'intérêt qu'America pouvait apporter à la cause. Cassandre s'agenouilla alors devant lui avant de lui saisir les joues et de lui murmurer :

- "Je compte sur toi pour impressionner la Cavalière ! Avec un peu de chance, on tient enfin une occasion de se faire remarquer par plus important."

Ca aussi, Tom en parlait souvent, des plus grands. Les Valets, Cavaliers, As et surtout, les Atouts. America avait déjà vu certain d'entre eux, sans pour autant comprendre leur importance. Mais les mots de Cassandre, ses gestes et l'odeur qu'elle dégageait laissaient penser au chien qu'il fallait faire bien. Alors il ferait de son mieux.

Prenant la tête, la truffe au sol et les yeux suivants les irrégularités du sable, puis de la terre, America pénétra dans la forêt verdoyante. Comme toutes les autres avant elle, elle n'avait rien de spécial. Elle sentait les animaux sauvages, l'air frais de la mer avoisinante, la verdure omniprésente.  Mais aucune trace d'humains, aucune odeur dont il avait l'habitude. Tout ici n'était que sauvage et naturel. Sauf peut-être ... Oui, une odeur famillière. Le chien démarra au quart de tour, courant à toute vitesse au travers des arbres, fonçant dans les buissons en forçant le passage. Derrière lui, quelques membres du groupe d'éclaireur l'ayant vu filer, dont Cassandre. Il savait, elle était la l'odeur qu'il connaissait. Sortant d'un buisson d'un bond, il faisait fasse à la raison de sa course ... un chevreuil.

- "Cheval à bois !" Hurlait les haut-parleurs d'America alors que la bête, surprise et apeuré par l'apparition du chien, s'enfuyait à toute jambe.
- "America !" Clama Cassandre en se rapprochant, à la fois surprise et déçue que tout cela ne soit qu'une fausse alerte.

La révolutionnaire espérait beaucoup du chien. Elle se rapprocha de lui avec un pas rapide alors que l'animal, sentant l'agacement de sa maitresse du moment, reculait d'un pas en plaquant ses oreilles dans son pelage.

- "Tu ne peux pas faire l'idiot ! Pas maintenant ..." Avait-elle commencé en hurlant avant de se calmer rapidement devant l'arrivée du reste du groupe. "S'il te plait, concentre toi. Il faut trouver la vieille mine. C'est une grotte, un trou."

À la prononciation de "trou" les oreilles d'America se redressèrent. Cela, il connaissait. Son museau, cette fois ci pas au sol, mais droit devant lui, humait l'air ambiant. Puis ses pas le guidaient au travers de la forêt. Cette fois, sur la bonne voie. Il s'enfonçait vers le centre de l'île alors que l'appel du jeu se faisait venir. Il était difficile pour lui de rester concentrer sur une mission si complexe. Il ne comprenait pas vraiment ce qu'on attendait de lui. Et son odorat ne pouvait l'aider plus que ça. Tom ne lui avait jamais appris à trouver les mines. Alors il essayait, proposant de nombreux objets à Cassandre qui essayait, tant bien que mal, de cacher au reste du groupe les tentatives infructueuses du chien. Ils continuaient cependant d'avancer, la recherche devenant presque une balade pour l'animal. Puis au bout d'un instant, un objet de bois lui faisait face. Encadré par des murs de pierres, America n'aimait pas le voir au travers de sa route. Il donna alors quelques coups de pattes dedans, le poussant dans un grincement retentissant. En se décalant, il dévoila les ruines d'un groupement de bâtiments.

-" New Hope ..." Murmura Cassandre.
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Une ruine, comme prévue…

S’approchant au côté de cette jeune fille au chien, elle fixe la décrépitude de cette ancienne installation. Trisha n’avait pas de compétence de pistage, mais le groupe d’éclaireur en possède de bons outils. Dont l’un d’eux qui se révèle plus utile qu’elle ne l’aurait imaginé. Son regard se pose sur le berger allemand arborant son air benêt après une telle découverte. Même si on lui fait don de la parole, un animal ne saisit pas le poids de toutes les âmes perdues en ces lieux. Une innocence que la Cavalière envie parfois.

Ne faisant que peu cas de sa maîtresse, la chef d’expédition s’agenouille au niveau de la bestiole à la langue pendante. Ses mains gantées se logent dans la fourrure de son cou. Un mince sourire accompagne cette caresse. Soulevant le bandana rouge, ses yeux deviennent plus perçants quand elle observe les hauts parleurs incrustés de ce chien. Une technologie intéressante pour sa curiosité scientifique, d’une part, mais dont elle conserve une certaine perplexité quant à sa réelle efficacité.

Trisha se redresse puis, sans se retourner, s'adresse à la jeune fille qui l’accompagne.

Ce chien a un nom?

Quelques pas en avant lui font buter sur un objet. Un os humain. Elle s’incline pour regarder de plus près. Décalant un feuillage, l’expression livide, Trisha découvre un squelette appuyé sur l’une des colonnes de pierres. Les vêtements sur lui sont devenus des haillons et le crâne est planté par un pieu à même la pierre. Une œuvre digne de la cruauté humaine. Un frisson prend la colonne de l'Éclair bleu. Lâchant le feuillage qui camouflé ce corps meurtri de l’un des leurs qu’elle n’aura jamais l’honneur de connaître, la femme se redresse. Son regard porte loin sur cette colonie saccagée, aujourd’hui couverte d’une verdure étouffante. Elle tourne la tête avec un visage triste vers la jeune fille.

As-tu déjà perdu des camarades?

Une question qui lui a échappé.
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- "America, Cavalière Trisha !"

Cassandre était surprise et fière que la cavalière s'intéresse au chien. America le sentait bien. Devant la femme, il secouait la queue, bien loin de comprendre l'impact de la question posée. Peut-être était-ce là que le projet de Tom démarrera ? En voyant la femme dévoiler le cadavre osseux d'un des ancien habitant de New Hope, les oreilles d'America se dressaient. Autant d'os lui faisaient chavirer le cœur. Il en voulait un.

- "J'ai perdu bon nombre de compagnons au cours de la libération de Goa, Cavalière …"

Alors que Cassandre répondait avec un ton emprunt de tristesse mais aussi de vaillance, America avançait doucement vers le squelette avant de saisir dans sa gueule un fémur et de se coucher sur le sol pour le ronger. Rapidement, il sentit une main se refermer sur la peau de son cou. Le tirant en arrière, les poils étirés vers l’arrière et les oreilles se plaquant devant le geste qu’il ne comprenait pas, c’était Cassandre qui le rappelait à l’ordre.

- “ America, touche pas à ça.”

L’ensemble du groupe révolutionnaire commençait déjà à progresser dans les ruines alors que le chien laissait son os tomber au sol dans un grognement de mécontentement. Il obéissait, bien que cela lui coûte. Son regard restait fixé sur ce festin d’os alors que Cassandre l’appelait plus loin. Une hésitation le saisit, mais après plusieurs cries de sa partenaire, il fit volte-face pour la rejoindre sans un nouveau regard pour son trésor perdu. Cependant, l'idée avait fais son chemin. Il ne pouvait pas mordiller les os d’un camarade décédé, mais il trouverait bien autre chose à se mettre sous la dent.

Scrutant les environs, un paysage sauvage et abandonné leur faisait face. Les bâtiments rocheux effondrés par les temps, écrasés par des arbres abattus par le vent, couverts de lierre et autres plantes grimpantes et envahissantes. Tout cela constituait une vue des plus triste et angoissante, s'étirant jusqu'au pied d’une montagne. Les groupes révolutionnaires progressaient dans un silence pesant. Personne n’osait faire de commentaire ou même poser des questions sur le passé de cet endroit. America trottinait devant ses camarades, la queue en panache et l’oeil vif. Il regardait autour de lui avec curiosité, tournait la tête dès qu’un mouvement ou un bruit attirait son attention. Il était sûrement le plus heureux du groupes et il l’aurait été encore plus s’il avait réussi à attraper l’écureuil courant sur le muret près de lui.

Une fois au milieu du lieu, le groupe de révolutionnaires se dispersa sous les ordres de la Cavalière. Il était temps de chercher ce pourquoi ils étaient venus: la mine.
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Cette fille a donc déjà vécu les affres des pertes de compagnons qui lui était chère. Une cité en ruine ne risque pas de la choquer. Goa a subi la même catastrophe. L’arme ultime du Gouvernement, entre fatalité et consécration, son usage nous met dans une posture de réelle menace mais, la triste réalité est qu’elle n’est utilisée par les Dragons Célestes que comme un simple dératiseur. Pulvériser la vermine peu importe les conséquences, voilà leur vision. Le poids de leurs vices tombera sur eux. Les souffrances et les injustices sont trop lourdes. Le jour où le monde s'embrasera. Trisha veut faire partir les premières flammes qui feront tout renaître.

Progressant dans ses ruines, les recherches ont commencé. Certains éclaireurs ont guidé l’équipe de recherches. Tandis que beaucoup explorent les alentours, quelques-uns creusent le sol même des ruines pour trouver des indices ou des informations. Enjambant une vielle poutre rongée, la femme en combinaison fixe une pierre parsemé de mousses vertes. A côté, un petit objet de bois abîmé par le temps y est positionné et une planche détruite. Elle prend cette planche de bois et dépoussière la surface. Un nom y est inscrit. Azazel. Trisha analyse ensuite l’objet en mauvais état. Des traces de petites morsures, une forme adaptée à des petites mains, une boule creuse dont elle y trouve une petite bille en bois. La déduction parvient rapidement la Cavalière. Les restes d’un nourrisson sont certainement sous cette pierre. La révolutionnaire pose la partie inscrite du berceau sur ce roc. La relève de cette colonie disparaîtra de toutes les mémoires. Sa main droite posée sur la surface de la roche, son silence est offert en guise d'hommage.  

Apres ce moment de recueillement, Trisha continue d'enquêter sur les causes de l'échec de cette colonie. À la recherche du moindre témoignage écrit, elle ne fait que s'exposer aux souvenirs des âmes perdus de New Hope. Cette atmosphère finit par la faire abdiquer. Broyant du noir devant un tas de crâne, la Cavalière reste sans expression, sans un mot. Un peu plus, et elle se sent craquer. N'ayant jamais fait son deuil, ces ruines réveillent en elle son traumatisme. Tentant de garder son calme, elle médite ici sous une petite pluie commencant tout juste. Dans cet instant, une voix l'interpelle.

“Camarade Trisha ! Nous avons trouvé une cavité correspondant probablement à la structure d'une mine.
-Parfait. Prévenez Tang, j'aimerais savoir si les recherches dans les ruines ont donné un meilleur résultat que les miennes.


Le compagnon acquiesce en guidant la Cavalière à l'entrée de cette grotte. Des personnes l'ont déjà investi dans leur recherche. Pénétrant, elle repère plusieurs individus analyser les paroies. Certains touchent, d'autres grattent à la recherche des minerais. Trisha progresse au fond de cette mine où un groupe semble discuter avec perplexité. Elle les interrompt.

Qu'est ce ça donne?
-Oh, Cavalière Trisha. Malheureusement, tout à été totalement épuisé en surface. Il faudra carrément rouvrir la mine pour trouver la continuité du gisement. Autant dire un investissement de plusieurs semaines, voire des mois…
-Une initiative que nous n'avons absolument pas les capacités de réaliser. Le but n'est pas de reproduire l'erreur d'un nouveau village aux ressources convoitées ici-même.


Un homme aux pas précipités vient rejoindre Trisha. Cet homme n'est autre que son second, Tang.

Tu m‘as demandé l'avancement de nos recherches, Camarade Trisha?
-Exact. La mine ne nous rapportera rien. Où vous en êtes ?
-En commençant à creuser, nous avons repéré des irrégularités dans le sol. Beaucoup trop fréquente pour être du fait de la faune. La terre de New Hope a été aussi labourée qu'un champ. Même le cimetière. Tout a été pillé jusqu'au moindre bijoux.
-L'œuvre de pirates?
-Certainement. La sauvagerie de certains traitements des corps, l’avidité du pillage et les cendres nous éloignent d’une attaque de bêtes sauvages ou d’une répression de la Marine.
-Nous sommes entourés d’ennemis…
-Nous avons rien trouvé d'autre de concluant. Beaucoup de traces se sont effacées avec le temps. De plus, les intempéries commencent à nous gêner.


Soupirante, Trisha ferme un instant les paupières. Cette expédition sera plus longue que prévu. Elle s’est révélée trop optimiste. Une question hante son esprit. Quel pirate a pu faire des choses aussi abjectes ? Elle ne le sera peut-être jamais. Contrairement à Aeden, personne ne sera là pour venger ses vies perdues. L’Eclair Bleu ouvre les yeux pour fixer un coin d’ombre.

Reposons ici. L’heure du repas devrait approcher. Nous reprendrons ensuite.
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America grattait la terre et la roche à la base du fond de la grotte alors que les hurlements d'appel de Cassandre résonnaient à l'extérieur. Ses oreilles se tournaient vers l'arrière, entendant son nom, sans pour autant tourner la tête. Lui se contentait de frotter sa patte contre les cailloux qu'il avait trouvé. Essayant de les pousser comme faire se peut. Car il sentait quelque chose. Quelques chose de acre. Un odeur curieuse comme angoissante de l'autre côté. Pourtant s'il y mettait beaucoup de bonne volonté, ce n'était pas avec des coups de pattes et de museau qu'il arriverait à dégager les épais rochers.

- "America, mais qu'est-ce que tu fais ?"
- "Trou !"
-" Allez, laisse ça et viens, on va manger."


Au mot "manger", les oreilles d'America se redressèrent. Il avait faim, presque toujours. Son estomac n'avait pas de fin et il digérait si vite que s'il en avait l'occasion, il mangerait en continue. Il tourna alors les talons, laissant les quelques rochers qu'ils secouaient retomber dans un bruit de gravât résonnant dans l'entrée de la mine. En ressortant, la nuit avait déjà pris place sur l'île, l'intempérie s'était terminé et il devenait compliqué de se repérer au milieu des ruines de New Hopes. Pourtant, sur une place de l'ancienne ville, un grand feu de camp avait été dressé par les révolutionnaires. Quelques tentes, des couchages simplistes et des gamelles de fortune avait été dressait. Les packages des deux groupes avaient enfin et défait, dressant au milieu de la ville morte un véritablement campement de recherche. America suivit Cassandre, zigzaguant entre les révolutionnaires regroupés, discutant autour d'un repas chaud. Le sol était encore mouillé de la pluie mais cela ne semblait gêner personne. Les bruits des échanges instauraient un peu de vie à l'endroit qui regagnait en gaité. La compagnon d'America le guida vers un ensemble de couverture allongé sur le sol. Contrairement à certain des révolutionnaires, Cassandre n'avait jamais gagné le privilège à s'abriter sous une tente. Elle n'était qu'un maillon de la chaine de la révolution, un soldat fidèle mais oubliable dans la cause une fois morte. Elle disparaitrait, mais pas ses actes. C'était ça qui la guidait jour après jour.

- "Tiens America."

La jeune femme posa au sol un bol de bois, remplit de la même nourriture auquel chaque révolutionnaire avait le droit. Elle ne l'avait dit à personne. En attrapant ces deux repas auprès du cuisiner désigné, elle l'avait assuré récupérer la part d'un ami. Tom aurait prétendu qu'America était un soldat au même titre que les autres. Ce chien l'avait tellement changé ...

Une fois sa part fini, l'animal vint se coucher le long de sa camarade. Une trop courte nuit les attendait et demain, des recherches plus intenses étaient au programme. Heureusement pour Cassandre, elle ne prenait le tour de garde que dans quatre heures, ce qui lui laissait le temps d'un repos pas du tout réparateur.

La matin suivant, comme tous les autres ensuite, étaient plus que compliqués. Le soleil à peine levé, rien de plus qu'un bouillon froid pour tenir jusqu'au repas et les recherches continuaient. America parcourait les ruines, suivit de Cassandre. Cherchant une autre entrée à la mine. Un passage exploitable, un début de filon d'or promis. Pourtant rien. America rapportait chaque jour un nouveau "trésor" au pied de la couchette de la jeune révolutionnaire, ce qui les contraint à dormir auprès d'un gros galet, d'une branche de saule, d'un fémur humain, d'une hanse en acier de marmite et d'une balle en cuir crevé. Un trésor par jour, six jours de recherche infructueuse rythmé par des alternances de pluies, de vent et d'éclaircie revigorante. Pourtant, si les révolutionnaires étaient venus sur l'île avec autant de bonne volonté du monde, leur moral se retrouvait que rudement dégradé par ces jours répétitifs et lassant. À l'inverse d'America qui n'arrêtait jamais de découvrir de nouveaux objets étranges dans les décombres.

C'est au cours du septième jour, un livre défraichi entre les crocs que le chien redressa la tête des décombres en entendant des hurlements de joies.

- "Cavalière ! J'ai trouvé !" Hurlait un révolutionnaire.

Son crie était une bouffé d'air pur et un regain d'énergie phénoménal pour ses camarades.


Dernière édition par America le Jeu 30 Nov 2023 - 23:30, édité 1 fois
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Un carnet.

Des multiples notes sont rapidement feuilletées par Trisha. Elle s'arrête sur des plans légendés avec une grande rigueur. Ce document recense bel et bien une cartographie de la mine de New Hope. Un trésor d'informations dont des brutes n'ont même pas pensé en avoir l'utilité. Elle lève les yeux un instant vers ce duo. Cette fille et cet animal sont d'une aide salvatrice. Leur contribution devrait être reconnue et loué, à défaut de pouvoir les récompenser.

Beau travail. La Révolution n'oublie pas ses contributeurs. Et les éléments les plus solides méritent les louanges.

Des membres de l'expédition complimentent la fille au chien par des acclamations. Trisha se contente de frotter le haut de la tête d'America. Laissant le duo profité d'un peu de reconnaissance, la Cavalière embraye sur la stratégie suivante.

Suis moi. Ton aide sera précieuse pour les recherches dans la mine.

Elle guide donc la pisteuse et son chien à ses côtés pour entrer dans la grotte. Rejoignant le principal responsable des recherches à l'intérieur, la femme en combinaison lui donne le carnet qu'il examine.

J'ai cru comprendre par ces plans qu'il y avait un compartiment secret.
-Ce plan correspond bien à ce que nous avons pu analyser. En effet, Camarade Trisha. Une seule partie nous est inconnue et a été raturé. Ce n'est pas un compartiment secret comme on pourrait le penser, mais simplement un effondrement d'une partie de la mine.
-Tu penses que l'on peut en tirer quelques choses?
-Il est fort probable qu'il est des minerais abandonné dans cette zone. Le principal soucis est d'y accéder.
-Guide-nous vers son emplacement.


Le mineur de l'expédition acquiesce. Suivant le plan malgré quelques difficultés, il repère l'endroit probable de cette cavité secrète. Face à un mur de pierre et de terre, Trisha commence à toucher la paroi à la recherche de fragilité.

Dans l'obscurité, on aurait probablement jamais pu s'en douter.
-Les anciens habitants ont certainement renforcée ce mur pour éviter un nouvel éboulement.”


La Cavalière se baisse, posant un genou au sol. Elle y gratte un peu de terre pour trouver une grippe sur une pierre. Empoigant ce rocher, l'Eclair bleu force pendant plusieurs secondes pour déloger ce rocher encastré. Une démonstration de force qui porte finalement ses fruits. Elle crée une petite ouverture sans fragilisé la structure. Regardant à travers, la pénombre est trop épaisse et l'ouverture pas assez grande pour faire passer un homme. Se redressant, la chef d'expédition pose sa main sur l'épaule de cette éclaireuse.

À ton tour. J'ai besoin que l'on puisse savoir s'il y a bel et bien du minerais d'or à l'intérieur.
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America avait suivis Cassandre sans histoire et s'était simplement assis derrière elle et la cavalière pendant leur échange. Lorsque le regard des deux femmes finirent par se tourner vers lui, il pencha la tête sur le côté. Il n'avait rien compris à ce qu'elles s'étaient dis mais il avait l'impression que maintenant c'était à lui qu'on s'adressait. Leur regard persista plusieurs secondes créant une atmosphère pesante.

- "Je vais avoir besoin d'une sangle et d'une lampe." Dit alors Cassandre en tournant enfin la tête pour s'adresser à la Cavalière.

Cette dernière se contenta d'un acquiescement de la tête adressait à un homme se tenant derrière l'animal. Puis il disparu pour rapidement revenir avec les objets demandaient.

- "Viens là America."

Craintif de la situation, sentant bien que quelque chose s préparait sans savoir quoi, il trainait la pas en s'approchant de la révolutionnaire. Sa queue s'était rangée entre ses pattes arrières et ses oreilles s'étaient plaqués sur son crane, se fondant dans les poils de sa nuque. Cassandre attrapait les objets qu'on lui tendait avant d'attacher la lampe à l'animal. Elle fit passer la sangle sous le ventre du chien, ce qui ne le rendit pas plus à l'aise. Une fois son objectif accomplis, la lampe pendait devant l'animal et éclairait tout autour de lui.

- "Allez America, en avant."

Il connaissait cet ordre, il voulait dire que l'animal devait avancer loin devant l'humain, seul et tout droit. Seulement, ici le tout droit n'était d'une petite ouverture dans un mur à la solidité approximative. America n'était pas du tout rassuré par la décision de Cassandre et grattait le sol, comme s'il n'avait rien entendu. L'humain attrapa les poiles des hanches de l'animal avant de le pousser vers l'ouverture du mur.

- "En avant !"

America fit alors plusieurs pas, avant de se coucher au sol pour ramper par l'ouverture. La lampe frottait le sol dans un fracas métallique. Puis une fois de l'autre côté, l'animal se redressa en s'avançant au milieu de l'espace qu'il peinait à comprendre. Cependant, si lui ne savait pas ce qu'il devait faire, la présence de la lampe tournant avec l'animal perdu permettait d'éclairer les lieux suffisamment pour que les deux révolutionnaires puisse comprendre l'agencement de ce qui se trouvait derrière le mur de roche. Une poche, un espace grand se dessinait, on devinait la silhouette d'instrument de minage cassé et abandonné ici en même temps que ce passage.

- "C'est ça Cavalière, vous avez trouvé une autre entrée." Dit Cassandre sans retenir sa joie. "Maintenant, il nous faut savoir si elle est exploitable."

America tournait sur lui même sans savoir où regarder ni même où aller. Devant lui se dessinait une route sans fond s'enfonçant dans les entrailles de la montagne. Il était inquiet, il avait peur et il finit par revenir vers le trou par lequel il était venu. Cependant, il fut arrêté par la main de Cassandre.

- "America, cherche l'or !"

L'or ? Qu'est-ce que l'or ? Si l'animal ne comprenait pas, Cassandre ne cessait tout de même pas de répéter "cherche, cherche". Alors comme conditionné, America se mit à renifler le sol à la recherche de n'importe quoi qu'il pourrait rapporter à la révolutionnaire pour gagner son droit de revenir. D'abord un manche en bois d'une pioche cassé, puis une cailloux, ensuite un débris de verre, une motte de terre. Tout cela s'entassait près de l'entrée du passage sans jamais satisfaire la révolutionnaire. Elle continuait de le presser, le forçant à progresser toujours plus loin dans la pénombre pour rapporter un nouvel objet à l'instigatrice de l'ordre. Il finit par lui rapporter une roche déposée contre une paroi, un cailloux au gout acre et métallique. Il le déposa dans la main de la révolutionnaire qui le prit de sont côté avant de s'extasier devant l'objet.

- "C'est ça, bravo America !"

Le chien avait enfin gagné le droit de revenir de leur côté, pressant alors le pas, encore angoissé de son expérience de l'autre côté.

- "Regardez Cavalière Trisha ! De l'or !"
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Trisha prend ce bout de roche en main. L’approchant de son visage, elle analyse l’objet. A première vue, cela correspond bel et bien à un minerai d’or.

Beau travail. Il nous faut récupérer tous ses minerais. Rappelons plus de main d'œuvre pour déblayer.

Se tournant vers le mineur à ses côtés, la Cavalière lui donne le minerais en main. Confirmant les suppositions des deux par un hochement de tête, il s'empresse de suivre les ordres de la chef d'expédition.

Sa posture plus détendue, Trisha voit enfin le bout de cette expédition. Fixant la jeune femme qui récompense son chien, la météorologue profite d'un spectacle léger. Le poids des traumatismes s’absente un instant. Ce n’est que pour revenir de plus belle profitant de son moment d’égarement. De nouvelles douleurs lui prennent les tripes. S’inclinant vers l’avant, elle tente de rendre discret son mal. Retenant sa respiration le temps de sa crise, elle s’en remet le plus discrètement possible. Elle se redresse, inhibant de multiples crispations. Son corps reprend l’ascendant progressivité sur ce poison qui la ronge. Son attention revient vers America et son maître.

Camarade…

Trisha pense avoir oublié son nom, mais en réalité, elle ne l’a jamais su. La malédiction des petites mains de la Révolution s’offrant à elle malgré leurs faiblesses. Cependant, La Cavalière reconnaît une valeur à cette dresseuse.

Rappelle-moi ton prénom. Vous formez une bonne équipe avec America. Ta part du travail est amplement accomplie. Va donc te reposer. J’aurais à te parler une fois les richesses extraites.

Laissant le duo sortir de la grotte, la chef d’expédition est rapidement rejoint par des mineurs. Prenant pour elle une pioche, elle accompagne leur effort pour dégager le passage. Une aide qui fait progresser rapidement le groupe, à la fois bénéficiant de la force de la Cavalière, mais, aussi, s’encourageant à se montrer compétent devant cette femme. Volonté de plaire, intimidation ou simple admiration pour un leader à leur côté, dans tous les cas, ils creusent fort et vite. Trop vite. Retirant les gravats, le fracas des pioches couvrent les craquements inquiétants de la mine. Si bien qu’il faut un grand tremblement pour faire cesser le labeur enragé à tous les mineurs. Pleine de sueur après ses efforts, Trisha pose son regard sur le responsable des travaux en mine. Elle cherche une réponse. D’abord interrogatif, le mineur en chef prend vite une expression paniquée en levant les yeux. Une grande fissure progresse juste au-dessus d’eux.

“Que tout le monde sorte ! Vite ! Ça va s’écrouler !”

Mais, à peine les pioches lâchés, un gigantesque éboulement s’écrase sur leur position. Cette catastrophe lève un imposant nuage de poussière à l’entrée de la mine. Ce grand bruit est suivi d’un silence mort, inquiétant la majorité des camarades restés à l'extérieur.

Éclairé par une simple lampe, Trisha rouvre les yeux, le corps à moitié enterré par des gravats et des roches. Des chanceux viennent la trouver.

“Cavalière ! Vous allez bien ! Nous allons vous aider.
-D’autres ont sûrement plus besoin de vous. Je sens encore mes jambes. Je peux me débrouiller seul.


Les trois mineurs paraissent hésitants. Une attitude que Trisha exécre, surtout en temps de crise comme ceux-ci. Elle pousse de ses bras pour s’extirper d'elle-même. Forçant sur ses bras, les pierres et la terre sur son dos se meuvent lentement. Dans l’effort, elle finit par élever la voix pour que ses camarades se bougent.

Allez repérer les blessés et, commencez à les sortir des gravats ! Je vous rejoins rapidement.

La moindre perte lui serait difficilement supportable. Trisha est responsable de cette expédition. Mourir pour de l’or n’est pas la mort qu’elle veut offrir à ses hommes, tous doivent vouloir mourir pour la Cause, comme elle. Partiellement enterré, l’entrée de la mine bloquée, la Cavalière prévoit que ses alliés en extérieur creuseront pour les libérer, pendant que les mineurs portent secours à leurs acolytes sous certaines piles de roches et de gravier.
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La panique gagnait les membres de la révolution alors qu'ils voyaient les fragments de roche s'écraser devant leur cavalière. Le premier reflexe de Cassandre fut de tirer America loin des débris alors qu'il avait, à l'origine, entreprit d'aller aider les mineurs à creuser. Les félicitations de la cavalière étaient autant de satisfaction que de pression pour la jeune révolutionnaire. Une pression qui se transformait en angoisse devant la catastrophe. America était tendu aussi.

- "Cavalière Trisha !" Hurlait Cassandre devant le nouveau mur de roche qui s'était formé.

America se mettait à aboyer en suivant les appelle de Cassandre. Il ne comprenait pas la situation mais il ressentait l'urgence. Pourtant, la frustration de ne pas savoir quoi faire était bien souvent trop forte pour que l'animal reste calme sans chercher à l'évacuer par des complaintes vocales. Cassandre se tourna vers le reste de l'équipe choquée face à l'éboulement. Personne ne comprenait quoi faire, l'inquiétude les gagnait plus que de raison et il leur fallait vite une personne pour prendre le commandement de cette situation de crise.

- "Je ... Pas de panique ! On va les aider. Trouvez moi quelqu'un qui s'y connait un peu en mine !"
- "Mais ... tous les hommes qui pourraient correspondre sont de l'autre côté ..."


Un commentaire décevant mais véridique. Cassandre grognait devant ce constat en serrant les poings. Son regard se posa sur America qui venait de se coucher au sol et de rogner un morceau de bois brisé qui devait soutenir le passage de la mine. Une illumination vint soudain à la révolutionnaire. Elle arracha de la gueule du chien son jouet pour le tendre aux autres membres de la révolution se regroupant autour d'elle.

- "Trouvez du bois, des poutres larges et épaisses. Faite s'effondrer plus de ruine s'il le faut, arrachez les portes, les lattes du plancher, couper des arbres mais trouvez-moi du bois."

Un ton autoritaire nécessaire pour faire réagir les révolutionnaires qui se mirent à s'éparpiller dans les ruines de New Hopes à la recherche de bois solide. Alors que certains fouillez les maisons en ramassant tous les morceaux qu'ils trouvaient, d'autre s'était regroupé autour des arbres de la forêt pour couper des tronc épais. Cassandre voulait consolider la structure de la mine avant de creuser la partie éboulée. Mais en plus de ça, elle avait également une autre idée.

- "America ! Viens avec moi !"

Si le plafond de la mine s'était éboulé, alors il devait être fragilisé par endroit. Creuser du dessus pourrait leur permettre de faire un trous pour évacuer les blessés graves.


Dernière édition par America le Jeu 14 Déc 2023 - 0:52, édité 3 fois
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Elle réussit enfin à s’extirper des gravats seule. Rampant un avant de se redresser, elle prend une torche pour réaliser ses propres recherches. De souvenirs, la plupart des mineurs travaillaient non loin, et ses appréhensions se vérifient rapidement lorsqu'elle retrouve ses hommes tentant de libérer plusieurs camarades sous les gravats. Trisha s’en approche rapidement.

Dans quel état sont-ils?
-Plusieurs sont totalement ensevelis. Tout ce gravat bouche la sortie mais d’après mon expérience son épaisseur doit nécessiter plusieurs jours de minage prudent. Nous avons réussi à aider l’un d’eux qui n’avait que le bras coincé.
-Il ne faut pas plus tarder, les nôtres d’abord.


Alors que la douleur ses commotions parcourt encore son corps, la Cavalière l’ignore en prenant une pelle des mains d’un des rescapés. Creusant avec énergie et cadence, une jambe paraît soudain. Jetant la pelle, elle soulève et dégage les pierres malmenant son dos dans la tâche. Très rapide, elle tire cet homme hors des gravats en sécurité. Avec une grande attention, elle vérifie sa respiration. Sentant son souffle, le pauvre évite le pire. Il saigne tout de même abondamment du crâne.

Il est vivant.

La chef d’expédition retire ses gantelets. Agrippant une manche de son costume en latex, elle déchire violemment un bout. Ce n'est pas la meilleure matière mais elle espère que cela fera l’affaire. Trisha n’a malheureusement aucune compétence médicale. On lui a juste demandé de réanimer des hamsters avec sa foudre. Mais dans la gestion des blessures, elle n’a même pas les bases. Ce qui augmente grandement son stress. Utilisant sa manche pour limiter l'hémorragie du pauvre bonhomme, elle enroule son crâne avec ce bout de tissu. Posant doucement sa tête sur le sol, la Cavalière finit par avoir une crise. Restant un instant en silence sans bouger d’un pouce, tous ses membres se crispent. Les contrecoups de son évanouissement se font ressentir avec violence.

Plusieurs secondes passent, et les camarades parviennent à extirper un autre mineur. Trisha tente tant bien que mal de paraître impassible. Ces mouvements deviennent lents. Elle se redresse difficilement, puis tombe lourdement lorsqu’elle s’agenouille auprès du nouveau blessé. Il n’a qu’une jambe cassée. Il faut la remettre à droite.

T… tenez-le bien !

De sa force, et celle de ses camarades, elle parvient à redresser la jambe dans un bon axe. Heureusement, le pauvre homme est resté dans les vapes. Trisha prend ensuite le manche de sa pioche. Elle le casse brutalement. Ce bout de bois, la Cavalière l’attache à la jambe du blessé avec un cordage qu’un de ses hommes lui a tendu. Serrant les nœuds, ses bras tremblent. Les premiers soins terminés, ses muscles se relâchent. Ses mains tombent au sol. Un long soupir sort de sa bouche. Sa crise s’est estompée.

“Camarade Trisha?
-Continuons.


Malgré la fatigue, le groupe continue avec intensité à sortir tous les bléssés jusqu’au dernier. Certains sont dans un pire état que d’autres. L'Éclair Bleu est aussi à bout de force. Les yeux regardant les vides, elle peut à peine bouger. Il lui faut une pause.

“Camarade Trisha? Nous devrions creuser pour faciliter le travail des autres. J’entend leurs outils. Il faut que l’on réduise le temps de travail le plus possible, certains blessés risquent de voir leurs conditions s'aggraver.
-Tu as certainement raison…


La révolutionnaire tente de se lever, mais son corps semble refuser de lui répondre.

... mais je ne suis pas aussi endurante que toi.

La voix de Trisha semble sonner comme une défaite. Elle est peiné qu’une simple mine effrontée puisse avoir raison d’elle. A-t-elle survécu à Aeden pour être aussi faible? C’est en broyant du noir qu’un peu de terre le tombe sur les cheveux. Le son des outils, des voix et des aboiements deviennent de plus en plus audibles. Un mince rayon de lumière perce la pénombre. Ce rayon d’espoir confirmant qu’un esprit révolutionnaire ne sera jamais abandonné.
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Si tous comprenaient l'urgence de la situation, seul l'angoisse environnante faisait presser les pas d'America. Il suivait Cassandre jusqu'au de l'entrée de la mine. Bille ne tête, elle avait pris une pelle et commençait à creuser avec rage. America se mit alors à la tache, sans ne rien dire, sans aucun aboiement d'incompréhension. Tom aussi faisait parfois des choses étranges et dans ces moments-là, le chien avait appris qu'il ne fallait pas aller à l'encontre de sa volonté. Alors il creusait aussi, grattant le sol avec ses pattes. Plus bas, les autres révolutionnaires s'activaient à consolider les parois de la mine avec le bois trouvé ou pris directement à la forêt. Personne ne lésinait ses efforts. La vie de leur camarade était en jeu. Des amis, des frères, des parents. La révolution était une famille soudée plus qu'un groupe pour les petites mains.

Une heure passait, puis une deuxième, puis une troisième. Le soleil entamait sa descente à l'horizon quand America redressa la tête en entendant les larmes couler et les reniflements de Cassandre. Il se stoppa net. Le désespoir se lisait sur le visage de la révolutionnaire. Ses bras continuaient de creuser même si son cerveau avait perdu tout espoir. Elle le faisait par mécanisme, parce que arrêter maintenant était synonyme de mort pour ses camarades.

- "Putain !" Hurla-t'elle d'un coup.

America sursauta et se recula de quelques pas alors que la révolutionnaire jetait sa pelle plus loin. Le trou faisait presque deux mètres de profondeurs mais les bords ne faisaient que s'effondrer au fur et à mesure qu'ils creusaient.

- "Merde, merde, merde !!"

Cassandre laissait sa frustration sortir. Elle qui n'avait rien dit depuis plusieurs heures semblait arriver à bout. Elle s'accroupit dans la terre, dos au chien. Elle se tenait la tête en continuant de pleurer devant un constat dont elle s’était persuadée : c'était foutu. America humait l’air. Le vent ne leur parvenait plus. Les odeurs se condensaient dans le trou. Toujours la même, la peur, l’angoisse. La vie d’America était rythmée par ces odeurs depuis que Tom n’était plus là. Il avait fini par y être habitué. Mais cette fois-ci, une autre odeur surplombait les autres. Une odeur qu’il n’avait pas sentie depuis longtemps et qu’il avait l’habitude de humer en présence de Tom. Celle de la tristesse. Elle lui faisait froncer le museau, redresser les babines. Il n’aimait pas cette odeur.

America s’approcha doucement de Cassandre. Ses oreilles en arrière, il pliait les pattes pour étouffer le bruit de son approche. Il vint poser son museau sur sa cuisse, le glissant derrière ses bras crispés. Puis, il arrêta de bouger. Ses yeux se fermaient, sa respiration se faisait plus calme. Il attendait sagement. Une main réconfortante vint lui caresser le haut du crâne. Les larmes coulaient toujours mais les reniflements avaient cessés. America rouvrit les yeux pour voir le visage rougie par les larmes de Cassandre. Il dressa les oreilles, la laissant le caresser doucement. Sa queue se mit à battre quand il vit un sourire se dessiner sur le visage de la révolutionnaire. Les chiens avaient un pouvoir, celui d'effacer les doutes et d'éloigner les pleures.

- "Ca va aller America. Mais c'était une mauvaise idée de creuser ici. Aide moi à renflouer le trou."

Si Cassandre avait espéré pouvoir creuser pour ouvrir un puit de lumière dans la galerie souterraine, elle prenait conscience que son idée était surtout motivé par la panique plus que par la raison. Elle se hissa hors du trou, laissant un peu plus des bords s'effondrer en dedans. Pourtant, sous cette action, un pan de la surface qu'ils avait creusé s'affaissa l'légèrement. Son regard regagna celui du chien. Un silence étrange s'installa alors qu'elle comprenait que lui aussi, avait compris. Cassandre sauta à nouveau dans le trou, raclant avec les mains le sol terreur alors qu'America se mettait à l'ouvrage avec le même entrain. L'excitation montait, et le chien ne pouvait contenir sa joie. Des aboiements lui échappaient. Ces derniers ne manquèrent pas de rameuter quelques révolutionnaires curieux de savoir ce que le chien avait trouvé. Le sol finit par céder, la terre dégringola et dans un reflexe paniqué, Cassandre et America sortirent du trou en faisant s'effondrer un peu plus les bord.

- "Attention, poussez-vous !"

Si sont action pouvait sembler fonctionner, elle n'en n'était pas moins dangereuse. Les quelques derniers rayons du soleil s'engouffraient avec mal dans le trou, dévoilant la Cavalière droite, regardant au dessus d'elle après avoir évité la chute de terre.

- "Cavalière ! Tout va bien ? Il n'y a pas trop de blessé ?" Criait Cassandre pour se faire entendre.
- "Si, quelques uns. Leur état m'inquiète. Il faut les faire sortir au plus vite."

Cassandre fit de grands gestes aux quelques révolutionnaires entourant le trou. Elle leur demande de ramener d'urgent une corde. Une fois récupérée, elle la jeta dans le trou en tenant l'autre extrémité avec force. Nombreux étaient les révolutionnaires à s'être mit à la suite de Cassandre pour l'aider à hisser leurs camarades blessés. Attachés sous les aisselles, les plus mal au point étaient remontés en vitesse. En deux heures, tous les révolutionnaires bloqués dans la mine était remonté à la surface. Ils avaient regagné le camp, la nuit étant tombée, pour panser leur plaie et se reposer après le stresse de la journée. Pourtant, Cassandre, suivit d'America, se rendit au près de la Cavalière.

- "Cavalière Trisha." Saluait-elle sa supérieure. "Nous avons consolidé l'entrée de la mine avec des poutres en bois. Demain nous devrions reprendre le minage en évitant un nouvel éboulement. Tout du moins, si c'est ce que vous souhaitez toujours ..."

La fin des mots de Cassandre étaient hésitants. Elle n'avait elle même pas envie de retenter l'expérience. Pourtant il y avait bien de l'or au fond de cette mine. America s'approchait de la Cavalière assit pour venir poser sa tête sur sa cuisse, réclamant des caresses.
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Assise sur une bûche, Trisha est assise en train de se reposer juste après avoir pansé ses plaies. Elle avait l'intention de méditer lorsque la jeune Cassandre vient la trouver. Cela tombe bien, la Cavalière voulait lui parler et, après ces événements, elle a remarqué un potentiel chez cette fille. L'esprit d'un leader sans aucun doute. L'ange est mourante, préparer la relève est l'une de ses obsessions. Trisha semble plus contemplative que d'habitude. Elle profite de ce sentiment de soulagement après un tel stress. Tout le monde est sain et sauf. Sa voix paraît plus douce que d'habitude.

Nous avons tous appris. Nous serons bien plus prudent. Il n'y a aucune raison que l'on se refuse ces minerais, après autant d'efforts. Les erreurs passées ne nous arrêterons pas.

La Cavalière lève légèrement la tête pour admirer les nuages sur ce ciel dégagé. Son fardeau est plus léger. Il y a bien une nouvelle génération qui pourra porter les idéaux de la Révolution mieux qu'elle-même.

Cassandre, c'est bien ça ?

Son nom a été prononcé par de nombreux camarades pour en faire l'éloge. Malgré sa fatigue, Trisha l'a retenue.

Tout cet or doit servir à ouvrir de nouvelles façons d'espérer. L'héritage de New Hope…

Tout comme elle porte l'héritage d'Aeden. Son regard se pose, finalement, sur cette pisteuse et son chien parlant.

Je te le confie, Cassandre. Incarne l'espoir pour tous. Brise les chaînes de l'injustice. Mène de nombreux camarades sans en laisser aucun pour compte. Comme tu me l'as montré aujourd'hui.

Un faible sourire apparaît sur le visage de la Cavalière. Un sourire teinté d'une grande tristesse. Elle qui n'a jamais pu sauver ses amis d'Aeden décharge le poids de son impuissance à la jeunesse.  Trisha se sent plus pitoyable que jamais. Ses yeux se tournent une nouvelle fois vers le ciel. C'est la première fois depuis longtemps qu'elle a une pensée pour ses parents. Devrait-elle mourir à leur côté ? Ou mourra-t-elle certainement avant d'avoir accompli quoique ce soit.
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Un révolutionnaire tendit une pépite à Cassandre qui l'accueillit à deux mains. C'était la première récupérée, le première extraite de cette mine condamnée et instable. Continuer d'y envoyer des hommes creuser était toujours plus dangereux au fur et à mesure qu'ils progressaient. Pourtant, personne ici ne semblait vouloir arrêter de le faire. Les soldats de l'armée révolutionnaire étaient si engagés que mourir pour financer leurs idéaux leur étaient bien égale. Cassandre, elle, ne pouvait s'empêcher de grincer des dents devant se constat. Aujourd'hui, les choses avaient bien fini. Mais demain, les choses pourraient être pire ? Si l'argent devait financer quelques choses, s'étaient surement l'emménagement de cette mine pour sa sécurité de ses frères d'arme.

- "Bien Cavalière, je veillerais à ce qu'ils soient correctement utilisés."

America secouait la queue devant l'objet que tenait sa camarade. Il le reconnaissait, c'était la balle de métal qu'il était allé chercher en rampant dans le noir inquiétant. Tendant le cou pour renifler le morceau d'or, America finissait par se dresser sur ses pattes arrières. Il voulait cet objet pour ajouter à son tas de trésor. Alors, sans prévenir, il sauta pour l'attraper dans sa gueule, puis il partit en courant. Pendant un instant, tous les révolutionnaires s'interrogeaient sur ce qui venait de se passer. Puis des rires éclatèrent devant le chien fuyant et Cassandre lui courant après. La scène burlesque détendit l'atmosphère. Les rires chassaient les pleures et les doutes. Même un sourire fut esquisser sur les lèvres de la cavalière. Pourtant, tout cela n'était que partie remise parce que l'exploitation de cette mine restait dangereux et les révolutionnaires resteraient surement sur place pendant plusieurs semaines encore pour finir ce qu'ils avaient commencé.
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